Même si je fus souvent aux abonnés absents durant ces derniers mois, je vous annonce que la chronique "L'été c'est fait pour lire" aura bien lieu cette année. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore, je précise qu'il s'agit d'une chronique radio durant tout l'été qui propose une idée de lecture par jour... Et c'est avec plaisir que vous pourrez ici retrouver le texte de ces chroniques, presque en même temps que la diffusion sur les ondes de RCF en Bourgogne, RCF-Jura... et quelques autres radios !
Il y aura encore de nombreuses propositions allant des ouvrages les plus classiques aux plus atypiques... Mais je ne vous en dis pas plus !
Rendez-vous ici le 21 juin !
D'ici là, bonne lecture à toutes et tous !
Il y aura encore de nombreuses propositions allant des ouvrages les plus classiques aux plus atypiques... Mais je ne vous en dis pas plus !
Rendez-vous ici le 21 juin !
D'ici là, bonne lecture à toutes et tous !
Je n'arrive pas à croire que l'été est déjà là...le temps passe si vite...
Ravi de lire la traditionelle chronique!
Ravi de lire la traditionelle chronique!
Belle tradition ce rendez-vous de l’été avec Shelton !
Merci Shelton et à bientôt.
Merci Shelton et à bientôt.
Mardi 21 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et ceux qui me suivent depuis longtemps savent que c’est maintenant le début de cette chronique estivale que l’on retrouvera sur Internet et à la radio… durant tout l’été ! Oui, une proposition de lecture par jour et non une critique pure, universitaire ou intellectuelle. Ici, je me contente de vous signaler des livres que j’ai lus et que j’ai aimés… A vous d’en faire ce que vous voulez… ici, on est entièrement libre et c’est bien ainsi !
Alors, pour ceux qui arrivent ici pour la première fois, je veux simplement préciser que chez moi les livres sont de toute nature et qu’un bon livre de recettes de cuisine peut trouver sa place à côté d’un grand classique, d’une bande dessinée, d’un roman policier, d’une poésie romantique, d’une romance estivale, d’un conte pour enfant ou d’un roman de la rentrée littéraire… Oui, tout est possible y compris le fait de redécouvrir un roman ancien ou une lecture d’enfance, d’adolescence ou d’hôpital… Tous les écrits ont leur place et il ne s’agit pas de dire qu’ils ont tous la même qualité d’écriture, d’originalité ou de force… Non, il s’agit juste d’illustrer qu’il y a des livres pour chaque moment de notre vie et qu’il faut en profiter, tout simplement…
Ne vous attendez pas non plus à de très longues explications, à des phrases trop alambiquées ou principes incompréhensibles : en radio, je n’ai que quelques minutes pour présenter l’ouvrage. Donc, quelques éléments sur l’ouvrage, sur l’auteur, parfois même la collection, mon ressenti de lecteur, un ou deux petits points pour vous donner envie et ce sera déjà le moment de se quitter…
Mon objectif, mon envie, mon profond désir, n’est pas que vous lisiez tout ce que je propose mais seulement le souhait que chaque semaine vous puissiez trouver une idée de lecture qui vienne enrichir votre « liste à lire » ou votre pile de table de nuit !
Je revendique aussi, haut et fort, sans aucun état d’âme, une subjectivité sans limite et sans faille ! Oui, ma liste ne dépend pas des autres, des revues, des magazines ou de je ne sais quelle subordination éditoriale ou commerciale. Mon humeur me guide, mon expérience de lecteur m’aide, mes rencontres et échanges avec lecteurs, auteurs, éditeurs enrichissent mes possibilités… et je peux même vous confier qu’au premier jour de cette chronique je ne suis même pas capable de vous donner la liste de tous les ouvrages dont on parlera… Rien n’est figé !
Alors, bien sûr, j’ai déjà quelques jalons comme la littérature du XVII° siècle puisque la saison prochaine je vais avoir l’occasion de faire cinq conférences sur cette période (avec en particulier Pascal, Madame de Sévigné et Madame de La Fayette, Racine et Corneille), réaliser un cycle de radio sur le Jansénisme, continuer mes recherches sur Louis XIV et la culture… Donc, on retrouvera certains ouvrages de cette période ou sur certains de ces personnages…
La bande dessinée, les policiers et les ouvrages jeunesse seront bien là car ils font partie de ma vie et relèvent évidement de ma passion pure… Enfin, comme chaque année, il y aura des livres sur la cuisine et de beaux ouvrages sur les arts en général… Bref, du très classique chez moi !
Enfin, je n’hésiterai pas à glisser quelques ouvrages qui mettent à l’honneur nos régions, leur patrimoine, les lieux touristiques car la France est si belle qu’il ne faut pas hésiter à la redécouvrir (ou découvrir tout simplement) avant d’aller traverser le monde pour se poser sur une plage ensoleillée et déserte… Pensons aussi à la planète, à son avenir et nos comportements… Là encore, de toute évidence, une belle piste de lecture !
Donc, il n’y aura pas assez de jours en été pour tout aborder et je ne peux que commencer par vous souhaiter de belles et agréables lectures durant tout l’été puisque L’été c’est fait pour lire !
L’été c’est fait pour lire et ceux qui me suivent depuis longtemps savent que c’est maintenant le début de cette chronique estivale que l’on retrouvera sur Internet et à la radio… durant tout l’été ! Oui, une proposition de lecture par jour et non une critique pure, universitaire ou intellectuelle. Ici, je me contente de vous signaler des livres que j’ai lus et que j’ai aimés… A vous d’en faire ce que vous voulez… ici, on est entièrement libre et c’est bien ainsi !
Alors, pour ceux qui arrivent ici pour la première fois, je veux simplement préciser que chez moi les livres sont de toute nature et qu’un bon livre de recettes de cuisine peut trouver sa place à côté d’un grand classique, d’une bande dessinée, d’un roman policier, d’une poésie romantique, d’une romance estivale, d’un conte pour enfant ou d’un roman de la rentrée littéraire… Oui, tout est possible y compris le fait de redécouvrir un roman ancien ou une lecture d’enfance, d’adolescence ou d’hôpital… Tous les écrits ont leur place et il ne s’agit pas de dire qu’ils ont tous la même qualité d’écriture, d’originalité ou de force… Non, il s’agit juste d’illustrer qu’il y a des livres pour chaque moment de notre vie et qu’il faut en profiter, tout simplement…
Ne vous attendez pas non plus à de très longues explications, à des phrases trop alambiquées ou principes incompréhensibles : en radio, je n’ai que quelques minutes pour présenter l’ouvrage. Donc, quelques éléments sur l’ouvrage, sur l’auteur, parfois même la collection, mon ressenti de lecteur, un ou deux petits points pour vous donner envie et ce sera déjà le moment de se quitter…
Mon objectif, mon envie, mon profond désir, n’est pas que vous lisiez tout ce que je propose mais seulement le souhait que chaque semaine vous puissiez trouver une idée de lecture qui vienne enrichir votre « liste à lire » ou votre pile de table de nuit !
Je revendique aussi, haut et fort, sans aucun état d’âme, une subjectivité sans limite et sans faille ! Oui, ma liste ne dépend pas des autres, des revues, des magazines ou de je ne sais quelle subordination éditoriale ou commerciale. Mon humeur me guide, mon expérience de lecteur m’aide, mes rencontres et échanges avec lecteurs, auteurs, éditeurs enrichissent mes possibilités… et je peux même vous confier qu’au premier jour de cette chronique je ne suis même pas capable de vous donner la liste de tous les ouvrages dont on parlera… Rien n’est figé !
Alors, bien sûr, j’ai déjà quelques jalons comme la littérature du XVII° siècle puisque la saison prochaine je vais avoir l’occasion de faire cinq conférences sur cette période (avec en particulier Pascal, Madame de Sévigné et Madame de La Fayette, Racine et Corneille), réaliser un cycle de radio sur le Jansénisme, continuer mes recherches sur Louis XIV et la culture… Donc, on retrouvera certains ouvrages de cette période ou sur certains de ces personnages…
La bande dessinée, les policiers et les ouvrages jeunesse seront bien là car ils font partie de ma vie et relèvent évidement de ma passion pure… Enfin, comme chaque année, il y aura des livres sur la cuisine et de beaux ouvrages sur les arts en général… Bref, du très classique chez moi !
Enfin, je n’hésiterai pas à glisser quelques ouvrages qui mettent à l’honneur nos régions, leur patrimoine, les lieux touristiques car la France est si belle qu’il ne faut pas hésiter à la redécouvrir (ou découvrir tout simplement) avant d’aller traverser le monde pour se poser sur une plage ensoleillée et déserte… Pensons aussi à la planète, à son avenir et nos comportements… Là encore, de toute évidence, une belle piste de lecture !
Donc, il n’y aura pas assez de jours en été pour tout aborder et je ne peux que commencer par vous souhaiter de belles et agréables lectures durant tout l’été puisque L’été c’est fait pour lire !
Mercredi 22 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et même si Patrick Poivre d’Arvor n’est pas en odeur de sainteté en ce moment, même si son image de compagnon idéal qui rencontrait les Français chaque soir a disparu noyée dans des situations scabreuses en cours d’éclaircissement par la justice, même si cet ouvrage « Eloge des écrivains maudits » n’est pas parfait, c’est quand même ainsi que j’ai envie d’ouvrir ma chronique estivale…
Pourquoi ce choix ? Mais tous simplement parce qu’en moins de 400 pages on entre en contact avec une multitude d’écrivains, des plus connus aux illustres oubliés de l’histoire, des auteurs de nations et langues différentes, des romanciers, des poètes, des dramaturges… Bref, un petit condensé de littérature express pour plonger dans le bain des lettres sans aucune retenue !
Surtout, il y a des auteurs que j’aime et qu’il m’est arrivé de présenter plus d’une fois comme Robert Brasillach, Dostoïevski, Violette Leduc, Edgar Poe, Boris Vian ou Simone Weil ! Il y a ceux que j’adore mais dont j’ai encore peu parlé comme Xavier Grall ou André Chénier, Tristan Corbière ou François Villon… Enfin, il y a ceux que je découvre car je ne les connaissais pas jusqu’à très récemment comme Philip Dick, Emily Brontë, John Kennedy Toole ou Annemarie Schwarzenbach…
Cet ouvrage est, malheureusement, du moins à mon avis, trop succinct sur chacun de ces auteurs. Par contre, c’est une excellente introduction pour chacun. Il faut donc le lire à petite dose, un auteur par ci, un auteur par là… Puis, allez se plonger dans l’œuvre de l’une ou l’autre des autrices, juste pour le plaisir… Oui, auteurs et autrices car PPDA n’est pas exclusif dans ses choix même s’il y a plus d’hommes que de femmes…
Dans les personnages évoqués, j’ai apprécié de trouvé Louis Althusser. Durant des années, j’ai eu son portrait sur mon bureau en sous-main. Ce n’était pas par adhésion totale à sa pensée marxiste mais plutôt parce qu’il avait tenté le lien entre marxisme et structuralisme… Ce qui m’amusait beaucoup à l’époque était de voir le nombre de personnes qui ignoraient totalement qui il était… Trois figures avaient marqué mes études littéraires, Barthe, Foucault et Althusser, mais j’avais l’impression alors d’être dans une sorte de secte limitée en nombre, d’être dans un monde à part… Personne ne les connaissait… ou trop peu ! De mon vivant, j’aurai vu Foucault entrer dans la collection La Pléiade… Bientôt les autres… qui sait ?
Si certains de cette longue liste des écrivains maudits sont rapides à lire (quand on meurt jeune, on a écrit un peu moins que les autres), pour d’autres l’opération ou la mission « tout lire » risque de prendre un peu plus de temps… Par exemple dans le cas de Fiodor Dostoïevski, il vous faudra une bonne partie de l’été, mais pourquoi pas ? L’avantage, par contre, c’est que vous pourriez commencer par une nouvelle avant de vous attaquer à des romans plus volumineux… Par exemple, on peut commencer par « Le joueur » ou « Le rêve de l’oncle »… Allez, à vous de jouer !
Enfin, je voudrais dire quelques mots de certains écrivains maudits, ceux qui ont porté des couleurs politiques dictatoriales, du nazisme au stalinisme. C’est toujours délicat de les conseiller à lire car on a toujours peur de défendre les idées politiques criminelles et non la littérature. Je comprends et mesure la difficulté bien réelle… PPDA tente de bien préciser que l’œuvre et la personne doivent bien être séparées, je suis plutôt d’accord avec lui. C’est comme l’uchronie quand elle parle de la seconde guerre mondiale avec un Hitler qui aurait triomphé… Mais, en même temps, quand on lit Villon, on n’est pas là à soutenir les brigands de grands chemins ! Donc, on peut lire « Le marchand d’oiseaux » de Brasillach en condamnant sans hésitation l’antisémite collaborateur !
Voilà, donc un ouvrage qui invite à lire dans la diversité et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !
L’été c’est fait pour lire et même si Patrick Poivre d’Arvor n’est pas en odeur de sainteté en ce moment, même si son image de compagnon idéal qui rencontrait les Français chaque soir a disparu noyée dans des situations scabreuses en cours d’éclaircissement par la justice, même si cet ouvrage « Eloge des écrivains maudits » n’est pas parfait, c’est quand même ainsi que j’ai envie d’ouvrir ma chronique estivale…
Pourquoi ce choix ? Mais tous simplement parce qu’en moins de 400 pages on entre en contact avec une multitude d’écrivains, des plus connus aux illustres oubliés de l’histoire, des auteurs de nations et langues différentes, des romanciers, des poètes, des dramaturges… Bref, un petit condensé de littérature express pour plonger dans le bain des lettres sans aucune retenue !
Surtout, il y a des auteurs que j’aime et qu’il m’est arrivé de présenter plus d’une fois comme Robert Brasillach, Dostoïevski, Violette Leduc, Edgar Poe, Boris Vian ou Simone Weil ! Il y a ceux que j’adore mais dont j’ai encore peu parlé comme Xavier Grall ou André Chénier, Tristan Corbière ou François Villon… Enfin, il y a ceux que je découvre car je ne les connaissais pas jusqu’à très récemment comme Philip Dick, Emily Brontë, John Kennedy Toole ou Annemarie Schwarzenbach…
Cet ouvrage est, malheureusement, du moins à mon avis, trop succinct sur chacun de ces auteurs. Par contre, c’est une excellente introduction pour chacun. Il faut donc le lire à petite dose, un auteur par ci, un auteur par là… Puis, allez se plonger dans l’œuvre de l’une ou l’autre des autrices, juste pour le plaisir… Oui, auteurs et autrices car PPDA n’est pas exclusif dans ses choix même s’il y a plus d’hommes que de femmes…
Dans les personnages évoqués, j’ai apprécié de trouvé Louis Althusser. Durant des années, j’ai eu son portrait sur mon bureau en sous-main. Ce n’était pas par adhésion totale à sa pensée marxiste mais plutôt parce qu’il avait tenté le lien entre marxisme et structuralisme… Ce qui m’amusait beaucoup à l’époque était de voir le nombre de personnes qui ignoraient totalement qui il était… Trois figures avaient marqué mes études littéraires, Barthe, Foucault et Althusser, mais j’avais l’impression alors d’être dans une sorte de secte limitée en nombre, d’être dans un monde à part… Personne ne les connaissait… ou trop peu ! De mon vivant, j’aurai vu Foucault entrer dans la collection La Pléiade… Bientôt les autres… qui sait ?
Si certains de cette longue liste des écrivains maudits sont rapides à lire (quand on meurt jeune, on a écrit un peu moins que les autres), pour d’autres l’opération ou la mission « tout lire » risque de prendre un peu plus de temps… Par exemple dans le cas de Fiodor Dostoïevski, il vous faudra une bonne partie de l’été, mais pourquoi pas ? L’avantage, par contre, c’est que vous pourriez commencer par une nouvelle avant de vous attaquer à des romans plus volumineux… Par exemple, on peut commencer par « Le joueur » ou « Le rêve de l’oncle »… Allez, à vous de jouer !
Enfin, je voudrais dire quelques mots de certains écrivains maudits, ceux qui ont porté des couleurs politiques dictatoriales, du nazisme au stalinisme. C’est toujours délicat de les conseiller à lire car on a toujours peur de défendre les idées politiques criminelles et non la littérature. Je comprends et mesure la difficulté bien réelle… PPDA tente de bien préciser que l’œuvre et la personne doivent bien être séparées, je suis plutôt d’accord avec lui. C’est comme l’uchronie quand elle parle de la seconde guerre mondiale avec un Hitler qui aurait triomphé… Mais, en même temps, quand on lit Villon, on n’est pas là à soutenir les brigands de grands chemins ! Donc, on peut lire « Le marchand d’oiseaux » de Brasillach en condamnant sans hésitation l’antisémite collaborateur !
Voilà, donc un ouvrage qui invite à lire dans la diversité et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !
Jeudi 23 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et j’ai envie aujourd’hui d’ouvrir un petit chapitre sur les contes, une sorte de thème qui sera récurent cet été car je crois que l’on ne parle pas assez des contes aujourd’hui, que l’on n’en raconte pas assez le soir devant la cheminée, que l’on oublie cette sagesse ancestrale car il s’agit bien de cela…
Mais, d’une part les cheminées ont presque disparu de nos jours et on n’arrête pas de dire à ceux qui en ont encore une que c’est mauvais pour la planète… D’autre part, les récits du soir on été remplacés par les histoires de la télévision et j’inclus là aussi les séries visionnées via les plateformes… Enfin, pour ceux qui sont restés fidèles aux livres, on voit les versions de Walt Disney supplanter les contes traditionnels… Quelle tristesse !
Aussi, en ce début d’été, je vous propose un livre, un vrai en papier, pour redécouvrir le conte et sa richesse. Pour cela, on oubliera les essais trop complexes comme celui de Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Je ne veux pas enlever de la valeur aux sciences humaines, loin de là, mais je préfère me faire accompagner au pays des contes par une personne qui les aime, les lit, s’en souvient… Ouvrons donc « Et à la fin ils meurent, la sale vérité sur les contes de fées ». Que l’on ne se méprenne pas, il ne s’agit pas de dévaloriser les contes mais bien de les redécouvrir pour les adorer !
Lou Lubie, une autrice de bande dessinée, originaire de l’île de la Réunion, une jeune femme bercée depuis toujours par les livres de contes qui l’accompagnent depuis le premier « il était une fois… » entendu enfant, décide de tout remettre à plat pour mesurer la force des contes, surtout ceux dans leur version originale. Pour cela elle propose une « sorte » de bande dessinée, certains diront un roman graphique, d’autres une thèse illustrée ou encore même un essai en images… En fait, il s’agit bien d’une bande dessinée car il s’agit d’une histoire – en l’occurrence celle du conte dans l’humanité – racontée avec du texte – et il est excellent – et du dessin – un graphisme parfaitement narratif. Donc, pas de doute, nous sommes bien dans une bande dessinée !
L’ouvrage – oui, en fait, n’en déplaise à certains, une bande dessinée est bien un livre, un ouvrage, une œuvre – est structuré avec rigueur : des éléments explicatifs, des exemples, de nouveau des explications, thèses ou suppositions, et encore des exemples… On aura donc des récits de contes dans leur version la plus ancienne, mais aussi des réflexions pertinentes sur le conte, les personnages, les récits, l’écriture, les modifications dans le temps… Parfois, on va redécouvrir un conte et sa cruauté (ou, plus exactement, son actualité adulte car le conte n’est définitivement pas fait pour les enfants !), parfois elle nous pointe du doigt le moralisme excessif d’une époque, d’un auteur… Enfin, elle va même nous offrir un bonus final, l’adaptation en BD d’un conte qu’elle avait écrit dans sa jeunesse… Que du bonheur !
Quand on arrive à la fin, on n’a qu’une seule envie, relire et même lire à voix haute à ses petits enfants (car même si le conte est pour adultes, on ne doit pas prendre les enfants pour des demeurés incapables de comprendre une histoire… Non, mais !) Et c’est ce que nous ferons cet été car l’été c’est fait pour lire et que nous devons, indiscutablement, redonner au conte toute sa place… Je n’ose pas vous garantir que cela nous mettrait à l’abri de la bêtise humaine mais… Qui sait ?
Ne soyez donc pas surpris de retrouver régulièrement cet été un petit conte par ci ou par là, y compris en bande dessinée parfois…
Bonne lecture à tous !
L’été c’est fait pour lire et j’ai envie aujourd’hui d’ouvrir un petit chapitre sur les contes, une sorte de thème qui sera récurent cet été car je crois que l’on ne parle pas assez des contes aujourd’hui, que l’on n’en raconte pas assez le soir devant la cheminée, que l’on oublie cette sagesse ancestrale car il s’agit bien de cela…
Mais, d’une part les cheminées ont presque disparu de nos jours et on n’arrête pas de dire à ceux qui en ont encore une que c’est mauvais pour la planète… D’autre part, les récits du soir on été remplacés par les histoires de la télévision et j’inclus là aussi les séries visionnées via les plateformes… Enfin, pour ceux qui sont restés fidèles aux livres, on voit les versions de Walt Disney supplanter les contes traditionnels… Quelle tristesse !
Aussi, en ce début d’été, je vous propose un livre, un vrai en papier, pour redécouvrir le conte et sa richesse. Pour cela, on oubliera les essais trop complexes comme celui de Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Je ne veux pas enlever de la valeur aux sciences humaines, loin de là, mais je préfère me faire accompagner au pays des contes par une personne qui les aime, les lit, s’en souvient… Ouvrons donc « Et à la fin ils meurent, la sale vérité sur les contes de fées ». Que l’on ne se méprenne pas, il ne s’agit pas de dévaloriser les contes mais bien de les redécouvrir pour les adorer !
Lou Lubie, une autrice de bande dessinée, originaire de l’île de la Réunion, une jeune femme bercée depuis toujours par les livres de contes qui l’accompagnent depuis le premier « il était une fois… » entendu enfant, décide de tout remettre à plat pour mesurer la force des contes, surtout ceux dans leur version originale. Pour cela elle propose une « sorte » de bande dessinée, certains diront un roman graphique, d’autres une thèse illustrée ou encore même un essai en images… En fait, il s’agit bien d’une bande dessinée car il s’agit d’une histoire – en l’occurrence celle du conte dans l’humanité – racontée avec du texte – et il est excellent – et du dessin – un graphisme parfaitement narratif. Donc, pas de doute, nous sommes bien dans une bande dessinée !
L’ouvrage – oui, en fait, n’en déplaise à certains, une bande dessinée est bien un livre, un ouvrage, une œuvre – est structuré avec rigueur : des éléments explicatifs, des exemples, de nouveau des explications, thèses ou suppositions, et encore des exemples… On aura donc des récits de contes dans leur version la plus ancienne, mais aussi des réflexions pertinentes sur le conte, les personnages, les récits, l’écriture, les modifications dans le temps… Parfois, on va redécouvrir un conte et sa cruauté (ou, plus exactement, son actualité adulte car le conte n’est définitivement pas fait pour les enfants !), parfois elle nous pointe du doigt le moralisme excessif d’une époque, d’un auteur… Enfin, elle va même nous offrir un bonus final, l’adaptation en BD d’un conte qu’elle avait écrit dans sa jeunesse… Que du bonheur !
Quand on arrive à la fin, on n’a qu’une seule envie, relire et même lire à voix haute à ses petits enfants (car même si le conte est pour adultes, on ne doit pas prendre les enfants pour des demeurés incapables de comprendre une histoire… Non, mais !) Et c’est ce que nous ferons cet été car l’été c’est fait pour lire et que nous devons, indiscutablement, redonner au conte toute sa place… Je n’ose pas vous garantir que cela nous mettrait à l’abri de la bêtise humaine mais… Qui sait ?
Ne soyez donc pas surpris de retrouver régulièrement cet été un petit conte par ci ou par là, y compris en bande dessinée parfois…
Bonne lecture à tous !
Vendredi 24 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et une fois de plus je suis bien obligé de concéder que je ne suis capable que d’écrire des chroniques et non des critiques… En effet, quand j’ai pris en main le dernier petit opus d’Annie Ernaux, Le jeune homme, j’ai immédiatement plongé sans retenue dans le texte, j’ai ressenti beaucoup de plaisir et maintenant que je cherche à vous en parler je mesure la difficulté à rester strictement factuel…
Pourquoi ai-je aimé ? Parce que le style serait remarquable, parce que la construction serait géniale, parce que le thème serait des plus originaux… Non, surtout parce qu’il m’a fait du bien, parce que dès les premières lignes j’ai oublié la guerre en Ukraine, les législatives en France, le malaise de la reine d’Angleterre… Oui, c’est cela parce que ce texte m’a transporté, tout simplement ! Sans même que je sois capable de vous dire où je me suis retrouvé… Probablement chez moi, au cœur de mes pensées, sur des chemins où j’aime me promener mais que je ne peux atteindre qu’en lisant de tels ouvrages…
A quoi sert la littérature ? Mais à rien, juste à nous ouvrir des potentiels, des portes et de routes inaccessibles autrement… Est-ce bien rationnel ? Mais certainement pas et c’est bien ce qui rend la littérature insondable, imprévisible, surprenante, mystérieuse… Je peux ouvrir un magnifique texte, avec des mots choisis entre tous, qui respecte toutes les traditions de la littérature française et dont la lecture me laissera indifférent. Je peux découvrir un texte violent, qui me pousse dans mes derniers retranchements, qui me bouscule et m’enferme dans une zone d’insécurité et je peux adorer… Et je ne saurai pas vous expliquer pourquoi… Mon analyse ne servant à rien, restons dans le récit de ma lecture… dans ma chronique, quoi !
Le jeune homme est un amant qu’Annie Ernaux a eu quand elle avait la cinquantaine, un amant de trente ans de moins qu’elle… Elle nous raconte non pas le détail de cette relation comme un récit journalistique, mais elle nous le chronique plutôt comme si, après coup, elle tentait d’en retenir quelques éléments pour figer le temps… Et elle le fait avec lucidité !
Elle mesure bien qu’avoir un jeune amant, sans se faire d’illusion sur le temps que pourrait durer la situation, c’est comme revenir en arrière dans le temps. On n’est pas plus jeune pour autant mais on éloigne de soi la vieillesse… donc la mort ! Et se souvenir de ces mois c’est aussi prolonger l’effet de ce retour en arrière, l’ouvrage devenant l’outil d’un double retour dans le temps sans pour autant redevenir la jeune femme qu’elle fut… Mais c’est si bon le souvenir…
Alors, bien sûr, Annie Ernaux n’a pas besoin de dix mille pages pour faire renaitre certaines scènes… Quelques mots et la voilà chez elle, ou au restaurant, ou dans la rue au regard de tous… Elle est bien même quand on la montre du doigt, qu’on la pointe comme ne respectant pas les règles habituelles sociales… Trente ans d’écart, n’est-ce pas trop ? Elle pourrait bien être sa mère, n’est-ce pas immoral ? Et alors ? Ce n’est pas grave car tout cela a une autre importance… Elle revit ce moment riche et intense… Et elle le revit encore en l’écrivant… Et le lecteur le fait revivre en se pénétrant des mots d’Annie Ernaux ! La littérature serait-elle la source de l’immortalité ?
Annie Ernaux ne souhaite pas entrer de son vivant dans La Pléiade, elle n’aime pas être l’objet de l’étude des autres, a longtemps refusé que la revue de l’Herne lui consacre un numéro (mais c’est quand même fait depuis cette année !)… Par contre, l’air de rien, elle a atteint le même but par son écriture, suspendre le temps et rester bien vivante même en vieillissant… On ne dit pas l’âge d’une femme, dit-on, on se contentera donc de dire qu’elle a accumulé les expériences de vie et qu’elle nous en fait profiter avec ses livres… Que cela dure encore longtemps !
Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !
L’été c’est fait pour lire et une fois de plus je suis bien obligé de concéder que je ne suis capable que d’écrire des chroniques et non des critiques… En effet, quand j’ai pris en main le dernier petit opus d’Annie Ernaux, Le jeune homme, j’ai immédiatement plongé sans retenue dans le texte, j’ai ressenti beaucoup de plaisir et maintenant que je cherche à vous en parler je mesure la difficulté à rester strictement factuel…
Pourquoi ai-je aimé ? Parce que le style serait remarquable, parce que la construction serait géniale, parce que le thème serait des plus originaux… Non, surtout parce qu’il m’a fait du bien, parce que dès les premières lignes j’ai oublié la guerre en Ukraine, les législatives en France, le malaise de la reine d’Angleterre… Oui, c’est cela parce que ce texte m’a transporté, tout simplement ! Sans même que je sois capable de vous dire où je me suis retrouvé… Probablement chez moi, au cœur de mes pensées, sur des chemins où j’aime me promener mais que je ne peux atteindre qu’en lisant de tels ouvrages…
A quoi sert la littérature ? Mais à rien, juste à nous ouvrir des potentiels, des portes et de routes inaccessibles autrement… Est-ce bien rationnel ? Mais certainement pas et c’est bien ce qui rend la littérature insondable, imprévisible, surprenante, mystérieuse… Je peux ouvrir un magnifique texte, avec des mots choisis entre tous, qui respecte toutes les traditions de la littérature française et dont la lecture me laissera indifférent. Je peux découvrir un texte violent, qui me pousse dans mes derniers retranchements, qui me bouscule et m’enferme dans une zone d’insécurité et je peux adorer… Et je ne saurai pas vous expliquer pourquoi… Mon analyse ne servant à rien, restons dans le récit de ma lecture… dans ma chronique, quoi !
Le jeune homme est un amant qu’Annie Ernaux a eu quand elle avait la cinquantaine, un amant de trente ans de moins qu’elle… Elle nous raconte non pas le détail de cette relation comme un récit journalistique, mais elle nous le chronique plutôt comme si, après coup, elle tentait d’en retenir quelques éléments pour figer le temps… Et elle le fait avec lucidité !
Elle mesure bien qu’avoir un jeune amant, sans se faire d’illusion sur le temps que pourrait durer la situation, c’est comme revenir en arrière dans le temps. On n’est pas plus jeune pour autant mais on éloigne de soi la vieillesse… donc la mort ! Et se souvenir de ces mois c’est aussi prolonger l’effet de ce retour en arrière, l’ouvrage devenant l’outil d’un double retour dans le temps sans pour autant redevenir la jeune femme qu’elle fut… Mais c’est si bon le souvenir…
Alors, bien sûr, Annie Ernaux n’a pas besoin de dix mille pages pour faire renaitre certaines scènes… Quelques mots et la voilà chez elle, ou au restaurant, ou dans la rue au regard de tous… Elle est bien même quand on la montre du doigt, qu’on la pointe comme ne respectant pas les règles habituelles sociales… Trente ans d’écart, n’est-ce pas trop ? Elle pourrait bien être sa mère, n’est-ce pas immoral ? Et alors ? Ce n’est pas grave car tout cela a une autre importance… Elle revit ce moment riche et intense… Et elle le revit encore en l’écrivant… Et le lecteur le fait revivre en se pénétrant des mots d’Annie Ernaux ! La littérature serait-elle la source de l’immortalité ?
Annie Ernaux ne souhaite pas entrer de son vivant dans La Pléiade, elle n’aime pas être l’objet de l’étude des autres, a longtemps refusé que la revue de l’Herne lui consacre un numéro (mais c’est quand même fait depuis cette année !)… Par contre, l’air de rien, elle a atteint le même but par son écriture, suspendre le temps et rester bien vivante même en vieillissant… On ne dit pas l’âge d’une femme, dit-on, on se contentera donc de dire qu’elle a accumulé les expériences de vie et qu’elle nous en fait profiter avec ses livres… Que cela dure encore longtemps !
Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !
Samedi 25 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et en ce début d’été, avant de vous présenter des bandes dessinées à découvrir et lire, voire même relire, j’ai choisi de vous entretenir d’un merveilleux petit ouvrage synthétique sur la bande dessinée, fruit du travail d’un des grands spécialistes de ce genre littéraire car, n’en doutons pas un seul instant, la bande dessinée est bien un genre littéraire…
D’ailleurs qu’est-ce que la bande dessinée ? Quand est-elle née ? Quels sont les chefs d’œuvre de BD qu’il faut lire et relire sans cesse ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? C’est un peu pour répondre à ces questions que Benoît Peeters va présenter cinquante moments-clés de l’histoire de la bande dessinée et nous guider dans un univers que certains ne connaissent pas ou trop partiellement…
Alors, même si certains aiment à faire remonter la bande dessinée à la grotte paléolithique, Benoît Peeters va au dix-neuvième siècle pour acter la naissance de ce mode narratif. C’est le Suisse Rodolphe Töpffer qu’il présente comme l’inventeur de la BD et avouons bien simplement qu’il n’est pas le seul. Töpffer a immédiatement compris que la bédé – et je cite Benoît Peeters – « loin d’être ne forme bâtarde associant tant bien que mal les images et le texte, était une synthèse efficace et cohérente, un langage neuf promis à un bel avenir » et c’est bien cet avenir que nous présente l’auteur de cette vulgarisation de très grande qualité !
Bien sûr, en quelques lignes et quelques minutes je ne peux pas passer en revue toutes les étapes franchies avec précision par Benoît Peeters, mais je suis heureux d’y avoir retrouvé ce qui m’avait marqué comme très jeune lecteur, Gustave Doré, Benjamin Rabier ou Christophe.
N’étant pas expert de la bande dessinée américaine, j’ai beaucoup plus découvert avec l’évocation de Richard Felton Outcault et George Herriman…Avec Alex Raymond et son fameux Flash Gordon, je suis revenu dans ma zone de confort et surtout dans ma mémoire… Je rassure certains immédiatement, on trouve aussi les super héros !
Alors, bien sûr, les ouvrages franco-belges sont bien présents mais ce qui fait la force de l’ouvrage c’est de trouver cette période riche de la bédé à travers non seulement les auteurs (Jacobs, Franquin, Peyo, Van Hamme…) mais aussi en parlant des revues (on pense en tout premier lieu au Journal de Spirou et au Journal de Tintin). Car finalement, c’est bien à travers ces magazines pour la jeunesse que l’on a découvert, pour beaucoup de lecteurs de ma génération, la bande dessinée…
Mais la bande dessinée ne s’est pas contenté d’amuser les enfants. Très rapidement, elle a su toucher avec force et détermination, efficacité et esprit corrosif, les adolescents, les jeunes et les adultes. Les pages consacrées à Pilote, Fluide glacial, Pif, Métal hurlant et A suivre illustrent parfaitement cette évolution de la bande dessinée !
Je ne m’appesantirai pas sur la bande dessinée asiatique qui pourtant aujourd’hui fait vivre de très nombreux libraires, mais je prendrai le temps d’un petit focus sur ces ouvrages un peu particuliers que certains nomment romans graphiques mais qui sont bien de la bande dessinée. Comment passer à côté de Maus d’Art Spiegelman, Persepolis de Marjane Satrapi, Fun home d’Alison Bechdel, Blankets de Craig Thompson… Il a gardé dans son ouvrages ces magnifiques ouvrages qui ont été pour moi des coups de cœur, des révélations, des émotions fortes de lecteurs… livres que je relis d’ailleurs souvent avec plaisir !
Alors, comme la bande dessinée n’a pas terminé son histoire, comme depuis Chris Ware, Zep, Ferrandez, Bastien Vivès, Joann Sfar, Pénélope Bagieu, Riad Sattouf, Catherine Meurisse… ont écrit les nouvelles pages à lire de cet art, je ne peux terminer qu’en vous souhaitant de magnifiques lectures de bandes dessinées cet été, puisque l’été c’est fait pour lire !
L’été c’est fait pour lire et en ce début d’été, avant de vous présenter des bandes dessinées à découvrir et lire, voire même relire, j’ai choisi de vous entretenir d’un merveilleux petit ouvrage synthétique sur la bande dessinée, fruit du travail d’un des grands spécialistes de ce genre littéraire car, n’en doutons pas un seul instant, la bande dessinée est bien un genre littéraire…
D’ailleurs qu’est-ce que la bande dessinée ? Quand est-elle née ? Quels sont les chefs d’œuvre de BD qu’il faut lire et relire sans cesse ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? C’est un peu pour répondre à ces questions que Benoît Peeters va présenter cinquante moments-clés de l’histoire de la bande dessinée et nous guider dans un univers que certains ne connaissent pas ou trop partiellement…
Alors, même si certains aiment à faire remonter la bande dessinée à la grotte paléolithique, Benoît Peeters va au dix-neuvième siècle pour acter la naissance de ce mode narratif. C’est le Suisse Rodolphe Töpffer qu’il présente comme l’inventeur de la BD et avouons bien simplement qu’il n’est pas le seul. Töpffer a immédiatement compris que la bédé – et je cite Benoît Peeters – « loin d’être ne forme bâtarde associant tant bien que mal les images et le texte, était une synthèse efficace et cohérente, un langage neuf promis à un bel avenir » et c’est bien cet avenir que nous présente l’auteur de cette vulgarisation de très grande qualité !
Bien sûr, en quelques lignes et quelques minutes je ne peux pas passer en revue toutes les étapes franchies avec précision par Benoît Peeters, mais je suis heureux d’y avoir retrouvé ce qui m’avait marqué comme très jeune lecteur, Gustave Doré, Benjamin Rabier ou Christophe.
N’étant pas expert de la bande dessinée américaine, j’ai beaucoup plus découvert avec l’évocation de Richard Felton Outcault et George Herriman…Avec Alex Raymond et son fameux Flash Gordon, je suis revenu dans ma zone de confort et surtout dans ma mémoire… Je rassure certains immédiatement, on trouve aussi les super héros !
Alors, bien sûr, les ouvrages franco-belges sont bien présents mais ce qui fait la force de l’ouvrage c’est de trouver cette période riche de la bédé à travers non seulement les auteurs (Jacobs, Franquin, Peyo, Van Hamme…) mais aussi en parlant des revues (on pense en tout premier lieu au Journal de Spirou et au Journal de Tintin). Car finalement, c’est bien à travers ces magazines pour la jeunesse que l’on a découvert, pour beaucoup de lecteurs de ma génération, la bande dessinée…
Mais la bande dessinée ne s’est pas contenté d’amuser les enfants. Très rapidement, elle a su toucher avec force et détermination, efficacité et esprit corrosif, les adolescents, les jeunes et les adultes. Les pages consacrées à Pilote, Fluide glacial, Pif, Métal hurlant et A suivre illustrent parfaitement cette évolution de la bande dessinée !
Je ne m’appesantirai pas sur la bande dessinée asiatique qui pourtant aujourd’hui fait vivre de très nombreux libraires, mais je prendrai le temps d’un petit focus sur ces ouvrages un peu particuliers que certains nomment romans graphiques mais qui sont bien de la bande dessinée. Comment passer à côté de Maus d’Art Spiegelman, Persepolis de Marjane Satrapi, Fun home d’Alison Bechdel, Blankets de Craig Thompson… Il a gardé dans son ouvrages ces magnifiques ouvrages qui ont été pour moi des coups de cœur, des révélations, des émotions fortes de lecteurs… livres que je relis d’ailleurs souvent avec plaisir !
Alors, comme la bande dessinée n’a pas terminé son histoire, comme depuis Chris Ware, Zep, Ferrandez, Bastien Vivès, Joann Sfar, Pénélope Bagieu, Riad Sattouf, Catherine Meurisse… ont écrit les nouvelles pages à lire de cet art, je ne peux terminer qu’en vous souhaitant de magnifiques lectures de bandes dessinées cet été, puisque l’été c’est fait pour lire !
Dimanche 26 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et le roman policier est presque spécifiquement une lecture estivale classique. Attention, d’une part, on a totalement le droit de lire des romans policiers toute l’année sans se limiter à l’été… et, d’autre part, on peut bien se passer de polars toute l’année. Après tout, c’est une question de goût mais généralement de nombreux polars sortent avant les mois d’été car il y a bien une sorte de saisonnalité policière, si on peut se permettre l’expression…
Alors, puisque nous dans cette période de vacances, réalisons un petit voyage et partons pour la Suisse où nous allons séjourner à Lausanne en compagnie d’Alice Ginier, ancienne étudiante en master des sciences criminelles qui vient d’être nommée inspectrice à la Police judiciaire… C’est donc clair, nous sommes bien au cœur de l’enquête qui va s’ouvrir… Même si la jeune Alice aurait préféré une affaire plus simple pour démarrer sa carrière… Mais dans ce domaine, on ne choisit pas, on s’occupe du premier crime qui se présente !
Nous commençons par un roman policier qui pourrait appartenir au groupe des thrillers même si, comme je le dis souvent, la catégorisation des romans policiers n‘est pas simple car un roman peut avoir plusieurs particularités. Un thriller est un roman dont la lecture est faite pour terrifier (bon, le mot est peut-être un peu fort) le pauvre lecteur… Et, ici, c’est bien le cas car d’une certaine façon car on connait très rapidement le coupable, le criminel… On comprend bien sa motivation mais on ne sait pas jusqu’où il ira dans le crime ni à quel moment la police pourra le mettre hors service… Il y a donc bien du suspense mais pas dans les premières questions des romans whodunit qui veulent d’abord faire deviner au lecteur (et accessoirement à l’enquêteur héros du roman) le nom du coupable !
Ici, on a un criminel (malade aussi d’ailleurs) et sa motivation est le fruit d’un mal de notre temps, le bruit d’où le titre du roman « Doux comme le silence »… Mais comme le bruit peut naitre partout avec des sources différentes et variées (presqu’à l’infini), on sent très rapidement que l’enquête va être très délicate pour la Police judiciaire (et pas seulement pour la jeune Alice).
Comme chaque fois qu’il s’agit d’un roman policier, je ne peux pas vous en dire trop pour ne pas détruire violement votre prochaine lecture. Mais, je peux vous expliquer pourquoi j’ai beaucoup aimé ce roman policier. D’abord, il y a la montagne qui a beaucoup d’importance dans l’appréhension du monde par Alice. La montagne permet de se ressourcer, de réfléchir, de prendre de la distance et en Suisse (mais c’est aussi le cas dans plusieurs de nos régions), il est bien naturel de prendre son sac de randonnée et de partir sur les chemins…
Alice a aussi un problème familial à régler et on sent que cette enquête va être un moment clef de sa vie : études terminées, début d’une vie professionnelle et passage véritablement à l’âge adulte c'est-à-dire le moment où l’on se met à décider de sa vie sans avoir à obéir à ses parents quelque soit la motivation de ce passage (décès des parents, dispute avec les parents, besoin de liberté…). Alice est donc bien entrain de vivre une période forte de sa vie et en même temps elle doit tenter de comprendre un criminel pour finir par le faire déjouer, tomber, arrêter, enfermer, neutraliser… Cela donne une belle densité à ce récit policier…
Il y a aussi, même si je n’ai pas les éléments pour valider sur le fond, une très belle description de la vie de cette Police judiciaire de Lausanne… On s’y croirait !
Enfin, ce n’est pas une qualité inférieure et accessoire, ce roman de Raphaël Guillet est très bien écrit, avec des références poétiques, des descriptions de la nature locale helvétique, ce qui en fait un beau livre à lire cet été, surtout si vous êtes partis pour les Alpes… Lire, marcher, découvrir… Ah, que du bonheur !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je vous souhaite de très belles lectures estivales !
L’été c’est fait pour lire et le roman policier est presque spécifiquement une lecture estivale classique. Attention, d’une part, on a totalement le droit de lire des romans policiers toute l’année sans se limiter à l’été… et, d’autre part, on peut bien se passer de polars toute l’année. Après tout, c’est une question de goût mais généralement de nombreux polars sortent avant les mois d’été car il y a bien une sorte de saisonnalité policière, si on peut se permettre l’expression…
Alors, puisque nous dans cette période de vacances, réalisons un petit voyage et partons pour la Suisse où nous allons séjourner à Lausanne en compagnie d’Alice Ginier, ancienne étudiante en master des sciences criminelles qui vient d’être nommée inspectrice à la Police judiciaire… C’est donc clair, nous sommes bien au cœur de l’enquête qui va s’ouvrir… Même si la jeune Alice aurait préféré une affaire plus simple pour démarrer sa carrière… Mais dans ce domaine, on ne choisit pas, on s’occupe du premier crime qui se présente !
Nous commençons par un roman policier qui pourrait appartenir au groupe des thrillers même si, comme je le dis souvent, la catégorisation des romans policiers n‘est pas simple car un roman peut avoir plusieurs particularités. Un thriller est un roman dont la lecture est faite pour terrifier (bon, le mot est peut-être un peu fort) le pauvre lecteur… Et, ici, c’est bien le cas car d’une certaine façon car on connait très rapidement le coupable, le criminel… On comprend bien sa motivation mais on ne sait pas jusqu’où il ira dans le crime ni à quel moment la police pourra le mettre hors service… Il y a donc bien du suspense mais pas dans les premières questions des romans whodunit qui veulent d’abord faire deviner au lecteur (et accessoirement à l’enquêteur héros du roman) le nom du coupable !
Ici, on a un criminel (malade aussi d’ailleurs) et sa motivation est le fruit d’un mal de notre temps, le bruit d’où le titre du roman « Doux comme le silence »… Mais comme le bruit peut naitre partout avec des sources différentes et variées (presqu’à l’infini), on sent très rapidement que l’enquête va être très délicate pour la Police judiciaire (et pas seulement pour la jeune Alice).
Comme chaque fois qu’il s’agit d’un roman policier, je ne peux pas vous en dire trop pour ne pas détruire violement votre prochaine lecture. Mais, je peux vous expliquer pourquoi j’ai beaucoup aimé ce roman policier. D’abord, il y a la montagne qui a beaucoup d’importance dans l’appréhension du monde par Alice. La montagne permet de se ressourcer, de réfléchir, de prendre de la distance et en Suisse (mais c’est aussi le cas dans plusieurs de nos régions), il est bien naturel de prendre son sac de randonnée et de partir sur les chemins…
Alice a aussi un problème familial à régler et on sent que cette enquête va être un moment clef de sa vie : études terminées, début d’une vie professionnelle et passage véritablement à l’âge adulte c'est-à-dire le moment où l’on se met à décider de sa vie sans avoir à obéir à ses parents quelque soit la motivation de ce passage (décès des parents, dispute avec les parents, besoin de liberté…). Alice est donc bien entrain de vivre une période forte de sa vie et en même temps elle doit tenter de comprendre un criminel pour finir par le faire déjouer, tomber, arrêter, enfermer, neutraliser… Cela donne une belle densité à ce récit policier…
Il y a aussi, même si je n’ai pas les éléments pour valider sur le fond, une très belle description de la vie de cette Police judiciaire de Lausanne… On s’y croirait !
Enfin, ce n’est pas une qualité inférieure et accessoire, ce roman de Raphaël Guillet est très bien écrit, avec des références poétiques, des descriptions de la nature locale helvétique, ce qui en fait un beau livre à lire cet été, surtout si vous êtes partis pour les Alpes… Lire, marcher, découvrir… Ah, que du bonheur !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je vous souhaite de très belles lectures estivales !
Lundi 27 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et il me semblerait bien injuste d’oublier les plus jeunes lecteurs dans mes choix… Je sais bien que le réflexe de beaucoup de parents est de penser que ce n’est pas important, que n’importe quelle traduction d’un texte classique peut suffire à l’enfant lecteur… On a ainsi des enfants qui se retrouvent en mains avec des contes de Grimm traduits de l’allemand en polonais avant d’être traduit en français sous prétexte qu’il s’agirait d’illustrations d’un artiste polonais… Finalement, ce qu’il faut, c’est objectivement choisir pour nos plus jeunes lecteurs les livres comme nous choisissons les nôtres… De la qualité avant tout !
Après la lecture de l’époustouflant « Balbuzar » et la visite de l’exposition remarquable et remarquée durant le festival Quai des bulles 2021 de Saint-Malo, Frédéric Pillot est devenu un auteur sous la lumière des médias et des lecteurs… Bon, restons raisonnables, il s’agit d’un illustrateur jeunesse et pas d’un candidat à l’Elysée (d’ailleurs, pour l’Elysée, c’est réglé si j’ai bien compris !)… La notoriété est donc modérée et a priori cela ne lui monte pas trop à la tête… Il n’en demeure pas moins que ses ouvrages méritent toute notre attention et en particulier « La sorcière Crabibi », un album pour les enfants que vous allez pouvoir lire à vos enfants et petits-enfants et « Le petit Poucet » qui est un grand livre…
Tout d’abord, « La sorcière Crabibi »… L’objet est beau. Un livre-album, couverture rigide avec une très belle illustration où l’on reconnait instantanément le style de Frédéric Pillot. La jeune sorcière nous domine, regarde à l’horizon, balai à la main, prête à l’action ! Reste à savoir ce qu’elle s’apprête à entreprendre mais cela nous ne le saurons qu’à la lecture de cette histoire écrite par Laurent et Olivier Souillé.
Crabibi est une véritable sorcière, d’ailleurs, elle a bien une pustule sur le nez, habite un marais glauque et sa maison qui ne paye pas de mine est sur une île au milieu de cet infecte zone humide et très habitée… Crabibi est une sorcière ambitieuse car elle veut devenir la meilleure des sorcières ! Bon, pour cela, il faut quand même gagner le grand concours annuel… L’évènement se déroule sur le plateau des Mille crapauds et il rassemble tous les sorciers du monde ! Les épreuves sont simples : une course en balais, la création d’un horrible nuage, la transformation d’un prince charmant en crapaud…
Alors, bien sûr, je ne peux pas tout vous raconter mais généralement, à ce stade, vous dites que Crabibi va gagner le concours et que même le prince charmant pourrait la trouver à son goût et l’emmener avec lui… et vous auriez tout faux !!! Mais, vous découvrirez bien ce qui va se passer… par vous-mêmes, quand vous lirez cette belle histoire à vos petits chéris…
Alors maintenant, abordons ce « Petit Poucet » que je trouve exceptionnel ! En effet, son grand format permet à Frédéric Pillot, toujours dans le même style de déployer tout son art et sa maitrise pour offrir au lecteur des illustrations splendides collant parfaitement au texte de Charles Perrault adapté par Agnès Ledig… Les enfants et les adultes qui les accompagnent plongent dans ces dessins majestueux et tremblent en même temps que les personnages… Du grand travail !
Alors Crabibi est-elle ou non une véritable héroïne ? N’est-elle que le portrait d’une énième anti héroïne des temps modernes ? Est-ce que l’on a envie de l’aimer ? De la fréquenter ? De faire le concours annuel avec elle, contre elle d’ailleurs ? Très complexe de répondre à ces questions et l’illustrateur lui-même, quand je l’ai rencontré, avait du mal à se positionner, enfin, à positionner sa sorcière. Une certitude, il l’aimait quand même bien…
Et le Petit Poucet, héros ou opportuniste qui tente de survivre avec ses frères ? Qu’importe, d’ailleurs, connaissez-vous seulement la version originale ? Bon, comme l’été c’est fait pour lire, vous voyez ce qu’il vous reste à faire… Et comme les plus jeunes ont besoin de bons et beaux livres, après avoir bien préparé votre affaire, à vous de lire aux autres !
L’été c’est fait pour lire et il me semblerait bien injuste d’oublier les plus jeunes lecteurs dans mes choix… Je sais bien que le réflexe de beaucoup de parents est de penser que ce n’est pas important, que n’importe quelle traduction d’un texte classique peut suffire à l’enfant lecteur… On a ainsi des enfants qui se retrouvent en mains avec des contes de Grimm traduits de l’allemand en polonais avant d’être traduit en français sous prétexte qu’il s’agirait d’illustrations d’un artiste polonais… Finalement, ce qu’il faut, c’est objectivement choisir pour nos plus jeunes lecteurs les livres comme nous choisissons les nôtres… De la qualité avant tout !
Après la lecture de l’époustouflant « Balbuzar » et la visite de l’exposition remarquable et remarquée durant le festival Quai des bulles 2021 de Saint-Malo, Frédéric Pillot est devenu un auteur sous la lumière des médias et des lecteurs… Bon, restons raisonnables, il s’agit d’un illustrateur jeunesse et pas d’un candidat à l’Elysée (d’ailleurs, pour l’Elysée, c’est réglé si j’ai bien compris !)… La notoriété est donc modérée et a priori cela ne lui monte pas trop à la tête… Il n’en demeure pas moins que ses ouvrages méritent toute notre attention et en particulier « La sorcière Crabibi », un album pour les enfants que vous allez pouvoir lire à vos enfants et petits-enfants et « Le petit Poucet » qui est un grand livre…
Tout d’abord, « La sorcière Crabibi »… L’objet est beau. Un livre-album, couverture rigide avec une très belle illustration où l’on reconnait instantanément le style de Frédéric Pillot. La jeune sorcière nous domine, regarde à l’horizon, balai à la main, prête à l’action ! Reste à savoir ce qu’elle s’apprête à entreprendre mais cela nous ne le saurons qu’à la lecture de cette histoire écrite par Laurent et Olivier Souillé.
Crabibi est une véritable sorcière, d’ailleurs, elle a bien une pustule sur le nez, habite un marais glauque et sa maison qui ne paye pas de mine est sur une île au milieu de cet infecte zone humide et très habitée… Crabibi est une sorcière ambitieuse car elle veut devenir la meilleure des sorcières ! Bon, pour cela, il faut quand même gagner le grand concours annuel… L’évènement se déroule sur le plateau des Mille crapauds et il rassemble tous les sorciers du monde ! Les épreuves sont simples : une course en balais, la création d’un horrible nuage, la transformation d’un prince charmant en crapaud…
Alors, bien sûr, je ne peux pas tout vous raconter mais généralement, à ce stade, vous dites que Crabibi va gagner le concours et que même le prince charmant pourrait la trouver à son goût et l’emmener avec lui… et vous auriez tout faux !!! Mais, vous découvrirez bien ce qui va se passer… par vous-mêmes, quand vous lirez cette belle histoire à vos petits chéris…
Alors maintenant, abordons ce « Petit Poucet » que je trouve exceptionnel ! En effet, son grand format permet à Frédéric Pillot, toujours dans le même style de déployer tout son art et sa maitrise pour offrir au lecteur des illustrations splendides collant parfaitement au texte de Charles Perrault adapté par Agnès Ledig… Les enfants et les adultes qui les accompagnent plongent dans ces dessins majestueux et tremblent en même temps que les personnages… Du grand travail !
Alors Crabibi est-elle ou non une véritable héroïne ? N’est-elle que le portrait d’une énième anti héroïne des temps modernes ? Est-ce que l’on a envie de l’aimer ? De la fréquenter ? De faire le concours annuel avec elle, contre elle d’ailleurs ? Très complexe de répondre à ces questions et l’illustrateur lui-même, quand je l’ai rencontré, avait du mal à se positionner, enfin, à positionner sa sorcière. Une certitude, il l’aimait quand même bien…
Et le Petit Poucet, héros ou opportuniste qui tente de survivre avec ses frères ? Qu’importe, d’ailleurs, connaissez-vous seulement la version originale ? Bon, comme l’été c’est fait pour lire, vous voyez ce qu’il vous reste à faire… Et comme les plus jeunes ont besoin de bons et beaux livres, après avoir bien préparé votre affaire, à vous de lire aux autres !
Mardi 28 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et les lectures nous poussent bien souvent à la réflexion. C’est bien cette dernière, plus encore que la lecture elle-même qui est l’essence même de notre humanité. Alors, souvent, quand je lis un ouvrage engagé j’ai envie de confronter « ma lecture » à celle des autres… C’est cet échange qui fait grandir même si ce n’est pas toujours si simple d’ouvrir le débat…
Ma fille m’a prêté un ouvrage, « Défaire le discours sexiste dans les médias » de Rose Lamy. L’ouvrage est un objet atypique car Rose Lamy n’est pas une journaliste, une sociologue, une influenceuse ou je ne sais qui… Après avoir travaillé dans la communication dans le monde de la musique, la voilà qui ouvre un compte Instagram pour relever dans les médias le langage sexiste… Elle se transforme en observatrice du monde médiatique et analyse son discours jours après jour… Elle devient sociologue, historienne, journaliste, influenceuse… sans l’être réellement. Elle était seule et soudain des milliers d’abonnés l’aident dans son travail en rapportant chacune et chacun à leur tour des éléments complémentaires sur ce langage des médias chaque fois qu’il s‘agit de raconter un destin de femme à travers un fait divers… J’utilise volontairement le mot fait divers pour ne pas entrer immédiatement dans le sujet mais on y arrive…
En effet, le premier sujet abordé, du moins dans le livre, est le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat. Il ne s’agit pas d’une narration des faits, ils sont connus et n’ont finalement jamais été remis en cause. En fait, l’autrice nous parle des mots qui ont été utilisé pour couvrir cette affaire dans les médias. Je pense qu’au départ, elle le fait sans trop savoir où cela va la mener et, au fur et à mesure, elle perçoit que les mots utilisés ne sont pas neutres, ne sont pas innocents et qu’ils portent une forme d’idéologie : il est vrai, indiscutable, que de parler d’un drame passionnel ou d’un drame lié à l’alcool ou à la drogue, ce n’est pas identique à affirmer qu’il s’agit bien d’un féminicide (mot non reconnu par les dictionnaires en ligne) !
Cela pousse, bien sûr, à regarder de façon différente tous les récits de ces femmes qui se sont fait tuer par leurs compagnons. En France, on avait l’habitude de parler de drame passionnel et il est bien temps de changer nos mots et nos perceptions des faits. Le crime « passionnel » en France méritait presque une forme d’indulgence dans les cours d’assises…
Alors, Rose Lamy poursuit sa recherche des mots et notre façon de raconter ces faits, que dis-je, ces crimes… Et son livre, je l’avoue est fort. Sa construction intellectuelle est très convaincante, le résultat est édifiant et je suis certain qu’il fallait ce type d’ouvrage pour que la société prenne conscience de la situation. Nos mots ne sont pas que des mots, ils sont bien l’indice, le reflet, d’une réalité. Oui, indiscutablement, notre société est malade et elle doit être réformée… Mais un livre, si bon soit-il, peut-il tout changer ?
Non, je ne pense pas et cela n’enlève rien au mérite de cet ouvrage et à la qualité du travail de cette autrice. Je pense qu’il doit y avoir un travail dans l’éducation, dans la justice, au parlement… Et, là, ce n’est peut-être pas gagné… Du moins, pas encore !
Il y a quelques années, au sénat, se tenait une conférence de presse sur la question des violences sexuelles. J’y étais pour plusieurs petits médias et j’étais le seul homme présent au milieu d’une dizaine de journalistes femmes, souvent très jeunes, comme si les médias avaient désigné, parmi les femmes, la dernière arrivée… J’avais fini par penser que les choses avaient changé…
Hélas, ce week-end, lors d’un débat télévisé provoqué par l’affaire Damien Abad, je voyais un plateau avec un homme et cinq femmes… Le journaliste s’est excusé mais les hommes avaient presque tous refusé de venir… sauf un ! Les choses n’ont peut-être pas changé dès que l’on parle de violence sexuelle, de viol, de harcèlement, de féminicide… les hommes ne se sentent pas concernés !
Alors, ne désespérons pas, et continuons à proposer ce type de livres au moins pour faire réfléchir, pour prendre conscience de la situation, pour faire évoluer les esprits… Et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et les lectures nous poussent bien souvent à la réflexion. C’est bien cette dernière, plus encore que la lecture elle-même qui est l’essence même de notre humanité. Alors, souvent, quand je lis un ouvrage engagé j’ai envie de confronter « ma lecture » à celle des autres… C’est cet échange qui fait grandir même si ce n’est pas toujours si simple d’ouvrir le débat…
Ma fille m’a prêté un ouvrage, « Défaire le discours sexiste dans les médias » de Rose Lamy. L’ouvrage est un objet atypique car Rose Lamy n’est pas une journaliste, une sociologue, une influenceuse ou je ne sais qui… Après avoir travaillé dans la communication dans le monde de la musique, la voilà qui ouvre un compte Instagram pour relever dans les médias le langage sexiste… Elle se transforme en observatrice du monde médiatique et analyse son discours jours après jour… Elle devient sociologue, historienne, journaliste, influenceuse… sans l’être réellement. Elle était seule et soudain des milliers d’abonnés l’aident dans son travail en rapportant chacune et chacun à leur tour des éléments complémentaires sur ce langage des médias chaque fois qu’il s‘agit de raconter un destin de femme à travers un fait divers… J’utilise volontairement le mot fait divers pour ne pas entrer immédiatement dans le sujet mais on y arrive…
En effet, le premier sujet abordé, du moins dans le livre, est le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat. Il ne s’agit pas d’une narration des faits, ils sont connus et n’ont finalement jamais été remis en cause. En fait, l’autrice nous parle des mots qui ont été utilisé pour couvrir cette affaire dans les médias. Je pense qu’au départ, elle le fait sans trop savoir où cela va la mener et, au fur et à mesure, elle perçoit que les mots utilisés ne sont pas neutres, ne sont pas innocents et qu’ils portent une forme d’idéologie : il est vrai, indiscutable, que de parler d’un drame passionnel ou d’un drame lié à l’alcool ou à la drogue, ce n’est pas identique à affirmer qu’il s’agit bien d’un féminicide (mot non reconnu par les dictionnaires en ligne) !
Cela pousse, bien sûr, à regarder de façon différente tous les récits de ces femmes qui se sont fait tuer par leurs compagnons. En France, on avait l’habitude de parler de drame passionnel et il est bien temps de changer nos mots et nos perceptions des faits. Le crime « passionnel » en France méritait presque une forme d’indulgence dans les cours d’assises…
Alors, Rose Lamy poursuit sa recherche des mots et notre façon de raconter ces faits, que dis-je, ces crimes… Et son livre, je l’avoue est fort. Sa construction intellectuelle est très convaincante, le résultat est édifiant et je suis certain qu’il fallait ce type d’ouvrage pour que la société prenne conscience de la situation. Nos mots ne sont pas que des mots, ils sont bien l’indice, le reflet, d’une réalité. Oui, indiscutablement, notre société est malade et elle doit être réformée… Mais un livre, si bon soit-il, peut-il tout changer ?
Non, je ne pense pas et cela n’enlève rien au mérite de cet ouvrage et à la qualité du travail de cette autrice. Je pense qu’il doit y avoir un travail dans l’éducation, dans la justice, au parlement… Et, là, ce n’est peut-être pas gagné… Du moins, pas encore !
Il y a quelques années, au sénat, se tenait une conférence de presse sur la question des violences sexuelles. J’y étais pour plusieurs petits médias et j’étais le seul homme présent au milieu d’une dizaine de journalistes femmes, souvent très jeunes, comme si les médias avaient désigné, parmi les femmes, la dernière arrivée… J’avais fini par penser que les choses avaient changé…
Hélas, ce week-end, lors d’un débat télévisé provoqué par l’affaire Damien Abad, je voyais un plateau avec un homme et cinq femmes… Le journaliste s’est excusé mais les hommes avaient presque tous refusé de venir… sauf un ! Les choses n’ont peut-être pas changé dès que l’on parle de violence sexuelle, de viol, de harcèlement, de féminicide… les hommes ne se sentent pas concernés !
Alors, ne désespérons pas, et continuons à proposer ce type de livres au moins pour faire réfléchir, pour prendre conscience de la situation, pour faire évoluer les esprits… Et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Mercredi 29 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et je ne suis pas un habitué systématique des journaux intimes même si j’en ai lu quelques-uns depuis le début de mes études littéraires… Il faut dire que ce genre est particulier car qui dit « intime » dit « lu par personne d’autre que l’auteur », alors que si je vous en parle, c’est que ce « journal intime » a été publié, qu’il est dans le domaine public… Parfois avec l’accord de l’auteur qui a lui-même expurgé le texte de ce qui était trop intime, parfois post-mortem sans que l’auteur n’ait eu la possibilité de donner son accord, de « nettoyer » le texte…
Un journal intime est aussi un texte particulier car il est essentiellement dans le ressenti de l’auteur et, parfois, fantasme et réalité se mélangent dans une narration qui peut être très éloignée du vécu, des faits, de la vérité… Il n’en demeure pas moins que la lecture d’un journal intime en apprend beaucoup sur un auteur, un penseur, une œuvre, une action politique… Le lecteur, quant à lui, peut être déçu, enthousiasmé ou révolté, indifférent ou dubitatif… Lui aussi se trouvant d’ailleurs dans une situation délicate car sa vision de l’auteur est profondément marquée par le ressenti de sa lecture de cet auteur…
C’est ainsi, avec tout cela en tête et même plus, qu’un jour, chez Emmaüs, j’ai trouvé et acheté « Journal » de Michel Polac, sous-titré « pages choisies » par Pierre-Emmanuel Dauzat, 1980-1998. C’est la curiosité qui m’a poussé car d’une part je n’avais jamais été un spectateur régulier de son émission « Droit de réponse » (en partie car dans cette période, 1981 à 1987, je n’avais pas la télévision)… et, d’autre part, j’avais entendu parler de certaines polémiques autour des aspects très intimes, trop intimes comme l’a écrit Philippe Brassart dans La Dépêche en 2000…
Certes, la partie la plus polémique tourne autour de ses expériences sexuelles avec des adolescents et il n’y a aucun commentaire particulier à faire ici si ce n’est de se demander pourquoi il a laissé filtrer cet aspect des choses ? Fier de lui, non, il ne semble pas à le lire… Repentant, pas réellement… Sous-estimant la gravité des faits, pas sûr… Bref, on se demande bien pourquoi de telles citations… Sur le fond de la question, tout a déjà été dit sur la pédophilie, n’en rajoutons pas… Elle est un crime, point barre !
Seulement, dans ces plus de 500 pages, il n’y a pas que cet aspect criminel… Alors qu’en est-il pour le lecteur ? A mon avis, il n’y a pas grand-chose de passionnant. Attention, je n’ai pas qu’il n’y avait rien à lire ! Mais trop souvent, on a un homme qui se regarde dans le miroir, qui s’écoute beaucoup, qui est déçu par trop de monde… Blasé par la vie, par les créations culturelles, la télévision et le cinéma, il n’arrive plus à s’émerveiller… Finalement, je le trouve très triste, trop triste… Lui-même, avec lucidité, se déclare souvent « ours », « misanthrope », un peu comme un homme des cavernes qui resterait toujours au fond, bien caché, à l’ombre, invisible… On est probablement bien loin de l’image qu’avaient certains du temps de sa gloire médiatique…
Sa vision de la femme interroge aussi. Certaines, certains, diraient qu’il a celle de son temps… Peut-être mais pas que… Il avoue n’avoir jamais rendu heureuse une femme et c’est possible, après tout, c’est lui qui le dit… Mais c’est surtout l’image d’un homme isolé, malheureux, cynique, triste, qu’il nous livre…
Alors, me direz-vous, faut-il lire ce « Journal » ? J’ai envie de répondre que, si vous aimez lire cette littérature, si l’intimité des autres vous aide à grandir, à réfléchir, il vaut mieux lire ce journal que certaines pages Facebook, c’est indiscutable ! Par contre, vous avez d’autres journaux, intimes ou pas, très bien écrits, et je citerais pour vous guider cet été, puisque l’été c’est fait pour lire, ceux d’Augustin d’Hippone (Les Confessions), Montaigne (Essais), Rousseau (Les Confessions), Chateaubriand (Mémoires d’Outre-tombe), Gide (Journal)… Attention, chez certains, il y a aussi des pages qui peuvent choquer !
Devant de tels choix, je ne peux donc que vous souhaiter de très bonnes lectures estivales !
L’été c’est fait pour lire et je ne suis pas un habitué systématique des journaux intimes même si j’en ai lu quelques-uns depuis le début de mes études littéraires… Il faut dire que ce genre est particulier car qui dit « intime » dit « lu par personne d’autre que l’auteur », alors que si je vous en parle, c’est que ce « journal intime » a été publié, qu’il est dans le domaine public… Parfois avec l’accord de l’auteur qui a lui-même expurgé le texte de ce qui était trop intime, parfois post-mortem sans que l’auteur n’ait eu la possibilité de donner son accord, de « nettoyer » le texte…
Un journal intime est aussi un texte particulier car il est essentiellement dans le ressenti de l’auteur et, parfois, fantasme et réalité se mélangent dans une narration qui peut être très éloignée du vécu, des faits, de la vérité… Il n’en demeure pas moins que la lecture d’un journal intime en apprend beaucoup sur un auteur, un penseur, une œuvre, une action politique… Le lecteur, quant à lui, peut être déçu, enthousiasmé ou révolté, indifférent ou dubitatif… Lui aussi se trouvant d’ailleurs dans une situation délicate car sa vision de l’auteur est profondément marquée par le ressenti de sa lecture de cet auteur…
C’est ainsi, avec tout cela en tête et même plus, qu’un jour, chez Emmaüs, j’ai trouvé et acheté « Journal » de Michel Polac, sous-titré « pages choisies » par Pierre-Emmanuel Dauzat, 1980-1998. C’est la curiosité qui m’a poussé car d’une part je n’avais jamais été un spectateur régulier de son émission « Droit de réponse » (en partie car dans cette période, 1981 à 1987, je n’avais pas la télévision)… et, d’autre part, j’avais entendu parler de certaines polémiques autour des aspects très intimes, trop intimes comme l’a écrit Philippe Brassart dans La Dépêche en 2000…
Certes, la partie la plus polémique tourne autour de ses expériences sexuelles avec des adolescents et il n’y a aucun commentaire particulier à faire ici si ce n’est de se demander pourquoi il a laissé filtrer cet aspect des choses ? Fier de lui, non, il ne semble pas à le lire… Repentant, pas réellement… Sous-estimant la gravité des faits, pas sûr… Bref, on se demande bien pourquoi de telles citations… Sur le fond de la question, tout a déjà été dit sur la pédophilie, n’en rajoutons pas… Elle est un crime, point barre !
Seulement, dans ces plus de 500 pages, il n’y a pas que cet aspect criminel… Alors qu’en est-il pour le lecteur ? A mon avis, il n’y a pas grand-chose de passionnant. Attention, je n’ai pas qu’il n’y avait rien à lire ! Mais trop souvent, on a un homme qui se regarde dans le miroir, qui s’écoute beaucoup, qui est déçu par trop de monde… Blasé par la vie, par les créations culturelles, la télévision et le cinéma, il n’arrive plus à s’émerveiller… Finalement, je le trouve très triste, trop triste… Lui-même, avec lucidité, se déclare souvent « ours », « misanthrope », un peu comme un homme des cavernes qui resterait toujours au fond, bien caché, à l’ombre, invisible… On est probablement bien loin de l’image qu’avaient certains du temps de sa gloire médiatique…
Sa vision de la femme interroge aussi. Certaines, certains, diraient qu’il a celle de son temps… Peut-être mais pas que… Il avoue n’avoir jamais rendu heureuse une femme et c’est possible, après tout, c’est lui qui le dit… Mais c’est surtout l’image d’un homme isolé, malheureux, cynique, triste, qu’il nous livre…
Alors, me direz-vous, faut-il lire ce « Journal » ? J’ai envie de répondre que, si vous aimez lire cette littérature, si l’intimité des autres vous aide à grandir, à réfléchir, il vaut mieux lire ce journal que certaines pages Facebook, c’est indiscutable ! Par contre, vous avez d’autres journaux, intimes ou pas, très bien écrits, et je citerais pour vous guider cet été, puisque l’été c’est fait pour lire, ceux d’Augustin d’Hippone (Les Confessions), Montaigne (Essais), Rousseau (Les Confessions), Chateaubriand (Mémoires d’Outre-tombe), Gide (Journal)… Attention, chez certains, il y a aussi des pages qui peuvent choquer !
Devant de tels choix, je ne peux donc que vous souhaiter de très bonnes lectures estivales !
Jeudi 30 juin 2022
L’été c’est fait pour lire et comme je l’avais annoncé, régulièrement, nous prendrons le temps de faire escale au pays des contes… Vous savez, ces petites histoires que l’on raconte aux enfants en les écoutant d’une seule oreille…
Aujourd’hui, j’ai choisi « La Belle et la Bête » dans une édition qui reprend le conte de Madame de Villeneuve quasiment dans son édition originale. Il est important de relire cette version car si le conte a été utilisé de nombreuses fois au théâtre, au cinéma, en bande dessinée… Il est l’objet d’un dessin animé japonais, Belle, en 2021, avec un scénario et une réalisation de Mamoru Hosoda… et malheureusement, les jeunes qui ont vu ou vont aller voir cette « anim’ » ne connaissent que la version de Walt Disney ! Alors, replongeons au dix-huitième siècle…
Madame de Villeneuve, l’autrice de cette première version moderne, l’avait entendu une fois d’une femme de chambre. Elle en avait fait une version longue qui est passée inaperçue ou presque. Puis, en 1756, Madame de Beaumont en fait une version plus synthétique dans son « Magasin des enfants » et assure ainsi la célébrité à cette histoire… Heureusement, la version de Madame de Villeneuve a régulièrement été rééditée… Le film de Cocteau (1946) s’inspire officiellement de la version de Madame de Beaumont.
J’ai lu, à voix haute, ce conte à une de mes petites filles, âgée de 6 ans et demi. Elle a été captivée et il faut reconnaître que l’histoire est beaucoup plus subtile et humaine que la version de Walt Disney. La déchéance du père est en trois temps et le dernier laisse une lueur d’espoir. On comprend mieux comment il en arrive à sa situation et comment réagissent les enfants, en particulier les filles brûlées par la jalousie. On perçoit la culpabilité ressentie par la petite dernière qui par son souhait d’une rose provoque les circonstances du drame…
Enfin, et ce n’est pas rien, on prend le temps du cheminement de l’amour chez la Belle et chez la Bête. Rien n’est rapide et tout a un sens…
J’ai choisi cette version assez conséquente de Madame de Villeneuve qui vous empêchera d’en faire une lecture rapide juste avant le coucher. Vous devrez fractionner la lecture en trois ou quatre parties et prévoir un marque-page… Ce mode de fonctionnement permet aussi à l’imagination de travailler dans le temps et il n’est pas interdit – que dis-je, il est fortement recommandé – de partager avant la reprise de la lecture, après vingt quatre heure de décantation, le ressenti… Cela permet de replonger dans l’histoire de façon forte, beaucoup plus profonde en tous cas que si on se contentait d’un petit résumé…
Enfin, les illustrations d’Etienne Delessert, très éloignées des dessins Walt Disney, participent à accompagner le lecteur et les auditeurs dans l’ambiance de cette demeure spéciale, celle de la Bête…
Donc, je vous invite non seulement à lire cet été mais à lire aux autres et à vous de choisir les auditeurs qui vous semblent les plus adaptés à vos lectures. Je vous rappelle que de nombreux adultes aiment que l’on prenne le temps de leur raconter des histoires… Une façon de partager la culture, les livres, les contes, les histoires… Un mode de vie aussi pour que les plus grands et les plus jeunes se retrouvent ensemble et par seulement côte-à-côte sur leurs téléphones portables, enfin, je veux dire, leurs « Smartphones » !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je n’ai plus qu’à vous souhaiter de bonnes lectures estivales !
L’été c’est fait pour lire et comme je l’avais annoncé, régulièrement, nous prendrons le temps de faire escale au pays des contes… Vous savez, ces petites histoires que l’on raconte aux enfants en les écoutant d’une seule oreille…
Aujourd’hui, j’ai choisi « La Belle et la Bête » dans une édition qui reprend le conte de Madame de Villeneuve quasiment dans son édition originale. Il est important de relire cette version car si le conte a été utilisé de nombreuses fois au théâtre, au cinéma, en bande dessinée… Il est l’objet d’un dessin animé japonais, Belle, en 2021, avec un scénario et une réalisation de Mamoru Hosoda… et malheureusement, les jeunes qui ont vu ou vont aller voir cette « anim’ » ne connaissent que la version de Walt Disney ! Alors, replongeons au dix-huitième siècle…
Madame de Villeneuve, l’autrice de cette première version moderne, l’avait entendu une fois d’une femme de chambre. Elle en avait fait une version longue qui est passée inaperçue ou presque. Puis, en 1756, Madame de Beaumont en fait une version plus synthétique dans son « Magasin des enfants » et assure ainsi la célébrité à cette histoire… Heureusement, la version de Madame de Villeneuve a régulièrement été rééditée… Le film de Cocteau (1946) s’inspire officiellement de la version de Madame de Beaumont.
J’ai lu, à voix haute, ce conte à une de mes petites filles, âgée de 6 ans et demi. Elle a été captivée et il faut reconnaître que l’histoire est beaucoup plus subtile et humaine que la version de Walt Disney. La déchéance du père est en trois temps et le dernier laisse une lueur d’espoir. On comprend mieux comment il en arrive à sa situation et comment réagissent les enfants, en particulier les filles brûlées par la jalousie. On perçoit la culpabilité ressentie par la petite dernière qui par son souhait d’une rose provoque les circonstances du drame…
Enfin, et ce n’est pas rien, on prend le temps du cheminement de l’amour chez la Belle et chez la Bête. Rien n’est rapide et tout a un sens…
J’ai choisi cette version assez conséquente de Madame de Villeneuve qui vous empêchera d’en faire une lecture rapide juste avant le coucher. Vous devrez fractionner la lecture en trois ou quatre parties et prévoir un marque-page… Ce mode de fonctionnement permet aussi à l’imagination de travailler dans le temps et il n’est pas interdit – que dis-je, il est fortement recommandé – de partager avant la reprise de la lecture, après vingt quatre heure de décantation, le ressenti… Cela permet de replonger dans l’histoire de façon forte, beaucoup plus profonde en tous cas que si on se contentait d’un petit résumé…
Enfin, les illustrations d’Etienne Delessert, très éloignées des dessins Walt Disney, participent à accompagner le lecteur et les auditeurs dans l’ambiance de cette demeure spéciale, celle de la Bête…
Donc, je vous invite non seulement à lire cet été mais à lire aux autres et à vous de choisir les auditeurs qui vous semblent les plus adaptés à vos lectures. Je vous rappelle que de nombreux adultes aiment que l’on prenne le temps de leur raconter des histoires… Une façon de partager la culture, les livres, les contes, les histoires… Un mode de vie aussi pour que les plus grands et les plus jeunes se retrouvent ensemble et par seulement côte-à-côte sur leurs téléphones portables, enfin, je veux dire, leurs « Smartphones » !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je n’ai plus qu’à vous souhaiter de bonnes lectures estivales !
Vendredi 1er juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et c’est pour certains d’entre nous le temps béni des relectures… Ah, relire les grands classiques sans avoir de dissertation à la clef, sans colle pour plancher (et transpirer abondamment), bref, lire sans souci en prenant son temps et, même, sans être obligé de terminer le livre ! Oui, on en a tous rêvé durant nos études mais l’été venu, c’est possible ! Alors profitons-en…
On peut, bien sûr, se laisser porter par ses goûts, ses souvenirs, ses envies littéraires du moment (sans oublier l’influence de la météo !)… Mais cela peut ne pas suffire et on peut avoir besoin de conseils, de stimulations, voir même d’une poussette dans le dos pour tomber dans un beau livre que l’on va avoir le bonheur de redécouvrir sous un autre angle…
Un jour, j’étais dans la « librairie » Emmaüs de Chalon-sur-Saône, un lieu que je fréquente assidument même si la règle est simple : tout achat de livre implique immédiatement le départ d’un livre de la bibliothèque ! J’arpentais donc ce lieu de prédilection quand je tombai soudainement sur un petit opus d’à peine plus de 100 pages au nom surprenant : « Cher auteur… de mes jours infortunés ». Je ne connaissais pas l’auteur, Jacques Géraud, mais le thème me plut immédiatement. Il s’agissait de personnages qui écrivaient à leur auteur pour se plaindre de ce qu’ils vivaient dans de grandes œuvres classiques…
La lecture s’avéra des plus sympathique et surprenante. Imaginez que le corbeau de La Fontaine se lamente : je passe pour un imbécile qui a perdu son fromage… Enfin, ici, il s’agit même d’un camembert Président… Ou encore, la petite Juliette qui fait état de son point de vue sur que le cher Donatien marquis de Sade exige d’elle… Attention, dans ce cas-là le langage est assez cru et ce n’est pas à mettre dans toutes les mains… Enfin, Jésus écrivant directement aux quatre évangélistes…
En fait, à chaque fois, l’auteur nous invite dans sa lecture de l’œuvre, avec un parti pris indiscutable car il s’agit de sa lecture personnelle, sa façon de faire réagir le héros ou l’héroïne… On peut ne pas être toujours en accord avec Jacques Giraud, il n’en demeure pas moins que l’on est pris d’une envie de relecture de certains ouvrages… Et si je n’avais pas compris « Le rouge et le noir », si j’avais lu trop vite « Zazie dans le métro »… Et si… Et si…
A partir de ce petit livre, on peut relire Flaubert, Beckett, Sade, Stendhal, La Fontaine, Hugo, Racine, Perrault, Grimm, Ionesco, Proust, Camus, Choderlos de Laclos, Les Evangiles, Queneau, la comtesse de Ségur… Un sacré voyage dans nos bibliothèques, un véritable programme de relecture estivale, une magnifique façon de partir à l’aventure et en voyage…
Alors, me direz-vous, quel auteur avez-vous choisi de relire à cette occasion ? Certes, tout me donnait envie à une exception près, Proust. Il faut dire que sans être fâché avec lui, je n’ai jamais réussi à prendre plaisir en lisant Proust, donc le relire ne me tentait pas trop d’autant plus, j’en ai déjà parlé, que l’adaptation de BD de Stéphane Heuet me convenait parfaitement… Alors, c’est vers le XVII° siècle que je me suis tourné et j’ai décidé cet été de relire Perrault et La Fontaine… Le choix était aussi guidé par mes conférences à préparer sur ce siècle très étonnant… mais on en reparlera !
Petit détail de poids pour une lecture estivale, comme l’été c’est fait pour lire, chaque lettre d’un héros à son auteur peut être lue indépendamment des autres et du coup il s’agit d’un ouvrage dont on peut faire durer la lecture tout au long de l’été… Avec bien sûr la possibilité d’insérer ses relectures…
Alors très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et c’est pour certains d’entre nous le temps béni des relectures… Ah, relire les grands classiques sans avoir de dissertation à la clef, sans colle pour plancher (et transpirer abondamment), bref, lire sans souci en prenant son temps et, même, sans être obligé de terminer le livre ! Oui, on en a tous rêvé durant nos études mais l’été venu, c’est possible ! Alors profitons-en…
On peut, bien sûr, se laisser porter par ses goûts, ses souvenirs, ses envies littéraires du moment (sans oublier l’influence de la météo !)… Mais cela peut ne pas suffire et on peut avoir besoin de conseils, de stimulations, voir même d’une poussette dans le dos pour tomber dans un beau livre que l’on va avoir le bonheur de redécouvrir sous un autre angle…
Un jour, j’étais dans la « librairie » Emmaüs de Chalon-sur-Saône, un lieu que je fréquente assidument même si la règle est simple : tout achat de livre implique immédiatement le départ d’un livre de la bibliothèque ! J’arpentais donc ce lieu de prédilection quand je tombai soudainement sur un petit opus d’à peine plus de 100 pages au nom surprenant : « Cher auteur… de mes jours infortunés ». Je ne connaissais pas l’auteur, Jacques Géraud, mais le thème me plut immédiatement. Il s’agissait de personnages qui écrivaient à leur auteur pour se plaindre de ce qu’ils vivaient dans de grandes œuvres classiques…
La lecture s’avéra des plus sympathique et surprenante. Imaginez que le corbeau de La Fontaine se lamente : je passe pour un imbécile qui a perdu son fromage… Enfin, ici, il s’agit même d’un camembert Président… Ou encore, la petite Juliette qui fait état de son point de vue sur que le cher Donatien marquis de Sade exige d’elle… Attention, dans ce cas-là le langage est assez cru et ce n’est pas à mettre dans toutes les mains… Enfin, Jésus écrivant directement aux quatre évangélistes…
En fait, à chaque fois, l’auteur nous invite dans sa lecture de l’œuvre, avec un parti pris indiscutable car il s’agit de sa lecture personnelle, sa façon de faire réagir le héros ou l’héroïne… On peut ne pas être toujours en accord avec Jacques Giraud, il n’en demeure pas moins que l’on est pris d’une envie de relecture de certains ouvrages… Et si je n’avais pas compris « Le rouge et le noir », si j’avais lu trop vite « Zazie dans le métro »… Et si… Et si…
A partir de ce petit livre, on peut relire Flaubert, Beckett, Sade, Stendhal, La Fontaine, Hugo, Racine, Perrault, Grimm, Ionesco, Proust, Camus, Choderlos de Laclos, Les Evangiles, Queneau, la comtesse de Ségur… Un sacré voyage dans nos bibliothèques, un véritable programme de relecture estivale, une magnifique façon de partir à l’aventure et en voyage…
Alors, me direz-vous, quel auteur avez-vous choisi de relire à cette occasion ? Certes, tout me donnait envie à une exception près, Proust. Il faut dire que sans être fâché avec lui, je n’ai jamais réussi à prendre plaisir en lisant Proust, donc le relire ne me tentait pas trop d’autant plus, j’en ai déjà parlé, que l’adaptation de BD de Stéphane Heuet me convenait parfaitement… Alors, c’est vers le XVII° siècle que je me suis tourné et j’ai décidé cet été de relire Perrault et La Fontaine… Le choix était aussi guidé par mes conférences à préparer sur ce siècle très étonnant… mais on en reparlera !
Petit détail de poids pour une lecture estivale, comme l’été c’est fait pour lire, chaque lettre d’un héros à son auteur peut être lue indépendamment des autres et du coup il s’agit d’un ouvrage dont on peut faire durer la lecture tout au long de l’été… Avec bien sûr la possibilité d’insérer ses relectures…
Alors très bonne lecture !
Samedi 2 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et la bande dessinée est bien une lecture comme les autres… Enfin, c’est ce que je pense profondément et quand je lis un album comme celui-ci, le dernier paru de la série Jérôme K Jérôme Bloche de Dodier, en quelques minutes j’oublie la forme narrative pour ne plus être pris que par l’aspect humain…
D’une certaine façon, je l’ai déjà dit à l’auteur, j’ai le sentiment que cette série s’épaissit avec le temps, devient d’une certaine façon plus grave et donc plus humaine à moins que ce soit le contraire, plus humaine et donc plus grave… Et c’est d’autant plus vrai quand Jérôme est sur le point de se marier !
Ce qui est très intéressant dans la narration de cet album c’est que l’auteur joue avec le lecteur en mêlant vérité et cauchemar, passé et présent, sentiments, fantasmes et faits… On peut parfois être déstabilisé durant quelques planches, enfin quelques instants…
Il faut dire que Jérôme est quand même fiancé depuis tellement longtemps avec sa Babette hôtesse de l’air qu’il serait bien temps de passer à l’étape supérieure… Stop, ne tirez pas de cette phrase des aspects moralisateurs que je n’ai pas souhaité glisser là… En fait, je poursuis un raisonnement de l’époque de la création, sans en faire trop… D’ailleurs, qui vous dit que le mariage pourrait avoir lieu avec Babette ? D’ailleurs, Rebecca ne se serait-elle pas positionnée elle-même pour devenir l’heureuse élue ? Suspense insoutenable ! Je n’en dis pas plus sur la question…
Oui, certains pourraient bien trouver un côté fleur bleue à cette série mais ce serait une lecture parcellaire car il y a beaucoup plus dans Jérôme K Jérôme Bloche. Certes, une série créée au début des années quatre-vingt, porte la vie de cette époque et, comme elle est publiée par le Journal de Spirou, elle est bien destinée à la jeunesse, jeunesse de cette époque… Le temps a passé et Dodier effectue progressivement les changements de sa série. Certes, Jérôme ne saute pas sur Babette (ou réciproquement), ils logent ensemble, ils vivent complètement comme un couple d’aujourd’hui… et Babette est parfois un soupçon jalouse… Enfin, je dis cela comme ça…
Mais la force de la série ne repose pas dans les affaires maritales du couple. Ce qui me semble important est de voir l’importance dans la vie de Jérôme de ses amis, de son quartier, de ses liens sociaux, y compris les plus improbables… On finit par oublier son métier : détective privé… En fait, non, on ne l’oublie pas et on mesure que cette histoire s’inspire de ces privés américains qui peuplent ces romans noirs, psychologiques et sociaux. L’enquête en tant que telle n’a pas d’importance, c’est la vie quotidienne du privé que l’on suit… Heureusement, il n’est pas alcoolique ! On a échappé au plus glauque…
La narration graphique de cette série est hyper classique, certains adoreront d’autres resteront plus dubitatifs mais ce qui est certain c’est qu’elle efficace, bien mise en place et qu’elle est finalement un bon exemple de ce que peut être la ligne claire aujourd’hui… Ce qui est agréable aussi pour le lecteur, c’est que l’on oublie le format classique de 46 planches pour proposer une histoire plus aboutie, ici avec 70 pages !
Enfin, comme il s’agit du vingt-huitième album de la série, la question qui se pose est simple : peut-on le lire sans problème sans avoir lu la série entière ? Oui, c’est possible même si c’est beaucoup plus éclairant de lire la série entière et dans l’ordre… Car chaque album est une sorte de one-shot même si les personnages récurrents, eux, évoluent d’album en album…
Mais comme l’été c’est fait pour lire, vous pouvez aussi, sans aucun problème, découvrir (ou relire) toute la série Jérôme K Jérôme Bloche et dans l’ordre de parution… Donc, très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et la bande dessinée est bien une lecture comme les autres… Enfin, c’est ce que je pense profondément et quand je lis un album comme celui-ci, le dernier paru de la série Jérôme K Jérôme Bloche de Dodier, en quelques minutes j’oublie la forme narrative pour ne plus être pris que par l’aspect humain…
D’une certaine façon, je l’ai déjà dit à l’auteur, j’ai le sentiment que cette série s’épaissit avec le temps, devient d’une certaine façon plus grave et donc plus humaine à moins que ce soit le contraire, plus humaine et donc plus grave… Et c’est d’autant plus vrai quand Jérôme est sur le point de se marier !
Ce qui est très intéressant dans la narration de cet album c’est que l’auteur joue avec le lecteur en mêlant vérité et cauchemar, passé et présent, sentiments, fantasmes et faits… On peut parfois être déstabilisé durant quelques planches, enfin quelques instants…
Il faut dire que Jérôme est quand même fiancé depuis tellement longtemps avec sa Babette hôtesse de l’air qu’il serait bien temps de passer à l’étape supérieure… Stop, ne tirez pas de cette phrase des aspects moralisateurs que je n’ai pas souhaité glisser là… En fait, je poursuis un raisonnement de l’époque de la création, sans en faire trop… D’ailleurs, qui vous dit que le mariage pourrait avoir lieu avec Babette ? D’ailleurs, Rebecca ne se serait-elle pas positionnée elle-même pour devenir l’heureuse élue ? Suspense insoutenable ! Je n’en dis pas plus sur la question…
Oui, certains pourraient bien trouver un côté fleur bleue à cette série mais ce serait une lecture parcellaire car il y a beaucoup plus dans Jérôme K Jérôme Bloche. Certes, une série créée au début des années quatre-vingt, porte la vie de cette époque et, comme elle est publiée par le Journal de Spirou, elle est bien destinée à la jeunesse, jeunesse de cette époque… Le temps a passé et Dodier effectue progressivement les changements de sa série. Certes, Jérôme ne saute pas sur Babette (ou réciproquement), ils logent ensemble, ils vivent complètement comme un couple d’aujourd’hui… et Babette est parfois un soupçon jalouse… Enfin, je dis cela comme ça…
Mais la force de la série ne repose pas dans les affaires maritales du couple. Ce qui me semble important est de voir l’importance dans la vie de Jérôme de ses amis, de son quartier, de ses liens sociaux, y compris les plus improbables… On finit par oublier son métier : détective privé… En fait, non, on ne l’oublie pas et on mesure que cette histoire s’inspire de ces privés américains qui peuplent ces romans noirs, psychologiques et sociaux. L’enquête en tant que telle n’a pas d’importance, c’est la vie quotidienne du privé que l’on suit… Heureusement, il n’est pas alcoolique ! On a échappé au plus glauque…
La narration graphique de cette série est hyper classique, certains adoreront d’autres resteront plus dubitatifs mais ce qui est certain c’est qu’elle efficace, bien mise en place et qu’elle est finalement un bon exemple de ce que peut être la ligne claire aujourd’hui… Ce qui est agréable aussi pour le lecteur, c’est que l’on oublie le format classique de 46 planches pour proposer une histoire plus aboutie, ici avec 70 pages !
Enfin, comme il s’agit du vingt-huitième album de la série, la question qui se pose est simple : peut-on le lire sans problème sans avoir lu la série entière ? Oui, c’est possible même si c’est beaucoup plus éclairant de lire la série entière et dans l’ordre… Car chaque album est une sorte de one-shot même si les personnages récurrents, eux, évoluent d’album en album…
Mais comme l’été c’est fait pour lire, vous pouvez aussi, sans aucun problème, découvrir (ou relire) toute la série Jérôme K Jérôme Bloche et dans l’ordre de parution… Donc, très bonne lecture !
Dimanche 3 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et le roman policier est presque de droit sur les tables de nuit estivales, dans les sacs de voyage ou avec les affaires de plage… Seulement, comme il existe presque autant de genres de romans policiers que d’auteurs de polars, autant de lecteurs fanatiques que de collections disponibles, je vais essayer de trouver des romans très différents qui nous permettront de semaine en semaine de passer du thriller au cosy mystery, du roman noir au roman d’ambiance, du roman rouge au polar psychologique, du whodunit classique à l’énigme historique… Bref, on va tenter de satisfaire tout le monde mais chacun à son tour…
L’affaire est d’autant plus compliquée que les genres ne sont pas toujours strictement suivis. Par exemple, les romans « Son espionne royale » de Rhys Bowen sont à la fois à classer dans les «espionnages», dans les «cosy mysteries», dans les romances et dans les whodunit… et certains oseraient même parler de super héroïnes, allez savoir… Allez, je m’explique un peu…
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout cette série romanesque, quelques explications préalables. Nous sommes en Grande Bretagne, dans les années trente. Georgiana de Rannoch, une femme de la famille royale, héritière potentielle du trône mais classée après la trentième place… donc aucune chance de monter sur le trône ! Mais, dans la famille royale, on ne peut pas chercher un travail et se mettre à gagner sa vie comme un roturier et, comme par ailleurs, sa famille est pauvre et que son frère ainé a hérité de la propriété familiale, elle est presque condamnée à vivre pauvre et inactive. Enfin, sauf si elle se marie à un riche héritier… Voilà, on est aux portes de la romance !
Mais la reine aime bien Georgiana et régulièrement elle lui confie des quelques délicates missions. Occasion de s’occuper, de manger à l’œil et d’être logée dans un lieu confortable (enfin, ce n’est pas toujours vrai !). Pour conforter le genre romance, sachez bien que Georgiana a un soupirant, un amoureux, un chéri, un fiancé (vous choisissez votre mot mais vous ne retenez pas « amant » car en neuf tomes ils n’ont toujours pas réussi à conclure la petite affaire), le fameux et célèbre Darcy O’Mara, un Irlandais catholique alors qu’elle est anglicane et Ecossaise ! Bon, pour la romance, tout est coché ! Passons un peu à l’espionnage…
Les missions de la reine ne sont pas directement géopolitiques mais, à chaque fois, derrière une question simple qu’elle se pose, il y a des enjeux supérieurs que la police ou certains hauts personnages du pays se chargent de suivre en utilisant aussi la douce Georgiana… C’est aussi l’époque où le Prince de Galles fréquente une femme américaine mariée ce qui inquiète tous le monde dans le royaume…
Dans le dernier volume paru, il y a un beau meurtre, une prostituée de luxe que fréquentait un prince, George, qui est sur le point de se marier avec la princesse Marina… Or, la mission de Georgiana est bien de guider et accompagner Marina lors de ses premiers jours à la cour royale et de faire en sorte qu’elle n’apprenne pas les écarts de conduite de son futur mari, le prince George… Tout un programme !
Tout cela donne un roman (et même une série) très agréable à lire et une littérature parfaitement adaptée à l’été, aux vacances, aux voyages, à la plage… Pour autant, il me semble que c’est vivifiant, bien construit, bien traduit, historique et cohérent… Une lecture loisir mais pas une lecture stupide !
Alors comme l’été c’est fait pour lire n’hésitez pas à découvrir cette série et cette héroïne Georgiana ! Bonne lecture à tous !
L’été c’est fait pour lire et le roman policier est presque de droit sur les tables de nuit estivales, dans les sacs de voyage ou avec les affaires de plage… Seulement, comme il existe presque autant de genres de romans policiers que d’auteurs de polars, autant de lecteurs fanatiques que de collections disponibles, je vais essayer de trouver des romans très différents qui nous permettront de semaine en semaine de passer du thriller au cosy mystery, du roman noir au roman d’ambiance, du roman rouge au polar psychologique, du whodunit classique à l’énigme historique… Bref, on va tenter de satisfaire tout le monde mais chacun à son tour…
L’affaire est d’autant plus compliquée que les genres ne sont pas toujours strictement suivis. Par exemple, les romans « Son espionne royale » de Rhys Bowen sont à la fois à classer dans les «espionnages», dans les «cosy mysteries», dans les romances et dans les whodunit… et certains oseraient même parler de super héroïnes, allez savoir… Allez, je m’explique un peu…
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout cette série romanesque, quelques explications préalables. Nous sommes en Grande Bretagne, dans les années trente. Georgiana de Rannoch, une femme de la famille royale, héritière potentielle du trône mais classée après la trentième place… donc aucune chance de monter sur le trône ! Mais, dans la famille royale, on ne peut pas chercher un travail et se mettre à gagner sa vie comme un roturier et, comme par ailleurs, sa famille est pauvre et que son frère ainé a hérité de la propriété familiale, elle est presque condamnée à vivre pauvre et inactive. Enfin, sauf si elle se marie à un riche héritier… Voilà, on est aux portes de la romance !
Mais la reine aime bien Georgiana et régulièrement elle lui confie des quelques délicates missions. Occasion de s’occuper, de manger à l’œil et d’être logée dans un lieu confortable (enfin, ce n’est pas toujours vrai !). Pour conforter le genre romance, sachez bien que Georgiana a un soupirant, un amoureux, un chéri, un fiancé (vous choisissez votre mot mais vous ne retenez pas « amant » car en neuf tomes ils n’ont toujours pas réussi à conclure la petite affaire), le fameux et célèbre Darcy O’Mara, un Irlandais catholique alors qu’elle est anglicane et Ecossaise ! Bon, pour la romance, tout est coché ! Passons un peu à l’espionnage…
Les missions de la reine ne sont pas directement géopolitiques mais, à chaque fois, derrière une question simple qu’elle se pose, il y a des enjeux supérieurs que la police ou certains hauts personnages du pays se chargent de suivre en utilisant aussi la douce Georgiana… C’est aussi l’époque où le Prince de Galles fréquente une femme américaine mariée ce qui inquiète tous le monde dans le royaume…
Dans le dernier volume paru, il y a un beau meurtre, une prostituée de luxe que fréquentait un prince, George, qui est sur le point de se marier avec la princesse Marina… Or, la mission de Georgiana est bien de guider et accompagner Marina lors de ses premiers jours à la cour royale et de faire en sorte qu’elle n’apprenne pas les écarts de conduite de son futur mari, le prince George… Tout un programme !
Tout cela donne un roman (et même une série) très agréable à lire et une littérature parfaitement adaptée à l’été, aux vacances, aux voyages, à la plage… Pour autant, il me semble que c’est vivifiant, bien construit, bien traduit, historique et cohérent… Une lecture loisir mais pas une lecture stupide !
Alors comme l’été c’est fait pour lire n’hésitez pas à découvrir cette série et cette héroïne Georgiana ! Bonne lecture à tous !
Lundi 4 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire, indiscutablement, mais on ne va pas négliger non plus que l’été c’est aussi l’occasion de visiter, de se déplacer, de vivre de nouvelles expériences de toute nature… Et c’est justement après une expérience vécue l’année dernière avec certains de mes petits enfants que j’ai choisi de présenter aujourd’hui trois livres qui avaient été réunis en un seul par France Loisirs en 2011 et que l’on peut encore trouver séparément aujourd’hui aux éditions du Seuil… Il s’agit de L’univers, Les origines de l’homme et La préhistoire expliqués à mes petits-enfants…
Il y a donc un an je suis parti pour le Dino-Zoo, un parc d’attraction situé en Bourgogne-Franche-Comté, à Charbonnières-les-sapins, dans le Jura. Ce parc permet de voir un certain nombre de dinosaures en grandeur nature, dans la nature, avec des panneaux plutôt très bien faits qui précisent leur habitat, leur alimentation, l’époque à laquelle ils vivaient… Et c’est bien sur ce dernier point que je voudrais revenir…
Car le parc présente aussi, sur un chemin différent des dinosaures, une sorte de fresque grandeur nature aussi de l’apparition de l’homme avec ses différents ancêtres… Seulement, voilà, le jeune enfant a bien du mal à comprendre le gouffre temporel qui sépare les dinosaures et l’homme… Pensez-vous, ils ont disparu quelques 65 millions d’années, une durée inexplicable aux enfants, avant que l’homme fasse son apparition sur Terre… Il est donc temps de remettre les choses en place et comme le sujet est assez complexe, rien de tel qu’un bon livre, ou, ici, trois livres !
Le premier d’Hubert Reeves – mais on n’est pas obligé de les utiliser dans l’ordre – permet de comprendre la création de l’univers et sa réalité d’aujourd’hui. L’auteur parle aux enfants mais pour bien des béotiens que nous sommes on va dire que c’est à notre niveau de compréhension. Par exemple, il y a quelques semaines, on a vu des spécialistes s’émerveiller sur la première image d’un trou noir alors qu’aucun journaliste n’était capable d’expliquer clairement de quoi il s’agissait. Là, l’explication est accessible et ça fait du bien…
Dans le second ouvrage, Pascal Picq va se centrer sur l’apparition de l’homme, un sujet qui semble difficile au premier abord et qu’il traite avec talent, expertise, pédagogie… Là encore, c’est très accessible. Bien sûr, il ne pouvait pas en être autrement, on rencontrera Lucy, une de nos grandes ancêtres mais on comprendra surtout ce qu’est un homme, un singe mais pas n’importe quel singe… et, là, ça devient passionnant !
Enfin, dans le troisième ouvrage, on va se plonger dans la Préhistoire, un domaine extraordinaire, un monde à découvrir… Et l’une des premières questions posées par les petits-enfants de Jean Clottes porte sur les dinosaures ce qui permet à l’auteur d’expliquer que l’ère des dinosaures n’a rien à voir avec la Préhistoire des humains…
Alors, que vous alliez cet été dans un parc de dinosaures, comme moi l’année dernière, que vous visitiez une réplique de grotte paléolithique comme celle de la grotte Chauvet ou que vous marchiez au milieu des mégalithes à Carnac, ces trois livres vous donneront la possibilité de trouver les mots adaptés aux plus jeunes… Ils vous aideront à comprendre aussi…
Et, le soir venu, exceptionnellement, vous ne lirez pas, vous vous poserez sous la voute céleste et vous raconterez à vos petits-enfants comment l’univers est devenu cette merveille… Mais, comme l’été c’est fait pour lire, comme vous devez préparer ces rencontres avec les plus jeunes de vos familles, je ne peux que vous souhaiter bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire, indiscutablement, mais on ne va pas négliger non plus que l’été c’est aussi l’occasion de visiter, de se déplacer, de vivre de nouvelles expériences de toute nature… Et c’est justement après une expérience vécue l’année dernière avec certains de mes petits enfants que j’ai choisi de présenter aujourd’hui trois livres qui avaient été réunis en un seul par France Loisirs en 2011 et que l’on peut encore trouver séparément aujourd’hui aux éditions du Seuil… Il s’agit de L’univers, Les origines de l’homme et La préhistoire expliqués à mes petits-enfants…
Il y a donc un an je suis parti pour le Dino-Zoo, un parc d’attraction situé en Bourgogne-Franche-Comté, à Charbonnières-les-sapins, dans le Jura. Ce parc permet de voir un certain nombre de dinosaures en grandeur nature, dans la nature, avec des panneaux plutôt très bien faits qui précisent leur habitat, leur alimentation, l’époque à laquelle ils vivaient… Et c’est bien sur ce dernier point que je voudrais revenir…
Car le parc présente aussi, sur un chemin différent des dinosaures, une sorte de fresque grandeur nature aussi de l’apparition de l’homme avec ses différents ancêtres… Seulement, voilà, le jeune enfant a bien du mal à comprendre le gouffre temporel qui sépare les dinosaures et l’homme… Pensez-vous, ils ont disparu quelques 65 millions d’années, une durée inexplicable aux enfants, avant que l’homme fasse son apparition sur Terre… Il est donc temps de remettre les choses en place et comme le sujet est assez complexe, rien de tel qu’un bon livre, ou, ici, trois livres !
Le premier d’Hubert Reeves – mais on n’est pas obligé de les utiliser dans l’ordre – permet de comprendre la création de l’univers et sa réalité d’aujourd’hui. L’auteur parle aux enfants mais pour bien des béotiens que nous sommes on va dire que c’est à notre niveau de compréhension. Par exemple, il y a quelques semaines, on a vu des spécialistes s’émerveiller sur la première image d’un trou noir alors qu’aucun journaliste n’était capable d’expliquer clairement de quoi il s’agissait. Là, l’explication est accessible et ça fait du bien…
Dans le second ouvrage, Pascal Picq va se centrer sur l’apparition de l’homme, un sujet qui semble difficile au premier abord et qu’il traite avec talent, expertise, pédagogie… Là encore, c’est très accessible. Bien sûr, il ne pouvait pas en être autrement, on rencontrera Lucy, une de nos grandes ancêtres mais on comprendra surtout ce qu’est un homme, un singe mais pas n’importe quel singe… et, là, ça devient passionnant !
Enfin, dans le troisième ouvrage, on va se plonger dans la Préhistoire, un domaine extraordinaire, un monde à découvrir… Et l’une des premières questions posées par les petits-enfants de Jean Clottes porte sur les dinosaures ce qui permet à l’auteur d’expliquer que l’ère des dinosaures n’a rien à voir avec la Préhistoire des humains…
Alors, que vous alliez cet été dans un parc de dinosaures, comme moi l’année dernière, que vous visitiez une réplique de grotte paléolithique comme celle de la grotte Chauvet ou que vous marchiez au milieu des mégalithes à Carnac, ces trois livres vous donneront la possibilité de trouver les mots adaptés aux plus jeunes… Ils vous aideront à comprendre aussi…
Et, le soir venu, exceptionnellement, vous ne lirez pas, vous vous poserez sous la voute céleste et vous raconterez à vos petits-enfants comment l’univers est devenu cette merveille… Mais, comme l’été c’est fait pour lire, comme vous devez préparer ces rencontres avec les plus jeunes de vos familles, je ne peux que vous souhaiter bonne lecture !
Mardi 5 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et généralement quand on entend cette phrase ou ce slogan, on pense immédiatement à littérature voire même grands classiques. Or, on peut lire aussi des ouvrages de vulgarisation scientifique. Certes, c’est beaucoup moins littéraire mais cela peut éclairer d’une autre façon ces sciences que l’on a trop tendance à oublier…
Dans nos librairies, nous avons un grand choix d’ouvrages de vulgarisation scientifique dont certains sont même très bien écrits et permettent de découvrir par des raisonnements pédagogiques et originaux des sciences pour lesquelles nous pensions être perdus définitivement ! Aujourd’hui, je vous invite donc à découvrir cette collection « à la plage » des éditions Dunod qui dans leurs titres proposent déjà Pythagore, Schrödinger, Darwin ou Pasteur… On voit tout de suite que science ne signifie pas seulement mathématique mais aussi arithmétique, médecine, physique, naturalisme… Oui, les sciences sont un vaste univers qu’il est important de visiter régulièrement !
C’est celui consacré à Pythagore et ses nombres que je vous invite à ouvrir aujourd’hui. Certes, comme tous les Français, vous connaissez certainement le fameux théorème de Pythagore qui dit approximativement, si ma mémoire est bonne, «Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés.»
Et comme aurait dit ma grand-mère, ma mère aussi d’ailleurs, « tout ça nous fait une belle jambe ! » Oui, si le théorème a été un passage obligé dans notre scolarité, avouons qu’on ne l’applique pas trop dans la vie quotidienne… On pense même parfois qu’il n’est pas l’invention de Pythagore… Pourtant, comme le montre très bien Jean-Paul Delahaye, l’auteur du livre, mathématicien et informaticien de son état, si Pythagore n’a pas inventé ce théorème, il a mis au point une véritable réflexion scientifique et philosophique autour des nombres qui reste pertinente aujourd’hui… C’est dans cet univers que l’auteur nous fait voyager souvent de façon ludique car il pense que par le jeu on peut expliquer de très nombreux concepts…
Les mathématiques ne seraient-elles qu’un jeu ? J’en vois certains très dubitatifs et c’est bien a eux que s’adresse l’ouvrage, les réticents, les prudents, les récalcitrants, les méfiants, les bornés, ceux qui croient depuis toujours qu’ils n’ont pas la bosse des maths !
Si Hegel, lui, affirmait avec emphase que Pythagore était le premier maitre universel c’est que ce mathématicien qui était aussi philosophe, mystique, politique, scientifique… avait proposé beaucoup plus qu’un simple théorème. Il expliquait le monde, la vie, l’univers à sa façon avec ses nombres premiers, base de tout, pensait-il… Et tout cela se révèle aujourd’hui au grand jour !
En effet, les nombres, les chiffres, l’arithmétique, sont bien au cœur de nos Smartphones, systèmes d’information et de codage, ordinateurs, algorithmes et autre robotique… Oui, les chiffres sont partout ils nous font même peur ! Jean-Paul Delahaye, lui, nous propose, sinon de les apprivoiser, au moins de les comprendre pour vivre le moins mal possible…
Voici donc un excellent ouvrage de vulgarisation scientifique qui rend accessible le nombre, le chiffre, le calcul… D’un coup, l’abstraction de ces signes mathématiques prend du sens et on finirait presque par comprendre le mathématiques même quand on sort de la filière littéraire… Magique, non, cette vulgarisation ?
En plus, Pythagore à la plage, les nombres dans un transat, voilà bien un titre et un sous-titre qui font rêver même quand on reste tout l’été chez soi… Non ? Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et bon calcul !
L’été c’est fait pour lire et généralement quand on entend cette phrase ou ce slogan, on pense immédiatement à littérature voire même grands classiques. Or, on peut lire aussi des ouvrages de vulgarisation scientifique. Certes, c’est beaucoup moins littéraire mais cela peut éclairer d’une autre façon ces sciences que l’on a trop tendance à oublier…
Dans nos librairies, nous avons un grand choix d’ouvrages de vulgarisation scientifique dont certains sont même très bien écrits et permettent de découvrir par des raisonnements pédagogiques et originaux des sciences pour lesquelles nous pensions être perdus définitivement ! Aujourd’hui, je vous invite donc à découvrir cette collection « à la plage » des éditions Dunod qui dans leurs titres proposent déjà Pythagore, Schrödinger, Darwin ou Pasteur… On voit tout de suite que science ne signifie pas seulement mathématique mais aussi arithmétique, médecine, physique, naturalisme… Oui, les sciences sont un vaste univers qu’il est important de visiter régulièrement !
C’est celui consacré à Pythagore et ses nombres que je vous invite à ouvrir aujourd’hui. Certes, comme tous les Français, vous connaissez certainement le fameux théorème de Pythagore qui dit approximativement, si ma mémoire est bonne, «Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés.»
Et comme aurait dit ma grand-mère, ma mère aussi d’ailleurs, « tout ça nous fait une belle jambe ! » Oui, si le théorème a été un passage obligé dans notre scolarité, avouons qu’on ne l’applique pas trop dans la vie quotidienne… On pense même parfois qu’il n’est pas l’invention de Pythagore… Pourtant, comme le montre très bien Jean-Paul Delahaye, l’auteur du livre, mathématicien et informaticien de son état, si Pythagore n’a pas inventé ce théorème, il a mis au point une véritable réflexion scientifique et philosophique autour des nombres qui reste pertinente aujourd’hui… C’est dans cet univers que l’auteur nous fait voyager souvent de façon ludique car il pense que par le jeu on peut expliquer de très nombreux concepts…
Les mathématiques ne seraient-elles qu’un jeu ? J’en vois certains très dubitatifs et c’est bien a eux que s’adresse l’ouvrage, les réticents, les prudents, les récalcitrants, les méfiants, les bornés, ceux qui croient depuis toujours qu’ils n’ont pas la bosse des maths !
Si Hegel, lui, affirmait avec emphase que Pythagore était le premier maitre universel c’est que ce mathématicien qui était aussi philosophe, mystique, politique, scientifique… avait proposé beaucoup plus qu’un simple théorème. Il expliquait le monde, la vie, l’univers à sa façon avec ses nombres premiers, base de tout, pensait-il… Et tout cela se révèle aujourd’hui au grand jour !
En effet, les nombres, les chiffres, l’arithmétique, sont bien au cœur de nos Smartphones, systèmes d’information et de codage, ordinateurs, algorithmes et autre robotique… Oui, les chiffres sont partout ils nous font même peur ! Jean-Paul Delahaye, lui, nous propose, sinon de les apprivoiser, au moins de les comprendre pour vivre le moins mal possible…
Voici donc un excellent ouvrage de vulgarisation scientifique qui rend accessible le nombre, le chiffre, le calcul… D’un coup, l’abstraction de ces signes mathématiques prend du sens et on finirait presque par comprendre le mathématiques même quand on sort de la filière littéraire… Magique, non, cette vulgarisation ?
En plus, Pythagore à la plage, les nombres dans un transat, voilà bien un titre et un sous-titre qui font rêver même quand on reste tout l’été chez soi… Non ? Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture et bon calcul !
Mercredi 6 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et j’aime bien relire l’été des ouvrages qui m’ont enchanté durant ma jeunesse… Une façon de revenir en arrière avec des émotions de lecteur que l’on est heureux de retrouver… Et on n’est pas obligé de se contenter des nouveautés quand il s’agit de choisir un livre à lire ou relire ! C’est ainsi… Quand j’étais beaucoup plus jeune, j’ai beaucoup apprécié Maurice Leblanc et son Arsène Lupin est devenu une sorte d’ami…
Arsène Lupin est un personnage que j’ai découvert au lycée sans que je sois capable de me souvenir de l’année exacte. Par contre je me souviens des deux premiers titres lus qui m’ont fait aimer le personnage : L’aiguille creuse et La comtesse de Cagliostro. Le premier m’a beaucoup marqué car je trouvais là un beau roman d’énigme – ma passion – mais aussi un texte léger et drôle ce qui me convenait parfaitement à l’époque… Le second est plus grave et j’ai appris à l’aimer plus tard quand j’ai relu tous les romans dans l’ordre… Mais c’est une toute autre histoire !
Arsène Lupin est né en 1905 et Maurice Leblanc créait là un mythe sans s’en rendre compte. Son personnage était à la fois épris de liberté, un peu anarchiste mais pas trop violent, voleur mais jamais un assassin, un personnage qui va vivre l’histoire du pays pour finir assez patriote au moment de la Grande guerre… C’est un personnage populaire capable de plaire aux femmes, séduire les intellectuels, fasciner les jeunes, tourner en ridicule les forces de l’ordre mais qui parfois les met sur la bonne piste, respecte sa nourrice, est fidèle en amitié… Bref, il a presque toutes les qualités ! On va même se souvenir que la revue littéraire Europe lui consacrera en 1979 un numéro spécial…
Si ses grands romans sont restés très populaires, comme « Le bouchon de cristal » ou « 813 », on a parfois tendance à oublier certaines nouvelles qui, pourtant, sont la base même des feuilletons télévisés consacrés à ce personnage hors-norme, remis au goût du jour récemment par l’incarnation d’Omar Sy dans la version de Netflix. S’il s’agit d’une adaptation libre, l’esprit initial est bien là…
Dans ce magnifique album que je vous invite à découvrir, nous avons le texte de Maurice Leblanc, « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », recueil de nouvelles à l’origine du mythe, parues à partir de 1905 dans « Je sais tout ». Les nouvelles sortent en recueil en 1907. C’est aussi un texte fondateur car on sent que Maurice Leblanc veut que son personnage se distingue de celui de Sir Arthur Conan Doyle… d’où ce Herlock Sholmès qui arrive trop tard…
Cet album est aussi un ouvrage illustré. Ce n’est pas une adaptation graphique ou bédé, juste un livre majestueusement illustré (et ce n’est surtout pas un reproche !). C’est Vincent Mallié qui dessine et il ne s’agit pas d’un simple ensemble de dessins. Nous sommes dans l’immersion graphique, dans le grand plongeon dans un univers, celui de Maurice Leblanc… Dans une époque, le début du vingtième siècle… C’est tout simplement époustouflant, extraordinaire, sublime…
Il y a des dessins pleine page et même sur deux pages que l’on peut admirer sans même lire le texte. C’est magique, ça fonctionne à plein… Il y a aussi des dessins plus petits, beaucoup plus proches de la bande dessinée et cela rappelle que Vincent Mallié est aussi dessinateur de bande dessinée et qu’il vient d’ailleurs de signer un remarquable « Ténébreuse » sur un scénario de Hubert, ce grand scénariste disparu il y a peu…
Je ne sais pas encore si le dessinateur voudra continuer ce travail d’illustration des aventures d’Arsène Lupin mais s’il continue, je n’exclus pas de relire tout Maurice Leblanc au gré des versions de Vincent Mallié. Cela fera de bons moments de lecture, un petit nuage de nostalgie, une promenade dans cet univers du feuilleton, une immersion dans la littérature populaire et un grand voyage artistique qu’aucun lecteur ne pourra regretter !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, comme certains ne se souviennent pas de ce premier recueil d’aventures d’Arsène Lupin, comme ces illustrations sont sublimes… Bonne lecture estivale !
L’été c’est fait pour lire et j’aime bien relire l’été des ouvrages qui m’ont enchanté durant ma jeunesse… Une façon de revenir en arrière avec des émotions de lecteur que l’on est heureux de retrouver… Et on n’est pas obligé de se contenter des nouveautés quand il s’agit de choisir un livre à lire ou relire ! C’est ainsi… Quand j’étais beaucoup plus jeune, j’ai beaucoup apprécié Maurice Leblanc et son Arsène Lupin est devenu une sorte d’ami…
Arsène Lupin est un personnage que j’ai découvert au lycée sans que je sois capable de me souvenir de l’année exacte. Par contre je me souviens des deux premiers titres lus qui m’ont fait aimer le personnage : L’aiguille creuse et La comtesse de Cagliostro. Le premier m’a beaucoup marqué car je trouvais là un beau roman d’énigme – ma passion – mais aussi un texte léger et drôle ce qui me convenait parfaitement à l’époque… Le second est plus grave et j’ai appris à l’aimer plus tard quand j’ai relu tous les romans dans l’ordre… Mais c’est une toute autre histoire !
Arsène Lupin est né en 1905 et Maurice Leblanc créait là un mythe sans s’en rendre compte. Son personnage était à la fois épris de liberté, un peu anarchiste mais pas trop violent, voleur mais jamais un assassin, un personnage qui va vivre l’histoire du pays pour finir assez patriote au moment de la Grande guerre… C’est un personnage populaire capable de plaire aux femmes, séduire les intellectuels, fasciner les jeunes, tourner en ridicule les forces de l’ordre mais qui parfois les met sur la bonne piste, respecte sa nourrice, est fidèle en amitié… Bref, il a presque toutes les qualités ! On va même se souvenir que la revue littéraire Europe lui consacrera en 1979 un numéro spécial…
Si ses grands romans sont restés très populaires, comme « Le bouchon de cristal » ou « 813 », on a parfois tendance à oublier certaines nouvelles qui, pourtant, sont la base même des feuilletons télévisés consacrés à ce personnage hors-norme, remis au goût du jour récemment par l’incarnation d’Omar Sy dans la version de Netflix. S’il s’agit d’une adaptation libre, l’esprit initial est bien là…
Dans ce magnifique album que je vous invite à découvrir, nous avons le texte de Maurice Leblanc, « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », recueil de nouvelles à l’origine du mythe, parues à partir de 1905 dans « Je sais tout ». Les nouvelles sortent en recueil en 1907. C’est aussi un texte fondateur car on sent que Maurice Leblanc veut que son personnage se distingue de celui de Sir Arthur Conan Doyle… d’où ce Herlock Sholmès qui arrive trop tard…
Cet album est aussi un ouvrage illustré. Ce n’est pas une adaptation graphique ou bédé, juste un livre majestueusement illustré (et ce n’est surtout pas un reproche !). C’est Vincent Mallié qui dessine et il ne s’agit pas d’un simple ensemble de dessins. Nous sommes dans l’immersion graphique, dans le grand plongeon dans un univers, celui de Maurice Leblanc… Dans une époque, le début du vingtième siècle… C’est tout simplement époustouflant, extraordinaire, sublime…
Il y a des dessins pleine page et même sur deux pages que l’on peut admirer sans même lire le texte. C’est magique, ça fonctionne à plein… Il y a aussi des dessins plus petits, beaucoup plus proches de la bande dessinée et cela rappelle que Vincent Mallié est aussi dessinateur de bande dessinée et qu’il vient d’ailleurs de signer un remarquable « Ténébreuse » sur un scénario de Hubert, ce grand scénariste disparu il y a peu…
Je ne sais pas encore si le dessinateur voudra continuer ce travail d’illustration des aventures d’Arsène Lupin mais s’il continue, je n’exclus pas de relire tout Maurice Leblanc au gré des versions de Vincent Mallié. Cela fera de bons moments de lecture, un petit nuage de nostalgie, une promenade dans cet univers du feuilleton, une immersion dans la littérature populaire et un grand voyage artistique qu’aucun lecteur ne pourra regretter !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, comme certains ne se souviennent pas de ce premier recueil d’aventures d’Arsène Lupin, comme ces illustrations sont sublimes… Bonne lecture estivale !
Jeudi 7 juillet 2022
L’été c’est fait pour lire et nous allons aujourd’hui continuer notre voyage au pays des contes, un des thèmes récurrents de cet été. Aujourd’hui, le conte sera revisité par le bédéiste Emile Bravo et transformé en bande dessinée. Par contre, en fait, il n’y en aura pas qu’un seul, mais toute une série et le recueil, « Les contes palpitants des sept ours nains », est publié à l’occasion des trente ans des éditions Seuil Jeunesse… Après tout, on peut bien fêter son anniversaire comme bon nous semble si c’est avec talent et Emile Bravo n’en manque pas, c’est indiscutable !
On va donc commencer avec une Boucle d’or qui arrive l’air de rien chez les sept ours nains… Et on comprend instantanément qu’Emile Bravo va jouer en mélangeant abondamment et sans modération un certain nombre de contes que nous pensions connaître définitivement : Boucle d’or, Le petit chaperon rouge, Hansel et Gretel, Les trois petits cochons, Cendrillon, La princesse grenouille, Peau d’âne, Barbe bleue…
Il y a beaucoup d’humour mais pas seulement car Emile Bravo est très fin dans sa façon de mêler les personnages, les histoires et les morales… En fait, il ne s’agit pas de contes à la façon XVII° siècle avec morale apparente et indiscutable… Ici, tout est plus profond et les jeunes filles ne doivent pas s’attendre à trouver un prince charmant qui les emmènerait dans une vie idyllique où le travail serait absent… mais, ne croyez pas non plus qu’ils ne nous laissent pas rêver car le rêve est conseillé même face à une maison qui s’écroule… Enfin, si elle avait été construite en briques elle aurait mieux tenu, soyez en sûrs !
Alors, pourquoi utiliser la bande dessinée pour revisiter un conte ? Ne cherchons pas midi à quatorze heures, la première raison est simplissime : Emile Bravo fait ce qu’il maitrise le mieux. Il est auteur de bandes dessinées, pas romancier… Mais, il y a peut-être d’autres raisons comme le fait de raconter les choses de façon très visuelle et pour le faire le dessin est parfait. C’est aussi une façon de déconstruire l’image laissée dans nos mémoires collectives par des dessins animés… On s’y croirait et, en même temps, on n’y est pas … Boucle d’or entre dans une petite maison et elle se cogne la tête en faisant une horrible grimace… Bon, il ne s’agit pas pour moi de tout vous raconter mais il a de véritables petites perles dans ces histoires…
D’ailleurs, à défaut de morale, on va quand même apprendre beaucoup… Par exemple, pourquoi les ours n’aiment pas l’argent ? Vous lirez cela, c’est très précis et sans appel, je dirais que c’est même définitif !
Encore un petit mot de l’objet lui-même car le livre est très beau, très réussi. Un format à l’italienne de près de 140 pages, une belle couverture épaisse en carton, de magnifiques couleurs (d’ailleurs, pour l’un des contes, La belle aux ours nains, il ne s’agit pas du travail d’Emile Bravo mais de Rémi Chaurand) et un tout qui fait un beau cadeau à offrir (y compris à un adulte !).
Et si certains veulent relire l’original après avoir voyagé au pays des délires de l’auteur, rie de nous empêchera de reprendre les grands classiques par les frères Grimm ou Charles Perrault. N’oubliez pas d’ailleurs qu’eux-mêmes se sont permis d’adapter à leurs goûts des histoires qui existaient depuis bien longtemps… depuis la nuit des temps serais-je tenté d’affirmer !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, puisque les contes et la bande dessinée sont bien des lectures… Profitez(en bien ! Bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et nous allons aujourd’hui continuer notre voyage au pays des contes, un des thèmes récurrents de cet été. Aujourd’hui, le conte sera revisité par le bédéiste Emile Bravo et transformé en bande dessinée. Par contre, en fait, il n’y en aura pas qu’un seul, mais toute une série et le recueil, « Les contes palpitants des sept ours nains », est publié à l’occasion des trente ans des éditions Seuil Jeunesse… Après tout, on peut bien fêter son anniversaire comme bon nous semble si c’est avec talent et Emile Bravo n’en manque pas, c’est indiscutable !
On va donc commencer avec une Boucle d’or qui arrive l’air de rien chez les sept ours nains… Et on comprend instantanément qu’Emile Bravo va jouer en mélangeant abondamment et sans modération un certain nombre de contes que nous pensions connaître définitivement : Boucle d’or, Le petit chaperon rouge, Hansel et Gretel, Les trois petits cochons, Cendrillon, La princesse grenouille, Peau d’âne, Barbe bleue…
Il y a beaucoup d’humour mais pas seulement car Emile Bravo est très fin dans sa façon de mêler les personnages, les histoires et les morales… En fait, il ne s’agit pas de contes à la façon XVII° siècle avec morale apparente et indiscutable… Ici, tout est plus profond et les jeunes filles ne doivent pas s’attendre à trouver un prince charmant qui les emmènerait dans une vie idyllique où le travail serait absent… mais, ne croyez pas non plus qu’ils ne nous laissent pas rêver car le rêve est conseillé même face à une maison qui s’écroule… Enfin, si elle avait été construite en briques elle aurait mieux tenu, soyez en sûrs !
Alors, pourquoi utiliser la bande dessinée pour revisiter un conte ? Ne cherchons pas midi à quatorze heures, la première raison est simplissime : Emile Bravo fait ce qu’il maitrise le mieux. Il est auteur de bandes dessinées, pas romancier… Mais, il y a peut-être d’autres raisons comme le fait de raconter les choses de façon très visuelle et pour le faire le dessin est parfait. C’est aussi une façon de déconstruire l’image laissée dans nos mémoires collectives par des dessins animés… On s’y croirait et, en même temps, on n’y est pas … Boucle d’or entre dans une petite maison et elle se cogne la tête en faisant une horrible grimace… Bon, il ne s’agit pas pour moi de tout vous raconter mais il a de véritables petites perles dans ces histoires…
D’ailleurs, à défaut de morale, on va quand même apprendre beaucoup… Par exemple, pourquoi les ours n’aiment pas l’argent ? Vous lirez cela, c’est très précis et sans appel, je dirais que c’est même définitif !
Encore un petit mot de l’objet lui-même car le livre est très beau, très réussi. Un format à l’italienne de près de 140 pages, une belle couverture épaisse en carton, de magnifiques couleurs (d’ailleurs, pour l’un des contes, La belle aux ours nains, il ne s’agit pas du travail d’Emile Bravo mais de Rémi Chaurand) et un tout qui fait un beau cadeau à offrir (y compris à un adulte !).
Et si certains veulent relire l’original après avoir voyagé au pays des délires de l’auteur, rie de nous empêchera de reprendre les grands classiques par les frères Grimm ou Charles Perrault. N’oubliez pas d’ailleurs qu’eux-mêmes se sont permis d’adapter à leurs goûts des histoires qui existaient depuis bien longtemps… depuis la nuit des temps serais-je tenté d’affirmer !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, puisque les contes et la bande dessinée sont bien des lectures… Profitez(en bien ! Bonne lecture à toutes et à tous !
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