La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
Moyenne des notes : (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : (1 752ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 687
Sinistre sujet
L'auteur nous raconte l'histoire effroyable de la fuite du docteur Mengele, médecin des camps de concentration dont les actions relevaient non pas du soin mais de la torture et actes de barbarie. A la fin de la guerre, il réussit à échapper aux alliés en se cachant dans une ferme avant de se réfugier en Argentine comme bien d'autres compatriotes. Il n'aura de cesse pendant plus de trente ans d'espérer revenir dans son pays natal.
Ce roman raconte le processus d'exfiltration des nazis vers l'Argentine et d'autres pays d'Amérique latine à l'issue de la seconde guerre mondiale. Il s'attache à décrire les conditions de vie de ces "réfugiés" qui bénéficieront de largesses et facilités de la part des gouvernements en place. Il faudra la prise de conscience mondiale de la Shoah pour bousculer cet exil doré et commencer à faire trembler ces nazis.
Romancé, cet épisode sinistre de l'Histoire est passionnant à lire, en plus d'être instructif.
Les éditions
-
La disparition de Josef Mengele [Texte imprimé], roman Olivier Guez
de Guez, Olivier
B. Grasset
ISBN : 9782246855873 ; EUR 18,50 ; 16/08/2017 ; 240 p. ; Broché -
La disparition de Josef Mengele [Texte imprimé], roman Olivier Guez
de Guez, Olivier
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253073802 ; EUR 7,20 ; 22/08/2018 ; 256 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (14)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Dans la tête d'un tortionnaire
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 19 février 2021
Il s’agit d’un homme sans scrupule, studieux, maniaque, qui vit ses dernières années rongé par l’angoisse et qui, pas un seul instant, ne remet en cause les actes qu’il a commis. Il est persuadé d’avoir effectué ses expériences atroces par patriotisme et ne comprend pas de quoi il est accusé : « Il a soigné le corps de la race et protégé la communauté de combat. Il a lutté à Auschwitz contre la désintégration et les ennemis intérieurs, les homosexuels et les asociaux; contre les juifs, ces microbes qui depuis des millénaires œuvrent à la perte de l'humanité nordique : il fallait les éradiquer, par tous les moyens. Il a agi en homme moral. En mettant toutes ses forces au service de la pureté et du développement de la force créative du sang aryen, il a accompli son devoir de SS. » Ce genre de discours idéologique fait froid dans le dos. Même quand l’horreur régnait dans les camps, Mengele vivait sa passion avec Irene, comme si de rien n’était.
Cette biographie se lit comme un roman. Richement documentée, elle divulgue comment cet homme a pu échapper à la justice, comment il a occupé ses journées, ses pensées, les notes qu’il a consignées dans son journal … Une enquête des plus passionnantes !
A la poursuite de l'ange de la mort
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 12 janvier 2020
Ed. Grasset.
Bonjour les fous de lectures.
Josef Mengele, l'ange de la mort, ce médecin SS criminel de guerre.
Le vent ayant tourné à la fin de la guerre, c'est muni de faux papiers que le monstre s'enfuit.
Il débarque en Argentine en 1949.
Après quelques années de relative tranquillité, pour échapper aux enquêteurs allemands, il s'enfuit au Paraguay et ensuite au Brésil.
Pendant plus de 40 ans, il va déjouer les "chasseurs de nazis" et essayer de vivre aux côtés d'autres élites du III° Reich qui tentent de se reconstruire un vie à l'autre bout de la terre.
C'est le pan de cette vie de Mengele en Amérique du Sud que nous relate Olivier Guez.
Parfaitement documenté, il nous raconte la vie de cet homme cruel et impitoyable, égocentrique et qui ne manifeste aucun remord (bien au contraire) mais également l'énorme fiasco judiciaire autour de sa capture ainsi que la bienveillance des pays d'Amérique du Sud vis-à-vis de ces anciens nazies.
En effet, nous le savons, Mengele ne sera jamais retrouvé, il ne sera jamais jugé pour ses atrocités.
Mengele va se noyer à l'âge de 67 ans après plus de 40 ans de vie de fugitif.
Il sera enterré sous un de ses multiples pseudonymes.
Ses restes ne seront exhumés que des années plus tard.
Récit passionnant.
C'est fluide.
C'est convaincant.
L'écriture dynamique fait que le lecteur est à la fois fasciné et terrifié par cette histoire.
De plus, Olivier Guez a le mérite d'avoir pondu récit dense en peu de pages, ce qui est appréciable
L'auteur a reçu le prix Renaudot pour ce roman historique.
C'était mérité … Mission accomplie.
Fuir pour redevenir quelqu'un
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 1 décembre 2018
Ce roman est passionnant et instructif. Elle montre la fuite et la déchéance de ce sinistre personnage, qui ne reniera jamais ses crimes au nom de la supériorité de la race germanique. L'on s'aperçoit également que dans l'Allemagne de l'immédiat après-guerre, les anciens nazis bénéficiaient de beaucoup de soutiens moral et financier, et que les remords ne sont arrivés que bien plus tard (aux générations suivantes).
Dans la tête du monstre
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 23 octobre 2018
Si le sujet est intéressant, son traitement reste au final classique. A un personnage historique n'inspirant aucune sympathie, s'ajoute une narration directe et clinique. Mais le roman est traversé par un souffle glaçant, celui de cette créature à sang froid sans une once d'humanité.
De la légende à l'histoire
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 4 octobre 2018
J’ai lu de nombreux textes sur ce sinistre personnage et, à travers le roman de Guez, je ne croyais pas découvrir beaucoup de choses nouvelles et pourtant la réalité qu’il révèle et un peu différente de tout ce que la légende a pu véhiculer. La légende du grand dignitaire nazi régnant sur une armée de sbires à sa botte, protégés par tous les pouvoir en exercice au sud de l’Amérique du sud, prêt à repartir en guerre à la première opportunité, en prend un coup. Il faut cependant noter qu’Olivier Guez précise bien que son livre est un roman, qu’il a eu besoin de la fiction pour relier certains faits dûment avérés mais globalement son texte est fortement étayé, les dates et les lieux sont toujours précis et attestés. Rien ne semble contestable dans son propos. Ce livre est donc un document de première importance pour étudier la cavale de Mengele à partir de son arrivée en Argentine. « Ce 22 juin 1949, Helmut Gregor (premier pseudonyme utilisé par Mengele lors de sa cavale latino-américaine) a gagné le sanctuaire argentin », ce qu’il a vécu avant n’est pas décrit seulement esquissé.
Il eut d’abord les années roses, avec Perón les nazis étaient accueillis à bras ouverts en Argentine où ils se retrouvaient au sein d‘entreprises, d’amicales, de confréries, de sociétés culturelles, de maisons d’édition… L’instabilité politique en condamna beaucoup à prendre la direction du Paraguay où Stroessner régnait en maître et les protégeaient tout en utilisant leurs compétences pour asseoir son pouvoir dictatorial. Puis, pour Mengele, la fatwa tomba vite, il devint rapidement le criminel nazi le plus recherché après Eichmann, la fuite devint alors plus compliquée, il fallait composer avec de nombreux complices pas toujours très fiables, quitter les rangs de la belle société pour se fondre dans une populace de plus de plus miséreuse.
Ce qui étonne peut-être le plus dans le texte de Guez, c’est le rôle joué par la famille Mengele dans la cavale de son héritier, certains l’ont protégé, l’entreprise l’a toujours payé, personne ne l’a dénoncé alors que tous savaient. Les complicités étaient nombreuses en Allemagne. Mais le fuyard a aussi bénéficié des aléas des intérêts géopolitiques et des préoccupations des états qui pouvaient le rechercher et du peu d’empressement de ceux qui ne voulaient pas rouvrir des dossiers trop brûlants aux risques d’ouvrir une boîte de Pandore bien nauséabonde.
Tout en restant à la lisière du récit, Olivier Guez a su maintenir l’attention du lecteur sans jamais sombrer dans la sordidité racoleuse mais en ne l’éludant pas pour autant. Son texte est très documenté, très crédible, certainement toujours très proche de la réalité. Il n’hésite pas à détruire le mythe du héros machiavélique imprenable et à écorner la légende tressée par ses devanciers. Nous retiendrons que la diaspora nazie était très puissante, qu’elle a bénéficié de nombreux soutiens, que ceux qui ont connu et commis les horreurs de cette ignoble guerre sont presque tous décédés mais la doctrine fondée sur la prédominance d’une race supérieure n’est pas morte et d’autres rêvent aujourd’hui encore de la remettre en pratique.
Mengele, Mengele, Mengele…
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 16 septembre 2018
Ce livre est donc l’histoire de la cavale du criminel de guerre Josef Mengele, de sa fuite de l’Allemagne occupée en 1949 jusqu’à sa mort par noyade (accidentelle?), au Brésil où il se cachait en 1979.
C’est une très belle introspection de la part de M. Olivier GUEZ (*1974) bien que l’on se demande souvent au cours de la lecture du livre, quelle est la part du vrai et quelle est la part de l’imagination de l’auteur.
C’est bien écrit, prenant et les pages se tournent toutes seules mais on n'a bien sûr (et heureusement pour nous d’ailleurs!...) aucune possibilité de trouver le personnage principal ne fut-ce que "sympathique" et à éprouver une quelconque empathie pour lui. Forcément vu le «pedigree» du personnage, qui est plus un monstre qu'autre chose, l’auteur ne fait rien pour nous le rendre plus humain et le lecteur se surprend plutôt à espérer que Mengele se fasse attraper ou même pourquoi pas, assassiner!
Malgré tout, le livre souffre d’une certaine lenteur. Des pages et de pages de digressions et de détails viennent s’ajouter au récit dont on se demande parfois ce qu’elles viennent faire là? (augmenter l'épaisseur du livre ?) P. ex. la vie et les mœurs de Juan PERÓN ou encore d’Alfredo STROESSNER. Franchement je me serais volontiers passé de la biographie détaillée d’aussi sinistres personnages, j’aurais bien mieux aimé que M. GUEZ nous donne celle d'autres personnes présentes dans le livre comme Simon WIESENTHAL (1908-2005) ou encore le Procureur général du Land de Hesse, Fritz BAUER (1903-1968) qui fit tellement d’efforts afin d'obtenir justice et compensations aux victimes du régime nazi et qui est aujourd’hui totalement oublié, même dans son propre pays!
Je finis donc le livre plutôt mitigé, c’est un «bon cru» pour le Renaudot, mais j’en ai lu de biens meilleurs! C’est surtout destiné aux amateurs d’histoire (en particulier celle de la Deuxième Guerre Mondiale), mais le livre peut aussi être lu comme une simple biographie. Il y a un très grand travail de recherche et on voit bien que M. GUEZ maîtrise son sujet, mais il y a quand même quelques erreurs. Ce n’est pas mauvais, mais pas franchement bon. C’est une histoire intéressante, mais je me demande ce qui me restera en mémoire dans quelques temps? C’est distrayant mais en aucun cas de la très grande littérature…
Je finis donc ma lecture un peu... Disons... "Confus"?..
Rappelons que ce roman est lauréat du Prix Renaudot 2017.
L'ange de la mort
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 29 août 2018
A l’instar d’autres livres, comme en particulier « La mort est mon Métier » de Robert Merle, qui évoquait la vie du chef de ce camp de la mort, Rudolf Hoess, l’auteur décrit la pensée fanatique du docteur Mengele, sa froideur et son esprit calculateur déshumanisé.
Un livre qui intéressera certainement les lecteurs attirés par l’histoire de la seconde guerre mondiale, le nazisme et les filières ayant permis les exfiltrations des criminels de guerre.
Le style est très fluide et efficace ; de très courts chapitres s’enchainent et conduisent le lecteur dans un récit sans lui permettre de se lasser une seconde.
Aucune déception possible sans pour autant être face à un très grand roman d'une haute valeur littéraire.
Passionnant
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 10 juin 2018
A lire, pour ceux que l'Histoire intéresse !
Le vrai du faux ?
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 juin 2018
Olivier Guez en a rajouté un, ni meilleur ni moins bon, avec sa part d’authentique (recherches assez poussées) et sa part romanesque qui donnent un assemblage digeste. On va dire que ce qui écrit est sans doute ce que les gens veulent lire, les prix littéraires sont frileux et doivent se conformer à l’attente du « politiquement correct ». (sauf bien entendu les exceptions)
Le livre ici cité est bien écrit (toujours un plus de lire de la qualité), le récit est cohérent et la description de Mengele est intéressante. Le lecteur apprend à le détester méthodiquement et le suspense consiste à se demander s’il souffrira assez.
La foule crie lors des exécutions publiques, elle attend du spectacle… le monstre doit souffrir à petit feu.
L’auteur a-t-il réussi son pari ? Un Renaudot ce n’est déjà pas si mal.
Un bon livre, sans plus.
Docteur Mengele
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 27 février 2018
Qui jouait a la vie ou à la mort avec les prisonniers.
Fait prisonnier à la fin de la guerre, il fut libéré???????? Parti se réfugier en Amérique du Sud, soutenu par un réseau, il se cacha tout le reste de sa vie.
Bien documenté, j'ai appris des choses sur cette période qui fait froid dans le dos.
Intéressant
Critique de Badzu (versailles, Inscrite le 6 novembre 2005, 49 ans) - 13 février 2018
Je lis peu de choses concernant la Seconde Guerre mondiale et à ce titre, oui, j'ai appris des éléments de la vie de Mengele, même s'il est gênant de ne pas savoir toujours ce qui était purement historique et factuel, et ce qui provenait de l'imagination de l'auteur. (Donc on check Wikipedia de temps en temps, même si okeyyy ce n'est pas la meilleure source historique).
Je le conseille pour ceux qui souhaitent avoir une première approche de ce personnage et de l'organisation de l'exil des nazis en Amérique centrale/du Sud, car pour les autres, je pense que cela manquera d'épaisseur.
La force du destin
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 18 janvier 2018
La seconde partie du livre, celle où l'on suit l'errance du pervers narcissique Joseph Mengele de traque en traque et comporte d'insoutenables flashbacks de sa vie de bourreau nazi devient par contre bien plus intéressante. Il est terrorisé par la perspective d'être exécuté comme Eichmann qu'il a croisé dans son exil. On s'aperçoit que les agents du Mossad on failli l'arrêter... mais que la destinée a choisi autrement: lui faisant subir à ciel ouvert un emprisonnement bien plus terrible que tout jugement et punitions infligées par une instance humaine. C'est cet élément qui rend à ce livre une valeur plus universelle.
Dans la peau d'un bourreau
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 6 janvier 2018
Joseph Mengele est médecin à Auschwitz, il met en pratique les grands principes de la race pure allemande. A la chute du Reich, il s'enfuit, aidé par sa famille, de gros industriels à Günsburg. Il se retrouve en Argentine sous un faux nom, où se sont réfugiés bon nombre de nazis et où la dictature péroniste ferme les yeux sur ces étrangers au passé trouble. L'argent arrange bien des choses. Mais le Mossad israélien veille et donne des sueurs froides à ce « Grégor » ! Heureusement pour lui qu'il est protégé par des proches qui le font déménager au Paraguay, au Brésil.
Olivier Guez a réalisé un remarquable travail de recherche autour de ce personnage abject qu'est Joseph Mengele. Tout ce qu'a réalisé Josef Mengele a Auschwitz est horrible, mais selon une idéologie bien orchestrée par une propagande au service de l'Etat. Cela fait réfléchir le lecteur ; est-ce possible que pareille idéologie revienne en vainqueur ?
Une rencontre à faire
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 17 novembre 2017
Mengele y est décrit comme un véritable monstre d'égoïsme, incapable de la plus petite prise de recul, auto-centré, ignoble envers tous, même et surtout envers ceux qui jusqu'au bout, ont (pourquoi ?) tenté de l'accompagner
Le personnage a tout du méchant : sa vie de nazi, son déni du serment d’Hippocrate, son absence totale de réflexion sur ce qui fut son monde, ses ignobles expériences, et ensuite, sa pauvreté d'être et cette étonnante capacité à se sentir supérieur au reste du monde et à croire que tout lui est dû ... et je ne parle même pas de son rapport aux femmes !
Si on doit penser qu'un être incarne le mal absolu, alors oui, Mengele en est bien un des symboles.
Ce livre est, à ce niveau, de la belle ouvrage, triste, très triste ...
Sur un plan purement littéraire, je mets de gros bémol : des phrases lourdes qu'il faut parfois relire plusieurs fois pour comprendre, des fautes de syntaxe et d'orthographe gênantes...
Une belle découverte, un livre qui a sûrement nécessité beaucoup de recherches, mais , pour moi, pas un "Renaudot"
Forums: La disparition de Josef Mengele
Sujets | Messages | Utilisateur | Dernier message | |
---|---|---|---|---|
Le Renaudot | 20 | Patman | 9 novembre 2017 @ 17:37 |
Autres discussion autour de La disparition de Josef Mengele »