L'affaire Saint-Fiacre de Georges Simenon
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Retour aux sources
Il est cinq heure trente. Maigret vient de se réveiller dans une chambre glaciale de l'auberge du village. "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts" est le message qui l'a fait venir la veille. Il se rend donc à la première messe...
Saint-Fiacre est le village d'origine de Maigret qu'il a quitté il y a 35 ans. Son père y était le régisseur du chateau. Son corps repose dans le cimetière derrière l'église. Marie Tatin, la vieille aubergiste, était la petite fille qui louchait. La comtesse si noble qui promenait un landeau dans le parc du chateau, mène une vie scandaleuse depuis le décès de son mari. Son bébé est aujourd'hui le comte qui dilapide à Paris ce qu'il reste de la fortune familiale. Le curé et le médecin ne sont plus ceux que Maigret connaissait.
Dès le début de l'enquête, Maigret est en prise avec ses souvenirs d'enfance que vient gâcher le drame qui se déroule. "C'était plutôt l'ambiance qui l'écrasait. Il se sentait personnellement atteint par le drame, écoeuré. Oui, écoeuré! C'était bien le mot! Il n'avait jamais imaginé qu'il retrouverait son village dans ces conditions. Jusqu'à la tombe de son père, dont la pierre était devenue toute noire et où l'on était venu lui interdire de fumer!"
Petit à petit Maigret lache prise sur les événements. Il erre dans le village. Il est fatigué physiquement et moralement. Il ne devient plus que spectateur de l'enquête qui semble se résoudre d'elle-même sous ses yeux.
L'affaire Saint-Fiacre est considérée comme un classique de Simenon. Pourtant Simenon semble avoir négligé une partie de l'énigme. Ou alors est-ce Maigret, harassé, qui bâcle son enquête ? Le doute subsiste jusqu'à la dernière page...
Les éditions
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L'affaire Saint-Fiacre [Texte imprimé] Georges Simenon
de Simenon, Georges
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253142935 ; 6,20 € ; 02/01/2003 ; 187 p. ; Poche -
L'affaire Saint-Fiacre de Simenon, Georges
de Simenon, Georges
Fayard / Le livre de poche
ISBN : SANS000010039 ; 05/04/1974 ; 181 p. ; poche
Les livres liés
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Un peu déçu de ce retour aux sources de Maigret
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 52 ans) - 15 novembre 2024
L’occasion m’étant venue, je le pris sans plus hésiter, et en deux jours, je l’ai terminé. Je vais dire tout de suite qu’il m’a quand même déçu, je m’attendais à mieux. À mon avis, ce n’est pas le meilleur Simenon, ni même le meilleur Maigret. Je finis par croire qu’il est juste l’un des plus connus parce qu’on en a fait un film avec Jean Gabin et un téléfilm avec Bruno Cremer. Il me semble d’ailleurs avoir vu celui avec Cremer, excellent acteur au demeurant, et qui a su incarner brillamment avec sa touche personnelle le rôle du commissaire Maigret. En effet, la scène où la mère claque son fils a fait tilt dans ma tête, me disant que j’avais déjà vu cette scène. Ah, les méandres mystérieux de la mémoire, où un seul petit détail fait ressurgir tout un ensemble qu’on ignorait même avoir oublié !
Mais revenons au livre. L’affaire Saint-Fiacre. Une histoire se passant dans l’entre-deux guerre, du temps où mes grands-parents étaient jeunes enfants. Toute une époque, tout un monde ancien bien français et qui a disparu. Mais pas de nostalgie inutile, elle fait paraître plus belle une époque qui ne l’était pas, ou pas mieux que la nôtre. Non, et à lire l’histoire de l’affaire Saint-Fiacre, on se dit que les époques changent mais les êtres humains, eux, ne changent pas. Un peu les mêmes lâchetés, les mêmes cupidités, les mêmes peurs, les mêmes envies, etc… Et aussi les mêmes courages, les mêmes perspicacités, les mêmes sens de l’honnêteté, etc…
Et dans cette affaire Saint-Fiacre, il y a un peu de tout ça, à des degrés divers selon les protagonistes. Il y a là le commissaire Maigret, bien sûr, et aussi la vieille comtesse de Saint-Fiacre, retrouvée morte dans l’église, au moment de la messe du matin. Cela à l’air d’une crise cardiaque, mais Maigret sait que c’est un assassinat, car la police a reçu un billet : "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts" et que c’est même la raison pour laquelle Maigret s’y trouvait au moment même où la comtesse tombait raide morte. Comment ? Personne ne l’a approché durant cette messe où elle priait ardemment. Maigret va donc enquêter dans ce village de Saint-Fiacre. Ce village qui est son village natal, celui où il a grandi enfant, à l’ombre du château des Saint-Fiacre. L’enquête se double d’un retour aux sources, pour notre commissaire Maigret, certes pas des plus agréables pour lui. C’est ce qui le perturbera et lui fera perdre quelque peu de sa lucidité habituelle. Cela doit être pour cela qu’il va se sentir dépassé et que ce ne sera même pas lui qui débrouillera la solution et trouvera le coupable ! Car effectivement, il y a un coupable et une méthode d’assassinat originale mais au demeurant logique. Mais pourquoi avertir la police ? Le meurtre eût été parfait et ignoré de tous sans cela. Ah, la vanité… Elle a fait perdre bien des hommes et échouer bien des projets.
Tous ces éléments qui sortent Maigret de son ordinaire d’enquêtes criminelles, c’est ce qui a dû rendre ce roman si connu. Mais si connu ne veut pas dire si épatant. J’ai apprécié suivre l’enquête dans ce monde vieillot d’un autre temps mais sans plus. Reste la psychologie des personnages et l’atmosphère des lieux, que Simenon a toujours su peindre en quelques mots, quelques phrases. Ce qui sauve, un peu, le livre, et aussi la fin, qui est digne d’un roman gothique ! En bref, un bon petit roman policier, sans plus, pas des meilleurs de Simenon.
Retour az'barak
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 24 septembre 2024
Un des meilleurs opus de la série, qui a donné lieu à un des meilleurs films adaptés de la série, avec Gabin (le roman a aussi été adapté dans la série, un peu lente mais malgré tout très réussie, avec Cremer). Ce fut mon premier "Maigret", et il reste mon préféré.
L’histoire d’un fumier de fermier.
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 10 juin 2017
Et donc, logiquement en remontant l’œuvre de cet écrivain prolifique, qui apparemment n’a jamais connu « La Panne » d’inspiration, je tombe logiquement après la brillante « ombre chinoise » urbaine, sur cette fiction rurale, où une châtelaine déjà (Miro se Gourbet sous l’ombre Delacroix) le nez dans un missel …
Et là de nouveau c’est le coup de cœur, grâce à un récit sobre, nostalgique, et prenant où Maigret parviendra à sonner les cloches à certains des protagonistes de cette histoire.
Intéressant.
Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 15 février 2017
Première découverte du célèbre Maigret
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 22 juin 2016
On a parfois le sentiment que Maigret fait figure de pion aux côtés des événements qui s'enchaînent, mais les apparences sont souvent trompeuses, et le dénouement est loin d'être celui que l'on croit.
J'ai adhéré à cette enquête quelque peu désuète, cette atmosphère si particulière. Cette lecture m'a laissée une saveur particulière, comme surannée.
Simenon n'a pas fini de me séduire et je plongerai avec délectation dans une autre aventure du Commissaire.
Un bond en arrière
Critique de King Arthur (, Inscrit le 26 octobre 2005, 43 ans) - 30 janvier 2013
Simenon a le coup de main pour faire sentir une atmosphère, un lieu, une attitude,... Comme j'ai pu le lire plus bas, je vois des scène en Noir et Blanc comme dans les Film de Jean Delannoy.
Ce roman est une remonté en arrière avec une petite connaissance de l'enfance de Maigret: Le Château, la loge du régisseur, la Mère Tatin et surtout Maigret enfant de coeur...
Je n'ai absolument pas trouvé de longueur dans ce roman, peut-être parce que j'avais déjà vu le film... Du Grand Simenon...
J'encourage beaucoup de personnes à le lire.
Maigret sur la touche
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 18 décembre 2012
Après une enquête qui patauge, Maigret retrouvera, dans la grande salle du château, ceux qu’il soupçonne d’avoir fait le coup : le curé, le médecin, le comte, le régisseur et son fils, le secrétaire de la comtesse. Pourtant ce n’est pas lui qui mène la danse mais bien le fils de la comtesse qui sort le grand jeu. Pour la première et la seule fois sans doute, notre bon commissaire est plutôt passif et se contente de suivre le fil de cette affaire qui lui échappe. Autre particularité, Maigret revient sur la terre de son enfance puisque son père fut jadis le régisseur au château de Saint-Fiacre.
Il a été tiré de cet excellent roman – un des plus connus de Simenon – un tout aussi excellent film de Jean Delannoy, interprété, entre autres par Jean Gabin, dont le scénario a été tout chamboulé, toutefois avec dextérité.
Extraits :
- Maigret en avait les doigts de pied mal à l’aise dans les chaussures (…) Jamais de sa carrière, Maigret n’avait été aussi mal à l’aise. Et sans doute était-ce la première fois qu’il avait la sensation très nette d’être inférieur à la situation.
- Certains individus à un moment donné de leur vie, ont ainsi une heure de plénitude, une heure pendant laquelle ils sont placés en quelque sorte au-dessus du reste de l’humanité et d’eux-mêmes.
Entre admiration et déception
Critique de CarolineF (Miramas, Inscrite le 7 septembre 2006, 45 ans) - 6 décembre 2006
Dans la deuxième partie, Maigret n'est plus maître des événements. Simple spectateur, il semble incapable de faire face à la situation, ce qui est un des points décevants de l'oeuvre.
Mon unique Maigret
Critique de Mademoiselle (, Inscrite le 29 mars 2004, 37 ans) - 30 octobre 2005
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