Revenants de Paul Auster
(Ghosts)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Trilogie new-yorkaise, suite
Revenants est le deuxième tome de la trilogie new-yorkaise d’Auster.
A l'instar de Cité de Verre, il s'agit d’un huis clos entre deux (ou trois) personnages : M. Blanc engage le détective privé M. Bleu pour lui faire filer M. Noir. Et la ronde incessante s'engage entre l’observant et l'observé. On se demande qui est qui, qui vit quoi et ce qu'est, en définitive, la vraie vie.
Très vite, cette ronde se transforme en spirale, en mise en abyme glacée où chacun n'est que le reflet de l’autre. Et l’on s'y perd ! M. Bleu relate sa vie au travers de M. Noir, ils se rencontrent et M. Noir avoue faire la même chose que M. Bleu ! Mais qui observe qui ? Et qui est en définitive ce M. Blanc, commanditaire caché de cet imbroglio ?
Fresque colorée parsemée de Gris, de Brun, de Violette, de Rose et autres, ce roman nous entraîne une fois de plus dans l’univers glauque des débuts de Paul Auster. Ce n’est pas tant pour l’histoire que ces quelques pages se lisent, mais bien plus pour la réflexion de ce qui peut se faire perdre des individus au sein de cette mégapole qu’est New York. Parce que c’est bien de ça qu’il s'agit, la recherche d’un homme éperdu qui tente vainement de se raccrocher à quelque chose qui pourrait donner un sens à sa vie. L'espoir d’être autre chose qu’un simple revenant.
Œuvre majeure, quoi qu’on en dise, son caractère fermé pourrait en rebuter plus d'un, mais elle fait partie de ces souvenirs qui restent en tête, lancinants, incessants, accaparants, obsédants comme un film de Lynch.
Œuvre utile, enfin, parce que tellement vraie ! A lire !
Les éditions
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Revenants [Texte imprimé] Paul Auster trad. de l'américain par Pierre Furlan
de Auster, Paul Furlan, Pierre (Traducteur)
Actes Sud / Romans Nouvell
ISBN : 9782868692467 ; 2,15 € ; 10/08/1993 ; 86 p. ; Broch -
Revenants [Texte imprimé], roman Paul Auster trad. de l'américain par Pierre Furlan
de Auster, Paul Furlan, Pierre (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253135197 ; 0,49 € ; 01/05/1994 ; 122 p. ; Poche
Les livres liés
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Bleu et Noir sont dans un bateau
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 18 novembre 2019
Il est à la fois beaucoup plus sobre que Cité de Verre, mais également encore plus conceptuel. Les personnages ne sont que des pions anonymes : dépourvu de prénom, ils portent des noms de famille génériques qui sont des couleurs. Comme dans Cité de Verre, parallèle troublant, où Daniel Quinn jouait au détective, la figure centrale, Bleu, est aussi un détective, mais cette fois-ci de métier. On le paie pour observer un autre individu, vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Contrairement à Quinn, il ne sait pas pourquoi. Comme Quinn cette longue attente va dissoudre complètement sa vie, dans un environnement qui ne devient qu’un décor de théâtre. La mise en abîme finale est étourdissante. On est dans le fantastique, dans la transfiction, dans les interstices de la réalité, dans la Quatrième Dimension : trompé par nos sens, incapable de prendre de la hauteur, on ne sait plus vraiment ce qui est vrai et qui l’on est...
Qu’a voulu dire Paul Auster, au delà de l’exercice de style, que je trouve pour ma part brillant et fascinant et qui fait écho sous de nombreux angles au premier roman de la trilogie ? Que « l’enfer c’est les Autres ? » comme disait Sarte, que c’est le regard des autres qui nous enferme ? C’est terriblement le cas dans Revenants : Bleu et Noir se maintiennent prisonniers en quelque sorte sous leur regards réciproques. L’écriture doit jouer aussi un rôle, sans doute, car il est beaucoup question de cela : les questionnement de Bleu sur le contenu des rapports qu’il doit envoyer quotidiennement à son mystérieux commanditaire ou le manuscrit de Noir dont nous ne connaîtrons pas le secret mais qu’on imagine, à défaut de donner la clé du récit, de finir de donner le vertige...
4 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 7 juillet 2010
Perplexe...
Critique de Math_h (Cahors, Inscrit le 11 août 2008, 38 ans) - 16 septembre 2008
Quoi qu'il en soit un livre qui est loin d'être dénué d'intérêt et que j'ai dévoré avec plaisir.
Daltoniens, passez votre chemin
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 11 septembre 2007
Personnellement, la narration me paraît ici plus épurée et aboutie que dans l’opus précédent. De même, je n’ai plus eu cette désagréable impression de vide derrière les façades vitrées des gratte-ciels. Pourtant l’individu apparait plus que jamais négligeable dans cette mégapole et la solitude est omniprésente au sein de cet huis-clos des plus resserrés.
Néanmoins si l’auteur tient à garder son roman abstrait et minimaliste en donnant des noms de couleur aux protagonistes, tels des numéros, on peut se demander pourquoi il est si important que la fiction se déroule à New-York et non dans une ville générique. C’est que Paul Auster a ses raisons de placer ses personnages (certainement pas si anonymes que ça) dans le contexte qui constitue son propre environnement géographique et historique.
Paradigmes de création
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 10 mars 2007
Auster voit l'acte la position du créateur comme la diffusion d'un jeu de miroir avec sa filiation. Noir est la diffusion des Thoreau, Whitman et cie, Bleu est le diffus de Noir et Auster en fin de récit se réaccapare Bleu et par de fait même sa narration pour se replacer lui-même dans la position de Noir face à la postérité littéraire.
Tout cela, fait part de ce que St-Germain a si brillamment exprimé comme étant l'angoisse de la "vie par procuration" qui s'exprime à plusieurs niveaux dans les trois tomes de la trilogie New Yorkaise.
Astucieux, pas incroyable ce "Revenants" mais plutôt astucieux oui...
Second texte
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 9 novembre 2005
Vie par procuration
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 27 avril 2004
Avec peu de rebondissements, Auster m’a captivée. Comment fait-il pour décrire si justement l’évolution de la pensée ? C’est le talent, je suppose. On pourra dire tout ce qu’on veut, trouver l’écriture d’Auster hermétique, pour initiés, pour intellectuels, je m’en fiche, il m’épate, Paul !
Un dénouement surprenant
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 8 avril 2004
J'ai plus ou moins les mêmes avis à émettre que pour le premier tome (La chambre dérobée). Dans Revenants, la dépossession joue un rôle encore plus prédominant. Là aussi, Paul Auster exacerbe le travail de l'écrivain, le pousse à l'extrême jusqu'à la folie pure.
Mais ce roman reste malgré tout assez obscur et pourrait en rebuter plus d'un, souhaitant des fictions claires, sans zones d'ombres. Mais comme chaque roman de l'écrivain américain que j'ai commencé, je n'ai pu m'en détacher.