Littérature => Francophone (16025 livres critiqués)


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couverture

Singe savant tabassé par deux clowns de Georges-Olivier Châteaureynaud

critiqué par Feint - (62 ans)

Châteaureynaud l'enchanteur

10 etoiles
Comme le titre le laisse deviner, voici un recueil de nouvelles qui ne manquera pas de surprendre le lecteur. On envie l'imagination de Châteaureynaud, toujours renouvelée. En lisant ces nouvelles, je pensais à Supervielle, parfois à Cortazar ou même à Borges. "Civils de plomb" mérite peut-être une mention particulière, cette histoire étrange où une entreprise...

couverture

Mon enfance est un plat qui se mange froid de Patrick Guedj

critiqué par Feint - (62 ans)

A déguster

8 etoiles
Un court texte, suite d'instantanés de l'adolescence du narrateur - on n'est pas étonné de lire en 4e de couverture que l'auteur est aussi photographe - empreints d'un humour nostalgique et communicatif. Les quadragénaires ne manqueront de retrouver dans les pages de Patrick Guedj comme un reflet de leur propre adolescence. "Ma tante Suzanne faisait d'excellents...

couverture

Chambre avec gisant de Eric Pessan

critiqué par Feint - (62 ans)

Face au mur du silence

10 etoiles
Un homme jeune, en pleine santé, en pleine activité - il retape entièrement une maison récemment achetée - marié, père de famille, se couche, dans sa chambre, sans se déchausser, sans donner de raison, pour ne plus se relever. Jamais aucune explication ne sera donnée au lecteur, comme à aucun des personnages - sa femme,...

couverture

Scalps de Éric Chevillard

critiqué par Feint - (62 ans)

Gare à Chevillard !

9 etoiles
Pour ceux qui ne s'en seraient pas rendus compte, Eric Chevillard est un homme violent. Dans ce court recueil, publié sous la couverture sobre et racée des prestigieuses éditions Fata-Morgana, Chevillard s'énerve. Il a de bonnes raisons, qui sont aussi les miennes et, pourquoi pas, les vôtres. Une collection de petites manies, de petites attitudes...

couverture

Fuir les forêts de Fabrice Gabriel

critiqué par Feint - (62 ans)

Les ombres du passé

9 etoiles
Je viens de terminer le livre de Fabrice Gabriel, sur la couverture duquel l’éditeur a éprouvé le besoin de mentionner « roman ». Comme beaucoup d’autres, ce livre se passerait facilement de cette fausse précision. Il s’agit plutôt d’un « récit » allusif et fragmentaire, résolument non linéaire, dont la composition (et parfois le contenu)...

couverture

Il y a un de Gabriel Bergounioux

critiqué par Feint - (62 ans)

Guerre sans nom

10 etoiles
Dans un pays innommé qui ressemble au nôtre, à une époque innommée qui ressemble à la nôtre, la guerre éclate. Une conscience indécise, celle d’un enfant, perçoit la rumeur du monde. Le texte est une merveille de polyphonie : des voix diverses s’y font entendre, celle de la mère, qui après le départ du père...

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Mon père s'est perdu au fond du couloir de Philippe Garnier II

critiqué par Feint - (62 ans)

Un fils observe son père...

10 etoiles
Un fils observe son père, aux manies étranges. Mais l’étrangeté n’est-elle pas d’abord dans le regard ? Qui se perd dans ce livre ? Le texte se compose d’une série de fragments centrés chacun autour d’une nouvelle lubie paternelle. C’est parfois drôle, plus souvent drolatique, et au fond vraiment – quoique discrètement – dérangeant. Un...

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Noé de Jean Giono

critiqué par Feint - (62 ans)

Par-dessus l'épaule de l'auteur.

10 etoiles
« Je prononce d'abord la formule d'exorcisme moderne : Les héros de ce roman appartiennent à la fiction romanesque, et toute ressemblance avec des contemporains vivants ou morts est entièrement fortuite; également toute similitude de noms propres. Rien n'est vrai. Même pas moi ; ni les miens ; ni mes amis. Tout est faux. Maintenant, allons-y. Ici....

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L'Innommable de Samuel Beckett

critiqué par Feint - (62 ans)

Le Livre

10 etoiles
Toujours pas un mot sur l’Innommable, alors que Beckett, par-delà la mort, vient d’atteindre le siècle. C’est donc à moi de m’y coller. D’abord, rappeler que Beckett, avant d’être le dramaturge à succès d’En attendant Godot, a d’abord été auteur de romans, notamment de six romans majeurs dont la lecture successive dessine une superbe trajectoire –...

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Pourquoi pas tout de suite de Bruno Bayen

critiqué par Feint - (62 ans)

Eloge funèbre et vivant du polaroïd

10 etoiles
Puisqu'il faut à tout prix choisir une catégorie, je choisis : Poésie. Pourquoi pas photo ? Pourquoi pas essai ? ou même reportage ? Bruno Bayen est surtout connu comme metteur en scène de théâtre. C’est aussi un dramaturge, un romancier et, dans Pourquoi pas tout de suite, un photographe et un poète, je préfère dire...

couverture

Malone meurt de Samuel Beckett

critiqué par Feint - (62 ans)

Le mot de la fin

10 etoiles
Long monologue intérieur qui ne sera interrompu que par la mort du protagoniste, Malone meurt peut être lu comme une « aggravation » de Molloy. Un homme cloîtré, plus défait encore que le narrateur de Molloy, évoque (plutôt avec bonne humeur) sa mort qu’il sait prochaine sans pouvoir la dater, non plus qu’il ne peut...

couverture

La maison de terre de Christiane Veschambre

critiqué par Feint - (62 ans)

Avec de la terre, construire… une œuvre.

10 etoiles
Dans le récit liminaire – ni chapitre, ni nouvelle –, un homme construit une maison, avec de la terre. C’est de la belle ouvrage : l’homme connaît son métier, et la maison, c’est la sienne. Déjà, avant même que je commence à connaître l’auteur, cette maison de terre, les détails de sa construction, tout cela...

couverture

Paris-Bruxelles : Grande vitesse de Christine Verneuil

critiqué par Feint - (62 ans)

Noms de pays

8 etoiles
De Paris à Bruxelles, par le train depuis la Gare du Nord ou par l’Autoroute A1, un livre de « noms de pays ». Stations de chemin de fer, aires d’autoroute, panneaux bruns d’informations touristiques portent les traces, verbales, de ce que les lieux furent. Devant eux le plus souvent le passant passe, ne les...

couverture

Mercier et Camier de Samuel Beckett

critiqué par Feint - (62 ans)

En attendant Molloy

9 etoiles
Mercier et Camier est peut-être le moins connu des romans de Beckett. Pourtant, à maints égards, c’est une œuvre charnière. Ecrit juste avant Molloy, ou peut-être en même temps, c’est le premier roman que Beckett rédige directement en français. L’abandon de l’anglais est un pas décisif dans le cheminement littéraire de Beckett (rares sont les œuvres...

couverture

L'Etoffe des songes : (Scénario) de Patrick Boriès

critiqué par Feint - (62 ans)

Retour au livre

9 etoiles
Raconter une histoire dans un livre sans récit. Défi du scénariste qui la plume à la main s’interdit le narratif pour que l’histoire se donne à voir. L’étoffe des songes, sous sa belle couverture de déchirure amoureuse, n’est pas un roman ; et pourtant, rares sont les romans contemporains qui méritent autant que ce texte...

couverture

Les Errances Druon de Claude Louis-Combet

critiqué par Feint - (62 ans)

Retour à la "cougne"

10 etoiles
Citons honnêtement la quatrième de couverture, signée par l’auteur soi-même : « Saint Druon est une figure très populaire du folklore religieux du Nord de la France où il est donné comme patron des bergers. Sa légende remonte au XIIe siècle. Elle rapporte qu’ayant provoqué la mort de sa mère à sa naissance, Druon éprouva dans...

couverture

Le testament de Vénus de Enzo Cormann

critiqué par Feint - (62 ans)

Renouveau du picaresque

8 etoiles
Le testament de Vénus est à ma connaissance le premier roman d’Enzo Cormann, connu surtout pour son théâtre, publié aux éditions de Minuit. Comme le titre l’indique, le roman se présente sous la forme d’un testament. Comme le titre ne l’indique pas, le narrateur est un homme, et ne ressemble pas de façon frappante –...

couverture

Le Bavard de Louis-René Des Forêts

critiqué par Feint - (62 ans)

Parole en crue

8 etoiles
Qu’est-ce qui pousse l’écrivain à écrire ? En-deçà des hautes aspirations qu’on lui prête forcément, n’existe-t-il pas une première force irrépressible et moins noble, inavouée ? C’est à elle que Louis-René Des Forêts, le premier peut-être, ose donner un nom en intitulant son livre et en ne nommant pas autrement le narrateur-protagoniste de ce qui...

couverture

Opérateur le néant de Hubert Lucot

critiqué par Feint - (62 ans)

Impressions Lucot

10 etoiles
Voici comment je vois les choses : depuis des années, un écrivain, Hubert Lucot, écrit un livre, le même. Mais un livre, c’est aussi un objet ; alors, à un moment, j’imagine qu’il s’arrête un instant, juste le temps d’expédier une liasse de feuilles à POL, qui en fait un livre, au sens où nous...

couverture

Le vol de la mésange de François Maspero

critiqué par Feint - (62 ans)

Vivre en témoins

10 etoiles
C’était la première fois que je lisais un livre de François Maspero, que je connaissais surtout comme éditeur. J’ai d’abord cru que c’était un recueil de nouvelles – d’ailleurs, c’est aussi un recueil de nouvelle. A mes yeux cependant, Le Vol de la mésange s’est plutôt imposé comme un roman lacunaire et kaléidoscopique, une sorte...

couverture

Bleu Horizon de Danielle Auby

critiqué par Feint - (62 ans)

Dire la vie de ceux qui n’ont pas vécu

10 etoiles
La littérature n’est jamais si belle que lorsqu’elle reconnaît d’avance l’impossible et l’admet, et qu’elle se fait quand même avec et contre lui. Impossible de dire la vie de ceux qui n’ont pas vécu. C’est pourtant ce qu’entreprend de faire Bleu horizon : redire avec les mots de l’imagination (pas ceux de la fiction) la...

couverture

Sans l'orang-outan de Éric Chevillard

critiqué par Feint - (62 ans)

Un seul singe nous manque

10 etoiles
« L’ouragan emporte aussi le nom de l’orang-outan, et voici notre langue orpheline à son tour, car le signe ne survivra pas longtemps au singe… » (p. 53) J’ai compté : c’était mon dixième livre de Chevillard (il m’en manque quelques-uns). Forcément, sur la quantité, j’ai des préférences. Sans hésitation, Sans l’orang-outan en fait partie. Il...

couverture

C'est pourtant pas la guerre : 10 voix + 1 de Maryline Desbiolles

critiqué par Feint - (62 ans)

10 voix + 1

10 etoiles
Maryline Desbiolles. C’est pourtant pas la guerre. « Recueil », lit-on sous le titre – il faut préciser le genre, pour le confort du lecteur. Mais cette fois, j’aime cette mention sous le titre. Dans C’est pourtant pas la guerre, Maryline Desbiolles a recueilli des voix, pour nous dire ce qu’est l’Ariane. C’est pourtant pas...

couverture

Il y a de de Gabriel Bergounioux

critiqué par Feint - (62 ans)

Il y a de l’Iliade sans héros ni soleil.

10 etoiles
Après Il y a un, paru en 2004, Il y a de poursuit l’évocation d’une guerre sans nom, abstraite et invisible. On y retrouve le même héros narrateur, figure dérisoire de l’aède aveugle (opérateur radio), plutôt témoin que héros, plutôt chambre d’écho que narrateur, par la voix duquel se répercute la rumeur du monde. Le...

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Roman de plage de Philippe Garnier II

critiqué par Feint - (62 ans)

Sous les rochers, la plage.

9 etoiles
De loin, le décor est celui de ces « vacances de rêve » des cartes postales à ciel turquoise : un club en bord de mer sur une plage vénézuélienne. Pourtant les vacances qu’y passe Stéphane, un français divorcé d’une femme du pays, sorte de looser-né plutôt attendrissant, en compagnie de son fils Pablo qu’il...

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L'agent de liaison de Hélène Frappat

critiqué par Feint - (62 ans)

L’Agent Frappat

9 etoiles
L’Agent de liaison est un entrelacs de récits parallèles (assumons l’apparente contradiction, peut-être prendra-t-elle sens) et fragmentaires, qui déclinent le thème de l’espionnage et de la trahison, de la double identité, de la fuite ; où les failles du langage trahissent les failles de l’identité. Le langage leurre. Le traître, devenu « agent », acquiert...

couverture

maternA de Hélène Bessette

critiqué par Feint - (62 ans)

Femmes entre elles

9 etoiles
La « maternA » du titre est une maternelle jamais nommée comme telle, une « maison-prison », prison moins pour les enfants (réduits à leur plus simple expression ; la première voyelle, premier son probable proféré : les « A ») que pour les adultes qui les encadrent, femmes entre elles, toutes porteuses elles aussi...

couverture

Une très vieille petite fille de Michel Arrivé

critiqué par Feint - (62 ans)

Délicieusement amoral

9 etoiles
Beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, portrait d’une nonagénaire discrètement décalée, prise entre son ambition – la très grande longévité, voire, pourquoi pas, l’immortalité – et sa pratique quotidienne de l’écriture qui, selon son professeur de graphologie et d’« astrologie transcendantale » (autre vieille dame d’une délicate et insupportable condescendance de gourou...

couverture

Tryphon Tournesol et Isidore Isou de Emmanuel Rabu

critiqué par Feint - (62 ans)

T T & I I

10 etoiles
Isidore Isou, en mourant juste un siècle après la naissance d’Hergé, semble avoir voulu donner une dernière fois raison à Emmanuel Rabu dans cet improbable – et pourtant probant – rapprochement : Tryphon Tournesol et Isidore Isou. Cela ressemble à un essai, mi-drolatique mi-savant, sur les parentés cachées entre le fondateur du lettrisme et l’inventeur...

couverture

L'Ami Butler de Jérôme Lafargue

critiqué par Feint - (62 ans)

La fiction à l’œuvre

9 etoiles
L’Ami Butler est un roman qui se lit avec plaisir. Johan est à la recherche de Timon, son frère jumeau écrivain, qui vient de disparaître avec sa femme Ilanda, alors que le couple s’était retiré depuis quelques mois dans une ville hors du temps, à cause de la maladie d’Ilanda. C’est une recherche quasi immobile, dans...

couverture

CV roman de Thierry Beinstingel

critiqué par Feint - (62 ans)

Notre vie rectangulaire et sans épaisseur

9 etoiles
Le travail n’est pas un sujet de roman. Pour Thierry Beinstingel, pourtant, c’est le sujet. Le titre, CV roman, oxymore improbable, le dit assez. Mais on le suit sans peine : le CV, c’est bien cette chose qui, comme un roman, est supposée représenter la vie ; mais c’est une vie rétrécie dans un rectangle,...

couverture

Les saisons de Maurice Pons

critiqué par Feint - (62 ans)

Un crâne de mouton

10 etoiles
L’écrivain est un être simple et naïf qui arrive les mains nues avec l’espoir fou de laisser aux hommes le témoignage universel de sa souffrance, lesquels seraient dès lors en mesure de dépasser les leurs – espoir vain puisqu’il est aussi incapable de les comprendre qu’ils sont de le comprendre, appartenant qu’ils sont à des...

couverture

Manière d'entrer dans un cercle & d'en sortir de Pascale Petit

critiqué par Feint - (62 ans)

« Une autre combinaison dont il revêtirait la reine… »

10 etoiles
On n’a jamais vu ça. On n’a jamais lu ça. Ça s’appelle « Manière d’entrer dans un cercle et d’en sortir », et de fait, sans cesse on (j’) y retourne. Un roi, « le roi », inventeur forcené et pathétique (c’est à lui qu’on doit « les baskets qui crient "encore" chaque fois qu’on s’arrête...

couverture

Balayer, fermer, partir de Lise Benincà

critiqué par Feint - (62 ans)

Habiter, habitée

10 etoiles
Deux temps, deux lieux. Au présent le progressif désarroi d’une femme seule dans son appartement : une pièce reste fermée (son compagnon est en déplacement, c’est son bureau), parce qu’elle ne parvient à l’« habiter ». Au passé le souvenir d’une maison, celle de son enfance, que son père a construite de ses mains – construisant peu...

couverture

Salto solo de Pascale Petit, Benoît Jacques (Dessin)

critiqué par Feint - (62 ans)

« Pour tomber en même temps que lui quand la nuit tombe »

10 etoiles
« Les archères dont le masculin n’existe pas sont toujours représentées de profil, jamais de face. Elles viennent – dit-on – tardivement des régions chaudes. Pendant les deux ou trois premières années, on ignore ainsi ce qu’elles regardent de face et ce qu’elles recèlent d’étrange ou de familier. Or, il est probable qu’elles ne regardent pas toutes la...

couverture

L'heure et l'ombre de Pierre Jourde

critiqué par Feint - (62 ans)

Rêve de vie

8 etoiles
L’heure et l’ombre de Pierre Jourde est surtout un beau roman romanesque, un peu « comme on n’en fait plus » (parce que c’est un roman d’amour ?), qui tient le lecteur accroché à sa lecture, d’un bout à l’autre. Récits enchâssés, lieu d’enfance perdu survivant dans la mémoire incarné par un nom, « Saint-Savin...

couverture

Monsieur Jones de Pascale Petit

critiqué par Feint - (62 ans)

« Je ne me souviens même plus de ce que je viens de penser. »

10 etoiles
C’est du théâtre, c’est publié dans une collection pour la jeunesse, prénom et nom de l’auteur sont communs à d’autres artistes : on pourrait presque croire à un cas d’homonymie. Mais non, l’auteur de Monsieur Jones, publié en 2005 par L’Ecole des Loisirs est aussi celui de Tu es un bombardier en piqué surdoué édité...

couverture

La Walkyrie et le professeur de Michel Arrivé

critiqué par Feint - (62 ans)

« L’écriture en pointe »

9 etoiles
Avec Michel Arrivé, le plaisir de la lecture est toujours immédiat ; ce qui est bien, c’est qu’il dure. Ici, deux récits s’alternent. Une femme raconte sa vie, depuis la passion que très tôt, dans sa toute petite enfance, elle contracte pour l’écriture – avant même celui de la lecture, avant même de connaître le son...

couverture

Tu es un bombardier en piqué surdoué de Pascale Petit

critiqué par Feint - (62 ans)

La cabine du capitaine tapissée de secrets d'amour

10 etoiles
Le poème – comme la vie – est d’abord une série de situations successives, souvent insolites, qui sans ambages nous interroge : « Qu’est-ce que tu fais ? » Sommé de faire un choix, que choisir quand « tu es dans une cellule avec deux portes et deux gardiens dont l’un ment et l’autre pas il n’y a pas autant...

couverture

Les 3 noms d'Esther de Isabelle Fiemeyer

critiqué par Feint - (62 ans)

Noir

9 etoiles
Sous une couverture toute noire un livre qui ne l’est pas moins, monologue intérieur d’une femme à la raison en déroute, entre deux – trois ? – identités. D’Asphyxies en Plaies étranges, de Dislocations en Nécroses, de Discordances en Etats liquides, de Délivrances imparfaites en Déchirements, avant d’improbables Consolations (titres de sections, plutôt que de chapitres),...

couverture

Faits, II de Marcel Cohen

critiqué par Feint - (62 ans)

Résistances

10 etoiles
Parmi les livres que j’ai lus récemment, Faits II, de Marcel Cohen, dont je n’avais encore rien lu, est à coup sûr un de ceux qui m’a laissé la plus forte impression. Mais j’ai du mal à trouver les mots pour l’expliquer. Je comprends mieux d’ailleurs pourquoi la quatrième de couverture est si longue et...

couverture

Hoffmann à Tôkyô de Didier da Silva

critiqué par Feint - (62 ans)

Bulle (rouge sur fond blanc)

8 etoiles
Un premier roman d’une toute jeune maison d’édition, et pourquoi pas. L’objet déjà est séduisant : la couverture épaisse et granuleuse, le format presque carré se manipulent avec plaisir ; l’interligne spacieux repose l’œil. Et le prix, douze euros pour un peu de plus de cent pages, c’est un peu trivial certes mais disons-le quand...

couverture

La Ligne de Pierre Bergounioux

critiqué par Feint - (62 ans)

Qu'attend le pêcheur ?

10 etoiles
La Ligne, c’est bien celle du pêcheur, mais du titre la pêche est absente. C’est évidemment que l’omniprésent sujet – la pêche – n’est pas l’essentiel. Il n’est omniprésent que par la fatalité : celle des origines. Fils d’un père pêcheur, et du côté maternel petit-fils d’un grand-père pêcheur – deux hommes cependant de natures...

couverture

La cantatrice avariée de Pierre Jourde

critiqué par Feint - (62 ans)

Débordements de la fiction

9 etoiles
Pierre Jourde ne manque pas de cran. Le nouveau roman qu’il nous propose, encore une fois, se démarque ostensiblement de ses textes précédents – du moins, de ceux que j’ai lus – au risque de dérouter le lecteur. Heureusement, il arrive qu’il aime ça, le lecteur : être dérouté. Oui : il arrive que le...

couverture

Les Temps Filiaux de Marie Cosnay

critiqué par Feint - (62 ans)

Secrète

9 etoiles
Marie Cosnay écrit des livres secrets. "Déplacements", publié par Laurence Teper en 2007, se construisait autour d’une scène vue à distance, indicible. « Les Temps Filiaux » est un récit étrange, entre deux mondes : celui d’où vient l’héroïne, tantôt narratrice tantôt simple personnage, un monde nommé « là-bas », où le « CM »...

couverture

Contact de Cécile Portier

critiqué par Feint - (62 ans)

Assis invisible à la place du mort

9 etoiles
"Contact", c’est la clé qui tourne, le moteur qui démarre, la voiture qui se met en mouvement. Qu’on coupe à la fin, à l’autre bout du voyage, à l’autre bout du livre, à la dernière page. Entre les deux, 669 kilomètres de conscience. Va-et-vient de la conscience. De la route, de la conduite, du paysage...

couverture

Grande Ourse : Roman païen de Romain Verger

critiqué par Feint - (62 ans)

Entrailles

10 etoiles
Une première partie nous plonge dans une préhistoire déserte et glacée, où Arcas mystérieusement seul part à la recherche de son clan disparu, dans une quête marquée par la faim croissante – il n’y a plus rien à manger nulle part –, une quête et une faim dont le sens peu à peu s’épure, change,...

couverture

Mon corps en neuf parties (avec quatre suppléments & illustrations) de Raymond Federman

critiqué par Feint - (62 ans)

Entre l’être et le monde : le corps

8 etoiles
Improvisation. Conversation. Liberté. Convivialité. Ce sont des mots qui viennent à l’esprit à la lecture d’un texte écrit par Federman. Mon cœur en neuf parties se compose de neuf parties du corps de l’auteur, mes cheveux mon nez mes doigts de pied mes cicatrices ma voix ma molaire en ruine ma main mes yeux mon...

couverture

Variations [1] Sur le matin de Didier Garcia

critiqué par Feint - (62 ans)

Bien du bonheur

10 etoiles
Une couverture noire, non, pas vraiment, un visage s’y devine, un visage d’homme, un regard un peu inquiet, un regard en tout cas. Le livre ouvert, c’est quelque chose comme un carnet se dit-on, des phrases nominales, quelque chose comme des notes, des phrases pas entièrement rédigées, avec parfois des signes +, des signes =. Quelque...

couverture

Chut : Histoire d'une enfance de Raymond Federman

critiqué par Feint - (62 ans)

« Tu sais, Federman… »

10 etoiles
« Chut », c’est le dernier mot que Raymond Federman a entendu de la bouche de sa mère, juste avant qu’elle referme la porte du débarras où elle venait de le cacher, juste avant que la police vienne les chercher dans leur minuscule appartement de Montrouge, elle, son mari et les deux sœurs de Raymond,...