Lucky Luke, tome 38 : Ma Dalton de René Goscinny (Scénario), Morris (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
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De très bonne facture...
Il y a bien longtemps, c’était dans les années soixante/soixante-dix, je lisais toutes les semaines le magazine Pilote quand il arrivait à la maison, enfin, surtout quand c’était à mon tour car tout le monde lisait avec plaisir cette revue bédé… Tout le monde ! Cela peut vous sembler bizarre, mais je dis avec certitude qu’il s’agissait bien d’une lecture familiale. C’est en relisant Ma Dalton que tout cela s’est bien remis en place dans ma mémoire…
En effet, dans les premières pages de l’album, nous allons avoir un épisode particulier. Les Dalton, alors prisonniers dans leur pénitencier préféré, sont en train de déchiffrer une lettre de leur mère, Ma Dalton. Cette dernière met un petit mot à son dernier, son « Bébé ». Or les Dalton ne sont pas de grands lecteurs et ils vont lire « Gégé ». Ainsi, Averell, le préféré de Ma, devient son « Gégé ».
Il se trouve que dans la famille, nous étions alors quatre enfants et que les trois premiers avaient le sentiment que le quatrième, mon plus jeune frère, était le préféré de sa maman… Sitôt dit, sitôt fait, voilà que ce frère est devenu le « Gégé » de sa maman. Comme nous lisions tous cette littérature hebdomadaire, parents compris, le terme de « Gégé » a été unanimement utilisé durant des années, même quand ce frère est devenu un jeune adulte… C’est aussi à ce type de phénomène que l’on mesure l’impact d’une bande dessinée dans une famille de lecteurs assidus…
C’est en 1971 que Ma Dalton est sorti dans Pilote avec ce duo exceptionnel d’auteurs, René Goscinny au scénario et Morris au dessin. Nous sommes dans la vague des albums publiés par Dargaud, c’est à dire ceux où les personnages sont de plus en plus forts, osés (pour l’époque), souvent inspirés du cinéma et de la littérature… Bref, la série Lucky Luke devient mature et on s’est éloigné considérablement du petit western gentil et tranquille des premières années…
Il est à noter, dans ce chapitre des grandes aventures de Lucky Luke, trois phases différentes. Dans un premier temps, Luke rencontre Ma Dalton, une vieille femme retraitée et modeste qui survit comme elle peut dans un beau village comme seul le Far-West sait nous les offrir, Cactus Junction. Puis dans un deuxième temps, la mère retrouve ses quatre chenapans qui viennent de se faire la malle de leur bagne. Elle retrouve alors les vieilles habitudes de son mari – lui aussi bandit de grands chemins – et elle reprend en mains le clan avec une certaine autorité y compris envers Joe le plus méchant… Enfin, une dernière partie qui voit les choses se remettre en place avec les Dalton au pénitencier, avec Rantanplan, et Ma Dalton reprendre une vie de femme honnête, ou presque…
Ce septième album de la seconde vague des aventures de Lucky Luke est non seulement très agréable à lire mais comme il présente plusieurs degrés de compréhension, il est parfaitement adapté à tous les âges des lecteurs. Je comprends bien, du coup, pourquoi mes parents lisaient aussi ce Lucky Luke, comme leurs enfants…
Pour ceux qui s’interrogent de savoir si la série a bien vieilli, je dirais, comme pour Ma Dalton, que l’âge ne marque pas les personnes et aventures de qualité. N’ayez donc pas peur, vous qui ne connaissez pas Lucky Luke, laissez-vous faire, vous ne devriez pas le regretter…
Les éditions
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Lucky Luke, tome 7 : Ma Dalton
de Morris, (Illustrateur) Goscinny, René (Scénariste)
Lucky comics
ISBN : 9782884710060 ; 10,95 € ; 31/03/2008 ; 46 p. ; Relié
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