Le sang des farines de Jean-François Parot
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Romans historiques
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Démêler le bon grain de l’ivraie
Pauvre commissaire Le Floch, en ce début de roman, il collectionne les ennuis : politique, amour, famille. Tout y passe. D’intrigues en intrigues, il ne sait plus où enquêter d’autant que les grands de ce monde ne sont pas francs du collier. Il lui faut analyser chaque élément de son puzzle au premier, deuxième, troisième degré.
Son histoire familiale s’impose à travers son fils comme une répétition.
Alors des salons de Vienne aux faubourgs de Paris où le peuple crie famine, notre commissaire est en quête de la vérité sous les apparences.
Comment trier le bon grain de l’ivraie …
Les enjeux économiques, les échanges libres posent déjà des problèmes entre régions. Ce livre nous renvoie à des problèmes d’aujourd’hui, la mondialisation …
Ce polar historique est d’actualité.
Là, c’est le prix du pain, aujourd’hui, c’est le gaz ou le pétrole ou les tissus de Chine.
Les spéculateurs l’emporteront-ils ? Dans cette rébellion, il y a peut être les prémices d’une révolution ?
C’est à voir et c’est à lire… pour le plaisir et pour apprendre.
Les éditions
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Le sang des farines [Texte imprimé], roman Jean-François Parot
de Parot, Jean-François
J.-C. Lattès
ISBN : 9782709626743 ; 2,10 € ; 10/11/2005 ; 446 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Episode n°6 de Nicolas Le Floch
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 29 avril 2019
Nous sommes en 1775, Louis XVI est bien jeune et dans le cadre des intrigues et des clans de la Cour, Nicolas Le Floch peut être considéré comme se situant dans le clan du Roi.
Il doit tout d’abord, quand commence le roman, remplir une mission de confiance, diplomatique pourrait-on dire, puisqu’il est envoyé à Vienne, en Autriche, auprès de Marie-Thérèse, la mère de la Reine, pour lui remettre un portrait de celle-ci. Cet épisode viennois ne va pas vraiment être de tout repos entre malversations, espionnages réciproques, coups fourrés divers.
De retour à Paris, en un moment où Turgot lance des réformes et où une pénurie de farine menace gravement le peuple de Paris de famine, il lui faut faire face à une possible « guerre des farines » et enquêter sur la mort étrange, dans son pétrin, de Maître Mourut, le boulanger qui réside et officie sous le propre appartement de Nicolas Le Floch. Cerise sur le gâteau, son fils a disparu (les affaires de cœur et familiales de Nicolas Le Floch sont elles-mêmes assez embrouillées).
Bref, Nicolas Le Floch a du pain sur la planche. Il doit faire feu de tout bois, déjouer chausse-trappes, complots, séparer le bon grain de l’ivraie, éviter une révolte populaire. Il est un peu le « Superman » de la seconde moitié du XVIIIème siècle, un « Superman » version Parot bien entendu, ce qui signifie gage de qualité d’écriture et de véracité historique, sophistication de l’intrigue. Il vaut mieux s’être un minimum intéressé à l’Histoire de France et notamment à cette période du XVIIIème siècle pour ne pas être largué par toutes les références historiques qui jalonnent le roman.
Histoire complexe
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 11 novembre 2018
Ce qui apparaît comme complexe, c’est que cette histoire comporte une somme d’éléments assez considérables à prendre en compte et une galerie de personnages, notamment des grandes figures politiques, tout autant étoffée. Cependant n’étant pas un spécialiste de cette période et globalement d’Histoire, il m’a été difficile de faire des liens entre les personnages mais aussi avec les événements survenus à cette époque. C’est d’autant plus vrai que les inévitables manigances politiques mêlées d’espionnage entre l’Autriche et la France ajoutent à la complexité du propos, surtout que Jean-François Parot tient pour acquis que son lectorat sait de quoi il en retourne.
À cela s’ajoute ce style ampoulé, d’époque bien entendu, que l’auteur emploie et qu’il est difficile parfois d’intégrer à la première lecture, et dont il a particulièrement usé, voire abusé à de nombreux moments. Je ne compte plus le nombre de relectures de certains passages, ceci afin d’appréhender au mieux la compréhension globale de l’enquête ou tout simplement afin de saisir de quoi il en retourne dans les non-dits, sous-entendus et autres dialogues allusifs.
Bien heureusement, et comme c’est son habitude, l’auteur, par l’intermédiaire de son héros, le commissaire Le Floch, délivre et ordonne dans l’ultime chapitre l’ensemble des éléments permettant de faire toute la lumière sur cette enquête.
Pas évident de tout saisir de cette intrigue riche et complexe, au style encore plus ampoulé que dans les volumes précédents. Je l’ai moins appréciée que les précédentes.
Ce sang des farines, n’est pas un four…Bien au contraire
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 17 février 2017
Ainsi, après cet art inimitable d’argoter de Frédéric-Dard. Allègre, (comme put l’être peut-être, un temps Claude), je jette mon dévolu sur un tout autre festin, qu’est celui du raffinement de la langue française, conté de main de maitre par un Jean-François Parot, promu, je parie, à primer mes étagères de livres d’une bibliothèque, achetée à Beaumarchais, oh ! pardon, à bon marché.
1° C’est après un difficile voyage au pays d’Haydn, qui permettra en autre chose à notre Tesquelpoil* infaillible, d’être en arrêt, devant l’Autruchienne* à Vienne, très renommée il est vrai, mais toutefois un peu moins quand même, que Montcuq*, où j’habite.
2° Donc on verra, notre Nicolas la gueule enfarinée, se la radiner au pays de la soupe de gaudes, apprendre de bien fâcheuses nouvelles pour lui et lui compliquer la tâche.
3° Extrait de cette enquête passionnante et ô combien érudite.
Lundi 1 er mai 1775.
Il s’éveilla en sursaut. Des bruits étouffés et lointains montaient jusqu’à lui. Il crut percevoir des cris. Il attendit moment, battit le briquet et alluma une chandelle. Mouchette crachait, la queue en écouvillon. Il perçut un pas lourd qui gravissait avec peine l’escalier. On frappa à la porte. Il pria qu’on l’attende un moment, passa des bas et sa culotte, une chemise, sa veste et se chaussa. Après avoir noué sa chevelure d’un ruban, il ouvrit et découvrit la figure retournée de Poitevin, essoufflé et à demi vêtu. Il sentit son cœur se serrer. Sans doute était-il survenu quelque chose à M. Noblecourt ou de mauvaises nouvelles de Louis étaient-elles parvenues rue Montmartre. En un éclair, il envisagea tous les malheurs possibles. Il fit entrer Poitevin qui ne pouvait articuler, incapable de reprendre son souffle. Il le fit asseoir et boire un verre d’eau.
-Ah ! Monsieur finit-il par dire, quel malheur ! Quelle horreur !
Nicolas, par habitude, consulta sa montre. Elle pointait quatre heures et quinze minutes. Il fit l’effort pour contenir son angoisse.
-Alors, qu’est-il arrivé ?
-Ah ! Monsieur, quelle mort horrible ! Le pauvre homme !
Une marée glacée traversa la poitrine du commissaire.
-Je crois qu’il faut que vous descendiez.
Une nouvelle voix également hors d’haleine s’éleva.
-Humf ! Comme cet escalier… est raide. Cessez… mon brave Poitevin… d’apprendre… d’effrayer Nicolas.
M. Noblecourt entra en majesté, enveloppé dans une robe de chambre damassée, le chef couvert de son madras préféré. Il marcha vers le lit où il se laissa choir lourdement aux côtés de Poitevin.
-Voilà ! Hein ! Quelle escalade ! Laissez le souffle me revenir… Imaginez-vous qu’on a trouvé maître Mourut, mon locataire et boulanger, mort dans son pétrin.
Tesquelpoil : Chien de chasse imberbe, à poil complètement !
Montcuq : Ne se situe pas dans le Bas-Rhin mais ailleurs, (comme Michel-Jobert, se situait lui aussi…)
Le Floch face à la mondialisation
Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 25 septembre 2008
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