Le frère de sang de Éric Giacometti, Jacques Ravenne
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
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Or, sang, équerre et compas
Eric Giacometti et Jacques Ravenne forment un couple d'écrivains étonnant. Ils ont lancé un genre littéraire nouveau qu'on pourrait qualifier de polar maçonnique, et ce livre est leur troisième ouvrage.
A Paris en 2007, le commissaire Marcas va se ressourcer à une réunion maçonnique au siège de son obédience, mais au lieu de se trouver dans le calme et la méditation, il sera plongé dans l'horreur puisque deux meurtres sauvages seront commis par un individu détraqué se présentant à ses victimes comme le "Frère de sang". Mais toute cette histoire n'a-t-elle pas commencé bien plus tôt, plus exactement en 1355, au moment où Nicolas Flamel, qui n'était qu'un simple copiste, se voit contraint d'assister au supplice d'un Juif érudit, puis de servir malgré lui de secrétaire à un inquisiteur qui soumet à la question la jeune compagne du supplicié. Du XIVe siècle à notre époque, de Paris à New York, de la tour Eiffel à la statue de la liberté, les événements s'enchaînent dans une mécanique scénaristique impeccable à laquelle il est impossible de résister. Bien sûr, il y a de l'ésotérisme, mais ici au moins, le lecteur est respecté, et contrairement au Da Vinci Code, on ne tente pas de lui faire prendre des vessies pour des lanternes.
L'humour est omniprésent, et j'ai adoré la scène où, assistant à un dîner mondain avec des rombières aux faux seins, et interrogé par elles sur la franc-maçonnerie, Marcas déclare sérieux comme un pape que Ponce Pilate était franc-maçon et que Jésus fut par son supplice, la première victime du complot judéo-maçonnique.
Apprendrez-vous quelque chose sur la franc-maçonnerie en lisant ce livre? Oui et non, vous apprendrez en tous cas ce qu'elle n'est pas, qu'il n'y a pas de complot judéo-maçonnique, et que les activités d'une loge sont tout à fait honorables, et vous percevrez peut-être ce que peut représenter la fraternité maçonnique. Le reste. Chut... C'est leur secret, et qu'importe en vérité, tant qu'il est respectable?
Les éditions
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Le frère de sang [Texte imprimé] Éric Giacometti et Jacques Ravenne
de Giacometti, Éric Ravenne, Jacques
Fleuve noir
ISBN : 9782265085404 ; 19,00 € ; 04/06/2007 ; 499 p. ; Broché
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De Paris à New York
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 10 juin 2021
Un très bon cru, encore une fois, qui a été adapté en BD (j'ignore ce que vaut la série de BD mettant en scène Marcas, je dois le dire, même si les dessins me semblent très réussis, mais j'imagine que pour adapter un roman de 500 pages en BD, même en plusieurs tomes, il faut un peu tailler dans le lard et schématiser, et mon expérience de lecteur de l'adaptation BD, en 3 tomes, de "L'Âme du Mal" de Chattam me dissuade un peu de tenter le coup), et qui fait partie des indispensables de la série. 4 étoiles me semble une note idéale.
Je continue à apprécier...
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 2 janvier 2013
Avant de vous tenir la main quelques minutes dans ce troisième opus, je voulais simplement préciser que je ne suis pas franc-maçon. Ce n’est d’ailleurs ni un rejet violent et agressif, ni une position religieuse ou dogmatique, plutôt une paisible indifférence pour la chose et un respect attentif de certains de mes amis qui en font partie. On m’a proposé d’y entrer, j’ai décliné poliment la proposition, c’est ainsi.
Je comprends ceux que le thème agace, je donne raison à ceux qui se méfient de tous ces romans qui semblent surfer sur l’engouement du Da Vinci Code, mais j’avoue ne pas toujours partager le point de vue de ceux qui critiquent dans ces romans le style et la construction. Le style n’est pas proche de celui de Balzac, soit. Mais on ne lit plus Balzac aujourd’hui et je ne connais pas de romans policiers ou d’aventures qui soient écrits à la manière de Zola ou Flaubert. On peut le regretter, c’est vrai, mais je préfère me contenter de ces romans écrits en français de façon correcte et qui ne deviendront pas des classiques oubliés et empoussiérés. Quant à la construction, elle est classique du genre avec de multiples petits chapitres, de très nombreux personnages et des actions qui se déroulent sous les yeux du lecteur de façon simultanée alors que plusieurs siècles et des centaines de kilomètres les séparent… Pour moi, ces romans de Giacometti et Ravenne sont de bons thrillers ésotériques et je les prends en main pour cela, je les apprécie à ce titre et à ce titre seulement, voilà qui est dit !
Je dois quand même attirer l’attention des lecteurs potentiels sur un danger de ces romans. En effet, si le lecteur n’a que de très faibles connaissances en histoire, il pourra se faire, parfois, abuser par les faits romanesques et il aura du mal à faire le tri entre ce qui est vrai, ce qui est probable, ce qui est possible, ce qui est envisageable, ce qui est de la fiction… Je ne voudrais pas affirmer qu’il ne faudrait confier ces romans qu’à des experts, non, juste mettre en garde pour éviter que chacun veuille reconstruire l’histoire à sa convenance. Les auteurs, d’ailleurs, sont assez conscients du risque puisque chaque roman est suivi de quelques pages pour rétablir la vérité là où il leur semble que ce soit indispensable… mais, faut-il encore lire ces quelques pages supplémentaires !
Dans ce Frère de sang, on va parler alchimie avec, pour la partie historique, un personnage mythique, Nicolas Flamel (il suffit de voir sa présence sur Internet !). L’homme qui aurait eu en ses mains la pierre philosophale… L’or va couler à flot… l’or qui a une importance capitale dans ce roman…
Il n’est pas étonnant de constater qu’aujourd’hui l’or a encore une importance capitale dans notre société car, même si on ne prolonge pas les recherches de Nicolas Flamel – encore que… –, l’or n’en demeure pas moins le métal de référence et, en ces temps de mondialisation, la valeur refuge absolue. Les romanciers nous présentent un groupe obscur et secret qui observe toutes les fluctuations du métal jaune et qui se permet même d’intervenir de façon pas très orthodoxe, voire criminelle… Mais attention, il ne s’agit pas là d’une nouvelle franc-maçonnerie, loin de là !
Marcas, lui le policier franc-maçon, est présent dès l’ouverture du roman, car il est confronté, lors d’une soirée qui s’annonçait paisible avec ses frères à un crime de sang terrible au sein même de la loge. L’assassin frappe cruellement d’une part un vieil homme, ami de Marcas, d’autre part un homme en attente de réception, un futur frère. Marcas se retrouve presque face à face avec le tueur, le frère de sang, et, pour lui la chasse commence avec un aspect personnel…
Dans ce roman, il sera aussi question de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, de Lafayette, de Benjamin Franklin, de Washington… donc une histoire d’initiés revue et corrigée par les auteurs qui y ajouteront une pincée d’or pour notre plaisir…
Je voulais préciser que ce roman allait nous faire voyager jusqu’à New-York, sous la Statue de la Liberté en particulier, que l’on reviendrait à Paris du côté de la Tour Eiffel, toujours à la recherche de symboles, mais aussi à la poursuite d’un criminel qu’Antoine Marcas finira par mettre hors d’état de nuire…
Voilà, un roman qui nous tient en haleine jusqu’à la fin, que l’on a beaucoup de plaisir à lire et qui ne devrait pas laisser indifférent… Quant à la franc-Maçonnerie, elle n’a finalement qu’un aspect secondaire… Notre policier aurait pu avoir d’autres particularités, tiens, pourquoi pas homosexuel, catholique, philatéliste… voire les trois à la fois ! Non, je plaisante…
D’ailleurs, côté plaisanterie, notons un réel sens de l’humour tout au long de ce roman, comme de la série, grâce au personnage d’Antoine Marcas qui présente régulièrement un aspect décalé pour ne pas dire plus…
Une aimable fiction rocambolesque ...
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 23 juin 2009
Les parcours de passages secrets à Paris et à New-York, serpentant respectivement sous la Tour Eiffel et la Statue de la Liberté, pimentent ce roman d'aventures, gentiment naïf, au style sans prétention.
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