Plume84

avatar 20/07/2012 @ 08:01:37

Et qu'il n'est à aucun moment à l'aise avec lui-même.


Une remarque qui me semble bien décrire une des dimensions du personnage. J'en suis à la partie où il se demande, sans vraiment se le demander, quel a été l'impact de sa relation avec Lolita, lorsqu'elle n'était qu'une enfant.

Pucksimberg
avatar 20/07/2012 @ 11:04:26
Je ne sais pas si le lecteur se sent réellement complice de HH, on est surtout des témoins forcés d'imaginer certaines scènes. On est aussi des confidents puisqu'on reçoit ses dires.

Généralement, l'emploi du "je" permet plus facilement l'identification, sauf qu'ici on la refuse violemment. Comme l'a dit Sissi, on se sent mal à l'aise, mais l'on est pleinement libre de ne pas cautionner ces actes.

Cela reste pour moi un roman de qualité, même s'il va à l'encontre de la morale. Je comprends tout à fait le ressenti de Marvic dans l'appréciation de ce livre.

Saint Jean-Baptiste 20/07/2012 @ 11:34:12
Vos commentaires m’ont intrigué, je me suis lancé.
J’ai ce livre sur ma pile de livres à lire depuis deux ou trois éternités (depuis sa parution, probablement. Je me souviens, j’avais un copain qui parlait de nymphette, je me suis toujours demandé dans quel livre il avait trouvé ça.)
Je suis arrivé quand Lolita part au camp. Je lis très lentement. Le style est étourdissant, mais… !!

Avada

avatar 20/07/2012 @ 12:30:28
Je ne sais pas si le lecteur se sent réellement complice de HH, on est surtout des témoins forcés d'imaginer certaines scènes. On est aussi des confidents puisqu'on reçoit ses dires.

Il y a une forme de "complicité" dans le fait qu'on accepte de lire le roman jusqu'au bout.

Sissi

avatar 20/07/2012 @ 12:50:37

Quand tu dis qu'il n'y a pas eu de viol: tu parles de la prétendue acceptation et même incitation de Lolita?
N'est-ce pas justement pour cela que l'a "maturité sexuelle" est fixée à 15 ans? Une adolescente de 12 ans ne peut être considérée comme "responsable", il y a donc bien eu viol...


Je ne trouve pas que ce soit le bon mot. Un viol c'est une relation sexuelle qu'on impose à quelqu'un, sous la contrainte, avec violence, que la victime subit car ce rapport n'est absolument pas consenti.
Ca ne ressemble pas franchement à ce qui se passe.
Mais très très loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas eu de délit pour autant.
Là où je te rejoins (et j'espère qu'on est tous d'accord là dessus!) c'est qu'il aurait dû dire "non", parce que c'est lui, l'adulte, censé être responsable, et elle encore une petite fille malgré ses allures de vamp.
Et comme il y a un rapport de subordination (il est son tuteur, il l'entretient financièrement, il se fait passer pour son père etc..), il y a un très très gros (et assez horrible, notamment par le jeu des cadeaux qu'il lui fait) détournement de mineur, un "abus de pouvoir" (pouvoir de l'adulte, pouvoir de l'argent) mais je ne pense pas qu'on puisse parler de viol.
Lui à mon sens emploie ce mot et se condamne de ça car il lui a sabordé son enfance.

Sissi

avatar 20/07/2012 @ 12:52:02

J’ai ce livre sur ma pile de livres à lire depuis deux ou trois éternités


J'adore! :-)

Pucksimberg
avatar 20/07/2012 @ 13:53:53
Je ne sais pas si le lecteur se sent réellement complice de HH, on est surtout des témoins forcés d'imaginer certaines scènes. On est aussi des confidents puisqu'on reçoit ses dires.

Il y a une forme de "complicité" dans le fait qu'on accepte de lire le roman jusqu'au bout.


dans ce sens ok !

Pucksimberg
avatar 20/07/2012 @ 14:00:49
même si pour ma part c'était davantage de la curiosité et un besoin de compréhension.

Pucksimberg
avatar 20/07/2012 @ 14:26:01
mais je comprends tout à fait ton idée Avada !

Plume84

avatar 21/07/2012 @ 00:25:52
Je m'en vais terminer la lecture ^^
Bonne soirée à tous.

Dirlandaise

avatar 21/07/2012 @ 00:32:49
Vos commentaires m’ont intrigué, je me suis lancé.
J’ai ce livre sur ma pile de livres à lire depuis deux ou trois éternités (depuis sa parution, probablement. Je me souviens, j’avais un copain qui parlait de nymphette, je me suis toujours demandé dans quel livre il avait trouvé ça.)
Je suis arrivé quand Lolita part au camp. Je lis très lentement. Le style est étourdissant, mais… !!


Tiens, tu es bien la dernière personne que je croyais retrouver sur ce fil SJB ! Tu crois le lire jusqu'au bout. J'ai bien hâte de lire tes impressions finales.

Et Shelton, tu le lis toujours ? Qu'en penses-tu ?

Maria-rosa 21/07/2012 @ 10:51:23
Et oui, contre toute attente, c'est bel et bien une histoire d'amour.
Tout au long du livre je me suis demandée si HH aimait "vraiment" Lolita. Au début je me suis dit fermement que non, qu'il ne pouvait s'agir que de désir (d'ailleurs il ne parle que de son corps).
Et puis finalement il s'avère que si, puisque même lorsqu'elle quitte son corps de nymphette pour celui de femme et de mère, il la supplie de le suivre..

Alors ce n'est pas une "belle" histoire d'amour, elle est moche, cette histoire.
C'est l'histoire d'un amour de fou (au sens de "taré"), mais qui se sait fou,qui se condamnerait lui même 35 ans pour viol qui sait pertinemment (et ne le pardonne pas) qu'il a volé l'enfance de Dolores Haze, mais cette sale histoire, malgré tout, émeut...grâce à la beauté du texte.


Amour ? Emue ?
Dans cette histoire, tous les personnages sont assez odieux.
En ce qui me concerne, j'ai plutôt ressenti, et à ma grande surprise, une sombre pitié teintée de dégoût profond pour ce manipulateur suffisamment intelligent pour arriver à ses fins avec une pauvre gamine stupide et mal dégrossie, un petit animal désarmé et dépendant. Mais ne parlons pas d'amour, de grâce.

Saint Jean-Baptiste 21/07/2012 @ 11:28:04


Tiens, tu es bien la dernière personne que je croyais retrouver sur ce fil SJB ! Tu crois le lire jusqu'au bout. J'ai bien hâte de lire tes impressions finales.

Oui, Dirlandaise, je voulais le lire ce livre parce qu’il est archi célèbre, un peu comme L’Écume des Jours, ou Le Portrait de Dorian Gray, ou le Voyage au bout de la Nuit, ça fait partie du pot commun de tout lecteur.

Mais je m’en veux de lire une telle horreur. ;-))

Je n’ai pas beaucoup avancé dans le récit, je suis arrivé quand la mère Charlotte H meurt. L’événement est évidemment tragique mais c’est raconté comme un sketch et c’est à mourir de rire. (J’ai honte)
Je trouve que tout l’art (affreux) de Nabokov est de faire rire à propos des pires histoires.

Jusqu’à présent il a surtout été question du bonhomme ; Lolita n’apparaît pas beaucoup et seulement, pourrait-on dire, comme un faire valoir…
Je vais continuer mon affreuse lecture.

Dirlandaise

avatar 21/07/2012 @ 21:58:18

Mais je m’en veux de lire une telle horreur. ;-))


Et la fin est tellement rocambolesque qu'on se croirait dans un mauvais BEE mais je radote. ;-)

Un chapitre est étrange, celui où Humbert se rend à Québec pour y suivre un genre de retraite sous la direction spirituelle d'un prêtre québécois. Nabokov serait-il déjà venu ici ? Probablement.

DE GOUGE
avatar 21/07/2012 @ 23:34:28


Je ne trouve pas que ce soit le bon mot. Un viol c'est une relation sexuelle qu'on impose à quelqu'un, sous la contrainte, avec violence, que la victime subit car ce rapport n'est absolument pas consenti.
.


Sissi, un viol n'est pas seulement une contrainte physique, ce que subit cette gamine, c'est une contrainte "circonstancielle" et "simili affective" monstrueuse ! Pour moi, c'est un viol et à répétition !
Là ou l'oeuvre est géniale, c'est dans le mal-être que dégage cette vraie fausse histoire d'amour univoque !
HH souffre : oui ! Perso, je m'en fous : ce qu'a subit la gosse (et sa mère : pitoyable, mais réelle et on l'oublie dans ce forum !) est ignoble, surtout par son isolement : ça devient un "huis-clos" à l'air libre insupportable !

Ca n'enlève rien à la qualité du livre : heureusement, on peut écrire sur l'horreur et avec maestria ! L'important, c'est de le lire, non pour être complice, mais pour tenter de s'approcher d'une autre réalité.
Si cette oeuvre fait tant parler et dérange autant, l'objectif est atteint ....

Pieronnelle

avatar 22/07/2012 @ 00:08:39
J'aime beaucoup ton analyse DE GOUGE.
Par contre le mot "réalité" me gêne, car n'oublions pas qu'il s'agit, apparemment, vraiment d'une fiction. Donc l'écrivain s'est effectivement "amusé" avec la perversité et d'un certain côté je trouve ça assez gratuit ; c'est pourquoi il y a probablement désir d'attirer la complicité du lecteur, de le "prendre dans ses filets" comme il a pris Lolita...

Nymphette

avatar 22/07/2012 @ 11:22:01
J'aime beaucoup ton analyse DE GOUGE.
Par contre le mot "réalité" me gêne, car n'oublions pas qu'il s'agit, apparemment, vraiment d'une fiction. Donc l'écrivain s'est effectivement "amusé" avec la perversité et d'un certain côté je trouve ça assez gratuit ; c'est pourquoi il y a probablement désir d'attirer la complicité du lecteur, de le "prendre dans ses filets" comme il a pris Lolita...



même si c'est effectivement une fiction: cette réalité-là existe et détruit des enfants!!

Saint Jean-Baptiste 22/07/2012 @ 19:07:53
Je n’ai pas beaucoup avancé. Fête nationale belge, famille en vacances, belle-mère et patati et patata…
J’ai entamé la seconde partie quand « le héros » voyage à travers l’Amérique. Un style toujours aussi étourdissant, une trouvaille toutes les deux lignes mais, malgré tout, une pointe d’ennui, l’action se langui…
J’espère qu’il va se passer quelque chose d’un peu plus consistant. Je vais continuer sur ma lancée.

Nymphette

avatar 22/07/2012 @ 20:53:28
J'ai retrouvé dans les chapitres du voyage, de nombreux lieux visités et revisités par le cinéma ou quelques textes lus & aimés sur les États Unis (notamment "Motel Blues" de B BRYSON): la manie d'H.H. de disséminer ici & là quelque atroce détail sur ses relations avec Lolita au coeur d'anecdotes touristiques est effroyable!


Sacré bouquin tout de même!


Les voilà de nouveau installé dans une petite ville américaine, à fuir le regard des voisins curieux!

Plume84

avatar 22/07/2012 @ 21:29:10
Comme le dit Nabokov à la fin de l'ouvrage, de mon édition en tous cas, le mot "réalité" est l'un des rares mots qui n'ont de sens qu'entre guillemets.
J'ai fini la lecture cet après-midi, au soleil, allongée le long du canal (l'été, le vrai, à tout de même du bon!), et les quelques pages de Nabokov à la fin, "A propos d'un livre intitulé Lolita" sont très intéressantes et même indispensables. Elles permettent de remettre l’œuvre à sa place, celle d'un roman, le premier que l'écrivain d'origine russe à écrit en anglais.

Des très bons moments durant la lecture de ce livre, d'autres plus banaux, mais dans l'ensemble, je suis plutôt contente d'avoir participer avec vous à cette lecture collégiale!

A moi "Les mots" de Sartre, sous un coucher de soleil magnifique, juste là, en ce moment!!
Je reste béate, et vous souhaite une bonne nuit.

Début Précédente Page 10 de 14 Suivante Fin
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier