Débézed

avatar 08/06/2011 @ 19:46:43
Premiers résultats de ma petit enquête! :)
Voici la réponse à mes questions d'une copine instit' en ZEP:


trouvez vous, quand un gamin pose pb (comportement, scolaires etc..) très souvent le père est démissionnaire? OUI

Trouvez vous que ce sont tjs les mères qui se déplacent aux réunions perents/profs, convocation etc...que les pères se déchargent beaucoup derrière le fait qu'ils travaillent et n'ont pas le temps etc...? OUI


Pour moi la réponse est OUI mais c'est normal en éducation prioritaire. Les pères lorsqu'ils travaillent travaillent effectivement beaucoup et parfois loin. En plus question de culture, les enfants = l'affaire des femmes.


Dans ma ZEP, juste à côté de chez moi, les familles monoparentales constituent la majorité des foyers avec enfants. Et, ce sont presque toujours des femmes avec leur(s) enfant(s), il est donc normal de retrouver ces femmes dans les réunions scolaires ou autres.

Stavroguine 08/06/2011 @ 19:50:51
Non Stavro, ça ne m'étonne pas, et je ne crois pas que ce soit nouveau pour les visiteurs de ce forum.
Nous faisons ici un constat : même des parents respectueux de l'autorité des profs peuvent avoir des gosses qui s'en fichent du savoir, de la culture et autres foutaises dont ils n'ont que faire. Mon frère qui vit en Suisse fait le même constat : les jeunes n'ont d'appétit que pour la réussite facile, pas une carrière sur le modèle de leurs parents.


Mais tout simplement parce que c'est quelque chose qui dépasse très largement les parents qui, à l'instar des profs, font pour la plupart bien leur boulot.

Bolcho
avatar 08/06/2011 @ 20:00:55
Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'il y en ait encore que ça étonne.

Evidemment que les gosses veulent gagner de l'argent rapidement sans trop en faire. On leur érige au rang de modèles des joueurs de foot et des starlettes. Jusqu'à l'Elysée on a des mecs médiocres qui ne veulent pas occuper des fonctions pour ce qu'elles représentent mais par gloriolles personnelle. Merde, ouvrez un peu les yeux, on a les gosses qu'on mérite ! Vous vous attendiez à trouver des parangons de vertu dans une société qui cultive le paradoxe de mettre l'individu au centre de tout, tout en le définissant toujours plus par ce qu'il possède ou représente que par ce qu'il est et fait. Les gosses veulent reproduire ce qu'on leur montre à longueur de journées, c'est normal. Et en effet, t'as besoin de bons profs pour être un Zidane ou une Jennifer. On ne leur demande pas d'exister (surtout pas !), juste de faire du fric et de consommer. Ceux qui dealent et se font à 15 ans trois fois (au moins) le salaire du prof ont juste mieux compris le système que lui. C'est pas la jeunesse qui est pourrie, c'est le jeu.


En plein accord avec cela et rien à ajouter.

Ah, si : d’aucuns (pas ici…) ont mis en cause l’action des étudiants de 1968 qui avaient désacralisé la fonction d’enseignant ce qui aurait conduit à la situation d’aujourd’hui. Rappelons, d’une part, que les soixante-huitards ne proposaient pas une société m’as-tu-vu et inégalitaire mais tout l’inverse. D’autre part, il n’y a pas de raison pour que les profs (ou leur enseignement) soient sacrés : c’est faire œuvre éducative utile que de former les jeunes à l’esprit critique, y compris face au discours des profs, ce qui n’empêche pas qu’on y mette les formes adéquates.

Antinea
avatar 08/06/2011 @ 20:39:29
Quand on a commencé à accepter des programmes TV du genre "le maillon faible" où la présentatrice maltraitait oralement les candidats, je trouvais déjà incroyable qu'on laisse faire cela. Ensuite, cela s'est enchaîné : TV réalité où on "balance" sur les copains en face de caméras, pareil pour les dîners de la 6... le but c'est de "casser" le voisin, encore et toujours... Plus aucune considération, si l'on ne casse pas, c'est pas bien.

La faute aux médias ! Même les journaux télévisés font leur choux gras de la déchéance des gens. On en parle des jours de la chute, sans arrêt... C'est insupportable de voir cette merdre remuée sans cesse...

Et aujourd'hui devant l'amphi du congrès : 2 jeunes (une jeune fille, un jeune homme) qui se parlent à coups de verlant et de Hey salope, ben t'arrive connasse ? Et mais t'as intérêt à ramener ta gueule, enfoirée...
Et tout ça le plus naturellement du monde ! Même pas agressif, juste taquin !?

Il n'y a plus de sens du mérite. Il n'y a plus de respect. Que de l'agressivité, la loi du plus fort (étant d'ailleurs en général la même que celle du plus con).

Ça me rappelle une anecdote que j'avais déjá contée sur CL : 2 jeunes (encore !) à l'arrêt du métro, et le garçon qui dit à la fille qu'il "kiffait" trop unetelle et qu'il lui avait demandé de sortir avec elle, et qu'elle avait répondu oui mais qu'il lui faudrait être patient car elle était traumatisée car elle avait été violée. Fou rire des 2 côtés à cette révélation du jeune homme sur leur copine commune. Et le garçon de rajouter qu'il s'en était alors vite défait de cette "meuf" parce que "non, mais tu te rends pas compte, après, la comparaison !". J'en suis restée atterrée...

Où sont passées les valeurs ?

Marvic

avatar 08/06/2011 @ 20:57:13

C'est probablement une question de génération tant vos avis rejoignent le mien: désormais, le prof à tort! Il n'est plus une figure d'autorité, qui peut se tromper, certes, il n'est plus qu'un débitant de cours comme on dirait d'un débitant de tabac...


L'an dernier, à la rentrée, c'est un petit garçon de 6 ans qui m'a dit: "C'est pas toi qui va m'apprendre, tu sais pas...."
L'année précédente, même profil, un petit garçon touchait à tout ce qu'il y avait sur mon bureau, la maman vue le soir même m'a répondu "C'est parce qu'il s'ennuyait mais il ne recommencera plus car il n'aimerait pas que vous regardiez dans son bureau, alors il ne le fera plus dans le votre!"
Et pas intérêt d'oublier ou de déplacer légèrement "le point sur le i, ou la barre au t", les réflexions fusent!
Ce sont deux enfants de milieux plutôt favorisés, à qui on a juste oublié de rappeler ou d'apprendre la différence entre adulte et enfant, élève et enseignant. Difficile en un an de remettre les choses à leur place et quand j'entends les collègues qui ont ces élèves, ce n'est toujours pas fait et je crains que cela ne s'améliore pas!
Il faut beaucoup de courage et de vocation pour être profs de collège; j'en connais beaucoup qui envisagent de changer de métier.

Sissi

avatar 08/06/2011 @ 20:59:53

Puisque l'Etat désavoue le rôle des profs, défendons-le, ce rôle au lieu d'accuser l'Etat de faire ce qu'on laisse son voisin faire, i.e. dénigrer cette profession. Il est trop facile, d'encore et toujours envoyer la faute sur les autres !


Bien dit!!!!
Toujours se décharger sur "la faute à", c'est facile, un peu...
L'Etat désavoue les profs, ben moi je demande à mes enfants de les respecter, et basta. Je ne leur demande pas de les aimer tous, mais de les respecter et de faire le travail qu'on leur demande de faire.

"Ta maîtresse elle va pas me faire chier!" (entendu)
" Mon fils a traité sa prof de pute? Ben c'était hors de l'établissement, vous n'avez rien à dire!" (rapporté)
" J'en ai marre, j'ai eu que des emmerdes aujourd'hui, la maîtresse est chiante, j'en ai plein le cul!!!" et le père, hilare, limite "tout fier", (rhooo vous avez vu le caractère qu'il a mon mon fiston?) (entendu, avant hier!!!!! 8 ans, le gosse, j'ai pas pu, je suis intervenue, je n'avais pas à le faire, ben tant pis, parce que moi tout ça j'en peux plus, je ne supporte plus.....

Stavroguine 08/06/2011 @ 21:30:30

Puisque l'Etat désavoue le rôle des profs, défendons-le, ce rôle au lieu d'accuser l'Etat de faire ce qu'on laisse son voisin faire, i.e. dénigrer cette profession. Il est trop facile, d'encore et toujours envoyer la faute sur les autres !

Bien dit!!!!
Toujours se décharger sur "la faute à", c'est facile, un peu...
L'Etat désavoue les profs, ben moi je demande à mes enfants de les respecter, et basta. Je ne leur demande pas de les aimer tous, mais de les respecter et de faire le travail qu'on leur demande de faire.


Il s'agit pas de se décharger ou de renvoyer la faute sur les autres, mais simplement de dire qu'il y a un problème de fond qui dépasse largement le micro-cadre de la famille. Bien sûr, c'est un premier important, mais c'est dans toute la société que l'éducation est dévalorisée (et les rares fois où on se penche sur le problème, c'est uniquement pour la rendre plus rentable, plus compétitive avec l'école américaine). Donc, elles sont toutes très tristes vos petites anecdotes, mais je pense que le vrai drame se joue un niveau au-dessus. Faut simplement vous dire que la priorité actuelle, ce n'est pas que vos petites têtes blondes respectent leurs profs, ou soient intelligents, polis, ou aient de la culture et de la personnalité. Qu'ils aient suffisamment de confiance en eux pour parler avec assurance de ce qu'ils ne connaissent pas, pas trop de principes, de morale ou d'idées révolutionnaires et qu'ils fassent du fric : c'est amplement suffisant pour être un membre productif de la société.

Hexagone
avatar 08/06/2011 @ 21:41:51

Puisque l'Etat désavoue le rôle des profs, défendons-le, ce rôle au lieu d'accuser l'Etat de faire ce qu'on laisse son voisin faire, i.e. dénigrer cette profession. Il est trop facile, d'encore et toujours envoyer la faute sur les autres !

Bien dit!!!!
Toujours se décharger sur "la faute à", c'est facile, un peu...
L'Etat désavoue les profs, ben moi je demande à mes enfants de les respecter, et basta. Je ne leur demande pas de les aimer tous, mais de les respecter et de faire le travail qu'on leur demande de faire.


Il s'agit pas de se décharger ou de renvoyer la faute sur les autres, mais simplement de dire qu'il y a un problème de fond qui dépasse largement le micro-cadre de la famille. Bien sûr, c'est un premier important, mais c'est dans toute la société que l'éducation est dévalorisée (et les rares fois où on se penche sur le problème, c'est uniquement pour la rendre plus rentable, plus compétitive avec l'école américaine). Donc, elles sont toutes très tristes vos petites anecdotes, mais je pense que le vrai drame se joue un niveau au-dessus. Faut simplement vous dire que la priorité actuelle, ce n'est pas que vos petites têtes blondes respectent leurs profs, ou soient intelligents, polis, ou aient de la culture et de la personnalité. Qu'ils aient suffisamment de confiance en eux pour parler avec assurance de ce qu'ils ne connaissent pas, pas trop de principes, de morale ou d'idées révolutionnaires et qu'ils fassent du fric : c'est amplement suffisant pour être un membre productif de la société.


Nous avons été en désaccord sur un certain sujet mais là je te suis à 100 %. La productivité et la consommation sont les deux mamelles de la France :-)
La grande masse des individus vit de cette manière et s'en satisfait, je le voit autour de moi, et puis il y a les isolats qui ne font pas une majorité.
Dites vous bien que la société n'est pas représentée sur CL, une frange réduite qui ne fera pas changer les choses. Autour de moi personne ne lit, je fais parti de la classe moyenne. Je n'ose même pas parler des livres que je lis, qui sont très abordables, de peur de passer un gros prétentieux d'intello ( ce que je suis loin d'être vous l'aurez remarqué vous même).
Le mal est général mon capitaine, et il faut cravacher pour arriver à garder la tête hors de l'eau de ce cloaque. Bon courage.

Antinea
avatar 08/06/2011 @ 21:58:57

Puisque l'Etat désavoue le rôle des profs, défendons-le, ce rôle au lieu d'accuser l'Etat de faire ce qu'on laisse son voisin faire, i.e. dénigrer cette profession. Il est trop facile, d'encore et toujours envoyer la faute sur les autres !

Bien dit!!!!
Toujours se décharger sur "la faute à", c'est facile, un peu...
L'Etat désavoue les profs, ben moi je demande à mes enfants de les respecter, et basta. Je ne leur demande pas de les aimer tous, mais de les respecter et de faire le travail qu'on leur demande de faire.

Il s'agit pas de se décharger ou de renvoyer la faute sur les autres, mais simplement de dire qu'il y a un problème de fond qui dépasse largement le micro-cadre de la famille.


Oui STavro, je dirais qu'il y a les 2 responsabilités. Je rapportais juste que nous pouvons faire quelque chose à notre niveau. On laisse l'Etat faire, nous enfoncer dans l'abrutissement. Et qui ne dit mot consent, et même pire, le peuple participe ! C'est pas du pain béni pour les "dégraisseurs de mammouth" que cette mentalité anti-prof ? Comme ça les profs défilent tous seuls dans la rue, et sous l'oeil haineux des autres actifs qui n'iront certainement pas grossir les rangs de ces fénéants de profs...

Débézed

avatar 09/06/2011 @ 00:37:29
D'accord avec Antinea et Savro, il y a un vrai problème de respect des valeurs dans l'ensemble de la société qui semble venir pour, une part au moins, du modèle productiviste américain. Ce modèle a infecté les entreprises pour commencer et pénètre désormais la fonction publique où les énarques sont formés, à peu près, comme des managers commerciaux.

Je suis secrétaire de la chambre régionale d'économie sociale et solidaire de ma région et j'ai demandé hier s'il y avait à l'ENA un cours d'économie sociale et solitaire au cours duquel on pourrait étudier des modèles économiques et sociaux différents. On n'a pas très bien me répondre, personnellement j'en doute.

Les médias sont aussi coupables par la banalisation de toutes les violences qu'ils offrent régulièrement en spectacle et par leur façon de monter en affaires les moindres peccadilles qui se trairaient dans la plus grande courtoisie en s'asseyant autour d'une table et en se disant tranquillement ce qu'on a à se dire.

Il y a dix ans, je me battais déjà avec mon DG en l'accusant de ne pas respecter ses équipes et ses équipiers. Je lui disais, tu ne nous respectes pas, tu ne nous considère même plus, quant à nous reconnaître, il y a longtemps qu'on ne nous n'y pensons plus.

Aria
avatar 09/06/2011 @ 00:49:18
Dbz, tu me fais rire "jaune"* quand tu racontes ce que tu disais à ton DG.

Moi, j'ai dit la même chose à mon super-chef de service. Je revois sa tête ! Personne n'avait jamais osé lui en dire le 1/4 du 1/10ème. La note de gueule était celle qu'il attribuait en fonction de la servilité des troupes.

Mais on peut faire ça quand on a la main sur la porte de sortie ou bien quand on est près de la retraite (ce qui est la même chose).

*jaune :car je ne me suis jamais remise de tout ce que je lui ai balancé, avant qu'il me dise sérieusement "mais tu sais à qui tu parles ?". J'aurais bien dit "pas au Roi Soleil, pour ce que j'en sais".
Et je lui ai dit "oui, à l'ancien Directeur des RH, ce qui me paraît encore plus fou !"

Débézed

avatar 09/06/2011 @ 01:10:25

Mais on peut faire ça quand on a la main sur la porte de sortie ou bien quand on est près de la retraite (ce qui est la même chose).


Faut tout même pas être suicidaire, il y a des période où c'est plus facile. A l'époque, j'étais déjà un vieux cheval avec près de trente ans de boutique et lui étais encore bien jeune, je l'avais d'ailleurs un peu briffé à son arrivée.

Ce n'était pas un acte de courage mais une illustration pour montrer que la notion de respect avait déjà bien du plomb dans l'aile, dans les entreprises, il a une décennie.

Et quand je parle avec ma femme, j'ai l'impression que ce que nous avons connu il y a 10/15 ans arrive maintenant dans les administrations.

Bolcho
avatar 09/06/2011 @ 09:09:37


j'ai demandé hier s'il y avait à l'ENA un cours d'économie sociale et solitaire


Imaginons qu'il y en ait un tout de même, mais très soliTaire alors, comme tu le dis si bien...

Sissi

avatar 09/06/2011 @ 09:42:21

Oui STavro, je dirais qu'il y a les 2 responsabilités. Je rapportais juste que nous pouvons faire quelque chose à notre niveau. On laisse l'Etat faire, nous enfoncer dans l'abrutissement. Et qui ne dit mot consent, et même pire, le peuple participe !


Complètement d'accord une fois de plus.
Quand un gamin de 10 ans dit "ils devraient quand même nous payer, puisqu'on se fait cric à venir à l"école tous les jours!", c'est le reflet de la société dans laquelle on vit, c'est évident.
Mais quand une fois rentré chez lui, on lui file 30 euros pour une bonne note (sachant qu'au demeurant il a été infect), au lieu de lui expliquer qu'aller à l'école gratuitement est quand même une chance que beaucoup d'autres enfants n'auront jamais, ça me met plus en colère contre ces parents là que contre l'état.
La société dans laquelle on vit, on la fait, aussi.

Poil2plume
avatar 09/06/2011 @ 10:00:04
Et dire que des parents descendent dans la rue quand ils soupçonnent l'Etat d'avoir mis en place une éducation à deux vitesses : soignée pour la classe moyenne et supérieure, bâclée pour les autres; ben oui, à qui la faute ? Quand on passe son temps à gifler, insulter, critiquer les profs, quand on ne suit pas les devoirs des gosses à la maison, on provoque ce qui arrange finalement les élites : une scolarisation de merde pour tous ces enfants qui de toute façon sont déjà de trop et qu'il faudra éliminer d'une façon ou d'une autre.

La rentabilisation du système scolaire à l'américaine est déjà en route. On a vu ce qui s'est passé avec le désastre provoqué par la méthode de lecture globale : une nouvelle race d'incultes. Née en 1963, j'ai eu droit à une scolarité tout à fait banale mais efficace : nous savions parfaitement lire et écrire à 8 ans. Et nous devions passer un examen pour l'entrée en sixième. Rares étaient celles qui échouaient. Nous étions pourtant dans une école de quartier modeste, pas au Lycée Henri IV !

J'ai encore vécu l'idéal démocratique dans ce qu'il avait de plus noble : permettre à tous d'accéder à un socle de connaissances de base. J'ai été boursière pour le lycée et la fac. Les bons élèves pouvaient poursuivre des études et les autres pouvaient se choisir une formation professionnelle de qualité car même les apprentis devaient avoir des bulletins scolaires corrects. Restaient les incurables cancres, mais même ceux-là s'en sortaient assez bien. Le marché du travail restait ouvert à toutes sortes de carrières.

Aujourd'hui, les plus jeunes savent bien que la compétition pour le bon job est de plus en plus rude et qu'il n'y aura de place que pour les meilleurs, l'élite triée sur le volet et formée dans des écoles privées; alors à quoi bon faire des efforts à l'école ?

Buck

avatar 09/06/2011 @ 10:40:59
Wahou! L'Etat et les parents (pas tous) en prennent pour leur grade. Et d'après vous, il y a des solutions a employer pour palier à ça?
Il ne faut pas oublier les présidentielles de 2012...

Il faut que les thèmes de l'éducation, de l'environnment et de la santé soit les thèmes principaux.Mais ce n'est pas le thème de cette discussion.

Stavroguine 09/06/2011 @ 11:13:43

Oui STavro, je dirais qu'il y a les 2 responsabilités. Je rapportais juste que nous pouvons faire quelque chose à notre niveau. On laisse l'Etat faire, nous enfoncer dans l'abrutissement. Et qui ne dit mot consent, et même pire, le peuple participe !

Complètement d'accord une fois de plus.
Quand un gamin de 10 ans dit "ils devraient quand même nous payer, puisqu'on se fait cric à venir à l"école tous les jours!", c'est le reflet de la société dans laquelle on vit, c'est évident.
Mais quand une fois rentré chez lui, on lui file 30 euros pour une bonne note (sachant qu'au demeurant il a été infect), au lieu de lui expliquer qu'aller à l'école gratuitement est quand même une chance que beaucoup d'autres enfants n'auront jamais, ça me met plus en colère contre ces parents là que contre l'état.
La société dans laquelle on vit, on la fait, aussi.


Il s'agit pas d'être en colère contre l'Etat, mais en quoi ce n'est pas aussi le reflet de la société que des parents "payent" leur enfant pour avoir des bonnes notes ? La bonne note n'est plus une récompense en elle-même parce que le savoir, la connaissance, ne sont plus des fins en eux-mêmes. On n'attend plus de l'école qu'elle fasse des enfants des individus, des hommes et des femmes, mais qu'elle leur donne une formation professionnelle axée sur la compétitivité et la productivité. Dès lors que l'école ne devient rien de plus qu'une formation professionnelle, c'est normal que l'enfant veuille être rémunéré.

P2P (je crois) se plaignait que les jeunes enfants ne sachent pas quelle profession ils veulent faire, mais c'est une très bonne chose en fait (du moins, ça en serait une s'ils ne voulaient pas être footballeurs ou faire la Star Ac') car un enfant ne devrait pas aborder la vie et l'école comme le simple apprentissage d'une profession, une sorte de spécialisation depuis le berceau dans le but de faire de tout le monde un technicien incapable d'avoir une vision globale des choses (c'est ce vers quoi l'on tend). Selon moi, le problème vient donc plutôt du fait qu'on demande à un enfant de 6 ans ce qu'il voudrait faire plus tard. Etre obligé de faire ce choix entre 14 et 18 ans, c'est déjà beaucoup trop prématuré.

Hexagone
avatar 09/06/2011 @ 11:35:02
Vous avez très bien théorisé le désordre ambiant, mais ce n'est pas facile.
Mon gamin fait du foot, il a 8 ans et il a déjà des goûts de luxe pour plus tard. Sera t-il professionnel et pété d'oseille comme on dit ?
Il a compris que les joueurs gagnés beaucoup d'argent en se faisant palisir. J'ai beau lui dire que la priorité c'est l'école et l'apprentissage, cela a du mal à passer.
Nous vivons hélas dans une société qui n'est pas parfaite, il faut prendre les bons côtés et laisser le reste.

Hexagone
avatar 09/06/2011 @ 11:36:50
Je ne crache pas sur les profs, mais il me semble au regard des méthodes employées avec mon fils à l'école que cela n'a pas beaucoup changé au niveau des méthodes d'enseignement.
Je dis une bêtise qui sera rectifiée par les profs du site, mais est ce que l'école s'est adaptée à ce monde qui a changé ? J'ai le sentiment que non.

Stavroguine 09/06/2011 @ 11:43:50
Cependant, l'exemple des footballeurs est un très bon exemple. On a à faire à une population hyper spécialisée, de vrais techniciens hautement qualifiés dans leur job (ce qui justifie dans une certaine mesure leurs salaires: ils sont bons dans leur job, l'élite mondiale, personne ne serait choqué que le meilleur avocat (médecin, physicien, chef d'entreprise) du monde se fasse le même salaire qu'un Cristiano Ronaldo), mais totalement déconnectés de la réalité quand ils font des grèves en Afrique du Sud. Ils ne sont pas cons parce qu'ils jouent au foot, ils sont cons parce qu'ils sont hyper spécialisés depuis qu'ils ont 12 ans. Un médecin qui ne serait capable d'appréhender le monde que par la biologie serait sûrement tout aussi stupide.

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