Mais il n'y a que Feint et Stavro pour croire que Musso et Lévy ne se vendent pas chez les "bons" libraires ! Les intelligents savent trés bien qu'ils doivent aussi vendre de la littérature populaire qui n'a rien de méprisable.
Bah écoute, les libraires que je fréquente doivent être aussi crédules que moi. Certainement, si tu passes commande, ils te vendront un Lévy, ils en ont peut-être même un exemplaire en poche, perdu dans la pochotheque. Mais en aucun cas, je ne vois des piles des Musso-Lévy dans leur vitrine quand ces livres paraissent.
D'autre part, j'insiste sur la distinction que je fais entre Musso-Lévy et les autres, y compris les auteurs de best sellers et/ou de littérature populaire. Pour moi, Musso-Lévy sont sur un créneau à part qui n'est pas de la littérature. C'est très différent de Nothomb, Schmidt, Beigbeder, Zeller etc... (même si le Nothomb qui tombe tous les ans comme le Beaujolais, c'est que ça se rapproche de Musso, mais au début, ce n'était pas le cas).
Après, Piero, si tu veux vraiment aider ton libraire, la prochaine fois qu'il n'a pas un livre dans son fond, tu le lui commandes au lieu d'aller le chercher chez Leclerc (qui disposent peut-être d'un peu plus de place que ton libraire pour garder les vieilleries de deux ans...). ;)
Eh non, ceux qui lisent du Lévy et autres ne "savent" pas forcément ce qu'ils lisent. Quel don dispose-tu donc pour affirmer ça ?! Car pour cela il faudrait connaître ou admettre qu'il existe des niveaux en "littérature". C'est penser que ceux qui les lisent ne veulent pas lire autre chose. C'est la LECTURE et rien d'autre qui fait entrer dans la littérature, il n'y a pas de déterminisme. On a tous été confrontés dans notre jeunesse à l'entrée dans la lecture par des livres populaires. Parce que lire c'est entrer dans un univers bien différent du monde extérieur. Le roman est une fantastique porte et une fois passée cette porte on est ouvert (ou pas selon plein de raisons) à d'autres formes...
Tu n'as pas du bien lire le dernier paragraphe de mon long message, Piero... Celui que j'ai écrit avant les tiens.
Et sinon, l'école, c'est aussi une voie vers la littérature, non ? Les parents, les amis ? Tu ne rentres pas forcément en littérature comme tu t'écrases au milieu d'une jungle.
Et sinon, l'école, c'est aussi une voie vers la littérature, non ? Les parents, les amis ? Tu ne rentres pas forcément en littérature comme tu t'écrases au milieu d'une jungle.
Je n'ai pas UN libraire. J'en connais plusieurs et des vrais. Mais je circule vois-tu. Et il me semble que nous devrions avoir la possibilité de trouver un livre moins connu chez n'importe quel libraire. Chez tous ceux que j'ai visités Musso et Lévy ne sont pas forcément en vitrines mais sur les banques de présentation. Et alors ? Je devrais fuir en courant parce que j'aurais vu les deux compères ?! Je devrais en tirer un jugement ? Quant à tes différences de jugements entre tous les auteurs que tu cites, désolée mais je ne vois pas l'intérêt de faire un clivage aussi évident pour toi avec M et L. C'est la médiatisation qui est contestable ou non c'est tout.
Pieronnelle, j'ai peut-être rejoint ton opinion sur certains aspects, néanmoins, là où je ne te rejoins pas du tout, c'est quand tu dis que tu n'as pas besoin, ou ne veux pas, qu'un libraire ait, pour résumer, "une ligne directrice". Ou une identité, en somme.
Ce que je trouve déplorable, moi, justement, est que nombreuses librairies ont dû s'aliéner pour s'aligner.
Bref, commencer à vendre des gadgets, aussi, à s'obliger à mettre des livres qu'on aime pas forcément plus en avant que d'autres.
Avant, la librairie où j'achetais mes bouquins mettait en évidence ses lectures "découverte" ou favorites, dans un rayon où je me plaisais à m'égarer, car j'y trouvais des propositions moins mainstream.
Avec le temps, ce rayon s'est complètement vu amoindrir, voire parasiter par des bouquins qui n'ont vraiment pas besoin de pub.
Evolution des goûts des libraires/vendeurs? Loi du marché?
Allez savoir.
Ce que je trouve déplorable, moi, justement, est que nombreuses librairies ont dû s'aliéner pour s'aligner.
Bref, commencer à vendre des gadgets, aussi, à s'obliger à mettre des livres qu'on aime pas forcément plus en avant que d'autres.
Avant, la librairie où j'achetais mes bouquins mettait en évidence ses lectures "découverte" ou favorites, dans un rayon où je me plaisais à m'égarer, car j'y trouvais des propositions moins mainstream.
Avec le temps, ce rayon s'est complètement vu amoindrir, voire parasiter par des bouquins qui n'ont vraiment pas besoin de pub.
Evolution des goûts des libraires/vendeurs? Loi du marché?
Allez savoir.
Je n'avais pas pu lire ton grand message avant d'écrire le mien :-) j'écris sur un petit note et c'est fastidieux d'être obligée de corriger toutes les fautes de frappes...
Ceci dit, comme d'hab, j'ai un peu l'impression que le sujet de départ a disparu depuis belle lurette. ;-D
Pas que. Encore une fois, regarde comment on informe le public de la parution d'un nouveau Musso-Lévy et comment on l'informe de la parution de n'importe quel autre livre. Ça n'a strictement rien à voir. La promo de Musso-Lévy se fait comme celle d'une lessive : campagne de publicité sur les grands panneaux dans les gares, titre du bouquin presque passé sous silence, aucun article dans la presse spécialisée, aucun résumé du contenu n'est mis en avant, on préfére insister sur la marque "Musso-Lévy". Aucun autre livre n'est vendu comme cela. Nothomb est à la frontière : quelques affiches dans les rues, arrivage annuelle à la même date qui entretient les habitudes de consommation, mais on la trouve quand même dans les revues littéraires, on s'intéresse au sujet. Pour Musso-Lévy, dans la présentation qu'on en fait, personne ne s'intéresse au contenu ! C'est quand même une différence énorme avec tout le reste des livres du marché ! Quand un Musso-Lévy sort, personne ne sait de quoi il parle ! Il se contente d'être un Musso-Lévy et se vend comme des petits pains quel que soit son sujet, ses qualités, sa réussite... Si toi, tu trouves que ce modèle ne présente pas de différences objectives avec le reste de l'offre littéraire, alors vraiment...
Mais Blue c'est une question de survie ! L'essentiel c'est qu'il y ait effectivement un rayon avec des choix du libraire. Dans la librairie que je suis le mieux et qui est trés dynamique dans les invitations d'auteurs et autres manifestations poétiques et musicales il y a un rayon avec des livres sur lesquels il y a une petite fiche qui donne l'avis du libraire et pourquoi il les a sélectionnés. Mais si toute la librairie était ainsi les gens ne pousseraient pas la porte aussi facilement : la vitrine est attrayante, gaie, et il y a de tout et c'est normal, c'est la vie!
Moi je veux que les libraires continuent d'exister, si elles deviennent "confidentielles" elles mourront...
Moi je veux que les libraires continuent d'exister, si elles deviennent "confidentielles" elles mourront...
Mais Stavro c'est bien ce que je dis : c'est la médiatisation la coupable !
Quand un libraire met M et L parmi les autres il fait son boulot c'est tout ! Ce que je reproche comme Tistou c'est de trouver que ces auteurs ne méritent que le super marché ! Il y a de trés mauvais livres qui se vendent en librairies...
Trouver que ces deux auteurs ne font pas de la littérature selon certains critères est une chose, les cataloguer comme équivalent à une boîte de conserve, en est une autre...
Quand un libraire met M et L parmi les autres il fait son boulot c'est tout ! Ce que je reproche comme Tistou c'est de trouver que ces auteurs ne méritent que le super marché ! Il y a de trés mauvais livres qui se vendent en librairies...
Trouver que ces deux auteurs ne font pas de la littérature selon certains critères est une chose, les cataloguer comme équivalent à une boîte de conserve, en est une autre...
Et quant à dire que le lecteur de Musso - Lévy jamais ne lira autre chose, ça me fait doucement rigoler. Ca, c'est de l'élitisme et c'est oublié qu'on ne nait pas spontanément à la littérature. De la même manière qu'on nait enfant. Et pas adulte. Et je trouve gonflé, Feint, de balayer d'un revers de manche les dires d'Hiram ou de bibliothécaires pouvant attester qu'on peut lire Musso - Lévy et autre chose.Et moi je te trouve gonflé de me faire dire le contraire de ce que je dis. A se demander si tu sais lire.
Feint je trouve presqu'insultant que tu relègues les Musso Lévy et autres aux supermarchés ; insultants pour les auteurs et les lecteurs; tu fais du mal à la lecture tout simplement. Ton élitisme que tu le veuilles ou non a pour but d'enfermer TA conception de la littérature dans un piedestal inabordable pour les pauvres malheureux qui se lançeront dans la lecture par des auteurs populaires....Lis plutôt mes messages, Pieronnelle, au besoin cite-les, plutôt que de croire Tistou qui résume ma pensée en me faisant dire le contraire de ce que je pense.
En effet, chers amis, j'ai un peu l'impression qu'on se comprend mal ici. :-)
Bon, de toute façon, moi j'ai tellement de livres en attente que je n'irai plus en acheter ni au supermarché, ni chez le bon libraire, ni chez pêle-mêle (ah ben oui, qu'en est-il des bouquinistes, alors? ;-) Il fut un temps où, eux aussi, faisaient une sélection de contenu...) avant un bon moment.
Pu de sous, pu de place.
Bon, de toute façon, moi j'ai tellement de livres en attente que je n'irai plus en acheter ni au supermarché, ni chez le bon libraire, ni chez pêle-mêle (ah ben oui, qu'en est-il des bouquinistes, alors? ;-) Il fut un temps où, eux aussi, faisaient une sélection de contenu...) avant un bon moment.
Pu de sous, pu de place.
Je n'ai d'ailleurs jamais dit que les libraires ne devaient pas vendre du Lévy/Musso, j'ai juste dit que ça me paraît normal que les supermarchés en vendent.
Maintenant, je crois que ce qui permettra aux libraires de survivre, c'est précisément de se démarquer de la grosse distribution. Et en disant cela je ne fais que rapporter l'avis de pas mal de libraires que je connais. (Et j'en connais quand même beaucoup beaucoup.)
Maintenant, je crois que ce qui permettra aux libraires de survivre, c'est précisément de se démarquer de la grosse distribution. Et en disant cela je ne fais que rapporter l'avis de pas mal de libraires que je connais. (Et j'en connais quand même beaucoup beaucoup.)
Maintenant, je crois que ce qui permettra aux libraires de survivre, c'est précisément de se démarquer de la grosse distribution. Et en disant cela je ne fais que rapporter l'avis de pas mal de libraires que je connais. (Et j'en connais quand même beaucoup beaucoup.)
Je suis entièrement d'accord.
Et c'est plus qu'une question de librairies, c'est une question de société, je crois.
Pas que. Encore une fois, regarde comment on informe le public de la parution d'un nouveau Musso-Lévy et comment on l'informe de la parution de n'importe quel autre livre. Ça n'a strictement rien à voir. La promo de Musso-Lévy se fait comme celle d'une lessive : campagne de publicité sur les grands panneaux dans les gares, titre du bouquin presque passé sous silence, aucun article dans la presse spécialisée, aucun résumé du contenu n'est mis en avant, on préfére insister sur la marque "Musso-Lévy". Aucun autre livre n'est vendu comme cela. Nothomb est à la frontière : quelques affiches dans les rues, arrivage annuelle à la même date qui entretient les habitudes de consommation, mais on la trouve quand même dans les revues littéraires, on s'intéresse au sujet. Pour Musso-Lévy, dans la présentation qu'on en fait, personne ne s'intéresse au contenu ! C'est quand même une différence énorme avec tout le reste des livres du marché ! Quand un Musso-Lévy sort, personne ne sait de quoi il parle ! Il se contente d'être un Musso-Lévy et se vend comme des petits pains quel que soit son sujet, ses qualités, sa réussite... Si toi, tu trouves que ce modèle ne présente pas de différences objectives avec le reste de l'offre littéraire, alors vraiment...
100% d'accord avec toi, Stavroguine, pour le coup. J'ai certainement la même horreur que toi de ces publicités pour des romans, ou des CD (ça aurait effectivement tendance à me faire hurler), qu'on promotionne alors ainsi que des savonnettes !
Mais la position que je défends, c'est :
- il faut que les libraires survivent,
- pour cela ils doivent avoir un CA minimum,
- et s'il faut vendre Musso et Lévy pour pouvoir vendre les autres oeuvres ... c'est mieux que de mettre la clef sous la porte, parce qu'alors plus personne ne proposera les autres oeuvres.
Je prends l'exemple d'Arthaud, l'historique librairie de Grenoble; qui a senti passer fort près le vent du boulet lors du démantèlement de Chapitre. Il est plus que probable qu'ils vont continuer leur politique ; leurs coups de coeur et les "présumés" best-sellers en vitrine ; une large vitrine (Arthaud a de l'espace). A l'intérieur, sur un présentoir central les meilleures ventes - et entre autres Musso et Lévy quand c'est le cas - et sur tout le restant de l'espace, par thématiques, le maximum d'ouvrages du plus abscons au plus aguicheur.
Les ventes de best-sellers leur permettent d'assurer un CA de base pour pouvoir amortir les frais et proposer ce qui ne leur permettrait pas de gagner assez d'argent pour perdurer.
Et quand je pose une question chez Arthaud, il y a la personne qu'il faut pour répondre. Ce n'est pas Leclerc ou Carrefour. Et ce n'est pas pour autant qu'ils doivent snober Musso - Lévy.
On ne peut pas jeter des anathèmes et proscrire des ouvrages au motif que ...
Eh non, ceux qui lisent du Lévy et autres ne "savent" pas forcément ce qu'ils lisent.Là Pieronnelle, c'est là-dessus que nous ne sommes pas d'accord, et pour le coup je te trouve un peu élitiste (et Tistou aussi, s'il pense pareil, je n'en sais rien). Sur quoi se fonder pour affirmer que les lecteurs de Musso/Lévy ne savent pas ce qu'ils lisent ? La plupart revendiquent à bon droit le fait de chercher un moyen de se changer les idées sans se prendre la tête après une journée de travail. Je n'en ai jamais vu soutenir que c'était de la littérature. La question ne se pose pas pour eux, elle ne se pose pas pour moi. La vente en supermarché, les couvertures bien caractéristiques, tout cela me paraît honnête et ne me gêne pas.
Ça ne m'empêche pas de penser que tout le monde peut lire de la littérature, y compris ceux qui n'en lisent pas pour l'instant. En même temps je ne vois pas non plus pourquoi tout le monde devrait se mettre à lire de la littérature. On a aussi le droit de faire autre chose.
C'est ce que je voulais dire, dans un langage plus fleuri, en parlant de cassoulet, de pintes ou de s'envoyer en l'air dans le message qui semble avoir provoqué l'ire de Tistou.
Il n'y a pas de mal à lire Musso, il n'y a pas de mal à ne pas lire du tout. Seulement, en effet, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Je comprends les craintes de Tistou, mais si les librairies sont importantes, c'est pas parce qu'elles sont des librairies (tout comme le livre n'est pas important en tant qu'agglomerat de papier), mais parce qu'elles fournissent un service spécifique. Si tu veux acheter Musso-Lévy, tu n'as pas besoin de librairie, donc autant le prendre en libre service au supermarché, d'ailleurs, aucun libraire (bon ou mauvais pour le coup) ne conseillerait l'achat d'un Musso-Lévy. Donc autant que le libraire se concentre sur son activité de conseil, quitte en effet à se couper d'une partie de la clientèle qui de toute façon 1) n'a pas besoin de lui et 2) ne le fera pas vivre en lui achetant deux livres par an. D'ailleurs, et là, je spécule, mais il ne me semble pas que les lecteurs de Musso-Lévy achètent des masses en librairie : tout comme les auteurs concernes sont certainement satisfaits d'être dans la grande distribution, de même, leurs lecteurs se satisfont a mon avis parfaitement de l'anonymat que leur garantit le supermarché. Les librairies ont au contraire quelque chose d'impressionnant, d'un peu sacré, on n'y entre pas si on veut juste le dernier Marc Lévy, on ne s'y pas chez soi.
Il n'y a pas de mal à lire Musso, il n'y a pas de mal à ne pas lire du tout. Seulement, en effet, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Je comprends les craintes de Tistou, mais si les librairies sont importantes, c'est pas parce qu'elles sont des librairies (tout comme le livre n'est pas important en tant qu'agglomerat de papier), mais parce qu'elles fournissent un service spécifique. Si tu veux acheter Musso-Lévy, tu n'as pas besoin de librairie, donc autant le prendre en libre service au supermarché, d'ailleurs, aucun libraire (bon ou mauvais pour le coup) ne conseillerait l'achat d'un Musso-Lévy. Donc autant que le libraire se concentre sur son activité de conseil, quitte en effet à se couper d'une partie de la clientèle qui de toute façon 1) n'a pas besoin de lui et 2) ne le fera pas vivre en lui achetant deux livres par an. D'ailleurs, et là, je spécule, mais il ne me semble pas que les lecteurs de Musso-Lévy achètent des masses en librairie : tout comme les auteurs concernes sont certainement satisfaits d'être dans la grande distribution, de même, leurs lecteurs se satisfont a mon avis parfaitement de l'anonymat que leur garantit le supermarché. Les librairies ont au contraire quelque chose d'impressionnant, d'un peu sacré, on n'y entre pas si on veut juste le dernier Marc Lévy, on ne s'y pas chez soi.
C'est ce que je voulais dire, dans un langage plus fleuri, en parlant de cassoulet, de pintes ou de s'envoyer en l'air dans le message qui semble avoir provoqué l'ire de Tistou.
Il n'y a pas de mal à lire Musso, il n'y a pas de mal à ne pas lire du tout. Seulement, en effet, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Je comprends les craintes de Tistou, mais si les librairies sont importantes, c'est pas parce qu'elles sont des librairies (tout comme le livre n'est pas important en tant qu'agglomerat de papier), mais parce qu'elles fournissent un service spécifique. Si tu veux acheter Musso-Lévy, tu n'as pas besoin de librairie, donc autant le prendre en libre service au supermarché, d'ailleurs, aucun libraire (bon ou mauvais pour le coup) ne conseillerait l'achat d'un Musso-Lévy. Donc autant que le libraire se concentre sur son activité de conseil, quitte en effet à se couper d'une partie de la clientèle qui de toute façon 1) n'a pas besoin de lui et 2) ne le fera pas vivre en lui achetant deux livres par an. D'ailleurs, et là, je spécule, mais il ne me semble pas que les lecteurs de Musso-Lévy achètent des masses en librairie : tout comme les auteurs concernes sont certainement satisfaits d'être dans la grande distribution, de même, leurs lecteurs se satisfont a mon avis parfaitement de l'anonymat que leur garantit le supermarché. Les librairies ont au contraire quelque chose d'impressionnant, d'un peu sacré, on n'y entre pas si on veut juste le dernier Marc Lévy, on ne s'y pas chez soi.
Ouh là ! Attention, fantasmes !!
"Les librairies ont au contraire quelque chose d'impressionnant, d'un peu sacré, on n'y entre pas si on veut juste le dernier Marc Lévy, on ne s'y sent pas chez soi."
Je ne me suis jamais senti impressionné dans une librairie mais je m'y sentirais plutôt chez moi !!
"de même, leurs lecteurs se satisfont a mon avis parfaitement de l'anonymat que leur garantit le supermarché."
Excuse-moi, j'ai dû hoqueter de rire pendant 5 bonnes minutes par terre en me tenant les côtes.
Je prendrais le biais d'une comparaison pour me faire comprendre. Autant un Marathonien se sent mortifié lorsqu'il dépasse les 4h (il faut bien se fixer un seuil, arbitraire), autant je n'ai pas de mal à le réconforter en lui faisant prendre conscience de son niveau par rapport aux infiniment plus nombreux non-marathoniens. Tout de suite ça relativise ! Pareil pour un lecteur Musso - Lévy par rapport à un non- lecteur. Absolument pareil !
Et pour ma part, il ne me viendrait pas à l'idée de me cacher pour aller acheter un Musso - Lévy. C'est quoi cette histoire ???!!!
" Si tu veux acheter Musso-Lévy, tu n'as pas besoin de librairie, donc autant le prendre en libre service au supermarché"
Ah oui ? Mais le problème c'est que le libraire a besoin de le vendre ce bouquin, pour survivre, tout bêtement ! Pareil pour toutes les autres marchandises qu'on a laissé progressivement les supermarchés s'approprier faisant crever tout le monde au passage.
Une comparaison, pour finir. Je vends des produits chimiques de process papetier (comprendre : pour fabriquer le papier). Dans ce que je vends la grosse masse en tonnage c'est deux ou trois produits, qu'on nommera des commodités, au prix de raves cuites mais qui permettent d'absorber les frais fixes de l'usine, d'amortir, pas de gagner de l'argent. Parce que si je ne vendais que les petits tonnages des spécialités qui, elles, font gagner de l'argent, l'usine devrait disparaître car non amortie. Il faut vendre les deux. Pas perdre son temps sur les commodités, se concentrer sur les spécialités, mais il faut vendre les deux.
Les Musso - Lévy ce sont les commodités, qui ne feraient pas perdre de temps au libraire mais lui assureraient un minimum de revenus en lui permettant de se concentrer sur la littérature, les spécialités. Problème : on a laissé les supermarchés accaparer les ventes en nombre. Du coup il n'y a plus le socle de CA qui permet aux libraires de vivre correctement.
Je le redis : c'est anormal d'avoir concédé la vente de livres aux supermarchés, tout comme ça le sera lorsqu'on le fera avec les médicaments. C'est une fausse-bonne solution dont les effets sont les difficultés des libraires et celles à venir des pharmaciens. Et tout au profit des actionnaires de la Grande Distribution. Trop fort les gars !
Je crois qu'on ne se comprend pas, Tistou. Mais ce n'est pas nouveau. Je ne dis pas que les lecteurs de Musso devraient se sentir aussi honteux qu'un marathonien qui dépasse les 4h (la honte, tout de même !), et devrait aller acheter l'objet de son péché en catimini dans un supermarché (et loin de chez lui, comme on va aux putes), je dis juste qu'il s'y sentira sûrement plus à l'aise.
Bien sur, tu ramènes tout à toi, et puisque tu es toi-même lecteur, tu te sens évidemment bien dans une librairie. Mais cela ne va pas de soi. Mes amis lecteurs occasionnels, par exemple, des gens très bien, préfèrent largement la FNAC : c'est grand, on leur fout la paix, y a tout, ils peuvent trifouiller tranquillement dans les rayons ; ils n'ont pas envie de conseils et de fait ne mettent jamais les pieds dans les librairies où ils ont l'impression d'être observés, jugés, de ne pas savoir s'exprimer pour demander conseil. D'ailleurs, moi-même, j'ai parfois un sentiment d'inconfort dans les librairies que je ne connais pas, notamment pour me faire comprendre du libraire. Ça me fait penser que ça doit venir de moi si tu tombes systématiquement à côté de ce que je dis...
Bien sur, tu ramènes tout à toi, et puisque tu es toi-même lecteur, tu te sens évidemment bien dans une librairie. Mais cela ne va pas de soi. Mes amis lecteurs occasionnels, par exemple, des gens très bien, préfèrent largement la FNAC : c'est grand, on leur fout la paix, y a tout, ils peuvent trifouiller tranquillement dans les rayons ; ils n'ont pas envie de conseils et de fait ne mettent jamais les pieds dans les librairies où ils ont l'impression d'être observés, jugés, de ne pas savoir s'exprimer pour demander conseil. D'ailleurs, moi-même, j'ai parfois un sentiment d'inconfort dans les librairies que je ne connais pas, notamment pour me faire comprendre du libraire. Ça me fait penser que ça doit venir de moi si tu tombes systématiquement à côté de ce que je dis...
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