L'année du volcan de Jean-François Parot
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Romans historiques
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Un très haut niveau
Les enquêtes du commissaire Le Floch se poursuivent. Celle-ci rassemble tous les mérites décelés lors des opus précédents.
La langue, d'abord, continue de nous plonger au coeur du XVIII° siècle avec ses tournures savoureuses, son vocabulaire oublié et ses images. Le lecteur est véritablement transporté dans cette époque et y vit le temps de la lecture. C'est à la fois inouï et admirable.
L'enquête, ensuite, est tissée d'une double détente où une énorme dette de jeu de la Reine se mêle à des activités de faux-monnayeurs. La double piste, à Paris surtout, puis à Londres, est tracée de main de maître jusqu'au dénouement final.
L'immersion dans le siècle est également produite par la dégustation d'une cuisine raffinée dont les recettes empruntent soit le tour de main de l'indispensable Catherine, soit celui de goûteux restaurants (ah! la recette des joues de porc), sans oublier le plus élevé (l'amontillado servi à Londres).
Ainsi donc sont réunis les ingrédients d'un chef d'oeuvre qui se lit avec passion, facilement et d'un seul trait. Ma seule réserve concerne le titre, "L'année du volcan". Le phénomène climatique correspondant ne joue dans l'intrigue qu'un rôle peu utile et somme toute artificiel. Il faut ajouter que, de roman en roman, avançant vers la fin du siècle, d'innombrables remarques et discours laissent de plus en plus présager la Révolution prochaine.
Les éditions
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L'année du volcan [Texte imprimé] Jean-François Parot
de Parot, Jean-François
10-18 / 10-18. Série Grands détectives
ISBN : 9782264062024 ; 8,80 € ; 01/01/2014 ; 450 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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« Trop de lumière aveugle comme les ténèbres »*
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 21 janvier 2019
- Nicolas, il ne s’agit pas de cela. Plus exactement, mesurez combien les faux prophètes, ces nouveaux sorciers, ont hérité du vrai diable sa plus redoutable capacité : son pernicieux pouvoir de séduction. Tout est agencé pour lancer dans la public leur réputation. Notre peuple est léger et rien plus que l’extraordinaire le suborne. La réflexion n’y a point sa part.
Il s’arrêta, hochant la tête.
-Les dupes qui s’adressent à ces mystificateurs se font abuser. Ils gobent les trompeuses paroles. Ces faussaires, je les ai bien connus, jadis. Au début de ma carrière, j’ai eu à suivre le cas d’un italien. Son nom, je ne l’ai même pas oublié : Francesco Forassassy. Même phénomène que votre Cagliostro, la même allure sans doute. Pour les uns c’était un mage un grand philosophe, un génie, pour les autres un escroc et un fripon. Il s’introduisit dans beaucoup de milieu à la ville. Comme le serpent du jardin d’Eden, il fascinait ses auditeurs avec des discours sur le mouvement perpétuel. Il prétendait savoir faire de l’or…
-Comme Cagliostro !
-Tous s’en targuent ! C’est la pomme tentatrice de leur manœuvre ! C’est le vil moyen d’appâter le curieux avide et de le ferrer. Il assurait en faire avec vif-argent et de l’esprit de sel auxquels il mêlait un élixir de sa composition.
-Et qu’arriva-t-il ?
-Il essayait d’entraîner, moyennant finances, quelques candides jusqu’au moment où la police mit un terme à ses tentatives. Vous savez la sensibilité des gens du roi dans ces matières !
Nicolas réfléchit un moment.
-Le pire avec ce genre d’individus, c’est qu’on ne laisse pas d’être emporté, sinon séduit par l’allant de leurs discours. L’apparente sincérité et la chaleur persuasive du personnage entraînent d’adhésion de beaucoup hélas !
Une fois de plus, Jean-François Parot, narre avec un talent sans borne l’année du volcan dans une enquête, très prenante mais aussi il décrit les prémices du désenchantement du peuple vis-à-vis de ce couple royal qui n’en faisait qu’à leurs têtes…
*La Rochefoucauld .
Quand c'est la Reine qui le demande...
Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 19 juin 2016
Une mort mystérieuse, un complot, des faux-monnayeurs et un volcan qui chamboule le climat, voilà un programme bien chargé pour le commissaire et cela donne une bonne histoire pour le lecteur. En effet j'ai bien aimé cette enquête, le récit est assez équilibré, on alterne entre des moments d'action et d'autres plus centrés sur la réflexion sans oublier quelques passages plus légers ou dédiés à la cuisine de l'époque (ce qui donne souvent l'eau à la bouche d'ailleurs). L'enquête policière est également bien maitrisée, difficile de deviner le coupable avant la fin et la conclusion m'a bien surpris même si j'ai trouvé qu'un passage faisait un peu trop "deus ex machina". Je suis également d'accord sur le fait que le rôle du volcan a relativement peu d'importance, sa présence sert tout de même l'intrigue mais pas autant que le titre ne le laisse supposer. Ce fut toutefois une lecture fort plaisante, on voit vraiment qu'il y a un gros travail de l'auteur pour donner un ton réaliste au récit et on n'a aucun mal à s'immerger dans ce Paris du XVIIIème, une bonne enquête du commissaire Le Floch donc.
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