L'Assommoir de Émile Zola
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un grand livre
Oubliez quelques minutes que vous avez peut-être dû plancher sur ce livre au Lycée… Aujourd'hui, plus de professeur, plus d'interrogation, plus d'angoisse à devoir lire un bouquin rasoir, parce qu’exigé.
Plus rien que Zola, vous et " L’Assommoir ". C'est-à-dire, enfin le vrai plaisir de lire un très grand livre sans arrière-pensée ! Car Zola est vraiment un très grand écrivain et " L'Assommoir " un excellent livre.
Nous sommes au Second Empire, les campagnes se vident et Paris se remplit. Gervaise n’a que vingt-deux ans, elle a deux enfants avec Lantier, boîte un peu de la jambe droite, mais est quand même toujours assez jolie et fraîche. Ils habitent dans une seule pièce pour eux quatre. Lantier est un paresseux qui rêve de fortune mais n'envisage pas de travailler beaucoup. Alors, il envoie sa femme mettre ses vêtements au Mont de Piété. Un matin, alors qu’elle est partie au lavoir, il en profite, après une scène, pour faire sa malle et se tirer.
La bagarre au lavoir entre Gervaise et la soeur de la maîtresse de Lantier !. Un grand morceau d'écriture !… Et voilà Gervaise seule, abandonnée avec ses deux enfants et pas un sou. Heureusement, il y a Coupeau qui l'avait déjà remarquée et tourne autour d'elle. Il est ouvrier zingueur et pas flemmard comme Lantier. Il a un logement décent et des économies. Ils ne tardent pas à s'installer ensemble et Coupeau ne manque pas de travail dans ce Paris qu'Haussmann reconstruit de partout. Sa mère à lui vit aussi avec eux. Tout va enfin bien pour Gervaise et ils se marient. Elle sera vite enceinte et accouchera d'une petite fille qu'on appellera Nana. Vingt ans plus tard, ce sera elle l’héroïne du livre qui porte son nom. Pour l'instant, la petite grandit et, un jour que Gervaise porte le casse-croûte de Coupeau, distrait, il dégringole de la toiture sur laquelle il travaille. Il ne se tue pas, mais ne saura plus travailler comme avant. La lente descente dans l’alcool, dans l'enfer, va débuter pour lui et pour Gervaise.
Zola nous livre ici un portrait de la classe ouvrière d'un incroyable réalisme. Son but n'est vraiment pas de faire croire que les ouvriers sont des dégénérés ou des faibles. Les vrais responsables de la situation sont les conditions de vie qui leur sont imposées. Le problème est dans ces villes où l'homme perd son âme dans le travail et la misère, entassé dans des logements insalubres et minuscules. L'alcool est l’échappatoire facile et les entraîne vers un engrenage dont ils ne sont pas conscients. Mais une fois qu’il les tient !.
L'écriture de Zola est des plus vivantes, précise. Lorsqu'il décrit Coupeau, enfermé dans une cage et dansant comme un fou pour éviter les rats qu’il voit courir partout autour de lui, c’est hallucinant !… Cette crise de delirium tremens est rendue avec la même vivacité de langage que ne l’aurait fait mon ami Louis Ferdinand (Céline). On s'y voit, on le voit, sur grand écran, gesticulant, hurlant, possédé, totalement déglingué !
Un très grand écrivain, un très grand livre. Zola échappe au temps et aux modes.
Les éditions
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L'Assommoir [Texte imprimé] Émile Zola [préface d'Armand Lanoux]
de Zola, Émile Lanoux, Armand (Autre)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253002857 ; 4,00 € ; 07/12/1971 ; 566 p. ; Poche -
L'Assommoir
de Zola, Émile Thérenty, Marie-Ève (Commentaires)
Hachette
ISBN : 9782012814134 ; 1,35 € ; 04/03/2009 ; 495 p. ; Broché -
L'assommoir [Texte imprimé] Émile Zola préf. de Jean-Louis Bory éd. établie et annotée par Henri Mitterand,...
de Zola, Émile Bory, Jean-Louis (Préfacier) Mitterand, Henri (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070411436 ; 1,00 € ; 01/01/1977 ; 561 p. ; Poche -
L'assommoir [Texte imprimé] Zola chronologie, présentation, notes, dossier, bibliographie, lexique par Chantal Pierre-Gnassounou
de Zola, Émile Pierre-Gnassounou, Chantal (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782081217706 ; 3,80 € ; 25/08/2008 ; 576 p. ; Poche -
L'Assommoir
de Zola, Émile Gengembre, Gérard (Préfacier)
Pocket
ISBN : 9782266205146 ; 3,90 € ; 31/03/2010 ; 592 p. ; Poche -
L'assommoir [Texte imprimé], roman Zola éd. présentée, annotée et commentée par Gilles Guilleron,...
de Zola, Émile Guilleron, Gilles (Editeur scientifique)
Larousse / Petits classiques Larousse.
ISBN : 9782035881335 ; 4,10 € ; 01/09/2001 ; 576 p. ; Broché -
L'assommoir [Texte imprimé] Émile Zola préf. et comment. de Gérard Gengembre
de Zola, Émile Gengembre, Gérard (Editeur scientifique)
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266082631 ; 1,00 € ; 31/07/1993 ; 567 p. ; Poche -
L'assommoir [Texte imprimé], roman Zola édition présentée, annotée et commentée par Gilles Guilleron,...
de Zola, Émile Guilleron, Gilles (Editeur scientifique)
Larousse / Petits classiques Larousse
ISBN : 9782035842794 ; 5,10 € ; 09/07/2008 ; 576 p. ; Broché -
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Jusqu'au bout de la déchéance
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 septembre 2021
L’œuvre la plus noire de Zola. Une désespérance complète. Les 100 dernières pages sont une souffrance sans issue. Un livre choc.
Les personnages principaux
GERVAISE MACQUART
A elle seule, elle résume toute l'histoire. Départ la déchéance et arrivée perdante en tout et au même résultat.
Seconde Fille d’Antoine Macquart et de Joséphine Gavaudan. Sœur de Lisa et de Jean. Mère de Claude, Jacques, Étienne Lantier et d’Anna Coupeau. Née à Plassans en 1828, conçue dans l’ivresse, Gervaise a la cuisse droite déviée et amaigrie, reproduction héréditaire des brutalités paternelles. Chétive, toute pâle, elle est mise au régime de l’anisette par sa mère, qui adore cette liqueur. Devenue grande fille, elle est restée chétive, fluette, avec une délicieuse tête de poupée, une petite face ronde et blême d’une exquise délicatesse. Son infirmité est presque une grâce, sa taille fléchit doucement à chaque pas, dans une sorte de balancement cadencé. Des huit ans, elle gagnait dix sous par jour en cassant des amandes chez un négociant voisin ; entrée ensuite en apprentissage chez une blanchisseuse, elle reçoit comme ouvrière deux francs par jour ; tout son argent passe dans la poche de son père, qui godaille au dehors. À quatorze ans, Gervaise a de son amant, l’ouvrier tanneur Lantier, un premier fils, Claude, puis deux autres, qui sont recueillis par leur grand mère paternelle, sans que Macquart consente à faire une démarche qui réglerait la situation et le priverait du salaire de sa fille. Celle-ci vit ainsi, exploitée par son père, engrossée par son amant, s’habituant à boire avec sa mère des verres de liqueur qui la soûlent à petites doses. Au début de 1851, madame Lantier et Joséphine Macquart étant mortes, Lantier retire Gervaise des mains de son père et l’emmène à Paris avec deux des enfants.
Au bout de deux mois et demi, Lantier a mangé le petit héritage maternel, il abandonne Gervaise et les enfants dans une misérable chambre de l’hôtel Boncœur, boulevard de la Chapelle. Jetée ainsi sur le pavé de Paris, Gervaise est entrée comme ouvrière chez madame Fauconnier, blanchisseuse, rue Neuve de la Goutte-d’Or. À vingt-deux ans, elle est grande, un peu mince, avec des traits fins, déjà tirés par les rudesses de sa vie. Elle ne boit plus de liqueurs comme à Plassans, ayant failli en mourir un jour, ce qui l’a dégoûtée des alcools. Son seul défaut est d’être très sensible, d’aimer tout le monde, de se passionner pour des personnes qui lui font ensuite mille misères. Elle ressemble à sa mère par sa rage de s’attacher aux gens.
Son idéal est modeste : travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, mourir dans son lit. Mais elle n’a pas de volonté, se laissant aller où on la pousse, par crainte de causer de la peine à quelqu’un. C’est ainsi que, sept semaines après le départ de Lantier, elle consent à épouser Coupeau, malgré des peurs irraisonnées, de noirs pressentiments, l’hostilité évidente des Lorilleux devant qui le zingueur est si petit garçon.
Mariée, Gervaise travaille avec l’ardent désir de satisfaire son idéal. Elle fait des journées de douze heures chez madame Fauconnier, le ménage se met dans ses meubles et s’installe rue Neuve de la Goutte-d’Or, sur le palier des Goujet. La petite Anna vient au monde dès la première année, Claude est parti au collège, les autres enfants poussent, on a pu économiser six cents francs en quatre années laborieuses, Gervaise va s’établir, lorsque Coupeau se casse une jambe en travaillant et reste étendu, puis en convalescence, pendant quatre mois. Les économies sont mangées, Coupeau a perdu le goût du travail et commence une existence d’ivrogne qui le mènera peu à peu au délire alcoolique.
Gervaise, établie dans une boutique de la maison des Lorilleux, grâce à un prêt de cinq cents francs du forgeron Goujet, qui l’aime comme une sainte Vierge, s’est remise bravement à la besogne, éprouvant des joies d’enfant devant son rêve réalisé ; mais elle s’attriste de l’inconduite de Coupeau, ne voulant pourtant pas qu’on la plaigne, excusant son mari, le déshabillant maternellement lorsqu’il rentre ivre. Cette existence l’aveulit, elle cède à tous les petits abandons de son embonpoint naissant ; l’oisiveté et les désordres de l’homme commencent à porter leur fruit, la gêne arrive. D’abord, Gervaise avait rendu vingt francs par mois aux Goujet, elle ne donne plus d’argent et même contracte de nouveaux emprunts, elle fait des billets. Lantier a reparu, ramené par la grande Virginie qui, fessée, autrefois en plein lavoir, a gardé contre la blanchisseuse une sourde rancune.
Et c’est alors la lente déchéance de Gervaise qui désespère d’être jamais heureuse, placée entre un mari indigne qui maintenant la dégoûte et un ancien amant qui veut la reprendre. Elle a essayé un instant de se réfugier dans le pur amour de Goujet, mais sans force pour résister à Lantier, elle finit par succomber, presque sous les yeux de la petite Anna. Et le quartier sait l’histoire, grâce aux racontars de maman Coupeau. Gervaise a perdu tout respect d’elle-même, elle vit tranquillement ou milieu de l’indignation publique, ses paresses l’amollissent, elle passe dans le lit de Lantier chaque fois que Coupeau rentre ivre ou qu’il ronfle trop fort, elle se désintéresse du travail, les pratiques s’en vont une à une, elle doit renvoyer sa dernière ouvrière et ne garder que l’apprentie Augustine, la saleté pénètre dans la boutique, les dettes croissent, tout va au Mont-de-Piété de la rue Polonceau. Après une courte révolte, Gervaise finit toujours par trouver sa position naturelle, elle n’a de colère contre personne, sauf peut-être contre madame Lorilleux qui l’a ridiculisée sous le nom de la Banban et dont elle se venge en l’appelant Queue-de-Vache. À bout de ressources, elle se décide à céder sa boutique à la grande Virginie, qui va enfin pouvoir l’écraser. Et alors, c’est l’enfer dans une petite chambre du sixième.
Gervaise s’est mise à boire ; acceptée comme ouvrière par son ancienne patronne, elle gâte tellement l’ouvrage qu’on la classe au rang de simple laveuse. Lors de la fuite de Nana, elle reste grise pendant trois jours ; devenue énorme, elle lave une fois par semaine le parquet chez Virginie, dont les rapports avec Lantier la laissent indifférente. On ne veut plus d’elle nulle part ; elle dort sur la paille et en arrive à chercher sa vie dans les tas d’ordures. Enfin, après la mort de Coupeau à Sainte-Anne, Gervaise succombe à son tour ; elle meurt de misère et va être emportée par Bazouge, le vieux croque-mort dont elle avait si peur autrefois.
AUGUSTE LANTIER
Né en 1824. Ouvrier tanneur à Plassans. Devient à dix-huit ans l’amant de Gervaise Macquart et a d’elle trois enfants, Claude, Jacques, Étienne, qui sont recueillis par madame Lantier mère.
Beau parleur qui s'écoute et change de discours au gré de ses lubies, Lantier est un profiteur sans remord. Tout doit lui profiter sans le moindre effort et il parvient à trouver justification de sa conduite à chaque degré de son ignominie.
COUPEAU
Né en 1824 à Paris, 22, rue de la Goutte-d’Or. Fils de maman Coupeau, frère de madame Lerat et de madame Lorilleux. Mari de Gervaise Macquart. Père d’Anna Coupeau, dite Nana. Ouvrier zingueur. À vingt-six ans, c’est un garçon très propre, à la mâchoire inférieure saillante, au nez légèrement écrasé, il a de beaux yeux marrons, la face d’un chien joyeux et bon enfant. Sa grosse chevelure frisée se tient tout debout. De caractère faible, tremblant devant les Lorilleux, il vit sans se soucier de l’avenir, il a une drôlerie gouailleuse d’ouvrier parisien, c’est un bon sujet, très sobre, on le surnomme Cadet-Cassis parce qu’il prend généralement du cassis, quand les camarades le mènent de force chez le marchand de vin. Son père, ouvrier zingueur comme lui, s’est écrabouillé la tête un jour de ribotte en tombant de la gouttière du n° 25 de la rue Coquenard et ce souvenir rend sage toute la famille.
Mais Coupeau est faible et peu à peu il sombre dans la déchéance de l'alcool. Gervaise n'ose pas intervenir et Lantier qui devient son ami le pousse un peu plus vers le précipice. Sa fin sera atroce. Zola fait de lui un plaidoyer contre l'alcoolisme.
Personnages secondaires
Adèle
Amanda
Auguste
Augustine
Baquet (La Mère)
Baudequin
Bazouge
Bec-Salé, dit Boit-sans-soif
Bénard (Le Ménage)
Bibi-La-Grillade
Bijard
Bijard (Eulalie)
Bijard (Henriette)
Bijard (Jules)
Bijard (Mme)
Boche
Boche (Mme)
Boche (Pauline)
Boncœur
Bourguignon
Brétigny (Comtesse de)
Bru (Le Père)
Caroline
Célestine
Champion
Charles
Clémence (Mlle)
Colombe (Le Père)
Coquet (Le Ménage)
Coudeloup (Mme)
Coupeau
Coupeau (Maman)
Cudorge (Mmes)
Dédèle
Eulalie
Fauconnier (Mme)
Fifine
François
Gaudron
Goujet dit Gueule d'or
Goujet (Mme)
Lantier (Claude)
Lantier (Étienne)
Lehongre (Les)
Léonie
Lerat (Mme)
Lingierlot (Le Ménage)
Lisa
Lorilleux
Lorilleux (Mme)
Louis (La Mère)
Madinier
Marescot
Marsoullier
Mes-Bottes
Meyer
Nana
Pauline
Péquignot
Pied-de-Céleri
Poisson
Putois
Remanjou (Mlle)
Sophie
T... (Marquis de)
Thérèse
Thomas
Titreville (Mme)
Valençay (Baron de)
Vigoureux
Virginie (La Grande)
Zidore
Le monde ouvrier et les ravages de l'alcool
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 22 février 2021
Zola nous plonge dans le monde ouvrier et les ravages de l’alcoolisme à travers l’histoire de Gervaise et Coupeau, un brave couple d’ouvriers plutôt optimistes qui se révoltent contre leur condition. Grâce à l’aide d’un voisin et à beaucoup d’implication, ils parviennent à obtenir assez d’argent pour ouvrir une blanchisserie reconnue par les gens du quartier. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où Coupeau, suite à un accident, se retrouve en longue convalescence et sombre dans l’alcool. Commence alors une lente déchéance qui les amène progressivement à se dépouiller de leurs maigres possessions, jusqu’à leur dignité. C’est tellement bien décrit que l’on arrive à ressentir la misère qui transpire par toutes les pores de ce petit quartier de la Goutte d’Or et que l’on ne peut que constater que tout ce qui arrive est malheureusement inéluctable.
Encore un Zola que j’ai beaucoup apprécié pour sa qualité de descriptions plus vraies que nature et cette immersion totale, même si ce qu’il nous donne à voir n’est pas très réjouissant. Il ne faut pas passer à côté de ce chef d’œuvre !
Condition ouvrière
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 18 novembre 2020
Dans ce livre, Zola dépeint la chute d'une famille ouvrière de Paris au cours de la seconde moitié du 19e s. Gervaise, blanchisseuse, qui a suivi son amant Lantier à la capitale, se voit abandonnée avec ses deux enfants. Très vite cependant, à force de travail et d'une part de chance non négligeable, elle parvient à monter sa propre affaire qui, loin d'être prospère, lui permet de sortir de sa condition de simple ouvrière. Son mari, Coupeau, ouvrier zingueur, est un brave travailleur, sérieux et sobre, mais pour son malheur va être victime d'un accident qui va le conduire dans la déchéance de l'alcoolisme.
C'est toute l'histoire de l'Assommoir que la dépendance d'une grande partie de la population ouvrière de l'époque à l'alcool. La fréquentation des établissement de débit de boisson semblait être la calamité du prolétariat de l'époque. L'alcoolisme, entraînant la paresse et l'absence de tempérance dans les moeurs des ouvriers semble être la condition normale de cette partie de la population.
Zola dans ce livre dénonce ceci, il dénonce en progressiste qu'il est les conditions matérielles de l'ouvrier, mais aussi, chose plus étonnante, les moeurs et habitudes de l'ouvrier qui semble être le seul responsable de sa situation: il aurait été facile à Coupeau, Lantier ou Boche de se sortir de la misère s'ils avaient été sérieux et responsables. Las. Leur penchant vers l'eau-de-vie les conduit irrémédiablement à leur perte. C'est vrai de Coupeau qui sombre dans la folie mais aussi de Gervaise, tombée dans un état d'hébétude réellement fascinant.
Sorte de documentaire sur les ouvriers parisiens du temps des grands travaux haussmanniens, l'Assommoir est un bon roman qui se lit comme un "thriller", qui tient le lecteur en haleine, lui qui veut connaître le sort de Gervaise. Pourra-t-elle une fois encore se sortir de ce mauvais pas?
A noter dans l'édition donnée au Livre de poche, des documents intéressants comme les notes de fabrication du roman par l'auteur, des notes de fin de page qui guident le lecteur dans sa compréhension de l'argot parisien de l'époque, des extraits de documents qui ont inspirés Emile Zola.
A noter également le bon film de René Clément de 1956, Gervaise, qui rend un bel hommage au roman.
"C'est du Zola"
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 17 février 2015
Il constaterait qu'hélas, des Gervaise et Coupeau, il y en a encore, partout, il suffit de regarder autour de soi et de voir que le problème n'est pas réglé. Que les thèmes abordés par son livre sont toujours d'actualité, et que peu de solutions sont apportées pour améliorer le quotidien des femmes battues, des chômeurs, des "sans domicile fixe", des enfants livrés à eux-mêmes.
Entrent en jeu aussi la curiosité malsaine, les "cancans" destructeurs, les yeux fermés face à la misère, le chacun pour soi. Oui, vraiment, Monsieur Zola serait bien déçu que son livre reflète encore une réalité qui surgit en pleine face, et qui ne le rend pas du tout désuet.
La différence ? Des conséquences bien plus graves que la mort de ces deux êtres dans une indifférence absolue, des divisions plus prononcées et un fossé qui se creuse de plus en plus... Bien pire que du Zola !
Un peu trop mélodramatique
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 25 avril 2014
Sous le Second Empire de Napoléon III (milieu 19e siècle), à Paris, on suit la déchéance d’une ouvrière (Gervaise Macquart, qui sera la mère d’Étienne de Germinal et Nana), une vie de misère provoquée par l’alcool et la pauvreté.
Tout comme dans Au Bonheur des Dames, on martyrise l’héroïne, elle se fait avoir par des vauriens et je peux bien croire que le commérage était le sport national de l’époque, mais en général je trouvais qu’on en mettait trop, ça fait très Aurore l’enfant martyre. Si c’était déjà limite dans le Bonheur des Dames avec Denise, c’est une surdose avec Gervaise. Je crois en la misère et le roman a plusieurs scènes fortes, mais un peu moins de mélodrame m’aurait plus marqué. Et dire que dans le dossier de mon édition (Flammarion, 1085) on lit que Zola voulait encore rendre ça plus mélodramatique, qu’il a beaucoup coupé, mon doux...
J’ai trouvé L’Assommoir plus puissant que Nana (même si Nana est un roman plus nuancé), mais c’est moins mémorable qu’Au Bonheur des Dames et Germinal, c’est trop exagéré à mon goût. Je recommande tout de même si vous voulez lire les Rougon-Macquart.
La misère!!!!
Critique de Manu2793 (Voiron, Inscrit le 15 novembre 2010, 37 ans) - 3 janvier 2014
C’est Zola !
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 7 décembre 2013
Reconnu comme un modèle de composition, l’ouvrage bénéficie d’un scénario simple et fluide, et même si on connaît d’avance la tragique destinée de Gervaise, on demeure à la fois fasciné et pétrifié par cette inéluctable descente aux enfers, où chaque micro-événement se pose tel un oracle maléfique sur la tête de ce personnage touchant, frappé dès sa naissance du sceau de la malédiction. Comme Gervaise, tous les protagonistes semblent avoir VRAIMENT existé (et existent probablement toujours en 2013), et cela est aussi un point fort du roman, ce réalisme prodigieux que Zola, fin observateur, parvient à nous faire ressentir, réalisme des gens et de l’environnement, mais aussi des sons, des couleurs et des odeurs dans le Paris du XIXème siècle.
S’ajoute à tout cela, et c’est peut-être le plus important, UN VRAI PLAISIR DE LECTURE ! L’auteur a combiné habilement l’argot fleuri de l’époque à la prose habituelle de la narration. Les descriptions se déroulent sans concessions, jusque dans les détails les plus triviaux (la scène de Coupeau baignant dans son vomi !). Si l’on devait faire un parallèle avec notre époque, Zola, scrutateur implacable des mœurs d’une classe sociale au début de l’ère industrielle en France, aurait très bien pu tourner un documentaire pour l’émission « Striptease ».
« L’Assommoir » a beaucoup dérangé lors de sa publication, laissant libre cours aux interprétations les plus diverses, qu’elles viennent de la droite, qui fut révulsée par son « écœurante malpropreté » ou de la gauche, qui l’accusait de salir le peuple. Car en effet, Zola n’est jamais démonstratif, il ne fait que décrire. Vu par les uns comme le « chef de la Commune littéraire » et par les autres comme un bourgeois méprisant, il était un républicain convaincu et n’a pas hésité à s’engager dans des causes sociales tout en étant attaché à son indépendance de libre penseur.
Aujourd’hui, ce roman a malheureusement conservé toute son actualité dans un contexte de paupérisation de la classe moyenne et de chômage galopant. Je n’y ai vu pour ma part aucun mépris des classes pauvres, plutôt comme le constat terrible d’une société inégalitaire où le mauvais alcool ne constituait souvent que la seule échappatoire dans un milieu urbain peu avenant. Quoique l’on en pense, un chef d’œuvre. Le classique qui m’a incontestablement le plus marqué parmi mes lectures littéraires au collège.
un livre très réaliste...
Critique de MaMa (, Inscrite le 26 novembre 2013, 26 ans) - 27 novembre 2013
Un livre très intéressant qui vaut la peine d'être lu !
Gervaise c'est la b*ise
Critique de FrèreGallagher (, Inscrit le 7 janvier 2013, 36 ans) - 18 octobre 2013
Nous allons voir Gervaise abandonnée, rabibochée, tomber, se relever au milieu des injustices, mais aussi de la jalousie, des faux espoirs, et de la lâcheté des hommes.
Sincèrement, ce bouquin m'a fait froid dans le dos, il m'a paru cru et parfois excessivement dur, dans la détresse mélancolique qu'il décrit. Comme j'ai pu le lire sur une autre critique (celle de L'équilibre du Monde) ce n'est pas un livre à lire "un dimanche gris de novembre pluvieux avec Arlette Chabot" car le coup de déprime est assuré!
Mais même si je ne suis pas fan du genre j'ai dévoré l'Assommoir, et je le recommande sérieusement à n'importe qui.
L'assommoir ... avec 2 "m", s'il vous plait...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 3 juillet 2012
Publié en 1876, « L'Assommoir »est le septième volume de la série « Les rougon-macquart ». Essentiellement consacré au monde ouvrier, il fit scandale à sa sortie - trop cru, disait-on - mais connut un véritable succès de librairie qui ne s'est jamais démenti.
Le personnage central de l'ouvrage est Gervaise Macquart, la cousine des Mouret, et la sœur de la charcutière Lisa Quenu du « Ventre de Paris ». Elle s'installe à Paris avec son amant, Auguste Lantier, et leurs deux enfants, Claude - qu'on retrouvera dans « L'œuvre » - et Étienne, héros de « Germinal ».
Lantier a tout du parasite : fainéant, beau parleur, dépensier et infidèle. Après avoir ruiné Gervaise et dilapidé son maigre héritage, il l'abandonnera.
Elle rencontrera Coupeau, ouvrier zingueur, honnête et travailleur. de leur union, naîtra Anna Coupeau, la future « Nana »… Alléluia, se dit-on… et puis il y aura la chute du toit…
Après une incursion partielle dans le monde ouvrier avec « Le Ventre de Paris », il s'agit avec cet « Assommoir », d'une immersion totale dans ce milieu. On découvrira l'univers des lavoirs et des blanchisseuses, celui des toits de Paris et des couvreurs-zingueurs, celui de la forge, celui des fleurs… Mais aussi et surtout celui des bistrots où les ouvriers viennent se pourrir la santé à coup d'alcool frelaté.
« L'Assommoir » n'est pas mon préféré dans cette saga du Second Empire ; sans doute les réminiscences d'une lecture forcée de collégien. Il n'en reste pas moins un des maillons forts de l'œuvre d'Emile Zola.
Le premier grand classique des rougon Macquart
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 18 mars 2012
Dans ce roman, on se retrouvé plongé dans les faubourgs populaires d'un Paris qui se transforme et se reconstruit. Les ouvriers travaillent dur et vivent difficilement, dans d'assez mauvaises conditions : petits logements, pas de congés payés, de prise en charge des accidents du travail. Pourtant, le travail ne manque pas, et pour qui travaille, finalement, ils arrivent à s'en sortir. Pour beaucoup aussi, le vie est si difficile qu'ils essaient d'oublier en se noyant dans l'alcool.
Gervaise est une jeune femme travailleuse, qui ne demande pas grand chose de la vie. Elle finit difficilement à ouvrir sa petite boutique et à trouver un mari travailleur. Mais c'est sans compter sur le sort qui s'acharne. Son mari, suite à un accident, a perdu le goût du travail, et s'ensuit une lente déchéance.
Ce roman est plutôt triste et on est pris de sympathie pour Gervaise, qui est loin d'être mauvaise.
Un bon tome de la série des Rougon Macquart, le meilleur, je ne sais pas, car j'ai autant, voire plus apprécié d'autres tomes précédant celui-ci.
Si terriblement humain !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 18 novembre 2011
Cette lente descente aux enfers ne peut que nous bouleverser !
Ce courageux petit bout de femme : 22 ans, abandonnée, qui repart dans la vie, atteint son objectif de dignité, de propreté (physique et morale), puis à partir de l'accident de travail de celui qui l'a enfin reconnue, lâche les amarres !
Le livre est cruel, l' injustice de ce destin, terrible !
La façon dont Gervaise se réfugie, d'abord dans la gloutonnerie (récits hallucinants !) puis dans l'alcool (récits affreusement déprimants !) décrit comme une vaine tentative de lutte contre le destin.
Une lutte perdue d'avance : malgré son coté "mère courage" Gervaise subit le trop plein d'une société impitoyable ! Les coups, reçus tout le long de son existence, sont trop violents. Qui pourrait se permettre de juger ? On accompagne cette terrible déchéance et ces conséquences : les 3 enfants de Gervaise feront l'objet de 3 superbes livres, de 3 destinées, de 3 douleurs !
J'aime le personnage de Gervaise : une femme droite, aimante, aimable, qui ne demande à la vie qu'un toit, un peu de dignité et de tendresse !
C'était trop demander dans le milieu ouvrier d'une période où prédomine le "chacun pour soi" faute d'autre horizon: elle va sombrer dans la pire décadence !
Le destin de Gervaise et celui qu'on impose aujourd'hui à tant de "sans papier" sont-ils si différents ??????
J'ai peur moi même de répondre à cette question ..............
L'Assommoir
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 25 septembre 2011
Pour ce qui est de l'Assommoir, l'histoire raconte la vie de Gervaise, une femme qui après avoir eu deux enfants avec un homme est abandonnée. Elle se marie ensuite avec l'homme parfait. Cependant, sa vie tourne au cauchemar lorsque son homme se blesse en travaillant. Celui-ci tombe alors dans tous les vices des prolétaires de l'époque, c'est à dire la boisson et la paresse. C'est alors que tous ses rêves s'écroulent et qu'elle tombe plus bas que l'enfer.
Étant passionné d'histoire, j'ai adoré ce livre. J'aime la façon réaliste dont l'auteur décrit le monde du 19e siècle. Et que dire de l'histoire touchante de Gervaise. Tout le long de l'histoire, j'ai eu pitié d'elle. Elle tombe tellement bas et n'a aucun respect des gens qui l'entourent.
pour ceux qui ont l'intention de lire le livre, j'aimerais signaler que les livres Nana, Germinal et la bête humaine sont en lien avec l'Assommoir. C'est l’histoire des enfants de Gervaise
Un chef d'oeuvre...
Critique de Corentin (, Inscrit le 24 janvier 2011, 29 ans) - 14 mars 2011
La précision époustouflante, le style presque parfait ( la perfection n'existe pas!) à un tel point que l'on pourrait analyser la place d'une virgule, le destin remarquable par sa simplicité de l'héroïne Gervaise sont autant d'ingrédients pour montrer le caractère unique d'une oeuvre comme on n'en trouve plus même si l'inclusion de la science dans la littérature et tous les risques qu'elle comprend paraissent aujourd'hui désuets...
A lire de toute urgence
La condition ouvrière au XIX ième
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 17 juillet 2010
Zola décrit avec réalisme la dureté de la vie ouvrière à PARIS , la misère humaine ( physique mais surtout intellectuelle ) qui semble sans issue.
De l'union de Gervaise et Coupeau nait Nana qui fera l'objet d'un roman à venir tout aussi poignant .
Une oeuvre indispensable .
De l'importance d'être bien né
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 8 septembre 2009
A mon sens, la singularité de ce roman réside dans l'aspect inéluctable du destin de ces gens, et donc de Gervaise inévitablement.
Là où le romantisme s'arroge d'une certaine forme de crédibilité en se donnant des grands airs, du lyrisme et par là-même des héros qui s'arrachent à leur sort, ici point !! Dès l'entame, Gervaise est écrasée (et nous avec) par le poids de sa vie, de sa condition, bref de sa non existence.
Quand bien même se présente une fois l'occasion de s'en extirper un peu, elle refuse l'amour de Goujet, et le refusera même au seuil du trépas, comme convaincue que sa place est dans la fange avec la misère comme seconde peau.
Que serait-il advenu si ce diable de Coupeau avait passé l'arme à gauche en chutant du toit ? On serait tenté de répondre que rien n'y aurait fait, que la mauvaise fortune n'aurait pas pour autant passé son chemin.
Zola a su voir Gervaise, Lantier, Coupeau et les autres tels qu'ils sont, dans tout leur aspect sociétal et sans faire de bons sentiments.
Alors oui, on comprend que cela ait pu choquer; on comprend aussi que cette hyper-réalité pu être assimilée à une oeuvre pornographique mais là était bien le but.
Zola a montré de façon crue et réaliste une vérité ordinaire que d'autres ne voulaient pas voir. Grand bien lui fasse !!
Des "bas-fonds" poignants et attachants
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 20 décembre 2008
Pas pour les lycéens...
Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 19 août 2008
Je ne comprends pas pourquoi on fait lire des livres aussi longs à des adolescents (plus de la moitié de ma classe ne l'a, du coup, tout simplement pas lu).
Si des années plus tard, j'ai bien envie de me plonger dans la série des Rougon-Macquart, ce n'est certainement pas grâce à ces livres imposés... Il m'aura fallu près de 10 ans pour ne pas mourir d'ennui en repensant aux heures de cours sur la scène de l'alambic...
Zola
Critique de Medusa (, Inscrite le 19 août 2007, 62 ans) - 19 août 2007
Assommant ???
Critique de Dalania (Dijon, Inscrite le 25 octobre 2006, 38 ans) - 6 décembre 2006
Un assommoir assommant!
Critique de GerMi (, Inscrit le 19 mai 2006, 36 ans) - 19 mai 2006
Un chef-d'oeuvre que j'ai lu sans la moindre contrainte scolaire en tres peu de temps.Je me dirige logiquement maintenant vers nana et vais de ce pas lire les critiques.
Pour découvrir (et aimer Zola)
Critique de Margarita29 (, Inscrite le 6 avril 2006, 55 ans) - 7 avril 2006
J'ai fait partie des 2ème : j'ai dévoré le roman en quelques jours.
Gervaise, le personnage principal, est si attachante : elle travaille, elle est honnête, gentille et le destin s'acharne contre elle : son mari alcoolique, sa fille (Nana) qui tourne mal, la boutique en faillite, et la déchéance, si magnifiquement décrite par Zola, si criante de vérité.
Par la suite, j'ai lu toute la série des Rougon-Macquart mais l'assommoir reste mon préféré.
le chef-d'oeuvre de Zola
Critique de Fred236 (Nantes, Inscrit le 13 janvier 2006, 38 ans) - 13 janvier 2006
On reste accroché par la vie, les joies, et puis surtout les drames de ces petites gens de la banlieue parisienne à la deuxime moitié du XIXème. Ce livre réconforte dans un premier temps, puis effraie dans un second, les sentiments positifs du lecteur pour ses personnages sont en forme de courbe de Gauss.
Donc ce livre est un incontournable pour qui veut s'initier aux Rougon-Macquart...et les autres aussi d'ailleurs.
Misérabilisme urbain...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 9 août 2005
Presque cent vingt ans plus tard, je termine la lecture de ce chef-d'œuvre, en larmes…!
J'ai glorifié le génie de ce grand écrivain qu'est Zola à la fin de chacun des tomes précédents, mais je sais que cette fois, en plus, je n'oublierai jamais les personnages de cette histoire pathétique, mais oh combien bouleversante et poignante de réalisme.
Comme le dit si justement Jules à la fin de son brillant commentaire, Zola échappe au temps et aux modes.
Je suis également très émue par la lecture de commentaires fort élogieux apportés par de très jeunes gens…, dix-sept, dix-neuf et vingt ans, sur ce livre!
le meilleur de Zola!
Critique de Azerty61 (normandie, Inscrite le 3 août 2005, 37 ans) - 3 août 2005
Quel chef-d'oeuvre!
l'histoire est déchirante, tragique, et en même temps si réaliste...
poignant
Critique de Elmejeco (, Inscrit le 5 juillet 2005, 36 ans) - 9 juillet 2005
Gervaise est une femme brave, sympathique et généreuse mais tenaillée par un mari alcoolique, des fréquentations étouffantes, et surtout une pauvreté qui la transformera et la ravagera peu à peu….
Celle-ci, malgré tous ses efforts et sa bonté, court finalement à sa perte pour mourir dans le dégoût le plus profond. En travaillant dans un vaste logis, Gervaise fit la connaissance de la réussite, mais ne s'est pas aperçue que celle-ci était bancale et boitillante… Car finalement, l'alcool, la source de son désespoir, l'emmènera peu à peu jusqu'à solder son corps, et se calfeutrer dans une niche qui l'aidera à attendre sa mort, devant une attitude amorphe de son voisinage.
Un grand auteur, un grand livre qui montre une vie parmi tant d'autres chez les plus petits, les plus faibles.
2 M
Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 7 avril 2005
C'est rien, un détail, une broutille, mais ça m'énerve.
N'y a-t-il pas moyen de corriger?
Ceci dit, chef d'oeuvre, of course, mais quelle tristesse! On pleure, c'est obligé.
L'ouverture...
Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans) - 7 avril 2005
Et j'ai recommencé depuis le début, au calme... Toute la série des Rougon-Macquart a suivi, avec une nouvelle lecture de l'Assommoir en prime. Et toujours le choc!
Voila un ouvrage qui pue le réel, qui sent la mort et le désespoir, qui reflète le temps et qui reste d'actualité. Impossible de ne pas vouloir y rentrer, impossible de ne pas rêver de devenir un personnage du livre et sauver ceux qui peuvent l'être: empêcher Coupeau de tomber de l'échafaudage et dans l'alcool, attendre Lantier au coin d'une rue, casser l'alambic donneur de mort.
Car, au-delà de l'histoire des personnages, il y a le projet de Zola de dresser un portrait d'une famille par et pour son milieu social, ses forces et ses faiblesses.
Industrieuse, travailleuse, la population française l'est mais également prête à se jeter tête baisser dans la boisson et la paresse. Coupeau n'y échappe pas, ni Lantier, ni Gervaise au final.
L'alcool est le véritable héros du roman. Zola stigmatise une réalité que le Second Empire préfère ne pas voir, tout empressé qu'il est de faire de Paris LA ville lumière de l'Europe. La politique ne s'embarrasse pas du sort des petites gens.
L' Assommoir est un livre dur, fort, intense, qui reste MA porte d'entrée vers la littérature.
facile et difficle
Critique de Litter@ire (, Inscrite le 9 février 2005, 38 ans) - 24 mars 2005
L'assommoir est un livre attachant. J'ai beaucoup aimé le personnage de Gervaise, il est vrai que la fatalité pèse sur elle. Sachant cela, le lecteur est témoin impuissant de sa lente chute et plus elle s'enfonce, plus on ressent les choses, plus on les partage. Zola nous fait partager son sort en écrivant les choses comme si elles coulaient de source, suivi le cours de la vie et nous empêchant de nous ennuyer. Tout est plus vrai que nature
L'assommoir, faisant partie de la "nouvelle comédie humaine", est également attachant parce que l'on rentre dans une sorte de relation privilégiée avec les personnages étant donné qu'ils reviennent au fur et à mesure des livres de Zola.
Le but de Zola est de montrer la misère humaine, il y parvient avec brio et réalisme. La description tient là aussi une place importante.
Le schéma narratif évoque quelque peu les tragédies. Tout va trop bien pour Gervaise et Coupeau, ils sont obligés d'en subir le revers de la médaille! Mais c'est le déterminisme des personnages. Selon notre milieu social, selon les objets que l'on possède, selon ce que l'on est, nous devons aller vers notre destin. Gervaise ne lutte pas vraiment pour se sortir de la misère dans laquelle elle se voit tomber.
Le seul point que je ne comprends pas trop dans ce livre, c'est qu'il ne se veut pas romanesque et pourtant l'histoire de Lanthier restant chez Gervaise puis chez virginie et en passe de continuer ses manigances avec une autre jeune fille sans que les maris ne disent rien me semble trop invraisemblable dans cette oeuvre.
Ce bouquin est plein d'enjeux que je n'aurais pas remarqués si je n'avais pas eu un professeur me les expliquant.
Par exemple, le fait que Zola peint sa société changeante qui s'industrialise, qui s'urbanise, qui se fait plus dure, plus corrompue... et donc les vices qui vont avec parce que les gens ne la supportent pas, plus d'alcoolisme, de femmes battues. Et peut-être aussi mais ce n'est pas un vice, l'émancipation des femmes. C'est Gervaise et Virginie qui s'établissent, c'est Nana qui se prend en charge seule...
L'assommoir fait donc partie d'un tout. En lisant ce livre comme il l'a été dit plaisant et facile, il faut voir les enjeux et il faut le voir dans la saga des rougon macquart... Ce livre est donc à la fois facile et difficile.
Il faut également faire le lien avec Balzac qui avait les mêmes ambitions que Zola, à ceci près qu'il décrivait tous les types de gens, et qui était le modèle de Zola.
Ce livre est à la fois historique, réaliste, romanesque, analytique,naturaliste. C'est une vraie perle et il y aurait tant de d'autres choses à dire et auxquelles je ne pense pas!!!
ce livre m'a rendu accro...
Critique de Artemis (, Inscrite le 30 novembre 2004, 39 ans) - 30 novembre 2004
Si léger que je l'ai trimballé absolument partout (RER, cours de récré, queue à La Poste et même à la boulangerie...)! Je n'ai pas pu le lâcher avant d'en avoir lu la dernière ligne!
Je suis entièrement d'accord avec Elahub : ce livre est très facile à lire, il vous envoûte : on voit le vieux Paris de La Goutte d'Or, on le sent, on le vit... L'histoire est triste, mais remarquable: Gervaise se bat contre son destin. Cela m'a beaucoup fait réfléchir... pas au point de me prendre pour une princesse; mais pour moi, ça a été une de mes révélations : la littérature avait le POUVOIR de nous faire réfléchir à des "tonnes de trucs"... et moi, pauvre lycéenne, je pressentais que j'étais dans la bonne voie et que j'allais découvrir quelque chose de formidable!
ca fait réfléchir
Critique de Elahub (Göttingen, Inscrite le 3 janvier 2004, 62 ans) - 30 mars 2004
Le livre est très bien écrit, facile à lire et je confirme tout ce que Jules a dit là-dessus. On apprend même beaucoup de choses comme faire des chaînes en or ...
Et il y a des grandes, vastes pensées comme quand M.Goujet, amoureux de Gervaise nous donne ses réflexions sur la machine qui fait son travail plus vite et plus exactement que lui et qu'il nous dit qu'un jour cette machine va nous remplacer!
Un grand petit livre, absolument à conseiller, mais qui rend très triste aussi ....
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