Le sourire d'Angelica de Andrea Camilleri

Le sourire d'Angelica de Andrea Camilleri
(Il sorriso di Angelica)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tistou, le 3 août 2020 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
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Un Montalbano trop sensible au charme féminin

Qu’il est facile à rouler dans la farine, le Commissaire Montalbano, de Vigata, en Sicile ! On le savait amateur de bonne chère (les descriptions de ses repas donnent toujours des idées d’aller manger en Sicile !), mais amateur de bonne chair, finalement aussi.
Bien sûr on retrouve dans Le sourire d’Angelica les habituels ingrédients des successifs épisodes de Montalbano. Ses enquêtes pépères, son goût plus qu’affirmé pour la gastronomie … sicilienne, bien entendu, son intérêt pour les jolies femmes, ses habituels comparses maintenant familiers (Catarella, Fazio, …) et le parti-pris de Serge Quadruppani, son traducteur, d’adapter en français les particularismes du parler sicilien par rapport à l’italien qu’on qualifiera de classique. Nul doute que ce dernier point puisse perturber certains, personnellement je le vois plutôt comme un respect de l’intégrité de l’œuvre d’Andrea Camilleri.

Qu’une « Angelica » au frais minois vienne se présenter à lui, « vivante incarnation de ses rêves d’enfant », et voici notre bon commissaire tombé dans les filets de la belle.

»La porte s’ouvrit et le commissaire fut soumis aux trois phénomènes suivants :
D’abord, légère perte de la vue, ensuite important ramollissement des jambes et enfin, notable manquement du souffle.
Parce que Mme Cosulich n’était pas seulement une trentenaire d’une stupéfiante beauté naturelle, toute simple, ‘ne femme rare qui n’utilisait pas de peinturlures faciales comme les sauvages mais …
Mais était-ce bien vrai ou bien le fruit de son imagination ?
Se pouvait-il qu’une chose pareille arrive ?
Mme Cosulich ressemblait exactement, comme deux gouttes d’eau, à l’Angelica de « l’Orlando Furioso », telle qu’il se l’était imaginée et adorée, vivante, en chair et en os, à 16 ans, en contemplant les illustrations de Gustave Doré que sa tante lui avait interdites. »


Foudroyé, le commissaire, il en perd la raison et le sens commun ainsi que sa perspicacité (tant qu’à faire !). Et ça aurait pu lui coûter cher manipulé comme il va l’être. Mais n’est pas Montalbano qui veut et il aura le sursaut qui convient pour échapper à l’étreinte potentiellement mortelle de cette femme déterminée et pas tout à fait comme les autres.
Des cambriolages à répétition pas comme les autres au modus operandi délibérément original. Une Mme Cosulich à la présence obsédante, mais qu’on se rassure, force restera à la loi.

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