Corto Maltese : La ballade de la mer salée de Hugo Pratt

Corto Maltese : La ballade de la mer salée de Hugo Pratt
(Una ballata del mare salato)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Leura, le 20 décembre 2003 (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (712ème position).
Visites : 7 990  (depuis Novembre 2007)

Un chef d'oeuvre

Il est étonnant et injuste que le génial Hugo Pratt n'ait pas encore eu les honneurs de ce site. Pour la qualité et l'intelligence du scénario aussi bien que la pureté du dessin, il est pourtant difficile de faire mieux. L'étude psychologique des personnages est fine, qu'il s'agisse du Moine dont on ne voit jamais le visage, de Raspoutine le pirate fou ou de Corto le pirate gentilhomme. Cette histoire qui nous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (merci Charles) est pleine de bruit et de fureur, d'honneur et de grands sentiments. On y respire littéralement l'air du grand large, on tombe un peu amoureux de la belle et pure Pandora, et on s'indigne de la mort injuste du lieutenant Slatter. Un chef d'oeuvre indémodable, à lire et relire.

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Les éditions

  • La ballade de la mer Salée [Texte imprimé] Hugo Pratt
    de Pratt, Hugo (Scénariste)
    Casterman
    ISBN : 9782203332287 ; 15,20 € ; 01/01/2000 ; 169 p. ; Broché
  • La ballade de la mer salée [Texte imprimé] Hugo Pratt [trad. de l'italien]
    de Pratt, Hugo
    Casterman
    ISBN : 9782203344112 ; 30,95 € ; 01/01/1993 ; 192 p. ; Relié
  • La ballade de la mer salée [Texte imprimé] Hugo Pratt préface et postface de Gianni Brunoro traduites de l'italien par Émilie Saada et Laurent Lombard
    de Pratt, Hugo Brunoro, Gianni (Postface) Lombard, Laurent (Traducteur) Saada, Émilie (Traducteur)
    Casterman
    ISBN : 9782203005792 ; 50,00 € ; 02/07/2007 ; 206 p. ; Relié
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Un nouveau monde

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 28 décembre 2023

Corto Maltese travaille en mer pour Raspoutine. Ils accueillent deux jeunes personnes échouées, Caïn et Pandora, qui peuvent servir de monnaie d'échange dans leurs tractations avec les Allemands. De mer en mer, de peuplade en peuplade, les intrigues se croisent et sont peu à peu démêlées, dans le cadre de relations humaines tendues et sous un climat fortement solaire. Un monde s'ouvre, entre ombre et lumières, fort intriguant et inquiétant, la confiance finissant par se mériter et advenir, au sein d'une atmosphère si particulière et marginale. L'esthétique du dessin est assez belle.

Version de luxe anniversaire

7 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 16 juin 2014

En 2007, pour le quarantième anniversaire de la première parution, dans la revue italienne Sergent Kirk, de "La ballade de la mer salée", Casterman s’était lancé dans une réédition très grand format (32 x 41 cm, tout de même) sur beau papier, de cette série qui marqua les premiers pas de Corto Maltèse dans l’univers de la bande dessinée.

Un personnage à l’indéniable sens de l’honneur, un dur au cœur (un peu trop ?) tendre, qui ne se départit jamais de son sens de l’humour et de son absence de rancune. On le découvre, on l’apprécie, dans cette aventure très "vieux film de corsaire" qui a son charme, accentué par le dessin noir et blanc mais néanmoins non dénué de nuances de Hugo Pratt.

Pour qui ne connait rien ou peu des aventures du célèbre pirate (comme c’est mon cas), "La Ballade de la Mer salée" est sans doute un bon moyen de le découvrir, même si on ne peut dire que Corto tienne ici un rôle de vedette en permanence, concurrencé qu’il est par le personnage féminin Pandora, jeune fille belle et au caractère bien trempé, qui lui devra la vie à plusieurs reprises.

Nous sommes en plein Pacifique, c’est la guerre, la Grande, mais qui semble loin. On voit passer contrebandes, rivalités, décors paradisiaques et contraste des cultures. Une brise épique souffle sur ces pages et il est très agréable de se laisser porter.

Un bel objet, donc, que cette édition anniversaire, même si un peu encombrant et difficile à transporter (mais qui voudrait prendre ce risque ?), dont les préface et postface (de Gianni Brunoro) ouvrent un œil supplémentaire, empathique et chaleureux, sur le monde Corto Maltèse (sa personnalité, son contexte, les personnages qui gravitent autour de lui, son histoire,…), personnage qui ne peut s’empêcher d’inspirer une certaine sympathie.

Un grand roman !

10 étoiles

Critique de Renaud (Liège, Inscrit le 5 décembre 2005, 58 ans) - 20 juillet 2010

Même s'il s'agit d'une BD, j'ai envie d'écrire qu'il s'agit d'un grand roman, tant souffle au travers de cet ouvrage un esprit romanesque de première grandeur.

Dès le début, où Corto attaché sur une croix de bois est interpellé par Raspoutine en un dialogue savoureux, on sait qu'on entre dans un univers fort !

Il y a des histoires où les personnages se transcendent eux-mêmes et deviennent des archétypes : la Ballade de la Mer Salée est l'une d'entre elles ...

Fantastique!

10 étoiles

Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 28 juin 2008

Cette bd est fabuleuse, le style du dessinateur est unique (imparfait diront certains, moi j'dis envoûtant!), le scénario est fouillé, les personnages aussi. Toujours cette espèce d'ambiance onirique, un peu en retrait dans ce tome en comparaison à d'autres, qui accompagne une aventure palpitante!

A lire!

Apologie de Pratt et amour de Corto

10 étoiles

Critique de Bérénice (Paris, Inscrite le 18 mai 2004, 38 ans) - 8 juin 2004

ce que Pratt a réussi à faire avec Corto Maltese, au fil des différentes aventures de son héros, c'est à créer un monde, à tel point qu'on peut dire que Pratt est à la Bd ce que Balzac est à la littérature. Quand on lit Corto Maltese non seulement on part pour de nouveaux horizons mais c'est aussi une nouvelle manière de voir et de penser qu'on découvre, poétique, pleine d'humour et de respect pour l'humanité.
Les personnages, loin d'être des stéréotypes ou des fantômes, existent par eux-même, par leur caractère et par leurs paroles : Corto Maltese, Raspoutine, ne sont pas les simples acteurs d'une histoire, ou les représentants simplifiés du héros et de l'anti-héros. Ils sont aussi vivants et surtout aussi aboutis dans leur personnalité que Fabrice del Dongo ou qu'Edmond Dantes. Au lieu de reprendre les traits familiers du "gentil", de "l'aventurier", ou du "méchant", du "cruel", etc, Pratt a créé deux nouveaux hommes. Au lieu d'être des clones d'autres, Corto et Raspoutine font école ; parce que personne ne les avait imaginés avant Pratt ils ont créé autour d'eux un champ fertile où les bédéistes en mal d'inspiration ont fait à leur tour pousser leur héros. On peut donc dire que Pratt, avec Corto Maltese, est le père spirituel de bien des artistes.
Et le dessin ! On met maintenant Corto en couleur ; mais ce qui est fort chez Pratt, c'est que justement il n'a besoin que d'une plume et d'encre de Chine pour faire exister ses personnages, ses paysages ; et là toujours on retrouve l'originalité qui fait école : le dessin de Pratt, le type de visage des personnages, a bien souvent été repris, copié ; et envié.
Pour conclure, je dirai que Pratt a su élever la BD au rang d'art à part entière ; il a su de plus aussi bien développer l'image et le texte - tous deux admirables. Loin d'être une sous-activité, inférieure à la fois à la peinture et à la littérature, la Bande dessinée chez lui devient aussi instructive et profonde qu'un roman et aussi belle qu'un tableau.
La ballade de la mer salée, première aventure de Corto Maltese, genèse de toutes ses aventures, est, avec Mû, la plus aboutie, la plus marquante des aventures de Corto. Et cette histoire d'amour.....Ah ! Pratt est décidément le meilleur bédéiste de tous les temps.

version roman

10 étoiles

Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 20 décembre 2003

Mais si Corto est présent sur le site, il me semble bien avoir aperçu Lointaines îles du vent mais j'ai oublié le nom du critiqueur.
Quoi qu'il en soit, c'est toujours un plaisir de lire Hugo Pratt, et à ceux que la BD rebute, je voudrais signaler la version roman de cette Ballade, quelque peu différente, intitulée avec sobriété Corto Maltese et parue chez Folio. Pratt avait également romancé la Cour des mystères, toujours chez Folio.

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