Tistou 24/02/2014 @ 20:23:59
Oui, enfin, la littérature populaire, elle a bon dos ! Faut pas non plus faire passer Levy pour Eugène Sue. Lui, il menait peut-être à Hugo ; pour les Musso/Levy, j'ai quand même l'impression que le fossé est trop... creux ? Pour E.E. Schmidt, Nothomb, Werber, là oui, peut-être. Mais Musso/Levy, c'est quand même un créneau à part et les gens qui les lisent ne se trompent pas sur la marchandise. D'ailleurs, je le dis sans mépris, chacun trouve ses plaisirs où il le veut. C'est pas plus con de lire Musso que de tirer son coup, descendre une pinte ou s'envoyer un cassoulet.

C'est vrai qu'il y a plus con que lire Musso, c'est de dire des c... !

Tistou 24/02/2014 @ 20:25:51
De plus la littérature pseudo élitiste est aussi du commerce, il y a une "cible", une "niche" et un "public" bien précis

Si elle est pseudo élitiste, elle est mauvaise. Donc on s'en fout.



Voilà.

Mais par contre, évidemment que la littérature a aussi sa niche, sa cible et son public, pour reprendre tes termes. Il est évident que le lecteur de Chevillard n'est pas le même que celui de Musso. C'est ce que Feint et moi disons depuis tout à l'heure. Et dès lors, pour éviter les confusions, autant ne pas les vendre au même endroit.

Et si la vente de l'un permet d'assurer la vente de l'autre ?
Et si l'épicerie fine vendait du Madrange sous couvert ... d'autre chose ? D'ailleurs ... !

Tistou 24/02/2014 @ 20:29:48
la lecture de Musso/Lévy peut amener à une autre littérature
Non.



Si, expérience de bibliothécaire...

Merci Hiram. C'est affolant comme l'élitisme peut aveugler !
Certains croient même que dans les épiceries fines on ne vend que de bons produits ! Si, si ... Ils sont même prêts à les payer très chers. C'est d'ailleurs leur gage de qualité ! Fou non ?

Bluewitch
avatar 24/02/2014 @ 20:52:31
Entre mes 13 et 17 ans, j'ai lu quelques Barbara Cartland et autres Danielle Steel, empruntés à ma grand-mère ou à la voisine de mes parents. (m'en fous, Pendragon s'est assez fichu de moi ;-))
Ai-je évolué?
Allez savoir. :-)

Mais bon, c'est comme de croire que la BD c'est juste affaire de gosses, hein. :-)
On est tous parfois ancrés dans des idées qui sont nées de notre parcours personnel de lecteur.

Parfois j'ai juste plus envie de faire des catégories, et des listes et des lignes, du moins dans les domaines qui me plaisent comme celui, ô combien subjectif quoi qu'on en dise, de l'art et de la littérature.

Le monde s'en charge bien assez pour nous.

Feint

avatar 24/02/2014 @ 22:13:19
la lecture de Musso/Lévy peut amener à une autre littérature
Non.


Si.
Non. Il faudrait déjà que Musso/Lévy soit de la littérature et soit perçu comme de la littérature par leurs lecteurs. Les lecteurs de Musso/Lévy savent très bien que ce n'est pas de la littérature et ce n'est pas ce qu'ils recherchent en les lisant.
la lecture de Musso/Lévy peut amener à une autre littérature




Si, expérience de bibliothécaire...

Bibliothécaire, pas libraire. Je l'ai dit : n'importe qui peut être amené à la littérature, y compris les lecteurs de Musso. Mais pas par Musso. Par un bibliothécaire, ou par un libraire de confiance, bien sûr.

Feint

avatar 24/02/2014 @ 22:14:25
la lecture de Musso/Lévy peut amener à une autre littérature
Non.



Si, expérience de bibliothécaire...


Merci Hiram. C'est affolant comme l'élitisme peut aveugler !
Certains croient même que dans les épiceries fines on ne vend que de bons produits ! Si, si ... Ils sont même prêts à les payer très chers. C'est d'ailleurs leur gage de qualité ! Fou non ?
Ça n'a rien à voir l'élitisme, Tistou ; tu ne lis pas ce que j'écris.

Tistou 24/02/2014 @ 22:44:21
"Mais bon, c'est comme de croire que la BD c'est juste affaire de gosses, hein. :-)
On est tous parfois ancrés dans des idées qui sont nées de notre parcours personnel de lecteur."

Vu comme ça ... !!!! Pour autant, il ne me semble pas avoir parlé "de gosses" ? Ou peut-être si ! J'avais tellement bu ce samedi soir. D'eau gazeuse ...

Tistou 24/02/2014 @ 22:53:46
Qu'on puisse écrire que Musso - Lévy doivent être vendus par des supermarchés plutôt que des libraires me sidère. Ca relève d'un intégrisme d'autant plus dangereux qu'il ne repose que sur la subjectivité. Eh les gars, on est toujours le Musso-Lévy d'un autre !
J'imagine Renault déclarer "je ne vends plus que des Espace et des Safrane. Pour les Dacia et autres Clio, voyez les supermarchés."
J'imagine Arthaud déclarer "Je ne vends plus que Cioran et Duschmürz, pour les Musso, Lévy, et puis d'autres, beaucoup d'autres - pourquoi s'arrêter là ? - pour les guides, pour ci, pour ça, voyez les supermarchés."

J'imagine alors bien Renault et Arthaud (qui a la chance de redémarrer) se casser très vite la g...

Non je ne sacralise pas l'objet livre mais je sais reconnaître un objet fait de papier imprimé d'une salade, même si tous les deux sont de la cellulose ! Et je demande aux épiciers de vendre des salades (les trucs verts, là, végétaux) et aux libraires de vendre les livres. Tous les livres. C'est quoi cet obscurantisme ?!

Feint

avatar 24/02/2014 @ 23:12:09
Pour une fois que je ne râle pas sur un état de fait, à savoir que les supermarchés vendent en effet Lévy et Musso, voilà que je me fais traiter d'obscurantiste. Puisque c'est le cas, puisque en effet Musso et lévy trouvent leur place dans les supermarchés, puisque eux-mêmes, leurs éditeurs et leurs lecteurs ne s'en plaignent pas, je ne vois pas à quel titre je m'en plaindrais. D'un point de vue commercial, ça se défend parfaitement. Je ne vois vraiment pas où est le problème.
Par ailleurs, je n'ai absolument aucun mépris pour leurs lecteurs ; je l'ai dit plus haut, et j'ai expliqué (brièvement, certes) pourquoi - mais tu n'as pas relevé ce message - la lecture de Musso/Lévy n'était pas un accès vers la littérature. Ça ne veut pas du tout dire que je les crois incapables de lire autre chose, je dis juste que la littérature n'est pas ce qu'ils attendent de l'objet livre au moment où ils achètent le dernier Musso/Lévy. Et c'est bien naturel, les conditions requises pour la lecture (à commencer par l'état de fatigue, par exemple) ne sont pas du tout les mêmes. Bref je crois que ces lecteurs savent très bien ce qu'ils font, pourquoi ils achètent ces livres. Il n'y a rien de méprisant là-dedans. D'ailleurs il y a aussi chez les éditeurs de ces livres une forme d'honnêteté dans la manière d'annoncer la couleur par les couvertures bien reconnaissables de ces collections. Personne n'est berné là-dedans. Et la vente sur les rayons des supermarchés fait partie de cette honnêteté.

Saule

avatar 24/02/2014 @ 23:17:57
Pas tout à fait d'accord avec toi Tistou. Tu ne vas pas reprocher à un libraire spécialisé en littérature de ne pas vendre de livres scolaires ou des BD, alors pourquoi voudrais tu l'obligé à vendre des livres comme Musso, Levy ou la série des San Antonio ?

J'aimais beaucoup lire un interview du libraire de Ptyx à Bruxelles qui disait qu'il ne vendait que ce qu'il avait lu et aimé : tout ce qu'il vend, il l'a lu. Je suppose que si tu insistais pour qu'il te commande un Musso, il le ferait (mais en se moquant de toi en douce, ce qui est pas sympa), mais quel serait le sens d'encombrer ses rayons avec ça alors que les gens qui lisent Musso peuvent l'acheter en supermarché ?

Tistou 25/02/2014 @ 08:26:36
Vous ne voyez pas de rapport entre le fait que les librairies ferment les unes derrière les autres et celui que les supermarchés vendent des livres (car jusqu'à preuve du contraire Musso - Lévy sont des livres ?) ? Un minimum de pragmatisme pourrait peut-être garantir les conditions économiques d'une viabilité des libraires.
Musso - Lévy sont des livres. Qui se vendent. Si la vente en était réservée aux libraires (comme il n'y a pas si longtemps me semble-t-il ? Combien ? 20-25 ans ?), ça assurerait une activité de base aux libraires leur permettant de vendre aussi la littérature et de mieux résister à l'essor de la vente en ligne.
On déplore tous la faillite des librairies, mais si on considère qu'ils n'ont même pas à vendre ce qui fait un minimum de chiffre d'affaires alors autant les condamner tout de suite ! Ils mourront glorieux, le front altier, mais ils mourront et derrière, une fois de plus, la grande distribution aura fait crever un secteur, nivelé par le bas.
Qui aura perdu au bout du compte ? Le lecteur "littéraire".

Et quant à dire que le lecteur de Musso - Lévy jamais ne lira autre chose, ça me fait doucement rigoler. Ca, c'est de l'élitisme et c'est oublié qu'on ne nait pas spontanément à la littérature. De la même manière qu'on nait enfant. Et pas adulte. Et je trouve gonflé, Feint, de balayer d'un revers de manche les dires d'Hiram ou de bibliothécaires pouvant attester qu'on peut lire Musso - Lévy et autre chose.

AmauryWatremez

avatar 25/02/2014 @ 09:52:39
Eugène Sue, Dumas, Jules Verne, Zévaco et d'autres furent à une époque méprisés par la littérature élitiste car populaires. Maintenant estampillés classiques scolairement et tout tout le monde a oublié ça...

AmauryWatremez

avatar 25/02/2014 @ 09:53:39
Il faut aussi des adultes derrières pour inciter à lire autre chose, donner le goût, or pour le moment les adultes qui pourraient y aider assèchent plutôt les goûts

AmauryWatremez

avatar 25/02/2014 @ 09:55:45
à Tistou, dans le cas des libraires qui ferment il y a aussi la concurrence énorme de la FNAC et du Net...
Il y a aussi tout simplement que, dans les faits, les plus jeunes ne lisent plus beaucoup.

Tistou 25/02/2014 @ 10:16:48
à Tistou, dans le cas des libraires qui ferment il y a aussi la concurrence énorme de la FNAC et du Net...
Il y a aussi tout simplement que, dans les faits, les plus jeunes ne lisent plus beaucoup.

Bien sûr. Et ce n'est donc la peine d'en rajouter ... Il y va de la survie des librairies.

Hiram33

avatar 25/02/2014 @ 10:17:53
Dans "Claire Lenoir", Tribulat Bohnomet parle de ses lectures. Il adore le Marc Lévy de l'époque et le qualifie de grand écrivain (Ponson du Terrail) Puis il évoque un autre écrivain auquel il ne comprend rien en lui prédisant l'échec pour avenir, c'est un auteur dont il a oublié le nom et qui s'est réfugié à Jersey...

Stavroguine 25/02/2014 @ 10:51:05
Je comprends pas ton message, Hiram. Tribulat Bonhomet, ce n'est pas un livre ? Et puis, de toute façon, des gens qui disent que Marc Lévy est un grand écrivain, il y en a (dont au moins une ancienne ministre), mais ça ne fait pas de lui un grand écrivain pour autant...

Et Amaury, je pense que le débat ne porte pas sur la littérature populaire en tant que telle et par opposition à une littérature qui se voudrait élitiste. Tu peux être populaire ET bon ET devenir classique (Sue, Dumas, Hugo...). Tout comme on peut essayer de faire de la litterature, avoir une demarche esthetique, voire intellectuelle, essayer d'innover et faire une merde sans nom, une oeuvre ratee et ne pas exister dans l'histoire litteraire. Et cette littérature existe encore aujourd'hui, notamment dans les rayons polars, qui sont d'ailleurs un peu trop discriminés pour le coup. On pourrait aussi citer Nothomb, Schmidt et quelques autres qui sans peut-être apporter quelque chose de toujours très neuf ou d'une qualité remarquable, peuvent avoir un peu de matière et mener à autre chose. Mais je persiste à dire que Lévy et Musso sont d'un autre niveau. Et d'ailleurs, eux-mêmes, si l'on observe leur mode de communication, la façon dont leurs livres sont mis en valeurs et vendus, semblent se mettre à part. Se positionner plus comme des producteurs de bien de consommation (avec une logique de marque) que comme des auteurs, fussent-ils populaires.

Tistou, charmant Tistou, je ne sais pas pour Feint, mais moi, je ne dis pas que les gens qui lisent du Lévy ne lisent QUE du Lévy, je dis que quand ils lisent du Lévy, ils le lisent parce que c'est du Lévy et n'espèrent pas y trouver autre chose que du Lévy. Tout comme tu peux aimer la bonne bouffe et t'envoyer un McDo de temps en temps. Ce faisant, tu n'as pas l'impression de te faire un menu gastronomique, et ce n'est pas le McDo qui va te conduire au Trois Étoiles. De même Lévy ne mène pas à la littérature, mais quelqu'un qui lit déjà peut tres bien avoir envie de se faire un Lévy... pour se faire un Lévy. Pour les jeunes qui découvrent la littérature, c'est un peu différent (je le dis déjà plus haut : il faut bien commencer par quelque chose). Cependant, là encore, c'est sûrement moins Musso qui les conduira vers Flaubert que l'insatisfaction qu'ils auront trouvé dans Musso. Et ça, ça me semble très différent. Si après avoir mangé un grec, j'ai mal au ventre et que je décide de mieux manger, est-ce qu'on peut vraiment dire que le grec m'a "mené" vers la bonne bouffe ? En vérité, je l'aurais plutôt fui...

Pieronnelle

avatar 25/02/2014 @ 10:52:26
Mais il n'y a que Feint et Stavro pour croire que Musso et Lévy ne se vendent pas chez les "bons" libraires ! Les intelligents savent trés bien qu'ils doivent aussi vendre de la littérature populaire qui n'a rien de méprisable.
Feint je trouve presqu'insultant que tu relègues les Musso Lévy et autres aux supermarchés ; insultants pour les auteurs et les lecteurs; tu fais du mal à la lecture tout simplement. Ton élitisme que tu le veuilles ou non a pour but d'enfermer TA conception de la littérature dans un piedestal inabordable pour les pauvres malheureux qui se lançeront dans la lecture par des auteurs populaires....
Moi je ne veux pas d'un libraire qui ne choisit que ce qu'il aime ! Je veux un libraire qui aime la lecture et ceux qui veulent lire et qui donc a le respect des autres. Y en a marre des maîtres à penser ; qu'ils conseillent, suggèrent, complètement d'accord. Un peu comme les bibliothécaires. Mais, comme le souligne Tistou les libraires doivent vivre et donc vendre ta conception est une chronique d'une mort annoncée pour cette profession qui est "commerçante" ; tu scies la branche que tu dis aimer. C'est désolant et franchement ça m'attriste.
Chez les trois libraires de deux villes différentes je n'ai pas pu trouver plusieurs livres du prix CL : " 2 ans, trop anciens" ! J'en ai trouvé un, le Jourde, au centre culturel Leclerc !!!
Ça me fait penser à ces spécialistes de musique classique qui méprisent tout ce qui a un caractère dit trop facile car trop populaire...résultat : desafection de cette musique par certains rebutés par ces "barbons" qui croient détenir la vérité vraie sur la musique....
Je suis heureuse que Bluewitch, Tistou, Hiram, Kalie interviennent à ce sujet qui était devenu récurrent et où j'ai souvent manifesté mon opinion....ayant le sentiment d'être l'éternelle râleuse.
Entendons bien : les exigences sur la qualité de la littérature ( au demeurant indéfinissable sans subjectivité) par Feint ne sont pas mis en cause et sont au contraire souhaitables pour tous. Mais cette façon de cataloguer les livres et les les lecteurs est choquante et prejuciable pour la lecture. Et tu sais Feint que je t'aime bien :-))

Pieronnelle

avatar 25/02/2014 @ 10:57:45
Bien sûr je voulais dire "les libraires intelligents"...

Stavroguine 25/02/2014 @ 11:00:07
Je précise pour ne pas qu'on me cite mes propos antérieurs pour me confondre, dans mon dernier paragraphe, les gens qui ne lisent que du Lévy, eux, en effet, ne lisent que du Lévy, savent très bien ce qu'ils lisent, et ne cherchent pas autre chose dans un livre que ce que Lévy leur offre. Donc, oui, ces gens-là, lecteurs occasionnels, ne lisent que Lévy et n'ont rien envie de lire d'autre ; Lévy ne les mènera donc à rien. Ce n'est pas un jugement de valeur, c'est un fait, dont je peux témoigner, je connais quelques uns de ces spécimens, et je les aime beaucoup. Mais en effet, à côté, coexiste une autre espèce qui peux passer de Lévy à autre chose, mais pas "grâce" à Lévy (voir supra).

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