La cinquième femme de Henning Mankell
( Den femte kvinnan)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Cherchez la femme
C'est le second ouvrage qui me passe par les mains, rédigé par le célèbre auteur de polar Suédois, titulaire d’un Grand Prix de Littérature policière pour sa série mettant en scène l’inspecteur Wallander.
On y retrouve les interrogations de l'auteur quand au paradis suédois où chaque citoyen ne songe qu'à l'émigration, rêve que l’auteur lui-même a réalisé puisqu'il vit au Mozambique, où les milices privées se constituent avec le slogan "là où il n’y a pas de justice, il faut en créer une", où les femmes se mettent à assassiner comme les hommes, où la criminalité devient de plus en plus violente et de plus en plus complexe, où il y a de moins en moins de policiers de terrain et de plus en plus de personnel administratif, où les femmes s’arrachent les cheveux pour mener de pair une vie professionnelle et s’occuper de leurs enfants..
Pourquoi est-il si difficile de vivre en Suède ? Parce que nous avons cessé de repriser nos chaussettes…. Tout comme les vieilles chaussettes, de plus en plus de gens se sentent superflus et le processus va encore empirer...
Et les policiers qui se font de plus en plus rares ? Ce n’est peut-être pas davantage de policiers dont le pays a besoin, mais des policiers différents… Son travail de policier, ce n'était qu’un cauchemar mal payé… On le payait pour supporter l'insupportable.
Voilà pour les réflexions sociologiques de l’auteur.
Puisqu’il s'agit d’un polar, je vais tout de même vous donner quelques indices sur la situation que va devoir éclaircir notre célèbre policier Wallander, en dehors de ses états d’âme et de ses considérations philosophiques sur l’avenir de la Suède.
Un concessionnaire automobile, poète régionaliste et ornithologue amateur tombe dans un piège mortel, un fleuriste détective privé, amoureux des orchidées disparaît et est retrouvé étranglé, amaigri, ligoté à un arbre, un chercheur spécialisé dans les allergies du lait, qui ne s’intéresse à rien du tout, est retrouvé noyé dans un sac lesté de pierres.
Le seul point commun qui lie des hommes aussi dissemblables entre eux, c’est leur violence tout court et plus précisément celle qu’ils exercent contre les femmes.
Le roman nous entraînera dans l’univers des mercenaires qui se vendent au plus offrant pour préserver les intérêts des grosses entreprises en Afrique…
Notre Congo ex-Belge ne sera pas épargné : "Les Belges du Congo soutenaient Tschombe au Katanga. Avec l’argent des grosses entreprises minières, ils ont fait appel à des mercenaires de tout genre. Plusieurs centaines de mercenaires étaient impliqués dans les combats au Katanga. Ils venaient de Belgique, de France, d’Algérie…. On y retrouvait des Allemands qui n’avaient pas supporté la défaite du Reich et qui se vengeaient sur des Africains innocents. Les mercenaires ont toujours été des gens méprisables. Ils tuaient pour de l’argent. Ils prétendaient combattre pour la liberté, contre le communisme. La réalité était différente. Ils tuaient sans discrimination. Ils exécutaient les ordres du plus offrant. Revenus au pays, ils ne retrouvaient pas une vie normale. Ils devenaient des sadiques et des psychopathes."
Les éditions
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La cinquième femme [Texte imprimé], roman Henning Mankell trad. du suédois par Anna Gibson
de Mankell, Henning Gibson, Anna (Traducteur)
Seuil / Seuil policiers (Paris).
ISBN : 9782020372923 ; 20,30 € ; 18/03/2000 ; 489 p. ; Broché
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Irregulier
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 16 décembre 2013
La cinquième femme est un excellent thriller mais il n'est pas des plus légers ni des plus digestes. Toutes les informations sur les changements sociologiques intervenus en Suède nous intéressent modérément et n'apportent pas vraiment grand chose à l'enquête.
Quelques invraisemblances alourdissent encore le tout. Malgré tout, ce roman policier est au dessus de la moyenne de ce qui nous est proposé aujourd'hui dans le domaine et se lit sans déplaisir parce qu'un Wallander reste un Wallander avec ses questionnements et ses rebondissements.
Si vous avez déjà lu des Wallander, celui-là vous plaira, si vous commencez par celui là vous risquez de rester sur votre faim.
Les états d'âme de Kurt...
Critique de Amnezik (Noumea, Inscrit le 26 décembre 2006, 56 ans) - 16 avril 2012
Cette sixième enquête ne s’inscrit pas parmi les meilleures de la série, mais je me demande aussi si ce n’est pas parce que je les enchaîne trop rapidement que j’ai ce sentiment mitigé, c’est en tout cas certainement ce qui explique cette impression de déjà-vu.
Pour finir je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager cet extrait qui nous plonge direct dans la quatrième dimension…
Le contexte : Wallander et son homologue, Birch, viennent d’interroger un témoin et échangent leurs premières impressions :
“Ils descendirent dans la rue. Le vent avait encore forci.
- Qu’en penses-tu ? demanda Birch.
- Elle ne dit pas la vérité. Mais je n’ai pas non plus le sentiment qu’elle mentait.
Birch lui jeta un regard interrogateur.
- Comment dois-je interpréter ça ? Qu’elle ment tout en disant la vérité ?
- À peu près. Je ne sais pas ce que ça implique.”
Il a dit quoi Télérama ?
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 1 octobre 2011
On attend beaucoup de ce roman policier ; ne lit-on pas en quatrième de couverture : « Du très grand art », signé Télérama. Une assertion péremptoire empoisonnée.
Dès les premières pages l’impression est négative. La prose est lente, journalistique, sans originalité. Trois exemples : p221 « Le parfum des fleurs étaient plus capiteux que jamais » ; p223 « La peur le lacéra comme une griffe » ; et le meilleur pour la fin, p340 « Le silence se fit dans la pièce. Pour la première fois, l’enquête tout entière semblait retenir son souffle ». On trouve aussi quelques perles comme p217 « Les percées décisives, dans les enquêtes difficiles, se produisaient soit au cours d’une conversation, soit dans un silence absolu et concentré » (sic).
Si la prose n’est pas la force de Mankell, la construction romanesque non plus. On suit l’enquête pas à pas et l’on s’ennuie ferme. Il n’y a aucun travail de mise en scène. Il y manque un éclairage particulier, un regard singulier. Si bien qu’il faut attendre plus de trois cent quatre-vingt pages pour sentir comme une vibration : p388 : « Après avoir raccroché, Wallander s’aperçut qu’il transpirait. L’enquête commençait enfin à bouger… ». Il était temps !
Enfin, il faut noter de trop nombreuses répétitions, notamment les cogitations de Wallander sur l’enquête.
L’ensemble est alourdi par une critique sociologique puérile.
« Du très grand art » a dit Télérama.
cluedo scandinave
Critique de Saint Henri (, Inscrit le 19 février 2010, 50 ans) - 15 mars 2010
Ce n'est pas mon préféré
Critique de Patsy80 (, Inscrite le 20 août 2009, 49 ans) - 21 août 2009
Lente intrigue
Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 64 ans) - 16 novembre 2007
L'action se déroule "simplement", on se croirait vraiment dans la vie de tous les jours, malgré la façon dont sont perpétrés les crimes, peu courants dans une vie dite normale...
C'est un plaisir d'entrer dans l'histoire, c'est une grande frustration que d'en sortir. Vivement le prochain !
Wallander, l'homme
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 18 février 2006
A mes yeux, peut-être, le polar de Mankell le moins "policier" dans la série des Kurt Wallander. A savoir que le crime est cette fois d'une trame assez classique, on devine assez vite les tenants et les aboutissants, les motivations, d'autant plus que tout cela est somme toute assez simple, même si superbement ficelé. Ce qui fait l'intérêt de cet opus réside dans la profonde humanité qui se dégage de Wallander, un homme fragilisé par la perte de son père, par la perte des repères de la société suédoise, par sa fille Linda qui lui échappe, par son amour avec Baiba qui s'étiole et pas le temps qui passe, avec ou sans lui. L'enquête n'est pas le seul fil conducteur du récit, il y a aussi les pensées de cet homme qui se cherche et éprouve pas mal de difficultés à se situer dans cette société en mouvement.
Peut-être pas le meilleur volume en matière d'intrigue mais certainement un des plus riches en terreau humain.
socio-policier
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 juillet 2004
un policier humain
Critique de Jeparo (Bruxelles, Inscrit le 26 mars 2004, 59 ans) - 17 mai 2004
D'accord, c'est facile! Je souscris à tout ce qui a déjà été écrit ici sur Mankell, en particulier sur l'intérêt de son regard de sociologue sur l'évolution de la société suédoise.
En outre, ce qu'il y a d'extrèmement appréciable dans cet opus, c'est cette petite vibration qui le parcourt d'un bout à l'autre et qui nous dit qu'on est bien là au coeur de l'humain. Wallander ne devient jamais un flic cynique ou amer, il reste un sensible, jusqu'aux interrogatoires finaux (livrés en épilogue) et Mankell, là où d'autres auraient forcé le trait, nous brosse un portrait subtil de la meurtrière : elle reste monstrueuse et en même temps sa compassion est là et elle bouleverse. Je l'ai trouvé fort, Mankell, sur ce coup-là.
Il maîtrise aussi l'art de nous faciliter l'identification à ses personnages; j'en veux pour exemple que je me suis senti tellement content pour Wallander de ce voyage à Rome avec son père, d'autant plus que... (je n'en dirai pas plus).
J'ai moins apprécié sa tendance à nous saouler de récapitulatifs et à assaisonner presque chaque dialogue d'un systématique "il y avait quelque chose d'important dans ce qui venait d'être dit mais Wallander ne parvenait pas à cerner quoi".
N'empêche, bon polar, incroyablement réaliste.
un peu plus qu'un roman policier
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 25 avril 2003
Comme le souligne Darius, ce roman n'est pas simplement un roman policier. Comme dans tous les Mankell et comme dans bon nombre d'excellents romans du genre, ce n'est pas l'intrigue policière qui constitue l'élément le plus intéressant. L'intérêt de ces livres réside dans la force de leurs personnages principaux et de l'univers dans lequel ils évoluent et chez Mankell, l'inspecteur Wallander et sa scanie natale forment un univers dépaysant et original.
Une découverte!
Critique de Mildex (Liège, Inscrit le 5 octobre 2002, 52 ans) - 15 octobre 2002
Et aussi un héros, Kurt Wallander, très humain nous faisant partager ses interrogations. Bref, du grand roman policier!
Polar nordique
Critique de Esperluette (*, Inscrite le 19 juin 2002, 52 ans) - 27 septembre 2002
En mai 1993, quatre religieuses et une touriste suédoise sont assassinées dans un couvent algérien. L'affaire est étouffée. Un an plus tard, en Suède, l’inspecteur Kurt Wallander s’apprête à reprendre le travail, après un cours séjour en Italie. Il est immédiatement confronté à une série de meurtres d’une rare cruauté. Le policier a tôt fait de conclure qu’il s'agit d’une vengeance personnelle. Mais qui ? Et surtout, pourquoi ? L'enquête piétine et les retards s’accumulent. L’ambiance est d'autant plus morose que l’hiver s’annonce rude. D’abord, parce que le froid semble s'être emparé de la Suède. Ensuite, parce que le malaise social pousse les citoyens à se réunir en milice. Enfin, parce que Wallander a du mal à y voir clair dans sa vie. Le roman débute sur les chapeaux de roues avant de prendre sa vitesse de croisière, c’est à dire un rythme très lent. Henning Mankell s’ingénie à entrer dans les moindres détails et à décrire tous les rouages de l’enquête. Il crée ainsi un climat de tension particulièrement efficace.
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