Récits, tome 2 : La Métamorphose, La Sentence, Le Soutier et autres récits de Franz Kafka

Récits, tome 2 : La Métamorphose, La Sentence, Le Soutier et autres récits de Franz Kafka

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Ewan Charon, le 25 février 2001 (Bruxelles, Inscrite le 15 octobre 2001, 39 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 36 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (902ème position).
Visites : 16 407  (depuis Novembre 2007)

Le monde absurde

Kafka nous plonge dans son univers. L'absurde est maître dans la vie de Grégor, ce jeune employé qui du jour au lendemain se transforme en insecte répugnant.
Petit à petit, il perd les caractéristiques humaines mais il garde quand même en lui une once d'humanité face à l'incompréhension de son entourage. Tout le monde le rejette alors qu'il ne comprend pas vraiment sa différence, et c'est peu à peu qu'il va comprendre sa différence et ce qu'elle représente dans le monde.
Ce roman pose le réel problème de la différence des gens. Faut-il les rejeter ? Non bien entendu, mais peut-on vivre avec ? Ce sont là toutes les questions que l'on se pose une fois le livre clos. C'est pour cela que c'est un ouvrage à lire!

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Les éditions

  • La métamorphose [Texte imprimé], et autres récits Franz Kafka trad. de Catherine Billmann et Jacques Cellard
    de Kafka, Franz Billmann, Catherine (Traducteur) Cellard, Jacques (Traducteur)
    Actes Sud / Babel (Arles).
    ISBN : 9782742713745 ; 7,50 € ; 18/09/1997 ; 202 p. ; Poche
  • La métamorphose [Texte imprimé] Franz Kafka texte présenté, trad. et annoté par Claude David
    de Kafka, Franz David, Claude (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070414376 ; 1,09 € ; 11/04/2008 ; 129 p. ; Poche
  • La Métamorphose et autres récits [Texte imprimé] Franz Kafka trad. nouvelle, préf. et notes de Claude David
    de Kafka, Franz David, Claude (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070381050 ; 5,00 € ; 19/09/1989 ; 224 p. ; Poche
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Mitigé

7 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 15 novembre 2014

Je sors un peu surpris de la lecture de "la métamorphose" .Certes le style et le vocabulaire sont très riches ce qui rend la lecture agréable , certes l'histoire en elle-même est originale et symbolise à la fois l'acceptation de la différence et (à mon humble avis) la gestion de la pathologie d'un proche par la famille.
Nombre d'enfants psychotiques ne sortent que rarement de leur chambre...
Seulement "La métamorphose" est un recueil de nouvelles , certaines ne dépassant plusieurs lignes, et j'avoue m'être parfois ennuyé pendant quelques pages .
"Rapport pour une académie" nouvelle qui clôt mon livre m'a ,par contre, enchanté et a permis de finir ce livre sur une bonne impression.

La métamorphose, un livre bizarre

5 étoiles

Critique de Marcelle95 (, Inscrite le 24 octobre 2013, 29 ans) - 24 octobre 2013

Salut! Je suis Marcela, j’ai 18 ans et je suis née à Tampico, une petite ville au Mexique. J'étudie le lycée et prends un cours de Français.
Je pense que le livre « La Métamorphose » est un peu bizarre. L’auteur, Franz Kafka, décrit Gregor Samsa, le personnage principal, comme une personne qui est attrapée à l’intérieur du corps d’un insecte. Cela me dit que Samsa est désespéré et il n’aime pas du tout être un insecte. Je n’aime pas ce livre. Je déteste qu’il ne puisse pas bien parler et que sa famille ne l’aide pas. Dans beaucoup de cas, la famille est fondamentale pour résoudre les problèmes intrafamiliaux. Dans ce livre, la famille n’aime pas Samsa, et il est repoussé par sa nouvelle apparence. La famille veut seulement que Gregor Samsa travaille pour maintenir l’économie de son foyer. Cela est injuste. Une famille doit travailler ensemble pour aller de l’avant.
Par ailleurs, je pense que Gregor Samsa voit beaucoup la fenêtre parce qu’il et seul et très triste. Sa solitude est décrite quand il voit les personnes par la fenêtre. Il veut une vie normale et libre.
Finalement, je n’aime pas le livre mais je pense qu'il a de bonnes métaphores et des leçons de la vie.

Une répugnante merveille

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 23 mai 2013

Un beau jour, à son réveil, Gregor doit bien constater que son corps s’est métamorphosé en un hideux cafard, avec une sale tête, une affreuse carapace encombrante et d’innombrables dégoûtantes petites pattes qui grouillent au-dessus de lui.

Voici un récit bien étrange, pour le coup. Tout d’abord, il est intemporel : il pourrait aussi bien avoir été écrit dans l’antiquité, au moyen-âge ou dans cent ou deux cents ans, gageons-le. C’est bien pour cette raison qu’il est classé parmi les cent meilleurs romans de tous les temps.

Après un moment de surprise, ni le père, ni la mère, ni la sœur ne s’étonnent du fait que Gregor n’est plus un être humain mais une salle bête répugnante. Très vite, ils vont se demander comment s’en débarrasser et quand Gregor crève exténué au petit jour, chacun s’en réjouit. Comme quoi on est bien peu de chose (et beaucoup moins que ce qu’on imagine, cfr la phrase de Cioran : « Si l’on pouvait se voir avec les yeux des autres, on disparaîtrait sur le champ). Dont acte !

Se lit aisément et rapidement puisqu’il s’agit d’une nouvelle plutôt qu’un roman

Une répugnante merveille !

La maîtrise du récit

8 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 4 mars 2013

La Métamorphose, sans aucun doute l’œuvre la plus renommée de Kafka, se dévore d'une traite et ce, tant grâce à la brièveté du récit que grâce à sa qualité. L'auteur fait montre d'une maîtrise dans la narration et le rythme, qui ne laisse guère de place à l'ennui ou à l'envie de poser le livre avant de l'avoir achevé.

La première réussite de ce court roman est mettre en place l'intrigue avec une rapidité étonnante mais exemplaire et surtout de parvenir en quelques phrases à exprimer les sensations de Gregor, le personnage principal, subissant une transformation en insecte géant. On ressentirait presque sa souffrance lorsque ses flancs subissent le choc des pommes lancées par son père (!) mais aussi l'étonnement d'obtenir de par son changement d'être de nouvelles capacités (marcher sur les murs...) et de parvenir tant bien que mal à les maîtriser.
Les sentiments et ressentiments des membres de sa famille sont tout aussi bien retranscrits, progressifs malgré le faible nombre de pages ; on perçoit bien la compassion de la petite sœur qui se transforme petit à petit en rejet, les craintes de la mère qui doucement va tenter de renouer les liens avec son fils...

Au travers de cette intrigue bizarre et dérangeante, dans le plus pur style "kafkaïen", on perçoit la touche autobiographique que l'auteur a insinué, sur les difficultés qu'il pouvait rencontrer avec sa famille et notamment son père.
On peut toutefois remarquer d'autres thèmes identifiables dans la prose de l'écrivain tchèque comme la solitude, le rejet, une critique du fonctionnement du monde du travail... Comme d'habitude avec les romans de Kafka, chacun trouvera, à tort ou à raison, de multiples interprétations et se délectera de trouver autant de variété et de rythme dans une histoire pourtant simple et brève.

Alors bien sûr on aurait aimé en avoir plus, mais en l'état le rythme est parfait et la qualité au rendez-vous. Que demander de plus ?

Du fantastique, en toute simplicité!

8 étoiles

Critique de Plume84 (Vecoux, Inscrite le 26 août 2011, 40 ans) - 10 septembre 2012

En me réveillant un matin après des rêves agités, je crus subir le sort de Gregor Samsa. Mais cette sensation n’était que le fruit des songes qui m’habitaient encore. La veille, j’avais terminé la lecture de « La Métamorphose » de Kafka. On dit souvent que nos rêves illustrent, à leur manière, les événements qui nous travaillent. Je ne sais pas si c’est vrai, mais cette nuit là j’avais rêvé d’une métamorphose et, en sueur, m’étais réveillée un peu effrayée.

Cette œuvre, courte mais intense, est intéressante et surprend. Pourtant, l’histoire est tout à fait banale, même s’il s’agit d’une nouvelle fantastique. Point de rebondissements, ni de grandes surprises. Un jour, Gregor est une bestiole répugnante, on ne sait pas pourquoi, et puis voilà.
Certains disent même que la description de l'état général de Gregor peut faire penser à la tuberculose, que Kafka porta en son sein sept années durant et qui l'emporta en 1924.

Le regard de sa famille est, à mon sens, la dimension qui doit polariser l’attention du lecteur. Si du jour au lendemain, votre moitié ou vos enfants se transformaient en autre chose, comment réagiriez-vous ?

Je trouve que la trame de l’histoire, si on lit entre les lignes, pose des questions qui sont encore d’actualité. Un enfant ou un proche qui devient, pour l’une ou l’autre raison, un étranger aux yeux des siens entraîne inévitablement une mutation des relations qui les unissent. Toute la difficulté est d’apprendre à connaître et surtout à comprendre cette nouvelle personnalité.

Les quelques pages qui composent ce petit bijou se lisent sans difficultés. On s’attache à Gregor et on finit presque par détester les autres. L’ambiance, en huis-clos dans un appartement que Kafka nous dépeint froid et sans charme, donne une dimension dramatique à cette histoire un peu triste.

Pour son originalité, sa qualité d’écriture et surtout pour la mise en mots du fantastique par Kafka, je conseille cette lecture.

L’édition que j’ai eu entre les mains comportait d’autres nouvelles. Certaines étaient pour le moins, comment dire, déroutantes. Je ne les aies d’ailleurs pas toutes lues.
Mais la Métamorphose vaut carrément le détour !

Franz Kafka et Haruki Murakami

5 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 28 août 2012

Un de mes écrivains préféré par le passé, Haruki Murakami, avait choisi pour titre à l'un de ses romans "Kafka sur le rivage". Aussi me suis-je mis en tête de lire ce fameux auteur du 20ème siècle, et notamment ses oeuvres les plus connues, qui avaient sans doute dû inspirer ce Japonais.

La métamorphose, court récit intrigant, nous interroge sur les liens familiaux : ne sont-ils pas que conformisme ? Selon Kafka, l'image de la société semble nécessairement influencer la compassion que l'on peut ressentir à l'égard de quelqu'un, proche ou moins proche. Mais les interprétations de ces nouvelles, comme celles de tout auteur considéré comme "classique" en général, abondent. Je m'interroge toujours sur ce qui fait que des oeuvres comme celles-ci survivent au temps.

La métamorphose

2 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 15 mars 2012

Je n'aime pas du tout l'écriture de Kafka. J'avais lu le Procès que j'avais plus ou moins aimé. J'ai décidé de laisser une seconde chance à l'auteur avec La Métamorphose que ma soeur m'avait donné. Je trouve son écriture vraiment endormante. Ça m'avait tout pris pour lire le Procès en entier. Cette fois-ci je ne me suis pas cassé la tête et j'ai laissé tomber avant la fin du lire. C'est très rare que ça m'arrive mais là je n'avait plus le choix, c'était plate à mort.

Une douloureuse lecture

2 étoiles

Critique de Lemask (La Roche sur Yon, Inscrit le 14 avril 2008, 40 ans) - 16 janvier 2012

Je viens de lire la Métamorphose de Kafka avec difficulté. J'ai découvert ce livre car il trainait dans ma bibliothèque, et j'aurais sans doute été plus avisé de le laissé trainer encore quelques temps.

Si les premières nouvelles du livre se lisent, sans grand plaisir, mais surtout sans grand intérêt non plus. La nouvelle principale en l'occurrence "la Métamorphose", est l'histoire d'une personne qui se réveille un matin en cancrelat (sorte de blatte).
Et donc l'histoire tourne sur le désespoir du personnage à vivre dans cette situation. L'atmosphère du livre est parfois oppressante car la situation est pour le moins déstabilisante avec ce cancrelat géant vivant dans la chambre de l'appartement familial. Car le personnage accepte cette situation et ne cherche pas à en sortir.

Pour moi vraiment une lecture douloureusement, et je ne vous conseille donc personnellement pas ce livre, à moins d'être contraint de le lire dans vos études.

Un Kafka à part

2 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 20 décembre 2010

Autant je suis un grand admirateur de K se battant contre l'absurdité de la bureaucratie autant ce livre que j'ai pourtant relu, afin d'en comprendre son secret, me laisse froid. Evidemment ce texte fantastique est à replacer dans son époque, mais je ne vois pas l'intérêt de le lire aujourd'hui.

Angoissant

6 étoiles

Critique de Annso87 (, Inscrite le 2 août 2010, 37 ans) - 2 août 2010

J'ai lu tout d'abord ce livre comme beaucoup d'entre nous, car c'est un classique. Et je dois dire que la longueur et le style le rendent assez facile à lire.
Après, ce n'est pas forcément une lecture "agréable" de par les faits qu'il relate et ce que je trouve le plus angoissant, c'est la faculté de l'être humain (vivant?) à oublier. Ça peut aussi être quelque chose de positif, c'est certain, mais sans stimulation de l'esprit de la mémoire, on oublie vite.

lu trop tôt ?

5 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 17 juillet 2010

complète incompréhension et répugnance envers ce roman déconcertant .
J'ai bien compris que cette " métamorphose " n'avait d'autre intention que de démontrer que certaines " vies " ( comprendre les faux-semblants , l'hypocrisie , les masques, ....... ) ne valaient pas mieux que celles des cafards. ( c'est que je crois avoir compris en tout cas ! )
Même si je partage le message de Kafka , je trouve ce livre " très noir " et dérangeant .
J'en ai conservé un goût amer mais je partage les critiques enjouées de la plupart des lecteurs.

Relations au vitriol

10 étoiles

Critique de Garance62 (, Inscrite le 22 mars 2009, 62 ans) - 29 mai 2010

Gregor Samsa vit dans un milieu petit bourgeois pétri de convenances, de faux-semblants, d'hypocrisie. Lieu étouffant. Vie étouffante. Autour de lui, ses parents et sa sœur qu'il entretient grâce à son emploi -détesté- de représentant de commerce.

Tirer sur sa vie, la pousser, s'essouffler mais sans pouvoir -sans s'autoriser- à s'enfuir c'est laisser la porte ouverte à l'indicible. Un jour, la parole devient impossible. L'homme devient animal au milieu des humains. Rien ne peut le sauver. Ceux dont il est entouré et dont il pouvait se croire aimé pour ce qu'il était alors qu'il n'en n'était rien, le rejettent pour de bon.

L'univers familial qui fait passer les habitudes, les convenances, pour essentielles -alors que seul l'amour peut sauver- est ici assassiné. Les relations humaines qui ne permettent pas à l'homme de se montrer tel qu'il est, qui ne lui permettent pas d'être lui -mais un succédané de son être profond, mais une copie conforme aux souhaits de ceux qui l'entourent-, ces relations faussées sont un vitriol mortel que Kafka démontre magistralement.

Pas plus que ça...

4 étoiles

Critique de Steph-9 (, Inscrite le 15 juin 2009, 34 ans) - 1 mai 2010

La Métamorphose est un bref récit qui ne m'a pas particulièrement marquée. Bien que je reconnaisse les qualités qui lui ont été attribuées dans les précédentes critiques, je dois avouer que je ne suis pas parvenue à "entrer" dans l'histoire et à ressentir les émotions des personnages. Bref, on passe au suivant...

Complexe

8 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 4 mars 2010

J’ai lu le recueil La métamorphose et autres récits de Folio Classique et La métamorphose est vraiment LA nouvelle qui sort du lot, bien que j’ai beaucoup aimé aussi Le verdict et quelques passages de Contemplations. Les autres (Conversation avec l’homme en prière, Conversation avec l’homme ivre, Vacarme, Le soutier) sont souvent décousues ou ennuyeuses. Le recueil La muraille de Chine et autres récits est beaucoup plus constant.

La métamorphose raconte l’histoire de quelqu’un qui se retrouve du jour au lendemain transformé en cafard. Il deviendra un fardeau pour sa famille... C’est une nouvelle ultra déprimante et frustrante. Ça a tapé dans le mille pour moi. Je ne suis pas certaine d’avoir comprises toutes les métaphores, mais j’ai trouvé ça original et puissant. 4.5/5

Le verdict raconte la confrontation entre un homme et son père. C’est assez émouvant et triste, le dénouement m’a été assez imprévu. 4/5

Contemplations (ou Regards) est une série de petites histoires qui ne se suivent pas et qui n’ont pas de logique claire. C’est plutôt inégal en général, j’aime ou j’aime pas. 3/5

Un recueil spécial qui peut déstabiliser les lecteurs. Ce n’est pas les nouvelles que je lirais en premier pour découvrir Kafka, je conseille plutôt les recueils La muraille de Chine ou La colonie pénitentiaire.

Société d'image

8 étoiles

Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 15 février 2010

Kafka nous plonge dans l'absurdité d'une situation qui est la transformation de Gregor en cafard du jour au lendemain. Bien sûr, rien d'entomologique dans ce récit, mais bien le pathétique de la situation, qui voit un homme aimant sa famille, se faire rejeter par elle suite à cette soudaine différence. La situation de Gregor se dégrade au fil de l'histoire, lui même perdant ses dernières onces d'humanité au profit de sensations d'insecte, considéré de plus en plus comme un insecte et non comme un membre de la famille.
L'histoire est courte, mais l'étude littéraire peut être longue et débattue, concernant la morale, la fin, les conclusions.
Peut-être que Gregor, transformé en scarabée, avait des ailes sous sa carapace et qu'il n'a pas su s'en servir..

Frustré.

7 étoiles

Critique de Tommyvercetti (Clermont-Ferrand, Inscrit le 18 décembre 2006, 36 ans) - 14 janvier 2010

J'ai lu ce livre premièrement parce que c'était un classique, et qu'il m'a été recommandé, et plus encore parce que notre prof de psycho a fait genre le gars dépité parce que certains ne connaissaient pas. Bon, maintenant c'est fait : j'ai comblé le trou dans ma culture littéraire.
Résultat : Et bien, franchement, je m'attendais à tout autre chose. A quelque chose de plus subtil, mais une subtilité mise en évidence, un fil qui traine auquel on peut s'accrocher. Je veux dire, pas le genre de truc facile à comprendre, dont on en ressort en pensant avoir compris, mais sans percevoir le bout caché de la toile derrière la croûte qui donne toute sa valeur au livre.
Non je ne compare pas La Métamorphose à une croûte.
Seulement, j'ai l'impression que ce récit est ou bien trop évident, ou alors tellement obscur qu'on n'a même pas l'intuition qu'il y a quelque chose de beaucoup plus gros derrière. Je ne pense pas avoir saisi tout ce qui est communiqué par l'auteur, et je ne pense pas le pouvoir, puisque l'auteur seul sait ce qu'il raconte. Mais je ne trouve pas la partie immergée de l'iceberg qui me fait penser : "Putain, faut que je le relise, encore, et encore."

Mis à part ça, l'histoire est intéressante du point de vue de la métamorphose qui transforme Grégoire en quelque chose que personne ne comprend ni ne peut communiquer avec. On voit la façon dont lui voit ce qui se passe, sans en saisir l'ampleur, et la famille qui, semble-t-il, a abandonné toute idée de fils dès le départ, et peut-être avant même l'histoire. Cette métamorphose va les éloigner encore plus de Grégoire qui va être isolé dans sa différence, évité, ignoré, craint même. La famille va vivre, changer, et considérer peu à peu Grégoire comme une chose venue remplacer leur fils. Un truc dont il faut s'occuper, on ne sait plus trop bien pourquoi, mais qui est simplement là.

Donc, une réflexion sur la façon dont la différence arrivée soudainement - le changement - peut entrainer, par l'ignorance et l'incompréhension, la métamorphose de l'entourage, surtout, qui dévoile ses vrais rapports au métamorphosé et, par la crainte, le dégoût, va le reléguer au rang d'étranger, d'indésirable.

Grinçant

10 étoiles

Critique de Bastien N. (, Inscrit le 28 septembre 2009, 34 ans) - 27 novembre 2009

Qui sont les vrais monstres? Grégor, un jeune homme fraichement transformé en cafard, ou sa propre famille, qu'il dégoute et dont il doit subir l'incompréhension et les mauvais traitements?
Ce qu'il y a d'effrayant, dans "La métamorphose", c'est que Gregor perd progressivement son humanité, aux yeux de son entourage, qui est graduellement envahi par l'écoeurement et la haine. Gregor doit donc subir ses coups ainsi qu'une isolation aussi effroyable que dégradante.

Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'avant d'être un auteur dit "classique", Kafka est avant tout un écrivain drôle. Ses livres sont certes lugubres, mais ont un humour grinçant qui devrait vous soutirer ou bien des rires, ou bien des frissons. Un peu comme le procès, dont je recommande vivement la lecture.

INTERESSANT mais pas captivée comme dans le procès

7 étoiles

Critique de Sandrinette03 (, Inscrite le 21 septembre 2008, 50 ans) - 19 octobre 2008

J'ai apprécié cette nouvelle, mais beaucoup moins les autres textes qui suivent dans l'ouvrage. Je crois que j'ai lu la première édition poche de ce "conte".
en revanche j'ai plus aimé le Procès... je ne sais en fait pas pourquoi, c'est ainsi question d'état d'âme personnel peut-être....

Dépasser la vision de la bête hideuse

8 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 30 septembre 2008

Je viens de lire un certain nombre de critiques de ce livre, elles sont majoritairement élogieuses sur le style, l’histoire, etc. Je suis en accord avec celles-ci mais le plus difficile lorsque je repense à ce livre, c’est la vision de cette bête hideuse, le cancrelat, et, pour moi, elle ternit la beauté de ce texte, la profondeur des sentiments mis en évidence, la cruelle réalité des relations humaines présentées au cours de cette histoire.

Kaf(k)a(r)

9 étoiles

Critique de TELEMAQUE (, Inscrit le 9 février 2006, 76 ans) - 19 avril 2007

"Je déclare que vu les conditions répugnantes qui règnent dans cet appartement et dans cette famille...je déclare que je vous donne congé sur le champ". Les trois locataires de la famille Samsa quittent donc après cette déclaration de celui qui en semble le plus déterminé, cet appartement dont la famille pourtant leur laissait la jouissance de la meilleure part. Ces trois locataires qui n'avaient pourtant loué qu'une chambre.
La famille, après la faillite du père vivait à l'aise, grâce à Grégor et à son travail de représentant de commerce qui l'en tenait éloigné la plupart du temps. Le père se complaisait dans une inactivité qu'il trouvait justifiée par les nombreuses années de dur labeur qui avaient fait sa vie. La mère se laissait vivre, les travaux domestiques étant effectués par la bonne, la fille apprenait le violon et Grégor, lui il travaillait.Grégor, sa vie, c'était celle de petit employé, soumis à ses patrons auxquels il s'est trouvé attaché jusqu'à complet remboursement des dettes de son père. Car c'est à ses patrons que le père failli doit de l'argent.
Jusqu'au matin où, en se réveillant Grégor se trouve, pure conscience, lucide encore, dans la carapace d'un insecte répugnant, cancrelat ou bousier géant. Cette métamorphose, mal vécue par la famille (sic) fait de lui un être dont le principal attribut est l'inutilité, dont le handicap est de ne plus pouvoir communiquer avec le reste de la famille. D'ailleurs à quoi bon communiquer? Il entend, il perçoit même très bien; la vacuité de sa nouvelle vie, qu'il passe confiné dans sa chambre transformée peu ou prou en cage de zoo lui laissant le temps d'être à leur écoute, les transformations qui frappent cette famille. Car si c'est lui qui est métamorphosé, c'est bien le comportement de la famille qui change. C'est le rapport à cet être, ce Grégor qui acceptait si passivement sa condition de frère et fils nourricier, qui change et qui fait apparaître la médiocrité des sentiments, le conformisme de cette famille petite bourgeoise de l'Autriche-Hongrie d'avant LA guerre. Grégor qui reste cohérent avec lui-même laissera son tempérament de victime passive de la famille l'emporter vers la mort, ultime conséquence de la lassitude qui était le fond de sa vie, Métamorphose ou pas Métamorphose. Quand le fantastique traque la réalité et la débusque derrière les apparences, ici celles du consensus familial qui est le premier degré du consensus social, il nous laisse apercevoir le véritable enjeu de la vie: vivre, pour rien, dans l' agitation. Un grouillement sans but ni fin.

Cauchemar...

8 étoiles

Critique de Dalania (Dijon, Inscrite le 25 octobre 2006, 38 ans) - 21 novembre 2006

J'avais l'impression d'être coincée dans un de mes cauchemars, le personnage prisonnier de son propre corps, l'enfer... Pour le coup, je me suis vraiment identifiée au personnage. Et sa famille, comment peut-on nier ainsi son fils?

Au delà d'une simple lecture....

8 étoiles

Critique de La_mouette (Paris, Inscrit le 7 novembre 2005, 44 ans) - 7 novembre 2005

Je conseille aux lecteurs curieux restés sur leur faim une excellente étude de Vladimir Nabokov sur ce roman tragique de Kafka, réalisée à partir de notes pour la préparation d'un de ses cours à l'université de Cornell (Etat de New-York) dans les années 40.

Il y décortique la structure du roman et la progression de la métamorphose.

J'ai personnellement beaucoup apprécié ce livre, mais attention on y retrouve le style de Kafka dans sa pureté : un style net, limpide, dépouillé et d'une grande simplicité.

Histoire d'une métamorphose

8 étoiles

Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 5 juillet 2005

C'est dans un cadre réaliste et non moins sensé (un représentant de commerce qui profite d'une pause dans son travail pour rendre visite à sa famille) qu'intervient soudainement le fantastique: en se réveillant dans son lit de jeunesse, Gregor s'aperçoit qu'il s'est métamorphosé en... Cafard!

Ce jeune homme d'affaire, qui est la seule source de revenu pour toute sa famille, doit ainsi faire face à de nouvelles difficultés: impossibilité de vie sociale, rejet et dégoût de la part de ses proches, solitude et isolement dans sa minuscule chambre... On ne saura jamais le pourquoi du comment de cette transformation, c'est ce qui peut rebuter les lecteurs, mais non, là n'est pas l'intérêt... C'est une métaphore du rejet, de la honte... Kafka réduit l'homme à un pur animal bête et sot, à de la barbarie, à de la vulgaire bestialité... Allégorie de l'homme qui ne trouve pas sa place, une ode à la tolérance et une dénonciation du conformisme, du handicap, de la routine, de la culpabilité...

En effet, Gregor ne va pas tarder à éprouver de la culpabilité de ne plus pouvoir aller travailler, de ne plus pouvoir assurer la vie de sa famille, et même de devenir un fardeau pour eux. Progressivement délaissé, sans possibilité de communiquer, seulement d'épier à travers la porte de sa chambre, il finira par se laisser mourir ("l'impossibilité de vivre", de Kafka) et même sa propre famille, moralement au bout du rouleau, incapable de comprendre, sera soulagée de cette mort tant attendue...

Ce livre nous parle à tous, en ce sens où nous avons très bien pu vivre de tels moments, la solitude ou le rejet... Le personnage de Gregor nous parle, on se sent même rempli de pitié et de tristesse pour cet homme... Cherchez à comprendre cet animal, il s'agit d'une magnifique leçon de tolérance...

L'allégorie d'un cancrelat

9 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 26 mars 2005

Gregor se lève un matin métamorphosé en cancrelat, son corps ne lui obéit plus mais Gregor possède toujours son âme et sa sensibilité. Ce livre, aussi étrange soit-il, est un bijou où un homme subit la persécution et l'ignorance des siens nées de sa différence: une mère qui ferme les yeux, un dernier appel au secours au père, Grete, sa soeur qui voudrait l'aider mais qui se tait et finallement le repousse aussi. Cette longue et puissante allégorie du rejet, de la peur de l'autre nous marque le corps à chaque page car les mots sont justes, le temps est balisé, les pièces sont vides, les descriptions minimalistes; bref tout dans ce livre somptueux de Kafka nous captive et nous incite à nous demander: "N'ai-je pas moi même craché quelquefois sur quelqu'un ? Sur ce cancrelat que je n'ai jamais cherché à comprendre....A lire pour prendre une leçon d'humanité

Lettre au père

9 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 18 février 2005

Il me semble que pour mieux comprendre ce que Kafka a voulu exprimer dans la Métamorphose, il faut lire "Lettre au père" même si c'est surtout "nos" métamorphoses que nous y lirons.

Sinistre délice

10 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 18 février 2005

Une vision cauchemardesque de l’exclusion, du rejet familial. L’allégorie est brillante et peut imager une multitude de situations que nous avons vécu, sans nécessairement les avoir subi avec autant de cruauté évidemment. Les thèmes abordés sont inspirés des expériences de vie de l’auteur ; l’enfant pourvoyeur pour sa famille, la recherche de l’amour du père, la mère effacée. Un texte fort sur la vulnérabilité de l’amour, les limites de la tolérance et les liens du sang.

Un très grand livre...

9 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 février 2005

Ecrit par un gigantesque auteur du XXieme siècle.

Ce livre restera parmi les tout grands même s'il peut paraître très étrange à beaucoup au premier contact

Je lui préfère cependant "Le procès" qui est, à mes yeux, un ouvrage prémonitoire, presque un avertissement à l'humanité de ce que le communisme fera vivre dans beaucoup de pays, et pendant longtemps, et le nazisme en Allemagne pendant un peu plus d'une décennie.

Quel cafard !!!!

8 étoiles

Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 7 février 2005

Pour ma part, c’est le premier livre que je lis de Kafka. Ce n’est pas dans ma scolarité que j’ai pu étudier un quelconque texte de Kafka, puisque celle-ci c’est arrêtée rapidement. Aussi, j’ai apprécié l’édition Folio classique, préfacé et annoté par Claude David. Je reconnais que sans cette explication j’aurai eu une lecture toute différente. Il est intéressant de connaître les relations que Kafka avait avec son père, qui d’ailleurs l’avait traité une fois de « cancrelat », pour appréhender toute la dimension de se terrible état. Tout comme, la connaissance du contexte social de l’époque apporte une autre étendue de ce terrible cauchemar. Kafka aura créé ses personnages à partir de son univers familial ainsi que la disposition des pièces des Samsa est identique à celle de la famille Kafka.
Ce récit cauchemardesque est d’une violence et d’une absurdité telles qu’il parait inconcevable de le lire au premier degré. Aussi même sans glossaire ou biographie, on adapte aisément cette fable à des évènements ou des situations intimes. Chacun y fera sa métaphore en fonction de ces connaissances, de ces aspirations et de son vécu. Car, qui n’a pas perçu un jour dans le regard de l’autre, son image de cancrelat ? Le rejet, l’exclusion, la soumission, l’exploitation, l’humiliation, etc, etc, font office de « sélection naturelle » dans notre société.
Tout comme Tophov, dans sa critique, je suis envoûtée par l’imagination de Kafka pour cette histoire originale et bien construite. Il fallait oser. Ce cafard nous habite pendant longtemps.

Peut-on rester aimé alors que l'on devient différent?

10 étoiles

Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 7 février 2005

Depuis le lycée j'avais entendu beaucoup d'éloges sur ce bouquin. Et il fut à la hauteur de mes espérances. J'ai vraiment été touchée par le désespoir que ce roman inflige lors de la lecture.

Comment réagirions-nous si la même chose se produisait. Ok c'est irréel, mais n'est-ce pas évident que nous aurions peur face à un énorme cafard? Même si cet insecte se révèle être un membre très cher de notre famille? Nous sommes obligés d'admettre que la différence peut nous influencer sur nos choix et notre vie. Et nous ne ferions pas forcément ce qu'il serait bon de faire. Mais bien sûr il existe quand même des personnes qui restent sur leurs convictions et qui ne changeront jamais d'attitude face aux gens qu'ils aiment.

Le refus de l’ « incorrect »

10 étoiles

Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 23 décembre 2004


Après toutes ces critiques, je n'ai plus grand-chose à ajouter sur ce texte.
Pour ma part, j’avais lu « La métamorphose » alors que j’étais au lycée. Je l’avais beaucoup aimé. L’ayant relu il y a peu, soit environ 35 ans après, je l’ai compris autrement. Ce qui est bien normal.
Ce qui me frappe le plus aujourd’hui est l’attitude de la famille. Ce rejet impitoyable et cruel! On peut comprendre leur répulsion, mais ils vont plus loin. C’est son père lui-même qui le tue, en fin de compte. Ils sont totalement incapables d’accepter ce qu’il est devenu, qu’il soit ou non leur fils, leur frère,; qu'il en soit responsable ou non. Sommes-nous vraiment ainsi ? Dans quelle mesure ne le sommes-nous pas ?

Souffrir sans comprendre

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 5 octobre 2004

"Lorsque Gregor Samsa s’éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se trouva transformé dans son lit en une monstrueuse vermine. Il était couché sur son dos, dur comme une carapace, et vit, en levant un peu la tête, son ventre voûté, brun, divisé par des nervures en forme d’arc, et sur le sommet duquel, la couverture toute prête à glisser complètement par terre, parvenait à peine à se maintenir. Ses nombreuses pattes, pitoyablement minces comparées à son volume propre, papillotaient malgré elles devant ses yeux.

Grégor se réveille un jour transformé en un cafard infect et monstrueux (il est énorme). Passé les premiers moments de stupeur, le jeune homme doit affronter le regard de sa famille, dégoûtée et apeurée. Il doit également vivre avec la culpabilité de ne plus faire bouillir la marmite, lui qui subvenait seul au besoin de ses parents et de sa sœur. Lente descente aux enfers d’un homme qui ne comprend pas ce qui lui arrive mais doit apprendre à se mouvoir dans son nouveau corps, à faire face à la terreur et aux grimaces horrifiées qu’il provoque.

La Métamorphose est à mes yeux un des récits les plus riches de Kafka. Un texte qui regroupe plusieurs thèmes chers à l’écrivain, comme ceux de la haine, de la bourgeoisie misérable et du conformisme familial étouffant. Pour expliquer cela, Kafka ne se contente pas d’une simple métaphore, il pousse son analyse très loin, réduisant l’homme à l’animalité dans tout ce qu’elle a de plus bestial et répugnant. J’avoue qu’à certains moments, je sentais se dessiner une certaine moue de rejet sur mon visage lorsque je lisais les descriptions de Gregor Samsa.
Dans la lecture de la correspondance de Franz Kafka avec Felice Bauer, on se rend compte que l’auteur comptait consacrer peu de temps à ce récit, que c’était une histoire qui le démangeait et dont il voulait rapidement se faire quitte. Cependant, au fil de la création littéraire, Kafka s’est senti emporté par un tourbillon qu’il ne contrôlait plus, il a eu besoin d’aligner sur papier autant d’idées sombres pour espérer s’en défaire.
Et peu importe si le lecteur est dérangé par ce récit, Kafka n’en a que faire. Il n’explique à aucun moment pourquoi et comment Gregor se transforme en insecte. Est-ce à nous de l’imaginer ? Certainement, mais Kafka ne nous laisse pas le temps de le faire, le récit est un huis-clos vif et rapide dont la première partie est une introspection douloureuse de Gregor sur son nouveau statut. Il sait qu’il effraie mais aimerait obtenir un peu plus d’affection ou de compréhension de la part des siens. Il y a ensuite amélioration, des contacts sont noués, la plupart du temps difficiles. Puis vient la déchéance, la descente aux enfers et en même temps la libération de chacun. J’ai refermé le bouquin avec un profond sentiment de tristesse pour cet homme incompris et rejeté. Gregor, que le malheur accable, devient l’objet de la honte et de la culpabilité. Or il n’a rien fait. Rage devant sa famille obtuse mais parallèlement, on éprouve soi-même des impressions répugnantes face au personnage qui finit par se complaire dans la crasse et les ordures. Compassion nouvelle pour la famille, qui passe par le rejet de quelqu’un. Dilemme dérangeant auquel nous confronte Kafka. Et la fin du récit n’arrange rien, nous nous retrouvons le bec dans l’eau avec nos interrogations et cet espoir qui naît dans les dernières lignes a une saveur très amère et empêche de ressentir un véritable soulagement. C’est cruel, très cruel.

Original

8 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 20 décembre 2001

Au delà des multiples réflexions que peut susciter ce texte de Kafka, il reste une histoire originale, farfelue qui nous emporte avec bonheur sur le chemin de l'absurde et du fantastique. Rien que pour ca, ca vaut le coup ! Après, libre à chacun d'interpréter ce récit comme un constat du manque de tolérance face à la différence, comme un dénonciation du manque d'humanité de notre société ou comme la description de la peur de l'inconnu ....

le plus connu mais pas le meilleur

7 étoiles

Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 28 juillet 2001

Tout le monde a déjà entendu parler de ce texte, un paquet d'écoliers l'ont détesté parce qu'ils ont du l'analyser en classe. Cette histoire est pourtant assez courte, et pas si compliquée qu'on veut le faire croire. Kafka a fait mieux je trouve mais ça vaut la peine de lire ce récit comme ça au moins vous saurez ce qu'il faut faire et ne pas faire si un matin vous vous réveillez dans le corps d'une énorme blatte!

Un message pour la tolérance...

9 étoiles

Critique de Zenith_ (Bruxelles, Inscrite le 28 janvier 2001, 43 ans) - 11 mars 2001

Ce livre n'est pas tant un hommage à l'absurde, qu'une fiction "dérangeante", qui vient nous titiller intérieurement, qui nous met face à notre égoïsme et notre facilité à oublier ce qui un jour a fait notre bonheur. Notre facilité à oublier, à "passer à autre chose", comme on dit. Cette capacité de l'être humain de nier ce qui le dérange, de nier ce qui peut remettre en question les principes et les aspects sur lesquels il a basé sa vie. Gregor dérange au sens propre comme au figuré. Il fait honte. On en a peur, car sa forme a changé. Toutefois, ne reste-t-il pas le frère, ce frère tant aimé? La douleur de la famille vient de ce paradoxe... Tandis que la douleur de Gregor vient plus du rejet des siens que de son enveloppe corporelle... A lire absolument. Une belle leçon d'humanité.

histoire d'un cancrelat

8 étoiles

Critique de Néo-plume (Termes, Inscrite le 11 mars 2001, 42 ans) - 11 mars 2001

Ce livre déplaît à beaucoup de personnes que je connais, pourquoi? parce qu'il faut aller au-delà de l'histoire du cancrelat. Grégoire se retrouve un matin en cancrelat et passera le reste de sa vie dans sa chambre à observer sa famille qui, habitant de l'autre côté de la porte, ne communique plus avec lui parce qu'elle est répugnée par son aspect. Mais allez au-delà,plongez-vous dans la situation et vous verrez que Kafka vise juste, de même que dans "le terrier", il nous parle avant tout de l'isolement personnel et des questions sur le monde que toute personne se pose un jour. A chaque fois que je pense à ce livre, je me dis que tout le monde est un cancrelat à un moment ou à un autre de sa vie parce que tout le monde vit au moins une fois la solitude.

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