Germinal de Émile Zola

Germinal de Émile Zola

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pétoman, le 23 avril 2001 (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 42 avis)
Cote pondérée : 9 étoiles (4ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 46 365  (depuis Novembre 2007)

Dans le fond...

Zola a vécu dans le temps des exploitations minières et dans le temps de la création de nouvelles pensées politiques: socialisme, internationale communiste, anarchisme...
En décrivant la rencontre d'Etienne Lantier avec les Maheu, Zola ne nous raconte pas que l'histoire d'une grève... il nous raconte bien plus...
D'une part, il trace un portrait psychosociologique de la famille minière de cette époque, à savoir la pauvreté, la précarité, les enfants qui travaillent... il nous brosse aussi les loisirs de cette époque dans le monde ouvrier: café, boissons, bal, sexe...
Il nous fait également un parallèle avec la bourgeoisie de l'époque: quand Cécile mange des petits pains, les autres mandient un quignon...
Puis, différents protagonistes de cette fresque sont les reflets de la pensée de l'époque: Maigrat, le reconverti... Souvarine l'anarchiste, Etienne favorable à l'Internationale...
On peut aisément faire une analogie entre Germinal et ce qui s'est passé à Clabecq... l'air de rien, ce récit est toujours d'actualité.

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grise mine

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 6 octobre 2023

Germinal ! Un monstre de la littérature française, traduit dans le monde entier, adapté au théâtre, au cinéma, en BD. Ce roman est à l’origine d’un mythe du mineur, ce personnage sale, brutal, révolté, et pourtant prêt à braver tous les dangers pour sauver ses camarades. Zola l’a inséré dans sa saga des Rougon-Macquart, où il développe ses idées naturalistes sur la transmission des tares de génération en génération, chez les bourgeois comme dans le peuple. Le héros de "Germinal", Étienne Lantier, n’échappe pas à cet atavisme de la criminalité, conception très en vogue à l’époque des récentes découvertes sur l’hérédité, dont Zola a largement abusé dans ses romans les plus célèbres tels "L’assommoir" ou "La bête humaine". Fort heureusement, les talents d’orateur d’Étienne vont l’aider à sublimer ses tendances meurtrières lorsqu’il va prendre la tête de la révolte des mineurs, dans cette mine du Nord où il s’est retrouvé par hasard, au cours de son errance à la recherche d’un travail, et dont il va vite devenir un des meilleurs ouvriers. Émile Zola, qui s’est abondamment documenté et est venu un temps partager la vie de ses personnages en 1884, a situé rétrospectivement l’action à la fin du Second Empire afin de l’insérer en bonne place dans sa saga. La force des personnages, notamment celle qu’on appelle "La Maheude", cette "mère courage" entraînant les femmes dans sa révolte, est telle qu’un siècle et demi après on est toujours emporté par le souffle de cette épopée ouvrière qui n’a pas pris une ride, n’en déplaise à ses détracteurs de toujours, pisse-froid et conservateurs de tout poil…

Un monument...

10 étoiles

Critique de Bacchus79270 (Paris, Inscrit le 20 février 2023, 52 ans) - 20 février 2023

Une oeuvre majeure, historique, dense, noire, violente, pleine de larmes et de sang, regard sans concession sur le monde ouvrier du XIXème, précisément celui de la mine, soumis au quasi esclavagisme par une poignée de nantis. La révolte sera cassée grâces aux syndicats jaunes mais l'anarchiste de l'histoire aura le dernier mot... Avant que tout ne recommence. Germinal... Une oeuvre moderne aussi, où l'on voit combien ont été payés les progrès dans le monde du travail. le style est un régal, les dialogues aussi... Un monument.

la clé

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 18 décembre 2021

Et voilà le fameux, l'incommensurable roman clé de Zola.
Pour moi une deuxième lecture lecture avec un demi-siècle d'écart.
L'émerveillement s'est un peu émoussé, certes, mais en situant le texte dans son bain originel, il s'agit là d'un pied de nez à la civilisation et au monde économique.
La grande grève qui agite les mines du nord. Ce combat contre la faim, cette lutte contre la classe dirigeante qui veut anéantir l'ouvrier afin de mieux le dominer est un thème téméraire et bien construit.




Tout s'articule autour d'ETIENNE LANTIER

Né en 1846, à Plassans, de Gervaise Macquart et de Lantier. Élection de la mère. Ressemblance physique de la mère, puis du père. Hérédité de l’ivrognerie se tournant en folie homicide. État de crime.
Étienne ressemble à sa mère, puis à son père. Je prends le père. Il est donc joli homme, assez petit, brun, bien râblé, fort sous sa menue apparence, avec une figure correcte, un nez droit, un menton rond, un galant sourire sur ses dents blanches ; un provençal avec ça, un peu noir de peau, les cheveux demi courts et frisant naturellement. – Buisson, le tambourinaire. Toujours rasé, rien que des moustaches. – Avec cela, quelque chose de détraqué dans le regard, un vacillement par moments, qui pâlit l’œil noir ; et alors une légère crispation nerveuse passant sur le visage. – Influence de la mère : douceur, courage au travail, timidité. C’est la marque de la lésion nerveuse qui augmentera plus tard, qui tournera son hérédité d’ivrognerie en folie homicide. Laisser ainsi deviner d’un bout à l’autre, l’inconnu qui s’exaspère en lui. – Je marquerai surtout cet inconnu à la fin, lorsqu’il tiendra Chaval sous son couteau, lorsqu’il verra Jeanlain tuer le petit soldat Jules (l’enfant fait ce qu’il n’a pas osé faire, analyser le coup sur Étienne), et enfin, et surtout lorsqu’il quitte la mine au dénouement, de peur de tuer Chaval devenu porion. Tout cela très important. Dès le début, d’ailleurs, il faut poser le côté détraqué.
En somme, Étienne, dans Germinal fait son éducation socialiste, apprend la révolte, qui jusque-là n’avait été qu’instinctive.
Avec les filles, il est un peu timide, avec des idées de violences, de les prendre et de se satisfaire. Au point de vue de l’ivrognerie, ne boit pas, ne peut pas boire. Cela le rend fou, très malade, avec des idées de mort pour lui et les autres. Comme éducation, très élémentaire. Sait lire et écrire, pas davantage. – Supériorité pourtant chez les mineurs. Intelligence assez vive, mais obstruées d’idées toutes faites. N’a pas de livres, un ou deux peut-être. Peut sentir le besoin de savoir, sans pouvoir ni vouloir apprendre. »

Les personnages par ordre chronologique


Annouchka
Bataille
Berloque, dit Chicot
Bonnemort
Bouteloup (Louis)
Brûlé (La)
Carouble
Casimir
Charles
Chaval
Cornille
Cougny (Comte de)
Dansaert
Deneulin
Deneulin (Jeanne)
Deneulin (Lucie)
Désir (Veuve)
Desrumaux (Baron)
Dutilleul
Fauquenoix
Fauvelle
Fleurance
Francis
Grégoire (Cécile)
Grégoire (Eugène)
Grégoire (Félicien)
Grégoire (Honoré)
Grégoire (Léon)
Grégoire (Mme Léon)
Hennebeau
Hennebeau (Mme)
Hippolyte
Homme noir (L')
Honorine
Jenard
Joire (Abbé)
Jules
Lantier (Étienne)
Legougeux
Lenfant
Lepalmec
Lerenard
Levaque
Levaque (Achille)
Levaque (Bébert)
Levaque (Désirée)
Levaque (La)
Levaque (Philomène)
Macquart (Gervaise)
Maheu (Alzire)
Maheu (Catherine)
Maheu (Estelle)
Maheu (Guillaume)
Maheu (Henri)
Maheu (Jeanlin)
Maheu (Lénore)
Maheu (Nicolas)
Maheu (Toussaint)
Maheu (Zacharie)
Maheude (La)
Maigrat
Maigrat (Mme)
Mélanie
Mouque
Mouquet
Mouquette
Négrel (Mme)
Négrel (Paul)
Paillot
Pierron
Pierron (Lydie)
Pierronne (La)
Piquette
Pluchart
Pologne
Quandieu
Ranvier (Abbé)
Rasseneur
Rasseneur (Mme)
Richomme
Rose
Roussie (La)
Sauvagnat
Smelten
Sonneville
Souvarine
Tison
Trompette
Vanderhaghen
Verdonck
Vincent

Seul ici, les gueules noires font grise mine.

10 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 22 juillet 2019

« Vous avez remué là-dedans une telle masse d’humanité attendrissante et bestiale, fouillé tant de misère et de bêtise pitoyable, fait grouiller une telle foule terrible et désolante au milieu d’un décor admirable, que jamais livre assurément n’a contenu tant de vie et de mouvement, une telle somme de peuple. »
Maupassant.

Au nord c'était les corons, la mine et Zola.

10 étoiles

Critique de Maranatha (, Inscrit le 17 janvier 2019, 52 ans) - 22 mars 2019

Ce avis va manquer totalement d'objectivité je préfère prévenir.
Je suis du nord, j'ai vécu les premières années de ma vie dans les corons, mon père fut mineur tout comme l'étaient mes ancêtres. Certains sont même morts prématurément à cause de la mine.
Difficile quand on parle du nord de passer à côté de la fameuse chanson de Bachelet, de ne pas s'imaginer un chevalet de mine et de penser illico à Zola.
Zola est un auteur que j'apprécie beaucoup, j'ai lu pour le moment 5 ou 6 livres de son cycle.
Il est passé de mode, il ligue contre lui beaucoup de monde, je ne sais pas pourquoi ! Il semblerait qu'on l'aime ou le déteste immensément dans les deux cas.
Ce qui m'a poussé à lire Germinal c'est d'avoir visité le Centre Historique Minier de Lewarde situé près de Douai.
Ce musée couvre la période de 1885, celle de Germinal à la fin des exploitations françaises dans les années 2000. Je recommande vivement ce site à visiter en famille pour bien se plonger dans l'univers des houillères.
Doté des souvenirs de mon enfance et de la visite du site, passer à la lecture de Germinal fut un suprême plaisir.
Comment donner envie à quelqu'un de lire Zola, je dirai en commençant par Germinal.
Ce livre est tout simplement passionnant. Il se lit très bien et vite malgré que Zola écrive des pavés.
J'ai adhéré immédiatement aux principaux personnages, les décors sont précisément traduits grâce aux mots de Zola, l'ambiance des corons, la misère, le labeur au fond de la mine, l'obscurité, la camaraderie, tout y est, même les trahisons et la lutte des classes.
C'est un livre sublime, un incontournable, jamais je n'ai eu de coups de moins bien comme cela arrive parfois avec Zola. C'est dans le style le livre parfait.
On ne peut oublier Etienne et son idéalisme, Maheu, la Mouquette, le père Bonnemort, et tous les autres personnages.
J'ai pris soin de noter que Zola emploi germe et germination à une reprise et Germinal évidemment.
Je ne sais pas si je suis parvenu à faire passer mon enthousiasme à la lecture de ce livre mais pour moi qui ait lu Lourdes, Le ventre de Paris, Au bonheur des dames, Nana, La bête humaine je dois dire que Germinal est pour le moment préféré. A suivre après la lecture des autres tomes.

Intéressant.

10 étoiles

Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 25 mars 2016

Je l'ai lu il y a vingt ans en Australie, je l'ai déniché dans un hôtel pour routards. A l'époque des romans étaient déposés en rayons, triés par langues, les romans en français il y en avaient peu. Je l'ai lu dans le bush. J'ai bien aimé, le roman est bien ficelé et bien cousu, les caractères de chaque personnage sont réfléchis à l'avance et il a dû écrire leurs caractéristiques à l'avance, un concept qui n'est pas expliqué dans les livres qui traitent l'étude des romans. L'ambiance est extraordinaire, le nord, les mines, bon certes les clichés, la grève et les accidents, tout en un certes, mais c'était l'époque des romans d'aventure de la fin de siècle où il n'y avait pas dix pages sans péripéties. Un bon livre, à lire à l'école ou juste après.

Noir comme du charbon

8 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 1 décembre 2014

Germinal a été une lecture de mon adolescence, bien oubliée depuis. Je l'ai donc repris, dernier opus des Rougon-Macquart - j'ai lu l'ensemble - et j'y ai retrouvé les admirables qualités de Zola: immersion dans un domaine (la mine); souci de précision du vocabulaire; immense documentation sur les pratiques industrielles, les modes de vie, les activités syndicales, etc.; qualité du style. Cela reste un témoignage remarquable sur l'époque, les mentalités, les croyances, les ouvertures vers l'avenir. Et pourtant, j'ai trouvé la noirceur de la description presque trop colorée, la misère trop effroyable pour être parfaitement crédibles. Par exemple, il est répété que le peuple des mineurs trouve à peine de quoi vivre de son travail. Or, pendant la fameuse grève de plusieurs semaines où aucun argent ne rentre dans aucune famille, tout le monde a l'air de pouvoir se sustenter a minima, même si un leitmotiv coure les pages comme quoi chacun réclame du pain. Il y a là une sorte de contradiction , rare chez Zola, qui m'a gêné et me donne quelques réticences par rapport au livre.

chef d'oeuvre historique

10 étoiles

Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 9 septembre 2014

Comme beaucoup (toutes?) les œuvres de Zola, celui-ci a réalisé un travail méticuleux d'études des mines du nord de la France et de la condition ouvrière de l'époque. En y ajoutant les qualités incontestables du journaliste Zola et son sens de la description, nous sommes plongés dans un univers qui pour de nombreux d'entre nous demeure méconnu.

Ensuite, le talent de romancier de Zola est immense, j'ai littéralement dévoré ce livre qui intègre directement mon top 2 ou 3 des meilleurs livres lus jusqu'ici aux côtés des frères Karamazov de Dostoïevski.
Ce livre nous permet de nous plonger dans le socialisme pré-seconde guerre mondiale, si différent du socialisme contemporain, pour en comprendre les racines et les différentes variantes envisagées/ables.

En bref un livre magnifique, des personnages attachants, j'en reste tout ému et bien évidemment je le conseille à tous !

PS : j'en ai profité pour regarder la version cinématographique de 1962 avec notamment Bernard Blier, toutefois j'estime qu'il est (quasi)impossible de retranscrire à l'écran toute l'attente, la souffrance et l'opposition classe ouvrière/capital retranscrite dans l'ouvrage.
j'invite donc les personnes ayant visionné le film à se plonger dans le livre de ce pas...

Indispensable

9 étoiles

Critique de FrèreGallagher (, Inscrit le 7 janvier 2013, 36 ans) - 4 février 2014

Je n'ai pas eu l'occasion de lire ce bouquin à l'école, mais j'ai lu récemment L’Assommoir du même auteur, de la série les Rougon- Macquart. J'ai de suite accroché au récit, notamment au personnage d'Etienne, auquel on s'attache facilement.
C'est un roman très noir écrit autour du bras de fer ouvrier/capital, pessimiste à souhait (la condition du pauvre est une impasse) mais quand même moins déprimant que L’Assommoir. On y voit Etienne, le héros, évoluant mentalement et intellectuellement en donnant un rôle à sa vie, celui de lutter pour la justice et les inégalités sociales, ce qui constitue pour moi la seule vraie lueur d'espoir du livre.
De la première page à la dernière, on est totalement absorbé par cette histoire dramatique mais tellement plaisante à lire!

Germinal au collège : attention à la contre-pub

10 étoiles

Critique de Warrel62 (, Inscrit le 30 mars 2013, 54 ans) - 5 avril 2013

J'en veux beaucoup à ma prof de Français de collège puisque je suis de ceux qui, comme peut-être certains sur ce site, ont eu cette oeuvre imposée à l'âge de 13 ans (j'avais, c'est peut-être important, un an d'avance en 3ème). J'en garde un souvenir pénible, où l'on compte les pages dès qu'on les tourne, pour savoir combien il en reste encore jusqu'à celle bénie indiquée sur le cahier de textes.
Honnêtement, si je n'avais pas fait l'effort, une fois adulte, de me remettre en question et de retenter la lecture, j'aurais crié ici-même "haro sur le baudet" , et me serais fait une joie (voire un devoir!) , tout comme le collègue à l'avis un peu "différent" (que je peux comprendre et respecte tout à fait), de faire redescendre "Germinal" derrière Harry Potter ou Franck Thilliez.
Il est vrai que faire lire une telle oeuvre au collège pose le risque très clair d'une contre publicité zolienne pour les jeunes qui sont les moins matures (même si ce n'est pas la règle, probablement et heureusement).
La reprise de l'oeuvre fût donc pour moi une autre histoire, dans tous les sens du terme. Je me suis surpris à me passionner complètement pour ce qui m'est apparu, cette fois, comme un chef d'oeuvre. Par rapport à la première lecture, c'était un virage à 180 degrés. Comme l'on dit, il y a bien un temps pour tout.

Un grand classique inévitable!

10 étoiles

Critique de Emma1302 (, Inscrite le 12 mars 2013, 28 ans) - 13 mars 2013

Ce livre est tout simplement époustouflant! Nous nous sentons vraiment dans la peau des personnages de l'époque quand ils sont dans la grotte particulièrement. J'avais même envie de pleurer à la fin. Bref plus rien à dire pour ce magnifique roman de Zola que je conseille bien entendu.

Fade

4 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 29 décembre 2012

Mis à part l’emploi d’un vocabulaire poussé et pointilleux concernant le champ lexical des travailleurs des mines, j’ai trouvé le style de Balzac dans Germinal linéaire et sans audace. Les descriptions des campagnes désolées, des tavernes rustiques, des intérieurs modestes, interpellent parfois, par la misère qu’ils dégagent.
La vie des mineurs et de leurs dirigeants chagrine mais ne captive pas. Cette lecture était monotone, malgré la critique acerbe d’une société de classe qui ne fait rien contre, entre autres, le travail des très jeunes enfants dans des conditions sordides.
Finalement, ça valait le coup de lire Germinal, juste pour la critique de AmauryWatremez (voir plus bas).

Plongeon dans les corons

9 étoiles

Critique de Plume84 (Vecoux, Inscrite le 26 août 2011, 40 ans) - 24 mai 2012

C'est avec Germinal que je commence la saga des Rougon-Macquart et je n'ai pas été déçue. Un vrai plaisir à lire, même si ce n'était pas facile de composer avec le vocabulaire minier. Les personnages sont mis en scène avec talent, l'écriture est abrupte, presque violente. Etienne, Catherine, le Maheu, la Maheude et tous les autres survivent plus qu'ils ne vivent. Ils traversent le temps comme des étoiles filantes en espérant le temps de quelques mois que leur sort pourrait s'améliorer... en vain.

La lecture de cette œuvre dans la période socialement instable que nous traversons permet de mesurer l'importance qu'ont eu les luttes sociales, mais aussi leurs échecs...

Le film... c'est une autre histoire. Ce n'est pas un mauvais film, mais il était sans doute très difficile d'adapter à l'écran une œuvre aussi dense, fournie et complexe. J'ai été relativement déçue, au point de regarder la dernière heure en pointillé. Beaucoup de choses manquent ou sont trop peu présentes:
- Jeanlin le chenapan et sa caverne d'Ali Baba regorgant de milles victuailles alors que les grévistes sombrent littéralement dans la plus triste misère,
- Alzire qui aide sa mère à la maison et qui est emportée par la faim,
- la famine et la misère (qui me semblent beaucoup mieux retranscrites dans le livre),
- les sentiments de M. Hennebeau et le fait qu'il envie les mineurs car ils sont sans doute plus heureux que lui qui a l'argent mais pas l'amour,
- la longue attente de Catherine et d’Étienne dans la mine qui s'inonde,
- la grève,
- ...
Mais tout cela est sans doute la conséquence du passage de la plume à la caméra.

Un maître-livre

10 étoiles

Critique de Scruggs (, Inscrit le 10 décembre 2011, 36 ans) - 16 décembre 2011

La quintessence de ce qui fait la force d'un roman de Zola: réalisme cru des conditions de vie des forçats de la mine, d'une lutte des classes impitoyable, appuyé, souligné au fusain noir de la révolte, dramaturgie hyperbolique, lyrisme dans la description des décors et dans l'exaltation d'un nihilisme messianique, le tout traversé par un souffle épique qui emporte le lecteur halluciné par tant d'injustices, de désespoir, même si la fin laisse présager l'aube d'une nouvelle ère sociale...

Le premier roman dont les ouvriers sont les véritables héros, le premier roman social (voire socialiste) dont la grève est le véritable cœur. Un roman du peuple écrit avec sa langue, aussi bien dans les dialogues que pour la narration et jusqu'à la syntaxe, du peuple aliéné par le Capital tout-puissant, divinité monstrueuse et maléfique: " ce dieu repu et accroupi auquel dix mille affamés donnaient leur chair, sans le connaître... "

Un roman coup-de-poing qui marque longtemps, très longtemps l'esprit...

Indispensable

8 étoiles

Critique de Ultralucide (, Inscrite le 29 janvier 2011, - ans) - 21 novembre 2011

Certains sont découragés par l'épaisseur du livre, par la dureté du récit, ou parce qu'ils sont leurrés par le jeunisme et le fanatisme de la nouveauté propagé par les médias.
Eh bien heureusement, les commentaires ci-dessus le prouvent, on sait encore lire à notre époque, et de bons livres.

Evidemment, Germinal est une base pour toute bonne bibliothèque, non seulement comme ouvrage littéraire mais aussi et surtout pour se construire un socle de culture historique et sociale.
Il ne faut pas le confondre avec un essai politique ou sociologique, et pourtant il en permet d'en apprendre énormément, en même temps de fournir des heures de lecture captivante.

Franchement, je ne connais personne qui ait regretté de "s'y attaquer". Fortement recommandé.

Un livre et un public

8 étoiles

Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 5 novembre 2011

Zola (pas plus que le père Hugo) n'écrivait pas pour le peuple, lequel avait besoin de bien autre chose que de bonnes et belles paroles et en savait plus que quiconque sur la réalité de sa condition ; on ne parle pas de corde dans la maison d'un pendu.
Le vrai public de Zola (même si ses livres atteignirent ceux d'entre les prolétaires qui avaient encore et les moyens et la force de lire après le boulot), c'est la bourgeoisie. Elle est encore toute bouffie de Romantisme, la bourgeoisie, elle a besoin d'un decorum culturel, d'un langage fait de métaphores esthétiquement ampoulées et dorées sur tranche, d'idéologie sorbonnarde toute dévouée à l'Antique, aux lointains brumeux, à la "pureté"...En un mot le bourgeois réclame surtout de l'enflure, à l'image de son monde. Le kitsch, le Biedermeier, la poésie de chaisière d'un Lamartine, la musique de Wagner... même combat. Alors, de grâce, ne nous trompons pas de cible. Zola dut adopter un langage convaincant aux yeux des bourgeois, non seulement dans ses intentions et son objet (aussi scandaleux qu'ils fussent), mais dans sa forme. Et s'il est irritant aux yeux de maint puriste, c'est d'abord en raison de l'intérêt qu'il a porté aux miséreux, quand bien même en a-t-il donné une image déformée par les a-priori de son temps.
Pas d'anachronisme, SVP.

Zola or not Zola ?

1 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 4 novembre 2011

« Je hais les railleurs malsains, les petits jeunes gens qui ricanent, ne pouvant imiter la pesante gravité de leurs papas. »

Émile Zola - « Mes haines »

Merci monsieur Émile de me fournir l’entrée en matière de mon texte sur votre oeuvre, je trouve qu’elle souffre effectivement d’une pesante gravité (pléonasme ?) et d’un esprit de sérieux pénible, je prend donc le risque de passer aux yeux de votre fantôme pour un railleur.

En ce moment, on parle beaucoup de l’auteur de « V’accuve », ainsi que l’appelait un critique littéraire dont la lecture est encore infréquentable de nos jours, il l’était déjà plus ou moins de son temps, Léon Daudet, qui moquait méchamment le défaut d’élocution dont souffrait Zola, qui zézayait, ce qui est somme toute logique, Daudet fils brûlait l’écrivain qu’il avait adoré toute sa jeunesse et finit par le surnommer « le grand fécal ». Dans un article d’une revue pour djeuns cultivés, je lis que les critiques étaient jaloux des tirages des livres de cet auteur, qui fut un des premiers meilleurs employés fournisseurs de « best sellers ». Il rappelait à chacun parait-il sa bonne fortune en la matière. Maintenant il est curieux que Zola soit défendu actuellement par les mêmes qui détestent les « best sellers ».

Cela me rappelle cruellement un peu plus, ces articles et ouvrages autour de Zola, ce que j’endure à cause de cet écrivain.

Je souffre en effet d’un gros défaut, d’un énorme handicap littéraire, parmi tous les autres diront les esprits chagrins, je n’aime pas du tout Zola, j’en ai lu d’abord deux livres : « la Faute de l’abbé Mouret », lu au collège comme tout bon potache inhibé et obsédé surtout pour l’histoire d’adultère que la quatrième de couverture promettait croustillante et brûlante, alors qu’elle ne choquerait pas maintenant un enfant de choeur même de messe tridentine qui en a vu d’autres et sait que la chair est faible sans avoir lu tous les livres, et j’avais lu aussi « Germinal », en lecture scolaire obligatoire, dont j’aime bien cependant les descriptions de la mine, et suis allé jusqu’à la page 61 de « La Débâcle » en livre de poche sans pouvoir jamais aller plus loin. J’avais lu aussi quand même entre deux « Au bonheur des dames » à cause du film de Renoir infiniment plus humain et doté de plus de chair et de coeur.

Ce n’est pas faute d’essayer, je lis une phrase, puis deux, et ça me paraît tellement pompeux, socialement didactique et amphigourique, que je décroche. Le soleil n’arrête pas de faire des « gerbes d’or », que l’on soit au-dessus de Paris ou de la campagne d’Ile de France, ce qui devient vite lassant.

Je n’y arrive pas.

C’est mal je sais, selon la correction littéraire actuelle, cet auteur est une icône inattaquable, indéboulonnable.

Lire Zola je comparerais cela à regarder la tête de la Gorgone en face, pour moi c’est une Gorgone Zola (je sais, il fallait oser, mais il fallait bien placer ce jeu de mots, je m’en serais voulu de ne pas). Je ne lui reproche pas sa crudité, je ne lui reproche pas même ses opinions, quoique souvent on puisse lui reprocher d’avoir sur le prolétariat et les petites gens le regard froid et méprisant d’un grand bourgeois comme les autres, fût-il « de progrès ». On remarque d’ailleurs que Lantier dans « Germinal », celui qui fera prendre conscience aux mineurs de leurs souffrances, et d’une révolte nécessaire, est montré comme malgré tout issu de la bourgeoisie selon la généalogie imaginaire de la famille des Rougon-Macquart, même si c’est un paria pour les bourgeois. Zola considère ses créatures plus comme des archétypes sociaux tendant à démontrer que sa vulgate idéologique est meilleure que celle du voisin, et non comme des êtres humains à part entière, capables de réflexion et d’intelligence. Et « L’Assommoir », par exemple, c’est un peu comme les films éducatifs des années 30 : « l’alcoolisme ça entraine ça, et puis ça, et puis il y a aussi ça comme conséquences etc... ».

On essaie d’éduquer le bon peuple, de faire son bonheur en suivant la bonne parole. C’est de la littérature positiviste parfaitement en phase avec l’essor du capitalisme qui marchandise tout, qui veut que tout soit performant, y compris les choses de l’esprit.

A Zola, Je préfère l’esprit de dérision de Flaubert, que l’on peut cataloguer si on veut dans les « sales types » pour cela, car il mène à plus de lucidité sur les êtres humains, leurs prétentions et leur médiocrité, mais aussi sur les sentiments dont ils sont capables, parfois, de faire preuve avec profondeur. Et que l’on devrait se méfier un peu plus quand ceux-ci s’embarassent de grands mots ou se préoccupent de devenir des phares de progrès pour l’humanité, ce qui sous-entend donc que selon eux ils n’en font plus partie. Zola se serait certainement bien entendu avec Bouvard et Pécuchet.

Germinal

10 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 11 août 2011

Le livre qui a eu le plus d'influence dans ma vie c'est Germinal. Il faisait partie de mes lectures obligatoires lors d'un de mes cours de littérature au cégep. Lorsque j'ai vu la brique, j'étais découragé. De plus, l'écriture était minuscule.

Lorsque j'ai fini le livre, j'étais un être changé. J'ai vu le monde autrement. J'ai vu le monde avec les lunettes de la gauche. J'ai découvert comment les ouvriers pouvaient être traités. J'ai découvert ce qu'était l'injustice. Avec le temps, j'ai modéré mes idéaux mais j'ai toujours un parti pris pour les ouvriers.

Merci à Jean Martel, mon prof de littérature pour m'avoir obligé à lire ce livre.

Sublime

10 étoiles

Critique de Zola adrien (, Inscrit le 29 juin 2011, 27 ans) - 9 août 2011

Un livre fantastique qui décrit parfaitement les relations sociales qui existaient à l'époque et qui existeront toujours, à savoir les pauvres qui, habitués à la pauvreté depuis plusieurs générations n'ont plus de volonté propre, et les riches qui en profitent le plus qu'ils peuvent, sans états d'âme.

Une lecture imposée au collège...

10 étoiles

Critique de Elora30 (, Inscrite le 18 mai 2011, 52 ans) - 18 mai 2011

Deux relectures pour le plaisir!
Et tant qu'à faire l'investissement dans l’Assommoir (2 lectures).
Nana (2 lectures).
La bête humaine... heu... jamais pu le finir. Trop noir.

Zola raconte la vie telle qu'elle est sans édulcorer. C'est une belle leçon d'humilité pour nous qui sommes sans cesse à nous plaindre, gémir et geindre!

Faut le lire, au moins une fois pour se dire qu'on vit une époque formidable... Tout de même!

Un monument

10 étoiles

Critique de Coutal (, Inscrit le 11 juin 2007, 37 ans) - 16 décembre 2010

Ce livre est un véritable monument, un incontournable de la littérature ouvrière. La vie des mineurs est extrêmement bien décrite par Zola, à tel point que l'histoire parait presque secondaire à côté. Les personnages sont profondément creusés, on n'a pas les gentils mineurs d'un côté et les méchants patrons de l'autre. L'ennemi, ce n'est pas vraiment le patron, mais la société qui réduit les hommes à l'état d'esclave, voire la mine elle même qui engloutit les hommes jour et nuit, ce que comprend l'anarchiste.

Ce livre est un classique que j'ai eu la chance de lire au collège. A mon avis, tout le monde doit le lire. Il faut que les gens de notre époque comprennent quelle était la condition de nos aïeux.

Un classique, tout simplement

10 étoiles

Critique de Nowhereboy (Rennes, Inscrit le 7 décembre 2010, 45 ans) - 8 décembre 2010

Tout ce qui fait la force du style et de la méthode (les fameuses enquêtes préalables sur le terrain) de Zola est ici à son meilleur: description minutieuse, puissance d'évocation, souffle épique, lyrisme... Un grand roman intemporel sur la révolte, l'injustice, la misère des hommes (pauvres ou riches)...

Excellent!

10 étoiles

Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 61 ans) - 15 août 2010

Très bon livre de Zola! J'avais déjà tenté l'aventure étant adolescent, et là ben super. Le même enthousiasme à suivre les aléas de la vie des mineurs à une époque difficile. Très grand auteur bien sûr, mais dans la foulée je n'ai pas pu lire "nana" qui m'a saoulé. A LIRE OU A RELIRE

Un chef-d'oeuvre.

10 étoiles

Critique de Realsight (, Inscrit le 9 janvier 2010, 31 ans) - 9 janvier 2010

Je pense, et à juste titre, que ce livre se passe de commentaires. Réaliste, juste, poignant. Est-ce la misère des mineurs ou le désespoir d'une population qui réclame des droits et une reconnaissance totale qui nous a interpellés?
Germinal est probablement le roman le plus naturaliste de Zola, tant par son thème (le monde minier) que par ses personnages. Les pauvres sont attachants et les riches sont pitoyables.
De la grande littérature! Et comme diraient nos amis anglais, "This is a masterpiece!"...

Emouvant

10 étoiles

Critique de Killer (, Inscrite le 30 octobre 2009, 50 ans) - 30 octobre 2009

Une vision très réaliste des mineurs. Un livre hors du commun ! Ces jeunes enfants qui travaillent dans la mine pour pouvoir aider leurs familles. Cette pauvreté que l'on découvre mais les personnages ont aussi une grande richesse : ce sont des familles soudées. Et voir ce livre en film a été aussi une belle découverte que ce soit la version avec Renaud et Depardieu ou celle de 1963 avec Claude Brasseur

Un roman émouvant et poignant

10 étoiles

Critique de Montag (Saint Etienne, Inscrit le 3 février 2009, 37 ans) - 10 février 2009

Germinal est un des plus beaux livres que j'ai lu, émouvant et humain, c'est une magnifique fresque de la vie des mineurs au 19è siècle, happée par ce "monstre" impitoyable qu'était la mine. Zola réussit à nous plonger sans difficultés dans une réalité sociale dure mais cruellement vraie. Le style de Zola est superbe, les descriptions tellement justes que l'on est littéralement transporté à cette époque, les passages dans la mine sont d'un réalisme glaçant, on travaille, on sue avec Maheu et Lantier. Les derniers paragraphes, gorgés de cette mélancolie, de cet espoir triste du monde meilleur dont rêve Étienne, nous arrachent des larmes...

vla un biau liv chur min coin!

8 étoiles

Critique de Smokey (Zone 51, Lille, Inscrite le 12 août 2008, 38 ans) - 15 août 2008

Ah les corons!
Ah les mineurs!
Quel beau pays le Nord, et là Zola décrit d'une façon poignante et vibrante les injustices des ouvriers du début du siècle.

On suit les mineurs dans les boyaux de la terre, on vibre lors des discours de Lantier...

Bref, un livre à avoir sur son étagère!

Saisissant

10 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 30 juin 2008

La beauté de ce roman réside dans les descriptions détaillées rendant l’histoire très réaliste et visuelle. On a l’impression de vivre les événements.

J’ai pleuré comme une madeleine dans certaines parties (l’histoire des deux chevaux, ...) et j’ai été frustrée dans d’autres (avoir le sentiment que les choses ne vont pas aller mieux, ...). J'ai vraiment été touchée, envers et contre tous. Je veux dire par là que dans mon édition, il y avait une préface qui révélait tous les éléments importants. Ça m'a servi de leçon, maintenant je lis les préfaces après.

Germinal est mon premier Zola (et certainement pas le dernier). Un texte magistral.

Réalisme, ô réalisme

10 étoiles

Critique de Zadek (, Inscrit le 19 février 2008, 33 ans) - 19 février 2008

Je l'ai terminé il y a de cela un an maintenant ! Je suis un féru de réalisme bien que mes connaissances en ce domaine restent quelque peu fragiles.

J'ai toujours été passionné par le courage de Zola, par son style et sa façon d'aborder les choses... J'ai vraiment apprécié Germinal, non seulement pour son histoire mais aussi pour le réel avec lequel l'auteur rend compte des événements.

Ce que j'aime dans le réalisme c'est que l'auteur s'attache à rester très près du réel sans chercher à le magnifier ou en rendre une image épurée ou travestie et, croyez moi, avec Germinal, j'ai été servi !

Noir...émouvant...

10 étoiles

Critique de Béa (livry-gargan, Inscrite le 14 août 2005, 30 ans) - 6 février 2008

Tellement émouvant, tellement humain... Un roman qui fait réfléchir sur la condition de l'Homme, et sur les inégalités qui existent : Germinal les fait apparaître intolérables. C'est un cri humain déchirant, troublant, émouvant, désespéré, tremblant, rageant, c'est du Zola, du Grand, du Vrai.

Une germination

10 étoiles

Critique de Zolien (, Inscrit le 25 avril 2006, 58 ans) - 25 avril 2006

Magnifique roman. Tout le génie de Zola ainsi dans un registre épique et une dimension prophétique qui dépassent les limites du XIXe siècle. Et cette comparaison omniprésente dans le roman, où il métaphorise la vengeance des ouvriers du Second Empire (car à travers les mineurs, Zola fait passer une alerte pour toute la France ouvrière). Mais encore, que dire de ce dernier paragraphe du roman où Zola, d'une voix de prédilection annonce que cette "armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur,et dont la germination allait faire bientôt éclater la Terre." Les patrons du XIXe, après avoir achevé ce livre, ont dû lâcher des frissons dont même le diable aurait eu peur...

une germination encore d'actualité ?

8 étoiles

Critique de Paradize80 (, Inscrite le 30 décembre 2004, 34 ans) - 2 avril 2006

Ah ce roman si imposant de par sa force, sa longueur et sa signification. Il retrace parfaitement les courants de pensées de Mr Zola notamment quant à sa thèse relative au déterminisme. Il s'est évertué tout au long du roman à nous montrer cette influence du milieu social sur ses personnages. Mais cette observation n'est-elle pas inchangée, ne sommes-nous pas aujourd'hui encore influencés de toute part par notre milieu de vie. Zola évoque le temps des travaux miniers dans Germinal, ou encore le temps de la locomotive dans La Bête Humaine, il nous parle d'une révolte échouée mais qui aura laissé ses traces et marqué. Et en effet le seul moyens de faire évoluer ce milieu social est de se battre pour un changement. Mais le trouble d'Etienne vient du fait qu'il n'est pas certain de la nature du changement, en effet il lit Danton mais reste à l'écoute fidèle de Souvarine, et lit toutes sortes de journaux, s'imprégnant des différents courants de pensée. C'est pourquoi ce changement n'est pas radical à la fin du roman mais se traduit par cette notion de germination, d'espoir. Cette idée est toujours d'actualité, les thèmes sociaux et politiques abordés ne sont toujours pas dépassés. J'ai trouvé ce livre intéressant à étudier, et à lire.

Trop noir pour moi

6 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 6 mai 2005

E si, io sono un ragazzo sensibile...

Le roman est très bien écrit, l'engagement émouvant, mais Zola se complaît trop dans les descriptions sordides, qui ne sont pas toutes forcément nécessaires. Le message est certes d'autant plus fort, mais, pour le coup, un peu trop pour moi. De plus, comme la démocratie est presque toujours antinomique de l'unanimité et par esprit de contradiction aussi jouissif que mesquin, je ne met que trois étoiles.
Même chose pour le film, tout aussi bon de Claude Miller. Dommage, au passage, que Renaud n'ait pas renouvelé, dans d'autres rôles de même valeur, ses talents d'acteurs.

FABULEUX

10 étoiles

Critique de Lolo2000 (, Inscrit le 4 août 2004, 38 ans) - 10 août 2004

Un livre à lire absolument pour lequel nous n'avons pas besoin de faire une réputation, étant donné que le rayonnement de ce chef d'œuvre est déjà répandu. Une écriture fabuleuse, digne de la réputation de l'écrivain qui une fois de plus aura su exercer tout son art pour une cause qui lui tenait très à cœur.
A lire et à relire

Germinal! Germinal! Germinal!

10 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 avril 2002

Lors des obsèques d'Emile Zola, tué par les émanations d'un poêle au... charbon, les mineurs de Denain scandaient : "Germinal! Germinal! Germinal!" Je crois que c'est le plus bel hommage qu'ait reçu l'auteur des "Rougon-Macquart". L'un des trois plus grands livres de Zola, sans doute, avec "L'Assommoir" et "La Terre".

Vexé ? Pourquoi ?...

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 octobre 2001

Nous sommes sur "critiques libres" donc... D'autant plus qu'avant de te poser la question je n'avais fait que relire mes critiques faites sur les Zola que j'avais critiqués. Je n'avais pas été voir ma critique éclair sur "Germinal". Le lendemain j'y ai été et j'ai parfaitement compris ce que tu voulais dire... Il n'empêche que je pense que le côté actuel d'un auteur fait qu'il est difficile de ne pas faire de rapprochements entre ce qu'il écrit et ce qui se passe. En outre, les pensées de l'auteur peuvent tout à fait faire naître en nous un prolongement, une opinion, et il me semble logique de les évoquer. Zola ne se voulait pas un simple portraitiste d'une société. Il avait des opinions et les défendait. En lisant "Les Mémoires d'Hadrien" de Yourcenar, par exemple, il est impossible de ne pas se livrer à une analyse de sa pensée par rapport à la réalité d'aujourd'hui, sur le plan politique comme philosophique. Le rôle des grands écrivains me semble être de nous apostropher, de nous faire réfléchir et donc de nous faire évoluer. A mon avis, il y a une pensée politique chez Zola comme il y en avait une chez Hugo, Voltaire, Rousseau, Beaumarchais et bien d'autres... Il est cependant peut-être vrai que dans ma critique éclair sur "Germinal" j'ai par trop évoqué une opinion personnelle...

Moi ? J'ai critiqué Jules ?...

10 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 23 octobre 2001

Me semble que les dernières lignes de ma critique éclair se sont perdues dans l'éther. Pas grave. En fait, je ne visais que la critique éclair de Jules:"(...) à la recherche de l'équilibre qui, seul, à mon avis, serait capable(...)". Il me semble peu approprié d'entrer dans ce type de débat au sujet d'une oeuvre avant tout littéraire (mais cela m'arrive aussi: j'ai toujours une poutre là où les autres ont une paille...). Zola n'est pas un théoricien politique et son oeuvre ne permet pas d'opter pour telle ou telle solution, radicale ou mesurée, léniniste (avant la lettre...), social-démocrate, anarchiste ou autre. Est-ce l' "équilibre" (lequel?) ou le radicalisme (lequel encore?) qui sera la solution? La question est évidemment centrale et l'opinion de Jules infiniment honorable. Mais il ne faudrait pas qu'on en vienne à faire de la politique d'aujourd'hui avec Zola.
J'espère ne pas avoir froissé.

Question à Bolcho

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 octobre 2001

Je suis toujours prêt à accepter la critique quand je la comprends. Aussi j'aimerais une précision... Je viens de relire mes critiques faites sur les livres de Zola et je ne vois pas tellement où j'ai voulu me servir de lui pour faire passer mes idées. Quant à Zola lui-même, il est tout ce qu'il y a de plus clair quant à ses idées et il me semblerait peu évident de lui en prêter qu'il n'aurait pas eues... Quant à ce que je développe, il me semble que j'insiste fortement sur ses qualités d'écrivain, son écriture, sa capacité de donner une vie incroyable aux scènes qu'il décrit. Il est vrai que je montre ce qu'il y a toujours d'actuel dans son oeuvre, mais c'est le cas pour tous les grands écrivains décortiquant l'âme humaine et les raisons qui poussent les hommes à agir et à être ce qu'ils sont. C'est vrai pour Yourcenar, Montherlant, Zola, Hugo,Dostoïevski, Lermontov, Tolstoï et bien d'autres... Je suis prêt à admettre, mais j'aimerais savoir où est l'erreur...

Ne pas

10 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 21 octobre 2001

Lorsque Bluewitch parle du "Dieu mine qui se gorge de chair humaine", elle met le doigt sur ce qui fait l'originalité de Zola: classé "réaliste", il est sans doute un des plus beaux fleurons de la littérature baroque. La première page est à cet égard un modèle: la mine au loin, nichée comme un animal au creux des collines. Nous avons tous trop lu Zola avec des yeux de sociologues ou de militants; c'est aussi un très grand littérateur. Puis-je me permettre aussi de regretter -c'est pour Jules...- qu'on enfourche Zola avec tant d'ardeur pour défendre nos propres idées

Un roman fabuleux!

10 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 28 avril 2001

Germinal... Germinal... Un plaisir pour certains, un calvaire pour d'autres. Je fais partie du premier groupe! Zola réussit comme toujours à nous plonger dans la plus forte des réalités sociales. Ce roman culte éprouvant est d'une richesse sans limite.
Hommes/nourriture de cette terre noire... Dieu Mine qui se gorge de chair humaine. Voilà des images qui restent indélébiles lorsque le livre est refermé. Vérités sociales, vérités politiques, autant de traits de notre histoire qui sont loin d'être dépassés aujourd'hui.
Un très bon choix de critique.

Une bonne critique

10 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 28 avril 2001

Cette critique est claire et précise pour un très grand livre. Comme le dit Pétoman, il conserve une bonne partie d'actualité, bien que les choses aient beaucoup évolué avec le temps. Il aura fallu pour cela en passer par les mouvements ouvriers et le socialisme qui a ainsi montré qu'il était indispensable de créer un contre-pouvoir au patronat, tant l'homme est incapable de modérer spontanément ses excès pour atteindre à une plus grande richesse. Nous passerons les temps à la recherche de l'équilibre qui, seul, à mon avis, serait capable d'apporter les moins mauvaises solutions "possibles" au plus grand nombre. D'excès dans un sens à l'excès dans un autre sens, telle est la marche cahotante de l'humanité.

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  Germinal: Merci pour les critiques qui parlent de la fin du livre 5 Zurco 9 février 2011 @ 11:17

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