Capitaine Hornblower, tome 9 : Hornblower aux Antilles de Cecil Scott Forester

Capitaine Hornblower, tome 9 : Hornblower aux Antilles de Cecil Scott Forester
(Hornblower in the West Indies)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Poet75, le 28 janvier 2024 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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Des récits captivants

Neuvième des onze romans écrits par Cecil Scott Forester (1899-1966) sur Horatio Hornblower, c’est, du point de vue de la chronologie de ce personnage, le dernier de la série. Il fait d’ailleurs faire un saut dans le temps puisque le roman précédent, Lord Hornblower, se déroulait au cours des années 1813 et 1814 alors que l’action de celui-ci commence en mai 1821 pour s’achever en octobre 1823.
La lecture de ce volume, au demeurant captivant du début à la fin, pourrait s’avérer quelque peu déroutante pour le lecteur s’étant déjà familiarisé avec l’univers d’aventures maritimes racontées par Cecil Scott Forester. En effet, Hornblower aux Antilles est constitué de cinq longs chapitres qui semblent être quasi indépendants les uns des autres. La vérité, c’est que l’on a affaire à une série de nouvelles que l’auteur a rassemblées et mises bout à bout pour en faire un roman. Malgré cet artifice, chaque chapitre nous faisant passer d’une histoire à une autre, on peut dire qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles plus que d’un véritable roman.
Cela étant, chaque chapitre (ou nouvelle) réserve un tel plaisir de lecture qu’il n’y a plus que cela qui compte. Hornblower, à présent amiral, est envoyé aux Antilles pour y commander une escadre de la flotte royale. Or, voici que, alors que les guerres napoléoniennes sont achevées et que l’Empereur est exilé à Sainte-Hélène, Hornblower se retrouve en présence d’un certain Cambronne, venu dans ces parages avec des intentions qui ne sont pas du goût de l’Anglais. Hornblower, on s’en doute, trouvera le moyen de déjouer le complot ourdi par le Français, mais au prix d’une entourloupe dont il considère qu’elle est un déshonneur pour lui. Bien sûr, tout finit par s’arranger grâce à un concours de circonstances que je me garderais de dévoiler, mais qui témoigne d’une science du récit parfaitement maîtrisée.
Nous voilà, dès lors, happé par ce roman qui n’en est pas vraiment un et prêt à suivre notre « héros » dans d’autres de ses aventures : les intrigues de chacun des chapitres qui suivent sont, comme il faut, haletantes, mettant Hornblower aux prises avec des trafiquants d’esclaves, puis avec des pirates, puis avec les révolutionnaires qui, en Amérique du Sud, se battent pour en finir avec la tutelle de l’Espagne.
Mais c’est le dernier récit du volume qui nous passionne encore davantage, d’une part du fait de son originalité, d’autre part parce qu’il occasionne les retrouvailles d’Hornblower et de Lady Barbara, la femme qu’il aime éperdument. Dans ce récit, alors que Hornblower s’apprête à quitter son commandement pour le confier à son successeur, il est question d’un musicien ayant commis la faute de refuser, malgré l’ordre de son supérieur, de jouer la note que ce dernier lui demandait. Or cela étant considéré comme une rébellion et, donc, comme une faute grave, l’homme risque rien moins que la peine de mort. Que peut faire Hornblower, tiraillé entre son désir profond d’indulgence et le respect de la discipline qui fonde la vie à bord d’un navire militaire ? L’arrivée de Lady Barbara, qui ne tarde pas à être mise au courant de cette affaire, complique encore les choses, car, bien sûr, la jeune femme ne peut accepter la rigueur implacable avec elle devrait être conclue. Cecil Scott Forester réserve alors à son lecteur des trésors d’inventivité, adjoignant à l’histoire d’amour d’Hornblower et Lady Barbara la question de l’homme qui risquait de mourir pour avoir refusé de jouer une note de musique qui ne lui convenait pas. Ajoutons qu’à l’occasion de cet ultime récit des aventures d’Hornblower, le romancier réserve des pages parmi les plus impressionnantes qu’il ait écrites, nos personnages se retrouvant, en effet, alors qu’ils sont sur un navire, aux prises avec un ouragan terrifiant de violence. En excellent écrivain qu’il est, Cecil Scott Forester raconte la terrible épreuve avec une précision qui laisse pantois. Aucun doute, nous avons affaire à un romancier d’une grande habileté.

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