Peut-être Auster est superstitieux! Et l’a exprimé avec le personnage de Pozzi qui croyait que la malchance au poker lui est tombé dessus au moment précis ou Nashe pique les figurines.
Et en brûlant les figurines il a fait continuer cette malchance!
C’est ce que j’ai aimé dans ce livre, des détails intrigants qui amènent une réflexion.
Et en brûlant les figurines il a fait continuer cette malchance!
C’est ce que j’ai aimé dans ce livre, des détails intrigants qui amènent une réflexion.
Il y’a très peu de renseignements sur la création du roman. Mais voici quelques extraits maladroitement traduits d’entrevues données par Auster.
CP : … sur la jaquette du livre de poche, La Musique du Hasard a été décrit comme une parabole.
PA : Eh bien, j’ai appelé cela un conte de fées, ce qui est différent d’une parabole, complètement différent.
CP : En quoi sont-ils différents ?
PA : Eh bien, une parabole a plus à voir avec la pensée qu'avec l'expérience, et un conte de fées a tout à voir avec l'expérience. Les paraboles de Kafka, par exemple. Il réfléchit à quelque chose qui ne peut être exprimé de manière rationnelle et l'incarne dans une très brève histoire avec des personnages, en l'étoffant. Mais cette chair est si transparente et si fragile qu’elle n’est pas réelle, et elle ne prétend même pas l’être. Un conte de fées contient plus de sang parce qu’il vient de l’inconscient.
CP : Décririez-vous certaines de vos œuvres comme des contes de fées ?
PA : La musique du hasard, je pense. Mais comme je l'ai dit auparavant, je ne savais pas ce que je faisais. Je pensais écrire un livre parfaitement réaliste, et c'est seulement vers la fin, je veux dire littéralement la fin, les vingt dernières pages, que j'ai compris que, non, finalement, cette histoire a la forme d'une féerie classique. Un conte. Cela m'a ébloui de voir à quel point j'avais été stupide.
CP : Même si Nashe [le protagoniste de La Musique du Hasard] ne semblait pas lire autant, il y avait des références constantes aux compositeurs dans ce livre. Est-ce que cela correspondait d’une manière ou d’une autre au thème musical du titre ?
PA : Eh bien, Nashe s'intéresse à la musique. C'est drôle, à l'origine, j'avais un titre différent pour ce livre. Il s’appelait « Les mystérieuses barricades », titre de la pièce de François Couperin que Nashe joue dans le livre. Je n’ai jamais aimé ce titre pour le livre, mais c’était le seul que j’avais. J'ai dû avoir parcouru les deux tiers du livre avant de trouver La Musique du Hasard. Je faisais la queue au supermarché. Cela vient de me revenir. Il y avait de la ‘Muzak’ qui jouait. [Rires]
WW : Est-il déjà arrivé que l'idée qui vous a saisi ne vous intéresse plus après vous être assis et l'avoir écrite pendant un certain temps ?
PA : Depuis que j’écris des romans, cela m’est arrivé deux fois. … Une autre fois – c’était La Musique du Hasard, un livre que j’ai écrit à la fin des années 80 – j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire.
WW : Vous avez écrit la préquelle.
PA : C’est vrai. [rires] J'ai écrit environ 75 pages et j'ai réalisé que tout cela n'était pas nécessaire, que je devais le commencer plus tard. Le fait que j’avais écrit tout ce matériel m’a aidé, même s’il a été abandonné.
CP : … sur la jaquette du livre de poche, La Musique du Hasard a été décrit comme une parabole.
PA : Eh bien, j’ai appelé cela un conte de fées, ce qui est différent d’une parabole, complètement différent.
CP : En quoi sont-ils différents ?
PA : Eh bien, une parabole a plus à voir avec la pensée qu'avec l'expérience, et un conte de fées a tout à voir avec l'expérience. Les paraboles de Kafka, par exemple. Il réfléchit à quelque chose qui ne peut être exprimé de manière rationnelle et l'incarne dans une très brève histoire avec des personnages, en l'étoffant. Mais cette chair est si transparente et si fragile qu’elle n’est pas réelle, et elle ne prétend même pas l’être. Un conte de fées contient plus de sang parce qu’il vient de l’inconscient.
CP : Décririez-vous certaines de vos œuvres comme des contes de fées ?
PA : La musique du hasard, je pense. Mais comme je l'ai dit auparavant, je ne savais pas ce que je faisais. Je pensais écrire un livre parfaitement réaliste, et c'est seulement vers la fin, je veux dire littéralement la fin, les vingt dernières pages, que j'ai compris que, non, finalement, cette histoire a la forme d'une féerie classique. Un conte. Cela m'a ébloui de voir à quel point j'avais été stupide.
CP : Même si Nashe [le protagoniste de La Musique du Hasard] ne semblait pas lire autant, il y avait des références constantes aux compositeurs dans ce livre. Est-ce que cela correspondait d’une manière ou d’une autre au thème musical du titre ?
PA : Eh bien, Nashe s'intéresse à la musique. C'est drôle, à l'origine, j'avais un titre différent pour ce livre. Il s’appelait « Les mystérieuses barricades », titre de la pièce de François Couperin que Nashe joue dans le livre. Je n’ai jamais aimé ce titre pour le livre, mais c’était le seul que j’avais. J'ai dû avoir parcouru les deux tiers du livre avant de trouver La Musique du Hasard. Je faisais la queue au supermarché. Cela vient de me revenir. Il y avait de la ‘Muzak’ qui jouait. [Rires]
WW : Est-il déjà arrivé que l'idée qui vous a saisi ne vous intéresse plus après vous être assis et l'avoir écrite pendant un certain temps ?
PA : Depuis que j’écris des romans, cela m’est arrivé deux fois. … Une autre fois – c’était La Musique du Hasard, un livre que j’ai écrit à la fin des années 80 – j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire.
WW : Vous avez écrit la préquelle.
PA : C’est vrai. [rires] J'ai écrit environ 75 pages et j'ai réalisé que tout cela n'était pas nécessaire, que je devais le commencer plus tard. Le fait que j’avais écrit tout ce matériel m’a aidé, même s’il a été abandonné.
Très bel éclairage de Paul Auster sur son bouquin ! Il parle d’un conte de fées. Je crois que quelqu’un ici avait déjà évoqué la manière d’un conte de fées,. Et c’est un peu vrai : le personnage qui joue, qui perd et qui paye, ça peut être la leçon d’un conte de fées : si vous jouez, sachez vous arrêter à temps, sinon voila ce qui va vous arriver.
Entre parenthèses j’ai déjà remarqué que les joueurs jusqu’auboutistes sont ceux qui ont reçu beaucoup d’argent sans l’avoir gagné à la sueur de leur front. Comme les Nashe et Pozzi du roman.
Ceci dit, je pense que P A serait bien étonné de voir tout ce que nous découvrons dans son roman.
Entre parenthèses j’ai déjà remarqué que les joueurs jusqu’auboutistes sont ceux qui ont reçu beaucoup d’argent sans l’avoir gagné à la sueur de leur front. Comme les Nashe et Pozzi du roman.
Ceci dit, je pense que P A serait bien étonné de voir tout ce que nous découvrons dans son roman.
Super intéressant Aaro ! Je suis contente qu'il parle de conte car c'est ce que j'ai là bien ressenti...
Ça peut expliquer peut-être pourquoi le début du livre n'existe pas dans le film.
C'est dommage , mais par contre ça démontrerai que PA avait déjà en tête principalement la deuxième partie avec le mur...ce que je n'ai pas vraiment ressenti. Par contre je ne comprends pas trop cette phrase:
"j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire."
Le fait que dès le début il évoque Pozzi? Ou alors il y a eu 75 pages qu'on ne connaîtra jamais :-)
PA : C’est vrai. [rires] J'ai écrit environ 75 pages et j'ai réalisé que tout cela n'était pas nécessaire, que je devais le commencer plus tard. Le fait que j’avais écrit tout ce matériel m’a aidé, même s’il a été abandonné.
Ça peut expliquer peut-être pourquoi le début du livre n'existe pas dans le film.
C'est dommage , mais par contre ça démontrerai que PA avait déjà en tête principalement la deuxième partie avec le mur...ce que je n'ai pas vraiment ressenti. Par contre je ne comprends pas trop cette phrase:
"j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire."
Le fait que dès le début il évoque Pozzi? Ou alors il y a eu 75 pages qu'on ne connaîtra jamais :-)
Prequelle:
dont la réalisation est postérieure à une œuvre de référence mais qui, à l'inverse de la suite, évoque des faits antérieurs à cette œuvre.
Larousse
Je ne connaissais pas...
dont la réalisation est postérieure à une œuvre de référence mais qui, à l'inverse de la suite, évoque des faits antérieurs à cette œuvre.
Larousse
Je ne connaissais pas...
"j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire."
Le fait que dès le début il évoque Pozzi? Ou alors il y a eu 75 pages qu'on ne connaîtra jamais :-)
J’ai eu la même pensée, je ne comprends pas à quel endroit il avait commencé son livre trop tôt!
J’imagine qu’il avait décrit la vie paisible de Nashe en détail, avant la séparation et l’héritage.
J’ai aussi regardé les images du film. Nashe correspond à mon image inventée. Pas Pozzi que je ne voyais pas avec une moustache et plus jeune.
De même Murks est présenté comme un paysan rondelet, alors que je le voyais distingué, tel un maître d’hôtel.
"j’ai commencé le livre au mauvais endroit. Je l'ai commencé trop tôt dans l'histoire, si vous voyez ce que je veux dire."
Le fait que dès le début il évoque Pozzi? Ou alors il y a eu 75 pages qu'on ne connaîtra jamais :-)
J’ai eu la même pensée, je ne comprends pas à quel endroit il avait commencé son livre trop tôt!
J’imagine qu’il avait décrit la vie paisible de Nashe en détail, avant la séparation et l’héritage.
J’ai aussi regardé les images du film. Nashe correspond à mon image inventée. Pas Pozzi que je ne voyais pas avec une moustache et plus jeune.
De même Murks est présenté comme un paysan rondelet, alors que je le voyais distingué, tel un maître d’hôtel.
Pour moi aucun ne correspond à mon image. Nashes en fait est assez jeune dans les 30 ans si je me rappelle bien, et Pozzi est très jeune dans les 20 ans. Par contre moi je n'imaginais pas Murks distingué , au contraire ,surtout qu"il devait rester avec Nashe et Pozzi pendant qu'ils construisaient le mur et c'était aussi une épreuve pour lui ; plutôt paysan car il pouvait aider et fournir des outils. Mais Murks est un personnage vraiment difficile à cerner je trouve.
Très bel éclairage de Paul Auster sur son bouquin ! Il parle d’un conte de fées. Je crois que quelqu’un ici avait déjà évoqué la manière d’un conte de fées,. Et c’est un peu vrai : le personnage qui joue, qui perd et qui paye, ça peut être la leçon d’un conte de fées : si vous jouez, sachez vous arrêter à temps, sinon voila ce qui va vous arriver.
Entre parenthèses j’ai déjà remarqué que les joueurs jusqu’auboutistes sont ceux qui ont reçu beaucoup d’argent sans l’avoir gagné à la sueur de leur front. Comme les Nashe et Pozzi du roman.
Ceci dit, je pense que P A serait bien étonné de voir tout ce que nous découvrons dans son roman.
Je ne suis pas sûre ! Car lui-même semble avoir découvert certains aspects de son roman après l'avoir lu :')
Finalement, même si Paul Auster dit n'avoir décerné le titre "La musique du hasard" que tardivement, ce roman est bien une allégorie du hasard. Tous les évènements majeurs sont placés sous le signe du hasard et, circonstance complémentaire, sous la soumission de Nashe au hasard. Il ne cherche pas (n'a pas la force ?) à contrarier le hasard, à sortir de ces rails mais il se contente de gérer les paramètres fixés par le hasard jusqu'à la fin brutale que Paul Auster nous demande de compléter par nous-mêmes.
Hasard aussi illustré par l'extrême liberté que Paul Auster laisse au lecteur de remplir les (très) nombreuses et (très) larges cases qu'il laisse en blanc.
Qui était réellement Pozzi et quid de sa survie ? Qui étaient réellement "Laurel et Hardy" ? Qui a tabassé Pozzi ? Quid de la fin, finalement ?
Un dessein, un message à faire passer derrière tout ça ... ? Un roman surtout, une histoire forte d'hommes faibles. C'est marrant j'ai souvent pensé à Steinbeck ...
Il faudra que je relise Paul Auster parce que ce roman-ci m'a donné une bien meilleure appréciation de lui ?
Hasard aussi illustré par l'extrême liberté que Paul Auster laisse au lecteur de remplir les (très) nombreuses et (très) larges cases qu'il laisse en blanc.
Qui était réellement Pozzi et quid de sa survie ? Qui étaient réellement "Laurel et Hardy" ? Qui a tabassé Pozzi ? Quid de la fin, finalement ?
Un dessein, un message à faire passer derrière tout ça ... ? Un roman surtout, une histoire forte d'hommes faibles. C'est marrant j'ai souvent pensé à Steinbeck ...
Il faudra que je relise Paul Auster parce que ce roman-ci m'a donné une bien meilleure appréciation de lui ?
Finalement, quand je relis nos commentaires, je pense à ce que dit le Pape François dans sa lettre aux lecteurs : « Le lecteur (…) réécrit en quelque sorte l’œuvre, l’amplifie avec son imagination, crée un monde, utilise ses capacités, sa mémoire, ses rêves, sa propre histoire pleine de drames et de symboles. Et ce qui en ressort est une œuvre bien différente de celle que l’auteur voulait écrire. »
Je pense en effet que chacun a ressorti une œuvre bien différente de celle que Paul Auster voulait écrire avec « Sa Musique du Hasard ».
Alors, vive les lectures en commun !
Je pense en effet que chacun a ressorti une œuvre bien différente de celle que Paul Auster voulait écrire avec « Sa Musique du Hasard ».
Alors, vive les lectures en commun !
L’art permet toutes les interprétations, c’est ce qui est bien. D’ailleurs, j’ai vu un papier d’un universitaire sur ‘La musique du hasard’. Étant donné que Auster est juif, l’universitaire a interprété le livre comme étant une représentation des camps de concentration, Nashe est un prisonnier qui ne peut s’évader que par la mort.
D'abord merci Benjamin pour ton extrait ; c'est toujours intéressant d'avoir des éléments en direct de l'auteur.
Certaines caractéristiques du roman peuvent en effet s'apparenter au conte dans la mesure où il glisse peu à peu vers quelque chose de décalé par rapport à la réalité, quelque chose de difficilement crédible. Peut-être aussi parce qu'il fait sens au-delà des apparences, de l'histoire elle-même. Par contre je suis étonnée de la mention "conte de fées" qui suppose une dimension de merveilleux et une fin heureuse (ce qui n'est pas le cas ici, c'est le moins qu'on puisse dire) et me paraît donc totalement inappropriée.
Je retiens que l'auteur ne réfute pas vraiment sur le fond la notion de parabole qui induit une signification cachée mais qu'il s'en démarque par la forme, par la chair qu'il met autour de sa réflexion.
Ce qui m'interpelle surtout, c'est sa phrase "Un conte de fées contient plus de sang parce qu'il vient de l'inconscient". C'est bien qu'il admet qu'il puisse ne pas être lui-même conscient de tout ce que véhicule son roman. Cela illustre que toute oeuvre échappe en partie à son créateur et que le lecteur finalement participe aussi de cette création par son interprétation.
Certaines caractéristiques du roman peuvent en effet s'apparenter au conte dans la mesure où il glisse peu à peu vers quelque chose de décalé par rapport à la réalité, quelque chose de difficilement crédible. Peut-être aussi parce qu'il fait sens au-delà des apparences, de l'histoire elle-même. Par contre je suis étonnée de la mention "conte de fées" qui suppose une dimension de merveilleux et une fin heureuse (ce qui n'est pas le cas ici, c'est le moins qu'on puisse dire) et me paraît donc totalement inappropriée.
Je retiens que l'auteur ne réfute pas vraiment sur le fond la notion de parabole qui induit une signification cachée mais qu'il s'en démarque par la forme, par la chair qu'il met autour de sa réflexion.
Ce qui m'interpelle surtout, c'est sa phrase "Un conte de fées contient plus de sang parce qu'il vient de l'inconscient". C'est bien qu'il admet qu'il puisse ne pas être lui-même conscient de tout ce que véhicule son roman. Cela illustre que toute oeuvre échappe en partie à son créateur et que le lecteur finalement participe aussi de cette création par son interprétation.
Finalement, quand je relis nos commentaires, je pense à ce que dit le Pape François dans sa lettre aux lecteurs : « Le lecteur (…) réécrit en quelque sorte l’œuvre, l’amplifie avec son imagination, crée un monde, utilise ses capacités, sa mémoire, ses rêves, sa propre histoire pleine de drames et de symboles. Et ce qui en ressort est une œuvre bien différente de celle que l’auteur voulait écrire. 
Oui, c'est bien vu.
Je viens de lire les critiques CL et je trouve que la lecture commune permet vraiment d'aller en profondeur ,mais c'est intéressant de voir tous ces avis et de retrouver certains points communs.
Ce qui en ressort par contre nettement c'est un concessus sur la fin frustrante, ce qui n'est pas mon cas...:-)
Ce qui en ressort par contre nettement c'est un concessus sur la fin frustrante, ce qui n'est pas mon cas...:-)
D'abord merci Benjamin pour ton extrait ; c'est toujours intéressant d'avoir des éléments en direct de l'auteur.
Certaines caractéristiques du roman peuvent en effet s'apparenter au conte dans la mesure où il glisse peu à peu vers quelque chose de décalé par rapport à la réalité, quelque chose de difficilement crédible. Peut-être aussi parce qu'il fait sens au-delà des apparences, de l'histoire elle-même. Par contre je suis étonnée de la mention "conte de fées" qui suppose une dimension de merveilleux et une fin heureuse (ce qui n'est pas le cas ici, c'est le moins qu'on puisse dire) et me paraît donc totalement inappropriée.
Je retiens que l'auteur ne réfute pas vraiment sur le fond la notion de parabole qui induit une signification cachée mais qu'il s'en démarque par la forme, par la chair qu'il met autour de sa réflexion.
Ce qui m'interpelle surtout, c'est sa phrase "Un conte de fées contient plus de sang parce qu'il vient de l'inconscient". C'est bien qu'il admet qu'il puisse ne pas être lui-même conscient de tout ce que véhicule son roman. Cela illustre que toute oeuvre échappe en partie à son créateur et que le lecteur finalement participe aussi de cette création par son interprétation.
C'est curieux cette mention de "conte de fées " car lorsque que j'ai commencé à écrire mon avis au fur et à mesure de ma lecture (pour ne pas perdre mes idées, question d'âge :-) , et que j'y ai vu un conte, c'est Alice au pays des merveilles qui m'est venu à l'esprit au moment où elle bascule dans ...le monde merveilleux , comme Nashe et Pozzi vont basculer eux dans le monde des ténèbres à cause du mauvais choix (refuser de s'arrêter à temps dans le jeu croyant à tout prix au Merveilleux). Mais j'ai pas osé :-) Serait-ce le sens du mot "sang" comme un risque mortel inconscient ?
Moi non plus je n'ai pas trouvé la fin frustrante, au contraire. Je lis ceci dans la critique de Xerinata (le titre de sa critique est: "Une interprétation comme un autre"), ca me donne à penser...
Flower et Stone représentent peut être le sort, le destin. Mais nous gardons quand même un minimum de libre arbitre. Il y a toujours un choix à faire. Certaines décisions qui nous paraissent anodines peuvent complètement changer le sens de notre vie.
"C'était la première fois que Nashe volait quelque chose depuis sa petite enfance. Il ne se sentait pas très sûr de la raison pour laquelle il avait fait çà, mais à ce moment précis cette raison était le cadet de ses soucis. Même s'il ne pouvait pas se l'expliquer, il était persuadé d'avoir agi par nécessité absolue. Il le savait avec autant de certitude qu'il connaissait son propre nom."
Ce geste va déclencher la dégringolade puis l'anéantissement des 2 homme
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre