Nana de Émile Zola

Nana de Émile Zola

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 1 mars 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (940ème position).
Visites : 25 599  (depuis Novembre 2007)

Un grand roman !

Nana est la fille de Gervaise et de Coupeau, les personnages centraux de " l’Assommoir ".
Elle a grandi la grande bringue bien trop délurée pour son âge. Elle a aussi beaucoup grandi en rondeurs et en adresse pour rendre les hommes fous. C’est qu'elle en connaît un bout de la misère et que, pour ne pas y retourner, elle a appris comment soutirer l’argent de ces grands bêtas !
Nana fait partie de ces grandes courtisanes qui défiaient les chroniques au dix-neuvième siècle, sous le Second Empire. Elle ruinera un homme plus sérieux que tout le clergé réuni et provoquera le suicide d'un autre. Elle aura son appartement, ses meubles, ses bonnes, sa calèche et. même un château ! Seulement voilà, elle commet l'erreur de tomber amoureuse d’un homme du peuple et qui plus est un peu maquereau sur les bords. Elle chassera les admirateurs, prétendant ne plus vouloir de cette vie. Ses nombreuses concurrentes se rueront sur la place encore chaude. Après quelques mois, elle retrouve la misère et son homme ne veut plus d’elle, puisqu'elle n’a plus d'argent pour entretenir le couple. Enragée, Nana arrivera à remonter le courant et à se refaire une place. Mais elle ne résistera pas au second écueil.
Zola nous décrit ici un Second Empire dominé par la folie du sexe et des femmes. L’argent se jette par portes et fenêtres pour se les payer. " C’était comme un coup de folie charnelle passant sur la ville. Elle avait bien un peu peur, car les plus comme il faut étaient les plus sales. Tout le vernis craquait, la bête se montrait, exigeante dans ses goûts monstrueux, raffinant sa perversion. "
Zola réalise un de ses portraits extraordinaires en nous décrivant cette fille du peuple qui mettra les plus riches à ses pieds. Elle déborde de vie, de passion, de rouerie et de naïveté aussi. Sans scrupules avec les hommes qu’elle fait payer, désarmée devant l'amour qu’elle porte elle-même à un homme sans intérêt aucun, mais beau parleur et gouailleur. Les personnages traversant cette histoire sont tous décrits de la manière la plus réaliste.
L’amour est un sujet éternel, les femmes aussi. Ici il s'agit moins d’amour que de passions charnelles, tout aussi ravageuses !

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Nana !

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 10 octobre 2021

Nana c'est l'histoire de la petite fille du couple COUPEAU MACQUART. Une enfant qui a connu la faim et les coups et qui a pu s'échapper afin de ne pas assister à la déchéance complète de ses parents. (L'ASSOMMOIR).
Nana se fait entretenir par des hommes et vit dans un tourbillon. Tout le roman s'articule autour de sa lente descente aux enfers, car la fin est inéluctable.
Roulée par son personnel qui se moque ouvertement d'elle, Nana se moque de ses dettes. Elle n'est que l'instant présent.
Seul Muffat à qui elle a promis une fidélité toute relative parvient à maintenir ses folies au niveau de l’excentricité. Mais un fois cet homme humilié et presque ruiné, conscient qu'il y va de sa survie, quitte Nana, celle ci ne se retient plus. Elle croque les hommes, les ruine et les chasse. Et pourtant sa notoriété ne s'étiole pas : certains postulent depuis longtemps l’honneur d’être ruiné par elle, afin d’être parfaitement chic.
Tout a une fin, Nana aura cependant réussi à ne pas quitter le monde comme ses parents. Son père à l'asile et sa mère sur le pavé. Nombreux sont ceux qui battent le pavé devant l'hôtel où elle agonise

Sacrée Nana !


Parfois un peu répétitif dans les banquets, les salons et les aventures où il est parfois difficile de se souvenir de qui est qui. Un texte émouvant.



Les personnages

NANA - ANNA COUPEAU
Fille de Gervaise Macquart et de Coupeau. Mère de Louis Coupeau dit Louiset. Née à Paris, rue Neuve de la Goutte-d’Or, le 30 avril 1852. On l’appelle Nana à cause de son prénom d’Anna qu’elle tient de sa marraine, madame Lorilleux. Très jeune elle apprend la débrouille et à 15 ans se retrouve enceinte d'un père inconnu. Plus tard, Bordenave, directeur des Variétés, toujours à l’affût des belles filles, a l’idée de la lancer dans une pièce, la Blonde Vénus. Elle n'a ni voix ni talent mais sa présence a quelque chose de magnétique et le Tout Paris se presse pour la voir.
Nana choisit ses amants en fonction de ses envies financières. En un mot comme en cent on peut dire qu'elle se prostitue

FONTAN ACHILLE
Un des premiers amants de Nana. Il la chasse de l'appartement qu'ils occupent en gardant les économies de Nana

MUFFAT DE BEUVILLE (Comte)
L'amant attitré, l'officier payeur qui se ruinera pour les frasques de Nana.



Autres personnages

Anglars (Irma d')
Auguste
Barillot
Beaurivage (Duc de)
Becker
Berlingot
Besnus (Clarisse)
Bijou
Blond (Maria)
Bordenave
Bosc
Boum
Boutarel
Bramah
Bron (Mme)
Burne
Cabiroche (Simonne)
Chantereau (Mme)
Charles
Chezelles (Mme Léonide de)
Chouard (Marquis de)
Corbreuse (Duc de)
Cornemuse
Cosinus
Cossard (Le Père)
Daguenet (Paul)
Decker (Baronne)
Drouard (Mme)
Écosse (S.A.R. le prince d')
Fauchery (Léon)
Fauconnier (Victor)
Fernande
Fontan (Achille)
Foucarmont
Fougeray (Mlle de)
Francis
François
Frangipane
Gaga
Gasc
Géraldine
Gresham
Hasard
Hélène (Duchesse)
Héquet (Caroline)
Héquet (Mme)
Horn (Léa de)
Hugon (Georges)
Hugon (Mme)
Hugon (Philippe)
Isabelle
Joncquier
Joncquoy (Mme de)
Joseph
Josse (Mlle)
Jules (Mme)
Julien
La Faloise (Hector de)
Labordette
Lamb
Laure
Léa
Lenore
Lerat (Mme)
Lili
Louise
Louiset
Lulu
Lusignan
Maloir (Mme)
Maréchal
Maria
Mathilde
Mauriac (Baron de)
Méchain
Mignon
Mignon (Charles)
Mignon (Henri)
Mignon (Rose)
Muffat (Maman)
Muffat de Beuville (Comte)
Muffat de Beuville (Estelle)
Muffat de Beuville (Sabine) = Chouard (Sabine de)
Nana
Octave
Pichenette
Piédefer (Laure)
Pomaré (La Reine)
Price
Princess
Prullière
Reading (Lord)
Robert (Mme)
Saint-Firmin (Oscar de)
Satin
Sauvigny (De)
Sivry (Blanche de)
Spirit
Steiner
Stewart (Lucy)
Stewart (Olivier)
Tardiveau (Baron de)
Tatan Néné
Tavernier
The Truth
Tricon (La)
Valerio II
Vandeuvres (Comte Xavier de)
Vénot (Théophile)
Verdier (Baron)
Victorine
Violaine (Louise)
Zoé

Pas le meilleur Zola

7 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 16 mars 2019

Nana n'est pas pour moi une révélation comme l'avait été Au Bonheur des Dames que j'ai lu plusieurs fois. Ce n'est pas non plus Germinal que j'avais adoré lorsque je l'avais lu au lycée. Nana est un roman sur le milieu de la prostitution, que l'on connaît peut-être moins. Je lui ai trouvé quelques longueurs, et la fin est loin d'être surprenante. J'aime Zola, mais ce roman n'est pas pour moi inoubliable.

vive nana

7 étoiles

Critique de Lilule (baalon, Inscrite le 24 février 2006, 51 ans) - 1 mai 2018

J’ai beaucoup aimé même si j'ai une préférence pour "au bonheur des dames". Je trouve qu'il y a des passages avec les longueurs. ça donne une bonne critique sur l'époque.

Bon

7 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 27 janvier 2014

« Elle devenait une force de la nature, un ferment de destruction, sans le vouloir elle-même, corrompant et désorganisant Paris entre ses cuisses de neige, le faisant tourner comme des femmes, chaque mois, font tourner le lait. »

On suit les hauts et les bas d’une courtisane française sous le Second Empire.

L’héroïne éponyme est la fille du personnage principale du roman L’Assommoir. Nana est une « bonne fille » aussi attachante que détestable. Insolente, égocentrique, elle peut des fois avoir le coeur sur la main et à d’autres moments fermer les yeux sur le malheur des autres. Les personnages sont ni blancs ni noirs, j’ai apprécié. J’ai bien aimé le roman, mais ça ne m’a pas autant emballé que Germinal et Au Bonheur des Dames. J’ai trouvé qu’on exagérait moins que dans L’Assommoir, mais je trouve que l’auteur en fait encore trop. Pour un auteur grand public, j’ai été surprise par les passages lesbiens, ce n’est pas explicitement dit mais on peut lire entre les lignes très clairement. J’ai été contente de voir que l’adaptation (celle de 1955 avec Martine Carol) n’est pas très fidèle, ça ne m’a pas gâché la fin d’avoir vu le film avant.

Dans le Top 5 des Rougon-Macquart

9 étoiles

Critique de Warrel62 (, Inscrit le 30 mars 2013, 54 ans) - 6 avril 2013

Il y a en général assez peu de discussion sur le duo gagnant des Rougon-Macquart, à savoir Germinal-L'assommoir. "Nana" ne me semble pas loin derrière et c'est un sacré bon roman, très édifiant sur les moeurs du 19ème siècle, même si on sait que Zola aime bien mettre le paquet sur ce qu'il faut quand il le faut (il le fera aussi avec Pot-bouille), mais il fallait bien récupérer quelques lecteurs supplémentaires après un début de cycle assez prude.
A aucun moment je n'ai ressenti d'ennui, comme j'ai pu le lire chez certains. Une fois le livre refermé, je trouve qu'on a d'ailleurs assez de mal à se replonger dans le temps présent, un peu comme dans "La débâcle", ou encore, pour citer un autre auteur, comme dans "La marque de Winfield", de Ken Follett, qui se passe à la même époque (et que je conseille fortement). Il faut un temps (relatif bien sûr, de quelques heures) de réadaptation au présent.

Une courtisane...

9 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 8 octobre 2012

Publié en 1880, « Nana » est le neuvième volume de la série « Les rougon-macquart ».
Assez librement inspiré de la vie de Blanche D'Antigny, une médiocre actrice, courtisane et demi-mondaine, « Nana » permet à Zola de continuer son exploration des différents aspects de la vie pendant le second empire. Après la religion, la politique, le monde ouvrier et commerçant, nous voici plongés dans le monde de la prostitution.
Nana, c'est la fille de Gervaise et de Coupeau dont les déboires nous ont été contés par le menu dans « L'Assommoir ». Nous la retrouvons ici, en 1852, démunie et bien en peine d'élever son fils, Louiset qu'elle a eu à l'âge de seize ans. La vie est dure et quelques passes permettent de boucler les fins de mois.
Tout s'emballe quand elle interprète le rôle de « Venus » dans un théâtre Parisien. Piètre actrice, elle n'en fait pas moins tourner la tête de quelques hommes fortunés qu'elle conduira, pour certains au suicide, d'autres à la ruine et d'autres encore au vol et à l'escroquerie…
Le thème décrit par l'auteur lui-même :
« le sujet philosophique est celui-ci : toute une société se ruant sur le cul. Une meute derrière une chienne qui n'est pas en chaleur et qui se moque des chiens qui la suivent. le poème des désirs du mâle, le grand levier qui remue le monde. Il n'y a que le cul et la religion. »
Est-il utile de redire ici la qualité de la documentation de Zola. Il ira pour rédiger ce neuvième volume jusqu'à visiter un hôtel particulier de demi-mondaine, dinera en compagnie de courtisanes et visitera les coulisses de Théâtre des Variétés. Enfin, et pour le chapitre au Champ de courses, il assistera à la course du Grand Prix de Paris …
« Nana » rencontrera un énorme succès auprès des lecteurs, même si l'œuvre fut parfois vivement brocardée par la critique à cause du caractère jugé immoral de certaines scènes.
Pour ma part, un des romans les plus forts des Rougon-Macquart.

Bizarrement, je n'ai pas trop aimé...

6 étoiles

Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 15 août 2012

Pour une fois, j'ai l'impression que ce roman est "trop". Les personnages sont trop exagérés, je n'ai pas réussi à croire au personnage de Nana, à la fois très niaise et très calculatrice, pas plus qu'à celui de cet homme sensé qui perd la raison à cause d'elle. J'ai aussi beaucoup de mal à croire à l'ascension de cette femme, partie du caniveau, pour arriver aux sommets du luxe, et qui, de surcroit, réussit deux fois cette exploit.
Mise à part cela, Zola dépeint une fois de plus de manière admirable un aspect de la société dans laquelle il a vécu. Les descriptions restent magnifiques, et la lecture intéressante.

Une meute derrière une chienne!

10 étoiles

Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 3 août 2011

"Un personnage complètement obscène", c'est ainsi que Zola parlait de Nana. Elle l'est! Elle est obscène, ridicule, frivole, charmante, charmeuse, lubrique, dépravée, naïve, simple. Oui Nana condense ici la cocotte du second empire, et elle remplit magnifiquement son rôle! Les hommes se ruent sur elle, dépensent leur argent pour elle, se tuent pour elle, vont en prison pour elle. Elle symbolise ce pouvoir, cette décadence de toute une société. Zola, lui met à disposition des hommes qui lui font la cour, un empereur, un amant dont elle sera folle d'amour et lui donne aussi sa meilleure amie Satin.

Le chef de file du naturalisme pousse toujours plus loin l'expérience des êtres qu'il étudie, des scènes atroces et parfois délectables. Le livre est puissant, les scènes tournent s'envolent dans notre tête, la lecture est un vrai plaisir et Zola a recours à de nombreux parallèles pour dénoncer cette pourriture, ainsi la tache de sang d'un des frères Hugon ne s'effacera que sous les pas des nombreux hommes qui rentreront dans sa chambre, cela vous choque?! Alors plongez-vous dans le roman!

Nana

7 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 31 janvier 2011

J'ai eu beaucoup de difficulté avec la première moitié du livre qui était longue et ennuyante. La deuxième moitié est vraiment bien et rachète bien le roman. J'avais peut être trop d'attente. Ça reste le livre de Zola que j'ai le moins aimé.

"Toute une société se ruant sur le cul..."

10 étoiles

Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 29 avril 2009

C'est ainsi que Zola définissait son roman. Et effectivement, cela correspond bien à la trame de cette oeuvre.
Ce qui est remarquable c'est qu'aucun des personnages n'est manichéen. Ils ont tous des côtés attachants et des facettes déplaisantes. La peinture de cette société qui tourne autour du Théâtre de l'Empire est remarquable.
Un autre aspect de ce chef d'oeuvre à souligner est l'humour !
Comme d'habitude avec Zola, il y a également de grands morceaux de bravoure myriques.
La fin est très marquante notamment pour ce qu'elle nous montre de la différence de caractère entre les hommes et les femmes (et de la lâcheté des hommes).

Que de fourmillements !

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 14 décembre 2008

J'avoue avoir découvert ce livre, et avant l'Assommoir, par son côté apparemment plus facile. Zola montre à merveille l'hypocrisie de la société du IInd Empire, tiraillée entre morale et plaisirs, tout cela sous un tour charmeur, sans jamais paraître grivois, avec de multiples rebondissements au sein d'une scène chorale, aux multiples personnages, parmi lesquels l'héroïne rayonne de manière presque insolente, et c'est tout l'attrait du roman.
Jules a, une nouvelle fois, rédigé une très belle critique.

Encore une magnifique critique de Jules!

0 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 6 mars 2001

C'est vrai, Zola nous a offert un grand roman avec "Nana". Cet ouvrage d'une sensualité écrasante est un chef-d'oeuvre. La bourgeoisie française bouleversée et menée par le bout du nez par une seule femme, des personnages trop maniérés ridiculisés par un corps tout droit sorti de Babylone: voilà des ingrédients idéals pour créer un roman d'un grande qualité!

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