L'envol des anges de Michael Connelly

L'envol des anges de Michael Connelly
( Angels flight)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Heyrike, le 4 janvier 2005 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (494ème position).
Visites : 9 707  (depuis Novembre 2007)

Peur sur la ville (HB - part 6)

Howard Elias a été froidement assassiné alors qu'il empruntait le funiculaire de l'Angels Flight, à ses côtés gît une autre victime, apparemment tuée uniquement parce qu'elle était au mauvais endroit, au mauvais moment. Harry est envoyé immédiatement sur place par son supérieur afin qu'il coordonne personnellement l'enquête entre les différents services. En effet Elias n'est pas le premier venu. Celui-ci est très connu par les services de police de Los Angeles, et pour cause. Elias est un avocat noir qui s'est spécialisé depuis quelques années à faire comparaître en justice tous les policiers soupçonnés d'avoir enfreint la loi. Et bien entendu il est très populaire auprès de la population noire de L.A. Aucun doute possible, le meurtrier ne peut être qu'un flic, d'ailleurs la plupart ne cachent pas leur satisfaction à l'annonce de sa mort et se disent prêts à féliciter le coupable. Elias était sur le point de démontrer l'innocence d'un homme accusé du meurtre d'une fillette, quelque mois plus tôt, et de faire tomber les policiers, chargés de l'enquête à l'époque, pour actes de torture commis durant l'interrogatoire.

Au départ Harry privilégie la thèse du flic assassin, surtout lorsqu'il reçoit des menaces de ses collègues et que son supérieur l'exhorte à orienter l'enquête sur une piste politiquement correcte. Mais alors qu'il commence à rassembler les premiers éléments d'enquête, il constate que les pistes se multiplient. Pendant ce temps la foule gronde dehors et menace de remettre la ville à feu et sang, comme lors des émeutes de 1992 après l'affaire scandaleuse de Rodney King.

Un bon Harry contrairement au précédent (Le cadavre dans la rolls). Le rythme est soutenu et les personnages sont tous très bien campés, vient s'ajouter à cela une intrigue solide et directement ancrée dans l'actualité. Sans que ce soit d'une grande profondeur analytique, Connelly prend la peine d'aborder des sujets sensibles comme les tensions raciales et la pédophilie. Le personnage d'Harry prend un peu plus d'ampleur et on en apprend un peu plus sur ses motivations en tant que flic et en tant qu'homme.

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Les éditions

  • L'envol des anges [Texte imprimé], roman Michael Connelly trad. de l'américain par Jean Esch
    de Connelly, Michael Esch, Jean (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris).
    ISBN : 9782020542968 ; 0,90 € ; 15/04/2002 ; 461 p. ; Poche
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Sombre

8 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 16 octobre 2024

À Los Angeles, l’inspecteur Bosch reçoit l’ordre de rassembler son équipe et de se rendre au plus vite à Grand Street, en haut de l’Angels Flight (Envol des Anges). Dans une des deux cabines de ce vénérable funiculaire, il découvre deux morts, une femme assise sur une banquette et un homme noir, couché à plat ventre sur le sol dans une mare de sang. Tous deux ont été tués par balle. La femme, technicienne de surface, s’appelle Catalina Perez. Elle se serait trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, seule dans la cabine, en compagnie du célèbre avocat Howard Elias, grand défenseur des droits civiques et de la communauté afro-américaine, s’étant taillé une réputation de spécialiste de la poursuite en justice de flics ayant dépassé la ligne rouge. À chaque procès gagné, il obtenait de la municipalité une rétribution conséquente. Ainsi a-t-il déjà pu présenter une note d’honoraires de 340 000 dollars dans un procès engagé par un cambrioleur mordu par un chien policier et en obtenir la moitié. Il y a donc de fortes chances que assassin de cet avocat soit un des collègues de Bosch…
« L’envol des anges » est un roman policier à l’américaine, aux frontières du roman noir et du roman social. Michaël Connolly s’attaque à la fois aux violences inadmissibles de flics aussi racistes que ripoux, mais également à la pédo-criminalité en ne se contentant pas d’aller dans le sens de la pensée unique, mais en montrant également les dérives et travers de la défense des droits civiques avec cet avocat idolâtré par sa communauté, mais parfait profiteur du système d’une certaine façon. Le lecteur pourra découvrir à quel point la pourriture, la déliquescence morale et la corruption sont répandues dans une société californienne en pleine décadence. Au fil de la narration, le suspense monte d’abord lentement, puis crescendo. Les cadavres s’accumulent, les scandales aussi et tout finit en apothéose quand le lecteur découvre avec horreur toutes les turpitudes d’un « Roi de l’automobile » local. C’est bien amené, plein de détails bien ancrés dans une sombre réalité. Peut-être un peu trop lent et descriptif à notre goût, surtout dans les débuts. Un ouvrage quand même intéressant, pour se divertir, mais de façon intelligente…

A feu et à sang

9 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 25 septembre 2024

Un avocat spécialisé dans la lutte contre les violences policières, Noir qui plus est, très médiatisé et unanimement détesté des flics, est retrouvé mort, assassiné par balles, dans un des deux wagons du funiculaire de l'Angels Flight de Los Angeles. Il était en plein procès contre la police pour une histoire de violences sur un Noir accusé de meurtre et de viol sur une gamine blanche.
Harry Bosch est nommé, sans qu'on ne demande son avis, chef d'équipe sur cette enquête qui risque fort de foutre le bordel dans la ville, déjà touchée quelques années plus tôt par l'affaire Rodney King (sans parler des émeutes de Watts dans les années 60). Une affaire qu'il va devoir gérer comme s'il marchait sur des oeufs : tout porte à croire que le tueur soit un flic...

Un roman remarquable, je dois bien le dire, bien tassé (plus court - 500 pages quand même - que les précédents), sans temps morts, probablement un de mes préférés de la série "Bosch" pour le moment, une vraie réussite. Le titre du roman, aussi bien l'original (le nom du funiculaire) que français, est à double sens, comprendra qui lira le roman, et est très bien trouvé...

Sixième épisode de la série Harry Bosch

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 12 novembre 2012

Michael Connelly ne craint pas l’actualité et sait manifestement s’en inspirer. Cet épisode n°6 s’inspire directement de l’affaire Rodney King et des émeutes qui avaient enflammé Los Angeles en 1992.
C’est, qu’en effet, l’homme retrouvé assassiné dans une des cabines du funiculaire de l’Angels Flight (l’envol des anges) n’est autre que Howard Elias, avocat noir figure de proue des défenseurs des Droits Civiques. Et à ce titre ennemi juré du LAPD, la police de Los Angeles. L’enquête est confiée à Harry Bosch et son groupe et elle est particulièrement sensible puisque les principaux suspects, ou disons les suspects naturels, sont certains de ses collègues (Howard Elias était sur le point de faire des révélations dans un procès en cours impliquant des policiers du LAPD), et la rue est prête à s’enflammer et à lyncher du policier. Il marche sur des œufs et ce ne sont pas des œufs durs ! Mais c’est Harry Bosch avec ses défauts, des défauts qui font toute la qualité, la probité et l’efficacité du bonhomme. Il ne craint pas la mise à jour de la vérité et celle-ci n’est pas simple à faire émerger.
Bel aperçu de la réalité sociale du microcosme Los Angeles, considérations intéressantes sur le contexte dans lequel évoluent le LAPD et ses membres. Pas simple tout ça, une explosion est toujours à craindre et quand il y a de la crainte il n’y a pas de sérénité et pas toujours de respect de la vérité. C’est ce que nous montre ici Michael Connelly via Harry Bosch.
A noter le développement de l’histoire d’Harry Bosch avec Eleanor Wish, devenue sa femme sans que les choses se soient simplifiées !

Un bon moment de lecture

8 étoiles

Critique de Patsy80 (, Inscrite le 20 août 2009, 49 ans) - 2 décembre 2010

Ce n'est pas le livre de Connelly qui me marquera le plus mais l'histoire est sans accrocs, cela se lit tout seul et l'intrigue est très bien menée.
Petite parenthèse sur la vie de couple de Bosh : c'est un peu obscur... même quand on lit ses livres dans l'ordre !

Un meurtre sous haute tension

9 étoiles

Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 2 septembre 2010

Howard Elias, avocat de renom de Los Angeles est retrouvé assassiné à la veille du début d'un procès, le procès Black Warrior, Harris contre la police, celle-ci était soupçonnée de l'avoir brutalisé pendant sa garde à vue relative à l'enlèvement et à la disparition de Stacey Kincaid. L'inspecteur Harry Bosch est en charge de l'enquête, il est obligé de collaborer avec Chastain (des affaires internes). Howard avait dit qu'il se ferait tuer par un flic. D'ailleurs la rue réclame un flic, et la ville est prête à s'embraser.
Au fur et à mesure de l'enquête ; Bosch se rend compte que Elias voulait innocenter Harris pendant son procès.

Donc pour trouver le coupable du meurtre d'Elias il faut trouver le meurtrier de la petite Stacey...

C'est le premier Connelly que je lis. Je trouve que l'intrigue est bien menée, plusieurs pistes (la relation adultère, internet), s'ouvrent, on a l'impression d'être associé à l'enquête. Un talent d'écriture je suppose.
L'inspecteur Bosch a vraiment de la consistance, on a beaucoup de psychologie du personnage (son mariage, sa loyauté envers son co-équipier), son envie de trouver le coupable quoi qu'il en coûte. Il ne veut pas céder aux chantages, et refuse de croire ce que l'on dit.
Les autres sont relégués au second plan.
Ce qui m'a un peu déçu c'est le dénouement concernant le meurtre d'Elias, j'aurais voulu un peu plus de développements
Un bon polar ; à lire.

Déontologie vs politique

9 étoiles

Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 2 novembre 2009

Assassinat d'un médiatique avocat noir défendant les minorités face aux abus constant du LAPD, tout ça quelques années après l'affaire King et les émeutes de 1992. Face à ce schéma explosif, l'inspecteur Bosch, droit dans ses bottes et dans son coeur, un bon flic comme on les aime, justicier, violent, névrosé, alcoolique, n'ayant aucune attache sentimentale, se battant nuit et jour contre sa hiérarchie pour la vérité, rien que la vérité... car chaque personne compte! Ajoutez à cela des flics des affaires internes hargneux et corrompus, une famille de riches ayant à sa botte les politiciens, un ville prête à s'enflammer si on ne lui donne pas un flic en pâture, un coupable à lyncher sur la place publique pour assouvir les tensions raciales qui persistent dans une ville au bord du chaos social.
Voilà, un des meilleurs Connelly tant sa vision de la police, des politiciens, des magouilles et des meurtres (sens figuré et propre) internes est tout à fait pertinente. Harry Bosh est confronté à la politique politicienne. Parfois, il vaut mieux cacher la vérité, même affreuse, à tout le monde, pour ne pas déclencher les foudres des émeutes sur les préfectures de police. Une vision de son métier qui lui donne une profonde nausée, une répulsion quasi naturelle de l'idéologie de la police de L.A. "protéger et servir"

Génial

10 étoiles

Critique de Zouzoue (, Inscrite le 28 septembre 2005, 35 ans) - 4 novembre 2006

Je suis une amateur de Connelly et plus particulièrement de ce livre! L'intrigue est bien menée et les rebondissements sont présents jusqu'à la dernière page! Connelly ne néglige pas pour autant les sentiments d'Harry Bosch. Un de ses meilleurs livres pour moi...

Se taire face aux pressions

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 21 avril 2006

Peut-être un des meilleurs de la série Harry Bosch, un des plus sombres et cyniques aussi. Parce qu'à travers cette enquête domine la victoire du pouvoir, de la corruption passive, du chantage et de la violence. Pas de véritable happy end, mais une tragédie qui laisse un goût amer en bouche. On peut comprendre que Bosh soit désabusé face à ce qui se passe, à ces émeutes qui couvent et ces flics qu'on sacrifie à cause des pressions d'un richissime ponte de la ville. Il y a des crimes impunis, des drames monstrueux que l'on tait, des morts qui emportent avec eux leurs secrets... tout cela donne à l'enquête de Bosch un petit goût d'inachevé qui le révolte et nous avec.
Connelly a perçu avec beaucoup de justesse et de sensibilité le désespoir qui peut s'emparer de quelqu'un qui est confronté à ce genre d'injustices, celles contre lesquelles on ne peut rien faire.
J'ai apprécié, dans cette histoire, que le côté psychologique des protagonistes soit davantage exploité que les faits eux-mêmes. Connelly ne s'attarde pas sur le drame de la pédophilie, il sait que par définition celui-ci est inacceptable et qu'il n'y a donc pas besoin d'en remettre une couche. Il préfère se pencher sur les êtres à la dérive qui en constituent les principaux éléments. Ou explorer le tréfonds des âmes lorsque les gens doivent apprendre à se taire face aux pressions financières ou politiques.
Un tout bon Connelly!

UNE VILLE EN EBULLITION.

9 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 19 juillet 2005

Une fois de plus, Michael Connelly nous conte une histoire où son héros favori, Harry Bosch, se retrouve dans une enquête à haute tension.
A Los Angeles, un avocat afro-américain de renom, Howard Elias, est retrouvé assassiné dans le funiculaire de la ville. Or ce dernier était célèbre pour assigner devant la cour les policiers soupçonnés de malversations. C'est dire le nombre d'ennemis potentiels que pouvait avoir Elias. C'est dans ce contexte sulfureux que Bosch doit mener ses investigations, aidé en cela par ses fidèles adjoints que sont Edgar et Rider.

Une réussite, voilà ce qu'on peut dire de la lecture de ce roman qui démarre très rapidement et qui ne laisse aucun répit au lecteur. De plus, au fur et à mesure des indices découverts, Harry Bosch s'oriente vers des pistes qui permettent à l'enquête de rebondir sans cesse. Bref, du grand Connelly.

Palpitant

10 étoiles

Critique de Bud (Lille, Inscrit le 7 janvier 2005, 44 ans) - 7 janvier 2005

Encore un Connelly palpitant de la première à la dernière page ! Sur fond d'émeutes raciales et de procès, l'auteur américain utilise de bonnes ficelles pour encore et toujours nous surprendre. La fin est aussi brutale qu'inattendue. Un livre à ranger dans le top 5 de Connelly.

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