Largo Winch, tome 02 : Le Groupe W de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Francq (Dessin)

Largo Winch, tome 02 : Le Groupe W de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Francq (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Shelton, le 31 décembre 2008 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 101ème position).
Visites : 5 928 

Quelle organisation que la W !

Nous voici donc dans le deuxième album des aventures de Largo Winch, cette série de van Hamme et Francq, série fortement médiatisée par l’arrivée, enfin dirons certains, d’un film de qualité fonctionnant aussi bien, si ce n’est mieux, qu’un James Bond !
Dès le départ de cet épisode, nous replongeons dans le passé de Largo, ces temps où une famille adoptive tentait de le rendre heureux, mais aussi quand Nério, père adoptif en titre, voulut faire de lui son digne successeur. Maintenant, Largo, enfin arrivé à New York, doit faire face au directoire de la W, doit s’imposer, doit passer du statut d’héritier à celui de chef ! Les tensions seront très présentes, la violence aussi puisque Largo fera état de ses qualités de lanceur de couteaux, art dans lequel il excellait et qui aurait pu faire de lui un homme du cirque auprès de sa chérie du moment, une certaine Danitza.
Mais pour que les plans de Nério s’accomplissent pleinement il faut que Largo aille rechercher ses titres de propriété. Dix petites feuilles de papiers que certains guettent activement ce qui rend la tâche complexe, périlleuse et dangereuse…
Dans cet album, plus de violence et de morts que d’amour, mais c’est l’avènement du grand Largo, celui qui va maintenant diriger le plus grand consortium du monde…
Avec les deux premiers albums, on plonge définitivement dans une grande histoire preuve indubitable du talent de Jean Van Hamme le scénariste.
De son côté le dessinateur, Philippe Francq, prend de l’assurance, perfectionne ses personnages et confirme son talent pour les scènes de bagarre en tout genre. Certes, il n’a pas trop l’occasion de nous montrer le corps à corps amoureux mais nous savons déjà, nous les fans de la série, que les occasions ne lui manqueront pas dans un futur proche…
Comme certains s’en doutent, Largo une fois en possession de ses documents reprendra la route de New York, mais la vie ne prendra pas un cours tranquille… Non, dans Largo Winch, la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Ça se saurait ! Non ?

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NAISSANCE D’UN MYTHE…

10 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 21 novembre 2023

Au début de l’histoire nous retrouvons Largo. Il est en train de se remémorer les évènements de sa jeunesse et ceux plus récents… On apprend ainsi qu’il a vécu ses années de jeunesse auprès d’un couple d’habitants du Liechtenstein, tante Hannah et oncle Ernst, qui l’ont élevé comme leurs propre fils. Mais un jour, son père adoptif, Nerio Winch, est venu le rechercher pour lui faire suivre une éducation des plus classiques, lycée en Angleterre et ensuite université à Heidelberg en Allemagne. Largo est en effet «programmé» pour devenir son héritier.

Par la magie du scénario, l’instant d’après nous sommes à New York (USA), dans le gratte-ciel qui abrite le siège du Groupe W et les appartements privés de Largo. Celui-ci s’apprête a présider pour la première fois la réunion de tous les présidents du groupe. Bien qu’il bénéficie de l’appui inconditionnel de John D. Sullivan qui le considère comme le seul héritier du groupe, les autres présidents mettent en doute sa légitimité.

Largo qui sait pertinemment que l’un des présidents manœuvre dans son dos pour s’emparer du groupe, les informe qu’il n’y a pas de droits de succession à régler au fisc américain, puisqu’il n’hérite d’aucune part du Groupe W, mais uniquement de dix parts d’une société holding établie au Liechtenstein qui, elle, détient le Groupe W. Ces parts sont en blanc, donc la personne qui y apposera en premier son nom, sera de plein droit le propriétaire du Groupe W, sans aucune contestation possible…

Heureusement pour lui, Largo est le seul à savoir où sont cachés les dix précieux papiers…

Le scénario du belge Jean Van HAMME (*1939) est impeccable. Il est d’ailleurs tiré de ses propres livres écrits dans les 70-80. C’est solide, bien écrit, bien «torché», très linéaire. Les évènements s’enchaînent vraiment bien, tout s’emboîte parfaitement. Il y a vraiment une logique incroyable dans le tout. M. Van HAMME profite bien entendu de ses hautes compétences en finance pour nous en «mettre plein la vue», la preuve, vous aviez déjà entendu parler de ce que c’était une «Anstalt» au Liechtenstein, vous? Il y a bien quelques petites erreurs comme p. ex. Pg. 35 - 37, si une communauté de moines orthodoxes s’est établie sur l’île de Sarjenave au XVe S. mais, qu’il n’y a aucun moyen d’y aborder en bateau puisque la falaise est à pic sur tout le pourtour (Pg. 35), comment ont-ils fait pour y aborder, et mieux y transporter tous les matériaux nécessaires pour la construction de leur abbaye? Mais bon, au fond au fond rien de grave…

Les dessins de son compatriote M. Philippe FRANCQ (*1961) sont… Que dire? Comment Parfaits? Magnifiques? Incroyables? Je ne sais quels mots employer? Les dessins sont tout simplement... immenses? Pas convaincu? Regardez la Pg. 32 et là vous êtes en pleine action dans les montagnes du Liechtenstein. Il faut aussi prêter une attention de tous les instants, aux dessins de M. FRANCQ. Chaque dessin, chaque détail compte! Donc p. ex. case 5, quand Simon tire deux fois au revolver, on voit bien deux impacts de balle dans le mur en bois près de M. Hobbart, case 6. Même chose case 7 dans le sens inverse, M. Hobbart tire trois fois, et on note bien trois impacts de balles case 8 près de Simon, deux sur la Porsche jaune et un au sol!.. Incroyable une telle précision, non?
De plus, avec le découpage très original et très dynamique, on est vraiment en pleine action! Rien à redire!
Même chose pour les personnages et surtout leurs visages. Vous en connaissez beaucoup vous des dessinateurs capables de nous présenter 13 personnages, tellement bien dessinés, si différents et distincts les uns des autres, qu’on les reconnaît sans la moindre hésitation dès la deuxième fois qu’on les voit? Vous ne me croyez pas? Regardez les pages de couverture et ensuite la P. 16 - 19, vous serez surpris…

[Attention : Divulgâchage] :

Si déjà dans le volume I de cette série on pouvait comprendre que l’instigateur de tout le complot contre Largo Winch – et aussi l’assassin de M. Nerio Winch - est bien un des présidents du Groupe W. Mais... Que ce n’est pas le personnage des américains Waldo Buzetti, Robert B. Cotton, Stephen G. Dundee, John D. Sullivan, ni le néerlandais Joop Van Dreema, ni le français André Bellecourt, ni l’anglais Sir Basil Williams, ni l’allemand Georg Wallenstein, ni l’italien Marcello Scarpa…
Avant la fin de ce volume, si vous faites preuve d'un peu de logique, vous comprendrez aussi que ce n'est pas non plus le personnage de l'américain Dwight E. Cochrane...
Et donc le «grand-méchant» ne peut-être que: Le Sud-Africain Leonard Scott, le français Michel Cardignac ou le mexicain Emil Jaramale... Faîtes vos jeux!
Comment peut-on le savoir? Et non!.. N’insistez pas, je ne vous le dirais pas! A votre tour de chercher! La réponse est dans la BD! Allez un indice, retournez dans le volume I, regardez bien les dessins de la P. 16, puis ceux de la P. 25 et vous aurez compris qui c'est!..

[Fin du divulgâchage].

Que dire de plus sur cette BD, datée de novembre 1990, et qui allait devenir au fil du temps la BD de référence des années 90 – 2000, et dont les aventures du héros (après maintes péripéties, et un changement de scénariste…), se poursuivent encore aujourd’hui? C’est aussi quelque part une chronique d’un temps révolu, - les années 80, l’époque de l’argent roi, quoi que je me demande parfois si les temps ont vraiment changé -, avec des situations qui ne seraient largement plus acceptées aujourd’hui. P. ex. le fait de fumer y compris le cigare et la pipe, au bureau au cours d’une réunion? Ou bien encore le fait qu’il n’y ait pas une seule femme parmi les administrateurs des sociétés du «Groupe W»…

Est-ce que je conseille la lecture de cette BD? Oui bien entendu. Lire Largo Winch, c’est lire un des meilleures BD contemporaines, donc surtout ne vous en privez pas, sous aucun prétexte!..

Pas mal.

9 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 2 février 2010

Ce deuxième tome confirme tout le bien du premier. Des dessins éblouissants qui transportent le lecteur dans le monde de Largo. Les décors sont sublimes. Pour ma part c'est le dessin que j'apprécie particulièrement. L'histoire est bien ficelée, les personnages prennent de l'épaisseur. Les destins sont bien mis en image. Largo a tout pour séduire le lecteur. Le bagout, la classe, le couteau facile. Les vrais visages se dévoilent, les méchants vraiment méchants et les gentils deviennent méchants sous la contrainte. En Largo le groupe W a trouvé un boss.

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