Le camp des morts de Craig Johnson
( Death without company)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Accroché aux basques...
Revoici Craig Johnson et ses polars du Wyoming : Le camp des morts, qui fait suite au Little Bird dont on parlait l'été passé.
Avec le même shérif des hautes plaines : Walt Longmire.
Quelque part entre les polars navajos du regretté Tony Hillerman et les pêches à la mouche de William G. Tapply (regretté lui aussi, qui vient de décéder : décidément ... souhaitons plus longue vie à Craig Johnson !).
Seraient-ce justement ces fantômes qui font de l'ombre à cette nouvelle série ?
Dans le précédent billet on se plaignait (gentiment) du manque d'épaisseur du shérif du comté d'Absaroka et ce nouvel épisode nous laisse encore un petit peu sur notre faim : Craig Johnson est à deux doigts d'atteindre le sommet. À deux doigts.
On se laisse toutefois balader avec plaisir aux côtés du shérif des Hautes Plaines, même si la météo n'est guère propice puisqu'on débarque en plein hiver :
[...] Ils utilisaient du feu dans le temps.
Le vieux cow-boy voulait dire que les gars qui avaient la fantaisie de mourir pendant l’hiver au Wyoming trouvaient le repos éternel sous un mètre cinquante de terre gelée.
- Ils construisaient un feu de joie et le laissaient brûler quelques heures pour que ça dégèle, et ensuite ils creusaient la tombe.
Jules enleva le bouchon d’une flasque qu’il avait tirée de la poche poitrine de sa veste en jean, une véritable loque, et s’appuya sur sa pelle complètement pourrie. Il faisait - 2 °C, il ne portait rien d’autre que cette veste en jean et il ne frissonnait même pas ; la flasque y était probablement pour quelque chose.
La suite de ce premier chapitre est disponible sur le site de l'éditeur.
Le shérif se laisse promener dans cette histoire, semblant ne maîtriser guère plus de choses que précédemment, toujours en proie à moult difficultés avec la gent féminine (il est veuf), et se laissant porter tout comme nous, par l'intrigue du bouquin et l'humour vivifiant de Craig Johnson.
Paradoxe amusant pour les lecteurs français, il est ici question ... de basques !
Oui, car il y a même un Euskadi Hotel à Durant-Wyoming ! Qui donc savait que des basques étaient partis émigrés là-bas ?! Voilà de quoi nous intriguer.
Finalement, comme au sortir de la première enquête, les images qui subsisteront de ce bouquin, derrière le shérif à demi-effacé, seront celles des personnages habituellement dits secondaires : son adjointe Vic, leur assistante Ruby, son mentor Lucian Connally désormais à la retraite, son pote cheyenne Harry Standing Bear, et tout plein d'autres encore.
Finalement, elle est peut-être là la "touche" Craig Johnson : un flic qui ne prend pas toute la page et qui laisse de la place à d'autres personnages, de plus en plus attachants au fil des épisodes.
Message de la modération : Prix CL 2013 catégorie Roman policier ou thriller
Les éditions
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Le camp des morts [Texte imprimé], roman Craig Johnson traduit de l'américain par Sophie Aslanides
de Johnson, Craig Aslanides, Sophie (Traducteur)
Gallmeister / Noire (Paris. 2006)
ISBN : 9782351780343 ; 23,90 € ; 01/04/2010 ; 313 p. ; Broché -
Le camp des morts [Texte imprimé], roman Craig Johnson traduit de l'américain par Sophie Aslanides
de Johnson, Craig Aslanides, Sophie (Traducteur)
Gallmeister / Totem (Paris. 2010)
ISBN : 9782351785164 ; 6,74 € ; 23/02/2012 ; 375 p. ; Poche
Les livres liés
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Est-ce que Lucian savait sur quelles pistes cette requête allait emmener Longmire?
Peut-être...
La première difficulté de ce roman se trouve dans la lecture des noms propres; même si une petite liste explicative est fournie avant de commencer la lecture, identifier les personnages et les dissocier des noms de whiskeys n'est pas forcément chose aisée (Heureusement que Pappy Van Winkle était suivie de son appellation!)
La deuxième vient de la densité de l'écriture, des caractères serrés et toujours ces noms propres à rallonge, alternant l'usage du prénom, du nom de famille, du surnom.
Heureusement, les personnages sont attachants, l'enquête rebondit sans temps mort, et puis cet humour omniprésent qui rend le livre si sympathique.
« Tout le monde se figea quand ils virent entrer un shérif armé, deux adjoints, un Indien et un ouvrier; ils durent nous prendre pour les Village People. »
Un roman policier original, intégrant le décor hivernal du Wyoming, aux coutumes indiennes, aux interventions d'un monde spirituel, bien loin des enquêtes traditionnelles et des secrets professionnels!
Une colonie basque au Wyoming
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 19 janvier 2013
En filigrane, la vie solitaire du shérif veuf et de son adjointe sont dépeints avec humour. L’ambiance bon enfant du poste de police et l’accueil d’un nouvel adjoint qui parle le basque rendent le tout sympathique !
Un certain nombre de passages visent à un rendu poétique avec des comparaisons étonnantes. Beaucoup de descriptions sont minutieuses et visent à nous faire imaginer précisément les lieux. Il en ressort paradoxalement une impression de sérénité alors que les personnages sont quand même tourmentés et se posent des questions sur le sens de leur existence.
IF-0101-4001
Walt Longmire, second épisode
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 décembre 2012
Nous sommes dans l’Ouest américain, au Wyoming, l’état américain le moins peuplé. De grandes plaines herbeuses au pied des Rocheuses, les Big Horns … Plutôt au nord du terrain de jeu de Tony Hillerman !
Walt Longmire est le shérif d’un comté, imaginaire, le comté d’Absaroka. Notre Walt Longmire n’a rien d’un superman ni d’un Sherlock Holmes, d’ailleurs le comté d’Absaroka n’a rien du Bronx non plus !
Craig Johnson a ainsi tout le temps d’installer son « théâtre », de planter le décor et nommer les figurants. D’autant que Craig Johnson, à l’instar d’un James Lee Burke pour la Louisiane ou de Tony Hillerman pour la réserve Navajo, semble porter intérêt à son Wyoming (rien que le nom sonne « Ouest américain » !).
« Il y avait une maison, une petite maison à deux étages et au toit dissymétrique, au bord de l’un des bras escarpés de la Powder River. Des arroyos striaient les contreforts des Big Horns et des hiboux peuplaient les chênes de Kellogg et les peupliers rabougris. L’endroit ressemblait à celui où j’étais allé environ un mois auparavant et où je ne voulais pas retourner. La maison était vide, abandonnée, perdue sous le ciel d’un violet profond. Une porte à moustiquaire sur des gonds rouillés claquait dans son cadre et les fenêtres étaient inexistantes ou bien cassées, comme des yeux vides, sans vie, qui ne donnaient sur rien. »
En substance, son prédécesseur, le shérif Connally, retiré dans la maison de retraite locale, le somme de faire réaliser une autopsie sur une pensionnaire de la maison qui vient de décéder. Au fil des pages, cinquante ans de vie dans la petite ville étouffante de promiscuité vont se voir révélés. Walt Longmire va en découvrir des choses, sur la vie privée de son ex-mentor et sur les réalités de son comté. Les personnages périphériques sont tout aussi attachants et originaux. Pas de surhommes à l’horizon, c’est reposant. Reposant comme un Etat américain où la densité de population n’est que de 2,2 habitants/km² !
Du sang sur la neige
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 31 août 2012
Alors qu'il arrive à la maison de retraite pour jouer la partie hebdomadaire d'échecs avec son ami et mentor, Lucian Conally, l'ancien shériff du comté d'Abaroska, Walt se retrouve face à une situation aussi agitée qu’épineuse... Lucian notamment tient en joue l'un des aides-soignants de la maison de retraite avec son fusil.
Après avoir calmé le jeu, il s'avère que c'est le décès de l'une des pensionnaires, Mari Barajo, qui est à l'origine de ce chaos : Lucian souhaite que des scellés soient posés sur la porte de la chambre de la morte, et que soit pratiquée une autopsie de la vieille dame. Bien sûr, Walt ne peut accéder sans raison aux caprices de son ami, et c'est ainsi que de fil en aiguille, il apprend que Mari et Lucian étaient loin d'être des inconnus l'un pour l'autre, puisque mariés durant quelques heures cinquante ans auparavant (avant que la famille basque de la mariée ne fasse annuler le mariage). Il est temps pour Walt de se plonger, souvent à contrecœur, dans la vie de son ami de 25 ans. D'autant plus que d'autres membres de la famille Barajo sont victimes d'agressions violentes.
Au-delà de chercher à qui profite le plus le crime, Walt devra trouver le temps d'accueillir un potentiel nouvel adjoint, Santiago Saizarbitoria, de chercher un cadeau de Noël pour sa fille Cady, ou encore, de faire le deuil de Vonnie (que l'on a croisé au premier volume, Little Bird)...
Situé quelques mois après le premier opus de la série, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé, dans Le camp des morts, le petit monde qui gravite autour de Walt Longmire : l'irrésistible Henry Standing Bear bien sûr, mais également la volcanique Vic, la charmante Ruby, le caractériel Lucian... Cady, la fille de Walt, fait également une entrée fracassante, et la nouvelle recrue, "Sancho", ajoute un contrepoint agréable à la fine équipe du Shérif.
Comme dans le premier tome, une part importante de l'intérêt du livre est liée à la qualité de l'écriture, à la puissance d'évocation qu'elle porte, à la percussion et l'humour des dialogues, au charisme des personnages, et aux décors du Wyoming. Par contre, la résolution de l'enquête tient ici une place plus importante que dans le livre précédent.
Il y a de la férocité aussi bien dans l'amour que dans la haine dont nous parle Craigh Johnson, et un plaisir certain à opposer au calme des canyons recouverts de neige la violence des agressions du/des meurtriers.
Pour moi, c'est toujours aussi bien, je me suis régalée de chacune des pages, et ai éprouvé une bouffée de nostalgie à 'l’idée de ne plus fréquenter le Busy Bee ou le Red Poney en refermant le livre. Vivement que je commence le 3ème tome !
Enquête au pays des cowboys et des indiens !
Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 3 août 2011
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Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 31 mai 2010
Ceux qui ont aimé le précédent ne seront pas déçus mais pas surpris non plus. L'aventure se passant un mois après la précédente, nous retrouvons les acteurs de l'intrigue tels que nous les avions quittés.
Je ne comprends pas la remarque sur le manque d'épaisseur du shérif. De celui-ci nous connaissons tout : ses faiblesses, ses doutes et ses parades. Probablement que "manque d'épaisseur" doit dire autre chose. Ce héros attachant me rappelle énormément le héros/anti-héros de Philip Kerr dans sa trilogie (j'oublie volontairement ce mauvais et tardif quatrième volet).
Je suis néanmoins d'accord sur le fait que ce n'est pas un chef d'œuvre mais pas pour les mêmes raisons. Comme je l'ai déjà souvent (trop souvent peut-être) écrit, je ne supporte pas les invraisemblances, les coïncidences poussées. Depuis 25 ans que le shérif est shérif, il n'a jamais eu affaire à la communauté basque (elle n'est pas ou plus bien grosse) et devinez de quelle origine est la personne qui se présente pour le poste d'adjoint la même semaine : basque évidemment! C'est plus commode pour lire la correspondance, dialoguer avec ce qui reste de la communauté. Quelques pages un peu moins bonnes notamment l'épilogue et j'ai ressenti une certaine lassitude à la fin de ce livre.
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