J'ai lu Mme Bovary à 15 ans, je ne sais plus si c'était une lecture imposée, je n'en garde aucun souvenir. Je l'ai redécouvert en première année de fac il y a bien longtemps, par le biais d'un cours de littérature comparée portant sur "l'adultère dans le roman du XIXè s.",(choisi par moi parmi d'autres programmes) et se proposant d'étudier sur l'année Mme Bovary, Anna Karénine de Tolstoï et Effi Briest de Theodor Fontane. J'ai surtout le souvenir d'une jeune prof de fac qui nous a décortiqué Flaubert (et les autres) d'une telle façon que je n'ai pu qu'être captivée, passionnée, aspirée et époustouflée par ces oeuvres. Depuis je garde Flaubert et Tolstoï dans mes favoris et il me vient souvent de l'envie de les relire, même si je ne le fais pas forcément. Je suis actuelement en plein déménagement et je me surprends à mettre en carton ces cours de fac qui m'ont marquée, alors que j'en profite pour jeter tant d'autres choses ! Le plaisir de la littérature vient parfois par hasard avec le talent particulier d'un prof. Attention je ne dis pas que le vôtre était mauvais, il y en a juste certains qui réussissent à vous accrocher.
Peut-être aurez-vous envie d'y revenir dans une vingtaine d'années ou plus tard, on en fait alors une lecture différente..
Peut-être aurez-vous envie d'y revenir dans une vingtaine d'années ou plus tard, on en fait alors une lecture différente..
De retour sur ce site, j'aperçois le gentil mot doux laissé par Merlin a mon égard =)L'inconsience de la jeunesse me fait tout d'abord rire; avant que j'y perçoive le manque de respect qu'il m'y a porté.Juste une remarque en passant ici, bien que cela ne me regarde nullement, je signale que Merlin est décédé récemment, c'est son ami Patman qui nous l'a appris. Eteignons d'éventuels ressentiments.
Je ne sais pas quel est le problème avec Mme Bovary, parce que pour ma part, j'ai 17 ans et j'ai lu ce livre à 12 ou 13 ans et j'ai franchement adoré.Bizarrement, je n'ai jamais perçu cet ennui que certaines critiques évoquent, mais je comprends tout à fait que certains livres imposés par des professeurs de littérature peuvent paraître imbuvables.Pour ma part, Le père Goriot et Germinal, j'ai vraiment pas pu apprécier, peut-être parce que je n'ai pas encore acquis la maturité requise, ou peut-être aussi parce qu'ils sont vraiment barbants....Mais il ne faut pas hésiter à casser les mythes.Quant à la critique de Merlin, je ne me permettrai jamais d'attaquer quelqu'un qui ne peut plus se défendre.
J'allais justement ouvrir un sujet dans le forum général sur les romans imposés au collège et lycée.
Personnellement, l'école ne m'a pas dégoûtée de Flaubert, mais de Balzac et Romain Gary (rien que ça !). Je sais que cette première expérience négative sur ces auteurs me prive d'une grande culture générale et littéraire, et qu'un jour il faudra que je trouve le courage de retourner dans leurs oeuvres pour dépasser ce handicap. Pour l'instant, je n'ai pas encore réussi à dépasser l'ennui que m'a procuré Eugénie Grandet à 15 ans !
Il me semble que les enseignants de français devraient s'interroger sur leurs objectifs avant de proposer des lectures imposées.
Est-ce-que leur but est de donner le goût de lire aux élèves. Alors, ils devraient leur proposer des romans adaptés à leur maturité.
Mais il me semble que leur objectif est d'abord de faire découvrir le patrimoine classique. Objectif indispensable mais impossible si l'on n'a pas d'abord un solide goût pour la lecture.
Que faire alors ?
Peut-être que la question du goût pour la lecture est à résoudre dès le primaire.
Personnellement, l'école ne m'a pas dégoûtée de Flaubert, mais de Balzac et Romain Gary (rien que ça !). Je sais que cette première expérience négative sur ces auteurs me prive d'une grande culture générale et littéraire, et qu'un jour il faudra que je trouve le courage de retourner dans leurs oeuvres pour dépasser ce handicap. Pour l'instant, je n'ai pas encore réussi à dépasser l'ennui que m'a procuré Eugénie Grandet à 15 ans !
Il me semble que les enseignants de français devraient s'interroger sur leurs objectifs avant de proposer des lectures imposées.
Est-ce-que leur but est de donner le goût de lire aux élèves. Alors, ils devraient leur proposer des romans adaptés à leur maturité.
Mais il me semble que leur objectif est d'abord de faire découvrir le patrimoine classique. Objectif indispensable mais impossible si l'on n'a pas d'abord un solide goût pour la lecture.
Que faire alors ?
Peut-être que la question du goût pour la lecture est à résoudre dès le primaire.
Quand on lit les différences d'interprétation dans nos 2 critiques éclairs, très cher Poupi, ... Lis ce fuseau et tu verras que le débat a déja fait rage !
Je reprends le débat 5 ans après (ça c'est du deterrage). En six ans, j'ai pris du recul par rapport à cette oeuvre (même si je ne l'ai pas relu entre temps) et je me demande encore comme vous quelle mouche pique les profs de français ou l'académie de faire étudier Madame Bovary à des lycéens. Merlin se trompe en disant que c'est la faute à la déchéance du système éducatif, à la starac, aux jeunes qui ne s'interessent pas à la lecture. Peut être qu'il y a vingt ans, les jeunes subissaient en silence madame Bovary, mais ils ne l'appréciaient sans doute pas plus qu'aujourd'hui. Je l'ai lu en seconde, à cette époque, j'étais l'un des rares de la classe à l'avoir fini, et non sans mal. Les autres avaient jetté l'éponge, d'autres n'avaient même pas commencé. Mais beaucoup s'étaient régalé en lisant "Pierre et Jean" de Maupassant qu'on avait lu la même année. Les jeunes ne sont donc pas anti-lecture. Ils ne se reconnaissent tout simplement pas dans cette oeuvre.
Faire lire Madame Bovary à des jeunes, c'est comme les forcer à regarder un film d'auteur où il ne se passe rien. En lecture comme dans le reste, les jeunes ont besoin d'accrocher vite. Je me suis régalé en lisant à quatre vingt treize en classe de quatrième, vipère au poing en troisième (roman qui traite de l'enfance, donc plus évident à s'y reconnaitre).
Il faudrait dire aux profs : vous voulez faire détester la lecture aux élèves ? Faites les lire Madame Bovary !
Faire lire Madame Bovary à des jeunes, c'est comme les forcer à regarder un film d'auteur où il ne se passe rien. En lecture comme dans le reste, les jeunes ont besoin d'accrocher vite. Je me suis régalé en lisant à quatre vingt treize en classe de quatrième, vipère au poing en troisième (roman qui traite de l'enfance, donc plus évident à s'y reconnaitre).
Il faudrait dire aux profs : vous voulez faire détester la lecture aux élèves ? Faites les lire Madame Bovary !
Je confirme, je l'ai soigneusement évité quand je l'avais au programme même pour le bac. A 20 ans, les états d'âme de la mère Bovary ça ne m'ébranlait pas franchement.
J'avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi les profs s'obstinent à faire lire Madame Bovary à des jeunes de 15 ans. On me dira : "Parce que c'est bien écrit..." Evidemment, c'est bien écrit. D'accord, pas de doute. Mais qu'est ce qu'on peut y comprendre en 2010 ? Il faudrait faire un cours sur la condition féminine dans les années 1860, avant, après, etc. L'histoire qu'a été dénicher Flaubert est caractéristique des frustrations féminines dans la seconde moitié du 19e siècle et ne pourrait simplement pas se passer de nos jours. Dès lors, faire lire Mme Bovary à des jeunes revient à les obliger à faire de l'archéologie sociologique... De quoi dégoûter de la lecture...
Je suis d'accord avec tous ceux qui trouvent aberrant de faire lire Madame Bovary à des jeunes de 15 ans. C'est stupide et ça ne va pas encourager ces jeunes à lire, bien au contraire. J'ai lu ce livre au même âge et j'avoue ne pas l'avoir compris du tout, à l'époque. Puis je l'ai relu après 20 ans et j'ai hurlé au chef-d'oeuvre. Il faut en effet avoir une certaine maturité pour entrer dans un texte de Flaubert. Et je suppose que ça a été dur aussi pour la génération de nos parents. Il existe des tas de livres tout à fait adaptés à des ados et susceptibles de leur faire aimer la langue française et ses richesses.
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