Littérature => Francophone (16025 livres critiqués)


Début Précédente Page 138 de 321 Suivante Fin

couverture

Solal de Albert Cohen

critiqué par Gobu - (Messancy (Arlon) - 71 ans)

Le Seigneur de la Belle

10 etoiles
Au commencement était Solal. L’immense succès de « Belle du Seigneur », survenu tardivement dans le cursus littéraire d’Albert Cohen, fut un peu l’arbre – majestueux, certes – qui cacha le reste de son œuvre pourtant foisonnante. A commencer par son premier roman, peut-être le plus réussi : Solal. Paru tout au début des années 30,...

couverture

Echantillons de Éléonore Clovis

critiqué par GOELAND - (65 ans)

Un bonheur littéraire

10 etoiles
Une suite de textes brefs, denses, intelligents. Lecteurs à la recherche de bonheur littéraire, lisez vite ce livre! En quelques lignes d'une très belle écriture, l'auteur dessine des hommes, des femmes, ou un animal, ou encore un objet, et chaque texte est une rencontre, avec l'autre, avec soi. Cette écriture sans complaisance, son phrasé remarquable,...

couverture

Maugis de Christopher Gérard

critiqué par Grafvonk - (67 ans)

INCITATUS

10 etoiles
INCITATUS N°1 – 10 septembre MMV Contact: L’Annonce littéraire, BP 65, 77160 Provins Le bruit avait filtré. Christopher Gérard préparait une suite à son premier roman Le Songe d’Empédocle paru à L’Age d’Homme en avril 2003. L’insensé ! Nous en avons éprouvé des sueurs froides. La cruauté d’Apollon ne se dément donc pas ! Pour quelle obscure raison...

couverture

Comment parler des lieux où l'on n'a pas été ? de Pierre Bayard

critiqué par Grandgousier - (60 ans)

la meilleure façon de voyager? ne pas bouger!

8 etoiles
Avec humour, Pierre Bayard dissimule sous son titre provocateur une solide érudition et choisit une approche décalée pour évoquer le voyage à travers les écrivains qui en ont parlé sans le pratiquer. Nous sentons que ces écrivains qui nous ont fait voyager en restant immobiles ont toute la sympathie de l'auteur, au point qu'il se fait...

couverture

Contre Sainte-Beuve de Marcel Proust

critiqué par Grandgousier - (60 ans)

Chaque jour j'attache moins de prix à l'intelligence

8 etoiles
Pauvre Sainte-Beuve! Être le premier critique à faire l'objet d'un essai critique, et par Proust! Qu'a-t-il fait pour mériter ça? En quelques phrases, la messe est dite: "En art, il n'y a pas d'initiateur, de précurseur. Chaque individu recommence pour son propre compte la tentative artistique ou littéraire; et les œuvres de ses prédécesseurs ne constituent pas,...

couverture

Chien Blanc de Romain Gary

critiqué par Grass - (montréal - 48 ans)

moi, moi, les autres, moi et moi

5 etoiles
Je ne suis pas un connaisseur de Gary, je lui voue le respect de base pour la grandeur de son oeuvre et tout, comme le reste de la planète, j'ai lu "La vie devant soi" et j'ai adoré, et je sais très bien qu'il ne faut pas m'attendre à lire le même genre de livre...

couverture

Ainsi font-elles toutes de Clara Ness

critiqué par Grass - (montréal - 48 ans)

Les femmes entre elles

7 etoiles
À vingt-deux ans, Clara Ness signe un premier roman lyrique et passionné qui rend banal le concept du triangle amoureux. Entre Montréal et Paris, l'auteur (le presonnage?) vit une passion poétique à distance avec Luiz l'écrivain, charnelle occasionnele avec son ami François, une relation libre à long terme avec Paul le compositeur de renom et...

couverture

Je suis un écrivain japonais de Dany Laferrière

critiqué par Grass - (montréal - 48 ans)

Tranquille, Dany

7 etoiles
Il y a quelques années, Dany Laferrière déclarait, au grand dam de ses lecteurs, qu’il était fatigué et arrêtait du coup d’écrire des romans, pour se lancer dans une étrange entreprise de réécriture de ses romans déjà existants. Nous l’avons ensuite vu devenir chroniqueur à La Presse, où il prenait position, avec verve et intelligence,...

couverture

Mélodies de Grégory Crépy

critiqué par Greg44 - (47 ans)

4ème de couverture DE MELODIES

10 etoiles
Les mélodies "Les paradis gagnés" vous attire au pays des mots où chaque élément prend forme. Maniant les mots avec adresse, variant les tonalités et les sujets, passant de l'humour à la sagesse et des recherches, cet ouvrage vous éclaire des écrits polyvalents tantôt amusants, percutants, étonnants... mais pour sûr toujours originaux. Grégory Crépy nous livre ici...

couverture

Le livre le racisme de Gregory Decopain

critiqué par Greg450 - (45 ans)

Critique

10 etoiles
Le livre m'a ouvert les yeux sur le racisme ...

couverture

Les identités remarquables de Sébastien Lapaque

critiqué par Grégoire M - (Grenoble - 50 ans)

Tu vas mourir, aujourd’hui, et tu ne le sais pas encore.

6 etoiles
Dès le début du livre l’auteur nous l’annonce « Tu vas mourir, aujourd’hui, et tu ne le sais pas encore. » J’ai eu un peu peur sur le style, ce tutoiement et ces phrases courtes, quelque chose d’un peu artificiel pour sonner « moderne ». J’ai eu aussi peur du sujet, cette dernière journée prétexte à...

couverture

Larrons de François Esperet

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Les suicidés de l'urbanisme en 4 chants homériques.

10 etoiles
On sort de cette éruption verbale épuisé par tant de perforations du dire. Tout commence un soir pour s’achever à « l’aube abandonnée du verbe ». L’absence même de copinage syntaxique justifie la destruction du signifiant. Beckett a parlé du « mal dire » et nombre d’auteurs ont pourchassé cette apparente maladresse pour mieux déstabiliser...

couverture

Les regrets précédé de Les antiquités de Rome et suivi de La défense et illustration de la langue Française de Joachim Du Bellay

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

À la Maison-Mère du Poète.

10 etoiles
Ce qu’il y a de formellement regrettable en la poésie de Du Bellay, encore que ce ne le sera que pour les docteurs littéraires qui sollicitent les « grands sujets » de composition, ce ne sont pas les impulsivités du jeune âge qui lui font composer un plaidoyer pour la langue française en 1549, en...

couverture

Stello de Alfred de Vigny

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Le nécessaire conditionnement du poète.

10 etoiles
Il existe un débat vivace sur les vertus de la prose et sur celles de la poésie, et peut-être qu’on pourra consulter, dans un moment de détente, les réflexions de M. Jourdain à ce sujet. Faut-il donc préférer la capacité prosaïque prétendument objective ou les désignations arbitraires de la poésie qui se plaît à transgresser...

couverture

Chêne et Chien, suivi de "Petite cosmogonie portative" et de "Le chant de Styrène" de Raymond Queneau

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Le poète-physicien qui plaidait l'extension de l'univers.

10 etoiles
Chêne et Chien est affublé d’un sous-titre : « roman en vers ». De quoi, dites-donc, instituer l’envers du décor poétique, de quoi, faut le dire, renverser la prose poétique pour essayer la sorcellerie d’une narration versée dans les choses du vers ! Avec Queneau, on est dans l’intentionnalité la moins austère, à grande distance...

couverture

Avenue des Géants de Marc Dugain

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Sur la Route, acte II.

10 etoiles
À l’âge de quinze ans, Edmund Kemper, un grand escogriffe binoclard et prétendument surdoué, décide d’assassiner ses grands-parents. C’était en 1964 aux États-Unis. Ce double meurtre initiatique conduira Kemper à un parcours criminel parmi les plus scrutés dans le monde criminologique. Jamais condamné à mort grâce au jeu des rétractations ponctuelles et législatrices qui touchent...

couverture

Les bras de la nuit de Frédéric Dard

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

La nuit il ment, il prend des trains à travers la plaine.

10 etoiles
Avec William Shakespeare, il y a ceux qui pensent qu’il est l’auteur de ses œuvres, et d’autres qui aiment penser que le philosophe Francis Bacon était un homme facétieusement génial qui savait dédoubler sa personnalité créatrice ; avec Frédéric Dard, il y a ceux qui saluent à juste titre sa galerie de personnages apparentés à...

couverture

Les mariolles de Frédéric Dard

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Pour un tour de Vespa.

10 etoiles
La réédition des œuvres « noires » de Frédéric Dard est chose réjouissante. Une vingtaine de titres sont encore attendus, de quoi susciter l’intérêt des lecteurs qui voudraient redonner du rythme à leur passion du roman policier. Avec la « noirceur » ciselée par F. Dard, les personnages sont fossilisés dans une génétique de la...

couverture

Le noir est une couleur de Grisélidis Réal

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Les dissidences utiles d'un ventre dur.

10 etoiles
Il fallait un peu d’éloquence célinienne pour raconter aussi cliniquement l’expérience du trottoir, sans esbroufe ni pudibonderie. C’est la force de Grisélidis Réal : elle a vécu son texte, elle ne fait pas dans l’apitoiement, elle relate la faim qui l’introduit petit à petit au quotidien de la sustentation différée – il faudra d’abord accepter...

couverture

Anaïs ou les Gravières de Lionel-Édouard Martin

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Une endurance du langage.

10 etoiles
Ce qui stupéfie en premier lieu avec Lionel-Édouard Martin, c’est la force auto-régénératrice de son écriture, comme si les mots grimpaient des escaliers, s’établissant un moment à tel étage du sens, puis reprenant vaille que vaille leur ascension, accédant à un palier supérieur d’où l’on observe alors le chemin parcouru, halte d’où l’on estime aussi...

couverture

Les majorettes, elles, savent parler d'amour de François Szabowski

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Troubles dans le genre familial.

10 etoiles
Ce premier roman explore la « philosophie première » de l’entreprise littéraire ; il s’attaque à une métaphysique insurmontable en cela que son traitement n’accouche d’aucune réponse objective : il s’agit de penser la fission familiale en tant qu’être regorgeant de littérature, un sujet, convenons-en, totalement inépuisable, plein d’endurance ; il s’agit encore des dommages...

couverture

En souvenir d'André de Martin Winckler

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un inestimable contact avec la vie.

10 etoiles
Ce dernier roman de Martin Winckler ne déroge pas à l’inquiétude qui traverse l’ensemble de son œuvre, qu’elle soit en outre littéraire ou critique. De nouveau, ce sont les responsabilités du soignant qui sont mises en évidence, cette fois dans le contexte épineux des soins palliatifs. Certes la fin de vie est une question imputable...

couverture

Sphex : Fantaisies malsaines de Bruce Bégout

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Sous les pavés, l'ordinaire.

10 etoiles
Au nombre de trente-sept, les nouvelles qui composent ce recueil sont placées sous la juridiction du sphex, un insecte dont la prédation répond à un fonctionnement méthodique. La méthode du sphex se découpe selon les trois temps d’une valse sinistre : paralysie des proies, transport de celles-ci dans son repaire, puis reconversion des corps paralytiques...

couverture

L'équipée malaise de Jean Echenoz

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un voyage sur le bateau ivre.

10 etoiles
Voix emblématique des éditions de Minuit, Jean Echenoz accompagne depuis presque trente-cinq ans un contingent d’auteurs qui partagent le sens de la discrétion et dont la seule écriture suffit à rendre compte de certaines des meilleures pages de la littérature francophone – on pense à Christian Oster, à Tanguy Viel, à Jean-Philippe Toussaint, plus récemment...

couverture

La femme qui valait trois milliards de Boris Dokmak

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

De l'être et du non-être de Paris Hilton.

10 etoiles
Il existe une tendance française qui consiste à penser que le roman policier, dans sa plus large mesure, appartient aux auteurs anglo-saxons. Des écrivains de qualité, heureusement, ont contesté cette croyance, comme l’a fait récemment Bernard Minier, un auteur quinquagénaire qui a déjà écrit deux polars remarquables, menés par une narration qui n’a rien à...

couverture

Ils marchent le regard fier de Marc Villemain

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Les lacunes des Anciens et des Modernes.

10 etoiles
Une société pas beaucoup plus âgée que la nôtre a décidé de vider la vieillesse de son monde, mettons. Dans cette société, « les jeunes chiméraient une vieillesse sans rides » (p. 41). Cette société, c’est la France des prochains lendemains, peut-être celle de la décennie qui vient, on ne sait pas – on ne...

couverture

Magma de Lionel-Édouard Martin

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un amour de gamberge.

10 etoiles
La gamberge est une longue maladie, ce roman de poésie la talonne ; il traque la gamberge d’un amour qui s’est férocement retiré, comme on lit sur la rubrique nécrologique « décédé brutalement ». Les retombées de la gamberge sont traîtres, on n’a même pas de quoi s’apitoyer sur quelque chose de concret. C’est pire...

couverture

Et je me suis caché de Geoffrey Lachassagne

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Pour les enfants du fond de nos campagnes.

10 etoiles
D’entrée de jeu, ce qui se détache de ce premier roman de Geoffrey Lachassagne, c’est la justesse des voix de l’enfance. Le livre se met au diapason d’une fratrie dysfonctionnelle. Jérémie, Titi (Baptiste) et Jules ont chacun pas mal d’années d’écart ; ce sont les interprètes de trois moments d’un même embryon, trois stades d’une...

couverture

Nativité cinquante et quelques de Lionel-Édouard Martin

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un roman absolu et de droit divin.

10 etoiles
Un nouveau roman de Lionel-Édouard Martin est arrivé. Il s’empare d’une partie du monde, rien qu’une petite partie, mais il la déplie à l’infini parce que son langage, une fois encore, relève d’une qualité poétique indubitable. Mais comme c’est un roman, la désignation des êtres et des choses n’est pas tant arbitraire qu’en perpétuelle lévitation...

couverture

Les femmes n'aiment pas les hommes qui boivent de François Szabowski

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

La puissance et l'acte de la paresse.

10 etoiles
Conçu au départ comme le journal de bord d’une expérience professionnelle rébarbative, le texte s’est rapidement chargé de propriétés fictionnelles lorsque son auteur, François Szabowski, est arrivé au terme du petit contrat qui le liait à son entreprise. Au final, il n’y a presque rien d’autobiographique dans ce roman, sinon la situation initiale qui aura...

couverture

En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard Louis

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Une sublime naissance.

10 etoiles
Ce roman extraordinaire raconte une longue agonie : comment Eddy Bellegueule se mourait. Le glas a sonné une quinzaine d’années dans un village de Picardie. La scène a pour cadre plus précis une petite maison de traviole, pleine de promiscuité et de bruits insignifiants, cernée par une campagne presque infranchissable, comme une nature oppressante qui...

couverture

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un coeur sempiternel.

10 etoiles
Il faudrait peut-être commencer par dire les choses telles qu’elles s’imposent à nous : Maylis de Kerangal est très certainement la romancière française la plus douée, reconnue à juste droit pour la perfection de son écriture, laquelle n’est jamais soumise à une règle ou un procédé, reconnue, encore, pour venir au bout de ses sujets...

couverture

Il faut croire en ses chances de François Szabowski

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Le quotidien et les rêves.

10 etoiles
Dans l’œuvre déjà prolifique de François Szabowski, ce roman constitue un segment peut-être moins fantaisiste, ce qui ne l’empêche pas d’interroger quelques sujets récurrents : la figure du héros moyen qui cherche à triompher, la déshérence des villes, les relations familiales et l’acte créatif. Alors que ces différentes facettes pourraient motiver une écriture trop démonstratrice,...

couverture

Vie de monsieur Leguat de Nicolas Cavaillès

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Pour saluer la grande âme de François Leguat.

10 etoiles
François Leguat est né en 1638, la même année que Louis XIV, le roi qui devait révoquer l’édit de Nantes en 1685 et endommager collatéralement toute une moitié protestante de la France. L’édit de Fontainebleau abroge ainsi les tolérances du passé, devenant cause d’un certain nombre d’exils et d’expatriations, parmi lesquels on recense le départ...

couverture

Mousseline et ses doubles de Lionel-Édouard Martin

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Parce que c'était elle, parce que c'était lui (et eux, et nous).

10 etoiles
Au commencement était le Verbe, mais ce dernier était dans l’Écrivain, bien au chaud, antéposé au fond d’un homme qui se sentait peuplé de son roman (cf. p. 9), prêt à en découdre avec ses morts, en soldat de la mémoire et de ses ombres capricieuses. Ce sera la voix principale du livre, Michel en...

couverture

Dédales de Geneviève Roch

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Une obsolescence de l'homme.

10 etoiles
Opportunément réédité cette année, ce roman de Geneviève Roch donne à voir l’effondrement de la nature humaine dans le contexte du travail contemporain. Alors qu’il fut quelquefois un motif de transformation du monde et de valorisation de soi (surtout dans la tradition marxiste), le travail fait aujourd’hui l’objet d’une remise en question permanente et de...

couverture

Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillès

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Délivrance de la baleine.

10 etoiles
Récemment récompensé par le prix Gens de Mer 2015 pour ce petit livre admirable, Nicolas Cavaillès continue de proposer une qualité d’écriture assez rare. Le titre de ce livre, Pourquoi le saut des baleines, pourrait faire penser au sujet d’une dissertation extravagante, adressé à quelque société de savants ou d’aventuriers de l’esprit qui n’ont pas...

couverture

L'histoire du loser devenu gourou de Romain Ternaux

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

La déduction d'un bonheur simple.

10 etoiles
Existe-t-il en sociologie des termes plus scolaires pour qualifier un rustique branleur qui poursuit une ambition littéraire ? L'expression de créateur dilettante conviendrait plus ou moins à notre sujet. Romain Ternaux, dans son deuxième roman, explore les ressources d’un tel personnage. Outre les évidentes parentés avec la tradition Beat de l’écrivain marginal qui temporise ses...

couverture

Envoyée spéciale de Jean Echenoz

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

L'espace du grand pouvoir tourné en ridicule.

10 etoiles
Le retour de Jean Echenoz se faisait attendre. Il ne déçoit pas avec ce roman assez volumineux par rapport aux standards de l’auteur. Spécialiste des contre-usages littéraires et des histoires désaxées, Echenoz, avec cette Envoyée spéciale, n’aura peut-être jamais autant profité (voire abusé) des possibilités offertes par le point de vue d’un narrateur omniscient tout...

couverture

Nous entrerons dans la lumière de Michèle Astrud

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Regarder le soleil en face.

10 etoiles
Ce nouveau roman de Michèle Astrud imagine un avenir peut-être pas si lointain : la France affronte une canicule et une sécheresse historiques, les ressources naturelles diminuent, la citoyenneté se désagrège à cause des multiples pénuries, et tout ceci installe un monde où « voler, chaparder, survivre » deviennent des mots d’ordre de plus en...

couverture

Les huit enfants Schumann de Nicolas Cavaillès

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

La couvée Schumann : entre génie et maladie.

10 etoiles
Nicolas Cavaillès confirme son goût de l’écriture lapidaire avec son nouvel ouvrage : un texte méticuleusement ciselé, une grammaire au cordeau et un lexique d’une grande justesse. Ce n’est pas vraiment une surprise pour ce spécialiste de Cioran, qui aura probablement été influencé par la pensée sérieusement travaillée du philosophe des Carpates. Après avoir investi...

couverture

Icare au labyrinthe de Lionel-Édouard Martin

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Voyage en Icarie littéraire.

10 etoiles
Voici peut-être l’une des questions les plus délicates de la création littéraire : comment le personnage vient à l’esprit du romancier et comment ce même romancier finit par s’en défaire après l’avoir longuement apprécié ? Loin de proposer un traitement scolaire de cette énigme, Lionel-Édouard Martin, dans son nouveau roman, emploie un dispositif habile où...

couverture

Les hauts-quartiers de Paul Gadenne

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Chirurgie viscérale des viscères esquintés de la bourgeoisie française.

10 etoiles
Qui se souvient encore du grand Paul Gadenne, mort il y a tout juste soixante ans et tombé dans un oubli intolérable ? Qui même le lit encore à notre époque où la littérature, défigurée par le népotisme et l’administration des rentrées littéraires, n’a plus aucun sens ? Ces questions légèrement provocatrices n’ont pas d’autre...

couverture

Des carpes et des muets de Edith Masson

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Un roman policier en quête d'indices et de sagesse.

10 etoiles
Par son obscénité même, par sa trivialité insoutenable, par l’absence totale de pudeur de ceux qui s’y étalent comme des éléphants de mer, la « rentrée littéraire » française n’est pas, ne peut pas ou ne peut plus être le moment où le livre est mis à l’honneur. À cette époque de l’automne, le livre...

couverture

Les cinq livres des faits et dits de Gargantua et Pantagruel de François Rabelais

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

La joyeuse médecine de François Rabelais.

10 etoiles
Le début d’année 2017 de la littérature française, à défaut de profiter d’auteurs contemporains de talent et d’une presse « spécialisée » objective, voire à défaut de mettre en lumière ses auteurs talentueux à la place de quelques lécheurs idolâtrés, profite au moins de cette réédition des cinq grands livres de François Rabelais narrant les...

couverture

Louis Lambert, Les Proscrits, Jésus-Christ en Flandre de Honoré de Balzac

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Le génie avorté par le poids du grégarisme.

10 etoiles
L’histoire de Louis Lambert n’est peut-être pas un segment phénoménal de la Comédie Humaine, mais elle présente des traits assez symptomatiques du talent balzacien d’une part, et, d’autre part, elle suggère des conclusions tout à fait cruelles sur les conditions nécessaires à la survie d’une intelligence géniale. Louis Lambert est en effet un enfant que...

couverture

P'tit Quinquin de Bruno Dumont

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

L'hypothèse d'une autre Justice.

10 etoiles
La lecture de ce scénario confirme s’il était besoin que Bruno Dumont est aussi bon écrivain que cinéaste. On pense bien sûr à Louis-Ferdinand Céline pour la vérité oratoire des personnages, tous remarquablement campés dans les inflexions et les manières du Nord, mais on pense également au Jean-René Huguenin de La Côte Sauvage, pour l’ambiance...

couverture

Aucun souvenir assez solide de Alain Damasio

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Une vive apologie du vivant.

10 etoiles
À l’instar de ses deux romans que l’on ne présente plus, Alain Damasio, dans ce recueil de nouvelles, nous propose un décalogue de textes à la gloire de la Vie. Il s’agit de montrer comment la Vie s’initie en tant que principe inaltérable d’une infinité de formes vivantes engagées dans une dynamique de l’échange et...

couverture

Un obus dans le coeur de Wajdi Mouawad

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Maman, maman...

10 etoiles
Voici un beau et fort monologue qui aboie une rage intestine : la douleur de perdre une mère, l’envie de tout casser quand on apprend à connaître la pâte si visqueuse de l’irréversibilité. On pense immédiatement à Barthes et à Cohen, deux inconsolables qui ont fait ce qu’ils ont pu pour ne pas sombrer tout...

couverture

Mangés par la terre de Clotilde Escalle

critiqué par Gregory mion - (42 ans)

Glas ! Glas ! Triple glas sur les hommes !

10 etoiles
Ce n’est pas indûment que certains commentaires ont évoqué des similitudes entre William Faulkner et Clotilde Escalle pour ce roman. Outre la sensation d’affronter un microcosme pervers qui se bornerait aux limites d’un comté de Yoknapatawpha localisé en France, quelque part dans le terrain vague de l’Hexagone, nous pouvons mieux situer cette dimension de perversité...