le lien de la fondation Jean JaurèsTrès intéressant, ce lien, merci Amaury
http://jean-jaures.org/Publications/Essais/…
La bourgeoisie et un écrivain de droite
Ceci pour Amaury, la bourgeoisie d'aujourd'hui n'est plus du tout celle de Georges Bernanos et encore moins celle de Léon Bloy.
Bernanos et Bloy sont d'un autre monde : c'était les débuts de l'industrialisation, du monde ouvrier, de la Commune... Marx, Jean Jaures, Ozanam et Zola...
Je crois que Léon Bloy la vomissait parce qu'elle était athée. Et Bernanos la méprisait probablement pour la même raison.
En ce temps là la bourgeoisie vivait de ses rentes et ne travaillait pas. Elle était arrogante et méprisable. La classe moyenne était pratiquement inexistante. Les paysans et les ouvriers étaient les plus nombreux et vivaient dans la misère .
Le goût bourgeois était le goût pompier mais c'était probablement une classe instruite et cultivée quand même. En tous cas, c'est cette classe qui a amené le monde d'aujourd'hui, avec ses injustices, mais aussi avec sa prospérité la plus élevée du monde.
Le "sentiment" d'appartenance c'est un peu le "sentiment" d'insécurité, on contourne une situation réelle en la résumant à un simple ressenti
J'essaie simplement d'apporter un regard "scientifique" (c'est un bien grand mot ici) sur la question.L'étude dont il est question ne mesure que le sentiment d'appartenance puisqu'on demande aux gens comment ils se classent eux-mêmes et donc sur des critères subjectifs et individuels.Une étude visant à définir l'appartenance réelle le ferait sur des critères objectifs à définir :revenu ,niveau d'études ,etc...que sais-je encore ? Ce qui serait intéressant effectivement serait de disposer de ces données afin de ne pas les contourner comme tu dis.
Pour la sécurité ,c'est pareil.Mais pour ce qui est des données ,on sait très bien que la réalité de l'insécurité est bien là et que c'est bien plus important de regarder çà plutôt que les enquêtes d'opinion sur le sentiment d'insécurité;et çà même la gauche française a dû finir par l'admettre.
Mais je crois que nous nous sommes écartés du sujet...tu ne m'entraîneras pas sur un terrain ou contrairement à ce que tu aurais pu penser ,tu n'aurais pas lieu de m'attaquer .
"Une étude visant à définir l'appartenance réelle le ferait sur des critères objectifs à définir :revenu ,niveau d'études ,etc...que sais-je encore ? Ce qui serait intéressant effectivement serait de disposer de ces données afin de ne pas les contourner comme tu dis."
Nous sommes donc bien d'accord en fait
Nous sommes donc bien d'accord en fait
Mais je crois aussi que le fait que ce sentiment d'appartenance ait disparu en dit long, car la disparition de ce sentiment nait de l'angoisse du lendemain, la peur de la crise, de la précarisation
Mais je crois aussi que le fait que ce sentiment d'appartenance ait disparu en dit long, car la disparition de ce sentiment nait de l'angoisse du lendemain, la peur de la crise, de la précarisation
Tout à fait.
En tant qu'ancien bibliothécaire de lecture publique en milieu rural (bibliothèque départementale), j'ai pu voir de tout, comme lecteurs/trices et publics.
J'ai toujours eu, en tant que professionnel, l'ambition de tirer le niveau vers le haut, mais je suis souvent tombé de haut aussi. J'ai cependant eu des surprises heureuses aussi. Je faisais une ou deux tournées par semaine avec le bibliobus, et très souvent, je conseillais une dizaine de titres de livres pour compléter le choix communal qui devait rester jusqu'à notre passage suivant, trois ou quatre mois plus tard. En général des livres que les dépositaires et les quelques lecteurs venus ne connaissaient pas : mais c'est bien notre rôle à nous, non ? D'ailleurs Critiqueslibres.com sert aussi à ça, à découvrir, pas seulement à être conforté !
Ne prenons pas les lecteurs, même ceux de Musso et Lévy (pour ma part, j'ai lu un Lévy, parce qu'une amie voulait savoir ce que j'en pensais, sa fille lui ayant offert le livre en question - j'ai trouvé ça inintéressant, faible, mais j'ai énormément lu et ne peux être un bon juge pour tout), pour des imbéciles : je crois qu'ils savent parfaitement ce qu'ils lisent, et qu'ils savent très bien que ce n'est ni Flaubert ni Tolstoï ! Mais ça leur apporte un petit plaisir, celui d'appartenir à une communauté de lecteurs, et après tout, mieux vaut lire ça que rien du tout, et perdre totalement sa capacité de lire...
Ce que je veux dire, par surprises, c'est que j'ai vu des gens habitués des best-sellers, passer aussi par exemple à Annie Ernaux (que je recommandais, pour "Une femme" et "La place" dans les années 80) et non seulement apprécier, mais me dire : "Voilà de la littérature populaire", parce qu'ils comprenaient que ça parlait d'eux, que ça leur parlait, que ça les touchait en profondeur (par les thèmes, mais aussi par la façon dont c'était écrit), ce que Musso et Lévy ne font pas vraiment : on lit et on oublie vite.
Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur la notion de littérature "populaire". J'ai énormément lu adolescent les feuilletonistes du 19e siècle (Dumas que je lis toujours, Sue, Féval, Gaboriau, etc.) ou du début du 20e (Zévaco, Gaston Leroux), puis jeune adulte, les auteurs de polars et de SF. Ils écrivaient pour le grand public, effectivement, avec un art de tenir en haleine.
Ne soyons pas trop puristes. On peut avoir lu et apprécié "La reine du sabbat" (Leroux) comme "Julie ou la nouvelle Héloïse" (Rousseau), ce que j'ai fait, et y prendre du plaisir dans les deux cas, sans quoi on ne les lirait pas.
N'interdisons pas le plaisir !!!
J'ai toujours eu, en tant que professionnel, l'ambition de tirer le niveau vers le haut, mais je suis souvent tombé de haut aussi. J'ai cependant eu des surprises heureuses aussi. Je faisais une ou deux tournées par semaine avec le bibliobus, et très souvent, je conseillais une dizaine de titres de livres pour compléter le choix communal qui devait rester jusqu'à notre passage suivant, trois ou quatre mois plus tard. En général des livres que les dépositaires et les quelques lecteurs venus ne connaissaient pas : mais c'est bien notre rôle à nous, non ? D'ailleurs Critiqueslibres.com sert aussi à ça, à découvrir, pas seulement à être conforté !
Ne prenons pas les lecteurs, même ceux de Musso et Lévy (pour ma part, j'ai lu un Lévy, parce qu'une amie voulait savoir ce que j'en pensais, sa fille lui ayant offert le livre en question - j'ai trouvé ça inintéressant, faible, mais j'ai énormément lu et ne peux être un bon juge pour tout), pour des imbéciles : je crois qu'ils savent parfaitement ce qu'ils lisent, et qu'ils savent très bien que ce n'est ni Flaubert ni Tolstoï ! Mais ça leur apporte un petit plaisir, celui d'appartenir à une communauté de lecteurs, et après tout, mieux vaut lire ça que rien du tout, et perdre totalement sa capacité de lire...
Ce que je veux dire, par surprises, c'est que j'ai vu des gens habitués des best-sellers, passer aussi par exemple à Annie Ernaux (que je recommandais, pour "Une femme" et "La place" dans les années 80) et non seulement apprécier, mais me dire : "Voilà de la littérature populaire", parce qu'ils comprenaient que ça parlait d'eux, que ça leur parlait, que ça les touchait en profondeur (par les thèmes, mais aussi par la façon dont c'était écrit), ce que Musso et Lévy ne font pas vraiment : on lit et on oublie vite.
Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur la notion de littérature "populaire". J'ai énormément lu adolescent les feuilletonistes du 19e siècle (Dumas que je lis toujours, Sue, Féval, Gaboriau, etc.) ou du début du 20e (Zévaco, Gaston Leroux), puis jeune adulte, les auteurs de polars et de SF. Ils écrivaient pour le grand public, effectivement, avec un art de tenir en haleine.
Ne soyons pas trop puristes. On peut avoir lu et apprécié "La reine du sabbat" (Leroux) comme "Julie ou la nouvelle Héloïse" (Rousseau), ce que j'ai fait, et y prendre du plaisir dans les deux cas, sans quoi on ne les lirait pas.
N'interdisons pas le plaisir !!!
Il vaut mieux commencer par un Gévéor pour finir par un Chateau-Margaux 1976 que l'inverse ! En littérature aussi et j'espère qu'il y a des lecteurs qui s'initient à la lecture avec Lévy et Musso pour finir par Virginia Woolf en revenant à Lévy après pour voir le chemin parcouru !
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