Madame Bovary de Gustave Flaubert
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Quel ennui !
Je vais peut-être en choquer plus d'un mais ce chef-d'oeuvre de la littérature française m'a ennuyée prodigieusement. J'ai été d'autant plus déçue que l'on m'avait beaucoup vanté cette belle histoire. Résultat, j'ai envers ce monument l'aversion la plus totale.
D'abord, je voudrais qu'on m’explique l'intérêt qu’il y a à lire l’histoire d'une femme qui s'ennuie. Parce que c'est ça, la pauvre Emma s’ennuie du début à la fin. Jeune fille, elle attend le prince charmant chez son papa en baillant aux corneilles. Quand elle voit arriver ce gros balourd de Charles Bovary, elle s’exclame : « c’est lui ! ». Déjà ça, ça vous laisse pantois car n'importe qui se rend compte tout de suite que le Charles n'a absolument rien qui puisse séduire une femme.
Comme on s’en doutait, Emma déchante vite et ne tarde pas à s'ennuyer à nouveau. Alors pour passer le temps, elle prend des amants. Seulement, elle n'est pas plus douée pour choisir un amant que pour choisir un mari. Résultat des courses, elle se fait avoir jusqu'au trognon.
Si après ça, il reste des courageux pour vouloir lire le livre, je leur conseille de sauter le paragraphe qui suit. Pour ceux qui veulent éviter cette torture, je leur dévoile la dernière boulette de cette écervelée :
Elle se suicide. Ce n'est pas tant le suicide qui me dérange que la façon dont elle procède. Madame Bovary a la brillante idée de mettre fin à ses jours en utilisant de l’arsenic. Au moins, si elle avait pris du cyanure, le problème était réglé en un paragraphe mais là évidemment, avec l’arsenic, elle agonise pendant des pages et des pages. Quel calvaire !
Je lance un appel à tous les professeurs de français : épargnez ce supplice à vos élèves. Ce n’est pas avec « Madame Bovary » que vous leur donnerez le goût de la lecture, vous pourriez même dégoûter ceux qui l’ont déjà. Il y a d'autres classiques bien plus intéressants à se mettre sous la dent.
Les éditions
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Madame Bovary [Texte imprimé], moeurs de province Gustave Flaubert éd. présentée, établie et annotée par Thierry Laget
de Flaubert, Gustave Laget, Thierry (Editeur scientifique)
Gallimard / Classique
ISBN : 9782070413119 ; 4,10 € ; 16/05/2001 ; 451 p. ; Poche -
Madame Bovary [Texte imprimé] Gustave Flaubert préface de Mathilde Paris
de Flaubert, Gustave Paris, Mathilde (Préfacier)
Pocket / Pocket. 1,50 euro
ISBN : 9782266163767 ; 1,77 € ; 01/06/2006 ; 478 p. ; Poche -
Madame Bovary [Texte imprimé], mœurs de province Gustave Flaubert édition établie, présentée, commentée et annotée par Béatrice Didier ; préface de Henry de Montherlant
de Flaubert, Gustave Didier, Béatrice (Editeur scientifique) Montherlant, Henry de (Autre)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253004868 ; 3,80 € ; 25/01/1972 ; 564 p. ; Poche -
Madame Bovary [Texte imprimé] Flaubert introduction, notes, appendice, chronologie et bibliographie mise à jour (2006) par Bernard Ajac
de Flaubert, Gustave Ajac, Bernard (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F..
ISBN : 9782080713063 ; 1,97 € ; 01/02/1976 ; 539 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (138)
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Très déçu
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 19 mai 2019
J’ai retardé autant que possible la lecture de ce « monument de la littérature française ». La raison principale est qu’il s’agit d’une histoire d’amour et que je déteste cela. Je fus servi et, comme je le craignais, je fus amèrement déçu par ces 400 pages.
Je suis content de l’avoir lu ; encore une bonne chose de faite comme on dit dans ces cas-là. Je n’ai pas envie d’aller plus loin dans ma « critique », car je n’ai pas l’envergure ni le goût d’argumenter sur l’œuvre de Gustave Flaubert. Juste terminer par dire ceci : la longue nouvelle « La légende de Saint-Julien l’hospitalier » de Monsieur Flaubert est le livre que je classe numéro UN dans tout ce que j’ai lu, toutes catégories confondues ( j’en sais qui ricanent dans leur barbe …).
Extraits :
M. Rodolphe Boulanger avait trente-quatre ans ; il était de tempérament brutal et d’intelligence perspicace, ayant d’ailleurs beaucoup fréquenté les femmes, et s’y connaissant bien. Celle-là lui avait paru jolie ; il y rêvait donc, et à son mari.
– Je le crois très bête. Elle en est fatiguée sans doute. Il porte des ongles sales et une barbe de trois jours. Tandis qu’il trottine à ses malades, elle reste à ravauder des chaussettes. Et on s’ennuie ! on voudrait habiter la ville, danser la polka tous les soirs ! Pauvre petite femme ! Ça bâille après l’amour, comme une carpe après l’eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j’en suis sûr ! ce serait tendre ! charmant !... Oui, mais comment s’en débarrasser ensuite ?
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Alors, par tendresse subite et découragement, Charles se tourna vers sa femme en lui disant :
– Embrasse-moi donc, ma bonne !
– Laisse-moi ! fit-elle, toute rouge de colère.
– Qu’as-tu ? qu’as-tu ? répétait-il stupéfait. Calme-toi ! reprends-toi !... Tu sais bien que je t’aime ! viens !
– Assez ! s’écria-t-elle d’un air terrible.
Et s’échappant de la salle, Emma ferma la porte si fort, que le baromètre bondit de la muraille et s’écrasa par terre.
Charles s’affaissa dans son fauteuil, bouleversé, cherchant ce qu’elle pouvait avoir, imaginant une maladie nerveuse, pleurant, et sentant vaguement circuler autour de lui quelque chose de funeste et d’incompréhensible.
Quand Rodolphe, le soir, arriva dans le jardin, il trouva sa maîtresse qui l’attendait au bas du perron, sur la première marche. Ils s’étreignirent, et toute leur rancune se fondit comme une neige sous la chaleur de ce baiser.
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Au bout de quelques minutes, Rodolphe s’arrêta ; et, quand il la vit avec son vêtement blanc peu à peu s’évanouir dans l’ombre comme un fantôme, il fut pris d’un tel battement de cœur, qu’il s’appuya contre un arbre pour ne pas tomber.
– Quel imbécile je suis ! fit-il en jurant épouvantablement. N’importe, c’était une jolie maîtresse !
Et, aussitôt, la beauté d’Emma, avec tous les plaisirs de cet amour, lui réapparurent. D’abord il s’attendrit, puis il se révolta contre elle.
– Car enfin, exclamait-il en gesticulant, je ne peux pas m’expatrier, avoir la charge d’une enfant.
Il se disait ces choses pour s’affermir davantage.
– Et, d’ailleurs, les embarras, la dépense. Ah ! non, non, mille fois non ! cela eût été trop bête !
Emmatomalame
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 10 février 2018
Emma s'est construite une vie rêvée à travers des romans qui exaltent la passion et l'amour, son imaginaire glorifie les chevaliers dévoués à leur promise, les voyages exotiques, l'infinitude du bonheur chaque jour renouvelé. Une brise délicate de volupté irrigue son corps happé par le songe d'une vie qu'elle souhaite uniquement consacrer à l'amour et au dévouement à sa personne.
Charles est un homme effacé, conscient d’être un médecin de campagne médiocre, mais cela ne fait que renforcer son dévouement pour ses patients. Il voue une admiration aveugle à Emma, dont il ne perçoit pas les fêlures. Il aspire à une vie simple et conformiste, à être un bon mari et un bon père. Exactement tout ce qu’exècre Emma.
Emma sent l'ennui dégouliner par tous les pores de son âme. Les dépenses exorbitantes pour agrémenter son quotidien, les crédits contractés auprès du perfide M.Lheureux, les amants bien plus intéressés par sa chair que par son bonheur ne peuvent rien pour endiguer cet état d'affliction permanent qui corsète son âme et ses désirs. Même la naissance de sa fille devient une souffrance au point qu'elle la rejette violemment. Se sentant prisonnière de sa condition féminine, elle voue une haine farouche envers tous ceux qui l'entourent. A ses yeux, son falot de mari, pourtant prêt à tout concéder pour qu'elle s'épanouisse, est l'incarnation même de l'avilissement qu'elle subit. Emma a l'ennui en perfusion.
M.Homais, le pharmacien, est un personnage tonitruant, qui vient en contrepoint de ce drap d'ennui qui couvre Emma. Il gesticule en permanence pour se couvrir d'honneur, ne reculant devant aucune perfidie pour accéder à la reconnaissance de ses pairs. Beau parleur, roublard et menteur, il œuvre inlassablement à sa gloire dont il ne doute pas un instant qu'elle finira par arriver quitte à utiliser ses concitoyens pour y parvenir. Sa frénésie débordante ne lui laisse guère de temps pour s'accorder un quelconque moment d'ennui.
La description que Flaubert fait d'Emma est sans complaisance, elle semble être atteinte d'une incapacité viscérale à goûter au fruit de la vie, cloîtrée dans une vision aveugle des sentiments et des aspirations glanés dans des lectures de roman frelatés par un sentimentalisme inepte qu'elle croit être le jardin de son bonheur. Les autres personnages ne sont pas non plus épargnés, l'auteur souligne, à tout bout de champ, leur petitesse et leur bêtise. La langueur et le mépris d'Emma pour ce qui n'est pas elle-même, l'abnégation stupide de Charles pour Emma, l'ambition malveillante d'un petit homme qui se rêve grand et le cynisme de courtisans prêts à tout pour épingler à leur tableau de chasse une jeune femme fragile sont les ingrédients de cette tragédie. Il serait facile de mépriser Emma pour tout ce qu'elle fomente contre son propre couple (et là je ne parle pas de l’adultère), mais il ne faudrait pas pour autant négliger le poids d'une société qui à cette époque ne laissait aucune liberté tangible à la condition féminine. Pour autant, j'ai été, à bien des reprises, exaspéré par son attitude, notamment dans la scène où elle rejette violemment sa fille.
Ce qui emporte de suite l'adhésion à cette chronique de mœurs de la petite bourgeoisie c'est l'écriture finement ciselée de l'auteur qui trempe sa plume dans les humeurs de la condition humaine, là où tout fleurit, saigne et suppure. La pauvre Emma si malheureuse, si désespérée et en même temps manipulatrice, ne voit pas que l'amour qu'elle recherche tant est là à sa portée, tandis que son mari sombre dans un dévouement total sans jamais percevoir un seul instant ce qui assaille, avec une violence inouïe, les entrailles et les pensées de sa femme.
Je n'irais pas jusqu'à qualifier ce roman de chef-d’œuvre, mais comme étant une œuvre très forte qui mérite amplement que l'on s'y attarde, ne serait-ce que pour le plaisir de l'écriture et la puissance narratrice qui s'y développe crescendo à chaque chapitre.
Lire au bon moment
Critique de Sirenedor (, Inscrite le 29 mars 2017, 38 ans) - 29 mars 2017
L'immense talent stylistique de Flaubert mis au service de son plus mauvais roman
Critique de Augustus20 (, Inscrit le 24 septembre 2016, 23 ans) - 24 septembre 2016
Comment apprécier un roman dont le sujet principal est la médiocrité humaine?
Alors même que Flaubert montre la pauvreté caractérielle de Charles Bovary, incapable et sans ambition, au travers de la pensée d'Emma, il ne semble pas réaliser qu'il est impossible pour le lecteur de s'identifier à elle (or, c'est pourtant ce à quoi il incite par l'usage du discours indirect libre présent tout au long du récit). En effet, quoi qu'elle en dise, Emma est aussi pitoyable que son mari, croyant pouvoir trouver le bonheur amoureux tel qu'elle le lit dans ses romans à l'eau de rose dans des adultères où elle laisse son incommensurable crédulité s'emparer d'elle.
Qui voudrait partager l'évolution psychologique et les pensées d'un tel personnage, dont l'immoralité et la naïveté feraient tressaillir les Gomorrhéens eux-mêmes? Où peut-on se réfugier quand la bassesse, qui par ailleurs n'est pas à un degré aussi poussé représentative de la réalité qu'il prône, envahit l'ensemble du roman? Que peut-on répondre à un auteur qui, croyant nous dire quelque chose sur l'homme et sur la vie, ne nous montre qu'un monde glacial, sans justice ni bonheur ni joie, à partir d'un article de journal dont il extrapole l'histoire pour que celle-ci aille de pair avec son imagination? Comment réagir face à un roman dans lequel l'héroïne passe le plus clair de son temps à se plaindre, ayant un ressentiment malsain contre un mari idiot?
Et c'est tout particulièrement ce ressentiment, ce "crachat fielleux" comme dirait sans doute Jean Giraudoux, qui empoisonne ce roman, que le lecteur doit partager.
J'ai adoré !
Critique de Léa974 (, Inscrite le 11 janvier 2016, 24 ans) - 11 janvier 2016
C'est pas pour autant que je partage ton avis, j'ai lu Madame de Bovary ,à 14 ans, conseillé par ma mère . Et je l'ai juste dévoré ! Ce livre je l'ai lu en un éclair, impossible de le lâcher ! Emma était devenue ma meilleure amie. Et puis ce style d'écriture ! J'ai vraiment été happée par ce livre et je comprends qu'il puisse déplaire car il peut être un peu monotone, lent. Mais je pense que c'est ça qui en fait un chef d'oeuvre ( pour moi bien sûr ^^). J'ai eu l'impression de lire un livre vite, qui lui était lent car une vie ne peut pas se décrire rapidement et en même je ne voulais pas le finir ce livre ! Je voulais le lire avec lenteur ! Personnellement "Madame de Bovary" me fait penser à "Une vie" De Maupassant et j'ai encore plus aimé celui-ci !
je n'aime pas
Critique de Sexycochonnou (, Inscrite le 11 janvier 2016, 40 ans) - 11 janvier 2016
alors je n'aime pas ce roman. En effet, c'est à enlever le goût de la lecture ... Parce que je trouve qu'il faut avoir une morale solide pour ne pas être renversé par ce livre. Je veux dire que c'est dépressif : car pas très intéressant, et tragique à mourir.
J'aime les histoires qui se finissent bien ! Il faut vraiment avoir du recul par rapport à l'oeuvre, avoir un esprit critique, de l'ironie et prendre le tout sur un ton de la plaisanterie.
En gros, j'ai commencé par le milieu, puis je suis allée direct à l'avant-dernière page. Je reprendrai à partir de là où je me suis arrêtée au milieu. Cela m'amusera de lire les passages avec des jeux sexuels. Je veux dire, courtiser, être attiré par le sexe opposé etc ...
Je lis car je trouve plutôt intéressante l'analyse littéraire sur l'écriture, le jeu des mots, la composition, pour ce côté là quoi.
Ah oui, j'ai écrit surtout pour dire que j'ai acheté la dernière parution de chez Pocket, à 1,99 euros.
C'est le prix qui m'a donné l'envie d'acheter. J'y suis tombée après une recommandation bibliographique. Puis la couverture avait l'air sympa, le titre m'a paru être celui d'un livre renommé.
Finalement, je ne garderai pas ce livre dans ma bibliothèque. On devrait savoir quoi faire des romans dont on ne veut plus ... En dernier recours, c'est la poubelle ! Je me disais que si les auteurs savaient que l'on brûlait leurs ouvrages ... Ne vous inquiétez pas, je sais qu'il y a les associations, les dons, les reprises en occasion ... Mais la poubelle est parfois pratique, après tout !
Du coup, je comprends pourquoi l'édition a mis le titre à 1,99 euros, et je l'en remercie vivement ! Cela permet de ne pas faire une trop grande perte, et de connaître l'histoire, pour sa culture ...
Je ne garde pas car je déteste les histoires à malheurs, voilà tout le mot qui résume pour moi le titre Mme Bovary !
Oui, je sais qu'il y a aussi du bon à retenir de cette histoire de Gustave Flaubert, les morales qu'il a voulues nous faire passer ... Mais bon, c'est vraiment un livre à divertissement à prendre avec du recul, un jeu de mots, plutôt l'art de l'écriture. Il ne faut pas prendre au sérieux car tout n'est pas vrai. Ce n'est pas un modèle. Dans la vraie vie, l'inverse est juste aussi, et arrive. Mme Bovary est pour moi une exagération de ce qui peut se passer dans la vraie vie. C'est du tragique comique, un paroxysme grâce aux jeux de mots. Je recommande ce livre seulement pour les lecteurs avertis, et non les plus jeunes et personnes sensibles. (...)
Ca y est, j'ai en une nuit lu un tiers du livre. En effet, je n'ai pas pu m'arrêter, dévorant le livre Pocket car curieuse de connaître la suite et les pourquoi à chaque fois... J'ai pris le tout avec humour : les créanciers de Mme Bovary, ses bêtes noires, ses malheurs .. Livre satirique.
" Elle était l'Amoureuse de tous les romans.... " !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 30 novembre 2015
Il a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans.
"Madame Bovary"(1851) est d'abord publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton. ce roman polémique vaudra à Flaubert un procès pour "outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs", mais finira par connaître un important succès en librairie.
"Comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés, cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon. Elle ne savait pas quel serait ce hasard, le vent qui le pousserait jusqu'à elle, vers quel rivage il la mènerait, s'il était chaloupe ou vaisseau à trois ponts, chargé d'angoisses ou plein de félicités jusqu'aux sabords. "
Extrait qui illustre merveilleusement bien la personnalité d'Emma Bovary.
Yonville, un village sur les confins du pays de Caux et de la Picardie.
Elle y rencontre la médiocrité provinciale, une existence qui l'étouffe, des illusions perdues.
Aux côtés de Charles Bovary, elle s'éteint dans ce calme si bien assis, cette pesanteur sereine.
Emma est une femme de passion, l'amoureuse de tous les romans, l'héroïne de tous les drames, le vague Elle de tous les volumes de vers.
Une histoire somme toute banale des passions brûlantes d'une femme qui veut Vivre, entendre son coeur se dilater, ses sens s'épanouir.
Flaubert parvient magnifiquement à transcender son personnage et à sublimer les situations.
C'est là le talent unique des très grands écrivains.
Une oeuvre intemporelle à lire avec gourmandise.
Renversant.
Critique de 24hoursofparadise (, Inscrite le 17 avril 2015, 27 ans) - 17 avril 2015
J'ai lu Madame Bovary, cette année de Terminale dans le cadre de mon programme de littérature. J'ai trouvé ce roman long, très long mais terriblement réel ! Qui ne s'est jamais senti un instant Madame Bovary ? On s'attache aux personnages comme on les déteste. Et puis ce style...insaisissable !
Certes il faut avoir un certain courage pour le lire, mais une fois lu on pense Madame Bovary, il y a quelque chose qui ne nous quitte plus, c'est très étrange!
Madame Bovary, inutile ?
Critique de Renépasarrivé17 (, Inscrit le 16 mars 2015, 27 ans) - 16 mars 2015
<< A notre âge, nous n'avons pas besoin que l'on nous bourre le crâne d'un tas de choses futiles et sans importance et on ferait mieux de nous apprendre les vraies valeurs de la vie, la confiance en soi, le relation entre le monde qui nous entoure plutôt que de nous faire lire des choses inutiles ( disons-le).
En quoi le fait de lire l'histoire d'une femme qui s'ennuie et qui se donne la mort est instructif??
Je ne suis peut être pas très claire et peut-être ma critique vous paraîtra injuste.... >>
Tu dis que "Mme Bovary" est inutile pour apprendre les vraies valeurs de la vie. Au contraire, je pense que Flaubert, en écrivant ce roman, a voulu montrer qu'il ne faut pas rêver sa vie dans des livres, mais regarder la réalité autour de soi.
Selon lui, les belles histoires que tu préfères te font des illusions sur la réalité de la vie, qui est beaucoup plus difficile. Ainsi, le réalisme est non seulement un mouvement littéraire, mais aussi une valeur essentielle pour atteindre le bonheur.
Madame Bovary
Critique de Laeticia (, Inscrite le 2 février 2015, 25 ans) - 2 février 2015
Je suis en seconde, j'ai eu ce livre à lire en français et j'ai cru ne jamais pouvoir le terminer!
J'aime beaucoup lire, peu m'importe le style du livre mais il est vrai que j'ai trouvé Madame Bovary très ennuyeux et pénible à lire.J'ai eu du mal à me plonger dans l'histoire ( j'ai plutôt eu l'impression de couler d'ailleurs^^) et franchement je suis aussi d'accord pour dire que c'est comme ça qu'on dégoûte un élève de la lecture.
Il serait temps que les gens qui font les programmes scolaires évoluent et proposent des livre plus intéressants.
A notre âge, nous n'avons pas besoin que l'on nous bourre le crâne d'un tas de choses futiles et sans importance et on ferait mieux de nous apprendre les vraies valeurs de la vie, la confiance en soi, le relation entre le monde qui nous entoure plutôt que de nous faire lire des choses inutiles ( disons-le).
En quoi le fait de lire l'histoire d'une femme qui s'ennuie et qui se donne la mort est instructif??
Je ne suis peut être pas très claire et peut-être ma critique vous paraîtra injuste....
Bien sûr je ne remets pas en compte le talent de l'auteur, je dis simplement que ce n'est pas le fait qu'on lise Madame Bovary ou pas qui va changer notre existence.
Bonne soirée
Ethologie du bourgeois en milieu provincial
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 18 janvier 2015
Alors que dire, que penser de ce monument de la littérature française ? Et bien tout d’abord, quel écrit ! C’est juste complètement maîtrisé, riche sans être ennuyeux, fleuri sans empester le pot-pourri fermenté, suranné sans qu’on suffoque dans la poussière, voilà, on se délecte (enfin, je me suis délectée) de mots justes, habilement agencés, de façon savante mais jamais lourde, travail précis et léger, riche, ciselé à la perfection. Pas besoin de grandes phrases compliquées pour exprimer un sentiment, décrire une situation ou le caractère d’un personnage, Flaubert vous enroule cela en deux temps trois mouvements, sans prétention en plus, et tout vous apparaît au visage, se déroule sur l’écran de nos cellules grises. Mais attention, ce n’est pourtant pas un texte simple. Il y en a du vocabulaire, mais c’est tellement bien fait qu’on n’a pas l’impression d’avaler une cuillère de farine. C’est tout le contraire, ça coule dans la gorge comme une confiture parfumée… Et puis parfois, souvent même, Flaubert se lâche et donne dans le cynisme. Pauvre Charles dont la conversation est « plate comme un trottoir de rue » ! Et Emma qui se prend de passion pour la religion, l’apothicaire plein de superbe… bref, si on aime le bâchage sans concession (c’est dans l’air du temps), on appréciera sans doute Madame Bovary.
C’est que Flaubert, il n’a pas l’air d’apprécier grand monde dans son roman. On a d’ailleurs l’impression qu’il n’aime personne. Charles l’insupporte, Emma l’agace, Rodolphe l’ennuie, l’apothicaire l’ulcère au plus haut point. Et à travers eux, ce sont ces bourgeois et leurs « mœurs de province » (titre second du livre tout de même) qu’il abhorre et qu’il massacre à longueur de pages. C’est à mon sens le véritable objectif du livre, la vie et les amours d’Emma Bovary passant presque pour un prétexte à décrire toutes les bassesses des petits bourgeois de la France rurale avec lesquels Flaubert devait décidément avoir un problème. Un mépris de la grande ville pour la province qui ne date donc pas d’hier...
Flaubert commence par s’attaquer à Charles, mauvais petit médecin, homme tranquille et satisfait de sa vie et de sa condition. On méprise d’autant plus Charles que Flaubert reste en dehors des pensées et du cœur de ses personnages. Certes, Charles semble souffrir, vers la fin, mais pendant tout le roman, on a l’impression qu’il végète. Il semble vivre comme il sied à son rang de notable du coin, il est content que sa femme soit jolie et qu’elle décore la maison avec des choses dont il ne comprend pas le sens, ça le comble comme s’il avait acheté un beau bibelot à mettre chez lui. D’ailleurs, il y a cette scène de rencontre où il regarde Emma laper les dernières gouttes de liqueur dans le verre… On est plus proche de la description charmante d’un petit chat que de l’évocation sensuelle. Pas étonnant que par la suite il soit incapable de se soucier de son bien-être psychologique, il s'est offert un objet, un animal de compagnie et complète ainsi (et de la plus belle façon) la panoplie du notable respectable.
Et puis Flaubert passe à Emma. Fille de propriétaire terrien, elle a été instruite au couvent où elle s’est gavée, en douce, de romans à l’eau de rose. Belle, raffinée, elle ne connaît et n’attend du mariage pas moins que tout ce que ces lectures lui ont promis : le bonheur, sans savoir ce que ce mot signifie. Elle épouse le premier venu, Charles, redescend petit à petit de son nuage. Et le séjour à la Vaubeyssard lui dévoile ce que sa beauté aurait pu lui faire obtenir avec un peu d’ambition. Et à partir de là, Flaubert ne lâche plus son gibier.
L’histoire, on la connaît et on a peut-être chacun son avis sur le comportement d’Emma. Adolescente, j’avais vu en elle la femme bête et méchante qui méprise son gentil mari, aujourd’hui, je la vois comme une victime de son temps, de cette ignorance où l’on tenait les femmes pour mieux les soumettre. Je la vois comme une Thérèse Desqueyroux que la dépression n’aurait pas encore poussée à empoisonner son mari. Femmes victimes des conventions de leurs rangs, familles, époques, tellement psychologiquement (et légalement) enfermées dans leurs éducations respectives que leurs révoltes, même pas comprises d’elles-mêmes, s’expriment par la dépression, puis l’assassinat ou le suicide. Mais comment savoir quelle Emma Flaubert voulait décrire ? Quelle est l’analyse qu’Emma aurait pu faire de sa situation, de ces choix ? Impossible de le dire, Flaubert ne rentre pas dans l’esprit de ses personnages. Et c’est d’ailleurs pour moi le gros point négatif du livre. Flaubert dégomme à volonté sans s’occuper des sentiments, de la souffrance de ces gens. Il n’a aucune compassion. Est-ce voulu ? Alors on se prend à se mettre à la place de ces gens, notamment lors de ces adieux touchants d’Emma à Léon quand celui-ci quitte Yonville, un de ces passages « vus de l’extérieur » qui manquent cruellement, pour moi tout au moins, d’introspection. Dans son livre La joie de vivre, Zola se plonge de manière magistrale dans le cœur et l’esprit de Pauline. Flaubert observe le comportement d’Emma Bovary sans s’occuper de ce qu’elle ressent, comme un éthologue. Je préfère l’approche de Zola sur ce point.
Et puis il y a l’apothicaire, Monsieur Homais. Ah, mais que cet homme est prétentieux et détestable ! Pas la peine d’atteindre sa pensée, ses actes parlent pour lui. Il calcule tout, il est obséquieux à vomir, et il est méchant et prétentieux comme tous les « wannabe » d’aujourd’hui… L’ambition démesurée de cet homme médiocre exaspère parce qu’on a tous un ou des Homais dans son entourage personnel ou professionnel… C’est dans ce portrait que Flaubert excelle le plus à mon avis. Et c’est toute la machination qu’il met en place, au détriment des autres, et pour se faire valoir qui constitue, à mon sens, le véritable cœur du roman.
Enfin, il y a toute une galerie d’autres personnages mis en scène dans des passages que j’ai trouvés mythiques : le curé Bournisien et le moment où Emma tente de se confesser, la vieille paysanne qui reçoit une médaille à la fête locale, le médecin réputé au chevet d’Emma qui m’a fait penser à celui de Mademoiselle de la Ferté de Pierre Benoît. Oui, c’est un bon roman éthologique que ce Madame Bovary, et dont la relecture m’a permis de découvrir le merveilleux écrit.
Un contexte spécial
Critique de Hannibal lecteur (, Inscrit le 18 octobre 2014, 40 ans) - 18 octobre 2014
Certains le trouvent ennuyeux.
Je l'ai bien aimé car il nous décrit la vie à la campagne à cette époque et surtout l'ennui des femmes.
C'est une belle histoire, pas forcément accessible à tout le monde mais il faut le lire une fois dans sa vie.
Cordialement,
Hannibal
Madame ROUAULT épouse BOVARY
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 6 avril 2014
Mis à part le fait qu'il s'agissait d'une bourgeoise de province qui s'ennuyait ferme.
20 ans plus tard, le style de Flaubert m'a sauté à la figure, quel régal, inégalable, jouissif.
Une virtuosité de la langue que je n'ai rencontrée qu'avec Dumas ou Hugo c'est dire.
Quand à l'histoire... Comment faire un grand livre avec pour principale protagoniste une femme écervelée, capricieuse, insatisfaite, pas douée et chiante ? Et bien Flaubert y est arrivé avec brio.
Ironie de l'histoire, c'est en soignant la jambe cassée du père d'Emma que l'histoire débute vraiment, Charles aurait mieux fait de se casser la sienne.
Car le véritable héros c'est lui, abnégation, persévérance, tempérance, simplicité, mais toutes ces qualités ne font pas le bonheur d'Emma qui comme une alouette aime les miroirs et comme une mouche obstinée et têtue heurte sans cesse le plafond de verre qu'elle ne voit pas et qui la blesse jusqu'à la mort.
Un grand livre sur la FEMME, psychologiquement éblouissant et faisant partie selon moi des incontournables.
Les critiques sur le site révèlent au moins qu'il ne laisse pas indifférent.
Ennuyeux mais pas que.
Critique de Pixie980 (, Inscrit le 12 janvier 2014, 27 ans) - 13 janvier 2014
Le lecteur peut se faire une propre opinion de Madame Bovary, il peut en avoir pitié ou la comparer à une égoïste.
Quoiqu'il en soit, la fin de ce livre est bouleversante et il faut l'avouer assez effrayante.
Il faut donc trouver une note pour ce livre qui met du temps à débuter mais qui reste un chef d'oeuvre qui, dès qu'il a commencé est entrainant.
Ma note doit aussi prendre en compte le talent d'écrivain de Gustave Flaubert, c'est pourquoi, j'ai décidé de mettre l’humble note de 3.5/5 ce qui donne 14/20 (je convertis toujours sur 20)
du style à foison...
Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 28 juillet 2013
... un plaisir de la langue.... mais un texte si travaillé pour une histoire qui s'étire... s'étire... au point que la lecture, au delà de la valeur littéraire, n'a provoqué pour moi qu'un profond ennui... d'où une lecture qui se fit au fil des pages bien pénible....
L'exploration de la femme au XIXe siècle
Critique de Kian996 (, Inscrit le 30 juin 2012, 28 ans) - 4 juillet 2013
Reflet du mouvement romantique
Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 28 juin 2013
Le goût du luxe croissant augmente sa dette, auprès de l’usurier l’Heureux, achetant sans compter à crédit. Lorsque l’heureux aperçoit Emma au bras de Léon, il la force à rembourser sa dette, ce qui mène, à la ruine, son mari. En fait, c’est à se demander si la cause de la mort qu’elle s’inflige n’est pas due à la ruine qu’elle impose à sa famille, plutôt que l’adultère et l’abandon de ses deux amants.
Emma aimait bien lire les récits d’amours romanesques. À force d’idéaliser la vie et l’amour, ses rêves se sont heurtés à la réalité de l’époque du X1Xe siècle. Plutôt que perdre ses illusions, elle a démissionné, puis elle est partie sans révéler ses faiblesses, car Charles n’était pas informé des dettes. Elle a décidé de se suicider, choisissant l’arsenic pour s’empoisonner. Tout comme sa vie, une mort lente et triste s'ensuit.
La tragédie d’Emma est de n’être pas libre. Étant féministe, elle prend conscience qu’être femme, contraint. La liberté qu’elle adopte est une façon de lutter contre les misères de la condition féminine. Il n’est pas étonnant qu’en apprenant qu’elle a mis au monde une fille, Emma frustrée, perde connaissance. La raison de sa déception est la mise au monde d’un être féminin alors que la vie (pour une femme comme elle) est impossible.
Flaubert a réussi à rendre tragique une histoire d’adultère avec efficacité, sans oublier la fluidité parfaite dans les enchaînements. En plus d’un riche vocabulaire, beaucoup de comparaisons et de métaphores enrichissent son style. Il utilise beaucoup de mots, mais il nous dévoile peu ses sentiments. J’ai adoré ce roman qui, pour la majeure partie, demeure encore actuel. J’ai surtout compris que l’auteur de « Madame Bovary » ironise l’esprit bourgeois établi dans cette société du X1Xe siècle.
La condition féminine
Critique de Anonyme12 (, Inscrite le 27 février 2010, 14 ans) - 4 mai 2013
le choix s'est porté assez rapidement sur cette oeuvre que j'avais étudiée au lycée (cela fait donc un certain temps pour ne pas dire un temps certain).
J'en garderais le souvenir d'une femme qui se bat contre vents et marées, certes un peu cabotine sur les bords (le passage du piano, en particulier) mais qui se montre aussi délicieuse, en proie aux affres de son époque, aux remarques désobligeantes. Quelle place de la femme au XIXeme siècle ?
Emma Bovary c'est la femme qui ose ! Elle symbolise pour moi une certaine condition dans laquelle les hommes veulent l'enfermer , et, celle-ci s'acharne (en désespoir de cause ?)
Quel destin de femme !
Et que dire du style de l'auteur, très beau !
"Existe t-il encore des Emma Bovary à notre époque ? " A cette question, je répondrais que oui.
L'histoire d'une femme qui s'ennuie
Critique de Marlène (Tours, Inscrite le 15 mars 2011, 47 ans) - 11 mars 2013
J'ai bien aimé ce roman , que je n'ai pas lu à l'école . J'ai trouvé que Gustave Flaubert écrivait très bien , et finalement je ne me suis pas ennuyée à la lecture de ce classique de la littérature française . Bon c'est vrai , si on compare avec ce qui s'écrit maintenant ça n'a pas grand chose à voir mais il faut bien se souvenir qu'au 19 ème siècle (et même une bonne partie du 20 ème siècle une femme n'était pas grand chose sans un homme , sans son mari -une femme ne pouvait ouvrir un compte en banque et travailler sans l'autorisation de son époux jusqu'en 1965 !- Charles lui sortait , voyait du monde , travaillait , Emma ? Même sa fille était en nourrice , elle vivait la même journée jour après jour , semaine après semaine , année après année ...
Profonde déception, à relire plus tard (peut-être)
Critique de Shadow-cat (Rennes, Inscrite le 11 novembre 2012, 28 ans) - 18 février 2013
C’est un comble. J’affirmais plus tôt que Madame Bovary avait pour thème l’ennui et ce chef-d'œuvre de la littérature française m'a profondément ennuyée. J'ai été d'autant plus déçue que l'on m'avait beaucoup parlé de roman en l’approuvant.
D'abord, je ne comprend pas l'intérêt que l’on peut avoir pour femme qui s'ennuie et qui rêve. Elle fantasme sur un amour passionné avec un homme intelligent et beau. Ce fut d’une incompréhension totale quand j’ai compris qu’elle croyait le trouver en Charles lors de leur rencontre. Ni beau, ni intelligent, il n’avait vraiment rien pour séduire une femme et la première épouse de ce dernier me semblait à son niveau de médiocrité. Je n’ai donc rien compris au personnage d’Emma qui souhaite réaliser ses rêves mais les emprisonne en même temps. Un autre élément qui m’a ennuyée durant la lecture de Madame Bovary, ce sont les descriptions. Heureusement pour moi, Flaubert est plus agréable à lire que Balzac, dont les descriptions s’éternisent souvent sur un seul élément, mais cela ne m’a pas empêchée de trouver longues certaines descriptions, comme celle de Rouen ou de la maison des Bovary. Il y a aussi celle de la salle du bal de Vaubyessard, mais je comprend que l’émerveillement d’Emma se doit d’être décrit, bien qu’ennuyeux.
Mon incompréhension du personnage d’Emma s’est amplifiée au fur et à mesure qu’elle enchaînait les erreurs tout au long de sa vie, mêlant dettes et adultères. Elle veut son bonheur, mais ne fait rien pour l’avoir. Elle ignore ceux qui l’aiment, se jette dans les bras de ceux qui ne veulent que son corps, dépense sans compter… Lâche, elle s’est défilée sans assumer ses erreurs ; je lui voulais presque quand elle a décidé de se suicider : choisissant l’arsenic pour s’empoisonner, sa mort semble interminable, comme sa vie d’ailleurs, alors que si elle avait choisi autre chose, elle serait morte en peu de temps et quelques lignes auraient suffi. Selon moi, la mort longue d’un personnage principal ne doit se faire que s’il est héroïque, c'est-à-dire brave, courageux, intelligent et généreux, et non pas égoïste et méprisable comme je trouve qu’est Emma.
Cependant, pour donner tout de même une note positive à ce roman de Flaubert, je suis tout de même touchée par l’envie d’Emma de changer de vie. Après tout, c’est vrai : qui n’a jamais rêvé de tout modifier et de vivre ses rêves ? Bien qu’il m’a été pénible à lire, ce roman a un personnage principal qui se doit d’être admiré. Sa détermination à réaliser ses rêves se noie dans une désillusion, mais reste inébranlable jusqu’à sa mort. Emma s’est, certes, mal débrouillée pour atteindre ses rêves, mais sa vie est tellement triste que cela m’a donné envie de ne pas passer à côté de mes ambitions et de ne pas tout rater comme elle.
En fait, je pense ne pas avoir compris ce roman comme il l’aurait fallu. Mon avis est très éloigné de ceux qui revendiquent Madame Bovary. Sûrement faut-il que je relise ce roman dans quelques années, car peut-être ne l’ai-je pas lu au bon moment de ma vie pour le comprendre comme il doit l’être.
Du talent et de qui en découle
Critique de Homo liber (, Inscrit le 19 janvier 2013, 34 ans) - 19 janvier 2013
Je crois qu'il est dur de dire pourquoi l'on aime Flaubert sans tomber dans le lieu-commun. La vérité c'est que finalement on lit Flaubert "pour voir", par curiosité, et plus on avance dans la lecture, plus on s'interroge sur notre envie de lire : pourquoi je porte à cette histoire ordinaire une attention extraordinaire ?
Flaubert écrit (ou plutôt réécrit) si bien chaque phrase, millimètre chaque mot, bat la mesure avec tant de précision qu'il peut nous conter un récit de quatre cent pages sans réelle action et même sans personnage à qui nous identifier. En effet, à l'exception de Charles qui est "brave", tous les personnages sont égoïstes, menteurs, manipulateurs et égocentriques ou que sais-je encore. A commencer par Emma, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Pourquoi ? Parce que ces personnages existent, ils sont de vraies personnes, et les gens sont rarement gentils, généreux, beaux et intelligents à la fois. Ce n'est qu'une photo de la société de l'époque et malheureusement elle ne donne pas envie d'en faire partie.
Pourtant ce que Flaubert raconte nous intéresse. Je pense que c'est parce que la peinture qui est faite de la vie d'Emma est tellement vivace, que l'on fait plus qu'assister à la scène : on la vit en temps réel.
Peut-être que ce n'est pas le meilleur des livres pour aborder la littérature classique, certainement que "Trois contes" est plus adapté à un public de lycéens (d'ailleurs je me souviens que mon premier contact avec Flaubert fut "Trois contes" en seconde). Il n'empêche que "Madame Bovary" vaut le coup d'être lu. Plus abouti encore que "L'éducation sentimentale" il ne laisse aucun blanc. La forme sert de fond, c'est une oeuvre d'art au même titre qu'un tableau de grand peintre et en même temps cela transporte non pas un message mais l'histoire d'une vie qui aurait pu être au 19ème siècle, une réalité inventée.
Comme je le disais : difficile de ne pas tomber dans le lieu-commun, de ne pas répéter encore et encore les mêmes choses. Pour conclure, je dirais simplement ceci : bien sûr qu'on a le droit de ne pas aimer "Madame Bovary" et heureusement. Mais on ne peut pas contester que c'est un des piliers de la littérature française, un livre resté dans les annales et qui le restera, espérons-le, encore longtemps. Et finalement c'est très bien comme ça.
L'ennui
Critique de Agarwaen (, Inscrite le 14 janvier 2013, 31 ans) - 14 janvier 2013
Il faut savoir replacer les livres dans leur contexte, autant les conditions d'écriture que le contexte interne du livre dans lequel évoluent les personnages: c'est cela, savoir lire.
Long
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 22 juin 2012
Je ne sais pas trop, au final. C’est vrai que j’ai eu, durant toute la semaine, du mal à sortir du sommeil engendré par cette lecture. Description sur description, l’auteur finissait par m’assommer. Mais, en lisant la préface, je me suis aperçu que je n’étais pas le seul… En effet, Flaubert lui-même avoue que l’écriture de ce livre l’ennui au plus profond de son âme… Que dire à part : « Bah… Je comprends ».
Bref, voilà pour le côté négatif.
Mais Madame Bovary reste extrêmement bien écrit, enfin, disons que c’est une véritable mine de vocabulaire et ça, ça fait plaisir. Les personnages sont profonds et laissent à réfléchir. Les rares fois où il se passe quelque chose, et bien l’émotion est présente.
Donc, mon avis lui-même est divisé.
Forgez-vous le vôtre…
La belle Emma
Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 10 juin 2012
Ainsi je me rends compte que j'ai fait une lecture très subjective de ce livre. J'ai mon propre rapport au sexe féminin, ma propre histoire sentimentale et cela a complètement conditionné ma perception du roman. J'ai été très indulgent avec la belle Emma en fait, j'en suis même un peu tombé amoureux. L'image sur la couverture (folio) y a peut-être contribué. C'est qu'en plus de se cultiver par la lecture, elle apparaît souvent séduisante, voire érotique : « Elle s'échappait en retenant son haleine, souriante, palpitante, déshabillée. » J'ai vibré avec elle tout au long de sa quête d'un bonheur utopique et je n'ai cessé d'encourager ce brave Charles à la faire rêver un peu. Je ne l'ai pas blâmée quand elle a connu Rodolphe, j'ai été heureux de la voir avec Léon. Mais cette manie d'en vouloir toujours plus finit par la montrer hautaine et prétentieuse ; son suicide n'en demeure pas moins émouvant.
Mais alors, mesdemoiselles et mesdames, n'est-il pas le mari rêvé ce bon Charles Bovary ? Gentil comme tout, sérieux au travail, aimant à la maison ; Emma le reconnaît elle-même sur son lit de mort :
« N'étais-tu pas heureuse ? Est-ce ma faute ? J'ai fait tout ce que j'ai pu pourtant !
— Oui..., c'est vrai..., tu es bon, toi ! »
Mais ça ne suffit pas. Croire au prince charmant fait sans doute partie de l'essence de la féminité. « Mais, s'il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, [...] un cœur de poète sous une forme d'ange, [...] pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? » Alala, quel fourvoiement ! Madame Bovary est un magnifique roman sur l'amour au féminin et reste terriblement d'actualité.
"Le comble de l'orgueil, c'est de se mépriser soi-même."
Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 29 ans) - 29 mai 2012
La vision de ce personnage de lui-même sur lui-même est on-ne-peut plus complexe. On se pose trop souvent la question du 'Aimer ou ne pas aimer Emma Bovary ?' et pas assez le 'S'aimait-elle elle-même ?'. Car c'est vrai, quel rapport la triste Mme Bovary entretient-elle avec son être. D'accord, elle se suicide, mais n'est-ce-pas dans un autre but en plus de celui d'arrêter ses souffrances ? Ne désire-t-elle pas se sanctifier ? Lorsqu'elle embrasse ce chapelet, ce corps divin à pleine bouche alors que l'arsenic triture son estomac, n'espère-t-elle pas se faire sainte, s'élever de par ses douleurs ?
Voilà certainement la principale raison qui me fait penser que cette oeuvre de Flaubert peut être appréhendée comme un chef-d'oeuvre. Madame Bovary regorge de petits mystères tout comme de satires, d'éloges, de condamnations... Le tout est très complet et malgré l'intrigue quelque peu rébarbative, voire caduque par certains aspects, le récit reste intemporel du fait de ses nombreuses significations.
On la ressent, la voit tel qu'on le désir cette Emma émancipée et condamnée à la fois. De manière subjective je dirais que c'est un être purement abject que cette femme vénale, audacieuse et égoïste. Je la vois très nettement parcourant les rues un amant au bras, levant son nez de poudre recouvert en l'air, faisant virevolter sa cascade de froufrous qui compose son habit. Ah ! Détestable créature !
Durant tout le roman, j'ai clairement ressenti de la peine pour son mari Charles Bovary souvent dépeint comme 'mou', 'inutile', 'faible'. Point du tout. A mes yeux, il subsiste comme le plus fort des protagonistes du roman, subissant toutes les peines que sa femme lui inflige de sa propre volonté alors qu'il l'ignore. Toujours aux petits soins pour cette dernière, toujours à vouloir lui faire honneur, toujours relégué au second plan, bafoué, ignoré. Jusqu'à sa mort est reportée à l'arrière-plan alors qu'elle me semble d'une puissance incroyable. C'est le dernier lien qui éclate, qui se brise entre Emma et le Monde. Et c'est bien "La faute de la fatalité", oui; d'une fatalité nommée Mme Bovary.
Mais quel portrait bien tourné par l'auteur que celui de cette héroïne que lui-même a haï au point de la devenir lui-même : "Bovary, c'est moi !" Cette mère sans coeur qui se pavane et recherche un amour romanesque inexistant, se faisant à l'image de ses héroïnes favorites de romans : Candide et frêle, alors que point du tout ! Emma se joue vraiment de tout le monde. Ses peines elles-mêmes sont-elles d'ailleurs réelles ? N'essaie-t-elle pas de remplir à merveille son rôle de personnage typé en s'en remettant à son coeur et non à sa raison, au point de confondre un coup de foudre avec une rencontre campagnarde ? Clairement géniale de stupidité la Bovary !
C'est qu'on en viendrait presque à l'aimer, enfin, à apprécier le fait de la détester plutôt tant elle semble banale et faussement désespérée. Une parfaite mise en abîme rondement mené par Flaubert : c'est le roman dans le roman.
Comme j'en viens à parler de l'auteur, j'évoquerai directement la plume de ce dernier qui m'a littéralement subjuguée dans certaines descriptions au caractère fort bucolique et lyrique. Quelle maîtrise de la langue ! Les mots coulaient, s'enchaînaient les uns aux autres sans jamais s'entraver. Premier roman que je lis de cet écrivain, et son style m'a déjà conquise.
Seul petit bémol que j'oserai reporter : certains passages étouffent un peu le récit, l'allongeant presque inutilement et nous poussant au bord de l'ennui malheureusement.
Mais outre cela, Madame Bovary reste du grand art ! Et c'est bien la faute de la fatalité, tiens !
UN AUTHENTIQUE CHEF D'OEUVRE
Critique de Flo21 (, Inscrit le 1 février 2011, 51 ans) - 5 février 2012
C'est une analyse extrêmement fine et précise d'une société gavée de lieux communs, de futilités, et d'ambitieux ridicules (tiens, c'est étrange, on dit que les chefs d'oeuvre sont immortels, eh bien moi je vois quelques correspondances entre cette époque-là et la nôtre (même si 2 siècles et demi les séparent).
Car ce n'est pas qu'Emma qui est ridicule dans Madame Bovary, c'est tout le monde, le mari, le pharmacien, le clerc, toute cette ribambelle de petits bourgeois qui s'agitent en vain et qui ne voient le monde que par le petit bout de leur lorgnette. Et on voit bien où Monsieur Flaubert veut en venir même s'il n'exprime jamais son opinion: la société du XIXème siècle était répugnante sous des dehors très comme il faut (on était en plein romantisme).
Cher Monsieur Flaubert, je suis au regret de vous annoncer que notre monde au XXIème siècle est devenu bien pire et que notre société est tellement ridicule, égoïste et pathétique qu'elle mériterait que vous lui consacriez un livre encore plus noir.
Car il ne faut pas s'y tromper: Madame Bovary est un livre noir, très noir même (mais divinement écrit, je pense que personne ne le contestera)
Mur de réalisme impitoyable.
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 24 janvier 2012
Madame Bovary, c'est le titre d'une œuvre qui s'achève en nous narrant l'état d'esprit de Charles, veuf, en découvrant les tromperies d'Emma, désespéré par l'enterrement, par les dettes accumulées par sa compagne, par le futur sordide (selon lui) qui attend sa petite fille.
Au milieu de tout cela, il y a logiquement le récit des aventures d'Emma, cette jeune fille de paysan qui rêve d'amour passionnel et immortel, mais qui se heurte à la lâcheté d'un séducteur, à la lassitude d'un amant sur lequel elle prend un ascendant oppressant, au vice d'un notaire éperdu ; qui rêve de Paris mais doit se contenter de Yonville et de Rouen ; qui rêve surtout de romantisme et de perfection, mais doit se contenter de livres pour satisfaire à ses espérances.
D'avoir trop idéalisé la vie et l'amour, la jeune femme, belle et désirable pour beaucoup, s'est brisée les ailes, s'est heurtée à un mur de réalisme impitoyable.
Elle voulait le luxe, elle n'a obtenu que les dettes après, certes, de fugaces moments de douceurs et de volupté (avec Léon son amant le plus aimé).
On peut la traiter d’égoïste en voyant le peu d'attention qu'elle a envers sa fille, envers le peu de gratitude (malgré le respect) qu'elle ressent pour son mari, la peur dédaigneuse (mais elle n'est pas la seule) dont elle fait montre à l'aveugle mendiant de Rouen ; mais on l'aime au final comme n'importe quel homme du roman, eux charmés de sa beauté et de sa distinction (elle semble parisienne), nous (les lecteurs) touchés par son côté passionnel, entier, sa sensibilité et son attrait pour le romantisme accouplé de perfection et d'éternité.
Alors on la plaint malgré ses fautes, malgré l'empathie que l'on ressent envers le mari trompé, quasi abandonné.
En parallèle on rit beaucoup dans Madame Bovary du ton léger voire provocateur de Flaubert, au style parfait, ni trop descriptif ni trop épuré ; des querelles théologiques et religieuses entre M. Homais et le curé de Yonville, de l'ambition et de l'opportunisme du pharmacien, de la filouterie de Lheureux le créancier principal du couple Bovary, de la scène rocambolesque de l'amputation d'Aristote...
Yonville paraît alors si réel, chaque personnage est si bien décrit dans son caractère que le village prend vie sous nos yeux, avec ses histoires de voisinage, ses lieux symboliques, sa réception des comices agricoles...
Madame Bovary, Rouault, Charles Bovary, Emma Bovary, la tragédie de Yonville ; au fond peut importe le titre de cette œuvre qui s'attache à raconter le drame sentimental d'une jeune femme en dehors du réel, mais qui a su créer tout un univers autour d'elle, prégnant, réaliste et attachant.
Une vraie leçon de littérature !
Réalisme, sensualité
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 16 janvier 2012
J'ai détesté aimer Emma. Ses caprices, ses légèretés, sa caricaturale féminité l'ont rendue touchante à mes yeux.
Je ne connaissais pas Flaubert, et j'ai aimé cette entrée en matière.
A trop réécrire
Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 64 ans) - 2 novembre 2011
Lu et relu à intervalles plus ou moins réguliers (cent fois sur le métier remets ton sens critique...), ce monument d'ennui reste pour moi un pensum indigeste.
Cela tient essentiellement pour moi au style, d'une pesanteur pachydermique. Flaubert n'arrivait pas à "terminer" son roman, l'écrivant et le réécrivant au fil des années, et cela se sent. Aucune spontanéité, aucun lyrisme, c'est une pierre lourdingue posée dans le jardin du romantisme. Quant au thème, il est tout sauf original, contrairement à ce que d'aucuns ont pu écrire.
Si vous voulez aimer Flaubert, courez lire "L'éducation sentimentale", cent fois supérieur, sur le fond et sur la forme, avec une toile de fond historique passionnante et de l'air, de l'air... ! ici, cela ne sent que le renfermé !
Je tiens à préciser pour terminer que la quasi totalité de mes amis "grands lecteurs" comme moi, partage totalement mon avis. Cela ne l'en légitime pas pour autant, bien sûr, mais à bon entendeur...
à méditer: l'âge des critiques négatives
Critique de Som Lang (Ecrouves, Inscrit le 28 octobre 2011, 51 ans) - 28 octobre 2011
- je pense que Flaubert n'est pas tout de suite accessible et notamment " Madame Bovary": c'est une erreur de le faire lire au début du lycée.
- je pense aussi qu'on a perdu le sens de l'effort, pour du prêt-à-lire, du pré-mâché, sans saveur.
Or, une oeuvre littéraire ne s'approprie que lorsque on rentre dans le jeu, on s'engage. Si vous attendez de Flaubert qu'il vous tape dans le dos, vous risquez de ne jamais rien comprendre à ce grand écrivain.
"Madame Bovary" se lit dans un contexte particulier: nous sommes au XIX ème siècle, le romantisme finissant, le réalisme prend le relais. C'est une société de bourgeois, ancrée dans les apparences, repliée sur elle-même, attachée à un statut social.
Cela compte plus que tout. Madame Bovary est la quintessence de cette idée: Mais elle s'ennuie car elle n'a aucun talent, aucune force. Pour échapper à cet ennui, elle trompe un mari un peu mou, se fait des "films" comme on dit, voudrait être une héroïne. Mais a force de vouloir être ce qu'elle n'est, dépourvu de don, elle en devient ridicule.
Rapprocher cela des candidats de réality show d'aujourd'hui, dont la seule obsession est d'échapper à l'ennui du jour et qui sont persuadés que les lumières des projecteurs feront d'eux des stars et les rendront heureux. Ils sont puérils, sans cervelle, comme Madame Bovary. Et quand les lumières se sont éteintes, que reste-t-il ? l’absurde, les déprimes et les suicides.
Madame Bovary est étonnamment contemporain. Pas facile d'accès, mais contemporain.
Je l'avais lu au lycée, j'avais aimé, raisonnablement. Mais, aujourd'hui, je comprends pourquoi c'est un monument de la littérature.
Flaubert est avant tout un observateur, un analyste froid et logique, c'est peut-être ce qui rebute. Mais c'est indubitablement un grand écrivain.
Un pur bijou !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 10 octobre 2011
Emma ne vit pas : elle s'ingénie à transformer son réel trop fade en une recherche édulcorée d'aventures où elle pourrait enfin exister...
Elle souffre et fait souffrir ceux qui l'aiment : son mari, trivialement bon et inconsistant et son enfant qui n'existe pas à ses yeux.
Le pharmacien HOMAIS est un morceau d'anthologie.
La scène du château où Emma regarde avec admiration le vieux noble sénile baver en se goinfrant incarne complètement l'incapacité de cette jeune femme à se soustraire à une vision stéréotypée d'un monde fantasmatique.... Et quand le réel la rattrape, il ne lui reste pas d'autre échappatoire que la mort.
Pour moi, Emma est intemporelle, hélas ! Et corvéable à merci par des hommes qui abusent de sa naïveté et qu'elle lasse, très vite, au nom de cette même naïveté.
J'aurai tellement aimé rencontré Flaubert : son "Emma BOVARY"c'est moi continue à me laisser perplexe.
Un chef d’œuvre
Entomologie de la fausse conscience bourgeoise.
Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 2 octobre 2011
Une perle noire
Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 4 août 2011
Bref le roman est d’un intérêt rare, chaque page revendique son lieu d’être, une lecture au plaisir ineffable.
Superbe roman
Critique de Nina2 (, Inscrite le 18 juillet 2011, 43 ans) - 21 juillet 2011
C'est un magnifique roman dont les moeurs n'ont pas changé. La caricature des personnages est poussée à l'extrême : un mari très amoureux et donc naïf, docile et idiot ; un pharmacien opportuniste, égocentrique, ce qui le rend presque sans coeur ; Une Emma un peu trop romantique et donc idéaliste.
Pourtant, cette Emma, je l'ai appréciée malgré son attitude dédaigneuse envers son enfant et sa répulsion envers son mari (le seul qui l'a aimée d'ailleurs). A force de penser que sa vie serait à la hauteur de ses sentiments profondément romanesques et donc à privilégier les relations qu'elle entretenait avec ses amants à celles de ses proches, je pense qu'elle a été la seule responsable de son tragique destin. D'ailleurs, si elle avait pu ressusciter à ce moment là , avec du recul, (ce que j'aurais fait à sa place) peut-être qu'elle se serait repentie.
Je vous le conseille si vous ne l'avez pas encore lu. C'est un vrai chef-d'oeuvre même si la description des paysages et du décor est un peu longue et fastidieuse.
De la dentelle au scalpel
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 27 avril 2011
J’ai éprouvé un très grand plaisir à relire ce qui est sans conteste un des chefs d’œuvre de la littérature française, suscitant en son temps la polémique et objet d’un nombre incalculable de versions afin d’échapper au couperet de la censure. Flaubert a utilisé tout son talent poétique et sa verve pour dépeindre avec ironie et cruauté une certaine petite bourgeoisie provinciale de l'époque, déjà féministe sans le savoir en dénonçant la condition de la femme, prisonnière des conventions et de la morale. Même les descriptions semblent fluides, et les personnages ont l’air tellement réaliste qu’on se dit que l'auteur a dû assurément changer leur nom pour les inclure dans son roman…
Cette œuvre m’a par ailleurs frappé par sa modernité, et ceux qui croient trouver en Madame Bovary une ode délicieusement surannée au romantisme en seront pour leurs frais (et la pauvre Maya qui a été la première à en faire la critique sur CL devait en faire partie !). Je pourrais dire sans me tromper que Flaubert tire un peu sur tout ce qui bouge : les curés, les bourgeois, les institutions, et aussi bien sûr les romantiques… nul ne semble trouver grâce à ses yeux, aucun détail n’échappant à son regard acéré… Et même si Emma Bovary a un destin « romantique » (dans le sens tragique du terme), elle n’apparaît pas franchement sympathique : fille arriviste de paysan fortuné, trompant son mari à l’envi et accumulant des dettes au risque de mettre en péril son foyer, indifférente au sort de sa progéniture, dépensière pour son propre confort et celui de ses amants, aimant le faste, en un mot égoïste et jouant les dévotes dès qu’elle se sent abandonnée…
3,5 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 7 février 2011
"Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage.."
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 23 décembre 2010
D'avoir tellement de rêves irréalisables en tête qu'ils finissent par vous détruire.
De souffrir d'ennui permanent.
De ne pas parvenir à aimer la vie avec ce qu'elle nous propose.
De ne connaître que la déception.
De ne trouver de salut que dans la mort.
C'est quand même une intéressante réflexion sur le bonheur, l'épanouissement personnel (visiblement, l'amour ne suffit pas...), le tout écrit sublimement bien.
Mon cher Flaubert, je te donne sans réfléchir mes 5 petites étoiles jaunes.
Les illusions perdues d’Emma
Critique de Nowhereboy (Rennes, Inscrit le 7 décembre 2010, 45 ans) - 23 décembre 2010
Un livre mythique sur le rien
Critique de Chameau (, Inscrit le 10 novembre 2010, 44 ans) - 17 décembre 2010
A force d'une extrême rigueur dans le style, il parvient à décrire le vide de la vie à la campagne d'Emma qui se réfugie dans l'univers des livres sirupeux. Perfectionniste dans son écriture, aucun détail n'échappe à son analyse féroce (cf. le portrait d'Homais l'apothicaire ou la scène de séduction grotesque au concours agricole...). Critique d'une ironie méchante à l'égard du romantisme et du sentimentalisme de son héroïne déchirée de chimères, c'est un roman hautement corrosif et cruel qui ne se réduit pas à son intrigue somme toute banale (un adultère dans un bourg de province). Ce qui compte c'est la manière avec laquelle l'histoire est racontée (en effaçant le narrateur, Flaubert vise une objectivité totale). Un des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature mondiale (de nombreux auteurs de par le monde ont dit tout ce qu'ils devaient à Flaubert) qui emporte le lecteur du début à la fin...
Chronique d'une tragédie annoncée
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 20 septembre 2010
Nourrie des lectures romantiques de sa jeunesse, formatée par un séjour au couvent, Emma attend de son médecin de mari qu'il la transporte comme dans ses propres rêves.
Las, tout occupé à sa charge, il ne se rendra même pas compte des aspirations de son épouse. Celle-ci s'illusionnera à quelques reprises dans les bras d'amants très attirés par les plaisirs de rencontrer une maîtresse, mais qui n'entendent pas assumer une vie commune avec une jeune personne, certes jolie, mais ayant charge d'une enfant et qui de surcroît n'a pas le rond.
La naïveté et l'oisiveté d'Emma feront le reste : une lente mais sûre descente aux enfers.
Plutôt agréable comme lecture
Critique de Blow (, Inscrit le 7 août 2010, 31 ans) - 23 août 2010
Bref, en quelques mots, ce livre est émouvant, fascinant et en effet reposant.
A conseillé si les "pavés" ne vous font pas peur et si vous ne craignez pas quand il ne se passe "rien" (tout depend de ce que l'on recherche) dans un roman.
Une oeuvre qui traverse tous les temps .....
Critique de Nogui (, Inscrit le 11 juin 2010, 36 ans) - 17 août 2010
c'est une oeuvre intemporelle, un monument....
Il me semble que le talent de Flaubert est cette vision globale, il a un regard universel, ni masculin, ni féminin qui rend cet ouvrage unique.
Un grand moment à savourer ...
partager pour comprendre...
Critique de Metalcat (, Inscrite le 21 juillet 2010, 35 ans) - 23 juillet 2010
Mais je rejoins tout de même une autre critique, car bravo pour avoir critiqué un tel monument de littérature!
un de mes romans préférés!
Critique de Mélissa (, Inscrite le 19 juillet 2010, 31 ans) - 19 juillet 2010
Moi, je l'ai lu pour la première fois à 14 ans, et j'ai immédiatement adoré. Je me suis très vite identifiée à ce personnage qui rêve d'une autre vie, qui n'est jamais satisfaite. Est-ce qu'il n'y a pas un peu d'Emma Bovary en chacun de nous? Et en même temps, c'est un personnage très énervant, égoïste, hautaine, qui méprise son mari et même sa fille. C'est bien l'intérêt: c'est un personnage complexe. Je l'ai même relu pour en faire une fiche de lecture pour le cours de français, en seconde et je l'ai apprécié encore plus que la première fois parce que je suis rentrée au fond des personnages, au fond de l'oeuvre.
J'ai du mal à croire qu'on puisse le trouver ennuyeux, je le conseille à tous.
Critique d'une critique
Critique de Jean-Paul Sartre1 (, Inscrit le 14 mai 2010, 57 ans) - 14 mai 2010
Il faut avoir l'âge de ne plus lire "pour s'amuser"
Critique de Paia (, Inscrite le 26 février 2009, 76 ans) - 11 mai 2010
Je le relirai encore ...
Peut-être trop tôt
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 10 mai 2010
Une oeuvre de la maturité
Critique de Nicolille (Lomme, Inscrit le 17 mars 2010, 47 ans) - 23 mars 2010
Un livre qui remplace les somnifères.
Critique de Erasme (, Inscrit le 23 mars 2010, 30 ans) - 23 mars 2010
Je dirai en quelque ligne que la critique de Maya est surement l'une des plus vraies concernant ce livre, qui est d'un ennui mortel.
Comme elle l'a dit: ''Ce n’est pas avec « Madame Bovary » que vous leur donnerez le goût de la lecture, vous pourriez même dégoûter ceux qui l’ont déjà.''. De mon point de vue ça m'a un peu dégoûté de lire des grands classiques ... Et pourtant dieu sait si il y en a d'intéressants et même passionnants.
Ce chef d'œuvre est d'une placidité telle qu'on se demande par moment si nous arriverons à lire ce livre.
Les professeurs de français prônent aujourd'hui la grandeur de ce livre mais qu'en est-il réellement ? Il en est à mon avis un livre très bien écrit mais d'une histoire profondément soporifique.
Vous me direz que je n'ai que 15 ans et que pour cela je ne puis comprendre toute la symbolique de ce livre. Et pourtant j'ai quand même pris la peine d'aller en parler à mon professeur de français pour qu'il m'explique l'intérêt de ce roman.
Mais personnellement je vous recommande de lire ce livre si vous êtes insomniaque ... plus besoins de prendre de somnifère, ''Madame Bovary'' les remplacera.
Ennuyeux ? Tout dépend de l'âge ...
Critique de Poil2plume (Strasbourg, Inscrite le 5 février 2010, 61 ans) - 2 mars 2010
Un long classique...
Critique de Realsight (, Inscrit le 9 janvier 2010, 31 ans) - 9 janvier 2010
Le problème majeur de Bovary est sans aucun doute ses longueurs, malheureusement trop souvent répétées : de longues descriptions pas toujours les bien venues, des personnages tellement vaniteux qu'ils n'en sont que moins attachants, etc.
De plus, cette pauvre Emma, après sa vie de malheur, méritait-elle de mourir de cette façon? 20 longues pages pour décrire sa longue mort à l'arsenic, alors qu'il aurait nettement plus simple de ne pas la faire souffrir, pour ne pas nous faire mourir à notre tour (d'ennui!).
Il n'en reste pas moins un livre à lire, qui mérite d'être remarqué. Pas plus que ça, a priori.
Mitigé
Critique de Alis Galieno (, Inscrite le 18 juin 2009, 31 ans) - 19 juin 2009
Je peux comprendre que Flaubert a réalisé un roman parfait, puisque l'ennui de l'héroïne est très bien retranscrit, si bien que cela m'a également ennuyé.
Il est très difficile de mettre une note à cette oeuvre- d'un côté, je ne l'apprécie pas car l'héroïne n'a aucun intérêt, d'ailleurs, aucun des héros n'a d'intérêt- mais c'est extrêmement bien écrit, et recherché.
Je mets donc un 3.5.
5 pour le livre qui devait être écrit.
1 pour l'ennui qu'il m'a apporté.
J'adresse un message aux professeurs de français : ne faites pas étudier de roman où il ne se passe rien, où les héros sont des pantins, même si le roman en lui-même est très bien écrit et les descriptions fantastiques. A la rigueur laissez nous le découvrir par nous même, et cherchez les sens cachés. C'est bien le seul intérêt de ce roman.
Un florilège en guise de critique
Critique de Francanton (, Inscrit le 28 avril 2009, 35 ans) - 28 avril 2009
Sur Charles:
- "elle ne pouvait pas s'imaginer à présent que ce calme où elle vivait fût le bonheur qu'elle avait rêvé."
- "Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d'aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient, donc l'occasion, la hardiesse."
- "Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d'être endormie et tandis qu'ils s'assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d'autres rêves."
Et la plus belle sur Rodolphe:
- "les plaisirs, comme des écoliers dans la cour d'un collège, avaient tellement piétiné sur son coeur, que rien de vert n'y poussait, et ce qui passait par là, plus étourdi que les enfants, n'y laissait pas même, comme eux, son nom gravé sur la muraille."
Un véritable flot...
J'ai tendance à penser que Emma, comme personnage principal, remplace le statut masculin habituel du héros, ainsi ce sont les hommes qui gravitent autour d'elle qui accaparent les tendresses de l'auteur.
Une situation qui est renouvelée dans le Mépris de Moravia puis Godard, un livre qui traite d'une femme mais parle des hommes. 3 types d'homme là encore.
élève de seconde ...
Critique de Seconde (, Inscrite le 26 avril 2009, 31 ans) - 26 avril 2009
j'ai vraiment aimé ce roman et je suis très heureuse que mon professeur ait choisi de nous le faire étudier cette année =DD
Une grande oeuvre si on cherche à en comprendre le sens profond
Critique de Lya (Paris, Inscrite le 17 mars 2009, 44 ans) - 21 mars 2009
L'ennui de l'héroïne est la pierre angulaire et l'essence même de cette profonde oeuvre psychologique et merveilleusement écrite.
Flaubert y décrit le mal-être de cette femme et y dépeint les limites et les failles d'une société bourgeoise établie.
L'héroïne ne trouve d'aucune manière sa place et tend vers un amour idéal et irréel. Elle se nourrit de ses rêves pour éviter d'être confrontée au quotidien fade, insipide et si étouffant qui la terrorise. Elle refuse la banalité existentielle dans laquelle elle vit et ne peut se contenter de simples plaisirs matériels. Elle aspire à une dimension supérieure qu'elle ne pourra jamais atteindre d'où sa frustration perpétuelle et grandissante qui la mènera à une totale destruction.
Comment pouvons-nous ne pas être touchés par ce personnage central terriblement ravagé et si sensible, cette femme éternellement insatisfaite qui ne pourra trouver la quiétude que dans la mort, à cette souffrance incommensurable et si parlante encore de nos jours?
Je terminerai par une citation de ce livre si jolie et si remplie de poésie: "La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles."
Pour ma part, ce roman m'a beaucoup touchée et il fait partie pour moi des grands classiques centraux de la littérature. Il nous fait réfléchir sur les maux d'une société rigide. Dommage pour ceux qui n'ont pas cherché à comprendre le sens profond de cette oeuvre et l'apprécier à sa juste valeur. Faites-vous surtout votre propre opinion en lisant le livre...
ET BIEN MOI J'AI BIEN AIME...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 3 août 2008
Je n'ai pas grand chose à dire de plus que toutes les critiques précédentes, mais moi j'ai beaucoup aimé!
Ok, ce n'est pas un livre "qui casse la baraque" mais j'ai bien aimé le lire jusqu'à la fin...
Peut-être que mon professeur de l'époque (sic...) qui était un passionné de Gustave FLAUBERT (et de Louis-Ferdinand CELINE d'ailleurs...) a su me le faire aimer, et trouver en moi, ma corde sensible et la faire vibrer pour ce livre...
Ennui volontaire
Critique de Ayaël (, Inscrite le 26 juillet 2008, 37 ans) - 26 juillet 2008
L'Emma que nous avons été et celle que nous sommes
Critique de Noufaro (, Inscrite le 27 avril 2008, 64 ans) - 27 avril 2008
Ennui nécessaire
Critique de Vilaine cafteuse (Angers, Inscrite le 11 décembre 2007, 34 ans) - 1 mars 2008
Cependant avouons le nous, Madame Bovary, nous la connaissons tous, elle habite au coin de notre rue, elle nous dit bonjour le matin, elle s'assoit à côté de nous en classe, elle pollue le monde sans se reconnaitre. Elle est désespérément naïve. Or avoir lu ce livre, c'est apprendre à reconnaitre les Madame Bovary que nous croisons. Une fois que Flaubert achève notre supplice (oui c'est bel et bien un supplice que de s'ennuyer à lire la vie de quelqu'un qui s'ennuie) nous sommes fiers de pouvoir dire "j'ai lu et compris Madame Bovary."
Un jour Jorge Amado a dit : "Il y a les livres que j'aime et ceux que j'admire ; je peux admirer un livre sans l'aimer." Voilà qui résume parfaitement mon sentiment face à ce pavé, à ce récit plat. Je n'aime pas Madame Bovary, je l'admire ( on dira ce qu'on voudra, écrire 500 pages et avec style sur la vie d'une femme qui ne sait que faire, c'est quand même fort ), j'admire la finesse de Flaubert à nous peindre le visage d'une femme que tous nous connaissons.
Ennuyeux...
Critique de Clemclemi (, Inscrite le 9 janvier 2008, 31 ans) - 9 janvier 2008
Je dois quand même dire que je le lisais pour les cours de français et qu'il en était d'autant plus ennuyeux...
Personne, dans ma classe, n'avait aimé le style de l'auteur et ce qu'il disait. L'histoire était très ennuyeuse...
Il est sur que si quelqu'un cherchait un roman d'aventure, je ne lui conseillerais en aucun cas celui-ci ! Si j'avais pu ne pas le lire, je ne l'aurais certainement pas lu...
Je n'ai aucune envie de le relire !
Le deuxième début de la littérature...
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 1 août 2007
Ambiguité et subjectivité sont au menu de Madame Bovary, alors que ce roman est narré par une instance qui parfois semble hors du roman et parfois semble partie intégrante de ce dernier. Qui croire? Est-ce un portrait ou une perspective? Est-ce la tentative de dire quelque chose d'autre qu'un vulgaire récit d'amour?
A mon avis, tout est au programme de Madame Bovary, sauf de l'amour. C'est la un roman sur le désir. Sur le réel qui ne représentent pas la perspective des protagoniste, sur le pauvre pantômime symptomatique de la réalité des personnages.
Flaubert, a mon avis, marque le début de la période la plus intéressante de l'histoire littéraire, qui, jusqu'ici se métamorphose et se renouvelle autour des mêmes bases polysémiques.
Encore actuel
Critique de Leparrainz (, Inscrit le 25 juin 2007, 35 ans) - 27 juin 2007
Deuxio, chose intéressante, cette aventure et ces tourments amoureux peuvent tout à fait se transposer à notre civilisation et à notre temps.
De plus, à travers ce livre, une terrible critique des classes sociales et des passages superbement écrits ( comme ce moment ou Emma se revoit pendant le bal à mettre le doigt dans la terrine avec son père : extrême douleur de savoir qu'on retournera le lendemain dans une vie des plus misérables. La vue de la richesse s'éloignant et les amours impossibles alors qu'elle est emprisonnée par Charles et ses mornes habitudes. Trop insoutenable pour Emma qui finira empoisonnée
Un livre spécial
Critique de Coutal (, Inscrit le 11 juin 2007, 37 ans) - 12 juin 2007
Madame BOVARY c'était lui...
Critique de TELEMAQUE (, Inscrit le 9 février 2006, 76 ans) - 26 janvier 2007
"Il n'est point possible, n'est-ce pas, de voir une plus parfaite représentation du néant?"
Le garde suisse de la Cathédrale de Rouen, voulant à leur corps défendant faire visiter l'église à Emma et Léon porte ce jugement sur une descente au tombeau. Ce faisant il introduit dans le courant de l'histoire ce qui fait son sujet: le vide, le néant, le rien. Mais un néant fait de trop plein, trop plein de la réalité dont la songerie ne s'accommode pas. Et ce néant Flaubert nous le fait découvrir par le truchement d'Emma Bovary, pauvre petite fille nourrie de romanesque, néant auquel elle va être confrontée sans jamais comprendre ce qui l'aura écrasée.
Les aspirations nourries par la fréquentation des mauvais romans vont se heurter dès son mariage à, si j'ose dire, la réalité du réel, ce côté prosaïque de la vie conjugale qui est renforcé par la trivialité de la vie sociale. D'un côté, comme pour laisser entrevoir la possibilité que le rêve eût pu se réaliser en un tourbillon fait de jouissances, de musique, de songe éveillé, le bal du Vicomte auquel Emma et Charles sont conviés. Ce bal sera à la fois sa seule immersion dans son rêve et comme l'ouverture de la tragédie que sera sa vie.
Charles, tout d'abord, qui l'a sortie de la ferme de son père où elle était, attendant. Charles qui lui avait paru être...quoi au juste puisqu'elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait? Charles qui fut le seul à la dénicher dans sa retraite ; le premier donc le bon.
Mais Charles, qui se révélant, révélant sa vacuité lui fait toucher du doigt ce que sera sa vie. Aujourd'hui comme hier, demain comme aujourd'hui, avec cet homme dont la conversation était "plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient, dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie".
Alors elle se reprend à rêver, et fait d'un petit clerc de notaire un chevalier servant: ni lui ni elle ne seront à la hauteur de la situation qu'ils auront créée. Il faut à la passion un minimum de folie et ces deux là sont encore trop indécis. Puis Rodolphe, le "jeune beau", mâle sur de lui, incarnation de l'image si longuement créée au dedans d'elle-même, avec sa prestance, ses fragrances, son arrogance aussi. Et dans une scène où son aveu se déroule en contrepoint du discours d'ouverture d'un comice agricole, il fait sa conquête. D'une part l'oraison, la harangue de cet obscur conseiller de préfecture " Le temps n'est plus Messieurs où la discorde civile ensanglantait nos places publiques...", d'autre part la déclaration de Rodolphe "et bien ne savez-vous pas qu'il y a des âmes tourmentées?" "... la religion plus affermie, sourit à tous les coeurs..." "...il leur faut tour à tour le rêve et l'action..."
Après le Conseiller, le Président du comice "citait Cincinnatus à sa charrue, Dioclétien plantant ses choux..." ...tandis que "le jeune homme expliquait à la jeune femme " que l'attraction qu'ils avaient l'un pour l'autre était irrésistible. Déclaration d'amour sur fond de RIEN.
Las, cinquante pages plus tard en devenant exigeante Emma devient pitoyable et lasse son amant qui la fuit. Il la laisse en proie à un désespoir en lequel Charles ne voit que la manifestation d'un "état nerveux". Pauvre diagnostic.
Ainsi va la vie d'Emma faite d'exaltations contraires, tantôt tombant en religion -"savourant le plaisir d'être faible elle voulut devenir une sainte"- tantôt se dilapidant, et par la même occasion dilapidant le bien de Charles, en une course effrénée aux dépenses, prémonition Flaubertienne de ce que sera la consommation: remplir le vide des âmes par le trop plein des choses.
Charles, cocu magnifique la jettera malgré lui dans les bras de Léon le petit clerc du début, qui cette fois s'enhardissant, la conquerra et l'entraînera dans sa dernière folie, sa course à la ruine.
La réalité que nous fait découvrir Emma, n'est pas que celle de la vie conjugale. On ne peut réduire ce roman à cela: il ne serait sinon qu'une "illusion perdue" de plus, qu'une étude sur les moeurs de la société au temps de Louis Philippe.
Il ne s'agit plus de comédie humaine, mais de condition humaine. Le cadre d'examen est limité certes, mais est-il besoin d'une épopée pour faire toucher du doigt ce qui en est la constante? La description d'un milieu donné, en une époque donnée suffit à en révéler l'essentiel. C'est le néant que certains ne perçoivent pas, l'état dans lequel ils vivent étant encore proche de l'état de nature. C'est celui que d'autres devinent et s'empressent de masquer derrière tout ce qu’est la vie sociale: conventions, préjugés partagés, rites, simulacre d’existences qui se réduisent au paraître.
Pour son époque ce roman est obscène: il montre la réalité. S'il n'a pas été condamné lors du procès qui lui fut fait, c'est que les attendus de l'accusation étaient en porte à faux. Non ce n'étaient pas les bonnes moeurs qui étaient mises en cause bien que sévèrement égratignées par Flaubert. Il est obscène comme le sera jugé le tableau de Courbet, l'enterrement à Ornans, parce qu’il met en scène la réalité, crue, sans fard, telle quelle, brute en quelque sorte de décoffrage. Pour la première fois le roman "montre" le réel, et c'est une femme "perdue" que Flaubert choisit pour nous le faire toucher du doigt.
En ce sens il pouvait sans doute dire: Madame Bovary c'est moi.
A force de lire des romans roses...
Critique de Valeriane (Seraing, Inscrite le 16 novembre 2005, 45 ans) - 17 août 2006
Emma est une jeune femme, nourrie de romans à l'eau de rose où sont mis en scène des histoire d'amour, des drames, et une fin à la « ils vécurent heureux et eurent plein d'enfants... »
Et c'est justement ce genre de vie qu'elle espérait avoir en épousant Charles Bovary. Une vie trépidante, romantique à souhait, une passion débordante... Malheureusement, sa vie conjugale ne se passe pas vraiment comme elle l'imaginait. C'est juste une petite vie toute simple, mais pas comme on en lit dans ses romans préférés. Elle va donc tout mettre en oeuvre pour en changer et la rendre plus intéressante à ses yeux... mais faut-elle le bon choix ?
Ce roman raconte la vie d'une femme qui ne fait pas la distinction entre la vie et la fiction. Pour elle, le rêve fait partie de la réalité quotidienne, et bien évidemment, elle ne comprend pas pourquoi sa vie ne se déroule pas comme dans ses bouquins. Ce qui ressort de ce flou entre la « vraie vie » et le fiction, est bien sûr de la souffrance et de la tristesse.
Je vous conseille vivement ce bouquin, car il en est de ceux qu'on ne peut pas ne pas lire!
avec un peu de recul ..
Critique de Raphaelle521 (, Inscrite le 12 juin 2006, 34 ans) - 10 août 2006
Incontournable classique de la littérature française; il est tout de même à lire ! Le qualifier de "cale porte" est abuser !!
Mon prof de français était en admiration pour ce livre alors je m'y suis attelée mais ce n'est pas pour ça que je l'ai aimé autant que lui !! J'ai mis 3 mois à le terminer mais je ne suis pas déçue !
La morale de ce livre reste comme toutes les autres morales naturalistes ; actuelle. Avouons-le.
Et sans parler des choses affreusement inutiles que Flaubert décrit avouons aussi qu'il les décrit superbement !!
Mais comme dit précédemment ; c'est la fin la partie la plus intéressante...
Mais bon sang pourquoi le naturalisme est-il autant alourdi par ces horribles longueurs ??? C'est tellement dommage..
c'est la fin qui dit tout
Critique de Candy2004 (, Inscrite le 22 février 2004, 45 ans) - 3 juin 2006
Alors elle s'endette, pour vivre encore plus de ses rêves qui ne l'emmènent nulle part..et là elle nous fait pitié! mais on y croit à son histoire, on la suit dans ses quêtes éperdues pour tenter de rembourser ses dettes, dans ses tentatives de revenir à la réalité..mais elle a décroché la pauvre Emma, elle n'est rien....Alors elle s'en va comme elle est arrivée au début du roman...
Le pire, c'est ce qui arrive à Charles et dont personne ne parle, tout le monde se moque..Pire encore, à cette petite fille qui reste là et qui n'a rien demandé à personne..et pire encore ce pharmacien, qui comme tant d'autres, profite de la faiblesse des petites gens pour les appâter et ruiner les médecins qui se retrouvent sans clientèle.
voilà pourquoi c'est la fin qui dit tout, finalement c'est une histoire banale qui arrive tous les jours,
une situation banale
mais dont l'originalité est cette merveilleuse écriture qui nous a entraîné dans cette aventure banale, d'une manière incroyable!
j'ai adoré et je vous le conseille,
Dur dur
Critique de Elayne (, Inscrite le 19 avril 2006, 34 ans) - 19 avril 2006
C'est un peu facile, ne trouvez-vous pas ???
Critique de Grained'écrivain (Strasbourg, Inscrite le 28 mars 2006, 32 ans) - 29 mars 2006
Certes, ce n'est pas le meilleur roman de Gustave Flaubert (en passant je vous conseille L"'éducation sentimentale" ainsi que "La Légende de Saint Julien l'Hospitalier" qui sont sans nul doute des chefs-d'oeuvre et qui eux donneront le goût de la lecture à notre jeunesse !!!) mais il est tout de même beau, c'est sûr qu'en ne retenant que les défauts, (plus faciles à retenir que les qualités mais quand même, souvenez vous, vous avez tout de même aprécié en un point ce livre pour certains il n'y aura que ce passage qui vous aura plu, soulagé : .................la fin......... ^^ mais pour d'autres, ceux qui accepteront d'ouvrir les yeux, vous verrez en quoi ce livre est GRAND !!!) , comme la description de la casquette (....) jamais vous ne pourrez comprendre ce qui fait de ce livre un des livres parmis les plus étudiés et un des livres figurant en haut du tas "littérature française" !
A quel âge l'avez-vous lu, d'abord !?!
A 15 ans, alors là, bien sûr, il vous a paru ennuyant au possible mais c'est normal !
Mais relisez-le, dans un moment d'agitation, et vous en viendrez presque à l'apprécier, j'en suis sûre !!!
Allez vive Flaubert et honte sur celui qui ne respectera pas ses écrits, même si, c'est sans nul doute, le plus détesté des écrits de Flaubert !!!!!!!!!!!!!!
une de plus...
Critique de Lélia (, Inscrite le 22 février 2006, 35 ans) - 22 février 2006
On m'a imposé la lecture de ce livre en seconde, pour mon programme. Le pavé ne m'a pas fait peur, mais lorsque j'en ai découvert le contenu!! Horreur! J'ai haï ce livre dès les premières pages ! Je ne vais pas laisser cette critique sans en expliquer le pourquoi du comment...
Tout d'abord, je trouve que ce livre se traîne en longueur, pour pas grand chose en fait. Prenez par exemple, la fête où se rend Emma avec celui qui sera son amant, une fête de village il me semble (voyez à quel point j'ai apprécié ce livre, les détails m'échappent !), la description des lieux est longue, ennuyeuse, très, trop riche en détails... Alors que quelques pages avant ou après (ça non plus je ne m'en souviens pas) on annonce qu' Emma va avoir un enfant (enfin!, me suis-je écriée en lisant) en à peine une demi-ligne. J'ai tellement été frappée de la brièveté de cette "annonce" que j'en suis restée coi.
De plus, il faut avouer que, lors de ma lecture, ma prof de français m'avait fait lire une lettre de Flaubert lui-même où il parlait de son roman. N'ayant pas fini le livre (j'en était à peu près à 1/3) j'espérais encore de l'action, et à ce moment, je lis que Mme Bovary est "un livre sur rien" ! Je trouve encore cela risible, un livre sur rien d'environ 400 pages...
Je ne recommande ce livre qu'aux lecteurs acharnés, pleins de courage, et surtout qui aiment les longues descriptions et les amours très très très romancées d'une femme qui a une vie assez inintérressante en soi.
Un livre sur rien..
Critique de Clamence (saint quentin, Inscrite le 10 février 2006, 43 ans) - 10 février 2006
Et puis, avant d'entrer en première littéraire, soit quelques mois à peine après l'agonie que me causèrent les cent premières pages (ah, la description de la casquette de Charles Bovary!!!essayez donc de la dessiner: impossible, parce qu'elle n'est pas réelle..)
j'ai repris mon roman inachevé, sans doute par culpabilité, une histoire avec ma conscience si redevable à mon professeur qui m'avait tant appris...
ET j'ai adoré, oui, non grâce à une exceptionnelle maturité acquise en quelques mois- ne rêvons pas! mais bien parce que mon ennui inaltérable, profond, régulier, singulier, reflétait, se réflétait dans l'ennui d'Emma. Voici, ironie profonde, l'oeuvre mimétique par excellence: nous nous ennuyions par contamination !
et puis, cette ironie mordante de Flaubert, ces médecins incompétents, ces amants plus mortels que le mari lui-même, cette héroïne atteinte de don quichottisme, à vivre plus de ses rêves, ce leitmotiv de l'araignée qui tend inexorablement sa toile, patientemment, inlassablement, jusqu'à nous soûler d'indifférence latente,le temps est trop lent!!
alors oui, pas d'action, certes, mais un style parfait, qui peut se vanter d'écrire le réel et l'imaginaire à la fois? je lis Emma, et "l'Ennemi" de Baudelaire me vient en tête: "ô douleur, ô douleur, le temps mange la vie/et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur/du sang que nous perdons croît et se fortifie".
N.B : maintenant.. c'est moi le professeur, et j'ai préféré leur proposer Baudelaire..
Une ode à l'ennui!!!
Critique de Mme90 (, Inscrite le 14 janvier 2006, 34 ans) - 14 janvier 2006
Et cette critique n'est pas moins valable qu'une autre par rapport à mon âge car il ya d'autres classiques que j'apprécie beaucoup!!!
emma-scarlett
Critique de Ania (novi sad, Inscrite le 12 novembre 2005, 40 ans) - 12 novembre 2005
je connais moi aussi beucoup d'Emma et il faut qu'elles toutes soient raillées. pourtant chacune de nous possède cette veine romanesque, cet espoir avec lequel on observe l'amour venant... Elle ressemble un peu a Scarlett!!!!!!!!!! cette heroïne de mon enfance....
petit conseil
Critique de Charlenn13 (, Inscrite le 29 octobre 2005, 34 ans) - 5 novembre 2005
pour aimer ce livre il faut sauter toutes les descriptions très ennuyeuses qui donnent vraiment envie de dormir.
j'ai bien aimé ce livre car je n'ai lu que les dialogues. Il nous montre la manière de vivre et de penser à cette époque. Emma est en fait une femme qui veut vivre, découvrir le monde mais elle est égoïste et s'ennuie tout le temps.
Il y a de l'amour, des rêves, de la tristesse et du désespoir.
la fin est triste mais inévitable.
J'espére que j'ai pu aider quelqu'un qui a un devoir à rendre sur ce livre....
4 MOIS!!!!
Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 6 septembre 2005
Comme le dit la critique principale, on ressent l'ennui d'Emma...et ça pour le ressentir, tu le ressens.
Il faudrait un système de clou en dessous du cou pour te réveiller aussitôt passé le moment où la tête tombe...
J'ai trouvé ce livre d'un ennui lunaire...d'un intérêt lacunaire..
Peut-être est-ce cruel, mais à la fin je jubilais... quand il se passe ce qu'il s'y passe quoi!!
Je me tais, au cas où il y aurait des gens qui aimeraient lire "Mme Bovary" (y en a-t-il??)
Emma pour les intimes.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 6 septembre 2005
« Pourquoi, mon Dieu me suis-je mariée ?
Elle se demandait s’il n’y aurait pas le moyen, par d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme … »
Voilà donc un roman qui revient régulièrement dans les listes des meilleurs romans de tous les temps. Simples chroniques ? Non pas. Drame intemporel qui, hormi la technologie dont il est fait usage : diligence pour se déplacer et pas encore de mobile pour communiquer ( !), n’a pas pris une ride.
Le roman est linéaire, « à l’ancienne » dirions-nous. Les descriptions foisonnent, et d’une précision hallucinante. L’écriture, dépouillée, et qui supporte ses 150 ans d’ancienneté !
Chacun pourra faire d’Emma Bovary et des différents protagonistes une analyse différente (ça sert d’ailleurs de support à de nombreux pseudo-tests). Intemporel donc, beau. Certainement un chef d’oeuvre.
L'ennui et la Passion
Critique de Littera (, Inscrite le 17 août 2005, 37 ans) - 17 août 2005
oui et pourtant
Critique de Djémsy (Bruxelles, Inscrite le 7 août 2005, 37 ans) - 8 août 2005
Mon dieu quel ennui !
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 29 juillet 2005
Il est vrai qu'il s'agissait d'une lecture obligatoire pour l'école. Peut-être étais-je trop jeune alors pour l'apprécier? En tout cas, je trouve que c'est le genre de lecture qui risque de dégoûter de nombreux élèves face à la littérature.
Les faiblesses de Mme Bovary
Critique de Zarathoustroy (, Inscrit le 28 juillet 2005, 50 ans) - 28 juillet 2005
Mme Bovary part avec une vision complètement décalée de la vie. La confrontation avec la réalité lui est fatale. Du début à la fin, elle est à la recherche de son propre plaisir, et c'est ce qui la predra. J'ai bcp aimé ce livre admirablement bien écrit mais contrairement à nombre d'entre vous, je trouve que Emma est une femme égoïste dont le manque d'abnégation a semé le malheur tout autour d'elle.
Excellente critique !
Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 28 juillet 2005
Mais si j'ai mis 5 étoiles, tu t'en douteras, c'est parce que je ne partage pas ton avis. Ce qui fait la force de ce livre, c'est précisément le contraste entre la monotonie de la vie quotidienne et le bouillonnement intérieur d'Emma.
Ce livre, outre sa nouveauté de style pour l'époque, est le reflet d'une société, d'une petite bourgeoisie dont Flaubert critique les moeurs.
J'y vois aussi le témoignage d'une époque (pas entièrement révolue d'ailleurs), où les femmes n'avait pour seul objectif de trouver un mari, avoir des enfants et tenir leur ménage correctement.
Emma veut voyager, découvrir le monde (à commencer pas Paris), cotoyer des gens qu'elle admire, aller au bout de ses passions, bref, Emma veut simplement vivre. Mais la société la confine à un rôle de femme au foyer et la contraint à ne vivre ses désirs qu'à travers la réussite de son mari (réussite qui n'arrive pas), à s'évader (en rêve bien sûr) avec des amants et à jouer par procuration les Parisiennes en dilapidant l'argent du ménage.
Je rejoins les autres interventions: je pense aussi qu'il faut avoir "vécu" pour apprécier ce livre et je trouve moi aussi totalement absurde de faire lire ce livre à des adolescents.
Et le procès continue!
Critique de Julie D (Paris, Inscrite le 15 juin 2005, 63 ans) - 16 juin 2005
Il y avait du danger alors à montrer avec un tel talent à quel désespoir pouvait mener la condition des femmes au XIXème siècle - le pire peut-être à cet égard, qui ne leur concédait que le droit d'enfanter (net recul par rapport aux Lumières, éteintes à coups de guillotine. Paradoxal).
Les bourgeois contemporains de Flaubert avaient compris combien ce chef - d'oeuvre était subversif .On lui aurait sûrement pardonné le désespoir d'Emma si elle n'avait pas eu d'enfant. Mais là, franchement, aucune excuse : comme dit la subtile Maya, de quoi elle se plaint?
Un ennui trop bien décrit
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 4 mai 2005
Ce roman est très bien écrit, et, paradooxalement, c'est un peu ce qui le perd : cette femme s'ennuit, ce qui est trop bien décrit. L'auteur rend tellement bien ses états d'esprit qu'on s'en imprègne.
Or, comme il a tendance, par ses descriptions, à aller à la ligne, c'en est d'autant plus lénifiant. Il en va de même de l'adaptation de Chabrol (1991) et de l'adaptation tout aussi bonne d'Isabelle Huppert.
Résultat : ce livre est une vraie bouffée d'éther ! Ca me fait bizarre de m'attaquer à un monument de la littérature, mais je dois bien avouer ce que je pense.
Bof...
Critique de Caym (, Inscrite le 10 avril 2005, 40 ans) - 10 avril 2005
Sans l'avoir adoré ni détesté, il ne reste pour moi que l'impression d'un profond ennui, qui a néanmoins eu l'avantage de m'avoir offert - le temps de le finir - des nuits paisibles d'un sommeil de plomb.
Je ne suis pourtant pas partie dans ma lecture avec un mauvais a-priori : j'étudie et j'aime la littérature depuis assez longtemps pour ne pas tomber dans la facilité de critiquer gratuitement une oeuvre "classique", mais là, pourtant, rien.
Les personnages ne m'ont pas émue ni touchée, et je les trouve même tous sans relief, ou dumoins sans caractère et se complaisant dans une perpétuelle passivité fasse aux évenements, qui dans un désespoir mitigé, qui dans un vague regret, qui dans une mesquinerie sans conviction, etc.
Emma Bovary elle même, qui pourrait presque passer pour une redoutable extravagante au milieu de tout ce rien, n'est en fin de compte qu'une molle écervelée ayant parfois, dans un éclair de conscience du minable de sa vie, des envies de passion crétines comme d'autres ont des poussées d'acné. Pas de quoi casser des briquettes, donc...
Et pourtant on trouve parfois au milieu de ce marasme des passages d'un style magnifique, flamboyant, où la passion suinte par toutes les lettres d'envolées superbes qui laissent ébloui. Je pense notamment à certains passages descriptifs de la nature environnante, lorsque celle-ci semble incarner les tourments d'Emma (ce sera d'ailleurs là les seuls signes que véritable tourment il y a).
On s'attaque pas aux géants
Critique de Absolution (Quiévy, Inscrite le 5 avril 2005, 35 ans) - 5 avril 2005
Amour ou haine
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 30 mars 2005
Critique difficile
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 30 mars 2005
En essayant d'être objectif, il fait bien reconnaître que Flaubert rédige dans un style incroyable. L'écriture est splendide, rien à redire à ce sujet.
La maîtrise du sujet romanesque est aussi excellente, sur ce volet aussi, le roman dégage une puissance incroyable.
De façon plus subjective, je dois avouer que le personnage même de Madma Bovary m'énerve au plus haut point : un mélange d'inertie, d'égoïsme, de lâcheté et de bêtise ; bêtise qu'elle partage avec son mari, qui lui pêche avant tout par naïveté. Madame Bovary dispose en effet d'un effroyable pouvoir destructeur pour ceux qui l'entourent et qui l'aiment.
J'avais en fait vraiment l'impression dans ce roman, que les personnages étaient complètement écrasés par l'histoire, sans aucune volonté propre. C'est peut-être la force et la faiblesse du roman.
Le roman mérite assurément sa qualité de chef d'oeuvre, mais l'attitude résignée des personnages du roman m'a passablement énervé.
Allez, disons cinq étoiles pour l'écriture et le talent, un bémol pour Emma Bovary, personnage insupportable. Ca fait quatre.
Mon tout premier coup de coeur littéraire
Critique de Pandine (Montréal, Inscrite le 25 février 2005, 43 ans) - 27 mars 2005
Flaubert a une écriture si pure. Aucun mot n'est de trop, aucun ne manque. C'est magnifique.
Comment s'ennuyer à la lecture d'un tel chef-d'oeuvre ?
À lire également : "L'éducation sentimentale".
Pandine, vendue à Flaubert ;o)
Un mauvais souvenir d'école
Critique de Christof13 (, Inscrit le 28 juillet 2004, 45 ans) - 25 mars 2005
Lisez-la longtemps après le lycée !
Critique de Celeste (, Inscrite le 7 février 2005, 66 ans) - 25 mars 2005
Puissiez-vous le retrouver dans quelques années, et comprendre enfin Emma !
Pleine de rêves et d'illusions à la sortie de l'adolescence, vite broyée par les réalités d'une vie conjugale sans surprises, mauvaise épouse, adultère, mauvaise mère, encore à la poursuite de chimères et de passions ...
" Elle abandonnait ses illusions, une par une, comme un voyageur laisserait un bagage dans chaque auberge où il passe." (je cite de mémoire)
Servie par le style de Flaubert qui atteint la perfection, c'est un émerveillement de lecture, une émotion toujours intacte.
....
Critique de Lary (, Inscrit le 8 mars 2005, 39 ans) - 24 mars 2005
je suis sûre qu'Emma m'entendait ronfler
Critique de Jeong-Hu (, Inscrite le 24 mars 2005, 35 ans) - 24 mars 2005
Alors là c'est vrai: moi aussi j'ai trouvé une soluce à mes insomnies...
Si Emma s'ennuie déjà dans le bouquin, sûr que nous on va pas être absorbé dans la lecture...
Quelle idée d'écrire un livre ennuyant qui raconte l'ennui d'une femme qui pensait ne plus s'ennuyer en se mariant (compris ou pas?)... bien sûr, c'est pas moi qui ai décidé de lire ça! c'était pour les cours aussi... et autre chose: comment peut-on trouver autant de choses à décrire? Flaubert peut décrire le temps qu'il fait pendant 5 pages, moi je le fais en 2 lignes: "il fait beau, les oiseaux chantent, et les fleurs s'ouvrent"...mais lui Flaubert fait mumuse à décrire les oiseaux, les fleurs, le ciel, tout ce qui tombe sous ses yeux (on aurait dû lui bander les yeux à l'écriture de son "oeuvre")... A lire si vous avez du temps à perdre, et la patience (et le courage!) de vous ennuyer pendant 450 pages...
Tragédie et passions les ingrédients d'un chef-d'oeuvre
Critique de Sandrinha (, Inscrite le 21 mars 2005, 44 ans) - 23 mars 2005
Emma, l'héroïne du roman est sans doute le personnage le plus compliqué à entendre. Sa psychologie est instable et elle possède des idéaux et des rêves utopiques. Celle-ci est une constante insatisfaite. Son souhait le plus cher est vivre luxueusement et être aimée d'un amour passionné, sensuel et où la monotonie n'a pas sa place. Mais un problème se pose: Emma se fatigue vite d'aimer le même homme, ce qui explique l'échec de ses passions.
Flaubert est un génie!!! Il ose écrire et décrire des scènes qui dans son époque étaient honteuses et interdites, comme par exemple celle du fiacre.
La tragédie de la famille Bovary est dans mon opinion la plus belle scène: la façon dont madame Bovary meurt et le destin de Charles et de sa fille Berthe est le plus touchant et m'a complètement bouleversé ce qui fait du roman une oeuvre d'art.
Bon somnifère
Critique de MiLoU (, Inscrit le 6 mars 2005, 36 ans) - 6 mars 2005
Il est clair que forcer des gens à lire ce livre encourage TF1 à nous sortir une nouvelle Star Academy, car après une expérience aussi fructifiante, les jeunes se ruent vers les librairies pour acheter « Bovary, le retour ». Franchement, je crois que quand Flaubert à écrit ça, il était sûrement en pleine déprime. Sa vie devait tourner au ralenti, à voir la vitesse avec laquelle on avance dans ce livre.
Il est clair que nous consacrer cinq pages pour nous dire qu’Emma a toujours rêvé d’un beau prince charmant qui pourrait assouvir ses fantasmes romantiques, c’était très sympa de la part de Flaubert. Non, sérieusement, si vous ne voulez pas perdre 450 pages de lectures, n’acheter pas ce livre…
Avec les meilleurs voeux d'Emma.
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 4 janvier 2005
Au cours de la conversation qui portait sur notre site, elle s'est montrée très flattée d'avoir reçu tant de visites de lecteurs en 2004 car, m'a-t-elle expliqué : "si quelques propos m'ont parfois semblés à la limite de l'insolence, ces commentaires m'ont enchantée, le principal n'est-il pas que l'on parle de moi". Quelle lucidité ! Et elle riait encore au souvenir de cette visiteuse tellement passionnée qu'elle en avait oublié son plat d'endives sur le feu.
Sous l'effet, sans doute de son charme, je me suis laissé aller à une flatterie que maintenant j'estime un peu exagérée. Je lui ai dit : Chère Madame, c'est la perfection de votre style et l'excellence de votre condition de personnage de roman, qui vous distinguent et vous distingueront toujours parmi toutes les héroïnes des romans présents et à venir. Oui, c'était un peu exagéré ; il y en a quelques-autres, Eugénie Grandet, Anna Karénine, Thérèse Desqueyroux et ma préférée, Natacha Rostov de La guerre et la Paix et d'autres encore, mais nous savons qu'une femme est toujours une rivale pour une autre femme et il aurait été malséant d'évoquer ces noms devant notre chère Emma.
Et puis dans son roman, elle est entourée de personnages inoubliables. Il y a entre autres ce pharmacien, le plus connu de France assurément, ce M. Homais, prototype de l'esprit fort, imbu de lui-même et d'une médiocrité matérialiste qui frôle la caricature et que le lecteur n'oubliera jamais, pas plus qu'il n'oubliera les autres, tellement bien "croqués" par l'auteur, qu'ils en deviennent de véritables personnalités.
Madame Bovary m'a chargé de vous transmettre à tous ses vœux de belles lectures en 2005, tâche dont je m'acquitte avec le plus grand plaisir ; et je me permettrai d'y joindre les miens, tout en recommandant à ceux et celles qui n'ont pas lu cette histoire depuis longtemps, de se replonger bien vite dans ce prestigieux roman. Les amoureux de beaux mots, que sommes tous, ne se lasseront jamais de visiter ce temple de la beauté littéraire.
ennui mortel
Critique de Delph (, Inscrite le 30 décembre 2004, 34 ans) - 30 décembre 2004
une action >> 30pages de description, 1 action >> 25pages de description ! Tout cela jusqu'à la dernière page ! Cela ne m'etonne pas que certains de ma classe ne l'aient pas lu en entier et que d'autres aient sauté des pages et pas qu'une. Je tiens à remercier Flaubert car grâce à lui j'ai des supers notes ! Entre 5,5 et 6 qui dit mieux ?? J'ai lu que certains ici l'avaient lu une dizaine de fois ! Et bien moi je dis c'est surment pas moi qui irait le lire une deuxième fois! par contre j'ai apprécié Les 3 contes de Flaubert alors sans rancune pour m'avoir ennuyé pendant un trimestre..
autre époque autres moeurs
Critique de Didgy (Theux, Inscrit le 29 novembre 2004, 46 ans) - 24 décembre 2004
Cette époque n'est pas la mienne et n'entre donc pas dans ma tasse de thé littéraire.
Il faut parfois oser s'en prendre aux grands classiques.
Parvenir à se détacher du consensus mou, du "culturellement correct" qui fait que, parce qu'on aime les livres, on devrait automatiquement aimer Flaubert...
Eh bien, non...
Je reste cependant convaincu de l'intérêt de ce roman dans une perspective historique de la littérature.
Le droit au Bovarysme
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 23 novembre 2004
Je m'étais pourtant juré qu'on ne m'y reprendrait plus, tant cette chère Emma m'avait ennuyée lors de notre 1ère rencontre il y a 13 ans (oui, c'était une lecture "obligée", avec un fiche de lecture à rédiger, y compris une analyse de la "psychologie" d'Emma Bovary en quelques lignes... Des écoliers étaient priés d'extraire en quelques semaines et quelques phrases, la substantifique moëlle de ce que Flaubert avait mis 400 pages et des années de travail - et plus encore des années de vie - à réaliser. Logique...). Je me souviens comme si c'était hier de soirées interminables passées devant mon bureau en compagnie de ce livre qui n'en finissait pas!
Mais à la vue des 5 étoiles placées en tête de ma critique, vous aurez compris que mes retrouvailles avec Emma Bovary ont pris une tout autre tournure. Dès les premières pages et l'arrivée de Charles au collège, j'ai été littéralement éblouie par la lucidité et de la précision impitoyables avec lesquelles Flaubert donne vie devant nos yeux à ce grand bênet de "Charbovary" jusque dans la description de sa casquette "une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile". Et ma fascination n'a fait que s'accentuer à l'entrée en scène de cette chère Emma, et à l’évocation de ses lectures: "Elle avait lu "Paul et Virginie" et elle avait rêvé la maisonnette de bambous, le nègre Domingo, le chien Fidèle, mais surtout l'amitié douce de quelque bon petit frère..." et puis "Avec Walter Scott, plus tard, elle s'éprit de choses historiques, rêva bahuts, salle des gardes et ménestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelques vieux manoirs, comme ces châtelaines au long corsage qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir." Je me suis très vite laissée entraîner à partager les attentes et les espoirs d'Emma, je me suis laissée éblouir avec elle par tout ce qui brille et scintille, avec la fascination morbide de la phalène obstinément attirée par la lampe qui la réduira en cendres (une fascination morbide et une menace dont je ne voulais rien savoir, il y a 13 ans, et peut-être à raison...). Emma Bovary comme une métaphore du tragique de la destinée humaine, oui, Emma Bovary pas particulièrement femme (à mon avis du moins) mais si terriblement humaine...
J'ai été cette fois passionnée par ce livre au point qu'un soir, je fus tirée de ma lecture par la sonnerie stridente du détecteur de fumée, juste à temps pour sauver mon dîner, oublié sur la cuisinière, d'une combustion définitive et irrémédiable. Bref, vous aurez compris que je me suis offert, en compagnie de cette chère Emma, le plaisir un peu trouble mais oh combien délicieux d'une crise aiguë de Bovarysme, droit imprescriptible du lecteur no6, le droit de succomber par procuration aux tentations et aux pièges qu'on évitera peut-être - ou peut-être pas - dans la "vraie" vie.... Avec l'espoir ou l'illusion d'être un peu plus intelligent et plus humain au moment de refermer ce livre...
Madame Bovary,un roman du doute
Critique de Georgy (, Inscrit le 1 mai 2004, 47 ans) - 14 novembre 2004
merci Flaubert
Critique de Didou83 (aups, Inscrite le 14 novembre 2004, 41 ans) - 14 novembre 2004
pas d'accord !
Critique de Rachel (grenoble, Inscrite le 31 octobre 2004, 46 ans) - 8 novembre 2004
Beau style
Critique de Goussot_Vincent (charleroi, Inscrit le 4 novembre 2004, 37 ans) - 6 novembre 2004
Pauvre Emma
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 21 octobre 2004
Madame Bovary est malheureusement une histoire qui se répète. Pauvre petite Emma, si pleine de vie, d'espoir et dont la vie est si vite vidée de sens. Je l'ai lu à quinze, à trente ans, à quarante ans. Cela m'a aidé, je crois, dans ma vie de femme, à essayer d'être peut-être un peu plus lucide. La faculté de Flaubert à décrire les déboires de cette petite provinciale est tout simplement un tour de force. Son écriture est magnifique. Emma Bovary est certainement un livre que toute femme doit avoir lu.
Emma..
Critique de Fee Carabosse (, Inscrite le 20 octobre 2004, 76 ans) - 20 octobre 2004
Nouvelle dans les forums, je suis ravie d'avoir rencontré ce site au hasard de mes randonnées sur la toile..
L'histoire de la Bovary me passionne, j'ai du lire le livre au moins dix fois (vous direz à mon âge c'est normal ! sourire)..
Cette femme qui s'ennuie et je fait rien de ses journées me fascine..
Flaubert dans sa correspondance dit lui-même à Louise Collet "Ah qu'il me tarde d'être débarassé de la Bovary" et encore " "je suis aussi loin de la Bovary que si je n'en avais écrit une ligne de ma vie"..
Il semblerait que le personnage de la Bovary lui a causé de nombreux soucis.. Encore à Louis Colet "Que ma Bovary M'embête (...) je n'ai jamais de ma vie rien écrit de plus difficile que ce que je fais maintenant, du dialogue trivial !"
C'était juste une petite intervention en passant.. et parce que j'adore l'auteur.
Pas convaincu
Critique de Thomas (, Inscrit le 10 août 2004, 41 ans) - 10 août 2004
Madame Bovary
Critique de Rezy (, Inscrite le 23 juillet 2004, 63 ans) - 23 juillet 2004
Une ravissante provinciale aussi niaise que pathétique offerte en pâture dans ses élans de "courtisane" et de femme aux moeurs légères. Déchéance d'une jeune femme qui subit la vie, bien trop écervelée pour réagir et cesser ses turpitudes! Voilà le portrait ironique et sans aucune complaisance d'une femme bien trop facile que nous présente Flaubert.
Inexact
Critique de Paradize (Paris, Inscrite le 9 mai 2004, 37 ans) - 16 mai 2004
...
Critique de JUsTaReVoLuTiOn (, Inscrite le 18 avril 2004, 35 ans) - 19 avril 2004
Vu que ce que je fais de mieux d'après certaines personnes, c'est de CRITIQUER, et bien je pense que c'est tout à mon honneur dans ce forum ...
Ce livre est un classique de la littérature donc incontournable (hum hum)
Bref, me voilà, fervente lectrice ( je ne m'étendrai pas sur certains de mes 25 autres camarades, ayant juste regardé la couverture de ce livre, n'osant pas l'ouvrir de peur de l'abîmer, ou même, ne l'ayant pas acheté )destinée à lire cela .
1er paragraphe : n'ayons pas d'a priori, ce n'est que le début, continuons un peu ...
1ère partie : mais quelle vie passionnante,quel enthousiasme, quel entrain a cette Emma Bovary !
2ème partie : oh un amant ! Et un deuxième ! Dis donc, elle se lâche cette petite on dirait !
Mais comme a dit un homme : " une femme qui a un amant est un ange, deux amants un monstre, trois amants une femme "
Allez encore un ...
Mais on voit tout de suite la passion qui unit ces deux êtres !
Oui Emma, je sais que tu l'aimes ton mari, il est tellement joyeux, dynamique ...
3ème partie : Ne trouvant aucune solution à ses états d'âme et ses problèmes financiers, mademoiselle se suicide et s'il vous plait avec de l'arsenic. Bien sûr, on suppose que cela ne va pas être rapide ...
les beaux clichés de Merlin...
Critique de ALF (Ondres (40), Inscrit le 13 mars 2004, 44 ans) - 17 avril 2004
j'ai 23, j'écris sans effectuer de fautes d'orthographe, je lis beaucoup, je fais une spécialisation littérature classique en licence d'anglais, etc... Et tu sais ce qui me fait rire? c'est que je suis loin très loin même, d'être le seul dans ce cas de figure.
que vas-tu avancer d'ici quelques années? que les Alsaciens mangent tous de la choucroute? que les femmes du Portugal sont poilues? que les musulmans sont des voleurs de mobylette et les juifs des banquiers????
tu sais quoi mon ami? c'est TOUTE la société qui est dévorée par la télévision, certes les jeunes regardent la Star Ac', mais les vieux regardent le journal de TF1 et finissent par voter FN alors qu'ils n'ont jamais rencontré un étranger de leur vie... donc tu n'aimes pas les jeunes? peut être aussi les homosexuels, etc..? Mais de quel droit leur fais-tu des repproches? Et s'ils étaient heureux comme ça?
puis-je te poser une question? avant de critiquer l'attitude d'une jeune fille que tu ne connais pas, as-tu pris le temps de discuter avec elle? es-tu sûr que la télé réalité représente ses idéaux? elle est sûrement compétente dans des domaines culturels où tu n'as pas la moindre notion (cinéma, peinture, etc...).
je tiens à m'excuser auprès des autres lecteurs de ce forum, et prends de la graine sur des gens comme Jules ou Bolcho, qui a leur âge font preuve d'une ouverture d'esprit que tu ne connaitras jamais...
stp, sors un peu de chez toi et du monde de clichés que tu t'es crée.
à+
ALF
Réponse à Fée-gnasse
Critique de Merlin (Bruxelles, Inscrit le 25 février 2004, 60 ans) - 17 avril 2004
Voilà au moins un pseudo bien porté !
Un monument littéraire!
Critique de Martell (, Inscrit le 27 février 2004, 61 ans) - 17 avril 2004
Pour ce qui est de ton ...«devons nous nous identifiez a des gens qui vivent des vies plus médiocres encore que les autres?» Je te réponds non, aucune obligation.
Madame Bovary... j'ai honte de l'avouer, je ne me suis pas rendu à la page 100. C'est mon unique livre inachevé. Les Frères Karamazov ou Les Misérables ne m'ont posé aucun problème, au contraire, ce fut des expériences agréables, mais lui... j'ai un doute, alors honnêtement, ma note ne vaut rien.
L'avis d'une plus pitite :)
Critique de Fée-gnasse (, Inscrite le 16 avril 2004, 36 ans) - 16 avril 2004
Un chef d'oeuvre
Critique de Alcofribas nasier (, Inscrit le 27 février 2004, 53 ans) - 17 mars 2004
La vie d'Emma peut sembler à mille lieues de la notre, et pourtant, que de points communs : l'ennui, un mariage raté, des amants, une vie de perdue, la médiocrité tout autour d'elle ....
N'oublions pas qu'en 1857 Flaubert fut poursuivi par le Procureur impérial Pinard pour outrage aux bonnes moeurs et qu'il ne dut son acquittement qu'à la faconde de son avocat et ... ses relations avec la famille princière.
Baudelaire fut condamné pour ses Fleurs du Mal.
Pas convaincu
Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 43 ans) - 22 février 2004
Et je dois dire que j'y suis resté complètement hermétique... je me suis assoupi toutes les 5 pages et je n'en garde pas vraiment un souvenir mémorable. ( J'ai nettement préféré Bouvard et Pécuchet, l'éducation sentimentale et même Salammbô ! C'est dire... )
Maintenant, il "faut" le lire... certes... Mais je n'ai jamais aimé les "indéboulonnables". Donc... commencez-le: il serait dommage de passer à côté d'un roman à cause d'une critique lue... et puis se faire une opinion soi-même est le meilleur moyen de ne pas finir dans le néant ! Et surtout ne pas avoir peur d'exprimer ses réticences sous prétexte que des "pontes de la pensée" au style ampoulé prétendent que ce livre est génial et que quiconque prétend le contraire n'est qu'un âne !
Ceci étant dit je suis d'accord avec la dernière critique: Flaubert se moque éperdument de ses personnages dans ce livre ! Il démonte les moeurs "petites bourgeoises" ( et encore plus dans Bouvard et Pecuchet ).
De plus ce livre fera scandale à sa sortie et lui vaudra un procès, preuve que cela dérange les "élites" bourgeoises justement ! Si j'avais 5 ans, je dirais: " Il n'y a que la vérité qui blesse " ;-)
N'en demeure pas moins que ce livre ne m'a pas passionné du tout ( je dirais qu'il me fut aussi laborieux à lire que Flaubert à l'écrire... on est quittes ! )
L'american psycho du 19 ème, en un peu moins gore =)
Critique de J.b (, Inscrit le 22 janvier 2004, 39 ans) - 22 janvier 2004
Ceux qui disent apprécier ce livre pour la description des amours torturées d'Emma n'ont, malheureusement et à mon grand regret, rien compris: Flaubert se moque de tous les personnages qu'il décrit (et en premier lieu d'Emma), d'une façon absolument comique, et on voit que le bonhomme est passé maître dans l'art du cassage en règle (comme le note justement Maya, par exemple, le personnage de Charles est parfaitement ennuyeux, fade et médiocre, comme une bonne partie des personnages, ce qui est voulu par Flaubert, puisqu'il s'agit d'une satire; Emma, quant à elle, est dans une situation encore plus ridicule: consciente de la médiocrité de son mari, elle est cependant elle-même d'une médiocrité, d'une loudeur et d'un conformisme à un espèce d'idéal fleur-bleu post-gnangnan qui confine à la débilité la plus profonde, ce qui prête toujours à sourire lorsqu'elle évoque les grandes étendues enneigées des montagnes avec Rodolphe).
Cela dit, ce livre n'a que l'intérêt d'être une satire relativement jubilatoire de la société du 19 ème siècle (et il est parfaitement compréhensible de ne pas apprécier l'histoire et de la trouver à la limite ennuyeuse -vu que le propos, une attaque en règle de la petite-bourgeoisie, ne varie pas du tout, -, mais par pitié, plus de critiques qui passent à côté de ce bouquin !), ce qu'on ne comprend qu'après avoir vraiment étudié et fait quelques recherches (notamment dans la correspondance de Flaubert), indispensables pour comprendre le contexte dans lequel il a écrit ce livre. C'est pourquoi je ne met que 3 étoiles, puisque personnellement, si j'aime bien en général les satires, celle-là n'a que peu d'intérêt, vu qu'à ma connaissance, je ne vis pas encore au 19 ème siècle :)
Satire sociale
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 10 décembre 2003
Je partage l'avis de Jules. Emma Bovary m'a souvent ennuyée et j'ai parfois "sauté" quelques descriptions. Il n'en demeure pas moins que l'écriture de Flaubert frôle la perfection, comme le souligne Lucien, et l'ambiance si particulière est réellement prenante.
Victime de l'amour, Emma? Je n'ai pas eu cette impression. J'ai plutôt eu l'impression de quelqu'un qui s'ennuie et cède à ses caprices sans réfléchir aux conséquences. De quelqu'un qui cherche un amour qu'elle a vu décrit dans les livres et qui souffre de ne pas le trouver. Pour moi, elle ne se suicide pas par chagrin d'amour mais par désespoir et ennui, par déception de la vie, qui ne correspond pas à la littérature et à ses rêves. Et aussi par son incapacité à assumer la déroute financière qu'elle a provoqué.
Ce roman est également une sévère satire de la petite bourgeoisie provinciale de l'époque, que Gustave Flaubert n'épargne pas. Il porte un regard sans concession sur une société que visiblement il n'apprécie pas.Le personnage du pharmacien Homaisi tout comme celui de Monsieur Lheureux, le commerçant véreux se révèlent au fur et à mesure du livre particulièrement ignobles.
il a récidivé ! (mdr) !
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 13 août 2003
Personnellement, je ne pense pas qu'on puisse s'identifier à Madame Bovary, en tout cas "madame Bovary, ce n'est pas moi !". D'ailleurs à qui s'identifier dans cet ouvrage ? un seul personnage est positif, on en parle sur dix lignes, c'est un chirurgien de Rouen, figure du père de Flaubert sans doute. Le mérite du roman est donc ailleurs, et ce n'est pas mon rôle de le chercher :-) Est-ce un roman "social" ? au XIXe, sans doute...
Je crains que cette oeuvre, étouffée sous la glose scolaire et parascolaire, souffre d'avoir été trop étudiée à un âge où heureusement on a d'autres visions de la vie que l'auteur, grand pourfendeur d'illusions et d'idées reçues... Certes il en faut, de ces pourfendeurs, mais oserais-je dire que la fréquentation des désabusés, voire des sarcastiques, même s'ils trouvent leur jubilation dans un jeu de massacre, n'est pas ma tasse de thé ( mdr), et que je trouve du plaisir ailleurs :-)
Au final, je suis un peu étonné de la récidive d'un lecteur réticent. On peut être cultivé et intelligent sans connaître "Madame Bovary"....
Du compte-rendu précédent, je retiens cette remarque :" il [Flaubert] n'aime pas son héroïne". Voila à mes yeux un point capital, et je me demande même si Flaubert aime son lecteur, tant il s'évertue à lui faire prendre la pose devant un miroir qui lui garantit d'apparaître grotesque. Mais, bof ! ce que j'en dis :-)
Quant aux étoiles, moi qui en ai plein la tête, je ne serai pas radin, pour n'offenser personne :-)
Un roman qui fait réfléchir.
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 13 août 2003
Flaubert s'est inspiré d'un fait divers pour écrire son roman, il n'aime pas son héroïne, qui croit que la vie est comme les romans qu'elle lit, elle cherche un amant qui saura la sortir de son ennui quotidien. Si certains auteurs veulent que leurs lecteurs s'évadent de la vie réelle, Flaubert, lui, préfère le contraire, que ses lecteurs restent les pieds sur terre, car Emma n'est pas un cas isolé, ce genre de personnes excistent, c'est pourquoi on s'identifie à cette héroïne insatisfaite.
Je comprend qu'on ne puisse pas aimer ce roman, moi j'ai du m'y reprendre à deux fois avant d'entrer dans l'histoire. Comme dit la préface "aucun roman n'est innocent et celui l'est moins que les autres."
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 4 août 2003
PS: je mets 2.5 étoiles pour être neutre, je mettrai ma note définitive quand je l'aurai lu ainsi que mon avis sur ce livre.
De la connaissance
Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 9 juin 2003
Avant de m'exprimer, je tiens à dire qu'il faut beaucoup d'humilité avant de prononcer un jugement. C'est pourquoi je ne juge plus. Mes trois fois 22 ans me permettent ce recul. Bien entendu : on aime ou on n'aime pas. Point. Point à la ligne. Je préfère - et de loin - la critique de Kinbote à celle d'un "Killeur" (le tueur ?). Kinbote s'intéresse aux autres reconnus plus savants que lui. Kinbote est un "scientifique" au sens profond du terme. C'est pourquoi j'inviterais volontiers tel critiqueur à améliorer son orthographe, par exemple, avant de... tuer des génies reconnus par tous. A part cela, je lui laisse - bien entendu - la liberté de s'exprimer. Bonne route à tous.
Complément d'enquête
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 9 juin 2003
J.M.G. Le Clézio « Il me semble que le premier effort du roman au XIXe siècle, c’est de se dépouiller des artifices, des vanités du romantisme. Et il n'y a pas de doute que Flaubert est celui qui s'est le plus complètement arraché de cette vanité, le plus douloureusement aussi.(.) Après Flaubert, les textes surréalistes m'ont paru fades. »
Gabriel Matzneff « Pour Flaubert, le roman est un genre où la vérité doit être choisie, stylisée, transfigurée. Les lettres aux amantes ou aux amis, c'est au contraire le degré zéro de l'écriture, l'aveu jeté à la diable sur le papier, la confession sans le masque. La Correspondance devrait être la bible de tout jeune écrivain. Flaubert n'est pas seulement un maître d'écriture, il est un maître de vie. Celui qui a lu et médité sa Correspondance est à jamais délivré de la tentation de la brigue, des honneurs, des compromis, de l’histrionisme. »
Vladimir Nabokov « Sans Flaubert, il n’y aurait pas eu Marcel Proust en France, pas de James Joyce en Irlande. En Russie, Tchekhov n’aurait pas été tout à fait Tchekhov. »
Georges Perec « Je crois que quand j'ai commencé à bien connaître certains livres de Flaubert, ce qui me fascinait le plus en étaient "les morceaux de bravoure", par exemple la description de la casquette de Charles Bovary. Ou, dans le même ordre d'idées, des ’tours de force' : « Elle grossit. Il devint fameux. On le recherchait. » dont je ne finissais pas d’essayer d’analyser les subtilités. Mon premier livre publié, Les Choses, a été en grande partie déterminé par l’obsession des descriptions et des périodes ‘à la Flaubert‘, aboutissant dans de nombreux cas à des pastiches, des allusions, des transcriptions et même des citations purement et simplement collées dans mon texte. »
Nathalie Sarraute Elle souligne le « contraste entre, d’une part Salammbô, et même L'Education sentimentale, où le souci de la forme l'emportant sur l'idée aboutit à la recherche d'une beauté forcément conventionnelle et à un réalisme de surface et d'autre part Madame Bovary, où une idée neuve et forte, la découverte d'un domaine encore inconnu, d’un univers constitué de poncifs et de lieux communs, déborde ‘la plasticité du style' et donne à l'œuvre une profondeur et une richesse qui en font une des grandes de la littérature, une de celles qui demeurent toujours vivantes et nouvelles. »
Jean-Paul Sartre « Si l’on veut montrer la perfection de Flaubert, c'est à Madame Bovary qu’il faut s’arrêter. Ensuite il descend. C'est un homme qui va vers ce qu’il veut, ce qu'il cherche. Si on comprend bien ce que c'est que Madame Bovary, on comprend que c’est ce que Flaubert pouvait faire de mieux. Et il a passé pour tel : il est l’homme d’un seul livre. »
Michel Tournier « Ma dette personnelle à l'égard de Flaubert ? J'ai appris à lire et écrire dans ses livres. Je passe mon temps à le relire et à tenter de le recopier. »
Paul Valéry « Flaubert était convaincu qu'il n’existe pour une idée qu’une seule forme, qu’il s'agit de la trouver ou de la construire, et qu'il faut peiner jusque là. Cette belle doctrine n’a malheureusement aucun sens. »
Julien Gracq Se révèle un des plus farouches adversaires de Flaubert, notamment dans son excellent livre critique, En lisant en écrivant.
Faute de retrouver les termes exacts de Gracq, je livre ici l’extrait d’un compte-rendu du livre. « A ses yeux Flaubert est le mauvais génie du roman; il contient en germe les trois désastres que l’on constatera respectivement chez Proust, dans l'existentialisme et dans le nouveau roman: l'inversion de perspective qui fait glisser le genre de la «prospection» à la «rumination nostalgique», la «fascination de l’inerte», l'invasion du roman par la «logistique» de ses modes d’emploi. »
Ces divers jugements d’écrivains ont été recopiés du Madame Bovary de Flaubert dans la collection « Les Ecrivains du bac » édité par Lire et Gallimard.
Dans un lettre à Louise Colet du 22.O8. 1852, Gustave Flaubert écrivait : « Je suis en train de recopier, de corriger et raturer toute ma première partie de Bovary. Les yeux m’en piquent. Tu verras, quelle chienne de chose que la prose ! Ca n'est jamais fini ; il y a toujours à refaire. Je crois pourtant qu'on peut lui donner la consistance du vers. Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore. »
A tenter le « Lucien's test » sur Madame Bovary, qui consiste donc à trouver une phrase que l’on aurait aimé écrire dans une délai de 1’30 , nul doute qu’on y parvient ici dans un délai de temps nettement plus court.
« L’amour, croyait-elle, devait arriver tout à coup, avec de grands éclats et des fulgurations, - ouragan des cieux qui tombe sur la vie, la bouleverse, arrache les volontés comme des feuilles et emporte à l’abîme leur coeur entier. »
Au vu de ces quelques opinions glanées, il apparaît en tout cas que le voeu de Maya n'est pas près de se réaliser, que ce n'est pas de sitôt que les professeurs de français pourront épargner à leurs élèves la lecture de ce roman-clé de l’histoire littéraire.
Maya l'abeille
Critique de Lulu (Liège, Inscrit le 10 janvier 2002, 33 ans) - 6 juin 2003
Il se fait que nous devons mettre des étoiles...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 6 juin 2003
Encore un détail: Flaubert est un gigantesque écrivain à la langue quasi parfaite, mais il n'empêche que Madame Bovary est un personnage qui m'a assez souvent énervé.
Réponse à Lucien
Critique de Maya (Eghezée, Inscrite le 18 octobre 2001, 49 ans) - 6 juin 2003
Réponse à Lucien
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 4 juin 2003
Etoiles...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 4 juin 2003
Une autre remarque : Killeur Extrême nous explique qu'il n'a pas lu "Madame Bovary" mais explique néanmoins qu'il est préférable de lire "Trois contes"... L'étrange raisonnement... Je n'ai jamais mis les pieds dans un restaurant chinois mais je vous conseillerais plutôt cette taverne alsacienne; je ne connais pas la neuvième symphonie de Beethoven mais vous pouvez écouter en confiance la Lettre à Elise; je n'ai pas lu le programme d'écolo mais n'hésitez pas : faites comme moi, votez MR...
Mieux vaut lire
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 4 mai 2003
Le tragique de la vie humaine
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 24 mars 2003
J'ai eu un coup de foudre pour ce livre, pour le personnage d'Emma donc mais aussi pour l'ambiance, l'atmosphère, pour ces longues phrases qui se déroulent, pour les descriptions foisonnantes et que personnellement je n'ai jamais trouvé ennuyeuses.
Flaubert vs Dostoievski, round one
Critique de Nevermore (Rennes, Inscrit le 10 mai 2002, 42 ans) - 19 novembre 2002
Madame Bovary
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 novembre 2002
critique éclair, samedi, 15 h 23
Critique de Nevermore (Rennes, Inscrit le 10 mai 2002, 42 ans) - 9 novembre 2002
Je crois que je l'ai lu il y a deux ans. Je me souviens de l'avoir commencé puis de l'avoir posé sans l'ouvrir pendant deux semaines parce que j'avais d'autres chats à fouetter. Mais cela ne pose pas de problème. Lire vite c'est comme faire un tour du monde en deux jours, c'est un peu con.
De plus on retourne vite dans cette ambiance. Mais ce n'est pas seulement l'ambiance que je garde de cette oeuvre, heureusement. Pour moi il y a beaucoup dans ce livre. Je me souviens bien de la société décrite par Flaubert.
Je me souviens de Bovary que je trouvais un peu nul bien sûr, de monsieur Homais le petit pharmacien, et des autres humains ( souvent des "hommes bas") qui circulent dans le roman. Madame Bovary étouffe là-dedans. L'ecrivain est habile et il la rend extrêmement désirable. Mais les hommes qui l'entourent sont des nullos et elle-même est perdue. Notons que la scène où Madame Bovary meurt est très poignante.
Tout ça me fait penser à Dostoievski.
Un haïku de quatre cents pages
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 8 mai 2002
Mon conseil
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 15 novembre 2001
Alors, je fais quoi???
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 15 novembre 2001
Avis mitigé.
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 15 novembre 2001
J'adore !...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 novembre 2001
Bon, venons au livre... Emma Bovary m'a barbé à seize ans au point de l'avoir abandonné, elle m'a seulement un peu ennuyé à cinquante, quand je me suis dit que je devais vraiment y retourner. Je l'ai fini, mais dur, dur !...
Je suis donc assez de l'avis de Maya. S'il est tout à fait indiscutable que Flaubert écrit très bien et a un vocabulaire des plus étendus, ses descriptions de la moindre pièce de toiture d'une maison ou de la cathédrale de Rouen m'ont vraiment rasé ! Pour l'histoire: Emma grandit comme une fleur sur du fumier. Elle s'estime d'un autre niveau, d'un autre milieu que le sien. Bon, on peut comprendre. Mais à partir de là, elle ne fera plus que des mauvais choix et c'était écrit comme le nez au milieu de la figure !... Le pataud de mari ne tiendra jamais la route face aux rêves d'Emma. Passe un pâle bonhomme qui sait un rien y faire et elle tombe aussi sec, comme un fruit mûr !... Le moindre maquereau de la gare du Nord l'aurait repéré comme proie idéale dans une foule énorme ! Elle roucoule plus fort que le pigeon idéal ! On m'a parfois (avec raison) reproché de trop révéler l'histoire d'un livre... Ici, l'histoire, nous la devinons parfaitement bien plus de deux cents pages avant la fin!... C'est comme dans "Le Lys dans la Vallée" de Balzac. Bien sûr elle va tomber, bien sûr elle finira par être plaquée, bien sûr elle va en mourir d'amour !... Tout cela ne peut que nous donner des descriptions de tortures morales sans fins, enfin oui, une seule: la grande finale ! Nous connaissons la fin de ces personnages presque aux premières pages tant l'histoire est évidente... Alors, bien sûr, il nous reste à nous délecter de l'écriture, pour ceux qui aiment cela... Emma fait partie de ces personnages naïfs à qui il ne peut qu'arriver tuiles sur tuiles. Et elles arrivent, elle les appellent !... Mais qu'elles mettent du temps à tomber !... Je ne nie pas que Flaubert décrit très bien le milieux paysan, ainsi que celui de la province de l'époque, mais cela ne m'a pas suffi. "Le Rouge et le Noir" était bien plus passionnant, parce que plus varié, on n'en connaît pas la fin une fois le personnage décrit, ou presque... Non, j'emballe l'avis de Maya, même si je trouve sa cote très très faible... J'accepte de monter un peu, mais il n'en demeure pas moins que cela m'a un rien ennuyé...
Pauvre Emma
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 14 novembre 2001
Par contre, je l'ai relu bien des années plus tard, en fait il y a un an ou deux, et j'avoue que je l'ai beaucoup aimé! Ce n'est certes pas mon livre favori, mais il est prenant, profond, envoûtant. Peut-être faut-il avoir vécu, avoir souffert, pour apprécier ce roman. Je n'ai pu m'empêcher de me mettre à la place d'Emma, de ressentir ce qu'elle ressentait, de sentir dans mon ventre cette boule d'angoisse et de malaise qui devait être la sienne.
La vie est loin d'être un conte de fée, mais quand on a 15 ou 16 ans, on y croit encore dur comme fer. Plus tard, on devient réaliste. Malheureusement...
J'adore cette critique mais je ne suis pas d'accord
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 14 novembre 2001
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