Pietr le letton de Georges Simenon

Pietr le letton de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Idelette, le 13 août 2005 (Inscrite le 11 mars 2005, 61 ans)
La note : 2 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 982ème position).
Visites : 8 226  (depuis Novembre 2007)

Plus normand que letton !

Je reste souvent sur ma faim avec Simenon.... En une journée, c'est avalé mais je trouve qu'il manque de profondeur, il n y a aucune psychologie... Maigret se contente d'être ce qu'il est. Pietr a un frère, ils se ressemblent comme 2 gouttes d'eau, etc...

On trouve encore bien des clichés et tous les relents nauséeux des années 30, antisémitisme, peur des communistes, faible femme dont on abuse, riche américain cynique...

Bof, très bof !

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Fais quand même gaffe à toi, Jules !

8 étoiles

Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 16 juillet 2024

Même s’il avait déjà esquissé des brouillons de Maigret auparavant dans diverses nouvelles, Simenon considérait ce polar comme la première véritable enquête du bientôt célèbre commissaire. On sent que le profil du personnage se met en place, que l’auteur devra encore légèrement l’affiner pour donner ce professionnel hors pair aussi bougon et têtu qu’attachant et prodigieux.

La police criminelle de Cracovie signale l’arrivée imminente en France d’un escroc international venu de l’Est et dont l’objet de la visite est de rencontrer un milliardaire américain pressenti pour devenir le banquier de criminels en tous genres. Maigret se propose de le cueillir à sa descente du train pour le prendre en filature et tenter de le coincer sur le fait. Sauf que dans les toilettes du train est retrouvé un cadavre qui répond au signalement de Pietr-le-Letton….. qui par ailleurs circule en toute liberté dans Paris. Il s’agit donc d’un sosie et le commissaire subodore très vite un drame familial.

Filant le jumeau restant à la trace, Maigret aura rarement été aussi près du cœur de l’action. Et à propos de cœur, le sien a bien failli voler en éclat sous l’effet d’une balle tirée presque à bout portant, lui causant une blessure qui aurait conduit le commun des mortels à l’hôpital, mais que lui-même juge superficielle. À ce moment-là de l’histoire, j’ai soudain été pris d’une frayeur rétrospective : à quelques millimètres près, le commissaire Maigret laissait sa peau dans l’une de ses premières enquêtes d’envergure. Et la face du roman-polar en eût été particulièrement impactée. Mais ouf, le pire n’est pas advenu et de nombreux Maigret ont suivi.

Furieux d’avoir perdu un collègue et camarade dans l’affaire, le commissaire n’entend pas la lâcher et marque son suspect à la culotte, dans un jeu du chat et de la souris dans divers hôtels parisiens et jusqu’à Fécamp où notre souris sera faite comme un rat.

Vu sa place dans la ligne du temps j’estime que la lecture de Pietr-le-Letton s’impose à tous les amateurs de la série.

Retour aux sources, avec l’homme à la pipe.

6 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 2 septembre 2016

Déjà avec ce premier Maigret, je peux modestement mesurer la différence d’intérêt de lecture, car en effet ici, premièrement on a faire un roman plus concis, (une centaine de pages contre plus de 250 auparavant) pour les romans « d’avant Simenon », Ensuite beaucoup moins rocambolesque et enfin on y trouve l’atmosphère si chère à « Louis-Jouvet dans « Hôtel du Nord ».
De plus, cette histoire de deux frères Letton essayant de se sortir de la misère par des voies pas très orthodoxes, et qui donne du fil à retordre à Maigret qui perdra dans la bataille son fidèle équipier ne manque pas de suspense dans un Paris d’antan si pittoresque… Me fait assez adhérer à ce premier Maigret .

Un premier Maigret et un premier prix !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 1 mars 2014

Pietr, un Letton, est plus que soupçonné d’escroquerie de haut vol mais pas moyen de le coincer car aucune preuve n’est retenue contre lui. Un jour, il débarque à Paris du train, L’Etoile du Nord, en provenance d’Amsterdam et de Bruxelles. Le commissaire Maigret le voit sortir de la gare sous le signalement de la police internationale : « Age probable, trente-deux ans, taille 1m68, … ». Dans le même train, on découvre un homme, assassiné dans les toilettes. Pietr et ses associés vont faire courir le commissaire dans tous les coins de Paris et même à Fécamp (Normandie). Ce n’est que dans les toutes dernières pages que le lecteur découvrira l’historique de cet escroc ; et par exemple qu’il a un jumeau …

« Pietr-Le-letton « est le tout premier « Maigret «. Il fut écrit par Simenon en 1930. Il est – déjà ! – magnifiquement ficelé. Et c’est probablement la seule fois où Maigret se retrouve en robe de chambre avec un coupable, habillé dans la même tenue. Et, sauf erreur, la seule fois où le commissaire laisse un coupable se suicider devant lui en se tirant une balle dans la bouche. Et un des rares romans où notre ami reçoit une balle en pleine poitrine. Ambiance !

Extraits :

Certains lecteurs, du site littéraire « critique libre «, entre autre, accusent Simenon de raciste. Il ne l’était guère plus que la plupart des écrivains de sa génération et en tout cas pas de quoi lyncher notre homme. Voici donc tout d’abord quelques phrases relevées dans ce roman qu’on pourrait qualifier de « limite racistes «.
* Elle paraissait plus que les vingt-cinq ans qu’accusait le registre. Cela tenait sans doute à sa race. Comme beaucoup de Juives de son âge, elle s’était empâtée, sans perdre pourtant une certaine beauté.

* Le commissaire avisa un loqueteux : « - Voici cent sous … Va porter ce billet au flic «.

* Et il y a par-dessus le marché les Juifs qui, disséminés partout, forment néanmoins un peuple à part. (…) Et enfin tout un métissage de Juifs qui mangent de l’ail et tuent les bêtes autrement que nous.

* Chaque race a son odeur que détestent les autres races.

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- ( une manière scientifique de tuer quelqu’un) :
La serviette chloroformée d’abord qui, en vingt ou trente secondes, réduit la victime à l’impuissance. Puis cette longue aiguille que l’assassin, sans hâte, enfonce entre deux côtes, cherchant le cœur, cueillant la vie, sans bruit et sans souillure. (…) L’aiguille, qu’on introduit dans le cœur d’un homme inerte, tue scientifiquement, sans erreur possible.


- (…) recevant au visage la poussière d’eau de la fontaine qui émettait un bruit flûté.


- Et comme tous les ratés, je buvais, passant d’une période d’abattement à une période d’exaltation.

Des fondations très solides

8 étoiles

Critique de Fredericpaul (Chereng, Inscrit le 19 mai 2013, 63 ans) - 28 juillet 2013

Le (les) personnage(s) de Pietr le Letton se révèle plus complexe et moins cynique qu'on l'aurait cru initialement.
Il y a déjà beaucoup du Maigret "définitif" dans ce premier "Maigret", preuve que le personnage initial avait une solide consistance littéraire.
Bien sûr l'intrigue - vue de 2013 - est un peu lourde. Mais le roman a été écrit en 1930 et il devait être à cette époque nécessaire d'inclure dans un "roman de gare" du sensationnel.
Pour le style, ce n'est pas du grand Simenon mais c'est déjà du Simenon....

Dispensable

5 étoiles

Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 6 mai 2013

voici ici un des premiers Maigrets; certainement pas le meilleur. On y relèvera une intrigue alambiquée, quelques confusions sur des détails, des personnages somme toute stéréotypés.

Nous n'avons donc pas ici affaire au meilleur Maigret : trop d'action, domaine où précisément l'auteur n'excelle pas. Il abandonnera fort heureusement cette dérive par la suite.

L'antisémitisme latent cadre hélas avec le contexte de l'époque. En clair, pour lire du Maigret, autant commencer par un autre titre.

le premier Maigret de Simenon

7 étoiles

Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 6 janvier 2008

C'est en 1931 que parait ce premier roman de la série Maigret, ce n'est pas le seul qui sortira cette année, le personnage et son univers sont déjà bien présents, quand aux remarques "antisémites" c'est un peu le même débat que pour "Tintin au Congo", faut-il censurer cette manière de voir ces "races" ou la traiter de manière psychologique en informant le lecteur d'aujourd'hui que ces propos étaient en rapport avec la mentalité de l'époque où l'auteur les écrivait?

Mais je n'ai pas le souvenir de remarques de ce genre dans les autres Simenon que j'ai lus.

Inacceptable.

3 étoiles

Critique de Alcofribas nasier (, Inscrit le 27 février 2004, 53 ans) - 2 février 2007

Je partage assez l'avis de Idelette quant à certaines phrases inacceptables.

Elles sont inacceptables car je place G. SIMENON parmi les plus grands écrivains de langue française du XXème siècle.

Ce qui m'a le plus surpris au-delà de l'intrigue assez limitée, c'est cet antisémitisme de base, fréquent entre les deux guerres dans certaines classes sociales qui me gêne dans ce roman.

Il me semble d'ailleurs que SIMENON a eu quelques démêlés avec la justice lors de la libération...

Piètre Letton

3 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 2 février 2007

Décidément rien à faire, le style Simenon ne m'accroche pas.
Deuxième tentative après Le chien jaune et seconde déception.
Une histoire de jumeau, avec une gémellité destructrice, le fort et le faible.
Des ambiances de gare du nord dans la tempête, des crimes, des intérêts, la Normandie sous la pluie et Maigret quasiment inexistant, fantomatique, diaphane. Malgré les descriptions physiques du commissaire.
Cependant pourrait-on encore écrire à propos des juifs, que " chaque race a son odeur que les autres races détestent " .
A part cela rien de bien provocant ni de quoi fouetter un chat, j'abandonne définitivement le commissaire.

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