La lune de papier de Andrea Camilleri
( La luna di carta)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
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Un indéniable talent
La scène ne se déroule pas dans son appartement, mais dans une petite chambre située au bout d'un couloir dérobé a proximité de sa porte d'entrée. Lui, c'est Angelo Prado, propriétaire des lieux, qui git inanimé, défiguré, la braguette ouverte et le membre à l'air libre, sous le regard affolé de sa sœur Michela et du commissaire Montalbano. Ce dernier entame alors son enquête qui va soumettre à rude épreuve autant ses nerfs que sa libido, durant laquelle il se fera littéralement balader entre les différents acteurs de la vie sentimentale et professionnelle de la victime dont il tentera tant bien que mal de comprendre toutes les méandres.
L'histoire se tient, l'intrigue fonctionne et le lecteur est emporté. Sans fioritures ni superflu (et sans génie non plus), Camilleri, en sus de ses talents d'écrivain de romans policiers parvient plutôt bien à plonger le lecteur dans une ambiance dont l'aspect méditerranéen sera parlant pour tout individu qui connaît un tant soit peu cette région du monde.
Les éditions
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La lune de papier [Texte imprimé] Andrea Camilleri traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani avec l'aide de Maruzza Loria
de Camilleri, Andrea Quadruppani, Serge (Traducteur)
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266185356 ; 6,95 € ; 12/02/2009 ; 244 p. ; Broché
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Croire ou ne pas croire, telle est la question ?
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 16 mars 2016
Angelo Pardo est retrouvé mort sur la terrasse de son petit palais d’époque de la banlieue de Vigâta, dans une tenue compromettante et les deux femmes qui partageaient sa vie s’appliquent consciencieusement à brouiller les pistes du commissaire…
Une nouvelle cure, un nouvel auteur… Mais cette fois ci, c’est sur un auteur Italien que j’ai porté mon regard, un Sicilien en l’occurrence, qui même s’il n’a pas eu la chance de naître à Crémone et ainsi d’avoir le Pô d’Ugo Tognazzi, n’en a pas moins beaucoup de talent. Car « la lune de papier » non seulement sort des sentiers battus dans la forme, mais encore nous gratifie bien souvent de paragraphes hauts en couleur. J’aime cet écrivain qui adore sa Sicile et qui la décrit très bien avec son paysage, sa culture ses habitants et sa langue si particulière.
Dommage qu’à la bibliothèque municipale ils n'aient qu’un livre apparemment de cet auteur car j’aurais plongé de suite pour une autre aventure.
Mais j’y reviendrai sûrement !
Mais miracle, je suis tombé sur la trilogie de Jean-Claude Izzo et alors là…
Mais j’y reviendrai sûrement !
Rivalités féminines sur fond de trafic.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 janvier 2012
Très vite quand même, elle parait bizarre la vie – et son train de vie – du visiteur médical. Et puis il y a Michela, la sœur d’Angelo, celle qui a incité Montalbano à la suivre chez son frère qu’elle considérait comme disparu et qui a fait que Montalbano découvre le corps. Possessive, autoritaire, est peu dire. Mais le fonctionnement entre frère et sœur est spécial lui aussi, entre compte bancaire commun et surveillance étroite du frère par la sœur, notamment de sa relation avec Elena, sa maîtresse coûteuse.
Mais le fonctionnement d’Elena va passablement interloquer Montalbano là encore : poussée dans les bras d’amants par son mari, impuissant, qui exige de tout savoir de la relation (où, quand, comment), la dite Elena est, elle aussi, un animal bizarre :
« Et pourquoi une nouvelle relation avec un autre homme aurait-elle pu créer des équivoques ? La réponse à la question, il l'eut en croisant son regard. Ce n'était pas une femme qui était assise dans le fauteuil devant lui, c'était un guépard femelle au repos, encore repu mais qui dès qu'elle sentirait les stimulus de l'appétit, sauterait sur la proie repérée depuis longtemps. Laquelle proie était lui, Montalbano Salvo, tremblant et maladroit animal domestique qui jamais au grand jamais ne réussirait à courir plus vite que ces très longues jambes, pardon, pattes qui pour le moment restaient croisées, dans une pose enchanteresse. Et constatant, plus antipathique que tout autre, une fois aganté par ces dents, une fois qu'il commencerait à être dégusté, il apparaîtrait sûrement fade pour les goûts de la guéparde, et décevant dans le récit que la guéparde ferait ensuite à son professeur de mari. »
Personne n’en doute, entre deux dégustations de cuisine sicilienne dont Andrea Camilleri nous régale, Montalbano détricotera tranquillement les fils de l’intrigue. Considérant que deux hauts personnages politiques locaux mourront au même moment de consommation de produits illicites, on ne s’étonnera pas qu’une organisation typiquement sicilienne traîne aussi par là, qui pourrait bien avoir, ou avoir eu, un rapport avec Angelo Pardo …
Ah, cette Sicile qui nous devient de romans en romans (d’Andrea Camilleri) toujours plus familière !
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