Cadillac juke-box de James Lee Burke

Cadillac juke-box de James Lee Burke
( Cadillac juke-box)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Rotko, le 25 décembre 2002 (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 107ème position).
Visites : 6 177  (depuis Novembre 2007)

Fresque violente du Sud profond

La Louisiane des bayous et des marais a un lourd héritage : la guerre de Sécession, les vieilles familles qui ont subi ou pratiqué ségrégation - et lynchages, les conflits d’intérêt pétroliers, l'exploitation des Mexicains aux "dos mouillés". Voilà qui pèse sur les individus, et quand ceux-ci ont fait la guerre du Vietnam, leurs rancunes deviennent meurtrières.
Tout va bien dans la famille Larose : Buford, héritier d'une vieille famille, a les épaules solides et les dents longues. Il veut se faire élire gouverneur, ce qui ne déplait pas à sa femme, Karyn, dont l'absence de scrupules et les appétits de pouvoir -notamment, sont bien connus.
Robicheaux, avec une boutique d'appâts et ses charges de police, vit depuis toujours dans le Sud profond. Il aime la musique du Sud, qu'il écoute dans un juke-box, cadeau d'un ami douteux. Pourtant les turbulences ne tardent pas, sous la forme de la proclamation d'innocence d'un "bouseux" (redneck), emprisonné depuis trente ans pour avoir tué un leader noir des droits civils.
Voila qui pourrait compromettre les ambitions politiques de Buford Larose, et mettre fin à la complicité des anciens affidés du KKK. Un tueur de Miami vient pour éliminer les gêneurs, tandis que s’évade le "bouseux" , bien décidé à régler ses comptes avec ses anciens amis et ennemis, d'autant plus redoutable qu'il connaît les marais comme sa poche.
Parfois le lecteur perd un peu pied : dialogues allusifs, ellipses fréquentes, personnages nombreux. Traductions difficiles. Pourtant on ne décroche pas de cette fresque violente et bariolée qui emmène loin d'"Autant en emporte le vent" et de "Louisiane". Rancunes et rancoeurs, méthodes expéditives, et appétits sexuels hors de la condition, ébranlent la donne initiale. La vie devient un cauchemar où chacun se demande quel est le jeu de l'autre. La justice essaie de passer, souvent devancée par des passions meurtrières, exacerbées par l'alcool et les amphètes....

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Innocent, coupable ? Les deux ?

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 12 juillet 2024

Après une sacrée pause, je reprends ma lecture des "Robicheaux" de James Lee Burke, chronologiquement parlant. Après avoir lu le tome 8 (chaque tome est, cependant, indépendant dans son intrigue ; j'aime cependant les découvrir dans l'ordre, pour profiter de la progression des personnages), il semblait évident que le suivant serait le tome 9, "Cadillac Juke-Box", titre nébuleux, peu réussi, ne donnant pas spécialement envie de lire le roman car trop banal. Et puis, il est question d'un juke-box à un moment donné dans l'intrigue, mais en détail, en décoration, pas d'importance dans l'intrigue. D'une Cadillac aussi, tiens. Burke ne savait probablement pas comment appeler son roman.
Pas un mauvais roman du tout, ça se lit aussi facilement qu'un mode d'emploi de bouteille d'eau, c'est fluide, le style est parfait, Burke nous entraîne avec lui dans son univers louisianais, avec ses personnages parfois douteux, parfois taiseux, bourrus, secrets, à tiroirs. Les récurrents (Alafair, Bootsie - avec elle, à un moment donné, ça va chauffer pour Dave ! -, Batist, Clete, le shérif, même Tripod le raton laveur d'Alafair) sont toujours aussi attachants, ainsi, 'videmment, que Dave Robicheaux.
L'intrigue ? Alors qu'une de ses connaissances (pas un ami, mais il s'apprécient), Buford LaRose, va se présenter au poste de Gouverneur, Dave entend la complainte d'un détenu, emprisonné depuis 30 ans pour le meurtre d'un activiste Noir, et qui clame son innocence.
Remuer une vieille affaire qui entremêle racisme (le KKK) et pouvoir, et qui risque fort de contrecarrer les ambitions politiques de LaRose, ne va pas aller sans risques personnels pour Dave. Un tueur cherche à se le faire, le détenu s'évade et va chercher à se venger, bref, la situation va déraper sévère.
Un excellent cru.

Dave Robicheaux : neuvième acte

8 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 11 juin 2011

Même s’il est moins compliqué que le précédent, ce roman n’échappe pas aux règles habituelles de l’auteur, avec notamment pas mal d’allusions et d’interprétations, surtout dans les dialogues.
Auteur talentueux, James Lee Burke n’est malheureusement pas toujours très clair dans ses propos dont certaines phrases interminables sont difficilement compréhensibles. Mais si l’on apprécie les personnages que sont Dave Robicheaux et ses proches, alors les intrigues complexes et plus ou moins récurrentes n’opposent guère de résistance au plaisir d’une bonne lecture.

En américain dans le titre

5 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 30 juillet 2008

James Lee Burke a déja réalisé des intrigues plus faciles à suivre que celle-ci. J’ai eu l’impression, du début à la fin, qu’il avait eu du mal à ficeler son affaire. Au prétexte peut-être que les évènements qui lancent l’intrigue ramènent l’inspecteur Dave Robicheaux trente ans en arrière, à une époque où l’alcool était son gros problème, à tel point qu’il ne savait plus trop ce qu’il faisait ?
Mais bon. Au final on reste dans une espèce de flou, un peu comme dans certains cauchemars. Toujours est-il que l’enquête qu’il mène cette fois-ci ; faire le clair sur l’accusation de meurtre d’un militant des Droits Civiques qui pèse sur Aaron Brown (un peu le paumé local qui a toutes les chances de servir de bouc-émissaire), le ramène à un passé qu’il cherche à oublier. Il se retrouve dans la situation d’un myope qui aurait un document délicat à déchiffrer et qui n’aurait pas sa paire de bésicles ! Comment discerner le vrai du faux dans les propos de Bud Larose (candidat au poste de gouverneur de la Louisiane) et de sa femme Karyn quand celle-ci - qui fût il y a justement trente ans la maîtresse de Dave Robicheaux - ne semble pas avoir la même vision de ce qui fût leur relation, et que Dave Robicheaux n’est même pas sûr d’avoir raison sur un point aussi personnel ?
Du coup rien n’est certain, les sables mouvants de l’intox sont là et la compréhension, la cohérence des faits, s’en ressent.
Restent toujours d’aussi beaux moments sur la Louisiane, sa nature généreuse mais dangereuse, New Orleans et ses bas-fonds, la pègre locale et ses connections avec la politique. Avec un candidat gouverneur par exemple ?

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