Les morts de la Saint-Jean de Henning Mankell
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Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Un bon polar
Au hasard des sites web sur les polars, j'ai découvert quelques écrits sur cet auteur suédois. Et j'ai eu envie de découvrir autre chose que nos polars francophones ou que les classiques polars américains.
Dans ce roman, Mankell nous présente une enquête de son inspecteur favori, Kurt Wallander. Le soir de la St Jean de juin 1996, trois jeunes partis en forêt pour faire une fête sont abattus. Le tueur fait disparaître les corps. En août, Wallander et ses collègues qui croyaient tout d'abord à une sorte de fugue collective commencent à s'inquiéter sérieusement. C'est le moment que choisit le tueur pour faire réapparaitre les corps. Dans le même temps, Svedberg, un des proches collaborateurs de Wallander, est abattu dans son appartement. L'enquête révèle rapidement qu'il s'était intéressé de près à la disparition des 3 jeunes...
Wallander va conduire de bout en bout cette difficile traque à travers le sud de la suède et Copenhague. Il va porter l'enquête sur ses épaules de plus en plus fatiguées. A environ 50 ans, il commence à penser à la retraite. Sa dernière compagne partie, sa fille éloignée, son père mort, sa santé vacillante (il découvre son diabète) sont autant de choses qui pèsent sur ses investigations. Il commet des erreurs, ses capacités sont remises en cause. Bref, on est loin du détective américain qui contrôle tout, est infaillible et fort.
L'intrigue est assez fluide et très prenante, sans invraisemblance, et est surtout renforcée par tous ces petits à côté qui font les bons romans policiers : profondeur des personnages principaux, développement de leurs problèmes personnels et de leurs caractères, contexte social fort ...
Le style de roman est assez proche des polars français, les problèmes de la société suédoise (augmentation de la violence et du nombre d'exclus, baisse des moyens policiers, individualisme et solitude ...) sont aussi ceux de la société française. Finalement, il suffirait de transposer ce roman dans d'autres lieux géographiques et de changer les noms des protagonistes et il pourrait facilement passer pour un roman français.
Bref, un bon polar européen.
Voir également la critique de Darius sur la muraille invisible, le livre de Mankell qui précède celui-ci dans la série sur l'inspecteur Kurt Wallander .
Les éditions
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Les morts de la Saint-Jean [Texte imprimé], roman Henning Mankell trad. du suédois par Anna Gibson
de Mankell, Henning Gibson, Anna (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020533607 ; 8,40 € ; 09/03/2004 ; 576 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (16)
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Hypoglycémique
Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 15 septembre 2024
L'écriture est simple et le style fluide usant d'un vocabulaire basique ; la traduction est dans un Français assez approximatif. La construction, plutôt linéaire, est relativement banale. En nous racontant les humeurs de ses personnages (notamment les péripéties diabétiques de son enquêteur !), l'auteur fonce droit dans le remplissage à gogo (la moitié du roman environ). En supprimant les pages de trop, on pourrait arriver à un roman plus dynamique et plus intéressant, car finalement, l'histoire est originale malgré quelques rebondissements elliptiques (ah ! l'intuition policière, que ne ferait-on pas sans elle dans les polars !).
Bref, un roman de plage avec beaucoup de passages à lire en diagonale !
Tout de même, devant un tel sommet de la littérature, je ne résiste pas à la citation :
"Wallender se rendit aux toilettes ; un long jet incolore. Puis il but presque un litre d'eau à la cafétéria." (p. 146, version poche).
Un polar à taille humaine
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 17 novembre 2015
Le terme fonctionnaire de police a ici tout son sens mais fonctionnaire voulant dire aussi une personne agissant sans tambour ni trompette et possédant une conscience professionnelle aiguë. Ce style de policier est plus moderne et par là même plus réaliste que ce qu’on voit dans la littérature américaine, où le flic est soit un génie de la déduction, soit un ex-athlète alcoolique ou un lourdaud n’hésitant pas à user du coup de poing.
On déguste l’histoire à pas d’homme sans lenteur mais aussi sans précipitation, le commissaire Wallander étant un personnage attachant qui attire la sympathie par sa modestie, son sens critique, sa diplomatie et sa perspicacité.
Le décor est la Scanie, Région Sud de la Suède que j’ai personnellement eu l’occasion de visiter. Comme dans le roman, rien d’exceptionnel dans ce coin du monde seulement connu par ses villes comme Malmö, Ystad ou Lund.
L’essentiel est dans l’ambiance particulière du récit et dans le style que les amateurs de romans noirs pourront apprécier grâce à son réalisme et ce en suivant une affaire assez classique de tueur en série.
Bon thriller nordique
Critique de Cristina21 (, Inscrite le 7 décembre 2014, 50 ans) - 16 mars 2015
Une double enquête, un inspecteur humain, une ambiance « noire », ce roman a tous les ingrédients d’un thriller nordique pour vous amener, malgré ces 600 pages, jusqu’à la toute dernière !
Incroyable
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 26 août 2012
« Convertir la joie en malheur »
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 23 janvier 2012
Le roman offre une plongée dans son atmosphère à la fois lourde et active, dans le quotidien des enquêteurs toujours sur la brèche , de jour comme de nuit . Pas de temps mort, pas d’ellipses dans le récit , le roman rend compte du cursus de l’enquête extérieure : interrogatoires, fouilles, prises d’empreintes, analyses et accompagne Wallender dans son enquête intérieure, au plus près de ses hypothèses, de ses raisonnements, de ses bilans réguliers , ce qui entraîne nécessairement des longueurs, des redites, l’impression de piétinement mais témoigne du jeu cérébral que constitue la découverte des motivations du meurtrier et la traque de ce dernier .
Les quelques incursions que Mankell offre dans l’univers de l’assassin psychopathe qui choisit ses victimes parmi les gens heureux procurent au lecteur un intérêt supplémentaire : celui d’avoir un temps d’avance sur le héros puisque lui, lecteur, connaît des éléments que l’inspecteur ignore et frissonne déjà de savoir que Wallender est désigné comme la neuvième victime . Ce personnage central qui n’est pas réduit à sa fonction d’enquêteur est montré dans toute son humanité, à un moment charnière de sa vie où tout peut basculer , où il est seul, abandonné des femmes, malade, affecté par la transformation de la société suédoise, doutant même de sa fonction au sein de la police .
Un thriller épais, riche, dense mais qui jamais ne m’est apparu lourd ou lassant .
Polar polaire
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 15 août 2011
Sans revenir sur ce qui a déjà été dit, l'intrigue se met en place de façon addictive et le récit est enchâssé; bref ce roman est un bon moment de lecture qui en appelle d'autres.
Je reviendrai à Mankell très vite en essayant d'en respecter la chronologie des oeuvres.
Un bon Mankell
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 5 novembre 2010
La dernière partie, qui aboutira à l'identification puis à la neutralisation du coupable, est plus brouillonne, l'auteur se répète parfois lorsque ses héros sont fatigués, très fatigués.
Une bonne distraction
Déception
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 22 mars 2010
Adieu Svedberg
Critique de Patsy80 (, Inscrite le 20 août 2009, 49 ans) - 21 août 2009
Une enquête détaillée
Critique de Bookette (, Inscrite le 13 mars 2008, 41 ans) - 24 mai 2009
Un livre extra
Critique de Matt033 (, Inscrit le 25 mai 2005, 47 ans) - 4 janvier 2009
Je vais tout de suite dévorer le prochain.
On tue aussi à cause du bonheur …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 23 novembre 2008
Beaucoup de réalisme et de psychologie chez Mankell, pas de super héros, pas de dénouement imprévisible qui tombe du ciel. C’est sa marque de fabrique.
Ystad, sud de la Suède. C’est le début de l’été ; la Saint Jean. Les journées sont longues et c’est une période particulière en pays scandinave. Trois adolescents ont décidé de fêter la Saint Jean en passant la nuit, déguisés, en forêt. C’est ainsi que commence le roman et c’est ainsi que commence le décompte des morts puisque le lecteur assiste de suite au meurtre de ces trois fêtards. Puis Mankell nous embrouille : le meurtrier fait le nécessaire pour camoufler le meurtre, brouiller les pistes – jusque là, normal – pour finalement exhumer les corps comme pour revendiquer l’acte.
Au même moment, un adjoint de Wallander (celui là on ne le reverra pas dans les épisodes ultérieurs), Svedberg, est assassiné. L’équipe de Wallander est d’autant plus sur les dents. Elle s’aperçoit à cette occasion combien l’être humain Svedberg leur était peu connu. Mankell nous convie donc à suivre les enquêtes de l’intérieur, sans esbrouffe, mais avec compassion pour ses personnages.
La démarche est à la fois empreinte d’humilité et d’intelligence. Les réunions au petit matin, après les nuits blanches passées à investiguer, nous font toucher du doigt la difficulté de la tâche. Les interventions des supérieurs, sous pression après la mort d’un policier, nous ramènent à la vie réelle. Autres éléments qui nous accrochent à la vie réelle, la faillibilité de Wallander et de son équipe, ses interrogations personnelles ; sur la vieillesse, la solitude, la mort d’êtres chers.
Bref les interrogations d’un être de chair et de sang, comme nous, un être qu’on prend plaisir à retrouver épisodes après épisodes.
Égal à lui-même
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 21 avril 2006
Détester les gens heureux
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 24 février 2006
Tremblez, vous qui êtes heureux !...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 7 décembre 2005
Voilà pour le début de l’enquête, qui s’avérera longue, chaotique par moments, et qui privera de sommeil Wallander et toute son équipe. A propos de ses collègues, c’est curieux, l’un ne se présente pas au boulot. C’est pourtant quelqu’un de ponctuel, de consciencieux… Peut-être faudrait-il aller chez lui, puisqu’il ne répond pas aux nombreux coups de téléphone. Quand Wallander et les autres découvriront la raison de cette absence, ils pourront dire adieu à leur tranquillité d’esprit…
Si les protagonistes enchaînent nuit blanche sur nuit blanche, le lecteur risque d’être atteint du même symptôme tant le livre est prenant. Mankell relate en détails les moindres progrès de l’enquête, nous avertit de toutes les questions et déductions de Wallander, nous fait assister aux réunions de travail d’une équipe ébranlée. Nous tenons donc en main les mêmes cartes que les policiers (l’inverse du style Agatha Christie où Poirot dévoile de nouveaux éléments dans sa démonstration finale), le lecteur peut donc tout à fait se substituer à l’enquêteur. Mankell fait même en sorte de nous faire deviner certains éléments avant Wallander, en primeur… Nous avons peur pour l’un pour l’autre, car nous suivons aussi les faits et gestes du tueur, ce qui ne fait qu’ajouter au suspense.
Bref, 564 pages vachement bien foutues !
polar attachant
Critique de Jeparo (Bruxelles, Inscrit le 26 mars 2004, 59 ans) - 26 août 2004
"-Je me demande si vous pouvez comprendre ça, dit-elle lentement. Que c'est possible de pleurer un homme comme Nils. Il a passé toute sa vie à boire. Il n'a jamais rien fait, sauf causer des ennuis à tout le monde. Pourtant, il me manque...
-Je crois que je peux comprendre. Certains côtés des gens ne sont visibles pour personne, sauf pour ceux qui les aiment."
Enfin, ce que peu de polars abordent et que Mankell décrit très bien, c'est le comment une enquête s'appréhende dans un bureau de commissariat, quelles questons s'y posent pour faire avancer l'enquête, plus précisémment l'auto-supervision constante à laquelle l'équipe doit se forcer tout au long de leur travail. Au-delà de l'intrigue, j'ai trouvé cet aspect très intéressant.
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