Étranges rivages de Arnaldur Indridason

Étranges rivages de Arnaldur Indridason
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Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tanneguy, le 8 mars 2013 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 074ème position).
Visites : 7 119 

Le froid islandais

L'auteur ne se renouvelle pas vraiment ! Erlandur, son héros récurrent, est toujours hanté par la disparition à huit ans de son jeune frère dans une tempête de neige. Il se raconte une fois de plus ce qui est resté gravé dans ses souvenirs. Le lecteur subit...

Cette fois, l'inspecteur est en vacances (!) dans la région et va s'intéresser à des disparitions, dans des circonstances analogues, vieilles de plusieurs décennies. L'une d'entre elles éveille sa curiosité et il va mettre un point d'honneur à retrouver les rares témoins encore en vie ou leurs héritiers. Il finira par découvrir la vérité, mais est-ce un bien pour les survivants ?

Le style est lent et répétitif et on peut finir par se lasser...Mais cela peut être une distraction.

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Les livres liés

Voyages en hypothermie

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 25 juin 2020

Erlendur est seul dans une maison en ruine. Il y vient de temps en temps, un sac de couchage, une lampe tempête, un thermos de café, des cigarettes… le strict minimum pour quelques jours qui pourraient évoquer une retraite ou un pèlerinage. Allongé dans le noir, il s’adresse à une ombre, un voyageur croisé il y a longtemps, quand son petit frère Bergur était encore en vie.

Cette vieille maison n’a pas été choisie par hasard ; la ferme de Bakkasel était la maison où il vivait du temps du bonheur, avant la tragédie qui hante Erlendur, qui se sent toujours responsable de la mort de son frère.
Sur son chemin, il croise un chasseur de renards (ou plutôt de renarde), Boas ; homme bavard qui lui raconte l’histoire d’une femme qui s’est perdue sur le chemin pendant une tempête ; Erlendur se rappelle de l’histoire de Matthildur que sa mère connaissait. Ce même jour de 1942, au même endroit où s’est déroulée une tragédie coûtant la vie à des militaires britanniques, qui auraient dû croiser la jeune femme.
Il n’en faut pas plus pour que le policier se sente attiré par ce drame et décide de remonter le temps ; même si retrouver des témoins 60 ans après une disparition, relève du défi, pour lui, c’est la même quête qu’il mène depuis ces dizaines d’années.
"Jamais Erlendur n’avait trouvé à redire à ce que certains crimes soient prescrits tant que l’intérêt public n’était pas en jeu. Cette fois, il tenait absolument à éviter d’ouvrir une enquête officielle avec tout ce que cela supposait. En premier lieu, il ne s’était pas livré à une véritable enquête de police. Par curiosité et à cause de son intérêt pour les disparitions, il avait fouillé bien plus profondément dans le passé des gens qu’il n’en avait eu l’intention au départ. Il n’avait absolument pas cherché à exhumer un crime. C’est le crime qui était venu à sa rencontre."

Un roman calme, introspectif, d’un Erlendur sage qui va remuer des souvenirs cruels, révéler des secrets enfouis mais incapable de partir sans connaître la vérité.
Très bon moment de lecture.

Polar. Quoique …

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 19 mai 2020

Oui, bien sûr. Arnaldur Indridason, le commissaire Erlendur, on s’imagine bien sûr repartir dans une enquête au pays des geysers et des volcans.
Pas vraiment en fait.
D’abord, pendant tout ce roman, Erlendur est en congés. Ben oui, il y a droit après tout.
Et que fait-il de ses congés ? Il revient sur la terre familiale abandonnée il y a bien longtemps, notamment à la suite d’un drame qui reste comme une plaie ouverte pour lui ; la mort de Bergur son jeune frère alors âgé de huit ans (il en avait deux de plus), disparu dans un blizzard alors qu’avec leur père ils allaient récupérer leurs moutons dans la montagne.
Ce ne sont pas des vacances grand confort puisqu’il bivouaque dans la ferme familiale abandonnée et laissée à l’abandon et la température dans les grands fjords de l’Est, même en fin d’été ne semble pas très hospitalière. Duvet bienvenu !
Il rencontre durant ses pérégrinations diverses personnes et il comprend que des drames comme celui qu’a connu son frère il y en a eu, notamment il y a soixante ans de cela lorsqu’un groupe de soldats anglais lancés imprudemment dans une marche montagnarde ont été récupérés de justesse par des fermiers locaux si même ils n’y ont pas laissé leur peau. Erlendur avait effectivement entendu parler de cela mais autre chose l’intrigue, c’est que le même jour et sur l’itinéraire inverse, une jeune femme locale, Matthildur, partie voir sa mère, a disparu. On ne l’a jamais retrouvée et le groupe de soldats anglais ne l’avait pas croisée.
Ce qui fait écho à la perte de son jeune frère le titille et de fil en aiguille, de discussions informelles avec les uns et les autres, avec les témoins de cette époque qui ont plutôt quatre-vingt ans quand ils ne sont pas morts, en petites enquêtes informelles, il se forge l’opinion que quelque chose n’est pas net et l’instinct du limier va le pousser à débusquer la vérité. Il n’y a pas d’enquête de police à proprement parler, c’est plutôt une libre recherche d’un commissaire en vacances. Un commissaire en vacances par ailleurs sur les traces de son jeune frère jamais réapparu, sauf dans ses cauchemars …
Et l’intérêt de ce genre de roman porte bien sur l’éclairage que donne Arnaldur Indridason sur son pays, l’Islande, et ses habitants, notamment dans cette région écartée des fjords de l’Est. C’est plus de la sociologie appliquée, romancée, qu’un polar à proprement parler.
Et vous savez quoi ? Si Balzac écrivait de nos jours, c’est ce genre de romans qu’il écrirait !

Magistral

10 étoiles

Critique de Nelle (Bonne, Inscrite le 9 janvier 2001, 49 ans) - 25 août 2014

Ce livre est capital pour comprendre Erlendur, et il est bouleversant. Erlendur revient sur les terres de son passé, toujours à la recherche de réponses. On est imprégné de cette terre Islandaise, de ses tempêtes, de ces landes inhospitalières et de ces destins terribles.
Le meilleur de la série, un texte qui prend aux tripes, on en ressort chancelant, sonné, comme si nous aussi, un jour on avait lâché la main de notre petit frère lors d'une terrible tempête.
Lire absolument les précédents de la série pour apprécier l'intensité de cet opus.

un policier attachant et chaleureux

10 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 29 juillet 2014

« Etranges rivages »
Roman policier d’Arnaldur Indridason
Mai 2014
Editions Points
354 pages

Le retour du commissaire Erlendur

Le lecteur fidèle et impatient d’Arnaldur Indridason s’inquiétait….Que fait le commissaire, héros principal et attachant de ces policiers Finnois ? Est-il vraiment en vacances ou s’est-il définitivement perdu.
Il est enfin de retour…du moins nous le suivons dans sa quête du passé dans la région où il y a très longtemps avait disparu à tout jamais son jeune frère.
Il cherche des pistes, des témoins et tente de se remémorer des séquences de cette histoire tragique.
Policier, il est, policier il reste ….C’est ainsi que sur son chemin, dans les zones les plus froides de ce pays froid, il va s’intéresser à la disparition mystérieuse d’une jeune femme mariée.
C’était il y a quelques 60 ans, au moment où s’était égaré un groupe de militaires anglais, en pleine guerre.
Comme dans ses autres romans, l’auteur nous fait découvrir son pays rude, les gens qui y habitent et des personnages attachants.
C’est ainsi que notre héros préféré rencontre ce qui reste de la famille de cette femme disparue, une de ses trois sœurs et même l’ami de son mari.
Que s’est-il passé ? Pourquoi cette jeune femme a-t-elle disparu.
Les traces sont effacées, le squelette n’est pas retrouvé et les acteurs ne savent rien ou pour certains ont oublié l’événement passé.
Le suspense est là, il arrive tout doucement, il s’installe, prend son temps sans jamais ennuyer le lecteur qui ne peut ni ne veut interrompre sa lecture.
De tous les romans que j’ai pu lire de cet auteur, c’est celui qui m’a le plus attaché à lui.
Notre commissaire ne délaisse aucun détail, il fatigue certains personnages mais il veut comprendre.
Rien n’est froid si ce n’est le climat ….Erlendur n’est pas en mission, c’est un policier en congés qui ne peut pas s’empêcher de chercher, d’interroger de farfouiller en se situant parfois au-delà de la frontière de la légalité.
Sous la glace des fjords d’Islande, il y a tant de mystères et d’interrogations.
Le présent et le passé peuvent se croiser….

Jean-François Chalot

Faire la paix avec soi-même

6 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 22 février 2014

Ce livre n’est pas un roman policier classique. Certes, le narrateur et personnage principal est un policier, certes il mène une enquête alors qu’il est en vacances dans une vieille maison délabrée désormais qui a abrité son enfance. Cependant, s’il y a investigations sur des disparitions, elles concernent un passé lointain, vieux de plus de 30 ans. Tout d’abord, il se reproche la mort de son jeune frère dans une forte tempête car il avait insisté pour qu’il l’accompagne avec son père pour ramener des bêtes à la ferme familiale. Le corps n’a jamais été retrouvé. Ensuite, par hasard, on lui raconte l’histoire d’une femme qui s’est perdue dans une autre tourmente et qui a disparu également. De fil en aiguille, il va interroger les survivants de façon très pugnace en dépit de leurs réticences à se dévoiler à un étranger sans justification officielle. Et il leur donne suffisamment confiance en lui pour pouvoir trouver la vérité. Les différents protagonistes parviendront à une sorte d’apaisement.

Ce qui nous est montré ici tout en finesse, c’est le remords, le fait d’avoir agi sous le coup de la jalousie, de la colère ou de la lâcheté ou pensé des choses que l’on regrette ensuite. Et cette situation dure jusqu’à ce qu’un événement permette de trouver une sorte de compromis ou de repos avec sa conscience.

Le livre nous donne aussi quelques notions sur la survie en hypothermie et le climat féroce qui règne dans ces froids bords de mer ventés d’Islande, la dureté de la vie de pêcheur ou de fermier. On voit aussi le doigté et la ténacité d’un homme épris de justice, non pour la clamer haut et fort au monde, mais pour savoir, tout simplement, par désir de compréhension, puisque les faits sont prescrits.
IF-0214-4160

Et en quête de vérité?

8 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 16 octobre 2013

Et bien, ça y est, ce pauvre Erlendur est allé au bout de sa quête, découvrir finalement , ou du moins accepter, c'est encore moins facile, la vérité sur la disparition de son petit frère dont il tenait la main, dans cette tempête de neige . La notion de culpabilité, on la connaissait déjà,et, au fil des opus, elle apparaissait de plus en plus. Mais là, on est au bout..
C'est ce qui m'a le plus intéressée en lisant la série complète des aventures d'Erlendur, qu'il parvienne, au fil des pages, à toujours nous faire nous interroger sur ce qui s'était réellement passé ce jour là.
Car les intrigues elles-mêmes, on les oublie très vite.
Pas cela, cette quête incessante sur les disparitions, toujours encore plus dramatiques que les morts, car toujours des questions se posent quand on n'a même pas un endroit où situer l'à jamais absent.
Et puis, oui, la culpabilité, et j'ai toujours pensé, et de plus en plus, qu'Indridason devait lui-même porter un gros poids , pour pouvoir si bien en parler.
Je me trompe peut être complètement..

Roman noir, sombre Islande

10 étoiles

Critique de Haas Nigen (France, Inscrit le 11 août 2013, 32 ans) - 7 octobre 2013

Encore une fois Indridason nous livre un excellent polar, qui tient plus du roman noir.
Comme on y est habitué maintenant Indridason nous décrit une Islande sombre et glaciale.

Encore un chef d'œuvre de la part d'Indridason.

en quête d'os...

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 28 septembre 2013

La mort est présente à toutes les pages dans cette enquête, qui n'en est pas une, du commissaire Erlendur. En vacances dans sa région d'origine, les fjords de l'est de l'Islande, il s'installe dans les ruines de la ferme familiale, une baraque en bois ouverte aux quatre vents. Retour vers les paysages de son enfance, retour aussi des souvenirs qui le hantent, comme la mort de son frère Bergur ("Beggi"), disparu dans la lande voisine lors d'une tempête de neige (un souvenir récurrent, familier aux lecteurs assidus d'Arnaldur Indridason !). La rencontre avec Boas, un chasseur qui l'avait bien connu dans son enfance, va le mettre sur la voie d'une autre disparition, tout aussi mystérieuse, celle d'une femme survenue il y a une quarantaine d'années. De témoignages en témoignages il va s'acharner à décrypter ce mystère qui va l'amener à déterrer souvenirs et… cadavres. Une quête passionnante, qui ravira le lecteur avide d'énigmes et que n'effraie pas la morbidité de certaines scènes particulièrement effrayantes.

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