Largo Winch, tome 01 : L'héritier de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Francq (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
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Un roman, une bédé, une série TV, un film... Un vrai bonheur !?!
Il y a des bandes dessinées que l’on n’ose plus présenter. Pensez donc ! Tout le monde les connaît ! Il n’y a plus rien à en dire ! Sauf… Sauf que, à la sortie du film Largo Winch, on constate qu’une très large partie du public ne connaît rien de ce personnage issu de l’imagination de Jean Van Hamme. Certes, il y a bien quelques lecteurs de la série bédé, quelques téléspectateur de la série TV, mais fort peu de spécialistes en wincheries ! Comme j’ai tout entendu ou presque sur la qualité de l’adaptation cinématographique, je vais commencer par reprendre les choses avec la publication du premier album de la série en bande dessinée. C’était en 1990, avec un petit jeune au dessin, Philippe Francq !
Pourtant, le personnage de Largo Winch était né quelques années auparavant. C’était dans un roman publié au Mercure de France, excusez du peu. Je pense que nous apprécierons sur ce site cette référence littéraire pour un personnage qui deviendra si populaire en bédé… Le premier roman, l’Héritier, est sorti en 1977, alors que Jean Van Hamme vient de décider de ne vivre que de sa plume, lui qui avait été formaté – peut-être un peu à la façon de son personnage Largo – pour diriger les hautes finances du monde (avec, entre autres, une agrégation d’économie politique !). Les romans, plutôt bien écrits, passent inaperçus ou presque. Personnellement, j’en ai lu quelques-uns uns. La lecture est facile mais, soyons clairs, c’est plus hard que la bande dessinée, sexe et violence décrits de façon plus détaillée, plus agressive, plus surprenante… Le directeur financier avait besoin de se défouler et il le fait bien… Quand Jean Van Hamme décidera de passer au neuvième art, il adaptera librement son histoire en la rendant, en quelque sorte, plus « grand public »…
Ce premier volet de la saga du milliardaire en jean, va nous poser quelques-uns uns des fondamentaux de la série. Largo est un jeune homme assez beau, châtain clair, adopté jadis par Nério Winch, un des plus riches financiers de cette planète dont l’action financière de la fin de sa vie a été de concevoir un mécanisme parfait pour pérenniser son groupe et le transmettre à Largo sans débourser le moindre dollar au fisc américain. Largo est impulsif, vif, romantique… Les femmes… Ah, il aimerait bien en garder une à ses côtés mais soit il trouve des traitresses soit des victimes qui finissent par expirer dans ses bras… Quelle malchance !
On fait la connaissance de Simon, un voleur, un petit truand, qui deviendra l’ami fidèle, celui qui est toujours prêt à risquer sa vie pour Largo ou à prendre le temps d’une virée nocturne en galante compagnie…
Enfin, il faut entrer dans le conseil de la W, avec quelques personnalités fortes. John Sullivan, un des plus proches de Nério qui sera d’une fidélité totale à Largo mais qui hésite souvent devant les propositions de son protégé. Il faut dire qu’il n’a pas été programmé pour transgresser la loi… Il préférerait des méthodes plus classiques…
Dwight Cochrane, le financier pur et dur, celui qui voit d’un mauvais œil ce petit gamin devenir milliardaire et lui donner des ordres…
Mais revenons-en à l’histoire elle-même. Nério meurt ! Largo devient l’Héritier ! Soit, mais après ? En fait, il se pose très rapidement plusieurs questions : comment est mort réellement Nério ? Qui avait intérêt à le voir disparaître ? Largo est-il un héritier fiable alors que l’on ne sait même pas où il est ni comment le joindre ?
Dès le départ, le lecteur est mis dans une certaine confidence. Certes il ne connaît pas toutes les réponses, mais il en sait plus que Largo qui commence par patauger lourd dans la prison la plus glauque de Turquie…
Mais, heureusement, il est enfin prévenu de son héritage et le voilà parti pour New-York, siège de la W qui, dans le film, est transféré à Hong-Kong sans que cela ne perturbe trop le récit.
Dès ces premières planches de Largo on mesure la qualité de Jean Van Hamme à faire rebondir ses intrigues de page en page, de case en case… Une aptitude extraordinaire à manipuler le lecteur qui croit toujours avoir compris au moment où il lui faut repartir à zéro…
La narration graphique est d’un dynamisme assez rare et on peut constater que le dessin de Philippe Francq basé sur un certain réalisme classique est totalement adapté à cette histoire folle…
Il y a dans Largo des aspects connus, vus et revus… qui pourtant marchent encore : de beaux hommes, de belles femmes, du sexe, des méchants plus vrais que nature, des scènes violentes, rapides et efficaces… Mais on y trouve aussi des éléments moins classiques qui surprennent le lecteur comme des cours de finance. D’un seul coup, nous voilà en train de comprendre certains fonctionnements de cette société capitaliste en compagnie d’un pro, d’une série d’actionnaires et managers pas toujours aussi honnêtes que le lecteur (que je suis, au moins !). Alors que le roman est vieux d’une vingtaine d’années, reconnaissons, aussi, que certains textes et explications sont d’actualité et qu’ils viennent compléter notre vision de ces derniers mois agités des bourses…
Ce qui est certain, c’est que lorsque nous refermons ce premier album, nous n’avons qu’une seule envie, celle de prendre le second en main pour aller au bout de cette transmission délicate, de cet héritage improbable, et, soyons honnêtes, de savoir avec qui Largo passera la nuit suivante…
Les éditions
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L'Héritier [Texte imprimé] Philippe Francq, Jean Van Hamme
de Francq, Philippe (Illustrateur) Van Hamme, Jean (Scénariste)
Dupuis / Repérages (Marcinelle).
ISBN : 9782800117911 ; 0,99 € ; 01/11/1990 ; 48 p. ; Cartonné -
L'Héritier [Texte imprimé] scénario Jean Van Hamme dessin Philippe Francq
de Van Hamme, Jean Francq, Philippe (Illustrateur)
Dupuis
ISBN : 9782800159454 ; 15,95 € ; 29/08/2013 ; 48 p. ; Relié
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CHAQUE LÉGENDE A UN COMMENCEMENT…
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 21 novembre 2023
L'individu menace alors de tuer Nerio pour le faire taire... Cela tombe bien, c'est exactement ce que cherche Nerio, se sachant atteint d'un cancer incurable du cerveau...
Par la magie du scénario, l’instant d’après nous sommes à Istanbul en Turquie. Nous faisons la connaissance d’un jeune touriste de 26 ans, d’origine Yougoslave Largo Winczlav. Malheureusement pour lui, il est très mal «embarqué», en effet voulant aider Benny, un touriste américain a acheter un précieux collier, il s’est retrouvé mêlé à un meurtre et se retrouve en prison a Selimiye, sur la rive asiatique de la ville.
Retour à New York, après quelques pages d’exposition, où l’on nous explique qui était le milliardaire Nerio Winch, - et quelle était l’étendue de sa fortune et de son empire -, nous assistons ensuite au «Billboard» des 2 administrateurs et des 11 directeurs des différentes divisions du Groupe W. Au cours de celui-ci, John D. Sullivan, l’un des administrateurs, apprend aux autres que, bien que n’ayant jamais été marié, et n’ayant jamais eu d’héritier, Nerio Winch avait de son vivant assuré la continuité de son groupe.
Il avait en effet adopté dans le plus grand secret, plus de 25 ans auparavant, un jeune orphelin d’origine yougoslave, né dans le même village d’où était originaire la branche yougoslave de sa famille. Celui-ci est donc le seul héritier de la colossale fortune du «Sorcier de Central Park» et le futur dirigeant du Groupe W… Son nom: Largo Winczlaw!..
Le scénario du belge Jean Van HAMME (*1939) est impeccable. Il est d’ailleurs tiré de ses propres livres écrits dans les 70-80. C’est solide, bien écrit, bien «torché», très linéaire. Les évènements s’enchaînent vraiment bien, tout s’emboîte parfaitement. Il y a vraiment une logique incroyable dans le tout. Si l’on prend les différentes divisions du Groupe W, elles sont toutes situées dans un pays et dans une ville ayant un rapport avec l’activité en cause. P. ex. : La division flotte marchande est basée à Panama-City (Panama), le division pétrole à Caracas (Venezuela), la division mine & métallurgie à Stockholm (Suède) et bien entendu la division banques à… Luxembourg-City (Luxembourg)…
Les dessins de son compatriote M. Philippe FRANCQ (*1961) sont… Que dire ? Comment Parfaits? Magnifiques? Incroyables? Je ne sais quels mots employer, les dessins sont tout simplement... immenses? Regardez p. ex. Pg. 3 ou 13, comment New York est bien restitué, les perspectives sont vraiment magnifiques. On a l’impression d’y être! Toujours pas convaincu? Regardez la Pg. 34 et là vous êtes sur le Pont des Martyrs du 15 juillet, à Istanbul, juste au-dessus du Bosphore. De plus, avec le découpage très original et très dynamique, on est vraiment en pleine action! Rien à redire!
Même chose pour les personnages et surtout leurs visages. Vous en connaissez beaucoup, vous, des dessinateurs capables de nous présenter 13 personnages, tellement bien dessinés, si différents et distincts les uns des autres, qu’on les reconnaît sans la moindre hésitation dès la deuxième fois qu’on les voit? Vous ne me croyez pas? Regardez les pages de couverture et ensuite la Pg. 17, vous serez surpris…
Il faut aussi prêter une attention de tous les instants, aux dessins de M. FRANCQ. Chaque dessin, chaque détail compte! Ainsi p. ex. Pg. 12, 1e case, en plus des explications des personnages de M. John D. Sullivan et de John D. Sullivan sur l’étendue de l’empire économique de Nerio, regardez bien derrière eux… Non seulement vous en avez les explications, mais vous pouvez littéralement le «voir», puisqu'il est entièrement représenté, - avec toutes les divisions et les villes où elles sont basées -, juste derrière eux sur le mur!..
[Attention : Divulgâchage] :
Toujours en regardant bien les dessins, vous comprendrez dès ce premier volume, surtout si vous faites preuve d'un peu de logique, que l’instigateur de tout le complot contre Largo Winch – et aussi l’assassin de M. Nerio Winch - est bien un des présidents du Groupe W. Mais... Ce n’est pas le personnage de l’américain Waldo Buzetti, ni ceux de ses compatriotes Robert B. Cotton, Stephen G. Dundee et John D. Sullivan, ni le néerlandais Joop Van Dreema, ni le français André Bellecourt, ni l’anglais Sir Basil Williams, ni l’allemand Georg Wallenstein, ni l’italien Marcello Scarpa… Comment peut-on le savoir? Et non!.. N’insistez pas, je ne vous le dirais pas! A votre tour de chercher! La réponse est dans la BD!
[Fin du divulgâchage].
Que dire de plus sur cette BD, datée de novembre 1990, et qui allait devenir au fil du temps la BD de référence des années 90 – 2000, et dont les aventures du héros (après maintes péripéties, et un changement de scénariste…), se poursuivent encore aujourd’hui? C’est aussi quelque part une chronique d’un temps révolu, - les années 80, l’époque de l’argent roi, quoi que je me demande parfois si les temps ont vraiment changé -, avec des situations qui ne seraient largement plus acceptées aujourd’hui. P. ex. le fait de fumer y compris le cigare et la pipe, au bureau au cours d’une réunion? Ou bien encore le fait qu’il n’y ait pas une seule femme parmi les administrateurs des sociétés du «Groupe W»…
Est-ce que je conseille la lecture de cette BD? OUI. C’est un grand OUI, inconditionnel! Je n’ai rien à dire de plus…
Pas mal.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 1 février 2010
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Largo Winch | 3 | Shelton | 2 janvier 2009 @ 21:47 |
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