La musique du hasard de Paul Auster

La musique du hasard de Paul Auster
(The music of chance)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Marco, le 5 avril 2001 (Seraing, Inscrit le 19 février 2001, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 34 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (94ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 20 665  (depuis Novembre 2007)

La musique d'une vie

Dans ce roman, plus encore que dans ses précédents livres, Auster explore la face cachée de l'âme humaine, comment l’homme brave son destin, mené par ses rêves, l’espoir ou tout simplement le besoin de survivre.
Lorsque Jim Nashe hérite de quelques milliers de dollars à la mort de son père qu’il n'a presque pas connu, il décide de mener sa vie en toute liberté et part en voiture sillonner l’Amérique dans tous les sens sans se soucier de ce qu'il deviendra après avoir dilapidé son dernier billet vert.
Presque à court d'argent, il rencontre Jack Pozzi, surnommé « Jackpot », un joueur de poker nomade qui l’entraîne sur un gros coup. Ensemble ils tentent, pour se renflouer, de plumer aux cartes Flower et Stone, deux millionnaires excentriques vivant dans un vaste domaine en Pennsylvanie. Mais cette partie de cartes va changer leur vie bien plus qu'ils ne l’espéraient.
Ce livre extraordinaire regorge de symboles qui permettent de comprendre l’univers d’Auster, un mélange de réalisme brut et d'imaginaire qui dépasse tout ce que la littérature américaine moderne peut offrir. Ses personnages sont forts, émouvants, troublants dans leur illusion de liberté. L’auteur joue avec le sens des mots, des choses et il nous apprend à faire attention aux signes que la vie nous envoie (on peut aisément identifier certains passages du roman tirés directement de la vie d'Auster : les problèmes d’argent, l’héritage à la mort du père, etc).
Un livre inoubliable, construit comme une partition musicale, résonnant comme une symphonie jouée avec les instruments désaccordés que sont les hommes de l’Amérique d'aujourd'hui.

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Errance onirique

10 étoiles

Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 22 novembre 2022

C'était mon premier roman de Paul Auster . J'ai beaucoup aimé cette histoire étrange dont il est dit explicitement qu'elle va s'achever tragiquement , mais sans pouvoir deviner comment et par quel cheminement .

Sans souci financier et sans obligation familiale immédiate, Jim Nashe goûte le vertige d'une liberté absolue Il se lance dans un périple sans but et sans limites sur les routes américaines . Cette errance devenue addictive est interrompue par la rencontre avec Jack Pozzi,  un tout jeune homme tabassé par ses partenaires de poker, qu'il secourt .
Cela lui redonne un peu de sens à sa vie de s'occuper à nouveau de quelqu'un d'autre , mais progressivement , il va plus loin dans sa relation en le poussant dans son activité de joueur professionnel.
Le premier objectif est de l'aider dans un projet de plumer deux joueurs nouveaux-riches , Flower et Stone, apparemment médiocres et naïfs dans leur immense demeure isolée de tout. Apparemment ? En fait ils ont le dessus et James , dans une obstination suicidaire , abonde les mises de Jack jusqu'à mettre en jeu et perdre sa chère voiture , compagne de son odyssée à travers les Etats Unis.
La seule issue qui leur reste est de devenir employés/esclaves des deux nababs pour rembourser leur dette de jeu.
Paradoxalement dans cette situation le jeune joueur de poker se montre plus réaliste et clairvoyant que son aîné. Jack s'est notamment livré à un acte gratuit et dangereux en commettant un larcin dans l’œuvre maniaque d'un de leurs hôtes geôliers.
Il a besoin d'être canalisé par un travail , même le plus absurde , qui consiste à construire un immense mur dans la diagonale d'un pré. Comme pour une grande partie de l'humanité le travail , même sans finalité rationnelle et utile procure stabilité psychologique et satisfaction de la tâche bien accomplie. (Comme le colonel anglais prisonnier des japonnais dans le pont de la rivière Kwai s’évertue à bien construire le pont de ses ennemis).
Flower et Stone représentent la calme suffisance de ceux que la chance a placés dans la bonne position sociale et font fructifier leur capital en restant dans leur bon droit et ils profitent et sanctionnent en toute candeur ceux qui, pour sortir de leur condition plus précaire, s'écarteraient du droit le plus strict.
Cela dit ces deux personnages semblent un peu irréels , réduits au statut de pantins , et ils disparaissent physiquement de l'intrigue en se trouvant en voyage à Paris.
Restent leurs exécutants sur place et en premier le contremaître , qu'on connaît tout d'abord comme un serviteur zélé appliquant sans aucun état d'âme les directives de ses maîtres.et profitant sans vergogne des largesses de ces derniers (la voiture) au détriment des deux employés-prisonniers . Néanmoins il ne dépasse pas la limite du cadre qui lui est fixé par ses employeurs et d'une certaines façon par la loi. Une faille finira par apparaître dans le personnage quand l'action dérape vers la violence physique .
Habilement on est amené à partager le doute sur sa responsabilité personnelle dans cette violence et on découvre un être humain avec ses problèmes et faiblesses .
Un tel récit qui navigue entre un monde réel et des univers irréels ne pouvait pas trouver une plate issue hollywoodienne et se termine dans une apothéose fulgurante et terrible.

Entre hasard et nécessité

8 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 4 juin 2022

Nashe rencontre par hasard Pozzi, joueur de poker professionnel, alors qu'il sillonne l'Amérique. Fort du soutien de son nouveau compagnon il décide d'investir sa fortune dans une partie de poker sans risques contre deux pigeons fortunés. Mais la partie ne se passe pas comme prévu !

Le hasard peut-il transformer radicalement nos vies ?

10 étoiles

Critique de Octave-florent (, Inscrit le 29 juillet 2011, 64 ans) - 13 février 2019

Paul Auster est un écrivain qui croit au hasard. Il dit que le hasard nous met parfois en face de choix qui peuvent changer complètement le cours de notre vie.
Selon notre tempérament, notre éducation ou notre état psychologique au moment de la rencontre, nous accepterons ou refuserons de nous laisser emporter par la musique du hasard. Nashe, le héro du roman de Paul Auster a fait son choix : il a accepté ....
Bonne lecture !

Bouvard et Pécuchet en Pennsylvanie

9 étoiles

Critique de Jan (, Inscrit le 15 juillet 2014, 46 ans) - 15 juillet 2014

On pense à Bouvard et Pécuchet devant le spectacle de ces deux crétins, comptables qui ont gagné au Loto, règnent sur leur domaine, se prennent pour des hommes d'esprit et se rêvent en démiurge. L'histoire est très simple, l'écriture d'Auster plus précise et limpide que jamais, et le sens du livre plus profond qu'il n'y paraît. Une grande réussite.

La musique du hasard

8 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 22 août 2012

Lorsque j'ai lu ce livre dix ans plus tôt, je l'avais détesté. C'était tout le contraire de ce que je lisais. Il y a très peu d'action et il finit quand même pas très bien. La lecture m'avait vraiment frustré et je détestais l'injustice que pouvait vivre le personnage principal.

Avec le temps, j'ai pu beaucoup réfléchir sur la signification de ce roman et à la longue, mon opinion négative est devenue positive. De plus, la fin que j'ai tellement détestée est maintenant devenue une de mes fins de livre préférée. Mon opinion a viré de bord en bord sans jamais avoir relu ce livre. Comme quoi tout le monde peut changer d'idée.

Au hasard...

8 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 44 ans) - 12 septembre 2011

C'est mon deuxième Paul Auster, et je crois que je commence à comprendre les mécanismes utilisés par cet auteur pour nous emporter dans ses mondes.
Il semble vouloir nous exposer les différentes facettes de l'être humain grâce à des aventures sans réelle homogénéité. Il nous donne même l'impression qu'il crée son histoire au fil de l'écriture et que le seul but poursuivi est celui de décrypter les comportements de l'Homme.
Dans cet opus, Paul Auster nous démontre le pouvoir du hasard et des décisions que l'on prend sur la suite de notre vie.
Cependant le hasard n'est pour rien dans le fait que je me suis laissé entraîner dans les différentes strates de ce roman et que j'en suis sorti emballé. Le seul bémol est à mettre à l'actif de la fin qui m'a paru légèrement abrupte.
Cet auteur semble vouloir écrire des histoires qui restent, et ça marche...

4,5 étoiles!

9 étoiles

Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 40 ans) - 8 juin 2011

La musique du hasard est un roman dramatique écrit par Paul Auster. L'intrigue est solide, prenante de bout en bout, linéaire (progression dramatique classique avec descente aux enfers du protagoniste principal), complexe (l'histoire en elle-même n'est pas vraiment compliquée, mais l'auteur réussit par contre à instiller le doute en nous en complexifiant les situations et en ayant recours à une sorte de manipulation narrative qui trouble le lecteur captivé par le côté mystérieux de l'intrigue), riche en péripéties. Le style de l'auteur, d'un niveau remarquable, est limpide, fluide, riche sans être fondamentalement foisonnant. Les personnages pour le moins fouillés psychologiquement, sont complexes, ambigus (leurs motivations sont parfois floues, non précisées). Nashe, le protagoniste principal, subit pendant tout le livre, il est auto-destructeur, souvent passif, il reste pourtant attachant dans ses interrogations sur la vie. Les dialogues sont ciselés, incisifs (pointe d'humour noir), d'une grande qualité. Le rythme est soutenu (pratiquement aucun temps mort). L'oeuvre possède aussi une atmosphère sombre, tendue (tension psychologique latente, forte entre les protagonistes), de multiples rebondissements souvent inattendus, un suspense maîtrisé vers la fin où on sent que tout va basculer et une fin abrupte en partie frustrante mais logique, sous forme de fatalité. Paul Auster émaille son propos de ses thèmes fétiches, universell et les traite remarquablement bien: l'absurdité du hasard, la chance, la culpabilité, l'incertitude de l'identité, l'amitié et la perte du sens commun. La musique du hasard est donc un grand livre, riche en symboles, pessimiste (portrait peu reluisant de la nature humaine, cruelle), métaphysique, l'auteur américain fait encore une fois preuve d'une maîtrise narrative impressionnante avec ce livre fascinant, énigmatique jusqu'au bout (en effet, plusieurs niveaux de lectures sont possibles). Tout simplement mon préféré roman pour l'instant.

Etrange et fascinant

7 étoiles

Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 63 ans) - 28 mai 2011

C’est avant tout pour moi un livre étrange. J’ai bien aimé suivre l’histoire des très sympathiques Nashe et Pozzi même si en fin de compte je reste avec l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Je ne vois pas très bien ou l’auteur a voulu en venir et trop de questions sans réponses me trottent dans la tête après la dernière page. Pourtant, ce roman par moment surréaliste me laisse une bonne impression et c’est avec plaisir que je l’ai lu.

Une déception

5 étoiles

Critique de Arnaud (Andenne, Inscrit le 29 novembre 2004, 43 ans) - 29 octobre 2009

La musique du hasard est mon premier Paul Auster et ce livre ne m'a pas vraiment donné l'envie de le découvrir davantage. Certes l'histoire est intéressante et l'ambiance de ce huis clos est assez prenante. Mais les pistes ouvertes par Auster tout au long du bouquin ne sont pas refermées à la fin. Cela donne l'impression d'un livre bâclé où le lecteur est livré à lui-même. Personnellement, cela me frustre énormément.

Inoubliable !

9 étoiles

Critique de Vigneric (, Inscrit le 26 janvier 2009, 55 ans) - 5 mars 2009

Une histoire que je n'oublierai jamais, un personnage principal extrêmement attachant, et pourtant bien loin du "héros", une fin à la hauteur du reste...
Bref, un excellent roman, une ambiance et une atmosphère étrange et pourtant très réaliste.
A lire absolument !

C'est marrant...

10 étoiles

Critique de Pierref (, Inscrit le 10 janvier 2009, 53 ans) - 10 janvier 2009

...on a tous commencé par celui là, je sais pas pourquoi. Dingue non?

Mon premier Paul Auster

7 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 37 ans) - 14 décembre 2008

J’ai commencé ce roman à pas de tortue… Le début ne m’a pas du tout accrochée, et j’ai bien failli abandonner à quelques reprises. Je trouvais l’histoire peu originale, sans surprise, et racontée d’un ton plutôt plat. Puis, j’en suis venue à la fameuse partie de poker et c’est à ce moment que j’ai commencé à apprécier. J’ai beaucoup aimé la suite, riche en action, surprises et rebondissements. Les analyses psychologiques de Nashe et Pozzi sont excellentes; chacun a une manière parfaitement crédible mais diamétralement opposée à l’autre de réagir au même événement, et les relations qu’ils entretiennent entre eux et avec le reste de leur entourage sont très bien dessinées. Je partage toutefois l’opinion de ceux qui croient que l’histoire se termine en queue de poisson... Il est vrai qu’on n’obtient pas toutes les réponses des questions qui sont posées tout au long du récit, et qui nous ont en quelque sorte tenu en haleine jusqu’à la fin. Mais malgré tous ces détails, mon premier Paul Auster m’a tout de même donné envie de continuer de découvrir l’auteur dans d’autres récits un peu plus connus que celui-ci.

Une interprétation parmi d'autres…

8 étoiles

Critique de Xerinata (Amiens, Inscrite le 5 avril 2006, 66 ans) - 27 août 2006

Qui n'a jamais eu envie de tout larguer ?
Partir droit devant soi, sans plus d'attaches ni de contraintes. La liberté pure et dure.
Cette forme de liberté doit fasciner pendant quelques temps. Puis assez vite l'ennui et la solitude doivent reprendre le dessus.
L'homme est un animal social et il a cette particularité d'avoir besoin de donner un sens à sa vie.
C'est pourquoi Nashe s'attache à Jack ("le gosse"), plus jeune, plus faible. Il le prend sous son aile, lui apporte soutien et protection, cela l'aide à se sentir vivant.
A la fin du livre, que Jack soit mort ou qu'il soit parti de l'hôpital sans chercher à revoir Nashe revient au même : Nashe se retrouve seul et sa vie n'a plus de sens.

Flower et Stone représentent peut être le sort, le destin. Mais nous gardons quand même un minimum de libre arbitre. Il y a toujours un choix à faire. Certaines décisions qui nous paraissent anodines peuvent complètement changer le sens de notre vie.
"C'était la première fois que Nashe volait quelque chose depuis sa petite enfance. Il ne se sentait pas très sûr de la raison pour laquelle il avait fait çà, mais à ce moment précis cette raison était le cadet de ses soucis. Même s'il ne pouvait pas se l'expliquer, il était persuadé d'avoir agi par nécessité absolue. Il le savait avec autant de certitude qu'il connaissait son propre nom."
Ce geste va déclencher la dégringolade puis l'anéantissement des 2 hommes.

Mon 1er livre de Paul Auster, assez fascinant.

La musique de Paul

8 étoiles

Critique de Valeriane (Seraing, Inscrite le 16 novembre 2005, 45 ans) - 17 août 2006

James Nashe s'est fait plaquer, avec sa jeune fille, par sa femme Thérèse. Étant pompier, il confie la gamine à sa soeur, car il peut être appelé à tout moment par la caserne. Sa vie va prendre une autre tournure le jour où il reçoit un courrier le prévenant de la mort de son père, qu'il n'avait jamais connu, et dont il hérite d'une petite fortune. Il va alors quitter son boulot, s'acheter une voiture, et partir... Il va rouler pendant des kilomètres et des kilomètres, ne se lassant jamais du paysage défilant derrière la vitre, vivant parfois dans des petits motels, parfois dans de beaux hotels... mais un jour, il va faire la connaissance de Jack Pozzi, dit Jackpot. Le jeune garçon errait sur la route, salement amoché. Nashe va alors l'embarquer et s'occuper de lui... Jack va alors lui faire une proposition au sujet d'une partie de poker où il doit se rendre... un plan qui leur ferait gagner beaucoup d'argent...
Pour la suite... à vous de le lire...

La faute à pas de chance...

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 44 ans) - 11 août 2006

Tout balancer, avec deux cents mille dollars en poche, quitter son boulot de pompier, s’acheter une nouvelle voiture, faire une croix sur son passé et rouler. N’importe où, n’importe comment, des centaines de kilomètres, à cette allure grisante et indéfinie, avec Bach ou un autre, peut-être, en fond sonore.
Un roman crescendo, où la pression monte, à l’intérieur de ce huis clos étrange, désaccordé, où le contrôle est le seul enjeu qui reste. Hasard, encore et toujours, au centre de la réflexion austerienne, quête de soi, relation à l’autre et à sa propre vie. Un livre passionnant, sur l’errance de cette liberté qui peut nous être si accessible ou si étrangère, et ce, en un claquement de doigt.
Vraiment beaucoup aimé ce roman, il y a quelque chose chez Auster qui me fera toujours lui pardonner ses petites faiblesses (si petites).

Ultime liberté

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 8 mai 2006

Un héritage important, de l'argent qui brûle les doigts, une course contre le temps à manger les kilomètres sans but au volant de sa voiture, une rencontre fortuite, une partie de poker perdue, un couple d'excentriques, une certaine forme d'emprisonnement, la mort...
Autant d'éléments qui pourraient résumer ce roman de Paul Auster. Un roman que j'ai aimé mais auquel je reproche cependant quelques faiblesses. Paul Auster écrit bien, y a pas à dire, mais il pourrait faire mieux si il le voulait un peu. Dans ce livre par exemple, je regrette de ne pas en apprendre plus sur la personnalité des deux milliardaires et de leur homme de main. Je déplore aussi que la visite de la prostituée de luxe se résume à une partie de blabla anodin et de jambes en l'air, il y avait pourtant un beau portrait psychologique à façonner, tant chez Jim que chez Jack, face à cette intrusion, même volontaire, dans leur nouvelle vie.
Sans parler de la fin, sous forme de pirouette, que je trouve un peu facile, l'escamotage de toutes les réponses à nos questions.
Malgré tout, cela reste un bon roman avec des passages d'une infinie richesse, comme ceux tournant autour de la construction du mur ou de la dépendance de Nashe à la conduite. Pas de véritable déception donc en ce qui me concerne, mais un léger sentiment de manque et une impression de "aurait pu encore mieux faire".

une histoire captivante du début à la fin.

8 étoiles

Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 2 février 2006

je découvre cet auteur grâce à ce livre.

je n'ai pas été déçue. l'histoire est originale et très bien écrite. imagination créatrice avec beaucoup de coïncidences. la fin de l'histoire m'a surprise.
A lire!
je vais me lancer dans d'autres aventures austeriennes!

Merci

9 étoiles

Critique de Tchico2 (Labenne, Inscrit le 12 janvier 2006, 48 ans) - 13 janvier 2006

Paul auster est un des plus grands écrivains contemporains et ce livre en est la preuve. C'est simple : Tout est bon ! L'attaque du livre, les rebondissements fréquents, l'histoire alambiquée qui aurait pu déraper plusieurs fois mais qui reste toujours sur le fil.
La fin de ce roman splendide est à la fois somptueuse et très inatendue. A lire absolument !!
Pour les débutants de Paul auster, je le conseillerais au même titre de sa fameuse trilogie new yorkaise. A mon avis il ne faut pas commencer avec Paul Auster avec l'invention de la solitude.

Une fin un peu décevante

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 30 octobre 2005

Ce livre de Paul Auster est assez réussi à mon avis mais pas exempt de faiblesses tant au niveau de l'action que des personnages. L'idée de départ est bonne. Un homme, Jim, après avoir presque entièrement dépensé l'argent de son héritage, fait la rencontre d'un jeune homme qui se dit champion au poker et capable de battre deux millionnaires de la loterie avec qui il a rendez-vous pour une partie dans leur manoir. Le jeune homme prénommé Jack est certain de sa victoire car il s'est déjà frotté aux deux nababs et les a battus facilement. Mais il ignore un fait important, les deux compères ont payé un champion de poker pour leur enseigner son art et leur niveau s'en est vu remonté d'une façon assez importante. Évidemment, Jim et Jack perdent tout ce qu'ils possèdent, y compris l'automobile qui leur aurait permis de rentrer à New York. De plus, ils sont endettés de dix mille dollars. Ils se verront contraints de construire un mur dans le jardin de l'immense propriété avec des pierres ramenées d'Irlande, appartenant jadis à un château médiévale en ruine et que les deux richards ont rapatriées pour leur propre usage. Bon, voilà pour l'histoire. Palpitant n'est-ce pas ! Oui j'ai bien aimé lire ce récit original comme tout ce qu'écrit Paul Auster. Par contre, j'ai regretté la disparition totale des deux millionnaires, une fois la partie terminée et la prostituée est de trop selon moi. Elle n'ajoute rien à l'histoire. On dirait que l'auteur ne savait plus quoi raconter et a créé ce personnage pour allonger le récit.

La fin aussi ne m'a pas satisfaite. Qu'est-il arrivé à Jack ? On ne le sait pas. Qui sont les deux millionnaires ? Des fous ou des criminels ? Pourquoi Jim et Jack n'ont-ils pas essayé de s'évader en creusant un trou sous la clôture dès le début de leur captivité ? À quoi servira le mur ? Que représente la ville miniature de Stone ? Une sorte de soif de contrôle sur les êtres humains réduits à des petites marionnettes ? Et le musée de Flower ? Des symboles sans doute comme Auster en a le secret.

À lire pour ceux qui aiment les récits débridés, les personnages farfelus, les situations désespérées et les énigmes surtout.



Paul Auster au sommet de son talent

9 étoiles

Critique de Neveroes (Tournai, Inscrit le 28 mai 2005, 34 ans) - 29 mai 2005

Tout comme Azraël, j'ai trouvé le début de ce roman assez inconsistant ; les dialogues entre les deux principaux protagonistes me donnaient même la désagréable impression d'être tirés d'un mauvais road-movie américain mal traduit. La fluidité de l'écriture m'a quand même encouragé à le lire jusqu'au bout et en le refermant, je me suis juré de lire tout Paul Auster ! A vrai dire, rares étaient les livres à m'avoir autant touché par ce sentiment d'inéluctabilité qui fait la force de ce roman.

J'ai lu un certain nombre de romans de Paul Auster par la suite, j'ai particulièrement apprécié les deux premières parties de la trilogie new-yorkaise, mais la Musique du Hasard reste mon favori !

Une partie de billard métaphysique

8 étoiles

Critique de Guermantes (Bruxelles, Inscrit le 18 mars 2005, 76 ans) - 18 mai 2005

La partie de billard à laquelle s'adonne Jim à la fin du roman me paraît emblématique: tout au long de celui-ci, Jim et Jack apparaissent, dans leurs errances tout d'abord, dans leur confinement ensuite où ils ne progressent plus qu'à tout petits coups, comme deux billes propulsées sur le vaste billard de l'existence et terminant inéluctablement leur course en tombant dans l'un des trous que comportent les billards américains.
Reste à se demander qui (quoi?) est derrière tout cela, quelle est cette force qui les propulse, les fait se heurter, se rencontrer et puis repartir dans d'autres directions.
La fin m'a cependant un peu déçu par son caractère fermé: tout est dit, les boules ont roulé dans le trou. Quant à savoir ce qui les a menés là...

Une oeuvre d'une richesse infinie

9 étoiles

Critique de Palorel (, Inscrit le 25 décembre 2004, 43 ans) - 10 février 2005

Je suis entièrement d'accord avec Tophiv lorsqu'il parle d'"une histoire forte et originale avec une richesse d'idées et de symboles impressionante". Parfois, ces symboles sont très explicites, souvent beaucoup moins. A chaque lecture, nous découvrons une foule d'éléments qui nous avaient jusqu'alors échappé, si bien que lorsque nous nous lançons dans une interprétation, quelque subtile qu'elle soit à nos yeux, nous savons que ce ne sera sans doute pas la dernière. VERTIGINEUX!

Dire que j'ai failli tout arrêter...

8 étoiles

Critique de Azraël (, Inscrite le 1 janvier 2005, 44 ans) - 9 janvier 2005

Je me suis réellement demandé combien de temps j'allais tenir sur cette histoire qui me semblait plutôt vide dès le début et ce, pratiquement jusqu'au milieu du livre...
Mais la seconde partie m'a fait totalement changer d'avis...

Mon premier bouquin de Paul Auster, et j'enrichi déjà ma bibliothèque de plusieurs autres textes pour un peu plus tard...

Je vous le conseille également.

Une histoire allégorique !

9 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 14 février 2003

Tophiv a raison : à l'instar de ce que font la plupart des gens de leur vie, les deux amis finiront par se contenter de ce petit train-train quotidien au lieu de réaliser leurs rêves.
Jim éprouvera même du plaisir à construire un mur absurde ! Ce qui m'a frappé, c'est qu’il ne s’ingénie pas à construire un château, mais qu'il se satisfait d'exécuter ce que ses commanditaires lui ont ordonné : l’érection d'un mur de 600 mètres de long qui ne servira à rien ! L’interprétation que j'ai donnée dans ma critique précédente provient de l'étonnement ressenti lorsque, le temps de la "punition" achevé, Jim n’est pas pressé de s’en aller. Pourtant, c’est bien connu, tous les ex-prisonniers vous le diront : ce qui leur pesait le plus dans l'enfermement, c’était la privation de liberté.
Bien, sûr, l'interprétation métaphorique qu’en fait Tophiv est tout à fait plausible et cette idée m'avait complètement échappé…

interprétation

10 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 14 février 2003

Je n'ai pas la même interprétation que Darius sur ce roman ! (ce qui ne veut pas dire que la mienne soit la bonne, évidemment)
Je trouve au contraire plutôt logique que les 2 milliardaires disparaissent du récit car à mon avis, ce qui compte dans le récit, ce n'est pas le piège mais plutôt comment Jack et Jim se laissent piéger, comment ils supportent peu à peu ce qu'ils ne devraient pas, comment ils s'habituent, comment ils en viennent à oublier l'envie de décider de leur vie, comment la mécanique du hasard, du destin prend le pouvoir sur la volonté humaine...
Et pour moi, l'invraisemblance relevé par Darius n'en est pas une. C'est une dimension supplémentaire du roman, je pense plutôt que Jack et Jim n'attendent rien de l'extérieur de leur 'prison' et qu'ayant renoncé à leurs ambitions, à leurs rêves, ils en viennent à rester prisonniers. Je vois plutôt ça comme une métaphore sur nos vies : combien d'hommes ont oubliés leurs rêves de jeunesse, leurs espoirs, leurs envies, pour aller mécaniquement travailler chaque jour, sans autre but que de subsister, plus ou moins heureux et qui finiront tous par mourir bêtement au hasard d'une route, ou de la maladie ...
Ceci dit, chacun a son interprétation propre et c'est ce qui fait la beauté de la littérature.

Jack et Jim

9 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 13 février 2003

Il n’y a pas à dire, Auster est passé maître dans l'art du suspense. Celui-ci démarre dès la partie de poker qui finit mal. La suite du roman vous laisse haletant avec une envie qui vous taraude : en savoir plus.
Mais le lecteur restera sur sa faim, car on ne reverra plus jamais les deux milliardaires, on ignorera jusqu'au bout ce qui a bien pu arriver à Jack et on ne saura rien de la psychologie du contre-maître dont le rôle est de surveiller l'érection d’un mur absurde par Jack et Jim, devenus amis malgré eux et prisonniers à cause d'un stupide pari. On tremblera pour le gamin de 4 ans qui inconsciemment frôle la mort, on s'émerveillera sur les qualités humaines de Jim qui fera tout pour arrondir les angles en calmant son partenaire, mais on ne m’ôtera pas de l'idée qu'il y a une invraisemblance dans le récit : comment ces deux hommes qui vivent cloîtrés et prisonniers en travaillant pour rembourser leur dette en arrivent-t-ils à prolonger leur séjour pour se faire un peu d’argent, histoire de pouvoir prendre le bus ? L'attrait de la liberté n'est donc pas le plus fort ? Il est supplanté par l’attrait de l'argent. C'est cette attirance qui les perdra… A moins qu’ils ne soient déjà piégés dès le départ et que peu importe leur décision, les dés étaient déjà jetés...A mon avis, aucun des deux n'auraient pu sortir indemnes de cette histoire car les deux milliardaires avaient mis sur pied un plan diabolique qui ne leur laissait aucune chance de s'en sortir. L'auteur a bien rendu cette menace qui pèse sur eux tout au long du récit et qui étreint d'angoisse le lecteur que je suis.

A propos d' Auster

9 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 19 février 2002

Je peux comprendre une préférence pour "La musique du hasard". Sur le plan de la construction ce livre est rémarquable et l'ambiance lourde et terrifiante à souhait ! "Léviathan" obéit à une autre symbolique. C'est plutôt la recherche de l'autre, la tentative de comprendre et la découverte de l'autre dans un univers qui nous était tout à fait inconnu. Connaissons - nous parfois les autres ? Or, pour les comprendre, il faut les connaître et ce qui nous est donné pour cela peut être très trompeur ! Chacun a son monde intérieur et, heureusement, n'y entre pas qui veut...
Quant à la maquette, elle représente surtout pour moi la méthodicité, l'évolution implacable, comme le piège qui a été tendu aux deux compères. La maquette est inhumaine dans son évolution, car elle n'est sujette qu'à une seule logique: celle des concepteurs. Quant au hasard, il reprendra tous ses droits dans "Moon Palace"

Le destin, le libre choix, le hasard ...

10 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 19 février 2002

J'ai également beaucoup aimé ce livre qui combine merveilleusement une histoire forte et originale avec une richesse d'idées et de symboles impressionante.
Pour moi, c'est surtout la question de la liberté, du destin, de l'illusion que toute notre vie a été guidée par nos choix alors que tout simplement le hasard peut tout renverser, tout changer.
Et le plus souvent, a bien y réfléchir c'est ce qui s'est passé à de multiples moments de nos vies. On croit avoir choisit ce qu'on est alors qu'en fait on s'adapte aux évènements extérieurs, une rencontre, un coup de chance, un décès, un examen réussi, un entretien d'embauche ...
L'image de la maquette construite par un des milliardaires du livre est à mon avis importante, elle symbolise peut être le monde ou tout dépend des actes des autres en général bien plus que de ses propres choix.
Bref, on s'interroge sur ce sujet et sur bien d'autres encore.(aliénation de l'argent qui dirige tous nos actes, la solitude, la recherche d'identité ...)
C'était mon deuxième P.Auster, je l'ai préféré à Léviathan du même auteur.intrigue plus intéressante et thèmatique plus riche.

un peu kafkaïen

8 étoiles

Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 9 janvier 2002

Et bien moi la fin : je suis restée sur ma faim... Mais on le sent bien que cela va se terminer comme ça , irrémédiablement: l'absurde ne peut finir en histoire à l'eau de rose, pour sûr (mais on ne peut pas en dire plus !) Et cette fin laisse trotter le livre en tête, comme une oeuvre inachevée, mais tellement pleine de promesses. Il n'y a pas grand chose à ajouter à la critique de Marco, puis celle de Pendragon : c'est une livre qui a de la puissance, de la force et qui fait qu'on va dormir trop tard parce que les pages tournent toutes seules...

Il ne m'a pas semblé que les personnages étaient dans l'illusion d’une liberté, ni qu'ils bravaient leur destin, mais par contre ce qui m'a touchée, c’est cette espèce d'innocence, d’honnêteté vaille que vaille, et de foi dans chaque geste entamé. Je viens de lire 3 auteurs américains (Roth, Banks, Auster) and the winner is...Auster.
(A vrai dire ils sont incomparables)

Un excellent livre

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 31 août 2001

C'est, je crois, un des premiers Auster que j'ai lu, après "Le voyage d'Anna Blume" et "L'invention de la solitude". Le suspense ne cesse de monter et devient incroyablement oppressant !... On se croirait dans un monde de fous, hors du temps, hors du monde réel...
J'ai cependant davantage aimé "Moon Palace", mais cela est très personnel. Auster a écrit tellement de bons livres !

merci Chat Pitre

9 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 53 ans) - 17 août 2001

Oui, merci Chat Pitre de nous faire partager ton enthousiasme incroyable pour ce livre qui, il est vrai, en vaut réellement la peine. Mais, à propos, ne te donnerais-tu pas la peine (justement) d'enrichir un peu ton avis. Tu sais si bien le faire ! ;-)

moi aussi, moi aussi...

10 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 16 août 2001

Je trouve ce livre époustouflant...

wouaw !

9 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 53 ans) - 16 août 2001

Je ne reprendrai pas le contenu du roman qui a été si bien écrit par Marco, je me contenterai de donner mon humble avis sur cette oeuvre qui est tout simplement époustouflante ! Non seulement Auster écrit bien, mais en plus, il écrit juste ! Les personnages sont à ce point bien décrits, qu'ils sont plus que réels, ils en deviennent tangibles, ils sont là et lisent par-dessus votre épaule les lignes qui les décrivent... Et, bien sûr, il en est de même de l'histoire que l'on pourrait croire tirée de la rubrique faits divers d'un journal local. Pas drôle, me direz-vous ! Attendez seulement d'avoir lu les dix premières pages et vous saurez ce qu'est l'univers de Paul Auster... on aime, on s'accroche et on veut y rester... Voilà un roman que je me dois "d'obliger" tout le monde à lire... et quand vous l'aurez lu, dites-mois ce que vous pensez de la fin...