SpaceCadet
avatar 12/07/2012 @ 11:48:22
Bonjour.

J'ai aussi la version traduite par Mr. Kahane. Et à l'intérieur du livre, j'ai retrouvé un ticket d'entrée pour le London Zoo... 1997. Ca ne date pas d'hier! Bon. Je ne sais pas si je relirai le roman avec vous car je suis déjà sur un autre livre en ce moment.

En tout cas, dès les premières pages, j'y vois quelque chose qui tient du portrait et au-delà de ce qu'on pourrait ressentir, il me semble que ledit portrait a quelque chose d'authentique par rapport à la réalité.

D'ailleurs, les réactions en témoignent, non pas?

SpaceCadet
avatar 12/07/2012 @ 11:49:25
Je voulais dire 'n'est-ce pas?'... Hum.

Marvic

avatar 12/07/2012 @ 11:55:05
Pour en revenir au roman, vous commentez beaucoup HH, mais très peu de choses sur Lolita. Dans la seule intervention où il en est question, Pucksimberg la place en victime sur laquelle un piège se referme. Pourtant, j'avais le souvenir d'un personnage tout aussi pervers que HH dont elle connaît la turpitude et qu'elle manipule si bien qu'on ne sait plus vraiment qui est le chat et qui est la souris dans cette relation, non ?

Tes souvenirs sont bons, Stavro!
A la fin de la première partie, c'est Lolita qui prend l'initiative de la relation sexuelle, pour menacer HH de viol le lendemain...

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 11:59:01
Matzneff ne se vautre pas, enfin je ne le perçois pas de cette manière. Il n'éprouve simplement aucun remords ni remise en question de ses goûts en matière de jeunes personnes. Ce qu'il aime, c'est la beauté d'un corps jeune et il considère avoir pleinement le droit d'agir comme il le fait. Pour lui, les parents sont des geôliers qui étouffent leurs enfants et les empêchent de vivre pleinement leur vie. Il s'amuse d'ailleurs à les déjouer et à s'introduire parfois dans leur demeure afin de mieux pouvoir atteindre sa jeune "proie". Il n'éprouve pas de torture morale car il est parfaitement épanoui et heureux en vivant comme il le fait. Je remarque d'ailleurs beaucoup de similitude entre lui et le personnage de Nabokov mais je n'ai pas encore suffisamment lu pour pousser la comparaison d'avantage. Le personnage de Nabokov tente constamment de se justifier en évoquant justement des personnages historiques qui ont eu les mêmes attirances envers les jeunes personnes et en pensant à de nombreuses cultures où les mariages impliquaient de très très jeunes filles. Il parle même d'une fille de six ans.

Tu as raison, le livre ne peut laisser indifférent en raison du thème abordé mais il possède des côtés ennuyeux je trouve. En faisant quelques recherches, j'ai lu que c'est la femme de Nabokov qui en aurait rédigé une bonne partie.

"Que dire aujourd'hui de Lolita? On sait que Nabokov regrettait de devoir sa renommée à ce roman dont on ne manqua pas de dire qu'il fut plus ou moins écrit par sa femme. Comme il arrive souvent, l'ombre occulte la proie, on est obnubilé par le scandale - le roman fut longtemps sous la censure - qu'il provoqua à sa parution: en donnant ses lettres de noblesse à une perversion - la pédophilie - Nabokov venait narguer, d'assez vive manière, l'Amérique bien-pensante et puritaine des années 50." Parutions.com

Intéressant...

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 12:00:11
Je répondais à Stavro...

Stavroguine 12/07/2012 @ 12:03:12
Dante n'a jamais touché Béatrice, il ne l'a jamais "eue", elle se tapait complètement de lui, et il a continué à l'aimer bien après sa mort.


Ce n'est pas parce que ça n'a pas été consommé qu'il ne l'a pas désirée sexuellement. Et la frustration peut laisser un sentiment d'inachevé qui perdure bien plus longtemps que l'épanouissement qui suit la satisfaction d'un désir.

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 12:04:52
Et pourquoi éprouvait-il le besoin de venir narguer l'Amérique bien-pensante ? Il était issu d'un milieu aristocratique et il faut garder à l'esprit que dans ce milieu, la pédophilie était mieux acceptée et pratiquée que dans les couches moins favorisées plus soumises aux dictats religieux et moraux.

Stavroguine 12/07/2012 @ 12:12:53
Matzneff ne se vautre pas, enfin je ne le perçois pas de cette manière. Il n'éprouve simplement aucun remords ni remise en question de ses goûts en matière de jeunes personnes. Ce qu'il aime, c'est la beauté d'un corps jeune et il considère avoir pleinement le droit d'agir comme il le fait. Pour lui, les parents sont des geôliers qui étouffent leurs enfants et les empêchent de vivre pleinement leur vie. Il s'amuse d'ailleurs à les déjouer et à s'introduire parfois dans leur demeure afin de mieux pouvoir atteindre sa jeune "proie". Il n'éprouve pas de torture morale car il est parfaitement épanoui et heureux en vivant comme il le fait.


C'est ce que j'appelle se vautrer. Mais je comprends que le terme te déplaise puisque tu aimes l'écrivain - c'est vrai qu'il est conoté.

Je remarque d'ailleurs beaucoup de similitude entre lui et le personnage de Nabokov mais je n'ai pas encore suffisamment lu pour pousser la comparaison d'avantage. Le personnage de Nabokov tente constamment de se justifier en évoquant justement des personnages historiques qui ont eu les mêmes attirances envers les jeunes personnes et en pensant à de nombreuses cultures où les mariages impliquaient de très très jeunes filles. Il parle même d'une fille de six ans.


Sauf que, comme je le pointais et comme tu l'écris toi-même, HH ressent le besoin de se justifier là où Matzneff, toujours selon tes propres dires, ne voit aucun problème dans son comportement. C'est une énorme différence selon moi !

Pour lui, les parents sont des geôliers qui étouffent leurs enfants et les empêchent de vivre pleinement leur vie.


Par contre, j'aime beaucoup ça. Je pense d'ailleurs qu'une des conséquences néfastes de l'allongement de l'espérance de vie et de la durée des études est qu'on passe beaucoup trop de temps sous le "joug" des parents, ce qui complique l'émancipation. Après, je le pense certainement pas pour les mêmes raisons que Matzneff.

Pucksimberg
avatar 12/07/2012 @ 13:12:24
Comme Marvic, je viens de finir la première partie. Il est vrai que l'écrivain ne tombe pas dans la vulgarité verbale. Ce sont les images que notre esprit crée en lisant qui nous heurtent.

@Stavro : En ce qui concerne Lolita, parce qu'elle n'a que douze ans et que HH est un adulte, je la sens prise dans un engrenage. Mais il est certain qu'elle a eu des mots, des gestes, des mimiques que l'on peut rapprocher de manifestations sensuelles. Elle reste une enfant et n'a pas le recul nécessaire pour se rendre compte de ce qu'elle fait ou provoque. Elle ne connaît pas les lois du désir, l'acte sexuel, les fantasmes ... Elle joue avec le feu !

C'est une ado qui connaît des changements psychologiques et physiques, période délicate où les jeunes expérimentent pas mal de choses pour mieux se connaître.

Pieronnelle

avatar 12/07/2012 @ 13:53:29
C'est tout a fait vrai je trouve ce que tu dis Pucksimberg.Quand j'etais jeune ma meilleure amie est tombe dans ce piege...D'ou ma reticence a lire ce livre! (ce que je viens de me rendre compte :-) Sacre CL un vrai psy! !:-)

Stavroguine 12/07/2012 @ 15:20:23
Oui, c'est intéressant ce que dit Pucksimberg. Mais est-ce que ça ne soulève pas un autre problème ? Est-ce que finalement, Lolita n'est pas aussi choquant parce qu'il aborde la pédophilie que parce qu'il aborde la sexualité et la perversité (!) enfantine ou adolescente, ce qui est encore plus tabou ? Toujours selon mes souvenirs, elle ne réalise peut-être pas à quel point elle est proche de se brûler, mais elle a quand même l'air de très bien savoir qu'elle joue avec le feu... et d'en jouir.

Nymphette

avatar 12/07/2012 @ 15:48:07
J'ai commencé.

Je signale que j'ai lu ce roman une première fois vers 19ans, presque entièrement: j'avais bloqué environr 50 pages avant la fin. J'en garde un souvenir fort, presque "physique" tant la lecture m'a marquée.

J'avais également relu les 100 premières pages l'an dernier. Mais je n'avais pas réussi à continuer car cela était trop dur pour moi.


D'abord quelques mots sur l'avant-propos: en le lisant après vos premiers commentaires, j'ai beaucoup souri car on y trouve beaucoup de réponses, je trouve, à vos réactions. Le "docteur" explique bien qu'il vis eà un but moral et descriptif en publiant le texte d'H.H....

Sur les premières pages du témoignage d'H.H.: il est aussi détestable que sa plume est délectable, il nous fait ressentir dans notre chair l'horreur de son désir et nous fait appréhender comme normal conséquence de ses frustrations d'adolescent ses penchants douteux...

(à suivre avec des extraits ce soir!)

Maria-rosa 12/07/2012 @ 15:51:52
Comme Marvic, je viens de finir la première partie. Il est vrai que l'écrivain ne tombe pas dans la vulgarité verbale. Ce sont les images que notre esprit crée en lisant qui nous heurtent.

@Stavro : En ce qui concerne Lolita, parce qu'elle n'a que douze ans et que HH est un adulte, je la sens prise dans un engrenage. Mais il est certain qu'elle a eu des mots, des gestes, des mimiques que l'on peut rapprocher de manifestations sensuelles. Elle reste une enfant et n'a pas le recul nécessaire pour se rendre compte de ce qu'elle fait ou provoque. Elle ne connaît pas les lois du désir, l'acte sexuel, les fantasmes ... Elle joue avec le feu !

C'est une ado qui connaît des changements psychologiques et physiques, période délicate où les jeunes expérimentent pas mal de choses pour mieux se connaître.


C'est tout à fait juste, ce que tu dis, Pucksimberg.
C'est un livre, pour ma part, que j'ai lu comme "avec des pincettes", ce H. Humbert me révulsait, rarement personnage de roman m'a inspiré autant d'antipathie. D'autre part, ce livre est une oeuvre de FICTION aux qualités littéraires remarquables, loin des délires de l'autre taré bien-aimé de quelques personnes.

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 16:33:49

C'est un livre, pour ma part, que j'ai lu comme "avec des pincettes", ce H. Humbert me révulsait, rarement personnage de roman m'a inspiré autant d'antipathie. D'autre part, ce livre est une oeuvre de FICTION aux qualités littéraires remarquables, loin des délires de l'autre taré bien-aimé de quelques personnes.


Une oeuvre de fiction c'est vite dit. Mais enfin, le personnage principal est un européen venu vivre en Amérique, cela ne vous rappelle rien... Ne serait-ce pas plutôt un roman largement autobiographique comme je le soupçonne fortement de l'être.

Pour ce qui est de l'autre taré, il a au moins le mérite d'être sincère et de ne pas user d'artifices comme se cacher derrière un personnage de fiction.

J'en suis à la page 120 et je trouve le roman assez terne à date.

Nymphette

avatar 12/07/2012 @ 16:46:26
@Dirlandaise: je n'ai pas lu MAZNEFF, donc, je ne sais pas de quoi il retourne pour cet auteur-là.

Mais pour NABOKOV, comme pour CELINE ou KUNDERA, que ses choix dans la vie aient été ou non discutables n'enlève rien à la qualité de sa littérature. Que tu y sois pas sensible ou pas... Il a bien assez de "fans"...

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 16:48:49
Je ne reproche rien à Nabokov, qui suis-je pour le juger ? Je m'étonnais simplement qu'on encense un livre sur la pédophilie alors que d'un autre côté, on descend en flammes un auteur qui a le courage de s'affirmer.

Dirlandaise

avatar 12/07/2012 @ 16:49:26
Et je donne mon avis sur le livre donc j'ai le droit de dire que je le trouve terne oui ou non ?

Avada

avatar 12/07/2012 @ 17:06:34
Oui, c'est intéressant ce que dit Pucksimberg. Mais est-ce que ça ne soulève pas un autre problème ? Est-ce que finalement, Lolita n'est pas aussi choquant parce qu'il aborde la pédophilie que parce qu'il aborde la sexualité et la perversité (!) enfantine ou adolescente, ce qui est encore plus tabou ? Toujours selon mes souvenirs, elle ne réalise peut-être pas à quel point elle est proche de se brûler, mais elle a quand même l'air de très bien savoir qu'elle joue avec le feu... et d'en jouir.


Et il faut avoir lu tout le roman pour comprendre les personnages qui restent néanmoins très ambigüs.

Stavroguine 12/07/2012 @ 17:09:27
Avada, tu penses que j'ai spoilé ? Désolé à tous les lecteurs si c'est le cas. J'espère que ça ne l'est pas.

Avada

avatar 12/07/2012 @ 18:11:04
Non, non pas du tout. Elle est ambiguë dès le début.

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