Le voleur de temps de Tony Hillerman
(A thief of time)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers
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navajo blues
Une civilisation a précédé le peuple navajo dans les canyons du Colorado et quelques états limitrophes. Les anasazis, mystérieusement disparus aux alentours de ce que nous appelons le "Moyen-Âge", ont laissé de nombreux vestiges, dont des poteries qui servaient, pour les plus belles, de monnaie d'échange. Tel est le cadre de l'enquête que vont mener en parallèle le lieutenant Joe Leaphorn, qui s'apprête à prendre une retraite bien méritée, et le jeune Jim Chee. Tous deux appartiennent à la police tribale navajo, mais Joe enquête sur la disparition d'une célèbre archéologue, Eleanor Friedman-Bernal, spécialiste des poteries anasazis, alors que Jim s'intéresse juste au vol de deux véhicules utilitaires appartenant à la réserve indienne. Le jeune et le vieux vont se retrouver plongés dans une sombre histoire où universitaires et collectionneurs se disputent à l'envi les précieux vestiges de cette civilisation disparue. Et l'amour s'en mêle, comme de bien entendu. Dans la lignée des précédentes aventures du lieutenant Leaphorn ("Dieu-qui-parle", "Coyote attend" et bien d'autres), nous voilà entraînés dans un polar intense, truffé de références ethniques, déchiffrables grâce à un glossaire en fin d'ouvrage. Une réussite...
Les éditions
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Le voleur de temps [Texte imprimé] Tony Hillerman trad. de l'américain par Danièle et Pierre Bondil
de Hillerman, Tony Bondil, Pierre (Traducteur) Bondil, Danièle (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages noir
ISBN : 9782869304581 ; 8,80 € ; 12/09/2003 ; 368 p. ; Poche
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8ème opus de Tony Hillerman
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 26 décembre 2021
Les trois premiers ouvrages constituent la trilogie Joe Leaphorn, les trois suivants la trilogie Jim Chee. Les romans de Tony Hillerman se distinguent par une volonté quasi ethnographique d’informer le lecteur des us et coutumes navajos, des paysages dans lesquels Hopis et Navajos évoluent. Une intrigue policière soutient le corps du roman et Joe Leaphorn comme Jim Chee sont là pour la résoudre.
Pour qui a pu voyager dans ces déserts de la région des « Four corners », la lecture de Tony Hillerman résonne terriblement. Pour ceux qui prépareraient un voyage par là-bas, sa lecture est des plus profitable.
« Voleur de temps » est l’expression usitée pour qualifier ceux qui, pour des raisons lucratives, pillent sites et tombes amérindiennes – et particulièrement ici Anasazis (civilisation pré-Navajo) – au mépris de toute recherche historique et intérêt collectif.
Joe Leaphorn, le vieux lieutenant désabusé, a envoyé sa demande de mise en retraite, qui sera effective sous très peu, il solde pour l’heure des congés, déboussolé et perdu comme un veuf qui vient de perdre sa compagne aimée. Emma vient en effet de mourir. Il n’a pas vraiment de raisons objectives de mettre son nez dans la disparition d’une anthropologue réputée, mais soupçonnée de pillage de tombes, dans les Montagnes Sacrées du pays Anasazi. Mais, de fil en aiguille … et puis on ne se refait pas … il flaire quelque chose de plus important que cela et consacre ses congés à enquêter.
De son côté, Jim Chee est saisi d’une enquête concernant la disparition d’engin de chantier pouvant être utilisé pour des fouilles. Leurs chemins se croisent et ils vont finir par se rendre compte que leurs enquêtes respectives pourraient bien converger.
L’occasion pour nous de voyager une fois de plus dans ces espaces déshérités très peu peuplés mais d’une beauté sauvage. Ce ne sera pas sans mal qu’ils parviendront à leurs fins.
»La lune s’était levée derrière elle juste au-dessus du sommet de la falaise. Et devant elle, sur le sable tassé du fond du wash, l’ombre de la marcheuse faisait une étrange forme tout en longueur : elle faisait parfois penser à un héron, parfois à l’une de ces silhouettes-bâtons des pictogrammes des Anasazis. Un pictogramme animé dont les bras bougeaient en cadence tandis que l’ombre projetée par la lune avançait sur le sable. Parfois, quand la piste à chèvres décrivait un virage et plaçait la marcheuse de profil en écran devant la lune, l’ombre devenait Kokopelli en personne. Le sac à dos dessinait la bosse grotesque de l’être sacré, la canne représentant sa flûte, recourbée à son extrémité. »
Un monde très à part que cette partie du Sud-Ouest américain, à cheval entre Utah, Nouveau Mexique, Arizona et Colorado, qui tenait très à cœur à Tony Hillerman et qui nous le fait intimement approcher.
Dans les canyons perdus des Anasazis
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 27 mai 2017
Il nous permet de mieux connaître Leaphorn, personnage taciturne et secret. Au début du roman, il est proche de la retraite et vient de perdre sa femme. Celle-ci occupe continuellement ses pensées.
Au commencement de l'histoire, deux affaires différentes occupent nos protagonistes. Mais chacune de leurs enquêtes va à nouveau les réunir.
A l'instar du premier volet, une ombre mystique plane sur l'intrigue, celle du Kokopelli. Ce personnage mythique de la culture amérindienne Anasazi hante le récit. Ce joueur de flûte est gravé sur nombre de parois dans les canyons du désert Navajo, cadre du roman, et joue le rôle de fil conducteur.
Grâce à ce livre, j'ai découvert la culture Anasazi, avec ses pétroglyphes et ses poteries.
Le roman est aussi bien réussi que "Porteurs de peaux" et m'a fait passer un bon moment avec Chee et Leaphorn.
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