Mercredi 20 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et « Le bal des cendres » est bien, indiscutablement, un roman à lire l’été. Je n’ai pas dit pour autant ni qu’il s’agissait d’un roman facile, ni d’un roman de gare ou que sais-je encore comme littérature pour femmes, à l’eau de rose, sans intérêt. Ceci étant posé, je vais m’expliquer…
Il est à lire l’été car comme le roman parle de la saison estivale, il serait surprenant de le garder pour la saison froide… Non ? Donc, faisant abstraction de toute autre considération, ouvrons ce roman dès maintenant…
Il s’agit d’un roman mosaïque, choral ou polyphonique… Enfin, chacun donnera bien le nom qu’il veut du moment que cela décrit la réalité : un grand nombre de personnages, des vacanciers mais aussi des résidents, parlent de cet été. Ils sont tous sur une des îles Eoliennes, Stromboli. Quand on dit qu’ils sont nombreux, ce n’est pas une exagération et je me suis abstenu de les compter… Tout commence avec Giulia et se terminera avec Giulia et entre les deux séquences initiale et finale, une multitude de petits chapitres pour donner le regard de chacun, ses perceptions, ses souvenirs, ses sentiments, sa vérité…
Pourquoi ai-je émis pour la rejeter l’idée d’un roman pour femmes ? Tout simplement parce que certains se diront qu’une histoire qui parle d’amours d’été ne peut-être qu’une littérature pour femmes et à ce titre là ils commettraient plusieurs erreurs… La première est très simple : la catégorie littérature pour femmes n’existe pas. Certes, il y a bien des romances mais les hommes peuvent les lire et les aimer… Ceci étant, dans ce cas précis, il ne s’agit pas du tout d’une romance… L’erreur suivante serait de croire que les affaires d’amour ne concernent que les femmes ! Et vous seriez de drôle d’êtres humains si vous en étiez là… Bref, passons…
Donc, il s’agit d’une tranche de vie, en gros, unité de temps, unité de lieu. L’action est plurielle, elle, car chacun des personnages est mu par ses propres motivations, passions, envies, souvenirs, besoins de vérité… Chacun pourra donc s’attacher à celui qu’il aimera en fonction de l’âge, du sexe, des occupations, du caractère… Et il y en a réellement pour tous les goûts !
Se passera-t-il quelque chose de spécifique durant cet été ? Oui, indiscutablement, il va y avoir des évènements forts mais je n’ai pas trop envie de vous en dire trop car le lecteur sera balloté au gré des envies du romancier, Gilles Paris. Si dès le départ, on pense que le roman apportera à Giulia quelques éclaircissements sur sa mère qu’elle n’a pas connue, pour le reste chaque chapitre ou presque offrira un coup de projecteur ou de tonnerre… A moins que ce soit, qui sait, un grondement volcanique !
Le romancier Gilles Paris nous guide, doucement, sans faire de bruit, à travers une humanité qui se cherche, qui souffre, qui veut le bonheur… On sent bien que pour cet auteur l’enfance est une période cruciale mais pas que… On mesure que l’amour est un idéal, mais faut-il encore le trouver… On constate que la vérité est toujours meilleure que le mensonge mais est-on capable d’une telle parole dans toutes les circonstances …
Certains regretterons, peut-être, qu’en fin de roman certains aspects négatifs disparaissent ou se fissurent, s’estompent, se noient dans le paysage… Un peu comme s’il y avait une espérance humaine, un sens à toutes nos vies… Enfin, pas complètement et nous ne sombrerons pas dans le sirupeux ou l’eau de rose… Nous resterons bien dans l’humain, juste l’humain que nous connaissons…
Un très bon roman à lire cet été, les pieds dans l’eau, même si vous n’êtes pas en face du Stromboli… car l’été c’est fait pour lire, pour voyager sans bouger de son transat même si ce dernier est dans votre jardin !
L’été c’est fait pour lire et « Le bal des cendres » est bien, indiscutablement, un roman à lire l’été. Je n’ai pas dit pour autant ni qu’il s’agissait d’un roman facile, ni d’un roman de gare ou que sais-je encore comme littérature pour femmes, à l’eau de rose, sans intérêt. Ceci étant posé, je vais m’expliquer…
Il est à lire l’été car comme le roman parle de la saison estivale, il serait surprenant de le garder pour la saison froide… Non ? Donc, faisant abstraction de toute autre considération, ouvrons ce roman dès maintenant…
Il s’agit d’un roman mosaïque, choral ou polyphonique… Enfin, chacun donnera bien le nom qu’il veut du moment que cela décrit la réalité : un grand nombre de personnages, des vacanciers mais aussi des résidents, parlent de cet été. Ils sont tous sur une des îles Eoliennes, Stromboli. Quand on dit qu’ils sont nombreux, ce n’est pas une exagération et je me suis abstenu de les compter… Tout commence avec Giulia et se terminera avec Giulia et entre les deux séquences initiale et finale, une multitude de petits chapitres pour donner le regard de chacun, ses perceptions, ses souvenirs, ses sentiments, sa vérité…
Pourquoi ai-je émis pour la rejeter l’idée d’un roman pour femmes ? Tout simplement parce que certains se diront qu’une histoire qui parle d’amours d’été ne peut-être qu’une littérature pour femmes et à ce titre là ils commettraient plusieurs erreurs… La première est très simple : la catégorie littérature pour femmes n’existe pas. Certes, il y a bien des romances mais les hommes peuvent les lire et les aimer… Ceci étant, dans ce cas précis, il ne s’agit pas du tout d’une romance… L’erreur suivante serait de croire que les affaires d’amour ne concernent que les femmes ! Et vous seriez de drôle d’êtres humains si vous en étiez là… Bref, passons…
Donc, il s’agit d’une tranche de vie, en gros, unité de temps, unité de lieu. L’action est plurielle, elle, car chacun des personnages est mu par ses propres motivations, passions, envies, souvenirs, besoins de vérité… Chacun pourra donc s’attacher à celui qu’il aimera en fonction de l’âge, du sexe, des occupations, du caractère… Et il y en a réellement pour tous les goûts !
Se passera-t-il quelque chose de spécifique durant cet été ? Oui, indiscutablement, il va y avoir des évènements forts mais je n’ai pas trop envie de vous en dire trop car le lecteur sera balloté au gré des envies du romancier, Gilles Paris. Si dès le départ, on pense que le roman apportera à Giulia quelques éclaircissements sur sa mère qu’elle n’a pas connue, pour le reste chaque chapitre ou presque offrira un coup de projecteur ou de tonnerre… A moins que ce soit, qui sait, un grondement volcanique !
Le romancier Gilles Paris nous guide, doucement, sans faire de bruit, à travers une humanité qui se cherche, qui souffre, qui veut le bonheur… On sent bien que pour cet auteur l’enfance est une période cruciale mais pas que… On mesure que l’amour est un idéal, mais faut-il encore le trouver… On constate que la vérité est toujours meilleure que le mensonge mais est-on capable d’une telle parole dans toutes les circonstances …
Certains regretterons, peut-être, qu’en fin de roman certains aspects négatifs disparaissent ou se fissurent, s’estompent, se noient dans le paysage… Un peu comme s’il y avait une espérance humaine, un sens à toutes nos vies… Enfin, pas complètement et nous ne sombrerons pas dans le sirupeux ou l’eau de rose… Nous resterons bien dans l’humain, juste l’humain que nous connaissons…
Un très bon roman à lire cet été, les pieds dans l’eau, même si vous n’êtes pas en face du Stromboli… car l’été c’est fait pour lire, pour voyager sans bouger de son transat même si ce dernier est dans votre jardin !
Jeudi 21 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et je sais que certains auraient préféré voir ce livre arriver plus tôt dans la saison estivale, par exemple au moment où tous les médias titraient sur l’anniversaire des débuts des rafles de 1942. Enfin, anniversaire n’est certainement pas le mot qui convient, disons plutôt commémoration ou souvenir… Seulement, voilà, certains ouvrages arrivent tardivement sur ma table de travail et il faut quand même le temps de lire et d’écrire la chronique… Que voulez-vous, je ne suis qu’un humain qui a besoin de temps d’autant plus quand il s’agit d’un sujet délicat, dramatique, politique, mémoriel, clivant…
La « Nouvelle histoire de Vichy » de Michèle Cointet date de 2011 et cette somme mérite toute notre attention pour de nombreuses raisons. La première et non la moindre est le fait que cette historienne est bien une spécialiste de cette époque qui a fait ses preuves. J’avais particulièrement apprécié « L’église sous Vichy » qui pour moi avait la force et le courage de tout dire ou presque sur le sujet. Là, après avoir longtemps hésité, elle s’est lancée dans un travail de fond sur un sujet où tout n’avait pas encore été dit. En effet, il y a eu de nombreux ouvrages sur le sujet mais souvent des textes à charge, à décharge, c'est-à-dire des livres partant d’un point de vue que l’on cherche à prouver. Ici, ce n’est pas le cas. Elle centre son viseur sur le gouvernement de Vichy, elle s’appuie sur les archives, les textes, les témoignages et elle avance. Il ne s’agit pas de prouver ou démontrer mais d’affirmer ce que l’on peut dire des actes de ce gouvernement en le faisant de façon factuelle… et c’est probablement encore plus édifiant pour le lecteur…
Par exemple, si on se concentre sur les rafles de 1942, elle ne va pas se limiter à ce qui a déjà été dit et expliqué, documents à l’appui comme par exemple le rôle de Vichy, de la police française, la « livraison » des enfants juifs ou la personnalité de Pierre Laval… Elle va commencer par expliquer ce que Laval voulait mettre en place c'est-à-dire la nature de son projet diplomatique avec l’Allemagne d’Hitler. Elle va montrer comment René Bousquet va construire en amont, très rapidement, ces rafles de façon à montrer « l’excellence de la police française »… Et tout cela en n’hésitant pas à montrer comment de nombreux techniciens du gouvernement enrichissent le projet, comment l’Etat français finit par aller beaucoup plus loin que ce que voulaient les nazis, comment les juifs « étrangers » sont livrés en pâture pour « sauver » des juifs français, comment on aboutit avec les premières rafles à avoir dans les camps plus de femmes et d’enfants que d’hommes…
En fait, avec l’air de faire cela sans thèse, avec des faits, elle finit par nous faire plonger dans l’enfer de ce gouvernement. Il faut dire qu’à Vichy il n’y avait pas qu’un clan, qu’une seule équipe, qu’un seul parti. Pour des raisons qu’elle explique très bien on retrouve là un certain nombre de politiciens de camps divers. Certains sont mus par l’idéologie d’autres par l’ambition, enfin, certains par une sorte d’opportunisme ou de faiblesse… Et tout ce petit monde tente de survivre, de faire sa place au soleil, de s’enrichir, de connaitre la gloire… Les Juifs en feront les frais, mais pas que, car rien ne peut stopper une telle machine, un tel attelage infernal… Un vieillard mis au pouvoir par ceux qui n’ont pas toujours été courageux, un vieillard enfermé dans ses certitudes, un Laval qui croit que sa grande heure est arrivée, des fonctionnaires serviles ou ambitieux… Tous les ingrédients sont réunis pour le pire ! Et le pire arriva bien !
Je précise pour les lecteurs qu’il ne s’agit pas d’une histoire de la collaboration. C’est un récit solide sur le gouvernement de Vichy, plus de 700 pages dans lesquelles l’historienne ne parle pas des plumes de la collaboration ou des intellectuels qui souvent de Paris donnaient aux Français des messages construits par les nazis. Ici, elle démontre que les dirigeants de Vichy suivaient leurs logiques mortifères et collaborationnistes sans pouvoir faire retomber la responsabilité sur les grands noms de la collaboration intellectuelle…
C’est passionnant, riche et instructif et comme l’été c’est fait pour lire c’est l’occasion de tout reprendre à zéro pour avoir un tableau de ce chapitre noir de notre histoire le plus complet possible !
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et je sais que certains auraient préféré voir ce livre arriver plus tôt dans la saison estivale, par exemple au moment où tous les médias titraient sur l’anniversaire des débuts des rafles de 1942. Enfin, anniversaire n’est certainement pas le mot qui convient, disons plutôt commémoration ou souvenir… Seulement, voilà, certains ouvrages arrivent tardivement sur ma table de travail et il faut quand même le temps de lire et d’écrire la chronique… Que voulez-vous, je ne suis qu’un humain qui a besoin de temps d’autant plus quand il s’agit d’un sujet délicat, dramatique, politique, mémoriel, clivant…
La « Nouvelle histoire de Vichy » de Michèle Cointet date de 2011 et cette somme mérite toute notre attention pour de nombreuses raisons. La première et non la moindre est le fait que cette historienne est bien une spécialiste de cette époque qui a fait ses preuves. J’avais particulièrement apprécié « L’église sous Vichy » qui pour moi avait la force et le courage de tout dire ou presque sur le sujet. Là, après avoir longtemps hésité, elle s’est lancée dans un travail de fond sur un sujet où tout n’avait pas encore été dit. En effet, il y a eu de nombreux ouvrages sur le sujet mais souvent des textes à charge, à décharge, c'est-à-dire des livres partant d’un point de vue que l’on cherche à prouver. Ici, ce n’est pas le cas. Elle centre son viseur sur le gouvernement de Vichy, elle s’appuie sur les archives, les textes, les témoignages et elle avance. Il ne s’agit pas de prouver ou démontrer mais d’affirmer ce que l’on peut dire des actes de ce gouvernement en le faisant de façon factuelle… et c’est probablement encore plus édifiant pour le lecteur…
Par exemple, si on se concentre sur les rafles de 1942, elle ne va pas se limiter à ce qui a déjà été dit et expliqué, documents à l’appui comme par exemple le rôle de Vichy, de la police française, la « livraison » des enfants juifs ou la personnalité de Pierre Laval… Elle va commencer par expliquer ce que Laval voulait mettre en place c'est-à-dire la nature de son projet diplomatique avec l’Allemagne d’Hitler. Elle va montrer comment René Bousquet va construire en amont, très rapidement, ces rafles de façon à montrer « l’excellence de la police française »… Et tout cela en n’hésitant pas à montrer comment de nombreux techniciens du gouvernement enrichissent le projet, comment l’Etat français finit par aller beaucoup plus loin que ce que voulaient les nazis, comment les juifs « étrangers » sont livrés en pâture pour « sauver » des juifs français, comment on aboutit avec les premières rafles à avoir dans les camps plus de femmes et d’enfants que d’hommes…
En fait, avec l’air de faire cela sans thèse, avec des faits, elle finit par nous faire plonger dans l’enfer de ce gouvernement. Il faut dire qu’à Vichy il n’y avait pas qu’un clan, qu’une seule équipe, qu’un seul parti. Pour des raisons qu’elle explique très bien on retrouve là un certain nombre de politiciens de camps divers. Certains sont mus par l’idéologie d’autres par l’ambition, enfin, certains par une sorte d’opportunisme ou de faiblesse… Et tout ce petit monde tente de survivre, de faire sa place au soleil, de s’enrichir, de connaitre la gloire… Les Juifs en feront les frais, mais pas que, car rien ne peut stopper une telle machine, un tel attelage infernal… Un vieillard mis au pouvoir par ceux qui n’ont pas toujours été courageux, un vieillard enfermé dans ses certitudes, un Laval qui croit que sa grande heure est arrivée, des fonctionnaires serviles ou ambitieux… Tous les ingrédients sont réunis pour le pire ! Et le pire arriva bien !
Je précise pour les lecteurs qu’il ne s’agit pas d’une histoire de la collaboration. C’est un récit solide sur le gouvernement de Vichy, plus de 700 pages dans lesquelles l’historienne ne parle pas des plumes de la collaboration ou des intellectuels qui souvent de Paris donnaient aux Français des messages construits par les nazis. Ici, elle démontre que les dirigeants de Vichy suivaient leurs logiques mortifères et collaborationnistes sans pouvoir faire retomber la responsabilité sur les grands noms de la collaboration intellectuelle…
C’est passionnant, riche et instructif et comme l’été c’est fait pour lire c’est l’occasion de tout reprendre à zéro pour avoir un tableau de ce chapitre noir de notre histoire le plus complet possible !
Bonne lecture !
Vendredi 22 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et en ces temps particuliers il me semble très utile de revenir encore sur les évènements de la seconde guerre mondiale et cette période d’occupation de notre pays par les nazis. En effet, on parle beaucoup, et à juste titre, de tous ceux qui, en France, volontairement ou contraints, ont aidé les occupants au détriment d’un grand nombre de victimes. Il est juste de pointer du doigt ceux qui ont trahi, dénoncé, tué… On doit aussi chaque fois que c’est le cas dénoncer les fonctionnaires qui ont participé à ces crimes… Et on se doit de démontrer que l’Etat Français fut aussi responsable. Oui, dans ces drames, il faut regarder avec lucidité les différentes responsabilités des uns et des autres… et on peut être parfois surpris !
Dans l’album « L’institutrice », tome 1, d’Yves Lavandier et Carole Maurel, on va avoir deux aspects mis en évidence et qui ne sont pas toujours très connus. Le premier concerne les instituteurs. En effet, on oublie, parce que la notion de guerre étouffe tout le reste, que lors de ces années noires, les enfants ont continué d’aller à l’école. Il y eut donc des écoliers mais, surtout, des enseignants qui ont été confrontés durant ces années de guerre à des enfants traumatisés, des jeunes orphelins, des juifs en fuite ou en danger… Souvent, ils ont été courageux, humains, héroïques… Car il en faut de l’énergie positive, de la conviction, de la force pour défendre des enfants juifs y compris des autres enfants, des autres parents. Ici, nous allons voir une institutrice confrontée au danger pour un des enfants et elle va tenter (on ne connait pas encore la fin de cette histoire qui sera en deux volumes) de sauver cet enfant mais aussi de conduire toute sa classe dans la dignité avec un esprit républicain infaillible ! Mais, le nazi ne sera pas le seul danger…
En effet, le second aspect décrit dans cette histoire est la volonté de collaboration de certains indépendantistes bretons qui élaborent un dangereux plan, une stratégie diabolique : aider le nazi pour obtenir l’indépendance que la République ne voulait pas leur donner ! En terme politique, je laisse chacun juge ayant des accointances bretonnes qui pourraient ne pas garantir mon impartialité… mais d’un point de vue humain, strictement humain, cela a rendu ces Bretons complices de crimes, criminels eux-mêmes… D’ailleurs certains en ont fait les frais à la Libération !
Dans cette histoire, nous sommes en juin 1944, les Alliés ont débarqué en Normandie et ils ont commencé à reprendre le terrain aux nazis. Mais, alors que tout semble perdu pour l’Allemagne d’Hitler et ses alliés, des miliciens bretons traquent encore les derniers juifs et résistants. Eux, ils n’ont pas toujours compris que tout était terminé mais au fond d’eux, ils savent qu’il n’y aura aucune clémence d’où ce jusqu’auboutisme incroyable et terrible…
Bon, l’institutrice arrivera-t-elle à sauver son écolier juif, sa classe, elle-même ? Attendez, je ne vais quand même pas tout vous raconter. C’est vous qui devez lire cet excellente bande dessinée, l’offrir, la lire çà ceux que vous aimez… Non mais !
Il faut que je vous dise quelques mots de la narration graphique de Carole Maurel qui est d’une grande qualité, d’une douceur sympathique même quand tout semble aller mal. Sa façon de raconter en image porte un humanisme profond. Elle aime ses personnages même quand ils sont créés par un scénariste. Elle les fait vivre de façon crédible et j’adore son graphisme. Pour moi, c’est une grande autrice de la bande dessinée contemporaine !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, prenez le temps de découvrir cette première partie de L’Institutrice, une bande dessinée éditée par Albin Michel. Et comme Carole Maurel a dessiné de nombreux albums, faites-vous plaisir… Je vous conseille en premier « Ecumes », sans oublier « Collaboration horizontale » pour rester durant cette guerre mondiale…
Très bonnes découvertes et lectures à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et en ces temps particuliers il me semble très utile de revenir encore sur les évènements de la seconde guerre mondiale et cette période d’occupation de notre pays par les nazis. En effet, on parle beaucoup, et à juste titre, de tous ceux qui, en France, volontairement ou contraints, ont aidé les occupants au détriment d’un grand nombre de victimes. Il est juste de pointer du doigt ceux qui ont trahi, dénoncé, tué… On doit aussi chaque fois que c’est le cas dénoncer les fonctionnaires qui ont participé à ces crimes… Et on se doit de démontrer que l’Etat Français fut aussi responsable. Oui, dans ces drames, il faut regarder avec lucidité les différentes responsabilités des uns et des autres… et on peut être parfois surpris !
Dans l’album « L’institutrice », tome 1, d’Yves Lavandier et Carole Maurel, on va avoir deux aspects mis en évidence et qui ne sont pas toujours très connus. Le premier concerne les instituteurs. En effet, on oublie, parce que la notion de guerre étouffe tout le reste, que lors de ces années noires, les enfants ont continué d’aller à l’école. Il y eut donc des écoliers mais, surtout, des enseignants qui ont été confrontés durant ces années de guerre à des enfants traumatisés, des jeunes orphelins, des juifs en fuite ou en danger… Souvent, ils ont été courageux, humains, héroïques… Car il en faut de l’énergie positive, de la conviction, de la force pour défendre des enfants juifs y compris des autres enfants, des autres parents. Ici, nous allons voir une institutrice confrontée au danger pour un des enfants et elle va tenter (on ne connait pas encore la fin de cette histoire qui sera en deux volumes) de sauver cet enfant mais aussi de conduire toute sa classe dans la dignité avec un esprit républicain infaillible ! Mais, le nazi ne sera pas le seul danger…
En effet, le second aspect décrit dans cette histoire est la volonté de collaboration de certains indépendantistes bretons qui élaborent un dangereux plan, une stratégie diabolique : aider le nazi pour obtenir l’indépendance que la République ne voulait pas leur donner ! En terme politique, je laisse chacun juge ayant des accointances bretonnes qui pourraient ne pas garantir mon impartialité… mais d’un point de vue humain, strictement humain, cela a rendu ces Bretons complices de crimes, criminels eux-mêmes… D’ailleurs certains en ont fait les frais à la Libération !
Dans cette histoire, nous sommes en juin 1944, les Alliés ont débarqué en Normandie et ils ont commencé à reprendre le terrain aux nazis. Mais, alors que tout semble perdu pour l’Allemagne d’Hitler et ses alliés, des miliciens bretons traquent encore les derniers juifs et résistants. Eux, ils n’ont pas toujours compris que tout était terminé mais au fond d’eux, ils savent qu’il n’y aura aucune clémence d’où ce jusqu’auboutisme incroyable et terrible…
Bon, l’institutrice arrivera-t-elle à sauver son écolier juif, sa classe, elle-même ? Attendez, je ne vais quand même pas tout vous raconter. C’est vous qui devez lire cet excellente bande dessinée, l’offrir, la lire çà ceux que vous aimez… Non mais !
Il faut que je vous dise quelques mots de la narration graphique de Carole Maurel qui est d’une grande qualité, d’une douceur sympathique même quand tout semble aller mal. Sa façon de raconter en image porte un humanisme profond. Elle aime ses personnages même quand ils sont créés par un scénariste. Elle les fait vivre de façon crédible et j’adore son graphisme. Pour moi, c’est une grande autrice de la bande dessinée contemporaine !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, prenez le temps de découvrir cette première partie de L’Institutrice, une bande dessinée éditée par Albin Michel. Et comme Carole Maurel a dessiné de nombreux albums, faites-vous plaisir… Je vous conseille en premier « Ecumes », sans oublier « Collaboration horizontale » pour rester durant cette guerre mondiale…
Très bonnes découvertes et lectures à toutes et à tous !
Samedi 23 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et parfois il m’arrive de revenir à une série quelques années après vous en avoir déjà parlé. C’est ainsi qu’il y a deux ans je vous avais présenté avec beaucoup de plaisir « La machine Ernetti » de Roland Portiche. A l’époque, je ne savais par que cette machine continuerait de vivre, au moins pour deux romans…
Donc, pour ceux qui n’auraient pas suivi, on va commencer par parler rapidement du premier roman.
On va commencer par dire qu’il s’agit d’une histoire, basée sur un petit fait véridique au départ. Mais c’est bien une fiction pure car très rapidement l’auteur prend ses libertés. C’est un peu comme une uchronie, il y a du vrai mais pas que…
Deuxième élément important – et il faut le dire pour éviter des déceptions de lecteurs – l’ouvrage est à la fois humain, scientifique, archéologique et spirituel… Je m’explique. Humain, car il y a quelques personnages, que l’on retrouvera d’ailleurs dans les deux autres romans, à savoir, un jeune prêtre et une archéologue israélienne. Scientifique car tout part de physique quantique. Certes, il ne faut pas être expert dans cette science pour apprécier le roman mais il ne faut quand même pas être allergique aux sciences physiques si vous ne voulez pas vous lasser au bout de quelques pages…
Archéologique aussi car une partie du roman va se dérouler du côté de Qumran, avec les restes d’un monastère essénien, les grottes des manuscrits de la Mer Morte et l’équipe de dominicains qui travaille à leur traduction… Il n’y aura pas que des dominicains car on aura aussi la jeune Natacha, israélienne et archéologue, très présente et active dans cette histoire et pas dominicaine pour un sou !
Enfin, spirituel car derrière toute la quête autour de la machine Ernetti, il y a l’existence de Dieu, la réalité de Jésus, le lien des humains avec le temps… Bref, il s’agit bien de la quête métaphysique et spirituelle même si chacun des personnages ne la conçoit pas de la même façon… Rien de commun entre le pape Pie XII, le père Ernetti, le cardinal d’Amérique du Sud, l’espion des Etats-Unis ou le responsable du Mossad… Mais chacun est dans sa recherche, dans son interrogation, dans sa quête…
Voilà, je vous ai tout dit sur ce premier roman mais peut-être pas tout quand même… La machine Ernetti est un chrono-viseur. C'est-à-dire une machine qui permet d’aller voir dans le passé… Ce n’est pas une machine à remonter le temps pour aller vivre dans le passé mais seulement d’aller voir ce qui s’est passé… reste à savoir ce que l’on peut voir et les conséquences que cela pourraient avoir sur la vie de l’Eglise, sur les sciences, sur la foi des êtres humains…
Et quand j’ai terminé ce premier ouvrage, je n’imaginais pas qu’il y aurait un second volume, voire un troisième. Il faut dire qu’il ne s’agit absolument pas d’une suite au sens strict. En effet, la première histoire est bien finie, la machine est démontée et stockée dans les archives du Vatican… Mais quelques années plus tard, suite à l’exploration par un amateur inconséquent des ruines du Temple de Salomon, Jean-Paul II demande au père Ernetti de reprendre du service, de remonter la machine et d’aller explorer le passé avec Natacha… Les éléments sont réunis pour le second volet de cette aventure et ce sera « Ernetti et l’énigme de Jérusalem »…
Voilà, je complèterai en précisant que la structure de ces romans est proche du feuilleton classique avec de très nombreux chapitres : une fois que l’on est pris par l’histoire, on ne peut pas s’en défaire, c’est écrit correctement mais sans plus, un peu à la manière scénaristique et ce n’est pas surprenant puisque Roland Portiche est réalisateur et auteur de documentaires TV.
Deux très beaux romans qui naviguent habillement entre Indiana Jones et le Da Vinci Code (mais bien mieux construits si je puis me permettre) que l’on est heureux de trouver en format de poche pour cet été… et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Quant à moi, dès demain, je vous présenterai le troisième roman de cette sorte de série…
L’été c’est fait pour lire et parfois il m’arrive de revenir à une série quelques années après vous en avoir déjà parlé. C’est ainsi qu’il y a deux ans je vous avais présenté avec beaucoup de plaisir « La machine Ernetti » de Roland Portiche. A l’époque, je ne savais par que cette machine continuerait de vivre, au moins pour deux romans…
Donc, pour ceux qui n’auraient pas suivi, on va commencer par parler rapidement du premier roman.
On va commencer par dire qu’il s’agit d’une histoire, basée sur un petit fait véridique au départ. Mais c’est bien une fiction pure car très rapidement l’auteur prend ses libertés. C’est un peu comme une uchronie, il y a du vrai mais pas que…
Deuxième élément important – et il faut le dire pour éviter des déceptions de lecteurs – l’ouvrage est à la fois humain, scientifique, archéologique et spirituel… Je m’explique. Humain, car il y a quelques personnages, que l’on retrouvera d’ailleurs dans les deux autres romans, à savoir, un jeune prêtre et une archéologue israélienne. Scientifique car tout part de physique quantique. Certes, il ne faut pas être expert dans cette science pour apprécier le roman mais il ne faut quand même pas être allergique aux sciences physiques si vous ne voulez pas vous lasser au bout de quelques pages…
Archéologique aussi car une partie du roman va se dérouler du côté de Qumran, avec les restes d’un monastère essénien, les grottes des manuscrits de la Mer Morte et l’équipe de dominicains qui travaille à leur traduction… Il n’y aura pas que des dominicains car on aura aussi la jeune Natacha, israélienne et archéologue, très présente et active dans cette histoire et pas dominicaine pour un sou !
Enfin, spirituel car derrière toute la quête autour de la machine Ernetti, il y a l’existence de Dieu, la réalité de Jésus, le lien des humains avec le temps… Bref, il s’agit bien de la quête métaphysique et spirituelle même si chacun des personnages ne la conçoit pas de la même façon… Rien de commun entre le pape Pie XII, le père Ernetti, le cardinal d’Amérique du Sud, l’espion des Etats-Unis ou le responsable du Mossad… Mais chacun est dans sa recherche, dans son interrogation, dans sa quête…
Voilà, je vous ai tout dit sur ce premier roman mais peut-être pas tout quand même… La machine Ernetti est un chrono-viseur. C'est-à-dire une machine qui permet d’aller voir dans le passé… Ce n’est pas une machine à remonter le temps pour aller vivre dans le passé mais seulement d’aller voir ce qui s’est passé… reste à savoir ce que l’on peut voir et les conséquences que cela pourraient avoir sur la vie de l’Eglise, sur les sciences, sur la foi des êtres humains…
Et quand j’ai terminé ce premier ouvrage, je n’imaginais pas qu’il y aurait un second volume, voire un troisième. Il faut dire qu’il ne s’agit absolument pas d’une suite au sens strict. En effet, la première histoire est bien finie, la machine est démontée et stockée dans les archives du Vatican… Mais quelques années plus tard, suite à l’exploration par un amateur inconséquent des ruines du Temple de Salomon, Jean-Paul II demande au père Ernetti de reprendre du service, de remonter la machine et d’aller explorer le passé avec Natacha… Les éléments sont réunis pour le second volet de cette aventure et ce sera « Ernetti et l’énigme de Jérusalem »…
Voilà, je complèterai en précisant que la structure de ces romans est proche du feuilleton classique avec de très nombreux chapitres : une fois que l’on est pris par l’histoire, on ne peut pas s’en défaire, c’est écrit correctement mais sans plus, un peu à la manière scénaristique et ce n’est pas surprenant puisque Roland Portiche est réalisateur et auteur de documentaires TV.
Deux très beaux romans qui naviguent habillement entre Indiana Jones et le Da Vinci Code (mais bien mieux construits si je puis me permettre) que l’on est heureux de trouver en format de poche pour cet été… et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Quant à moi, dès demain, je vous présenterai le troisième roman de cette sorte de série…
Dimanche 24 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et cet été nous sommes en possession du troisième roman de cette série autour de la machine Ernetti. Il faut dire que certains sont sûrs que cette histoire est véridique. Lors de la Guerre froide, probablement à partir de 1956 (excellent cru par ailleurs !), un prêtre, Pellegrino Ernetti, moine bénédictin, aurait construit une machine à voir dans le passé, le chronoviseur, et cela en suivant les plans laissés par un grand physicien… Après quelques faits rapportés au pape, ce dernier aurait fait démonter la machine, les caisses étant stockées dans les archives du Vatican…
Attention, il existe aussi de très nombreuses personnes, proches du Vatican ou non pour affirmer que tout cela n’est qu’affabulations, fantasmes et mensonges… Roland Portiche, lui, en fait des romans où le but n’est pas de prendre parti sur l’existence de la machine mais de nous faire réfléchir à ce que cette machine pourrait bien nous dire de l’histoire de l’humanité…
Dans les deux premiers volumes, on part sur les traces d’un certain Jésus et des Esséniens puis on remonte l’histoire de Jérusalem et de son grand temple… Mais avec le troisième volume, pour moi le plus fort (et heureusement on peut le lire sans avoir lu les deux précédents), on part en direction de la création du monde…
Pour les deux premiers volumes, je n’ai pas beaucoup insisté sur l’aspect scientifique, pourtant bien réel. La machine est construite en appliquant des éléments de la physique quantique et en particulier la théorie des neutrinos d’Ettore Majorana, Ernetti, lui, est physicien, et Natacha est archéologue et très scientifique… Mais dans ce troisième tome, « Ernetti et le voyage interdit », l’aspect scientifique est encore plus fortement marqué et pour le rendre crédible, le romancier insère un nouveau personnage, Stephen Hawking… Tout simplement !
Il m’arrive, en parlant de ces romans, de prononcer le mot de « série ». En fait, on est plutôt dans trois romans qui se suivent mais avec des bonds dans le temps car au départ on est sous le pontificat de Pie XII, alors que dans le dernier, on est sous un Jean-Paul II qui a déjà été victime de son attentat (mai 1981). Donc, le père Ernetti vieillit, Natacha aussi…
Ce roman m’a paru le meilleur de la série parce que les descriptions de la création de l’univers sont très bien faites, rigoureuses mais accessibles au plus grand nombre, les personnages principaux sont humains, crédibles et on a réellement envie de les accompagner dans leur quête de réponses scientifiques, enfin parce que les nouveaux personnages de ce roman, Hawking et son aide Alfonso, apportent un véritable plus scientifique, émotionnel et même en terme de suspense… mais, je ne vous en dis pas plus !
Après, il faut quand même que je sois honnête avec vous, il ne s’agit pas d’un ouvrage scientifique ni d’une somme théologique. Il ne s’agit que d’un roman, un roman qui raconte une belle histoire, parfois grave parfois réaliste, mais aussi un brin farfelue et originale… Il ne faut pas prendre cette « machine Ernetti » pour autre chose qu’une machine fascinante qui va enjoliver vos vacances cet été… Ce n’est que de la littérature… mais, moi, j’aime !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, prenez cette machine Ernetti et remontez quelque peu le temps !
Bon voyage !
L’été c’est fait pour lire et cet été nous sommes en possession du troisième roman de cette série autour de la machine Ernetti. Il faut dire que certains sont sûrs que cette histoire est véridique. Lors de la Guerre froide, probablement à partir de 1956 (excellent cru par ailleurs !), un prêtre, Pellegrino Ernetti, moine bénédictin, aurait construit une machine à voir dans le passé, le chronoviseur, et cela en suivant les plans laissés par un grand physicien… Après quelques faits rapportés au pape, ce dernier aurait fait démonter la machine, les caisses étant stockées dans les archives du Vatican…
Attention, il existe aussi de très nombreuses personnes, proches du Vatican ou non pour affirmer que tout cela n’est qu’affabulations, fantasmes et mensonges… Roland Portiche, lui, en fait des romans où le but n’est pas de prendre parti sur l’existence de la machine mais de nous faire réfléchir à ce que cette machine pourrait bien nous dire de l’histoire de l’humanité…
Dans les deux premiers volumes, on part sur les traces d’un certain Jésus et des Esséniens puis on remonte l’histoire de Jérusalem et de son grand temple… Mais avec le troisième volume, pour moi le plus fort (et heureusement on peut le lire sans avoir lu les deux précédents), on part en direction de la création du monde…
Pour les deux premiers volumes, je n’ai pas beaucoup insisté sur l’aspect scientifique, pourtant bien réel. La machine est construite en appliquant des éléments de la physique quantique et en particulier la théorie des neutrinos d’Ettore Majorana, Ernetti, lui, est physicien, et Natacha est archéologue et très scientifique… Mais dans ce troisième tome, « Ernetti et le voyage interdit », l’aspect scientifique est encore plus fortement marqué et pour le rendre crédible, le romancier insère un nouveau personnage, Stephen Hawking… Tout simplement !
Il m’arrive, en parlant de ces romans, de prononcer le mot de « série ». En fait, on est plutôt dans trois romans qui se suivent mais avec des bonds dans le temps car au départ on est sous le pontificat de Pie XII, alors que dans le dernier, on est sous un Jean-Paul II qui a déjà été victime de son attentat (mai 1981). Donc, le père Ernetti vieillit, Natacha aussi…
Ce roman m’a paru le meilleur de la série parce que les descriptions de la création de l’univers sont très bien faites, rigoureuses mais accessibles au plus grand nombre, les personnages principaux sont humains, crédibles et on a réellement envie de les accompagner dans leur quête de réponses scientifiques, enfin parce que les nouveaux personnages de ce roman, Hawking et son aide Alfonso, apportent un véritable plus scientifique, émotionnel et même en terme de suspense… mais, je ne vous en dis pas plus !
Après, il faut quand même que je sois honnête avec vous, il ne s’agit pas d’un ouvrage scientifique ni d’une somme théologique. Il ne s’agit que d’un roman, un roman qui raconte une belle histoire, parfois grave parfois réaliste, mais aussi un brin farfelue et originale… Il ne faut pas prendre cette « machine Ernetti » pour autre chose qu’une machine fascinante qui va enjoliver vos vacances cet été… Ce n’est que de la littérature… mais, moi, j’aime !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, prenez cette machine Ernetti et remontez quelque peu le temps !
Bon voyage !
Lundi 25 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et on pourrait me demander pourquoi conseiller un petit opus qui a été édité durant la campagne présidentielle et qui visait un candidat, Eric Zemmour, qui a été battu dès le premier tour, qui n’a pas réussi à se faire élire député et que les Français, selon toutes probabilités, devraient oublier très vite… Oui, ce questionnement est légitime et je le fais tout simplement parce que je crois que les manipulations que fait subir Zemmour à l’Histoire sont très graves et méritent d’être réfutées nonobstant le fait que l’homme politique puisse tomber dans l’oubli ce qui n’est pas encore fait…
Depuis que j’ai entendu Zemmour pour la première fois, il y a je pense environ deux petites décennies, je l’ai surpris à glisser, l’air de rien, des allusions historiques dans tous ses discours comme si tous ses adversaires – au départ, il s’agit d’adversaires médiatiques, puis ils seront idéologiques, enfin politiques – ignoraient l’histoire, la déformaient volontairement pour induire les auditeurs/militants/électeurs en erreur et ne comprenaient rien à rien à cause de leur lacunes historiques… Lui savait, les autres devaient l’écouter pour savoir ! Le tout se terminant dans une émission de télévision sur CNews où il se retrouvait en position de professeur un peu comme Alain Decaux en son temps… Et je ne veux pas dire par là que Zemmour et Decaux sont équivalents…
En effet, si Decaux était un historien populaire qui n’hésitait pas à simplifier les choses dans un but d’être plus accessible et médiatique, lui, Eric Zemmour, n’hésite pas à travestir des pans entiers de l’histoire pour construire un « roman national », le sien qui, quand on regarde ses fondations, est révoltant, mensonger et odieux…
Un groupe d’historiens a donc décidé de répondre à Zemmour de façon courte mais précise en partant de 19 affirmations de Zemmour, tirées de ses livres ou émissions de télévision. On part de Clovis et on arrive paisiblement au procès de Maurice Papon…
Pour chaque thème, l’affirmation de Zemmour, les dates repères et un point rapide des recherches historiques, des faits connus, des éléments factuels à retenir… J’aurais bien aimé des réponses un peu plus longues mais la volonté était bien d’être accessible à tous, donc deux pages en moyenne par affirmation de Zemmour et un petit livre au final de 60 pages pour un prix de 3.90€.
Non, monsieur Zemmour, les historiens n’ont jamais négligé Clovis, non les croisades n’ont pas été une victoire française, non les nazis ne sont pas les héritiers de Voltaire, non Dreyfus n’est pas coupable, non Papon n’a pas été victime d’un procès politique…
En plus de manipuler l’histoire avec une énergie surprenante, Eric Zemmour pousse à la haine indiscutablement. Comme si la France pouvait sortir plus grande et plus forte si la haine devenait son moteur ! Alors que certains s’usent à vouloir reconstruire du lien entre les Français, il faudrait au contraire remettre du produit corrosif dans les rouages de la République. Il faudrait de la haine entre Paris et les régions, entre les différentes religions, entre les partis… Il faudrait rétablir l’honneur des acteurs de Vichy, des défenseurs du colonialisme, relire l’histoire de façon misogyne… Tout cela est épuisant mais il est réconfortant de voir des historiens relever le défi et répondre sur le fond, sans passion excessive, mais avec talent !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire on peut effectivement commencer par lire ce petit texte de la collection Tracts de Gallimard puis, demain, je vous proposerai un ou deux ouvrages historiques qui pourraient vous aider à aller un peu plus loin…
Bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et on pourrait me demander pourquoi conseiller un petit opus qui a été édité durant la campagne présidentielle et qui visait un candidat, Eric Zemmour, qui a été battu dès le premier tour, qui n’a pas réussi à se faire élire député et que les Français, selon toutes probabilités, devraient oublier très vite… Oui, ce questionnement est légitime et je le fais tout simplement parce que je crois que les manipulations que fait subir Zemmour à l’Histoire sont très graves et méritent d’être réfutées nonobstant le fait que l’homme politique puisse tomber dans l’oubli ce qui n’est pas encore fait…
Depuis que j’ai entendu Zemmour pour la première fois, il y a je pense environ deux petites décennies, je l’ai surpris à glisser, l’air de rien, des allusions historiques dans tous ses discours comme si tous ses adversaires – au départ, il s’agit d’adversaires médiatiques, puis ils seront idéologiques, enfin politiques – ignoraient l’histoire, la déformaient volontairement pour induire les auditeurs/militants/électeurs en erreur et ne comprenaient rien à rien à cause de leur lacunes historiques… Lui savait, les autres devaient l’écouter pour savoir ! Le tout se terminant dans une émission de télévision sur CNews où il se retrouvait en position de professeur un peu comme Alain Decaux en son temps… Et je ne veux pas dire par là que Zemmour et Decaux sont équivalents…
En effet, si Decaux était un historien populaire qui n’hésitait pas à simplifier les choses dans un but d’être plus accessible et médiatique, lui, Eric Zemmour, n’hésite pas à travestir des pans entiers de l’histoire pour construire un « roman national », le sien qui, quand on regarde ses fondations, est révoltant, mensonger et odieux…
Un groupe d’historiens a donc décidé de répondre à Zemmour de façon courte mais précise en partant de 19 affirmations de Zemmour, tirées de ses livres ou émissions de télévision. On part de Clovis et on arrive paisiblement au procès de Maurice Papon…
Pour chaque thème, l’affirmation de Zemmour, les dates repères et un point rapide des recherches historiques, des faits connus, des éléments factuels à retenir… J’aurais bien aimé des réponses un peu plus longues mais la volonté était bien d’être accessible à tous, donc deux pages en moyenne par affirmation de Zemmour et un petit livre au final de 60 pages pour un prix de 3.90€.
Non, monsieur Zemmour, les historiens n’ont jamais négligé Clovis, non les croisades n’ont pas été une victoire française, non les nazis ne sont pas les héritiers de Voltaire, non Dreyfus n’est pas coupable, non Papon n’a pas été victime d’un procès politique…
En plus de manipuler l’histoire avec une énergie surprenante, Eric Zemmour pousse à la haine indiscutablement. Comme si la France pouvait sortir plus grande et plus forte si la haine devenait son moteur ! Alors que certains s’usent à vouloir reconstruire du lien entre les Français, il faudrait au contraire remettre du produit corrosif dans les rouages de la République. Il faudrait de la haine entre Paris et les régions, entre les différentes religions, entre les partis… Il faudrait rétablir l’honneur des acteurs de Vichy, des défenseurs du colonialisme, relire l’histoire de façon misogyne… Tout cela est épuisant mais il est réconfortant de voir des historiens relever le défi et répondre sur le fond, sans passion excessive, mais avec talent !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire on peut effectivement commencer par lire ce petit texte de la collection Tracts de Gallimard puis, demain, je vous proposerai un ou deux ouvrages historiques qui pourraient vous aider à aller un peu plus loin…
Bonne lecture à toutes et à tous !
Décidément cette chronique est passionnante, on va à la découverte…
Le titre du livre évoqué par Shelton est "Zemmour contre l'histoire"
Vous avez peut-être remarqué que j'appréciais lire une série de livres du même auteur. C'est ce que j'ai commencé à faire avec Virginia Woof, comme je l'ai annoncé, dans cette discussion ; et je vais probablement me lancer dans une autre consacrée à John Le Carré.
Désolé Ludmilla, effectivement, il m'arrive de ne pas trop citer le tire car à la radio il est utilisé pour le lancement et après...
J'ai entendu parlé de ce Zemmour contre l'histoire, par définition, un livre militant contre le militantisme de Zemmour. 64 pages... pour passer en revue des questions aussi complexes que la Saint-Barthélémy, la création de l'Algérie, etc...
Sur ce dernier point, un petit résumé de ce que j'ai trouvé sur internet
1830 – La France n’a pas créé l’Algérie
Pour Éric Zemmour, la France aurait fondé l’Algérie qui serait née de
sa colonisation en 1830. Fausse, car elle ignore la Régence d’Alger qui
existait depuis trois siècles, cette vision suppose de gommer les Algé-
riens de leur histoire. À l’image de certains auteurs du XIXe siècle, Éric
Zemmour n’hésite pas à regretter que ceux-ci n’aient pas été réduits à
néant par la colonisation, au profit des Européens qui les auraient rem-
placés. Son idéal est celui d’une colonie de peuplement blanche – il emploie le mot.
1) L'Algérie est bien née de la colonisation française. Cette "Régence d'Alger" était gérée au profit des Ottomans lorsque les Français ont débarqué en 1830 même si largement autonome. La population ne se disait pas algérienne. Seule la religion musulmane unissait ces populations, il n'y avait pas d'Etat algérien, mais un multitude de tribus qui au fur et à mesure se sont placées sous la bannière d'Abd-el-Kader en réaction justement à l'avancée française. Il aurait pu se passer des années, voire des siècles avant que l'Algérie forme nation.
2) Qu'est-ce qu'une population blanche? noire? est-ce que les négriers arabes qui ont développé l'esclavagisme à outrance se considèrent comme blancs, comme marron, contre les noirs?
tout cela me semble bien peu sérieux quand on veut dénoncer justement le manque de sérieux d'un ex-candidat (qui sûrement fait des approximations, des simplifications, instrumentalise certains traits historiques...) Bref, un opuscule militant qui ne présente pas trop d'intérêt a-priori...
Sur ce dernier point, un petit résumé de ce que j'ai trouvé sur internet
1830 – La France n’a pas créé l’Algérie
Pour Éric Zemmour, la France aurait fondé l’Algérie qui serait née de
sa colonisation en 1830. Fausse, car elle ignore la Régence d’Alger qui
existait depuis trois siècles, cette vision suppose de gommer les Algé-
riens de leur histoire. À l’image de certains auteurs du XIXe siècle, Éric
Zemmour n’hésite pas à regretter que ceux-ci n’aient pas été réduits à
néant par la colonisation, au profit des Européens qui les auraient rem-
placés. Son idéal est celui d’une colonie de peuplement blanche – il emploie le mot.
1) L'Algérie est bien née de la colonisation française. Cette "Régence d'Alger" était gérée au profit des Ottomans lorsque les Français ont débarqué en 1830 même si largement autonome. La population ne se disait pas algérienne. Seule la religion musulmane unissait ces populations, il n'y avait pas d'Etat algérien, mais un multitude de tribus qui au fur et à mesure se sont placées sous la bannière d'Abd-el-Kader en réaction justement à l'avancée française. Il aurait pu se passer des années, voire des siècles avant que l'Algérie forme nation.
2) Qu'est-ce qu'une population blanche? noire? est-ce que les négriers arabes qui ont développé l'esclavagisme à outrance se considèrent comme blancs, comme marron, contre les noirs?
tout cela me semble bien peu sérieux quand on veut dénoncer justement le manque de sérieux d'un ex-candidat (qui sûrement fait des approximations, des simplifications, instrumentalise certains traits historiques...) Bref, un opuscule militant qui ne présente pas trop d'intérêt a-priori...
J'entends ton point de vue Vince et il est très respectable. D'ailleurs, il est toujours délicat de trouver le moment où une nation nait... Quand c'est loin dans le passé, on manque d'éléments factuels, quand c'est plus récent cela devient un débat politique...
Le royaume de France est-il né avec Clovis ? Peut-on parler d'Italie à la Renaissance ? D'Algérie au moment de la conquête de ces terres par les Français ? De Belgique avant 1830... J'entends certains amis affirmaient avec forces ce qu'ils croient être historique... mais tout est peut-être complexe, plus complexe que cela...
Quand au fait que des historiens répondent à Zemmour... Après tout pourquoi pas ? D'ailleurs, le fait que ça fasse réagir ici est plutôt bon signe car au moins on n'est pas dans l'acceptation totale d'un discours mais dans une réflexion plus construite et étayée...
Le royaume de France est-il né avec Clovis ? Peut-on parler d'Italie à la Renaissance ? D'Algérie au moment de la conquête de ces terres par les Français ? De Belgique avant 1830... J'entends certains amis affirmaient avec forces ce qu'ils croient être historique... mais tout est peut-être complexe, plus complexe que cela...
Quand au fait que des historiens répondent à Zemmour... Après tout pourquoi pas ? D'ailleurs, le fait que ça fasse réagir ici est plutôt bon signe car au moins on n'est pas dans l'acceptation totale d'un discours mais dans une réflexion plus construite et étayée...
J'entends certains amis affirmaient avec forces ce qu'ils croient être historique... mais tout est peut-être complexe, plus complexe que cela...
J'entends certains affirmer avec forces...
Ah, quand on veut aller trop vite...
Mardi 26 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et je vous ai promis aujourd’hui des ouvrages d’histoire pour tenter de vous aider à contrebalancer les clichés « zemmouriens ». Seulement, voilà, des livres d’histoires il y en a des centaines et souvent des très bons… Difficile de faire un choix spécifique aujourd’hui dans ce contexte. J’ai donc choisi quelques livres en espérant qu’au moins l’un d’eux puisse vous donner envie de passer la barrière et vous plonge dans une époque que vous auriez envie de découvrir…
Pour commencer, je vous invite à lire le « Clovis » de Michel Rouche. Pourquoi celui-là ? Tout simplement parce que Zemmour affirme qu’aucun chercheur, historien, enseignant ne s’intéresse à ce Clovis, premier roi de France ! Précisons bien que pour les historiens, voir dans le baptême de Clovis et son sacre la naissance de la France est tout simplement un anachronisme. A cette époque (aux alentours de 498), Rome s’est effondrée, aucune nation n’a pris le relais et les Francs sont un peuple parmi les autres. C’est vrai que ce baptême n’est pas anecdotique, c’est une étape importante vers l’unification d’un peuple autour de son chef mais la France est encore bien loin… Michel Rouche nous invite à découvrir cet homme, avec ce que l’on sait réellement de lui c'est-à-dire pas grand-chose malgré tout, et il démontre que si la France peut trouver ses sources à cette époque, il en est de même pour l’Europe. Il prouve avec son ouvrage de 1996 que les historiens n’ont pas attendu Zemmour pour se préoccuper de Clovis !
Comme second ouvrage j’ai choisi, après quelques hésitations, un livre de Robert Fossier, « Ces gens du Moyen-âge ». Il faut dire que cette période a beaucoup interrogé les chercheurs. Comment parler d’un laps de temps de 1000 ans comme s’il s’agissait d’une période homogène ? C’est comme parler de l’homme préhistorique… Mais si l’historien est prudent, du moins généralement, l’homme politique l’est beaucoup moins et il n’est pas à un raccourci près… Robert Fossier va tenter dans son ouvrage qui est très bien écrit de nous parler des gens ordinaires de cette longue époque… Il a une idée en tête que nous découvrons au fur et à mesure de l’ouvrage… Après tout, ces gens du Moyen-âge nous ressemblent beaucoup… Leur époque n’était pas si noire que cela, pas si belle non plus… Un peu comme la nôtre ! Finalement, chacun a son époque et il faut vivre avec, tenter de l’améliorer mais pas se lamenter sur un temps meilleur d’autrefois complètement fantasmé…
Y aurait-il encore une petite place pour un ouvrage de plus ? Oui, je sens bien que ce serait quand même utile de proposer une histoire plus synthétique comme une histoire de France… Il y en a beaucoup et c’est très difficile d’en trouver une de qualité qui naviguerait bien entre simplification et érudition… En même temps que je prévoyais cette chronique, je pensais immédiatement à l’Histoire de France Hachette qui est en plusieurs volumes mais qui est très accessible aux lecteurs. Chaque période est menée par un historien reconnu (Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie, Maurice Agulhon, François Furet). J’ai un petit faible pour « La Révolution, 1770-1880 » de François Furet, sujet sur lequel il existe aussi des dizaines et des dizaines d’autres ouvrages dont certains sont remarquables, mais on ne peut pas tout citer…
Pour finir, puisque nous avons déjà parlé de «roman national», il me semble judicieux de vous citer cette histoire particulière qui se veut un contrepoint du roman national, «Histoire mondiale de la France» écrit sous la direction de Patrick Boucheron… Attention, la lecture nécessite quelques connaissances préalables pour pouvoir bien en profiter…
Vous voilà bien dotés de lectures et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et bon été !
L’été c’est fait pour lire et je vous ai promis aujourd’hui des ouvrages d’histoire pour tenter de vous aider à contrebalancer les clichés « zemmouriens ». Seulement, voilà, des livres d’histoires il y en a des centaines et souvent des très bons… Difficile de faire un choix spécifique aujourd’hui dans ce contexte. J’ai donc choisi quelques livres en espérant qu’au moins l’un d’eux puisse vous donner envie de passer la barrière et vous plonge dans une époque que vous auriez envie de découvrir…
Pour commencer, je vous invite à lire le « Clovis » de Michel Rouche. Pourquoi celui-là ? Tout simplement parce que Zemmour affirme qu’aucun chercheur, historien, enseignant ne s’intéresse à ce Clovis, premier roi de France ! Précisons bien que pour les historiens, voir dans le baptême de Clovis et son sacre la naissance de la France est tout simplement un anachronisme. A cette époque (aux alentours de 498), Rome s’est effondrée, aucune nation n’a pris le relais et les Francs sont un peuple parmi les autres. C’est vrai que ce baptême n’est pas anecdotique, c’est une étape importante vers l’unification d’un peuple autour de son chef mais la France est encore bien loin… Michel Rouche nous invite à découvrir cet homme, avec ce que l’on sait réellement de lui c'est-à-dire pas grand-chose malgré tout, et il démontre que si la France peut trouver ses sources à cette époque, il en est de même pour l’Europe. Il prouve avec son ouvrage de 1996 que les historiens n’ont pas attendu Zemmour pour se préoccuper de Clovis !
Comme second ouvrage j’ai choisi, après quelques hésitations, un livre de Robert Fossier, « Ces gens du Moyen-âge ». Il faut dire que cette période a beaucoup interrogé les chercheurs. Comment parler d’un laps de temps de 1000 ans comme s’il s’agissait d’une période homogène ? C’est comme parler de l’homme préhistorique… Mais si l’historien est prudent, du moins généralement, l’homme politique l’est beaucoup moins et il n’est pas à un raccourci près… Robert Fossier va tenter dans son ouvrage qui est très bien écrit de nous parler des gens ordinaires de cette longue époque… Il a une idée en tête que nous découvrons au fur et à mesure de l’ouvrage… Après tout, ces gens du Moyen-âge nous ressemblent beaucoup… Leur époque n’était pas si noire que cela, pas si belle non plus… Un peu comme la nôtre ! Finalement, chacun a son époque et il faut vivre avec, tenter de l’améliorer mais pas se lamenter sur un temps meilleur d’autrefois complètement fantasmé…
Y aurait-il encore une petite place pour un ouvrage de plus ? Oui, je sens bien que ce serait quand même utile de proposer une histoire plus synthétique comme une histoire de France… Il y en a beaucoup et c’est très difficile d’en trouver une de qualité qui naviguerait bien entre simplification et érudition… En même temps que je prévoyais cette chronique, je pensais immédiatement à l’Histoire de France Hachette qui est en plusieurs volumes mais qui est très accessible aux lecteurs. Chaque période est menée par un historien reconnu (Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie, Maurice Agulhon, François Furet). J’ai un petit faible pour « La Révolution, 1770-1880 » de François Furet, sujet sur lequel il existe aussi des dizaines et des dizaines d’autres ouvrages dont certains sont remarquables, mais on ne peut pas tout citer…
Pour finir, puisque nous avons déjà parlé de «roman national», il me semble judicieux de vous citer cette histoire particulière qui se veut un contrepoint du roman national, «Histoire mondiale de la France» écrit sous la direction de Patrick Boucheron… Attention, la lecture nécessite quelques connaissances préalables pour pouvoir bien en profiter…
Vous voilà bien dotés de lectures et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et bon été !
Mercredi 27 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et j’aimerais, aujourd’hui, vous proposer de la bande dessinée, une série pour être plus précis, « La fortune des Winczlav », scénario de Jean Van Hamme et dessin de Philippe Berthet. Mais, avant toute chose, je voudrais que nous oublions tous le sous-titre commercial de la série, « Aux origines de l’empire Largo Winch »… En effet, si l’objectif annoncé est bien d’expliquer l’origine de la fortune de Largo Winch, il ne faut absolument pas prendre cette série pour une histoire en lien avec celle de Largo Winch. Les amateurs de la série doivent comprendre qu’ici le rythme de l’histoire, la narration graphique, le style… tout est différent ou presque même si l’on part bien, en effet, à la recherche de l’origine de la fortune de Largo…
En fait, il s’agit bien d’une saga familiale à partir d’un homme, Vanko, docteur au Monténégro, qui va devoir quitter son pays au moment d’une insurrection populaire (1848) qu’il mène contre le prince et évêque Nicolas Petrovic… Et voilà notre homme qui part pour un nouveau monde dans lequel il va chercher à survivre, tout simplement !
Cette famille Winczlav, car cet homme va bien en créer une, va vivre aux Etats-Unis les évènements clefs que sont la conquête de l’Ouest, la guerre de sécession, la première guerre mondiale, l’installation du capitalisme, la prohibition, la crise de 29… Bref, le scénariste Jean Van Hamme se fait un petit plaisir, raconter en trois volumes seulement l’histoire des Etats-Unis en s’appuyant sur un personnage et sa lignée…
Du coup, si vous lisez cette série comme une saga familiale avec en toile de fond l’histoire américaine, cela devient très plaisant, instructif, humainement fort et passionnant ! Il faut dire que dans cette famille rien n’est simple. Il y a de la destruction, de la reconstruction, de la haine et de l’amour, de l’argent et de la misère, des réussites et des échecs… Bref, un concentré d’humanité qui complexifie tout et rend les origines de la fortune de Largo Winch digne des très grandes sagas familiales et historiques…
Le dessin de Berthet, fort différent de celui de Philippe Francq, dessinateur de la série BD classique, donne un rythme et une esthétique qui ne peuvent que séduire les lecteurs. Le duo Van Hamme/Berthet fonctionne très bien et assure la réussite narrative et graphique de ce triptyque dont les deux premiers volumes sont sortis.
Nonobstant, je me pose quelques questions simples devant cette publication. Aurait-il été possible d’éditer, diffuser et faire lire cette série sans le lien avec Largo Winch. Le lecteur aurait-il eu envie de lire « La fortune des Zieglerovic », saga en trois volumes… Car finalement, l’histoire en elle-même n’ayant que peu à voir avec Largo c’eut été possible… Mais on peut imaginer sans peine que la réussite n’aurait pas été au rendez-vous…
Le deuxième point qui me tarabuste un peu est le fait de voir des auteurs connus et reconnus, par exemple ici Philippe Berthet, se mettre au service d’un projet que l’on pourrait qualifier de commercial et délaisser la création pure dans laquelle, pour autant, ils excellent ! Un peu comme si les éditeurs savaient trouver les mots pour convaincre les auteurs à participer à ces aventures dont je ne suis pas certain qu’elles marqueront d’une empreinte indélébile l’histoire du neuvième art…
Il n’en demeure pas moins que cette série se laisse lire avec plaisir – et l’été c’est fait pour lire – et que cela permet de voyager cet été au cœur de l’histoire des Etats-Unis ! Donc, bon voyage et bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et j’aimerais, aujourd’hui, vous proposer de la bande dessinée, une série pour être plus précis, « La fortune des Winczlav », scénario de Jean Van Hamme et dessin de Philippe Berthet. Mais, avant toute chose, je voudrais que nous oublions tous le sous-titre commercial de la série, « Aux origines de l’empire Largo Winch »… En effet, si l’objectif annoncé est bien d’expliquer l’origine de la fortune de Largo Winch, il ne faut absolument pas prendre cette série pour une histoire en lien avec celle de Largo Winch. Les amateurs de la série doivent comprendre qu’ici le rythme de l’histoire, la narration graphique, le style… tout est différent ou presque même si l’on part bien, en effet, à la recherche de l’origine de la fortune de Largo…
En fait, il s’agit bien d’une saga familiale à partir d’un homme, Vanko, docteur au Monténégro, qui va devoir quitter son pays au moment d’une insurrection populaire (1848) qu’il mène contre le prince et évêque Nicolas Petrovic… Et voilà notre homme qui part pour un nouveau monde dans lequel il va chercher à survivre, tout simplement !
Cette famille Winczlav, car cet homme va bien en créer une, va vivre aux Etats-Unis les évènements clefs que sont la conquête de l’Ouest, la guerre de sécession, la première guerre mondiale, l’installation du capitalisme, la prohibition, la crise de 29… Bref, le scénariste Jean Van Hamme se fait un petit plaisir, raconter en trois volumes seulement l’histoire des Etats-Unis en s’appuyant sur un personnage et sa lignée…
Du coup, si vous lisez cette série comme une saga familiale avec en toile de fond l’histoire américaine, cela devient très plaisant, instructif, humainement fort et passionnant ! Il faut dire que dans cette famille rien n’est simple. Il y a de la destruction, de la reconstruction, de la haine et de l’amour, de l’argent et de la misère, des réussites et des échecs… Bref, un concentré d’humanité qui complexifie tout et rend les origines de la fortune de Largo Winch digne des très grandes sagas familiales et historiques…
Le dessin de Berthet, fort différent de celui de Philippe Francq, dessinateur de la série BD classique, donne un rythme et une esthétique qui ne peuvent que séduire les lecteurs. Le duo Van Hamme/Berthet fonctionne très bien et assure la réussite narrative et graphique de ce triptyque dont les deux premiers volumes sont sortis.
Nonobstant, je me pose quelques questions simples devant cette publication. Aurait-il été possible d’éditer, diffuser et faire lire cette série sans le lien avec Largo Winch. Le lecteur aurait-il eu envie de lire « La fortune des Zieglerovic », saga en trois volumes… Car finalement, l’histoire en elle-même n’ayant que peu à voir avec Largo c’eut été possible… Mais on peut imaginer sans peine que la réussite n’aurait pas été au rendez-vous…
Le deuxième point qui me tarabuste un peu est le fait de voir des auteurs connus et reconnus, par exemple ici Philippe Berthet, se mettre au service d’un projet que l’on pourrait qualifier de commercial et délaisser la création pure dans laquelle, pour autant, ils excellent ! Un peu comme si les éditeurs savaient trouver les mots pour convaincre les auteurs à participer à ces aventures dont je ne suis pas certain qu’elles marqueront d’une empreinte indélébile l’histoire du neuvième art…
Il n’en demeure pas moins que cette série se laisse lire avec plaisir – et l’été c’est fait pour lire – et que cela permet de voyager cet été au cœur de l’histoire des Etats-Unis ! Donc, bon voyage et bonne lecture !
Jeudi 28 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et, souvenez-vous, j’ai décidé cette année d’inclure un certain nombre de contes pour vous inciter à en lire à vos enfants, petits-enfants et autres neveux et nièces. Les contes nous viennent de très loin mais surtout grâce au travail de certains collecteurs qui nous ont servi d’intermédiaires entre les temps très anciens et notre soi-disant modernité… C’est ainsi que de nombreux contes sont passés par les mains de Charles Perrault et les frères Grimm…
Jacob et Wilhelm Grimm sont connus pour leurs versions de Blanche Neige, Le loup et les sept chevreaux, Le Vaillant petit Tailleur, Hansel et Gretel, Raiponce… Et on ne va pas tous les citer ! Mais, il y en a un qui est moins connu et que j’aime bien : « La reine des abeilles ». Je l’ai justement lu cet été à deux de mes petits enfants…
Heureusement, pas besoin de déformer le conte car il commence bien, dans la version que j’ai utilisée, par « Il était une fois… ». Cette fois-ci, on va suivre trois princes… Les voilà sur le chemin dans la nature, les deux grands se moquent en permanence du plus jeune qu’ils nomment le nigaud… Puis trois épisodes permettent de voir que le plus béta n’est pas celui que l’on croit car c’est ce « nigaud » qui sauve de la cruauté de ses deux frères des fourmis, des canards et des abeilles…
Bien sûr, les trois frères finissent par arriver dans un château mystérieux, un lieu où tous les êtres vivants ont été transformés en pierre… à l’exception d’un vieil homme qui les accueille et leur offre l’hospitalité, le couvert et le gîte… Mais au petit matin, les trois frères se trouvent confrontés à une épreuve particulière…
Bon, je ne vais quand même pas tout vous raconter, l’échec des deux frères ainés, la réussite du petit qui recevra l’aide de ceux qu’il a aidés auparavant et les trois mariages de la fin du conte… Non, vous découvrirez tout cela quand vous lirez ce conte avant de le servir à vos chers petits…
Ce conte délivrera d’ailleurs un message qui est très moderne avec une forme de diversité animale qu’il faut respecter. Ces fourmis, canards et abeilles étant bien des alliés dans la vie, des alliés de l’humanité… Des animaux qu’il faut respecter et qui nous le rendent au centuple… Ecologie, bien être animal et esprit évangélique, décidément il y a tout chez les frères Grimm et dans ce conte « La reine des abeilles »…
Comme il s’agit d’un ouvrage illustré, pour le même prix, on a de magnifiques illustrations de Philippe Dumas. N’oubliez jamais que l’illustration est aussi une histoire, une appropriation du texte, une autre façon de raconter et vous pouvez en profiter pleinement dans ce cas avec des couleurs pastel et une légèreté bien agréable à contempler… Avec aussi des spécificités dont vous saurez faire usage : les trois princes sont habillés comme trois garçons d’aujourd’hui, d’ailleurs, il se pourrait bien que ce soit une famille recomposée, le château, lui, est comme une maison à la campagne et, dans l’ensemble, la nature est très présente…
Un très beau conte, très bien illustré que l’on peut lire à voix haute, faire lire, montrer… Bref, que du bonheur ! Quant aux parents, grands-parents et autres tantes et oncles, voisines et voisins sans oublier les amis de toutes natures, ils mesureront que les contes ne sont pas une littérature pour enfants mais bien des petits moments narratifs pour nous apprendre la vie, un apprentissage qui dure toute la vie et qui nous aide à rester humain !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et, souvenez-vous, j’ai décidé cette année d’inclure un certain nombre de contes pour vous inciter à en lire à vos enfants, petits-enfants et autres neveux et nièces. Les contes nous viennent de très loin mais surtout grâce au travail de certains collecteurs qui nous ont servi d’intermédiaires entre les temps très anciens et notre soi-disant modernité… C’est ainsi que de nombreux contes sont passés par les mains de Charles Perrault et les frères Grimm…
Jacob et Wilhelm Grimm sont connus pour leurs versions de Blanche Neige, Le loup et les sept chevreaux, Le Vaillant petit Tailleur, Hansel et Gretel, Raiponce… Et on ne va pas tous les citer ! Mais, il y en a un qui est moins connu et que j’aime bien : « La reine des abeilles ». Je l’ai justement lu cet été à deux de mes petits enfants…
Heureusement, pas besoin de déformer le conte car il commence bien, dans la version que j’ai utilisée, par « Il était une fois… ». Cette fois-ci, on va suivre trois princes… Les voilà sur le chemin dans la nature, les deux grands se moquent en permanence du plus jeune qu’ils nomment le nigaud… Puis trois épisodes permettent de voir que le plus béta n’est pas celui que l’on croit car c’est ce « nigaud » qui sauve de la cruauté de ses deux frères des fourmis, des canards et des abeilles…
Bien sûr, les trois frères finissent par arriver dans un château mystérieux, un lieu où tous les êtres vivants ont été transformés en pierre… à l’exception d’un vieil homme qui les accueille et leur offre l’hospitalité, le couvert et le gîte… Mais au petit matin, les trois frères se trouvent confrontés à une épreuve particulière…
Bon, je ne vais quand même pas tout vous raconter, l’échec des deux frères ainés, la réussite du petit qui recevra l’aide de ceux qu’il a aidés auparavant et les trois mariages de la fin du conte… Non, vous découvrirez tout cela quand vous lirez ce conte avant de le servir à vos chers petits…
Ce conte délivrera d’ailleurs un message qui est très moderne avec une forme de diversité animale qu’il faut respecter. Ces fourmis, canards et abeilles étant bien des alliés dans la vie, des alliés de l’humanité… Des animaux qu’il faut respecter et qui nous le rendent au centuple… Ecologie, bien être animal et esprit évangélique, décidément il y a tout chez les frères Grimm et dans ce conte « La reine des abeilles »…
Comme il s’agit d’un ouvrage illustré, pour le même prix, on a de magnifiques illustrations de Philippe Dumas. N’oubliez jamais que l’illustration est aussi une histoire, une appropriation du texte, une autre façon de raconter et vous pouvez en profiter pleinement dans ce cas avec des couleurs pastel et une légèreté bien agréable à contempler… Avec aussi des spécificités dont vous saurez faire usage : les trois princes sont habillés comme trois garçons d’aujourd’hui, d’ailleurs, il se pourrait bien que ce soit une famille recomposée, le château, lui, est comme une maison à la campagne et, dans l’ensemble, la nature est très présente…
Un très beau conte, très bien illustré que l’on peut lire à voix haute, faire lire, montrer… Bref, que du bonheur ! Quant aux parents, grands-parents et autres tantes et oncles, voisines et voisins sans oublier les amis de toutes natures, ils mesureront que les contes ne sont pas une littérature pour enfants mais bien des petits moments narratifs pour nous apprendre la vie, un apprentissage qui dure toute la vie et qui nous aide à rester humain !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Vendredi 29 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et voici le venu le temps doux et agréable pour certaines et certains de feuilleter un bon cosy mystery ! Oui, vous savez, ces bon romans policiers, bien écrits, sans trop de violence, avec un enquêteur (ou une enquêtrice) plutôt amateur ou dilettante. Ces romans sont parfaits pour cette période estivale et ils ne sont pas à sous-estimer car, bien souvent, ils ont plus profonds qu’on ne le croit, plus humains et réalistes que beaucoup d’autres, et, enfin, pétris d’humour !
Le troisième volet de « Bretzel & beurre salé » est sorti juste avant l’été et c’est l’occasion de prendre ses bagages et de rejoindre la station balnéaire de Locmaria ou réside notre amie Cathie Wald… J’ai dit le troisième volet et non le tome 3 car il ne s’agit pas d’une série au sens classique avec à chaque fois un crime, un coupable, une enquête… Ici, depuis le départ – ou plus exactement l’arrivée de Cathie à Locmaria – on est dans une histoire, dans un cycle romanesque. Cathie, alsacienne, arrive et ouvre un restaurant particulier de recettes alsaciennes en plein village breton de villégiature estivale… Elle achète une grande maison en bordure de l’océan… Elle est divorcée… D’où lui vient son argent ? Qu’a-t-elle vécu avant ? Le mystère plane…
Alors, bien sûr, il y a bien, à chaque fois, un mort, une enquête et si Cathie s’en mêle c’est qu’elle est très proche de cette action violente, à son corps défendant. Et si un journaliste lui donne un coup de main c’est juste par amour de la justice… ou parce qu’il a le béguin pour elle…
Mais l’ambiance du village est presque aussi plaisante à lire que le déroulé de la recherche du criminel… Vous me direz que cette fois-ci les deux vont être très liés. En effet, l’ancien mari de Cathie débarque dans le village pour réaliser un énorme projet immobilier qui va perturber le calme de la fin de saison. Il s’agirait de reprendre les ruines d’une vieille abbaye pour construire une sorte de résidence pour richissimes… Cela va réveiller les amateurs du patrimoine local et on va retrouver le plus actif d’entre eux mort assassiné dans les ruines en question !
Bon, je ne suis pas là pour tout vous raconter mais vous comprenez bien que l’ancien mari sera accusé très rapidement de ce meurtre et que cela ne laissera pas complètement indifférente la belle Cathie… Même si je n’ai pas envie de vous parler des détails de l’enquête, remarquons que les gendarmes n’ont pas toujours le beau rôle mais, heureusement, il y en a toujours un pour être moins obtus que les autres…
Ce roman est aussi agréable à lire que les deux premiers et les auteurs, Margot et Jean Le Moal confirment qu’ils deviennent de bons auteurs de ce genre littéraire et policier en vogue depuis quelques années. Là où nous devions toujours prendre des romans étrangers, nous pouvons savourer ces histoires directement en langue française. Bien sûr, les auteurs sont breton et alsacienne… mais quand même, on va dire qu’ils sont bien français… Allez, je plaisante…
Ce roman va permettre à Cathie de bien compter les personnes sur qui elle peut se reposer, valider que son ami journaliste est très fiable, prouver à sa chère libraire du village qu’elle peut encore faire quelque chose pour elle avant de la laisser fermer sa boutique… Bref, la vie continue et son restaurant reste attractif et de qualité !
Enfin, mais je ne vous en dis pas plus, dans ce roman « L’habit ne fait pas le moine », on voit Cathie valider que son divorce n’était pas une erreur et le lecteur, lui, apprendra l’origine de la fortune de cette chère Cathie, une origine qui ne sera pas, pour autant, révélée au habitants du village…
Comme il me semble judicieux de lire les trois romans, comme l’été c’est fait pour lire, je ne peux que vous souhaiter très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et voici le venu le temps doux et agréable pour certaines et certains de feuilleter un bon cosy mystery ! Oui, vous savez, ces bon romans policiers, bien écrits, sans trop de violence, avec un enquêteur (ou une enquêtrice) plutôt amateur ou dilettante. Ces romans sont parfaits pour cette période estivale et ils ne sont pas à sous-estimer car, bien souvent, ils ont plus profonds qu’on ne le croit, plus humains et réalistes que beaucoup d’autres, et, enfin, pétris d’humour !
Le troisième volet de « Bretzel & beurre salé » est sorti juste avant l’été et c’est l’occasion de prendre ses bagages et de rejoindre la station balnéaire de Locmaria ou réside notre amie Cathie Wald… J’ai dit le troisième volet et non le tome 3 car il ne s’agit pas d’une série au sens classique avec à chaque fois un crime, un coupable, une enquête… Ici, depuis le départ – ou plus exactement l’arrivée de Cathie à Locmaria – on est dans une histoire, dans un cycle romanesque. Cathie, alsacienne, arrive et ouvre un restaurant particulier de recettes alsaciennes en plein village breton de villégiature estivale… Elle achète une grande maison en bordure de l’océan… Elle est divorcée… D’où lui vient son argent ? Qu’a-t-elle vécu avant ? Le mystère plane…
Alors, bien sûr, il y a bien, à chaque fois, un mort, une enquête et si Cathie s’en mêle c’est qu’elle est très proche de cette action violente, à son corps défendant. Et si un journaliste lui donne un coup de main c’est juste par amour de la justice… ou parce qu’il a le béguin pour elle…
Mais l’ambiance du village est presque aussi plaisante à lire que le déroulé de la recherche du criminel… Vous me direz que cette fois-ci les deux vont être très liés. En effet, l’ancien mari de Cathie débarque dans le village pour réaliser un énorme projet immobilier qui va perturber le calme de la fin de saison. Il s’agirait de reprendre les ruines d’une vieille abbaye pour construire une sorte de résidence pour richissimes… Cela va réveiller les amateurs du patrimoine local et on va retrouver le plus actif d’entre eux mort assassiné dans les ruines en question !
Bon, je ne suis pas là pour tout vous raconter mais vous comprenez bien que l’ancien mari sera accusé très rapidement de ce meurtre et que cela ne laissera pas complètement indifférente la belle Cathie… Même si je n’ai pas envie de vous parler des détails de l’enquête, remarquons que les gendarmes n’ont pas toujours le beau rôle mais, heureusement, il y en a toujours un pour être moins obtus que les autres…
Ce roman est aussi agréable à lire que les deux premiers et les auteurs, Margot et Jean Le Moal confirment qu’ils deviennent de bons auteurs de ce genre littéraire et policier en vogue depuis quelques années. Là où nous devions toujours prendre des romans étrangers, nous pouvons savourer ces histoires directement en langue française. Bien sûr, les auteurs sont breton et alsacienne… mais quand même, on va dire qu’ils sont bien français… Allez, je plaisante…
Ce roman va permettre à Cathie de bien compter les personnes sur qui elle peut se reposer, valider que son ami journaliste est très fiable, prouver à sa chère libraire du village qu’elle peut encore faire quelque chose pour elle avant de la laisser fermer sa boutique… Bref, la vie continue et son restaurant reste attractif et de qualité !
Enfin, mais je ne vous en dis pas plus, dans ce roman « L’habit ne fait pas le moine », on voit Cathie valider que son divorce n’était pas une erreur et le lecteur, lui, apprendra l’origine de la fortune de cette chère Cathie, une origine qui ne sera pas, pour autant, révélée au habitants du village…
Comme il me semble judicieux de lire les trois romans, comme l’été c’est fait pour lire, je ne peux que vous souhaiter très bonne lecture !
Samedi 30 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et l’actualité politique de notre pays nous pousse aussi à la réflexion sur la République, son fonctionnement, les partis et les personnels qui la font vivre au quotidien. Il y a quelques semaines, j’ai eu une discussion sur ces acteurs politiques qui étaient passés en quelques années de la gauche à l’Etat Français, devenant pour certains d’entre eux de véritables collaborateurs des nazis. Quand on regarde après coup, on peut toujours dire qu’ils n’étaient pas totalement de gauche, que leur pacifisme a été une sorte de frein à la réflexion, qu’ils étaient opportunistes, que leur caractère les poussait plus vers l’autoritarisme que la République… et on pourrait prolonger cette liste d’explications, excuses et autres justifications à l’infini !
Quelques jours plus tard, un documentaire permettait de prolonger cette réflexion sur cette dérive des milieux politique entre 1934 et 1944. Beau prolongement à la discussion et façon aussi de découvrir quelques personnages moins connus que les « têtes de gondoles » comme Doriot et Déat…
C’est alors que j’ai trouvé deux ouvrages qui tout en n’étant pas strictement dans le prolongement de cette réflexion allaient quand même enrichir la problématique suivante : comment un Républicain peut vaciller sur ses valeurs et devenir « autre » et comment peut-on oublier dans notre mémoire collective certains authentiques Républicains ?… Notez bien que l’on ne parle pas ici des « Républicains » membres d’un parti politique actuel qui vit peut-être ses dernières semaines… Ces deux livres écrits par des auteurs de droite sont très bien construits et valent la lecture pour alimenter, qui sait, de belles discussions.
Le premier, « Les oubliés de la république » est signe Jean-Louis Debré. Cet homme qui a été député, ministre et président de l’Assemblée nationale, a été aussi président du Conseil Constitutionnel et a montré à cette occasion qu’il pouvait se mettre au service de la république sans être trop partisan. Son ouvrage est bien dans cet esprit et dépoussière des personnes qui ont servi la République et dont le nom est tombé dans les oubliettes de l’Histoire ou presque. Il va chercher ses exemples très loin dans notre république mais on rencontre ainsi le précurseur de la défense de l’environnement (Charles Beauquier), la première femme médecin (Madeleine Brès), le premier africain député puis ministre (Blaise Diagne) ou la première femme parlementaire (Marthe Simard). Certes, on a quitté la question de la collaboration mais on est bien au cœur de la République…
Le second ouvrage, « Les parias de la République » de Maxime Tandonnet est lui un ouvrage qui abordera un peu plus la question. En effet, certains acteurs de la république ont été oubliés parce qu’ils avaient, à un moment, dérivé de leur chemin… Sans porter de jugement trop moraliste, Tandonnet qui est un ancien haut fonctionnaire, ressort ainsi des trajectoires particulières et analyse avec pertinence pourquoi on a pu oublier ces personnages… Parfois, il ne faut pas grand-chose pour sortir du chemin. Jules Moch, socialiste, un de ceux qui a refusé les pleins pouvoirs à Pétain, plusieurs fois ministre, réprime un mouvement de grève en alignant 60000 soldats et CRS face à 15000 grévistes. Cet évènement restera attaché à son nom ainsi que son opposition à la Communauté européenne de défense…
Et pour terminer cette évocation de personnages de la République, oublié ou parias, venons-en à Georges Bidault. En effet, voilà une trajectoire très particulière pour cet ancien combattant de 14-18, professeur d’histoire et homme politique, combattant volontaire en 1939, résistant puis successeur de Jean Moulin et ministre de la IV° République… qui un jour bascule dans le camps de l’OAS et finit complètement oublié et abandonné de tous alors qu’il avait cru faire un choix cohérent avec la république. Il pensait que l’Algérie était la France et il est allé au bout de sa logique…
Voilà, comme l’été c’est fait pour lire, deux ouvrages passionnants où l’on trouvera aussi André Tardieu, Edith Cresson, Henri Wallon ou Albert de Broglie… Mais on ne peut pas tout raconter en quelques minutes ou lignes… A vous de lire !
L’été c’est fait pour lire et l’actualité politique de notre pays nous pousse aussi à la réflexion sur la République, son fonctionnement, les partis et les personnels qui la font vivre au quotidien. Il y a quelques semaines, j’ai eu une discussion sur ces acteurs politiques qui étaient passés en quelques années de la gauche à l’Etat Français, devenant pour certains d’entre eux de véritables collaborateurs des nazis. Quand on regarde après coup, on peut toujours dire qu’ils n’étaient pas totalement de gauche, que leur pacifisme a été une sorte de frein à la réflexion, qu’ils étaient opportunistes, que leur caractère les poussait plus vers l’autoritarisme que la République… et on pourrait prolonger cette liste d’explications, excuses et autres justifications à l’infini !
Quelques jours plus tard, un documentaire permettait de prolonger cette réflexion sur cette dérive des milieux politique entre 1934 et 1944. Beau prolongement à la discussion et façon aussi de découvrir quelques personnages moins connus que les « têtes de gondoles » comme Doriot et Déat…
C’est alors que j’ai trouvé deux ouvrages qui tout en n’étant pas strictement dans le prolongement de cette réflexion allaient quand même enrichir la problématique suivante : comment un Républicain peut vaciller sur ses valeurs et devenir « autre » et comment peut-on oublier dans notre mémoire collective certains authentiques Républicains ?… Notez bien que l’on ne parle pas ici des « Républicains » membres d’un parti politique actuel qui vit peut-être ses dernières semaines… Ces deux livres écrits par des auteurs de droite sont très bien construits et valent la lecture pour alimenter, qui sait, de belles discussions.
Le premier, « Les oubliés de la république » est signe Jean-Louis Debré. Cet homme qui a été député, ministre et président de l’Assemblée nationale, a été aussi président du Conseil Constitutionnel et a montré à cette occasion qu’il pouvait se mettre au service de la république sans être trop partisan. Son ouvrage est bien dans cet esprit et dépoussière des personnes qui ont servi la République et dont le nom est tombé dans les oubliettes de l’Histoire ou presque. Il va chercher ses exemples très loin dans notre république mais on rencontre ainsi le précurseur de la défense de l’environnement (Charles Beauquier), la première femme médecin (Madeleine Brès), le premier africain député puis ministre (Blaise Diagne) ou la première femme parlementaire (Marthe Simard). Certes, on a quitté la question de la collaboration mais on est bien au cœur de la République…
Le second ouvrage, « Les parias de la République » de Maxime Tandonnet est lui un ouvrage qui abordera un peu plus la question. En effet, certains acteurs de la république ont été oubliés parce qu’ils avaient, à un moment, dérivé de leur chemin… Sans porter de jugement trop moraliste, Tandonnet qui est un ancien haut fonctionnaire, ressort ainsi des trajectoires particulières et analyse avec pertinence pourquoi on a pu oublier ces personnages… Parfois, il ne faut pas grand-chose pour sortir du chemin. Jules Moch, socialiste, un de ceux qui a refusé les pleins pouvoirs à Pétain, plusieurs fois ministre, réprime un mouvement de grève en alignant 60000 soldats et CRS face à 15000 grévistes. Cet évènement restera attaché à son nom ainsi que son opposition à la Communauté européenne de défense…
Et pour terminer cette évocation de personnages de la République, oublié ou parias, venons-en à Georges Bidault. En effet, voilà une trajectoire très particulière pour cet ancien combattant de 14-18, professeur d’histoire et homme politique, combattant volontaire en 1939, résistant puis successeur de Jean Moulin et ministre de la IV° République… qui un jour bascule dans le camps de l’OAS et finit complètement oublié et abandonné de tous alors qu’il avait cru faire un choix cohérent avec la république. Il pensait que l’Algérie était la France et il est allé au bout de sa logique…
Voilà, comme l’été c’est fait pour lire, deux ouvrages passionnants où l’on trouvera aussi André Tardieu, Edith Cresson, Henri Wallon ou Albert de Broglie… Mais on ne peut pas tout raconter en quelques minutes ou lignes… A vous de lire !
Dimanche 31 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire, certes des romans, des essais et des livres d’histoire, de la poésie du théâtre et polar, mais aussi des bandes dessinées y compris celles qui adaptent librement des romans ! Oui, l’adaptation est un art délicat et à chaque fois on entend après coup des gens qui râlent et des lecteurs qui adorent, des séduits et des révoltés… et c’est bien normal !
Une adaptation d’un texte au théâtre, au cinéma ou en bande dessinée, est à la fois une usurpation, un vol, un détournement et un acte d’admiration, une adoration, une fascination ! On n’adapte jamais une œuvre que l’on hait ! Et ce travail est d’autant plus facile à réaliser que certaines œuvres sont tombées dans le domaine public et qu’il n’y a pas d’ayant-droits pour se plaindre… Pour autant, on peut quand même trouver des critiques, des admirateurs des œuvres originales ou des inconditionnels pour râler quand même un peu… voire beaucoup !
Aujourd’hui, comme nous allons parler d’Arsène Lupin, il faut aussi considérer la « chose » sous l’angle générationnel. En effet, on a ceux qui ont découvert Arsène Lupin directement dans les romans de Maurice Leblanc, qui se sont créés directement leurs propres images, leur univers Lupin et qui d’ailleurs ont été déçus dès qu’ils ont vu le premier feuilleton adapté de ces romans. Il faut dire que le premier acteur à incarner Lupin à la télévision de façon crédible, Georges Descrières, était trop ceci, pas assez cela et j’en passe et des meilleures… Le générique, lui, est bien resté dans la mémoire collective grâce à un certain Jacques Dutronc… Puis on eut Jean-Claude Brialy… Je ne parle pas ici des adaptations au cinéma qui furent nombreuses bien avant la télévision… Et récemment, on a vu des séries et films encore plus librement adaptés et avec du succès au rendez-vous… Et toujours des sentiments variés… et c’est tout à fait normal !
Pourquoi un si long préambule ? Tout simplement parce que la dernière adaptation libre en bande dessinée de Jérôme Félix (scénario) et Alain Janolle (dessin) va provoquer le même type de réactions. Je ne me fixerai pas comme objectif de justifier, expliquer ou comprendre les réactions des autres lecteurs mais me limiterai à vous parler de mes ressentis de lecteur. Dès le départ, j’ai d’abord eu un petit peu d’hésitation. En effet, dans l’introduction ou séquence initiale, on a un face à face entre Arsène Lupin et Sherlock Holmes. Or, dans le corpus de Maurice Leblanc, du moins dans l’édition en livre et non en feuilleton, il s’agissait de Herlock Sholmes (il semblerait qu’un certain Sir Arthur Conan Doyle n’ait pas trop apprécié de voir la caricature de son personnage par Maurice Leblanc). Mais, finalement, ce retour à l’affrontement Arsène/Sherlock permet de plonger directement dans l’adaptation et on doit oublier, du moins au départ, l’œuvre de départ. Dès lors, tout se passe bien… voire même très bien !
Alors, bien sûr, Jérôme Félix a bien changé plusieurs éléments tout en s’appuyant fortement sur le roman « La barre-y-va »… Sherlock Holmes est un vrai méchant et Arsène Lupin un vrai gentil… Bon, c’est aussi une histoire de point de vue… On retrouve les deux filles qui ont hérité du manoir de leur grand-père, amateur de sciences occultes et d’alchimie… Dès qu’il est question d’une belle fille et d’or, il est normal de voir Arsène Lupin arriver… et si Arsène est là, Sherlock le poursuit… Une lutte qui promet d’être terrible !
Je dis « promet » car l’histoire sera en deux parties et que nous avons seulement en main le premier volet de ce duel à mort entre les deux géants anglais et français… Moi, j’ai beaucoup aimé et j’attends avec impatience la suite de façon à voir comment le scénariste va s’en sortir pour apporter les réponses à toutes nos questions ! Je retrouve là un Lupin brillant, mystérieux et curieux, un aventurier et un héros surprenant… On en redemande !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, relisez tous les romans de Maurice Leblanc, en particulier « La barre-y-va » avant de vous pencher sur cette adaptation en bédé « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes »… Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire, certes des romans, des essais et des livres d’histoire, de la poésie du théâtre et polar, mais aussi des bandes dessinées y compris celles qui adaptent librement des romans ! Oui, l’adaptation est un art délicat et à chaque fois on entend après coup des gens qui râlent et des lecteurs qui adorent, des séduits et des révoltés… et c’est bien normal !
Une adaptation d’un texte au théâtre, au cinéma ou en bande dessinée, est à la fois une usurpation, un vol, un détournement et un acte d’admiration, une adoration, une fascination ! On n’adapte jamais une œuvre que l’on hait ! Et ce travail est d’autant plus facile à réaliser que certaines œuvres sont tombées dans le domaine public et qu’il n’y a pas d’ayant-droits pour se plaindre… Pour autant, on peut quand même trouver des critiques, des admirateurs des œuvres originales ou des inconditionnels pour râler quand même un peu… voire beaucoup !
Aujourd’hui, comme nous allons parler d’Arsène Lupin, il faut aussi considérer la « chose » sous l’angle générationnel. En effet, on a ceux qui ont découvert Arsène Lupin directement dans les romans de Maurice Leblanc, qui se sont créés directement leurs propres images, leur univers Lupin et qui d’ailleurs ont été déçus dès qu’ils ont vu le premier feuilleton adapté de ces romans. Il faut dire que le premier acteur à incarner Lupin à la télévision de façon crédible, Georges Descrières, était trop ceci, pas assez cela et j’en passe et des meilleures… Le générique, lui, est bien resté dans la mémoire collective grâce à un certain Jacques Dutronc… Puis on eut Jean-Claude Brialy… Je ne parle pas ici des adaptations au cinéma qui furent nombreuses bien avant la télévision… Et récemment, on a vu des séries et films encore plus librement adaptés et avec du succès au rendez-vous… Et toujours des sentiments variés… et c’est tout à fait normal !
Pourquoi un si long préambule ? Tout simplement parce que la dernière adaptation libre en bande dessinée de Jérôme Félix (scénario) et Alain Janolle (dessin) va provoquer le même type de réactions. Je ne me fixerai pas comme objectif de justifier, expliquer ou comprendre les réactions des autres lecteurs mais me limiterai à vous parler de mes ressentis de lecteur. Dès le départ, j’ai d’abord eu un petit peu d’hésitation. En effet, dans l’introduction ou séquence initiale, on a un face à face entre Arsène Lupin et Sherlock Holmes. Or, dans le corpus de Maurice Leblanc, du moins dans l’édition en livre et non en feuilleton, il s’agissait de Herlock Sholmes (il semblerait qu’un certain Sir Arthur Conan Doyle n’ait pas trop apprécié de voir la caricature de son personnage par Maurice Leblanc). Mais, finalement, ce retour à l’affrontement Arsène/Sherlock permet de plonger directement dans l’adaptation et on doit oublier, du moins au départ, l’œuvre de départ. Dès lors, tout se passe bien… voire même très bien !
Alors, bien sûr, Jérôme Félix a bien changé plusieurs éléments tout en s’appuyant fortement sur le roman « La barre-y-va »… Sherlock Holmes est un vrai méchant et Arsène Lupin un vrai gentil… Bon, c’est aussi une histoire de point de vue… On retrouve les deux filles qui ont hérité du manoir de leur grand-père, amateur de sciences occultes et d’alchimie… Dès qu’il est question d’une belle fille et d’or, il est normal de voir Arsène Lupin arriver… et si Arsène est là, Sherlock le poursuit… Une lutte qui promet d’être terrible !
Je dis « promet » car l’histoire sera en deux parties et que nous avons seulement en main le premier volet de ce duel à mort entre les deux géants anglais et français… Moi, j’ai beaucoup aimé et j’attends avec impatience la suite de façon à voir comment le scénariste va s’en sortir pour apporter les réponses à toutes nos questions ! Je retrouve là un Lupin brillant, mystérieux et curieux, un aventurier et un héros surprenant… On en redemande !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, relisez tous les romans de Maurice Leblanc, en particulier « La barre-y-va » avant de vous pencher sur cette adaptation en bédé « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes »… Bonne lecture !
Lundi 1er août 2022
L’été c’est fait pour lire et c’est aussi un moment particulier pour la découverte de notre patrimoine. En effet, si vous randonnez, vous découvrez avec bonheur les paysages, les animaux, les végétaux qui sont là sous nos yeux toute l’année mais que nous oublions d’admirer… Si vous allez dans les châteaux, églises et autres bâtisses qui remplissent notre beau pays, vous mesurez la richesse de ce que nos ancêtres ont construit… Enfin, si vous prenez le temps de déguster quelques aliments spécifiques de ces régions que vous traversez, vous garderez un souvenir ému des ces saveurs de nos terroirs… Mais ce n’est pas tout !
En effet, vous n’êtes pas sans savoir que l’été c’est fait pour lire et donc vous voilà, sans même vous en rendre compte, entrain de participer à la sauvegarde de notre patrimoine linguistique… Ah, combien de nos mots auraient disparu dans l’oubli sans ces merveilleux livres ? Il faut dire que certains mots, rares et inusités, ont été conculqués, sans aucune attention, par des peuples pressés d’en finir avec un langage trop édulcoré… Et, pourtant, ce sont bien les mots qui nous sauvent, le langage qui nous assure les bonnes relations avec les autres, cette langue qui est un gage de la civilisation… On l’oublie beaucoup trop souvent !
Mais faut-il sauver les mots avant de sauver la planète, les animaux, la vie ? En fait, depuis quand faudrait-il faire un tel choix ? Il faut sauver tout ce qui est vital à nos yeux et les mots font partie de ce vital, de cet essentiel… Que serait d’ailleurs une vie sans chanson, sans poésie, sans mot doux ? Et pour sauver les mots, il faut tous s’y mettre, unir nos forces sans les compter ! On peut procéder de plusieurs façons différentes et il n’y en a pas de meilleures car ce qui compte, c’est d’agir, tout simplement…
Quand j’enseignais, je donnais à chaque étudiant un mot à sauver de l’oubli. A lui, à une occasion ou une autre, de l’utiliser, de le glisser dans un texte, dans un devoir, dans un oral… C’était surprenant de voir que chacun jouait plutôt le jeu et que régulièrement on entendait un mot que l’on était heureux d’entendre…
Mais de quels mots s’agissait-il ? Je suis allé rechercher ces listes et voici quelques perles que l’on a tenté de sauver : scrogneugneu, matutinal, saperlipopette, subodorer, salmigondis, jaspiner… Et certains ont peut-être, qui sait, entamer une nouvelle vie !
Dans le spectacle « La graineterie des mots », un artiste conseillait d’en écrire quelques uns et de les afficher sur réfrigérateur, aux toilettes, sur sa table de nuit… C’est ainsi que j’ai choisi de garder près de moi orchidoclaste, veisalgie, optatif, gouspin, barbecuite et délichieuse… Attention, on a glissé volontairement dans cette liste des mots valises qui offrent un plaisir supplémentaire et qui viennent enrichir un vocabulaire déjà en place… Car nous avions déjà attachiante !
Il y a donc beaucoup de travail sur la planche. Seulement, pour mener votre tâche de sauveteur linguistique, si le diplôme est inutile, il faut quand même quelques outils affûtés. Je vous en propose un aujourd’hui mais régulièrement je prolongerai ma liste car il en faut plusieurs pour répondre au vieil adage encore de mise : le bon ouvrier doit avoir un bon outil adapté pour chaque situation…
Daniel Lacotte, scientifique au départ, est un journaliste et linguiste qui a beaucoup fait pour sauver le langage et les mots et je vous propose de commencer notre voyage par son « Dictionnaire des mots retrouvés ». On n’y trouve pas tout mais largement assez pour commencer notre sauvetage ! Pour chaque proposition, on trouvera les origines, le sens, l’évolution du sens, des synonymes… A chacun d’œuvrer après pour donner vie à cela !
Une langue est vivante quand elle est utilisée et il ne faudra pas s’offusquer si certains mots sont parfois détournés ou remplacés par un mot local… Le terroir a ses richesses et il ne faut pas les refuser… J’aime parfois patauger et gauger dans les mots de chez nous même si ça gicle un peu !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et à vous de sauver quelques mots…
L’été c’est fait pour lire et c’est aussi un moment particulier pour la découverte de notre patrimoine. En effet, si vous randonnez, vous découvrez avec bonheur les paysages, les animaux, les végétaux qui sont là sous nos yeux toute l’année mais que nous oublions d’admirer… Si vous allez dans les châteaux, églises et autres bâtisses qui remplissent notre beau pays, vous mesurez la richesse de ce que nos ancêtres ont construit… Enfin, si vous prenez le temps de déguster quelques aliments spécifiques de ces régions que vous traversez, vous garderez un souvenir ému des ces saveurs de nos terroirs… Mais ce n’est pas tout !
En effet, vous n’êtes pas sans savoir que l’été c’est fait pour lire et donc vous voilà, sans même vous en rendre compte, entrain de participer à la sauvegarde de notre patrimoine linguistique… Ah, combien de nos mots auraient disparu dans l’oubli sans ces merveilleux livres ? Il faut dire que certains mots, rares et inusités, ont été conculqués, sans aucune attention, par des peuples pressés d’en finir avec un langage trop édulcoré… Et, pourtant, ce sont bien les mots qui nous sauvent, le langage qui nous assure les bonnes relations avec les autres, cette langue qui est un gage de la civilisation… On l’oublie beaucoup trop souvent !
Mais faut-il sauver les mots avant de sauver la planète, les animaux, la vie ? En fait, depuis quand faudrait-il faire un tel choix ? Il faut sauver tout ce qui est vital à nos yeux et les mots font partie de ce vital, de cet essentiel… Que serait d’ailleurs une vie sans chanson, sans poésie, sans mot doux ? Et pour sauver les mots, il faut tous s’y mettre, unir nos forces sans les compter ! On peut procéder de plusieurs façons différentes et il n’y en a pas de meilleures car ce qui compte, c’est d’agir, tout simplement…
Quand j’enseignais, je donnais à chaque étudiant un mot à sauver de l’oubli. A lui, à une occasion ou une autre, de l’utiliser, de le glisser dans un texte, dans un devoir, dans un oral… C’était surprenant de voir que chacun jouait plutôt le jeu et que régulièrement on entendait un mot que l’on était heureux d’entendre…
Mais de quels mots s’agissait-il ? Je suis allé rechercher ces listes et voici quelques perles que l’on a tenté de sauver : scrogneugneu, matutinal, saperlipopette, subodorer, salmigondis, jaspiner… Et certains ont peut-être, qui sait, entamer une nouvelle vie !
Dans le spectacle « La graineterie des mots », un artiste conseillait d’en écrire quelques uns et de les afficher sur réfrigérateur, aux toilettes, sur sa table de nuit… C’est ainsi que j’ai choisi de garder près de moi orchidoclaste, veisalgie, optatif, gouspin, barbecuite et délichieuse… Attention, on a glissé volontairement dans cette liste des mots valises qui offrent un plaisir supplémentaire et qui viennent enrichir un vocabulaire déjà en place… Car nous avions déjà attachiante !
Il y a donc beaucoup de travail sur la planche. Seulement, pour mener votre tâche de sauveteur linguistique, si le diplôme est inutile, il faut quand même quelques outils affûtés. Je vous en propose un aujourd’hui mais régulièrement je prolongerai ma liste car il en faut plusieurs pour répondre au vieil adage encore de mise : le bon ouvrier doit avoir un bon outil adapté pour chaque situation…
Daniel Lacotte, scientifique au départ, est un journaliste et linguiste qui a beaucoup fait pour sauver le langage et les mots et je vous propose de commencer notre voyage par son « Dictionnaire des mots retrouvés ». On n’y trouve pas tout mais largement assez pour commencer notre sauvetage ! Pour chaque proposition, on trouvera les origines, le sens, l’évolution du sens, des synonymes… A chacun d’œuvrer après pour donner vie à cela !
Une langue est vivante quand elle est utilisée et il ne faudra pas s’offusquer si certains mots sont parfois détournés ou remplacés par un mot local… Le terroir a ses richesses et il ne faut pas les refuser… J’aime parfois patauger et gauger dans les mots de chez nous même si ça gicle un peu !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et à vous de sauver quelques mots…
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