Lefranc, Tome 22 : Les enfants du bunker de Jacques Martin, Michel Jacquemart (Scénario), Alain Maury (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (40 440ème position).
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Avec un brin de nostalgie...
Ceux qui me connaissent savent mon attachement à cette série qui a été présente dans mes lectures bédé de jeune adulte. Je ne saurais dire exactement quelle fut la première histoire de Lefranc qui s’est retrouvée dans les mains. Si je remonte très loin, c’est La grande menace qui demeure un repaire absolu, mais je ne peux pas oublier, même si c’est ultérieur, Le repaire du loup, Les portes de l’enfer ou Opération Thor qui sont des pans de ma culture bédé. D’ailleurs, si je prends le temps d’évoquer Le repaire du loup et Les portes de l’enfer, c’est parce que ce sont deux albums qui comptent pour moi.
Le premier parce qu’il permet à « mon » héros de se retrouver dans la montagne alors que j’ai habité dans l’Isère au moment de mon adolescence. Chalet, barrages, neige, ski autant d’éléments de l’histoire qui étaient concrets pour moi. En plus, je faisais partie de ceux qui attendaient avec une certaine impatience la suite des aventures de Guy Lefranc… Le travail de Bob de Moor sur cet album est remarquable mais il fut sans suite… d’où une nouvelle attente et impatience !
Les portes de l’enfer est cette fois dessiné par Gilles Chaillet qui allait devenir au fil du temps un véritable « ami » pour moi. Il a toujours accepté les interviews, fait preuve de sympathie et chaleur, et mes engagements sociaux et associatifs devaient correspondre à des valeurs qu’il partageait… Nos discussions –mais il était très bavard – duraient toujours beaucoup plus longtemps que le temps strictement imparti à l’interview radio et sa mort laisse un vide. Cette série Lefranc reste pour moi un des « lieux » de survie de Gilles Chaillet…
Bien sûr, cette série est avant toute chose la création de Jacques Martin qui avait trouvé là un thème contemporain pour souffler entre ses périodes « Alix ». Gilles Chaillet voulait travailler sur Alix au départ, mais le maître ne souhaitait pas avoir d’aide sur ce qu’il considérait comme son chef d’œuvre et c’est ainsi que Gilles Chaillet avait dessiné du « Lefranc » comme d’autres après lui. Jacques Martin a su – certes poussé par ses problèmes de vue au départ – s’entourer de nombreux artistes pour prolonger son œuvre. C’est ainsi qu’aujourd’hui ces/ses grandes séries qui nous ont bercés survivent…
Alors il y aura toujours des voix pour critiquer cette bande dessinée, ce genre trop classique, archétype de la bédé franco-belge, fruit de la ligne claire, copie des élèves de fameux Hergé. Oui, tout cela n’est pas entièrement faux d’autant plus que des dessinateurs comme Bob de Moor ont aussi travaillé sur Tintin… mais tout cela n’est rien au regard du rêve qu’ils nous ont donné à un moment. Alix et Lefranc sont des héros de mon enfance et adolescence comme Tintin, Mortimer, Astérix, Blueberry, Barbe Rouge, Tanguy et Laverdure, Lucky Luke… Vous ne pourrez rien y changer ! et tant pis si je suis indulgent avec certaines des reprises…
Cette fois, l’épisode se déroule après Noël Noir qui lui-même se situait après La grande menace. Ce type de précision permet de comprendre un peu mieux le comportement des personnages, la nature de l’attachement de Jeanjean à Lefranc, l’ambiance de l’histoire…
Jeanjean part faire un camp de scout avec une troupe qu’il ne connaît pas. Il est le petit jeune car il vient de quitter les « louveteaux » pour devenir éclaireur… Bien sûr le camp ne va pas se dérouler comme prévu et c’est tout l’intérêt de l’album.
Sans entrer dans tous les éléments de cette histoire, elle est basée sur une part de mystère et de fantastique renouant ainsi avec certains albums passés comme Les portes de l’enfer ou L’apocalypse. C’est un aspect qui m’a convaincu et rendu la lecture très plaisante.
C’est donc un bon album de la série qui permet de penser que ces différentes reprises de Lefranc, loin de tuer définitivement le personnage après la mort du créateur – Jacques Martin est mort en 2010 – lui ont redonné de l’énergie sans dénaturer l’esprit de l’ensemble. Une création dans la fidélité.
C’est ce qui explique que les fans de la série lui restent fidèles tandis que ceux qui n’étaient pas sensibles à ce style y restent assez opposés. C’est aussi là que réside la liberté du lecteur !
Les éditions
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Lefranc, Tome 22 : Les enfants du bunker
de Martin, Jacques Maury, Alain (Illustrateur) Jacquemart, Michel (Scénariste)
Casterman
ISBN : 9782203017320 ; 11,95 € ; 27/04/2011 ; 48 p. ; Album
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Un bon album de reprise
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 26 février 2012
Ici, l'album est de très bonne facture, tant au niveau du scénario que du dessin... avec un bémol cependant vers la fin de l'album, les explications de l'histoire se perdant dans des détails sordides et assez peu fidèles à l'esprit de la série.
Il n'empêche que cela reste un très bon livre.
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