Le tueur, tome 1 : Long feu de Matz (Scénario), Luc Jacamon (Dessin)

Le tueur, tome 1 : Long feu de Matz (Scénario), Luc Jacamon (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers , Bande dessinée => Adultes

Critiqué par Dirlandaise, le 22 septembre 2009 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 612ème position).
Visites : 5 595 

Ne pas laisser de traces, ne faire confiance à personne...

Ah ça c’est excellent comme bande dessinée ! Un homme dont on ne sait rien attend… Planqué depuis neuf jours dans un appartement parisien, il surveille la fenêtre d’en face et s’impatiente. Il n’y a personne dans le logement et pourtant, d’après ses renseignements, il devrait y avoir quelqu’un depuis longtemps déjà. Notre homme est inquiet car il n’y comprend rien. Pour passer le temps, il s’adresse à nous, les lecteurs, et se présente. Il exerce le métier de tueur à gages. Il est froid, cynique, désabusé, et se justifie de ses actes en démontrant l’absurdité du monde et de sa soi-disant morale dont il n’a rien à foutre. Il démontre le bien-fondé de sa pensée en repassant toutes les horreurs des guerres, les génocides, le carnage que l’homme a toujours exercé envers ses semblables. Pour lui, l’être humain est profondément sauvage et chacun est un tueur en puissance. Alors, il n’a aucun remord de faire ce qu’il fait et en plus, c’est rudement payant… des millions de dollars sont sa seule motivation. Mais il est solitaire, sans amis… c’est le prix à payer.

J’ai trouvé cette histoire excellente et j’ai été complètement captivée par le personnage principal. Il est très intéressant et malgré sa violence froide et calculée, je me suis prise d’affection pour lui. Il ressemble à une bête traquée, un animal blessé par la vie et qui se débat dans un monde auquel il n’appartient pas vraiment.

Les dessins sont corrects mais certains traits m’ont déplus. Dans l’ensemble, les couleurs sont assez sombres et déprimantes. Les teintes sont à dominantes de brun et de gris mais il y a aussi du bleu. Ce sont des couleurs froides comme la mort que notre homme sème sur son passage. L’ensemble dégage une atmosphère d’immense solitude et de violence sauvage. Le tueur ne réussit pas toujours à faire le boulot proprement et le dessinateur ne nous épargne rien des éclaboussures.

Malgré la violence du propos, c’est vraiment réussi et je ne lâche plus ce tueur avide de fric et d’une vie de plaisir, loin du commun des mortels qu’il méprise souverainement. L’argent, c’est la liberté.

« Mon idée de la gentillesse, c’est de foutre la paix aux autres, et tout ce que je demande, c’est que les autres me foutent la paix. Tous les autres. Les hommes, les femmes, la famille, les chiens, les oiseaux, tout le monde. »

« Tout ce qu’il faut, c’est être méthodique, prudent et discret, et avoir du sang-froid. Il n’y a pas de hasard : ne pas laisser de traces, ne faire confiance à personne. Au fond, c’est un boulot peinard. Je n’ai pas d’heure de pointe, je ne vais pas au burlingue tous les jours. Je n’ai pas un petit chef qui me brise les couilles et j’ai autant de temps libre que je veux. Que demander de plus ? »

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PAS TRÈS CREDIBLE!...

5 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 6 avril 2013

Je ne reviendrai pas sur l’histoire de cette BD qui nous décrit un tueur froid et solitaire, qui se moque de tout et de tout le monde, et dont l’unique motivation dans la vie est l’argent.

Il faut quelques pages pour bien «digérer» et s’habituer aux dessins de Luc JACAMON, notamment à sa façon très curieuse de dessiner les têtes de ses personnages. Si le découpage est très classique, les dessins eux sont originaux, pratiquement tous dans des tons gris-noirs…
C’est franchement pas mauvais, même si parfois on a l’impression que des fois certains dessins sont comme bâclés, comme «mal finis»…

Le scénario de MATZ pèche ici par excès de confiance ou de facilité. Son tueur n’est malheureusement pas crédible et ne tiens pas la route plus de quelques pages… Comment imaginer un jeune homme de vingt ans étudiant en droit, qui devient en quelques mois un tireur et tueur professionnel…

Le tout saupoudré d’un peu de «Philosophie de cendrier» pour justifier ses meurtres, philosophie remontant jusqu’au massacre des Aztèques et des Incas par les Espagnols (pourquoi pas le meurtre d’Abel par Caïn tant qu’à faire !...) et d’expériences de Stanley MILGRAM pour justifier l’aspect «scientifique» de la chose…

Comment réussir à nous faire "avaler" tout cela, alors que MATZ semble même ignorer la première règle de la plongée sous-marine, à savoir que pour des raisons de sécurité on ne plonge jamais seul!.. Chose que n'hésite pas une seconde à faire une victime du tueur, pourtant - soi-disant -, plongeur expérimenté!...
De plus franchement pour un tueur dont la devise est «ne jamais laisser de traces», avec toutes les traces qu’il laisse dans l’appartement qu’il occupe pour tuer sa cible… franchement la police l’aurait retrouvé en quelques heures!...

Non l’histoire n’est pas très crédible et j’espère que le scénario sera plus épais et plus consistant dans les prochains volumes…

un premier contact réussi

10 étoiles

Critique de Soup34 (, Inscrit le 30 septembre 2007, 44 ans) - 1 janvier 2012

ce premier tome nous présente un tueur cynique mais jamais méchant. Il ne fait que son travail et essaye de le faire bien. La grande majeure partie du récit se fait à la première personne ce qui nous plonge dans la tête du protagoniste. On découvre ainsi sa façon de voir son métier, les gens, le monde et ses dérives rappelant parfois le ton de Beigbeder dans 99francs.
Des scènes de cauchemars sont là pour nous montrer ses angoisses et pour rythmer un peu le récit.
L'intérêt de ce livre se situe dans le fait que ce genre de récit à la première personne peut vite devenir ennuyeux et le scénariste arrive à éviter cet écueil.
Quant aux dessins ils sont par moment banals, comme le personnage principal et par moment il y a des trouvailles géniales pour exprimer les hallucinations ou autres délires.
Du grand roman noir!

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