LA SAGA EST TOUJOURS UN PEU TROP CONSENSUELLE!

Septembre 2008. Alors que Jeanne est toujours dans le coma à la suite de son accident, et lutte toujours pour sa vie, Alexandra poursuit son combat pour enfin produire une cuvée de vin digne de ce nom et enfin relancer le Domaine du «Chêne courbe».

Mais, comme toujours, elle doit être sur tous les fronts et gérer toutes les crises qui se présentent à elle. Cette fois, ce sont les vendangeurs saisonniers qu'elle emploie qui se plaignent de leurs conditions de travail et de vie. Sous l’influence de la pétulante Laetitia, ils décident de se mettre en grève. Pour Alexandra c’est une catastrophe, du fait du mauvais temps et de la pluie qui tombe sans discontinuer, les vendanges doivent se terminer le plus vite possible pour que le raisin ne souffre pas trop, et ne risque pas d’éclater…

Et puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, Alexandra apprend par Nicolas Noiret, le jeune courtier qui lui fait une cour pressante, que le vin qu'elle expérimente sur l'île de son père risque bien de ne pas obtenir l'AOC...

Une impression liminaire tout d’abord, le scénario de M. Éric CORBEYRAN (*1964) est toujours le même. Il n’est pas mauvais, je dirais même que le rythme s’est accéléré et est meilleur, par contre l’impression que le scénariste ne sait pas trop lui-même où il va, et qu’il «rallonge» beaucoup la sauce (un peu trop à mon goût d’ailleurs), persiste. Encore une fois, comme déjà dit dans mes recensions précédentes, on dirait un bon vieux feuilleton télévisé américain, des années 80, où parfois pendant des épisodes et des épisodes, il ne se passait absolument rien!..

Si dans ce nouveau tome on en apprend un peu plus sur Alexandra et sa famille, si comme dans les autres volumes il y a un aspect ludique sur le vin (ici les vendanges, vous l’aurez deviné…), si de nouveaux personnages intéressants comme Nicolas et Lætitia (sans doute amenés à devenir des personnages récurrents par la suite…), font leur apparition, si on nous dévoile même les prémices de la série dérivée de celle-ci (Châteaux Bordeaux À table!), le tout reste très consensuel et un peu plat…

Le dessin d’ESPÉ (*1974, Sébastien PORTET de son vrai nom), a enfin gagné en maturité et en précision. Les visages sont mieux dessinés, plus fins, plus aboutis, et les décors sont du même acabit, voir p. ex. le Palais de Justice de Bordeaux de l’architecte américain Richard ROGERS (*1933), dont les dessins pourraient faire croire que l’on est devant, tellement ils sont réussis. Rien que pour cela, ça vaut le détour… Par contre, comme dans les tomes précédents, je reste à me demander où se situe le placement de produits ? Les auteurs sont-ils rémunérés quand ils montrent et citent nommément un relais-château situé à Pauillac?
Il y a toujours des problèmes de proportions, certains personnages ayant une tête énorme et un corps tout petit, mais bon ça me choque moins que dans les volumes précédents… Ou bien alors c’est qu’à force je commence à m’y habituer? Par contre que Lætitia porte le même caraco blanc, pendant sept jours d’affilée, pour travailler, pendant ses jours de repos et même pour faire la fête… Là, je commence à avoir de sérieux doutes!..

Je finis donc la lecture de ce sixième tome toujours aussi partagé et mitigé! La série n’est pas mauvaise, les personnages sont attachants, mais l'intrigue est toujours trop lente et n’avance pas! Le dessin n'est pas mauvais, mais pas vraiment bon, non plus, et certainement pas à la hauteur d’une série aussi ambitieuse… Alors qu’en penser vraiment?

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  Les vendanges [Texte imprimé] scénario, Corbeyran dessin, Espé couleurs, Dimitri Fogolin, Gotem Studio...

  de Corbeyran, Eric Espé, (Illustrateur)
  Glénat / Collection Grafica (Grenoble)
  ISBN : 9782344005835 ; 13,90 € ; 07/09/2016 ; 48 p. ; Relié

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