Astérix le gaulois (Une aventure d'), tome 40 : - L'Iris Blanc de René Goscinny, Albert Uderzo, Fabcaro (Scénario), Didier Conrad (Dessin)

Astérix le gaulois (Une aventure d'), tome 40 : - L'Iris Blanc de René Goscinny, Albert Uderzo, Fabcaro (Scénario), Didier Conrad (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour , Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Bookivore, le 27 octobre 2023 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 033ème position).
Visites : 1 449 

Positive attitude

Comme le beaujolais nouveau, mais pas aussi régulièrement (tous les deux ans, environ), l'Astérix nouveau déboule en dernier trimestre, toujours vers la mi-octobre (et donc, toujours vers mon anniversaire vu que je suis du 21 octobre, ce qui fait, tous les deux ans, un chouette cadeau à recevoir). C'est toujours Didier Conrad qui s'occupe des dessins (qui, apparemment, pour la première fois, ont été traités de manière numérique : ils n'ont pas été dessinés via un PC, mais numérisés et envoyés par mail à l'éditeur plutôt que de fournir les planches papier à la mimine comme autrefois), mais le scénariste n'est plus Jean-Yves Ferri, mais Fabcaro, nouveau-venu qui, je dois le dire, s'en sort très très bien.

"L'Iris Blanc" est une aventure se passant essentiellement dans et autour du village gaulois (et une partie à Lutèce), un album sur deux est un album de voyages, et le précédent nous embarquait dans les futurs pays slaves. C'est un album de "repos" pour nos héros qui ne voyagent donc pas, mais ce n'est pas un album reposant pour autant ! Ils vont en effet avoir fort à faire avec l'arrivée, dans le camp romain de Babaorum, de Vicévertus, un penseur romain envoyé par César pour prêcher son nouveau courant de pensée, positiviste, qu'il a baptisé l'Iris Blanc, aux soldats qui en ont un petit peu marre de s'en prendre régulièrement plein le casque de la part des irréductibles gaulois. Le but ? Redonner confiance aux Romains pour qu'ils se battent fièrement et repoussent, enfin, les Gaulois.
Vicévertus, à grands coups de citations positivistes du style "Si tu envoies de la lumière elle te reviendra" ou "Qu'importe d'être devant si ton âme, elle reste derrière !", va également prêcher dans le village, convertissant Ordralfabétix (qu'il convainc d'aller pêcher du poisson au bord de la mer toute proche plutôt que de le faire venir de Lutèce par charrette !), Bonemine, Cétautomatix (dont les ondes de choc de l'enclume seraient des plus positives)... Astérix ne semble pas du tout réceptif aux idées de ce gourou néo-new-age et le lui fait bien savoir. Ce dernier a l'idée alors de faire venir Bonemine à Lutèce, où César doit se rendre, afin qu'elle serve de monnaie d'échange. Abraracourcix, le chef du village et évidemment mari de Bonemine, plonge dans la dépression au départ de sa femme, et nos héros vont partir la chercher dans une Lutèce devenue, clairement, le paradis des bobos...

Un album souvent hilarant, rempli de trouvailles (le CGV !), d'allusions caustiques et finaudes, très bien dessiné (le dessin de Conrad est identique aux précédents opus), dont le final semble cependant un petit peu rapide : à 5 pages de la fin, on ne la sent toujours pas venir, d'ailleurs. C'est pour moi, sinon, un des meilleurs albums depuis la reprise par Conrad, et même si, évidemment, les albums de Goscinny et Uderzo, et notamment les 12 ou 15 premiers, restent les meilleurs et incomparables, cet "Iris Blanc' qui épingle aussi bien les gourous que les bourgeois-bohèmes parisiens, sans parler de la "nouvelle cuisine" et des bien-pensants wokistes, n'est pas déshonorant du tout du tout du tout. Pour moi, c'est le meilleur depuis "Astérix et la Transitalique" (qui était, de mémoire, le tome 37). On lira cet album avec plaisir, on sourira tout du long, on rira même, parfois, devant les jeux de mots, allusions, personnages, et je pense que Goscinny n'aurait pas eu honte de son successeur, tant son "esprit" s'y retrouve. Belle réussite, donc.

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Rencontre de deux mondes

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 12 novembre 2023

L'affecté Romain Vicévertus veut anesthésier les Gaulois réfractaires en leur assénant du politiquement correct, des propos mielleux, un mode de vie "bobo". Il est présenté la fameuse opposition Paris-province, de manière drolatique. D'autres albums sont évidemment plus apparus plus vifs et inspirés, mais cet opus présente un humour assez plaisant et présente des réflexions sur les relations sociales de nos jours. Ça n'est pas si vain. J'ai plutôt aimé.

Plaisant, mais....

7 étoiles

Critique de Renaud (Liège, Inscrit le 5 décembre 2005, 58 ans) - 9 novembre 2023

Acheté et lu ce jour, c'est avec plaisir que je découvre ce nouvel Asterix. Un bon cru : un dessin parfait pour le genre, des dialogues amusants avec des jeux de mots assez réussis....

Mais un gros bémol : le thème du personnage extérieur, ici un gourou de la pensée positive, venant perturber l'équilibre du village gaulois en abusant de la naïveté de ses habitants n'est pas neuf (je pense à "la Zizanie" ou "Au Devin", entre autres) a déjà été utilisé. C'est donc du déjà vu...

Toutefois, comme cela se termine par un repas sous le ciel étoilé et avec des sangliers, nous sommes sauvés, par Toutatis !

Un peu déçu par cet album

6 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans) - 3 novembre 2023

Je vais être beaucoup moins enthousiaste que certains sur cet album, déjà adulé par nombre de média et de lecteurs.
J'écarte de suite toute critique sur le dessin de Didier Conrad, qui maitrise parfaitement le style d'Uderzo, hormis César, qui ressemble plus à Vincent Cassel qu'au Jules César d'Uderzo. Comme d'habitude depuis quelques années, j'ai lu ce nouvel Astérix dans la version tirage de luxe, avec les crayonnés qui sont assez remarquables.
Par contre niveau scénario, je trouve que Fabcaro puise un peu trop d'idées dans les albums de "la Zizanie" et du "Devin", surtout en se servant , une nouvelle fois, de Bonemine.
Certes les jeux de mots de Fabcaro sont assez réussis et surtout un peu moins insistants que ceux de Ferri mais j'ai trouvé l'album un peu "verbeux", avec des scènes parfois longues voire inutiles. La page avec les pirates répond beaucoup plus aux exigences d'un cahier des charges qu'autre chose. L'épisode avec la trottinette ou encore avec la SNCF sont certes drôles mais un peu insistants.
Bien sûr, cet album s'inscrit dans l'air du temps avec une critique des bobos parisiens, de la cuisine nouvelle ou de la pensée positive, mais j'avoue que j'ai trouvé que nos deux héros ne jouaient pas un rôle primordial dans l'intrigue qui repose sur Abraracourcix, Bonemine, et Vicévertus.
Un album qui ne m'a guère convaincu finalement, malgré deux lectures successives.

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