Nobel or not Nobel ?

Pour terminer cette petite phase de présentation des enquêtes de Mary Lester, inspecteur de police créé par Jean Failler, je vous propose une petite enquête de circonstance. Petite, car le roman Les fautes de Lammé Bouret ne comporte que 114 pages, de circonstance puisque nous sommes en pleine rentrée littéraire et que le meurtre va toucher le petit milieu des écrivains… L’actualité de l’ouvrage est même rehaussée par une histoire de prix Nobel de littérature… Günter Grass, Lammé Bouret, même situation ?
La victime, oui, dans une affaire criminelle, tout commence avec une victime, est un vieil homme, retraité d’une imprimerie. De l’avis de tous il était compétent, pédagogue, érudit… mais rien dans sa vie ne laissait entrevoir la possibilité d’avoir un ennemi capable de le tuer… pire, de le noyer dans son encre !
Comme le meurtre a lieu du côté de Pont-Aven, dans le Finistère Sud, Mary Lester est envoyée sur place avec son fidèle lieutenant Fortin, dit Jipi. Ce dernier, adepte des salles de musculation, est bien gêné dans ce monde de livres, d’écriture, de culture…
Avant de mourir, l’agonisant, Aurélien Fabre a prononcé quelques mots : « C’est la faute de l’Abbé Mouret ». Oui, c’est sûr, on détient le nom du coupable… D’ailleurs, comment Fortin pourrait-il imaginer, un instant, que cet abbé n’est pas le curé du quartier mais le titre d’un roman de Zola ? Il faut donc chercher un livre dans la bibliothèque de Fabre… Pas très drôle pour le lieutenant qui préfère l’action.
Heureusement, les choses ne seront pas si faciles à résoudre et le lieutenant Fortin aura son heure de gloire, même dans une histoire fondamentalement littéraire et avec des connotations politiques et diplomatiques…
Il s’agit d’un bon petit roman, pas le meilleur de Jean Failler, du moins à mon avis, car j’aurais préféré que l’on prenne plus le temps de pénétrer le milieu des écrivains, que ce soit la grande maison d’édition parisienne ou bien son auteur vedette qui vient souvent s’inspirer et se ressourcer en Bretagne du Sud… d’ailleurs, comme on le comprend bien quand on connaît cette région !
Mais dans une série policière, comme Les enquêtes de Mary Lester, tous les romans ne peuvent pas être au même niveau. Certains sont très longs, d’autres très profonds, forts, certains sont plus percutants, donc plus courts ce qui n’enlève rien à la qualité de l’auteur. Ce roman appartient à cette dernière catégorie, c’est indiscutable, et Jean Failler est un véritable romancier. On pouvait le classer, au début de sa carrière, comme un occasionnel, puis un auteur de théâtre, enfin, un romancier régional. Il faut s’y faire, maintenant, il a fait ses preuves, il appartient aux romanciers français. Il n’obtiendra pas, lui, c’est sûr, le prix Nobel de littérature, mais, soit dit en passant, vous en lisez beaucoup de prix Nobel dans votre vie ?
J’ai voulu vous faire découvrir ces romans, livres faciles diront certains, pourquoi pas, agréables à lire, certainement… Mais surtout actions de promotion d’une région, témoins d’un amour indéfectible pour cette Bretagne qui mérite bien d’avoir trouvé un chantre comme Jean Failler.
Les fautes de Lammet Bouret est le vingt-quatrième volume des enquêtes de Mary Lester, romans qui sont tous publiés aux éditions du Palémon.

• 

  Les enquêtes de Mary Lester, tome 24 : Les fautes de Lammé Bouret de Jean Failler

  de Failler, Jean
  Éd. du Palémon / Les enquêtes de Mary Lester
  ISBN : 9782907572613 ; 9,00 € ; 05/11/2004 ; 114 p. ; Broché

  Go Amazon