Les Tuniques Bleues, Tome 65 : L'envoyé spécial de Béka (Scénario), José Luis Munuera (Scénario et dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour
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Mitigé. Du plus dans le scénario, un graphisme moins adapté
Cet épisode marque un changement, un bouleversement même, en changeant de scénariste et de dessinateurs.
Pour les scénaristes, la série en a connu plusieurs, avec plus ou moins de bonheur. A la lecture de cet opus, il est à espérer que cette collaboration dure. Le scénario a retrouvé de la vigueur avec quelques pointes d'humour de temps à autre, tout cela ancré dans une certaine réalité historique. Certes, à l'écriture, quelques libertés se glissent mais nous ne sommes pas dans une BD historique en tant que document de référence.
Un réel plus par rapport aux épisodes précédents.
Pour le graphisme je suis beaucoup plus réservé.
La couverture laisse augurer d'une évolution mais pas de révolution. Après lecture, j'en viens à me demander si cette couverture est bien de Munuera.
Les décors sont plus travaillés sans que cela apporte à l'esprit de la BD. J'ai eu un sentiment de dessins trop surchargés, trop colorés, comme un fard outrancier. (p 30, 31). On se trouve plutôt face à un peintre qu'à un illustrateur de BD.
Les pages 38, 40 et 41 sont à la limite de l'indigeste.
Le dessinateur cède aussi à cette tendance cinématographique du cadrage hyper serré qui donne plutôt le tournis qu'autre chose. N'est pas Sergio Léone qui veut.(p 41, 45, 49 )
Vu cette recherche, le lecteur n'en sera que plus exigeant en ce qui concerne la cohérence avec les réalités de l'époque.
Pour Blutch, on constate qu'il ne s'agit pas du même dessinateur mais on conçoit l'évolution, on reconnaît le personnage.
Pour Chesterrfield, ça se gâte. Le personnage à l'origine plutôt rabelais, est devenu un personnage grand, dépassant tout le monde d'une tête, svelte, faisant de lui presque une sorte de top modèle !
Son air Lou Ravi par moment est difficilement compréhensible (p 17).
D'autres portraits tirent vers la caricature, donnant aux personnages davantage une trogne qu'un visage.(le capitaine p47, le journaliste).
Enfin, il ressort du tout un ensemble sombre bien à l'opposé de la clarté globale du dessinateur précédent. On assiste là aussi à une évolution de la BD qui, pour ma part, la fait quitter son côté imaginaire pour tendre vers plus de réalisme.
Ce n'est pas ce que je cherche dans ce type de BD.
Mon ressenti global est donc mitigé. Je pense que le dessinateur va évoluer et finira par trouver davantage de cohérence dans le dessin, notamment de Chersterfield. Pour le reste, on finira par s'habituer, la qualité du scénario permettant de compenser ces regrets graphiques.
Les éditions
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L'envoyé spécial [Texte imprimé] dessin : Munuera scénario : Beka et Munuera couleurs : Sedyas [d'après la série créée par Cauvin, Salvérius et Lambil]
de Munuera, José Luis
Dupuis
ISBN : 9791034747931 ; 10,95 € ; 30/10/2020 ; 56 p. ; Relié
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Bizarre...
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 19 juillet 2022
Le dessin de Munuera est assez bon je trouve: traits nerveux et dynamiques... on est loin du style de Lambil, fidèle au genre "gros nez" depuis le début... Munuera ne cherche pas à faire du Lambil mais impose plutôt ses standards et sa vision des personnages. On aime ou pas.. .pour ma part, objectivement, je pense que l'ensemble rend assez bien mais il faut accepter une transition violente dans le genre du dessin humoristique: parfois Munuera tire un peu trop vers la caricature dans ses représentations, parfois ses personnages sont trop "réalistes" quand Lambil parvient à un équilibre plus prononcé dans ses planches.
La transition est encore plus sensible dans le scenario: on peut dire que la rupture est ici totale et assumée: si l'histoire principale (celle du correspondant du Times) est assez en ligne avec les habituelles ficelles de Cauvin (antimilitarisme, sketches plus ou moins drôles...), les scénaristes optent pour calquer de façon assez artificielle et facile certains thèmes de la société d'aujourd'hui à l'univers traité de façon humoristique de la Guerre de Sécession (mariages mixtes, status des femmes etc.). Cet aspect scénaristique m'a largement gâché la lecture de cet album dont l'idée principale était pourtant séduisante (le regard impartial d'un journaliste sur la guerre civile américaine). J'attends avec impatience le prochain, le 66 scénarisé par Kriss... un vrai nouveau départ après cet intermède?
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