Le carnet noir de Ian Rankin

Le carnet noir de Ian Rankin
(The black book)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Laurent63, le 23 novembre 2006 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 509ème position).
Visites : 7 126  (depuis Novembre 2007)

Une enquête de l'inspecteur Rebus.

Quatrième de couverture :

John Rebus était en train de lire la Bible dans son salon de massage préféré, lorsque tout a commencé : un type qui croit malin de venir se vider de son sang à la boucherie Sanzaw ; un collègue qui se fait défoncer le crâne à la sortie d'un restau tenu par deux fanas d'Elvis ; et puis cette vieille affaire d'incendie à déterrer - cadavres compris - où se trouve impliqué Aengus le Noir, le fils terrible du roi de la bière local. Le rapport entre tout ça ? Il se trouve sans doute dans ce satané carnet noir. Encore faut-il pouvoir le déchiffrer...

Ce livre doit être à classer dans les premiers des aventures de l'inspecteur Rebus. On y retrouve notre personnage favori pas encore dépendant de l'alcool, les personnages secondaires font leur apparition. C'est un roman initiatique pour celui ou celle qui veut découvrir les histoires de Rebus.
L'histoire est assez prenante, comme les autres, mais je dirais que l'écriture n'est pas aussi profonde que les autres romans de l'auteur, peut-être un problème de traduction. Quoi qu'il en soit cet ouvrage plaira aux amateurs de polars et aux fans de l'inspecteur Rebus. Il sombre, humain, sanglant avec un soupçon d'humour, bref il a tout pour plaire.

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Savoureux, intelligent, divertissant…

8 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 12 décembre 2014

En lisant les romans policiers de cet auteur mettant en scène l’Inspecteur John Rebus dans l’ordre de parution de ces derniers, du même coup je poursuis l’évolution de l’auteur ainsi que celle de son personnage principal, et j’aime bien!

Campée dans les profondeurs de la fraternité criminelle d'Édimbourg, une série d’évènements entraînent Rebus au coeur d’un crime datant de cinq ans, demeuré non résolu.
Rankin en profite pour introduire plusieurs autres personnages entourant Rebus, tous fort intéressants même si parfois confondants par leur nombre, tout au long de ces presque quatre cent pages!
D’autant plus qu’un sur deux m’a semblé porter le prénom d’Andy!

Blague à part, l'interaction en elle-même entre Rebus, ces autres personnages, l'histoire et l'environnement d'Édimbourg peint une atmosphère si vive, d'humeur si changeante et tendue que souvent le meurtre obligatoire ou deux semblent presque superflus.

Les meurtres cependant, ne sont en fait pas de trop; chacun est différent, inattendu et initialement semble insoluble, mais dans ce récit les solutions et les moyens de notre héros afin de les découvrir nous mènent dans un voyage inattendu autant au coeur de son esprit tordu, qu’à travers les quartiers anciens d’Édimbourg, ses rues, ruelles, dédales mystérieux!
Un récit savoureux, intelligent, des plus divertissant!

Lu en version originale anglaise.

Déception...

6 étoiles

Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 26 mai 2009

J’ai beaucoup aimé tous les romans de Rankin que j’ai lus jusqu’à présent, mais, là, je dois dire que je me suis demandé où il voulait en venir, pourquoi il nous submergeait de personnages secondaires ou non, tous des Mac Machin, on s’en doute ! Impliqués dans une histoire ou une autre…Un peu confus, tout ça !
Et je me suis arrêtée en cours de route, deux jours, car je trouvais cette lecture fatigante. Ce qui ne m’arrive jamais pour un polar.

Il est vrai que l’on n’est guère habitué à voir nos chers inspecteurs se pencher sur des affaires datant de 5 ans. C’est ce qui m’a fait attendre sans cesse une autre intrigue…car un hôtel brûlé cinq ans plus tôt, un cadavre brûlé dans le même incendie et un jeune inspecteur assommé, tout ça me semblait bien confus et peu pour remplir 450 pages. Bon, il y a toujours le Gros Gerry Cafferty pour terrifier tout le monde, soyez rassurés.
Quant à Rebus, il se montre plus mauvais collègue que jamais, piquant les idées des uns et laissant ses subordonnés tout à fait en dehors de l’affaire, sauf pour les basses besognes.

Je partage totalement l’avis de Grass. Tout ça est un peu léger et il faut être patient pour raccrocher les wagons.

Quitte à lire un seul Rankin, lisez « La Colline des chagrins ».

Découverte de John Rebus... une bonne découverte !

8 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 23 juin 2008

C’est par ce roman policier que j’ai commencé la série des enquêtes de l’inspecteur John Rebus, un Ecossais pur jus que j’ai trouvé très attachant à défaut de sympathique car il a quand même de très nombreux défauts…
Cette série n’avait jamais retenu mon attention car, soyons honnête, j’ai une tendance à privilégier, surtout dans le domaine romans noirs, polars, policiers et thrillers, les auteurs français, pas par xénophobie mais tout simplement parce que je m’y retrouve plus, je m’y projette plus facilement… Daeninckx, Fajardie, Aubert, Failler, Baudroux me tiennent donc beaucoup plus compagnie que Mankell, Camilleri, Cornelly, Leon, Peters… mais quand les occasions se présentent, je sais les saisir sans a priori… Me voilà donc en compagnie d’un petit nouveau, un certain John Rebus qui a su me convaincre très rapidement.
Il faut dire que très rapidement j’ai bien compris que l’auteur, Ian Rankin, se préoccupait plus de l’ambiance, des êtres vivants que de l’énigme pure au sens mathématique. Il ne s’agit pas seulement de savoir, mais bien de comprendre, et je trouve cette démarche plutôt bien sympathique.
Parler de ce roman est assez délicat. Il y a un commissariat dans lequel plusieurs personnages deviennent à tour de rôle meneur de la danse, parfois Rebus est même rejeté par ses collègues, oublié, méprisé… et, pourtant, il avance, tout doucement, vers la vérité…
On le sent souffrir avec son ancienne compagne, son frère, les étudiants à qui il louait son appartement… On comprend bien que notre anti-héros, il en a tous les aspects, se fait manipuler par le grand banditisme de la ville, de la région, du pays…
Le pays, l’Ecosse, est très présent. C’est un endroit que je ne connais pas du tout mais on sent toute la souffrance d’un peuple qui a échoué dans son virage vers la modernité, qui n’est plus qu’une vaste friche industrielle, un espace où les habitants veulent noyer leur chagrin dans l’alcool, le jeu, l’ennui…
Il y a, aussi, heureusement, des liens d’amitié solides entre certains personnages, en particulier entre John Rebus et sa collègue Siobhan Clarke. Cette dernière m’a séduit et je pense que j’ai aussi beaucoup aimé le roman par sa présence, sa fidélité, son objectivité…
L’ambiance au sein du commissariat de Saint Leonard est assez particulière et on sent que cela provoque, et provoquera encore, de nombreuses péripéties qui gêneront encore le déroulement des enquêtes et pas seulement lorsqu’elles touchent les milieux les plus huppés de la ville…
De la ville ! Mais de quelle ville parle-t-on ? D’Edimbourg, la ville où évolue le club des Hibs dont on parle beaucoup dans cet ouvrage… rappelons qu’il s’agit d’un club de football créé par les migrants catholiques irlandais, équipe que supporte une certaine Siobhan…
Et le scénario ? L’histoire ? Une histoire, une enquête du passé relancée par des faits récents comme un policier qui se fait assommer et qui laisse à John Rebus un carnet noir mystérieux à déchiffrer… La confrontation entre un petit policier local et un grand de ce monde, enfin un chef d’entreprise de la ville, une des dernières qui fonctionne correctement, une brasserie… L’affrontement entre Aengus et Rebus !
Au fur et à mesure du roman, on en apprend un peu plus sur John Rebus qui est originaire d’un village écossais, Fife, où il aime revenir. Son frère Michael, très présent dans ce roman, sort de prison et manque beaucoup de stabilité. Tous les deux ont un rapport ambigu avec l’alcool. John a été marié et a une fille. C’est son obsession du travail qui a brisé le couple et qui devrait le mettre à mal dans sa relation avec Patience, médecin à l’hôpital. John aime la musique rock ce qui ne nous surprend pas beaucoup puisque l’auteur de la série, Ian Rankin fut lui-même musicien dans un groupe punk !
Et la belle Patience, que devient-elle dans tout cela… A vous de deviner !
J’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman que j’ai du mal à classer tant il est différent des policiers classiques. Bien écrit, bien traduit, il donne envie de prolonger la lecture de cette série ce que je vais faire avec plaisir…
Attention, le nombre de pages, plus de 460, peut effrayer certains lecteurs…

faux départ

6 étoiles

Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 31 juillet 2007

Je me disais qu’aimer le roman policier et ne pas encore avoir lu Rankin devait être une grossière erreur. Que Rankin, c’était comme les Connelly et Mankell de ce monde, qui s’y frotte une fois ne s’en sort pas avant d’avoir traversé l’intégrale, pour ensuite chercher en vain le même frisson chez d’autres auteurs et, par le fait même, en sortir déçu et laisser tomber le genre policier par un soudain manque d’intérêt.

Plusieurs facteurs ont peut-être influencé mon appréciation de cette lecture. D’abord mon déménagement, au cours duquel j’ai malheureusement égaré mon exemplaire entamé de Rankin qui a dû attendre, dans ma grande négligence à défaire mes boîtes, de revoir la lumière du jour. Cet égarement a eu pour cause que j’entamai « Coup pour Coup » de FX Toole, lecture qui me causa un grand manque émotif une fois la dernière page tournée. Et quand j’ai retrouvé Le Carnet Noir, quelque chose avait changé. Nous n’étions plus les mêmes, et je terminai ma lecture par pur orgueil.

Faudrait pas croire que Le Carnet Noir est un mauvais roman. Loin de là. Le personnage de l’inspecteur John Rebus est tout à fait attachant, voire même addictif (qualité majeure des grands auteurs de policier). Seulement, l’histoire m’a semblé quelque peu diffuse à cause de cet apparent désir de l’auteur de ne pas faire un roman vide. Il devait avoir vraiment peur, le pauvre, car Le Carnet Noir est plein, avec peut-être 40 % d’excédent qui, à mon avis, aurait grandement aidé l’histoire s’il avait été jeté à la poubelle. Tout plein d’idées sont soulevées et avancées, puis laissées en plan pour ne revenir que beaucoup plus tard. Je veux bien croire qu’un policier qui décide d’entamer par lui-même une enquête sur une histoire vieille de cinq ans ne fait que se causer du travail supplémentaire à son boulot quotidien. Mais sommes-nous réellement obligés, nous lecteurs, d’être tenus au courant de ces boulots du policier qui ne font pas partie de l’enquête? Devons-nous réellement savoir tout ce qui se passe dans la tête des personnages secondaires? Pouvons-nous nous passer de certaines histoires secondaires lorsque l’enquête part d’un point pour se développer en cinq ou six branches différentes?

Comme je disais, il est possible que ma lecture hachurée ait eu raison de ma compréhension de l’intrigue. Mais je maintiens mon point : installer un personnage, nous laisser s’y faire, s’y attacher, le faire pendre par les pieds sous un pont suspendu, et n’y revenir que quelques 150 pages plus tard, moi, je trouve ça difficile de m’intéresser au reste dans une telle situation.

Et puis aussi, il me semble qu’une narration à la première personne aurait été beaucoup plus efficace pour cet enquêteur toxon. J’aurais bien plus aimé l’entendre râler par lui-même que via un narrateur qui sait tout, de toute façon.

Enfin, n’allez pas croire tout ce que je dis, c’est pas un livre mauvais, je m’attendais seulement à plus. Et puis les bandes rouges sur les livres de Rankin clament qu’il est le Numéro Un en Angleterre. Me voilà seul contre une nation entière.

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