Une cathédrale à soi de James Lee Burke
(A private cathedral)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers
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23ème opus de la série Dave Robicheaux
23ème opus mais avec un petit retour en arrière puisque cet opus se place chronologiquement quelques années avant « New Iberia Blues », le 22ème opus. Sans dommage ni pour la lecture de l’un ou de l’autre.
C’est certainement l’épisode parmi les 23 qui se rapproche le plus du - monté à l’écran par Bertrand Tavernier - « Dans la brume électrique avec les morts confédérés » (qui date de 1994). En fait non, il ne s’en rapproche pas. Il le dépasse, le bat à plates coutures, dans le domaine de l’onirisme, des visions oniriques qui interfèrent avec la réalité. James Lee Burke s’est lâché. Lâché mais resté toujours aussi passionnant.
Bien sûr nous sommes toujours en Louisiane, du côté de New Iberia, dans une contrée présentée régulièrement par James Lee Burke comme sérieusement gangrénée par des mafieux et des malfaisants (à tel point que je me demande pourquoi je vais y passer dans peu de temps !).
Des malfaisants, des mafieux, justement ils sont en première ligne là, avec les enfants de deux familles mafieuses rivales, les familles Shondell et Balangie, familles qui se haïssent copieusement, à l’inverse de Johnny Shondell et Isolde Balangie, qui sont jeunes, beaux, et qui s’aiment. Roméo et Juliette sauce louisianaise (piquante la sauce !).
Ca commence mal pour Isolde Balangie, qui déclare tout de go à Dave Robicheaux qu’elle va être « livrée » à l’oncle de Johnny.
»- Je m’appelle Isolde Balangie. Vous connaissez ma famille.
Ah, ça oui, pensai-je.
« Vous êtes officier de police, poursuivit-elle. Vous fréquentiez le restaurant de mon père, dans le Vieux Carré. Mais vous êtes de New Iberia. Ma famille aussi vient de là. Enfin, après l’Italie, je veux dire.
- J’étais officier de police.
- Vous ne l’êtes plus ?
- Parfois, je le suis. »
Elle avait des yeux noisette qui se détournaient de vous avec une expression somnolente, puis y revenaient comme si elle s’éveillait d’un rêve.
« Comment ça, parfois ?
- J’ai été viré du NOPD. Me faire virer, c’est mon mode de fonctionnement.
- Viré pour quelle raison ?
- J’étais alcoolique.
- Vous ne l’êtes plus, n’est-ce pas ?
…/…
Son regard restait fixé sur Johnny Shondell, ses lèvres entrouvertes et je savais qu’elle ne m’écoutait plus. Je savais aussi que mes problèmes ne valaient pas la peine qu’on en parle, et faisaient partie du narcissisme chimiquement induit que tout buveur porte en lui comme une flamme sacrée.
…/…
- Ca fait quatre cents ans que me famille déteste les Shondell.
…/…
- C’est pourquoi j’estime que les Shondell devraient être tués.
- Tués ?
- Ou qu’on devrait les faire sauter, ou je ne sais quoi.
- Alors qu’est-ce que vous faites ici à regarder Johnny ?
- Il me livre à son oncle Mark. »
Je ne voulais pas entendre plus. La famille Balangie était une source d’ennuis ; ils agissaient de façon mystérieuse, et certains les disaient incestueux. « Prenez soin de vous, petite. » »
Dave Robicheaux va donc reprendre du service pour jouer les chevaliers blancs auprès de cette Isolde et c’est peu de dire que ça va l’entrainer, lui et Clete Purcel, dans des recoins du moyen-âge italien où des fantômes viennent rôder, qu’on a du mal à imaginer. Rassurez-vous, James Lee Burke l’a fait pour vous !
Malgré cet aspect fortement onirique, Une cathédrale pour soi reste hautement recommandable et passionnant.
Les éditions
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Une cathédrale à soi [Texte imprimé] James Lee Burke traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
de Burke, James Lee Mercier, Christophe (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages noir
ISBN : 9782743653071 ; 23,00 € ; 19/05/2021 ; 448 p. ; Broché
Les livres liés
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