Le Chat, Tome 14 : La marque du Chat de Philippe Geluck

Le Chat, Tome 14 : La marque du Chat de Philippe Geluck

Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour

Critiqué par Bluewitch, le 16 novembre 2007 (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 299ème position).
Visites : 5 825 

Ou l’art de l’aphorisme qui… marque.

C’est à se demander parfois ce qui amène Philippe Geluck à penser ce qu’il pense, dire ce qu’il dit, et aménager tout ça dans des saynètes ahurissantes et particulièrement rusées.
Oui, on rit !

Le Chat nous dit : «Manger des carottes, c’est bon pour la vue. Manger du poisson, c’est bon pour la mémoire. Manger du poisson nourri aux carottes, ça doit être bon pour se souvenir de ce qu’on a vu.»

Leçon à suivre religieusement si on ne veut pas perdre une miette de toutes ces rocambolesques réflexions qui pétillent d’une page à l’autre. Non-sens qui en prend, «philosophie» décalée mais futée, art de la dérision et sans conteste génie d’un humour platonique toujours débonnaire mais piquant.

Ce vieux Chat, attachant ou insupportable, a encore de belles années devant lui !

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GELUCK TOUJOURS AUSSI BON...

7 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 29 novembre 2007

Voilà donc le «chat nouveau», qui est effectivement un grand «cru»! Comment décrire une bande déssinée qui n’en est pas une…

En effet comme déjà dit plus haut par d’autres critiqueurs, le chat c’est avant tout une leçon de philosophie de la vie… décalée bien sûr! Ainsi p. ex. : «A la question, peut-on rire de tout ? La réponse est oui. A la question, en êtes-vous absolument certain ? La réponse est non!»

Et parfois d’un caustique mordant : «Les accidents d’avion ont lieu le plus souvent au décollage ou à l’atterrissage. A choisir c’est mieux l’atterrissage… Comme ça au moins, on a eu le repas.»

Pas grand chose à dire de plus sur cet album, sinon de le lire comme tous ceux de Philippe GELUCK… ne fut-ce que pour passer un bon moment et rire beaucoup. Rire parfois du «génie» de l’auteur et se dire, mais où va-t-il chercher tout cela?
Quand p. ex. tu lis des réflexions du style : «Dans le dictionnaire, le mot «gras» est écrit en gras, le mot «maigre» aussi d’ailleurs. Le mot «absent» est présent, «miniscule est écrit en majuscules et «abréviation» est écrit en entier. Au mot «rien», il y a quelque chose. Le mot «imprimé» l’est, tandis que «effacé» ne l’est pas. «Infinitésimal» prend plus de place que «géant», «double» n’est écrit qu’une fois, «jaune, mauve, gris, céladon» sont tous écrits en noir. Le mot «traduction» n’est pas traduit, mais «définition» est défini! Le mot «numéro» n’en porte pas et le mot «page» non plus, or toutes les pages portent un numéro. Tandis que «dyslexie» est parfaitement orthographié. De façon assez inexpliquable, «deuxième» vient avant «premier» et «quatrième» après «douzième»… On aurait dû s’y attendre vu que «préface» se situe au beau milieu de l’ouvrage, mais tout se termine bien puisque «zorro» arrive à la fin!»

Et le plus dur est sans doute rire de sa propre bêtise et se dire c’est bien vrai ça, quand tu lis des phrases du style : «Pourquoi donne-t-on un pourboire au chauffeur de taxi, et pas au chauffeur de bus? Et pourquoi donne-t-on un pourboire au garçon qui nous sert une eau minérale à 6,50 € ? Et pas au commerçant qui nous vend la même eau à 0,50?»

Un très agréable moment de rigolade...

7 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 25 novembre 2007

La couverture de ce quatorzième album est un hommage, une citation comme on dit dans certains milieux. En effet, Un Chat, accompagné d’une souris, est surpris par un flux lumineux. Il met sa main dans la poche comme s’il voulait sortir une arme de son imperméable… La souris, lui tient l’épaule, pour le rassurer, pour se rassurer elle-même… Les deux personnages sont entourés d’une marque jaune qui n’est pas sans rappeler l’album phare, le plus abouti, de Jacobs… Le Chat de Geluck en Mortimer… Il fallait l’oser mais, après tout, pourquoi pas ?
Pour moi, Geluck ne fait pas réellement de la bédé, mais c’est sans aucun doute un véritable humoriste. J’ai eu l’occasion de l’interviewer, une fois, à Lyon, quand il n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui, quand la télévision française ne le faisait pas encore venir pour faire de l’audimat… Mais si on peut se lasser de sa parole – oui, ça doit bien vous arriver aussi – il faut reconnaître qu’une grande partie de ces trips gardent fraîcheur et humour, cynisme et philosophie de comptoir…
En fait, Philippe Geluck ne dessine pas trop… Prenez un crayon et en quelques minutes vous allez devenir, vous aussi des créateurs de Chat… Mais, essayez de le faire parler, de lui faire dire des choses aussi drôles… C’est beaucoup moins facile… Cette écriture simple et aussi ancrée dans l’humanité, c’est là que se situe le talent, le génie inimitable de Geluck…
Il est très délicat, voir impossible, de raconter les gags du Chat en quelques phrases. Le visuel, le mot, l’air bête – j’ai failli écrire con – de notre personnage sont indicibles, il faut le voir pour y croire… Voyez ce qui vous reste à faire…
Certains dessins nous éloignent du Chat dans cet album. Il y a, comme souvent, des sortes de gravures reprises et détournées qui, comme celle du toréador, m’ont fait sourire… ou celle de la naissance des boules Quies qui m’a fait rire…
Il y a, aussi, un certain nombre de dessins, sans le Chat, peut-être plus que d’habitude, dont certains sont très réussis : l’inauguration de la statue en hommage au martyre de la femme afghane ou le coolie de framboise et de cassis… le meilleur, du moins pour moi, étant le dialogue de deux papillons devant le corps d’un de leurs amis décédé… Mais je vais vous laisser découvrir cela puisque c’est impossible à raconter !
Ce n’est ni le meilleur ni le pire des albums du Chat, Philippe Geluck est unique en son genre, c’est à lire à petite dose régulière, histoire d’être certain de bénéficier de son éclat de rire quotidien…

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