Tandis que Flaubert est un bourgeois de province qui tape sur d'autres bourgeois de province comme du haut de sa montagne : le procédé me plaît moins.Pas du haut de sa montagne, je ne dirais pas ça. Il déteste la bêtise du genre humain précisément parce qu'il la partage, c'est une sorte de conscience aiguë qui me parle très fort. Du coup quand il fait le portrait de personnages assumés comme ridicules (Bouvard et Pécuchet), il le fait avec une cruauté presque tendre.
Tandis que Flaubert est un bourgeois de province qui tape sur d'autres bourgeois de province comme du haut de sa montagne : le procédé me plaît moins.
Pas du haut de sa montagne, je ne dirais pas ça. Il déteste la bêtise du genre humain précisément parce qu'il la partage, c'est une sorte de conscience aiguë qui me parle très fort. Du coup quand il fait le portrait de personnages assumés comme ridicules (Bouvard et Pécuchet), il le fait avec une cruauté presque tendre.
Je n'ai pas lu Bouvard et Pécuchet, mais je te crois. N'empêche que dans Madame Bovary, je le trouve plus méprisant que tendre vis-à-vis d'une société à laquelle il appartient bel et bien (et il me semble que certaines pièces de sa correspondance le révèlent pas forcément meilleur qu'eux). C'est vraiment ce qui me gêne dans ce bouquin, dont je ne remets pas en cause l'excellence au-delà de ça.
En fait, je suis d'accord avec toi sur l'aspect conscience aiguë, mais je n'ai pas ressenti, au-delà de la détestation de la bêtise, le sentiment qu'il savait qu'il la partageait. C'est pour ça que j'ai l'impression qu'il se place au-dessus de ses personnages.
"Madame Bovary, c'est moi."
Oui, tu as raison, évidemment... Et dans la vie, je ne doute pas qu'il le sache : il ne peut pas avoir cette conscience dont tu parles sans se sentir concerné. Mais, à tort certainement, je ne le ressens pas quand je lis Madame Bovary : je n'y vois que du mépris (sauf quand Emma agonise). Or, il me semble que le mépris implique qu'on place au-dessus (y compris au-dessus soi).
Là-dessus c'est intéressant aussi de lire sa correspondance au moment où il écrit Madame Bovary. (Bon, j'avoue que je préfère quand même l'Education sentimentale et Bouvard et Pécuchet.)
Bouvard et Pécuchet.)
Je vais le lire tout bientôt, il est également en bonne position sur ma table de chevet ;-)
Bouvard et Pécuchet.)Pur chef d'oeuvre, pour moi. (Si on accepte de dire adieu au roman, bien sûr.)
Je vais le lire tout bientôt, il est également en bonne position sur ma table de chevet ;-)
Bouvard et Pécuchet.)
Je vais le lire tout bientôt, il est également en bonne position sur ma table de chevet ;-)
Pur chef d'oeuvre, pour moi. (Si on accepte de dire adieu au roman, bien sûr.)
Oh, ça fait un moment que j'ai fait mon deuil je crois.
(Et je suis plutôt une veuve joyeuse)
Bien! Nous en reparlerons bientôt, alors.
Bouvard et Pécuchet.)Tout va bien alors.
Oh, ça fait un moment que j'ai fait mon deuil je crois.
(Et je suis plutôt une veuve joyeuse)
La 1ère critique d'origine parue dans le Figaro:Remarquable article, merci Provisette mais il me semble que ce soit plutôt une analyse psychologique des personnages qu'une critique comme on les conçoit aujourd'hui.
http://lefigaro.fr/histoire/archives/…
Il n'empêche que ce soit très intéressant comme analyse. Ça donne envie de relire le livre... de re-re-relire le livre.
Ces considérations sur le style sont très datées, d'une époque où le bien-écrire est encore l'écriture des gens de bon goût ; l'écriture de Flaubert est trop moderne pour s'y conformer. Mais en dehors de ces réserves c'est un article très élogieux.
Comme toi, je suis restée stupéfaite de lire que Flaubert n'était vraiment pas un écrivain!
J'ai trouvé l'article très élogieux aussi, et très intéressant. C'est en effet bizarre d'encenser les descriptions et de trouver le reste vulgaire et mauvais. Nos critiqueurs on plutôt tendance à penser l'inverse, ainsi le critiqueur qui conseillait de sauter les descriptions et ne lire que les dialogues :-)
Personnellement je n'ai jamais ressenti du mépris pour Emma chez Flaubert, il la rend très attachante dans ses travers en tout cas.
Personnellement je n'ai jamais ressenti du mépris pour Emma chez Flaubert, il la rend très attachante dans ses travers en tout cas.
Personnellement je n'ai jamais ressenti du mépris pour Emma chez Flaubert, il la rend très attachante dans ses travers en tout cas.
Je suis d'accord avec toi.
" Bouvard et Pécuchet" : un pur moment de bonheur que j'ai adoré et relu plusieurs fois : l'errance des ses deux naïfs fous de découvertes est un plaisir sans mélange !
Madame Bovary ouvre un autre pan de ce que Flaubert nous a laissé appréhender. A aucun moment je n'ai senti du mépris chez Flaubert, mais plutôt une recherche acharnée de compréhension de l'être humain.
Madame Bovary a été écrit, contre vents et marées, à une époque ou la Femme n'existait -dans une société guindée et moralisante- que comme "génitrice".
Emma avait tout faux : Une éducation sclérosante et une réalité décevante, héritages qu'elle a fuis par un imaginaire débridé et inadapté.
L'histoire de combien de femmes ?
J'ai plus ressenti de la compréhension chez Flaubert, que du mépris et ne crois pas me tromper. Même si Flaubert est cruel devant ce qu'Emma représente, il l'est tout autant envers M Homais, Rodolphe ou Charles...
C'est la critique d'une société étriquée et mortifère...
Madame Bovary ouvre un autre pan de ce que Flaubert nous a laissé appréhender. A aucun moment je n'ai senti du mépris chez Flaubert, mais plutôt une recherche acharnée de compréhension de l'être humain.
Madame Bovary a été écrit, contre vents et marées, à une époque ou la Femme n'existait -dans une société guindée et moralisante- que comme "génitrice".
Emma avait tout faux : Une éducation sclérosante et une réalité décevante, héritages qu'elle a fuis par un imaginaire débridé et inadapté.
L'histoire de combien de femmes ?
J'ai plus ressenti de la compréhension chez Flaubert, que du mépris et ne crois pas me tromper. Même si Flaubert est cruel devant ce qu'Emma représente, il l'est tout autant envers M Homais, Rodolphe ou Charles...
C'est la critique d'une société étriquée et mortifère...
Il y a des critiques qui -comme le prix de certains ouvrages- ne valent pas plus de 1,99 euros....
Il y a des critiques qui -comme le prix de certains ouvrages- ne valent pas plus de 1,99 euros....
oui...et c'est tout le problème de CritiquesLibres mais si on commence à censurer, on ne sait pas où cela commence et où cela s'arrête, alors tant que cela reste marginal...
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