Tous les démons sont ici de Craig Johnson

Tous les démons sont ici de Craig Johnson
(Hell is empty)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Yeaker, le 18 juin 2015 (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans)
La note : 1 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (58 454ème position).
Visites : 5 051 

Craig a chu de la montagne

La note est salée, j’en conviens, mais depuis le temps que je prodigue mes conseils à Johnson, il était temps que je sanctionne sévèrement leurs ignorance. Le talent de Johnson est dans la description des anecdotes ponctuant la vie quotidienne de la petite ville imaginaire de Durant. Or ici à l’exception de Virgile, et encore méconnaissable, on ne retrouve dans cette épisode que le sheriff Longmire seul contre une bande de méchants partis en montagne.
Certes, comme de nombreux lecteurs de ce personnage, nous attendions avec impatience une aventure dont les Rocheuses seraient le centre et non seulement le décor délimitant la scène. Mais voilà Johnson montre ici les limites de son savoir car nous sommes bien loin de la qualité des descriptions d’un Pete Fromm dans « Indian Creek » ou de Trevanian dans « la sanction » pour parler d’auteurs de Gallmeister.
Nous sommes de plus plongé dans un thriller chamanique brouillon qui à l’image des mauvais films d’horreur où les protagonistes ont la bonne idée de composer des groupes de 1 pour mieux se faire trucider, là ce sont les méchants qui décident de livrer individuellement leur combat face à un sheriff décidé à les traquer sans attendre les renforts. Il y a des duels, des histoires indiennes et l’intervention des grands esprits Crows afin d’atteindre à bout de fatigue le sommet d’une montagne à plus de 4000 mètres (le mont Blanc culmine à 4800 m, pour que chacun puisse imaginer l’entrainement et le matériel ordinairement nécessaire à cette expédition) et affronter le pire psychopathe des USA dont on se demande encore ce qu’il est venu faire là. L’auteur admet dans une postface que c’est le livre le plus difficile qu’il ait dû écrire.
Bref il n’y a pas ici ce que Craig Johnson sait raconter et plein de choses qu’il ne sait pas raconter.

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Les livres liés

Episode n°7 de la série Walt Longmire

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 juin 2020

Episode n°7 mais surtout polar polaire ! Atypique de la série Longmire et réellement polaire. Moi qui venait de lire Indian Creek, de Pete Fromm, je me suis demandé si ce roman n’avait pas été la source d’inspiration pour Craig Johnson pour ce Tous les démons sont ici ?
D’une manière similaire, nous sommes dans un quasi huis-clos. Un huis-clos ouvert, dans la nature, la somptueuse nature sauvage des Rocheuses mais un huis-clos dans lequel le shérif Walt Longmire va se retrouver confronté à … lui-même finalement, sa capacité de résistance à la douleur, à la peur, au froid, à l’épuisement, à tout ce qu’on voudra du moment que ça a une connotation douloureuse !
Il est chargé au début de l’ouvrage de convoyer Raynaud Shade, un dangereux psychopathe d’origine crow, depuis sa prison jusqu’à la limite de son Comté, d’abord, puis en fait en plein milieu des Bighorns Mountains, au Wyoming, pour exhumer un cadavre que Raynaud Shade reconnait avoir enterré.
Outre le fait qu’il y a voyage plus intéressant que le convoyage d’un psychopathe, il se trouve que nous sommes en plein hiver et que le blizzard se lève. Bien sûr le FBI est mêlé à l’affaire et donc, comme de bien entendu, il y a embrouille et complications.
Pour que le roman existe, il fallait que Raynaud Shade s’échappe. Devinez quoi ? Raynaud Shade s’échappe ! Incroyable !
Et Walt Longmire, consciencieux et persévérant comme nous le connaissons, que croyez-vous qu’il fit ? Eh bien au mépris de toute raison et de toute prudence, il s’embarque seul à la traque du fugitif, un fugitif particulièrement déterminé, et qui va l’emmener jusque vers des altitudes de l’ordre de 4 000 mètres. En plein hiver et plein blizzard ? Tu n’irais pas un peu fort là, ami Craig Johnson ?!
Si quand même. Ca y va fort. Et le lecteur habitué des trames et décors plantés par Craig Johnson est notoirement perdu dans cet épisode (d’ailleurs nous y trouvons très peu des habituels protagonistes des romans de Craig Johnson).
Et qu’est-ce qu’il a froid, ce lecteur ! Comme dans Indian Creek finalement sauf que dans Indian Creek le protagoniste s’était un minimum préparé à passer un hiver dans ces conditions. Et qu’il ne montait pas jusqu’à 4 000 mètres !

»Jour blanc.
Non seulement j’avais l’impression de percevoir les sons à travers une couche de coton, mais c’était aussi vrai pour ma vue.
La chute de neige avait augmenté en intensité au point que nous étions désormais dans un véritable jour blanc – je ne parle pas des cas où il tombe cinq ou dix centimètres de neige et que l’on prend, à tort, pour un jour blanc, mais d’un vrai blizzard de montagne comme dans les livres, sans le moindre vent, où l’on ne pouvait pas faire la différence entre l’air et la terre. »


Pour un mordu de Craig Johnson, ça n’en reste pas moins une lecture indispensable mais pour quelqu’un qui aborderait cet auteur par ce roman, ça lui donnerait une fausse idée de la nature et de l’ampleur de la série Walt Longmire.

Confus et à la limite parfois de la compréhension

4 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 22 décembre 2018

Étonnant comme roman dont le scénario de départ sans être d’une grande originalité paraît intéressant à suivre. En effet, l’auteur nous propose une histoire traitant d’une course poursuite dans les Rocheuses aux conditions climatiques particulièrement hostiles. On s’attend donc légitimement, au beau milieu de ce panorama dantesque, à de l’action, du rythme et quelques bons rebondissements.

Hélas, il n’en est rien. Même si certains passages à l’ambiance tendue sont prenants, le rythme est régulièrement brisé par des considérations et des dialogues surréalistes empreints d’onirisme et d’esprits plus ou moins réels dont on ne comprend finalement pas grand-chose.

L’impression générale qui ressort c’est que c’est très brouillon, parfois à la limite de la compréhension et d’une crédibilité plus que douteuse.

Franchement cela ne me donne nullement envie de renouveler l’expérience avec cet auteur.

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